• il y a 3 jours
La dernière question au gouvernement d'André Chassaigne | Séparation des pouvoirs : quelles garanties ? | Comment lutter contre l'antisémitisme ? | Finances publiques : quelle stratégie pour l'Alsace ? | Quel positionnement politique pour le Parti socialiste ? | Algérie-France : l'appel à la libération de Boualem Sansal | Quelles perspectives diplomatiques pour la libération de Boualem Sansal ? invités : Hervé Saulignac, Député "Socialistes et apparentés" de l'ArdècheCharles Sitzenstuhl, Député "Ensemble pour la République" du Bas-RhinTous les mardis, de 16h30 à 17h, LCP-Assemblée nationale prolonge la séance des Questions au Gouvernement en invitant des députés pour analyser les échanges intervenus dans l'hémicycle.

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Transcription
00:00Et voilà, nous avons suivi ensemble, en direct, en intégralité, cette séance de questions au gouvernement.
00:07On va y revenir avec nos invités au plateau et avec nos journalistes qui ont tout suivi.
00:11Stéphanie Despierre et Clément Perrault sont dans la salle des quatre colonnes.
00:15Marco Pommier, lui, est à deux pas de l'hémicycle.
00:18On le retrouvera en direct de la manifestation de soutien à l'écrivain franco-algérien Boilem Sansal.
00:23Et puis on le retrouvera comme chaque mardi, Hugo Auperchoir, il nous dira ce que lui et sa communauté sur Twitch
00:29ont retenu de cette séance.
00:31Il y a eu des moments de tension, il y a eu aussi des moments d'émotion, Clément Perrault,
00:36puisque c'était la dernière séance d'André Chassaigne, président du groupe communiste.
00:40Tout à fait, c'était sa dernière après 23 ans au Palais Bourbon.
00:44André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme et président du groupe communiste, va quitter l'Assemblée nationale.
00:50C'était sa dernière séance de questions au gouvernement.
00:53On a pu mesurer aujourd'hui à quel point c'est un député apprécié et respecté de ses confrères,
00:58puisqu'il a eu plusieurs standing ovations des députés qui l'ont applaudi dans tous les rangs de l'hémicycle.
01:04La plupart se sont même levés pour l'applaudir, à l'exception tout de même du Rassemblement national.
01:09Les députés sont restés assis, ils ont tout de même applaudi.
01:11Sébastien Chenu a eu ce mot un peu taquin en disant goodbye Lénine à André Chassaigne.
01:17Ensuite, c'est Biaëlle Brune-Pivet, la présidente, lorsque ça a été à son tour de parler,
01:22qui a rendu hommage à André Chassaigne en retraçant son parcours.
01:26Ensuite, André Chassaigne a pris la parole.
01:29On le sentait ému, mais pas débordé par l'émotion.
01:32Il a gardé, comme toujours, le fil de sa question.
01:35Il a posé une question sans concession au Premier ministre pour parler de la séparation des pouvoirs.
01:41Il l'a appelée à un coup de force, mais à un coup de force démocratique.
01:45Ça a été son dernier mot dans l'hémicycle.
01:48Ensuite, François Bayrou lui a répondu, et comme la présidente de l'Assemblée,
01:52il lui a également rendu hommage lors de son intervention.
01:56Merci beaucoup Clément Perreault.
01:58Sur ce plateau, pour débriefer la séance de questions gouvernement,
02:01Hervé Solignac, bonjour.
02:02Bonjour.
02:03Vous êtes député socialiste et apparenté de l'Ardèche.
02:06Charles Istenstuhl, bonjour.
02:07Bonjour.
02:08Député ensemble pour la République du Bas-Rhin.
02:11On va revenir, effectivement, André Chassaigne, ce n'est pas n'importe quel député.
02:14Charles Istenstuhl, ce n'est pas votre génération, ce n'est pas votre bord politique,
02:18mais ce n'est pas un député comme les autres, André Chassaigne ?
