Dans « LCP-Lundi C'est Politique », en partenariat avec franceinfo et Challenges, Francis Letellier reçoit cette semaine Sophie Primas, porte-parole du gouvernement.
Depuis le lundi 7 octobre, Francis Letellier présente ce nouveau rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et Challenges.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
Depuis le lundi 7 octobre, Francis Letellier présente ce nouveau rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et Challenges.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
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00:00Porter la parole du gouvernement avec François Bayrou qui assume la polyphonie, ce n'est pas une mission facile.
00:05Sophie Primat en fait l'expérience depuis trois mois.
00:07Elle fait partie des ministres issus de la droite des Républicains,
00:10dont plusieurs ne sont pas toujours en ligne eux-mêmes avec le Premier ministre.
00:13Des tensions dont pourraient profiter les oppositions qui attendent le gouvernement au tournant de la censure.
00:17Sophie Primat, porte-parole du gouvernement, est l'invitée de LCP, l'Indice et Politique.
00:30Bonsoir et merci de votre fidélité à LCP.
00:42Bonsoir Sophie Primat.
00:43Bonsoir.
00:43Porte-parole du gouvernement donc.
00:44Avec moi dans cette émission pour vous interroger ce soir, Gaëlle Mack de Challenge.
00:48Bonsoir Gaëlle.
00:49Bonsoir.
00:49Bonsoir Clément Méric de LCP.
00:50Bonsoir.
00:51Bonsoir Sonia Gobry de France Info.
00:53Bonsoir.
00:53Bonsoir Hugo Couturier, Hugo Auperchoir, que vous pouvez contacter directement sur la chaîne Twitch LCP Assemblée Nationale
01:01pour vos questions, vos commentaires, qu'il relayera à Sophie Primat, j'ai l'impression que vous connaissez déjà.
01:07Oui.
01:08Oui.
01:08Une habituée de Twitch.
01:11Avec vous Sophie Primat, nous allons voir comment le gouvernement envisage les semaines à venir,
01:15quelles sont les lois à faire passer en priorité notamment.
01:17François Bayrou voudrait même en rajouter.
01:19Nous allons aussi parler de la bataille à droite pour la présidence des Républicains entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez.
01:23Ce sera réglé dans deux mois à peu près.
01:25Et puis dans cette émission, vous qui avez été sénatrice, vous pourrez échanger avec Benjamin Morel.
01:29Il est spécialiste de la Constitution, il défend vraiment le rôle du Parlement.
01:33Il aimerait cependant que certaines choses changent et il vous le dira.
01:37Ça fait trois mois aujourd'hui que vous êtes porte-parole du gouvernement nommé par François Bayrou
01:41qui vient lui de passer le cap des 100 jours à Matignon.
01:44C'est déjà une prouesse sans majorité et vu ce qui s'était passé avec son prédécesseur.
01:48Est-ce que ça va durer les oppositions ?
01:50Et en premier lieu, le Rassemblement national agit de nouveau la menace de la censure ?
01:56Pas de censure a priori, mais censure lorsqu'il y aura besoin.
01:59Et moi je ne sais pas quand il y aura besoin de faire censure.
02:01En revanche, j'utilise une formule, on s'en rapproche plus qu'on s'en éloigne.
02:05Sophie Primal, est-ce que vous avez l'impression qu'il y a la menace qui monte d'une censure ?
02:10Il n'y a pas une menace qui monte, il y a une menace permanente.
02:13Il y a effectivement la position de chaque groupe politique qui va dépendre des textes,
02:18qui va dépendre de l'opportunité du moment politique aussi pour chacun d'entre eux.
02:22Il n'y a pas plus de danger aujourd'hui qu'hier ?
02:24Il n'y a pas plus de danger aujourd'hui qu'hier.
02:26Le danger entre guillemets qui est celui de la non-stabilité d'un gouvernement
02:30au-delà de trois mois ou au-delà de quatre mois est permanent
02:34puisqu'il n'y a qu'une majorité relative dans cette Assemblée nationale.
02:37Donc il faut vivre avec et il faut surtout continuer à travailler et à avancer.
02:42Vous avez vu que c'est l'Assemblée nationale qui fait monter la pression ces derniers jours.
02:45C'est eux encore qui ont l'avenir du gouvernement entre leurs mains ?
02:49C'est eux, c'est le Parti socialiste.
02:51Chacun des partis qui constituent le socle commun,
02:54s'il devait y avoir des écarts de vue trop trop importants.