02:20C'est une figure de l'Assemblée.
02:22Alors moi, je ne suis député que depuis trois petites années,
02:24donc je n'ai pas eu l'occasion vraiment de le côtoyer.
02:26On ne siégeait pas dans la même commission,
02:29mais c'est vrai qu'une telle longévité au Parlement impose le respect.
02:33Longévité et personnalité aussi, Hervé Solignac.
02:36La présidente l'a dit, une intervention d'André Chassaigne,
02:40c'est toujours républicain, respectueux, même s'il décoche quelques flèches.
02:45Ah oui, il décoche beaucoup de flèches, mais André Chassaigne,
02:47c'est la preuve par l'exemple que lorsque l'on est républicain,
02:50dans cet hémicycle, on est capable d'être respecté par de là tous les bancs.
02:54Et puis moi, je n'oublie pas qu'André Chassaigne, c'est un élu du Puy-de-Dôme
02:57et c'est devenu presque un extraterrestre dans le paysage politique à gauche,
03:01parce que les élus communistes et socialistes, je me mets dedans,
03:04issus de territoires exclusivement ruraux comme le sien,
03:07nous sommes à peu près une vingtaine désormais en France.
03:10Donc c'est quelqu'un qui aussi a eu cette capacité de faire vivre la ruralité,
03:14de s'y installer, de durer et de faire un travail législatif à l'Assemblée
03:18qui fait qu'il est reconnu, qu'il a été applaudi tout à l'heure par tous les bancs.
03:21Et de vouloir continuer sa carrière politique, justement, dans son village.
03:25Sur le fond de ce qu'il disait, Charles Easton Shultz,
03:28puisque pour sa dernière intervention, il y avait de l'émotion, il y avait de la politique aussi,
03:31il dit attention au gouvernement, ne contournez pas l'Assemblée.
03:34François Bayrou dit, beaucoup de choses peuvent se faire sans forcément passer par la loi.
03:38Vous avez entendu aussi cet avertissement ?
03:40J'ai apprécié le fait qu'il ait voulu faire de la politique pour sa dernière question,
03:44parce que c'est un animal politique et à l'Assemblée nationale,
03:47nous sommes élus pour faire de la politique, défendre des convictions.
03:50Ce qui a retenu mon attention, moi, c'est la mise en garde vis-à-vis de l'extrême droite.
03:54Je pense que c'est important.
03:56Parce que c'est aujourd'hui une menace qui pèse sur la stabilité politique de la France
04:02et même, je pense, sur la démocratie française, contrairement à ce qu'on peut parfois penser.
04:07Il y a cette vague populiste très forte qui souffle sur tous les pays d'Occident,
04:12le retour de Trump, l'AFD qui explose en Allemagne,
04:15l'accord stratosphérique atteint par les partis d'extrême droite en France.
04:20Il a voulu aussi le mentionner dans sa dernière question d'actualité.
04:24Je crois que c'est un témoignage que tous les républicains,
04:26de gauche, du centre et de droite, doivent écouter.
04:30Cette politique sur l'extrême droite et sur le gouvernement
04:33qui ne doit pas enjamber cette Assemblée, même si elle lui est en grande majorité défavorable ?
04:39Je pense que plus que jamais ce pays a besoin d'une vie parlementaire dense,
04:43riche, nourrie, qu'à l'heure où les gouvernements autoritaires sont en train de déferler sur le monde
04:50et malheureusement dans de grandes démocraties comme aux Etats-Unis,
04:54la France peut faire oeuvre de contre-exemple d'une certaine manière.
04:59Et c'est, je crois, le message qu'André Chassaigne a voulu délivrer.
05:02Il n'a pas gaspillé cette dernière question.
05:04Il l'a effectivement utilisée pour nous laisser un message important.
05:06Comme le disait Charles Stoltenberg, de la politique, de l'émotion, mais aussi de la politique.
05:11La politique, on y revient puisque le Premier ministre a répondu à de nombreuses questions.
05:15Aujourd'hui, il a répondu à la question de la présidente du groupe La France Insoumise
05:19sur la question de l'antisémitisme et il a pointé certaines responsabilités sur les bancs de la gauche.
05:24On écoute le Premier ministre François Bayrou.
05:26Il n'est pas question de laisser la moindre place venant de quelques bancs que ce soit,
05:32de quelques fractions que ce soit et de quelques factions que ce soit
05:37pour prendre en cible des Français, des concitoyens, des femmes et des hommes
05:42qui vivent dans notre peuple et sur notre sol.
05:45Et c'est pourquoi nous sommes sans la moindre faiblesse, sans le moindre laxisme
05:52en face de ces attitudes et j'espère que la question que vous avez posée
05:57permettra désormais que dans vos rangs, il n'y ait pas les attitudes et les actes
06:04que vous avez signalés et soumis.
06:07La République, c'est notre raison d'être et nous ne laisserons personne la mettre en cause.
06:12Je rappelle que Mathilde Panot évoquait l'agression du rabbin d'Orléans
06:17en la dénonçant au début de sa question.
06:19Mais le Premier ministre a dit en gros à la France Insoumise
06:22qu'il fallait aussi faire un peu le ménage dans leur rang.
06:25Hervé Solignac, est-ce que vous avez compris aussi ce qu'a voulu dire François Bayrou ?
06:30Le Premier ministre a été beaucoup plus nuancé que certains de ses ministres.
06:34Je pense que dans une situation comme celle-là, quand on est ministre de la République,
06:38on doit faire preuve de responsabilité et se hisser à la hauteur de sa fonction.
06:41Je pense qu'en effet, c'est du rôle d'un Premier ministre que d'appeler à l'apaisement
06:46et que de dire, il a le droit à une formation politique, vous jouez avec le feu.
06:50En revanche, il faut qu'il dise aussi à ses ministres qu'ils ne peuvent pas eux-mêmes
06:53jouer avec ceux qui jouent avec le feu.
06:55C'est ce que certains ont fait dans cet hémicycle.
06:57Et on a assisté à un spectacle qui n'était pas très réjouissant,
07:00en tout cas qui ne m'a pas plu du tout.
07:02Vous faites certainement référence à Aurore Berger,
07:05qui a dit que le nouvel antisémitisme en France, c'est trois lettres, c'est LFI.
07:09Je vais vous donner la parole là-dessus, mais une réaction.
07:12On voit que certains gouvernements disent que l'antisémitisme en France
07:16est l'apanage de deux choses, l'islamisme et l'extrême gauche.
07:19Est-ce que vous partagez ce constat ?
07:21Je pense qu'il faut en rajouter une troisième.
07:23D'ailleurs, notre oratrice, Stéphanie Rist, pour le groupe EPR,
07:28a rappelé qu'il y a quelques mois, lors des élections législatives,
07:33il y a un parti politique qui a investi plusieurs candidats
07:36qui ont tenu des propos antisémites.
07:38Et ce parti, c'est le Rassemblement National.
07:40Et donc, bien entendu, il y a un antisémitisme d'extrême gauche
07:45qui est de retour dans notre pays, qui est extrêmement dangereux
07:48et qu'il faut combattre et qu'il faut dénoncer.
07:50Il y a un antisémitisme qui est le fruit d'un islam politique conquérant
07:56qui, là aussi, est extrêmement dangereux et instrumentalise
07:59la cause palestinienne pour en réalité s'en prendre aux Juifs.
08:03Mais il ne faut pas oublier qu'il y a un antisémitisme d'extrême droite
08:08qui est historiquement l'antisémitisme le plus puissant
08:12sous la Ve République.
08:15Et qui n'est donc pas résiduel.
08:17Résiduel, c'est le terme employé par le ministre de l'Intérieur.