02:58Chaque groupe politique a un pouvoir à l'Assemblée nationale
03:02qu'il peut exercer à n'importe quel moment pour n'importe quelle raison,
03:05une raison censée naturellement mais qu'il peut exercer.
03:07On vit avec ça parce que c'est l'Assemblée nationale que nous a envoyés les Français.
03:11Donc les propos récents du Rassemblement national en particulier,
03:15ça ne vous fait pas plus peur qu'il n'y a qu'un jour, trois semaines ?
03:18Je pense que c'est de même nature.
03:20On sait que cette instabilité politique est possible.
03:24Pourquoi le RN voudrait faire tomber le gouvernement maintenant ?
03:27Il y a peut-être un moment au Rassemblement national qui s'approche,
03:30qui est peut-être important pour eux,
03:32qui est le moment où on va avoir le jugement qui concerne Marine Le Pen.
03:36Je pense que déjà, il y a une réponse sur une QPC qui arrive cette semaine
03:41qui va ou pas créer une jurisprudence sur la capacité à anticiper...
03:46Vous voulez dire que l'avis du gouvernement dépend de la décision de justice ?
03:49En tout cas, elle ne dépend pas, mais je pense que ça a une influence, en réalité,
03:53sur la stratégie politique du Rassemblement national.
03:56Donc je n'exclus pas que c'est une influence directe ou indirecte sur la pérennité...
04:01Si, par exemple, le 31 mars, Marine Le Pen est déclarée inéligible,
04:04vous pensez que le 1er avril, il peut y avoir une motion de censure ?
04:06Je n'en sais rien. Ma boule de cristal est cassée depuis un petit moment
04:10et je n'arrive pas à lier dans l'avenir.
04:12Mais il y a une stratégie du RN, vous dites, liée à ce calendrier.
04:14En tout cas, on peut l'imaginer, puisqu'en fait, la menace de la censure,
04:19ils l'adressent aujourd'hui alors qu'on a des échéances cette semaine
04:22et en début de semaine prochaine qui les concernent directement politiquement.
04:26Je ne lis pas directement, mais je pense que la coïncidence est à noter.
04:30La méthode Bayrou, elle étonne parfois, parce que François Bayrou a eu des propos
04:33qui ont étonné tout le monde, qui vous ont surpris, vous aussi, parfois,
04:36vous qui êtes la porte-parole, vous avez dit, tiens, il va falloir que je défende ça,
04:39ce n'était pas prévu tellement.
04:40Non, ce n'est pas ça, c'est que la méthode Bayrou, elle est unique
04:44et elle est très différente de tout ce qu'on a pu voir dans les gouvernements précédents.
04:48Quand je suis arrivée aux portes-paroles-là, j'ai pris la peine de recevoir une grande partie,
04:53en tout cas un certain nombre de mes prédécesseurs.
04:55Ça allait de Jean-François Coupé à Benjamin Griveaux ou à mes prédécesseurs
05:00pour essayer de comprendre quelle était cette mission,
05:03comment on pouvait l'exercer, mais en fait, aucun d'entre eux, je m'en suis aperçue assez vite,
05:08n'était dans cette situation politique d'une relation différente avec un Premier ministre
05:13et puis surtout d'une majorité qui est relative à l'Assemblée nationale.
05:17Et d'un parti différent.
05:18Et d'un parti différent, ce qui fait encore une singularité supplémentaire.
05:22Lui, il est dans la majorité présidentielle depuis toujours, pas vous.
05:24Oui, pas moi du tout, mais il l'a fait en connaissance de cause.
05:29Il l'a fait aussi en me laissant la totale liberté d'expression
05:34pour, évidemment, accompagner la parole du gouvernement.
05:38Et on a des relations qui sont des relations assez fluides.
05:41Dans le sondage IFOP, journal du dimanche, qui est paru hier pour les 100 jours de François Bayrou à Matignon,
05:45il perd 11 points en un mois.
05:47C'est la plus grosse dégringolade, j'allais dire, d'un Premier ministre
05:49aussi peu de temps après son arrivée à Matignon.
05:51Il recueille 27% de bonnes intentions.
05:53Et l'IFOP analyse cela par l'une des conséquences de l'affaire Notre-Dame de Bétarame.
05:59Faites-vous la même analyse ?
06:01Non, je ne fais pas tout à fait la même analyse.
06:04Je pense que ça a eu l'influence naturellement, parce que le sujet est important,
06:08parce qu'on pense aux victimes, parce que...
06:10Pourquoi sont tombées sur François Bayrou ?