08:19Et je considère qu'il ne faut pas le passer sous silence.
08:23Parce que c'est beaucoup trop simple aujourd'hui pour le Rassemblement National
08:27de dire nous n'avons plus rien à voir avec cette histoire.
08:29C'est faux. S'il n'avait rien à voir avec cette histoire,
08:32il ne serait pas allé par centaines aux obsèques de Jean-Marie Le Pen
08:36qui a été condamné à plusieurs reprises pour antisémitisme, racisme, etc.
08:40Et je le rappelle une dernière fois, parce qu'on l'oublie déjà.
08:44Aux dernières élections législatives, le Rassemblement National
08:47a investi des candidats qui ont tenu des propos antisémites.
08:50Notamment chez moi, en Alsace.
08:53Où j'ai fait un plateau télé, et je termine par là,
08:55avec un candidat qui a quand même considéré
09:00que les propos de Jean-Marie Le Pen sur le détail de l'histoire
09:02étaient une erreur de communication, je cite,
09:05et n'étaient pas des propos antisémites.
09:07Hervé Solignac, j'imagine que vous êtes d'accord
09:10avec ce que nous dit Charles Stenstuhl.
09:12C'est ce qui manque dans la parole du ministre de l'Intérieur, par exemple.
09:15Vous n'êtes pas d'accord quand il dit
09:17l'antisémitisme de l'extrême droite, finalement,
09:19il est résiduel en France aujourd'hui.
09:21Moi, je crois qu'on ne peut pas segmenter l'antisémitisme.
09:24Je ne connais qu'un antisémitisme.
09:26Et lorsque la haine du juif s'exprime,
09:28qu'elle vienne de l'extrême droite,
09:30ou qu'elle vienne d'autres bancs, elle est à condamner.
09:32Et je me désole de la façon dont procède le gouvernement,
09:36parce qu'il devrait y avoir une forme d'union nationale
09:39autour de ce combat contre l'antisémitisme,
09:41et ce procédé ne permet pas cette union nationale.
09:44Donc il ne s'agit pas de cibler
09:46ce que font les uns ou ce que font les autres.
09:48Lorsqu'un rabbin est agressé, comme on l'a vu à Orléans,
09:51et qu'il n'y a pas des propos suffisamment clairs
09:53pour condamner cette agression-là,
09:55nous devons, les républicains,
09:57et celles et ceux qui sont fondamentalement
09:59en lutte contre l'antisémitisme,
10:01faire bloc pour le dénoncer.
10:03Charles Stenstuhl, on voit quand même
10:05que le Rassemblement National, Jordan Bardella par exemple,
10:07peut être invité aujourd'hui en Israël.
10:09On voit que pour certains juifs de France,
10:11le Rassemblement National est un rempart,
10:13une protection aujourd'hui.
10:17Dans votre question, il faut scinder les deux choses.
10:19Israël, c'est un Etat
10:23qui se trouve au Proche-Orient,
10:25et c'est de la responsabilité
10:28de l'Etat d'Israël
10:30d'inviter, qu'il souhaite ou pas.
10:32Dans votre question, il y avait ensuite
10:34une mention sur les Français juifs,
10:36nos compatriotes.
10:38Il faut faire attention parce que
10:40il ne faut pas amalgamer les deux.
10:42Bien entendu que des liens sont évidents,
10:44l'Etat d'Israël
10:46et l'Etat du peuple juif.
10:50Mais vis-à-vis de nos compatriotes,
10:52beaucoup souffrent aussi
10:54du fait qu'on les renvoie
10:56systématiquement
10:58à la politique actuelle
11:00de l'Etat d'Israël.
11:02Mais c'est une distinction importante
11:04qui est à faire.
11:06Ensuite, vis-à-vis de nos compatriotes
11:08qui pensent que
11:10l'extrême-droite est un rempart
11:12vis-à-vis de l'antisémitisme.
11:14Je veux leur dire qu'ils se trompent profondément.
11:16Une partie des institutions juives
11:18de France le rappelle.
11:20Comment peut-on faire confiance
11:22à un parti qui, pendant des décennies,
11:24a diffusé un discours antisémite
11:26qu'il y a encore quelques jours
11:28est allé en masse
11:30célébrer l'oeuvre politique
11:32de Jean-Marie Le Pen
11:34qui est la personnalité politique
11:36qui a permis la continuité
11:38de l'antisémitisme de Vichy
11:40sous la Vème République.
11:42Ils se trompent.
11:44Nos compatriotes se trompent.
11:46La défense de la République,
11:48la défense de la citoyenneté,
11:50elle se trouve dans les partis de gouvernement
11:52de gauche, du centre et de droite.
11:54Hervé Solignac, un dernier mot
11:56sur le sujet et sur la France insoumise
11:58qu'on accuse parfois
12:00d'antisémitisme ou du moins
12:02d'ambiguïté.
12:04On a rappelé dans l'hémicycle
12:06cette question de l'affiche
12:08de Cyril Hanouna
12:10qu'a héricaturé qu'il faisait penser aux affiches
12:12des années 30, stigmatisant les Juifs
12:14notamment. Est-ce que vous dites
12:16à cette formation politique
12:18qui siège à côté de vous dans l'hémicycle
12:20qu'il faut faire très attention
12:22et ne pas laisser rien passer en leur sein ?
12:24Vous savez, il n'y a pas de place
12:26pour le hasard. Je ne crois pas une seconde
12:28que l'affiche qui est sortie
12:30il y a quelques jours a été le fruit
12:32d'un militant
12:34qui aurait pris une initiative
12:36qui serait passée à travers les mailles du filet.
12:38La France insoumise est une machine de guerre
12:40en termes de parti politique. Elle maîtrise tout
12:42et donc il n'y a pas de place pour le hasard.
12:44Dans un combat aussi grave que celui-là
12:46il ne peut pas y avoir
12:48d'ambiguïté. L'antisionisme
12:50est évidemment une façon de faire
12:52passer un certain nombre de messages qui confinent
12:54à l'antisémitisme. Alors
12:56bien sûr, on peut combattre la politique
12:58de M. Netanyahou. Je crois
13:00qu'on a d'ailleurs à le faire
13:02pas de cette façon-là
13:04à des fins électoralistes. Mais encore une fois
13:06j'ai vu beaucoup d'électoralisme
13:08à ces questions d'actualité au gouvernement. M. Rotaillot
13:10lui-même d'ailleurs est en campagne lorsqu'il répond
13:12de cette façon-là
13:14à la France insoumise
13:16et donc j'en appelle à la responsabilité
13:18mais de tous évidemment de la France insoumise
13:20mais du gouvernement aussi.
13:22On va passer à notre rendez-vous du mardi.
13:24Hugo Perchoir a écouté avec
13:26vigilance cette séance de questions au gouvernement
13:28avec votre communauté. Alors qu'est-ce que vous
13:30retenez ? Quel est le top 3 des sujets
13:32que vous retenez aujourd'hui Hugo ?
13:34Oui, bonjour à tous. Effectivement le top 3
13:36en troisième position c'est l'agression
13:38du rabbin
13:40à Orléans. Deuxième position
13:42la possibilité d'une censure de François
13:44Bayrou est très très loin
13:46devant avec 61%
13:48des voix. C'est évidemment
13:50la dernière question
13:52d'André Chassaigne. C'était sa dernière
13:54séquence, c'était sa dernière séance
13:56et sur lui le rideau des QAG
13:58est tombé. Des QAG, vous avez
14:00raison Hugo, parce qu'il a été élu à
14:02Johommère, il continuera à faire de la politique
14:04et vous avez à présent une question pour
14:06chacun de nos invités Hugo.