06:12Je fais plutôt l'analyse que depuis la dissolution, en réalité,
06:16les Français sont impatients que les choses bougent
06:19et sont impatients de voir des résultats sur le terrain.
06:22Et évidemment, un premier gouvernement après la dissolution
06:26qui a mis du temps à se mettre en place,
06:28qui fait l'objet d'une censure au bout de trois mois,
06:31et puis un nouveau gouvernement qui prend les deux premiers mois
06:34de son arrivée pour voter un budget qui est extrêmement difficile,
06:38et puis aujourd'hui des déclarations pour se projeter sur d'autres sujets
06:42qui sont des sujets de la vie quotidienne,
06:44pour rattraper le retard législatif.
06:46Tout ça, ça crée chez les Français,
06:48même si ce n'est pas de la faute de François Bayrou,
06:50ça crée un sentiment d'impatience et on aimerait bien,
06:54je pense que les Français aimeraient bien que ça aille plus vite.
06:56Alors, que ça aille plus vite, et puis François Bayrou,
06:58il a déjà pas mal de choses devant lui,
07:00et puis il en rajoute encore, je le disais tout à l'heure,
07:02dans la tribune dimanchière, il a ouvert les vannes
07:04pour d'autres chantiers, Sonia.
07:05Oui, effectivement, donc plusieurs chantiers, éducation, budget,
07:08déserts médicaux, identité nationale, par exemple.
07:11Avant de faire ça, est-ce qu'il vous a concerté
07:14ou pas, est-ce qu'il vous a tenu au courant de tout ça ?
07:17Écoutez, les sujets sur lesquels le Premier ministre Lens
07:22a écrit d'ailleurs à la présidente et au président du Sénat
07:27sont des sujets qui lui tiennent à cœur depuis très longtemps.
07:30L'éducation nationale, par exemple, on sait très bien
07:33que c'est vraiment la mère des batailles pour lui,
07:36il a été ministre de l'éducation nationale,
07:38il regarde avec une certaine anxiété et inquiétude
07:41les résultats de nos élèves, les classements qui sont les nôtres,
07:45il regarde également la qualité de la formation des maîtres,
07:48il s'inquiète et c'est donc pour lui un sujet de base.
07:51Est-ce que ce qu'il a annoncé hier, c'est une initiative personnelle
07:54ou une initiative du chef du gouvernement dont il vous a tenu au courant ?
07:57Non, c'est une initiative du chef du gouvernement
08:00et il a souhaité lui-même tracer la route.
08:02Sans que ce soit vous qui soyez obligé de porter la parole après ?
08:06Non, non, non, c'est normal qu'il se réserve les annonces
08:09de sa feuille de route à lui, il a demandé des feuilles de route
08:12à chacun des ministres, donc il annonce ses propres
08:14feuilles de route et moi j'essaie de l'expliquer.
08:18Eh bien justement, j'ai lu sa lettre adressée aux différents
08:21présidents de groupes parlementaires, ça paraît quand même très flou,
08:25ça part un peu dans tous les sens, est-ce qu'il ne donne pas raison
08:28un peu à ces détracteurs en restant justement trop flou ?
08:31Moi je pense que ce qui est important dans la lettre
08:34que le Premier ministre a envoyée au président de groupe
08:36et au président de l'Assemblée, c'est de dire que nous sommes au travail.
08:40Donc il y a un travail qui sera visible à l'Assemblée nationale
08:44et au Sénat, qui sera le travail législatif, et voyez,
08:47on est sur des questions aujourd'hui très pratico-pratiques,
08:50le narcotrafic, la délinquance des mineurs, etc.
08:53Donc on est sur ces sujets-là, l'agriculture, on oublie qu'on a passé
08:57le texte de loi agricole, mais on a passé cette lettre.
09:00En partie censurée ?
09:01Pas tellement.
09:02D'ailleurs, les mesures censurées, elles vont revenir,
09:04elles vont être représentées ?
09:05Elles pourraient être représentées dans d'autres facteurs,
09:08dans d'autres vecteurs législatifs, pas pour l'instant et pas dans l'immédiat,
09:12parce qu'il n'y a pas le vecteur, le véhicule, comme on dit.
09:18Oui, madame la ministre, il y a plusieurs questions,
09:21je vais les mettre en une.
09:23Il y a Stéphane qui vous demande,
09:24quel est le rôle d'une porte-parole du gouvernement ?
09:25Est-ce que vous êtes la parole de tout le gouvernement
09:27ou que du Premier ministre ?
09:28Est-ce que vous avez votre liberté de parole ?