14:08Oui, tout à fait. Pour d'abord
14:10Monsieur Sissenshtoul, en tant que député
14:12alsacien, c'est une question de mon tchat, pensez-vous
14:14que les réductions de dépenses de l'Etat devraient
14:16s'appliquer aux membres du clergé qui sont
14:18fonctionnaires dans votre région ?
14:20Alors vous faites
14:22référence au droit local
14:24d'Alsace-Moselle qui subsiste
14:26qui est un héritage du retour
14:28de l'Alsace et la Moselle à la France
14:30après la première guerre mondiale
14:32et le fait que le concordat français
14:34qui n'est pas un concordat
14:36allemand, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent
14:38que le concordat français
14:40est toujours en vigueur dans ces trois
14:42départements. Il ne faut pas le
14:44toucher, parce que
14:46c'est d'une certaine manière
14:48aussi la reconnaissance
14:50de la nation
14:52vis-à-vis de l'histoire
14:54tragique qu'ont eu à subir
14:56les Alsaciens et les Mosellans
14:58pendant plusieurs
15:00décennies. Par ailleurs, c'est
15:02un modèle d'organisation
15:04des relations entre
15:06l'Etat et les églises
15:08qui n'est pas dépourvu
15:10d'intérêt, je pense, et qui
15:12permet le respect
15:14mutuel. La laïcité, bien sûr,
15:16existe en Alsace, mais
15:18c'est une laïcité qui est
15:20un peu aménagée et donc
15:22le système qui fonctionne,
15:24à mon sens, doit être
15:26protégé. Mais c'est vrai que quand il y a
15:28des débats sur la laïcité, souvent les députés citent
15:30en exemple l'Alsace en disant
15:32qu'il y a une petite partie en France
15:34où ce n'est pas tout à fait les mêmes règles.
15:36Vous vous dites que c'est l'histoire.
15:38C'est une question d'histoire et il faut le maintenir.
15:40Factuellement, le concordat
15:42subsiste
15:44dans le Bas-Rhin, dans le Haut-Rhin et en
15:46Moselle du fait de l'histoire.
15:48C'est un fait historique
15:50et je pense que ça a été une bonne décision
15:52qui a été prise il y a un siècle
15:54maintenant. Il y a eu des débats très durs
15:56à l'époque à la Chambre des députés.
15:58Ici même, des débats très très durs
16:00et un combat acharné de mes
16:02prédécesseurs, députés
16:04alsaciens, pour que subsiste
16:06ce concordat parce que
16:08l'histoire, vraiment encore une fois,
16:10tragique qu'ont vécu ces départements
16:12devait être respectée
16:14et qu'il y avait un équilibre social qui avait été
16:16trouvé aussi dans la période allemande
16:18entre l'Etat et les religions.
16:20Une question pour Hervé Solignac, à présent.
16:22Oui, tout à fait, monsieur le député.
16:24C'est aussi une question du chat.
16:26Ça concerne le Congrès du PS.
16:28On vous demande qui aura votre préférence
16:30au Congrès et surtout sur quel
16:32programme idéal pour vous pour cultiver
16:34la singularité du PS tout en
16:36restant fermement ancré
16:38à gauche. Alors écoutez,
16:40à ce stade, je n'ai signé aucun texte,
16:42aucune contribution parce que
16:44j'ai pu comprendre que dans ma formation politique
16:46il y avait des initiatives assez
16:48nombreuses qui étaient prises, évidemment
16:50notre premier secrétaire Olivier Faure,
16:52Philippe Brun, Boris Vallaud,
16:54Nicolas Maillard-Rossignol et d'autres visiblement.
16:56Je fais partie de celles et ceux qui
16:58attendent de voir. Moi j'ai surtout une préoccupation
17:00c'est de savoir lequel d'entre eux
17:02sera le plus capable de rassembler
17:04les socialistes. Je pense
17:06que rien ne serait pire que de se diviser
17:08dans un contexte où
17:10on n'en a pas besoin. On n'en avait pas besoin
17:12dans le passé mais là, plus que jamais.