09:30Et il y avait quelqu'un qui demandait,
09:31comment vous arrivez à gérer les désaccords internes
09:34qui sortent en public ?
09:35Qu'est-ce qu'on pense au dernier avec Bruno Retailleau,
09:37Gérald Darmanin, Elisabeth Borrell ?
09:38Je vais redire ce que je dis à peu près tout le temps,
09:40c'est que ce gouvernement, il a été fait avec des femmes et des hommes,
09:44en général, de grandes expériences,
09:46on a quand même deux premiers ministres dans le gouvernement,
09:48aussi un premier ministre dans le gouvernement,
09:50et puis des experts de chaque sujet,
09:52et il a été fait en tenant compte de la diversité du socle commun.
09:56Et donc, il est polyphonique,
09:58c'est-à-dire que le Premier ministre a pour méthode
10:00de laisser parler les ministres,
10:02si tant est qu'il ne s'envoie pas des piques les uns aux autres,
10:05c'est la raison pour laquelle, la semaine dernière,
10:07il aura reprécisé les règles du jeu.
10:09Et ensuite, il y a un arbitrage qui est fait par le Premier ministre,
10:12par le gouvernement dans son ensemble,
10:14et mon rôle à moi, c'est d'expliquer quel est l'arbitrage
10:17parmi des prises de parole qui peuvent être un peu différentes entre ministres.
10:21Il ne vous ennuie pas un peu,
10:22ceux qui parlent un peu à tort et à travers de leur côté ?
10:25Mais il ne m'ennuie pas, parce que je trouve qu'il représente
10:27la richesse, en fait, de notre diversité.
10:29Encore une fois, cette diversité, dans le gouvernement,
10:32finalement, elle a été voulue par les Français
10:34en votant pour une telle assemblée.
10:35Sonia.
10:36François Bayrou annonce donc en avril
10:38une conférence nationale des finances publiques
10:41pour préparer le budget 2026.
10:43Ça va se passer comment, concrètement ?
10:45Alors, je n'ai pas toutes les modalités d'organisation
10:48de cette conférence.
10:49Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui,
10:51toutes les directions centrales sont appelées à réfléchir
10:54sur la mission, en fait, de chaque ministère
10:56et la façon dont nous effectuons ces missions
10:59de services publics, de se re-questionner.
11:02Ensuite, il y aura un vrai travail sur les finances publiques
11:05qui sera, d'ailleurs, cette revue sera assortie
11:07d'un travail sur les finances publiques
11:09qui sera partagé avec les rapporteurs
11:11et les rapporteurs pour avis des budgets
11:13à l'Assemblée nationale et au Sénat
11:15pour un travail de fond, pour regarder
11:18si ces missions, elles sont bien faites
11:22par l'ensemble de l'Etat.
11:25Et ensuite, il y aura un travail de construction
11:27du budget 2026.
11:29C'est la première fois qu'on associera autant
11:31les parlementaires dans la construction
11:33et donc la conférence des finances publiques
11:35sera dans cet esprit-là.
11:36Est-ce qu'il va imposer des contraintes,
11:38une lettre de cadrage, par exemple,
11:39comme pour les retraites ?
11:40Ah ben, il y aura une lettre de cadrage
11:42qui est la réduction de notre déficit public
11:44et la lettre de cadrage qui prendra aussi
11:46en considération la nécessité d'avoir
11:49un budget notamment de la défense
11:51qui aille dans le sens du réarmement
11:53qui nous est demandé par le président de la République.
11:55Alors, ça, c'est pour la méthode, maintenant,
11:56et Gaëlle Mac, vous allez rentrer
11:57dans le concret.
11:58Non, mais on voit qu'on va vraiment
12:00rentrer dans le dur, là.
12:01Il y avait une note confidentielle de Bercy
12:04qui est sortie dans l'Opinion,
12:05une note du 26 février, qui avait l'air
12:07de dire qu'il allait déjà falloir demander
12:095 milliards, rien que cette année,
12:115 milliards supplémentaires de gel de crédit
12:14pour arriver à nos 5,4 % de déficit
12:17prévus fin 2025.
12:19Et pour l'année prochaine, c'est juste
12:21un mur, c'est 35 milliards,
12:24sachant que, contrairement à ce qui s'est passé
12:26cette année, on ne va pas recourir
12:28à des hausses d'impôts qui étaient,
12:30a priori, faites pour être
12:32en une seule fois.