17:14Et j'aurais
17:16envie de vous dire que pour répondre
17:18à votre question, j'irai vers celui
17:20qui peut-être remettra le plus sérieusement
17:22possible le PS au travail parce que
17:24un congrès
17:26c'est un moment aussi pour faire son autocritique
17:28et je crois que sur un certain nombre de points
17:30les français ne savent pas forcément ce que pense
17:32le PS. Je le dis
17:34avec beaucoup d'aisance parce que je ne suis pas
17:36certain moi-même de le savoir sur tous les sujets.
17:38Et donc remettre ce parti au travail pour dire
17:40aux français ce que nous pensons sur des sujets
17:42éminemment importants qui vont être l'actualité
17:44notamment des élections présidentielles de
17:462027, c'est l'enjeu je crois de ce
17:48congrès. On va quitter quelques secondes la
17:50salle des pas perdus. On ne va pas très loin sur la place
17:52Edouard Herriot juste à côté du palais
17:54Bourbon. On va retrouver notre journaliste
17:56Marco Pommier. Un rassemblement
17:58est organisé pour soutenir
18:00l'écrivain franco-algérien Boilem
18:02Sansal emprisonné en Algérie.
18:06Oui, un rassemblement qui doit débuter
18:08dans quelques minutes à 17h
18:10à l'initiative du comité
18:12de soutien de Boilem Sansal.
18:14Vous voyez ce comité de soutien, il a installé
18:16cette affiche. Il réclame
18:18sa libération, la libération de
18:20l'écrivain franco-algérien
18:22emprisonné par l'Algérie depuis plus de 4
18:24mois, condamné à 10 ans de
18:26prison pour atteinte à l'unité nationale.
18:28Alors ici, de nombreuses
18:30personnalités politiques sont attendues
18:32à commencer par Bruno Rotaio
18:34le ministre de l'Intérieur. On a vu passer il y a
18:36quelques minutes la ministre du Travail
18:38Patrick Panosian-Bouvet. On attend
18:40aussi Yael Brown-Pivet, la présidente
18:42de l'Assemblée nationale, Gérard Larcher, président
18:44du Sénat et puis il devrait
18:46y avoir également Marine Le Pen
18:48et Gabriel Attal qui passeront
18:50ici sur cette place
18:52à quelques pas de l'Assemblée nationale
18:54et vous le voyez sur ces images, regardez
18:56il y a déjà plusieurs dizaines
18:58de personnes qui sont
19:00arrivées pour ce rassemblement
19:02à Boilem Sansal. On soutient
19:04à Boilem Sansal qui doit débuter d'ici quelques
19:06minutes à 17h.
19:08Merci beaucoup
19:10Marco Pommier, on attend, on sera bientôt
19:12fixé sur le sort, disons, c'est les
19:14réquisitions, c'est ce que risque Boilem Sansal.
19:16Hervé Solignac, le
19:18comité de soutien dit, il est finalement
19:20otage de la relation très
19:22compliquée en ce moment entre la France et l'Algérie
19:24mais alors que faut-il faire pour
19:26peser pour sa libération ?