12:34Donc, est-ce qu'anticiper,
12:36je comprends l'idée de faire une conférence
12:38de finances publiques, mais assez rapidement,
12:41on va arriver à des nécessités
12:43d'énormes économies, et là,
12:46ça va être danger, non ?
12:48Bien sûr, ça va être danger,
12:50mais quel que soit le gouvernement,
12:52y a-t-il une autre voie, en réalité ?
12:55Donc, la méthode, là aussi,
12:57de François Bayrou, en tout cas celle
12:59qu'il met sur la table aujourd'hui,
13:00c'est premièrement de mettre des outils
13:02de contrôle sur l'exécution du budget 2025.
13:04Vous l'avez dit, il peut y avoir
13:06effectivement une croissance
13:08qui n'est pas exactement celle qu'on attend,
13:10des recettes fiscales et sociales,
13:12on l'a vu l'année dernière, dans le décrochage
13:14qu'il y a eu, il faut le piloter.
13:16Donc, en fait, il va y avoir des rendez-vous
13:18très précis avec Éric Lombard
13:20et la ministre de l'Économie,
13:22Amélie Monchalin, ministre du Budget,
13:24pour faire des points d'étape
13:26et faire les ajustements, alors que vous
13:28citez, ou d'autres, ou pas,
13:30déjà dans le budget 2025.
13:32Et effectivement, le budget 2026,
13:34il est extrêmement difficile,
13:36mais on doit y arriver. Et donc,
13:38pour y arriver, il faut qu'on fasse des choix,
13:40il faut qu'on fasse des paris,
13:42il faut qu'on fasse un véritable
13:44travail de fonds, c'est tout le budget
13:46de la réforme, c'est tout le travail qui est fait
13:48sur la réforme de l'État, sur celui de la simplification,
13:50parce que, parallèlement, on veut booster
13:52l'économie pour, évidemment,
13:54avoir des recettes, donc sans impôts,
13:56mais avoir des recettes supplémentaires
13:58qui sont liées à une amélioration
14:00de l'économie, c'est ce qui nous importe.
14:02Et est-ce qu'on a déjà un peu
14:04un cadrage ? C'est-à-dire, est-ce qu'on se dit,
14:06il y a des secteurs, vous parliez de la défense tout à l'heure,
14:08qui sont sanctuarisés ? L'éducation,
14:10on n'y touchera pas, la justice,
14:12j'en sais rien, moi, l'intérieur,
14:14la défense, voilà. Est-ce qu'il y a des budgets
14:16dont on se dit déjà, ceux-là,
14:18ils sont, en fait, on n'y touchera pas ?
14:20Alors, ce dont on est à peu près
14:22sûr, c'est que le budget de la défense,
14:24d'abord, va suivre la loi de programmation
14:26militaire qui était prévue
14:28à minima, mais surtout,
14:30probablement, va avoir un coût
14:32d'accélérateur.
14:34Voilà, va augmenter. Mais après,
14:36l'ensemble
14:38des ministères sont appelés
14:40à travailler sur leur efficacité,
14:42sur leur efficience, sur la façon dont
14:44elles exercent leur mission.
14:46Donc, à baisser leurs dépenses.
14:48À baisser leurs dépenses, à améliorer leur efficacité.
14:50Voilà. Et donc, véritablement,
14:52non, non, mais c'est pas une plaisanterie,
14:54il faut regarder la mission que l'on fait.
14:56Peut-être qu'il y aura des choix de mission,
14:58peut-être qu'on se dira tous ensemble, parlementaires,
15:00gouvernement, cette mission-là,
15:02est-ce que c'est vraiment l'Etat qui doit l'exercer
15:04et est-ce qu'elle doit être exercée par quelqu'un d'autre ?
15:06Est-ce que, juste sur la sécurité sociale,
15:08on sait que c'est là les principales
15:10pistes d'économie ?
15:12Donc, on va réfléchir aux dépenses sociales ?
15:14Vous savez que le Premier ministre
15:16est très attaché à ce que notre modèle
15:18social soit pérennisé,
15:20mais ça ne veut pas dire que l'organisation
15:22de notre modèle social ne doit pas être
15:24modifiée. Donc, on réfléchit,
15:26vous avez raison, la moitié des dépenses de l'Etat,
15:28ce sont les dépenses sociales,
15:30et un quart, ce sont les retraites,
15:32et le déficit est sur les retraites.
15:34Donc, vous voyez bien que tout est, en réalité,
15:36très enchevêtré et qu'il faut travailler...
15:38C'est enchevêtré, on va parler de la Sécu...
15:40Non, non, je vous en prie, passez de la Sécu
15:42aux déserts médicaux.
15:44C'est l'un des autres chantiers que François Bayrou
15:46veut ouvrir dans les semaines qui viennent.
15:48Il se trouve qu'il y a une proposition de loi transpartisane
15:50qui est soutenue par plus de 250 députés
15:52et portée par Guillaume Garot,
15:54qui arrive ce mercredi en commission
15:56à l'Assemblée.
15:58Elle prévoit notamment que,
16:00dans les régions où il y a suffisamment de médecins
16:02aujourd'hui, toute nouvelle installation
16:04de médecins soit conditionnée
16:06dès le départ à la retraite d'un autre médecin.
16:08Est-ce que le gouvernement va soutenir cette proposition de loi ?
16:10Alors, c'est encore à l'étude.
16:12J'en ai discuté avec le ministre de la Santé,
16:14monsieur Neuder.
16:16On va regarder,
16:18effectivement, s'il n'y a pas des effets pervers
16:20à cette proposition,
16:22qui est intéressante
16:24parce que c'est une proposition d'aménagement
16:26du territoire, en réalité.
16:28C'est de répartition des moyens qui sont les nôtres.
16:30Donc, séduisant
16:32sur l'objectif
16:34et peut-être sur les moyens,
16:36il ne faut pas qu'il y ait des effets pervers
16:38comme, par exemple,
16:40le choix d'un médecin qui ne pourrait pas s'installer
16:42dans une zone et qui dit, tant pis, je me déconventionne.
16:44Et dans ce cas-là, on pourrait avoir
16:46des effets secondaires
16:48qui ne sont pas les bons, en réalité.
16:50Sur le principe d'encadrer ce qu'on appelle la liberté
16:52d'installation des médecins,
16:54ou le gouvernement n'est pas opposé ?
16:56Sur le principe de réfléchir sur l'aménagement du territoire,
16:58sur cette question des médecins
17:00et de l'installation des médecins,
17:02je pense qu'il faut qu'avec les médecins,
17:04avec la santé, les ARS,
17:06on réfléchisse à ça.
17:08Le gouvernement
17:10est toujours
17:12attentif à ce qu'il n'y ait
17:14pas de complications.
17:16On est dans un phénomène de simplification aujourd'hui.
17:18Il ne faut pas, maintenant, qu'il y ait des études
17:20qui soient faites par l'ARS.
17:22C'est ça qu'il faut affiner.
17:24C'est-à-dire que c'est compliqué ?
17:26Non, je n'ai pas dit que c'était compliqué, on le met à la poubelle.
17:28Ce n'est pas du tout ça. Je trouve que l'idée est intéressante.
17:30Peut-être pas pour maintenant.
17:32Peut-être pas exactement dans les termes qui sont présentés.
17:34Et donc, pas pour maintenant, de ce fait.
17:36Mais pourquoi pas ?
17:38Moi, je laisserai évidemment le ministre de la Santé s'exprimer au banc.
17:40Il réfléchit également sur les effets.
17:42Puis, on est au début de la discussion parlementaire.
17:44Donc, il y a aujourd'hui une proposition.
17:46Il faut laisser le gouvernement proposer des amendements
17:48et l'Assemblée nationale
17:50et le Sénat en proposer d'autres.
17:52Il y a un autre chantier évoqué par François Bayrou,
17:54l'éducation, avec des annonces qui doivent être faites dès cette semaine.
17:56Est-ce qu'on s'achemine
17:58vers un recrutement des enseignements
18:00dès Bac plus 3 au lieu de Bac plus 5 ?
18:02Ce qui est certain,
18:04c'est que le cheval de bataille
18:06de la ministre d'Etat, Elisabeth Borne,
18:08ministre de l'Education nationale,
18:10va être d'abord de travailler sur l'attractivité
18:12du métier d'enseignant
18:14et sur le recrutement et la formation
18:16des enseignants.
18:18Celle que vous mentionnez est une piste
18:20qui va être étudiée
18:22par Elisabeth Borne.
18:24Comment est-ce qu'on peut récupérer davantage
18:26de formateurs, les former
18:28pendant deux ans, avoir
18:30une formation qui soit rémunérée
18:32pour avoir
18:34une meilleure attractivité
18:36de ce métier ?
18:38Il y a des académies aujourd'hui
18:40sur lesquelles on n'arrive pas du tout à recruter
18:42et on est obligé de prendre beaucoup de contractuels.
18:44Il n'y a pas le risque que ça baisse
18:46un peu le niveau de recrutement des enseignants ?