19:28Ecoutez, la mobilisation
19:30elle est toujours utile, même
19:32si on peut se poser la question de la sincérité
19:34de celles et ceux qui seront sur la place
19:36tout à l'heure pour venir en soutien à Boilem Sansal
19:40Moi je crois qu'il ne faut pas instrumentaliser
19:42sa
19:44captivité
19:46et en faire un objet de
19:48chantage dans le cadre des relations entre Paris et Algérie
19:50qui sont extrêmement compliquées. Il faut rappeler
19:52que la France est attachée à la liberté d'expression
19:54attachée à ce grand écrivain
19:56qui est Boilem Sansal. J'ai eu l'honneur de le recevoir
19:58en Ardèche dans mon département quand j'étais
20:00président du conseil général et j'en garde un souvenir
20:02c'est absolument merveilleux et que c'est à ce titre-là
20:04que nous voulons défendre Boilem Sansal
20:06au nom des libertés aussi
20:08évidemment et non pas
20:10se servir de cette question-là pour essayer
20:12d'alimenter
20:14un conflit extrêmement complexe
20:16et sensible avec l'Algérie. Charles Zistenstuhl
20:18est-ce que vous partagez
20:20ce que nous dit Hervé Solignac ? Attention
20:22peut-être ça peut être contre-productif
20:24aussi de mettre en avant
20:26de hausser le ton
20:28avec l'Algérie puisqu'on voit
20:30un moyen de pression, celui de Boilem Sansal ?
20:32Moi ce que je comprends
20:34vis-à-vis de la problématique
20:36des personnes qui sont prises en otage
20:38c'est que d'une certaine
20:40façon il est en otage
20:42alors il est prisonnier mais effectivement
20:44on est dans quelque chose qui s'apparente
20:46à une forme de prise d'otage
20:48ou de personnes emprisonnées injustement
20:50le retour d'expérience qui est toujours
20:52fait c'est que la mobilisation
20:54de responsables publics
20:56de la société civile est extrêmement
20:58importante donc je pense que
21:00ce qui peut être dit publiquement
21:02pour soutenir Boilem
21:04Sansal compte
21:06ensuite la discussion
21:08entre la France et l'Algérie
21:10c'est une discussion d'état à état
21:12qui est conduite
21:14par la diplomatie et puis bien sûr
21:16par les présidents de la république
21:18respectifs
21:20et là... Mais pas par le ministre
21:22de l'Intérieur par exemple, certains lui reprochent
21:24de trop s'exprimer sur le sujet algérien
21:26et là chacun comprendra que sur des questions
21:28diplomatiques extrêmement sensibles
21:30le président de la république
21:32nos diplomates au quai d'Orsay
21:34doivent parfois
21:36agir en ne dévoilant pas
21:38l'ensemble des discussions, c'est ce qu'on appelle
21:40ou on appelait dans l'ancien temps
21:42la raison d'état ou les secrets d'état
21:44une forme d'ambiguïté
21:46et je pense que là
21:48la situation avec l'Algérie est quand même
21:50hautement inflammable, il faut faire extrêmement
21:52attention et chacun doit faire son travail
21:54En quelques mots Hervé Solignac
21:56justement on voit que c'est compliqué quand on durcit le ton
21:58fin de non recevoir, si on veut apaiser
22:00c'est aussi l'opinion française
22:02qui ne comprend pas forcément qu'on laisse passer
22:04l'emprisonnement d'un écrivain, des refus
22:06de reprendre les OQTF
22:08ceux qui sont obligés de quitter le territoire français
22:10Les OQTF c'est une grande hypocrisie
22:12on a pris des OQTF pendant des années en sachant
22:14qu'ils n'étaient pas exécutables
22:16et on a fabriqué de la précarité
22:18donc il est temps d'arrêter de prendre des mesures
22:20dont on sait qu'elles ne sont pas applicables
22:22et de renouer avec des relations diplomatiques
22:24et aussi de co-développements
22:26qui seraient, je le crois
22:28beaucoup plus efficaces quand on veut essayer
22:30de traiter du retour
22:32d'un certain nombre d'étrangers sur leur sol
22:34Merci beaucoup Hervé Solignac
22:36Merci Charles Zistenstuhl
22:38d'avoir débriefé cette séance des questions au gouvernement
22:40Merci à Stéphanie Despierre
22:42Clément Perreault depuis la salle des 4 colonnes
22:44à Marco Pomi en direct de la
22:46mobilisation pour Bois-Lame sans salle
22:48et à Hugo Auperchoir
22:50Bonne soirée à tous sur les chaînes parlementaires

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