18:48Ce qui est très important, c'est les deux ans.
18:50En fait, on n'aura
18:52pas de problème de niveau
18:54parce qu'aujourd'hui, le problème que l'on a,
18:56c'est de recruter
18:58beaucoup de contractuels
19:00dont le niveau, parfois,
19:02n'est pas égal
19:04au niveau d'un bac plus trois formé
19:06ensuite deux ans. Je pense qu'au contraire,
19:08on améliorera la formation.
19:10François Bayrou a évoqué récemment le besoin
19:12d'une reconquête de l'écrit
19:14par les élèves. Il s'agit de relancer
19:16l'écriture à la main. C'est une bonne idée, selon vous ?
19:18Oui, je pense que c'est
19:20une bonne idée. C'est selon moi parce que je n'ai pas
19:22discuté avec lui des modalités...
19:24On vous demande votre avis. Vous pensez que ça se perd, l'écriture à la main ?
19:26Oui, je pense que ça se perd.
19:28On tape tous sur nos téléphones.
19:30On a mal au pouce.
19:32Peut-être que d'écrire,
19:34c'est une forme d'art maintenant.
19:36Il ne faut pas le perdre.
19:38Concrètement, sur la préparation de cette émission,
19:40qu'est-ce que vous avez échangé avec le Premier ministre,
19:42avec ses équipes ? Concrètement, qu'est-ce que vous avez
19:44bachoté avec le Premier ministre
19:46pour cette émission ?
19:48Je n'ai rien bachoté directement
19:50avec le Premier ministre. J'ai repris
19:52la lettre qu'il a envoyée,
19:54la lettre qu'il a envoyée à l'ensemble des présidents,
19:56et puis j'ai travaillé avec les ministères
19:58sur, effectivement, les pistes
20:00et les objectifs qu'il y avait derrière
20:02ces feuilles de route. Alors, il y a cette lettre
20:04qui a été envoyée au groupe parlementaire, au président des groupes,
20:06mais en attendant, il y a aussi des textes en cours
20:08avec des sujets qui intéressent les Français
20:10au Premier chef et, par exemple,
20:12les retraites, Gaëlle. C'est ça.
20:14Alors, on ne sait pas trop où en est le conclave
20:16aujourd'hui. Moi non plus.
20:18A vous non plus.
20:20Le conclave est indépendant. Nous ne nous mêlons pas
20:22des discussions qu'ils ont. Mais ce n'est pas rassurant.
20:24Mais si, on leur a donné la main. On leur laisse la main.
20:26D'accord. On ne s'en mêle pas.
20:28Globalement, on peut se demander si, finalement,
20:30ne pas avoir fixé comme règle
20:32dès le début qu'on n'allait pas revenir
20:34sur cette question de l'âge légal,
20:36on a l'impression que ça coince et que, finalement,
20:38on reste coincé et on tourne en rond
20:40autour de cette question. Finalement, François
20:42Bayrou a dit,
20:44alors qu'au départ, il leur avait dit
20:46qu'il n'y a pas de tabou cet âge,
20:48tout est possible, même en termes d'âge délégal,
20:50mais maintenant, il est revenu dessus.
20:52Alors, on est coincé. Est-ce que c'était le bon moment
20:54de rouvrir ce débat qui avait déjà
20:56coûté un 49-3
20:58et qui avait...
21:00Est-ce que c'était le bon moment ?
21:02Je ne partage pas avec vous le fait
21:04qu'il a clôturé le débat. Parce qu'en réalité,
21:06il a fait comme
21:08François Bayrou le fait, c'est-à-dire qu'il a donné
21:10souvent, donné son avis personnel
21:12à la lecture de la Cour des comptes
21:14qui chiffrait combien
21:16coûterait le retour à 63 ans
21:18ou à 62 ans, et il s'est exprimé
21:20en disant, je ne vois pas comment on peut
21:22y arriver. Néanmoins, il n'a pas changé
21:24les règles du jeu de ce conclave. Il laisse
21:26les partenaires sociaux travailler
21:28avec un seul objectif
21:30et une seule contrainte, mais qui est de taille,
21:32qui est d'éliminer
21:34le déficit à partir de 2030, ce qui est
21:36une contrainte de taille. Oui, ce qui était une nouvelle
21:38règle du jeu, parce qu'au début, il disait, il ne va pas
21:40falloir que ça empire
21:42par rapport à la réforme d'Elisabeth Borne.
21:44Enfin, sur la feuille de route
21:46qu'il leur a envoyée, ce n'est pas de déficit
21:48à partir de 2030, ce qui, entre nous,
21:50est un élément
21:52majeur de la pérennité de notre système
21:54de retraite. Si nous
21:56n'adhérons pas au principe qu'il faut
21:58que notre système de retraite soit
22:00équilibré, alors c'est la retraite de nos petits
22:02enfants que nous mettons en danger. Mais est-ce qu'on y croit encore
22:04à ce conclave ? Maintenant que
22:06FO, la CGT ont claqué la porte,
22:08que l'UDEP ont claqué la porte, est-ce qu'on
22:10croit encore qu'il peut aboutir quand même
22:12à un résultat ? Moi, je pense que ceux qui sont autour
22:14de la table, et d'ailleurs ceux qui sont partis sont
22:16les bienvenus pour revenir, ceux qui
22:18sont autour de la table, ils travaillent,
22:20ils vont faire des offres, ils vont faire
22:22des propositions sur les modalités
22:24de la retraite, ils vont faire ces propositions
22:26et c'est à eux que reviendra
22:28peut-être un jour la
22:30tâche de gérer, en fait,
22:32ces retraites privées. Donc je pense qu'ils ont intérêt à
22:34travailler tous ensemble et à trouver des solutions
22:36et qui ne sont pas une question
22:38que d'âge, c'est une question de modalité.
22:40Avec quel calendrier ? Bah écoutez, le conclave
22:42en son état est prévu pour donner
22:44ses propositions
22:46à la fin du mois de juin. Oui, mais comme
22:48ils ont repris la main maintenant, ils feront bien ce qu'ils veulent.
22:50Par exemple, la patronne de la CGT a dit
22:52on peut aller jusqu'en septembre. Le cahier des charges
22:54c'est fin juin, on verra s'ils ont besoin de davantage.
22:56Marizéon a dit si on veut aller jusqu'en septembre, on ira jusqu'en septembre.
22:58Eh bien, je pense qu'on lui donnera...
23:00C'est plus le gouvernement qui a la main là-dessus.
23:02On leur a donné.
23:04En même temps, si on arrive à une impasse,
23:06le gouvernement va de nouveau se retrouver
23:08avec ce dossier et va de nouveau
23:10devoir rouvrir et...
23:12Non, mais il n'y a pas d'impasse. S'il n'y a pas de proposition
23:14de la part de ce conclave, il n'y aura pas
23:16de législation supplémentaire.
23:18On ne changera pas la réforme des retraites.
23:20Donc, voilà. Vous pensez que le PS
23:22aura l'attente jusqu'en septembre ?
23:24Et après, jusqu'en septembre,
23:26on commencera l'examen du projet
23:28de loi de financement de la sécurité sociale.
23:30C'est à partir de ce moment-là...
23:32Ça tomberait bien finalement en septembre. C'est pas mal.
23:34Oui, enfin, il faut quand même laisser travailler
23:36ceux qui écrivent le budget, quand même.
23:40Est-ce que la perspective
23:42d'un débat avec vote à l'Assemblée
23:44sur les retraites n'est pas en train de s'éloigner
23:46quand on entend tout ça ?
23:48Ça dépend du conclave.
23:50Il n'y aura pas de débat
23:52sur les retraites à l'Assemblée sans accord ?
23:54C'est la règle du jeu
23:56qu'a posé le Premier ministre.
23:58Ce week-end, le numéro 2 du PS,
24:00Pierre Jouvet, a qualifié François Bayrou
24:02de menteur et l'a ajouté.
24:04Si le Premier ministre continue de mépriser le Parlement,
24:06les partenaires sociaux et les Français sont comptés.
24:08La question de la censure est sur la table.
24:10Vous lui répondez quoi ? Sur les retraites ?
24:12Je lui réponds la même chose que j'ai répondu
24:14pour le Rassemblement national tout à l'heure.
24:16On sait que la question de la censure est une question latente.
24:18Le gouvernement prendra une initiative
24:20sur les retraites malgré tout ?
24:22Est-ce que ça pourrait prendre la forme d'un référendum ?
24:24L'engagement du Premier ministre,
24:26c'est que les partenaires sociaux
24:28trouvent des solutions et les emmènent au Parlement.
24:30Les partenaires sociaux,
24:32qui sont vraiment au coeur de l'action,
24:34n'ont pas de solution.
24:36On garde la réforme d'Elisabeth Borne.
24:38Sonia ?
24:40Le calendrier parlementaire s'annonce très chargé.
24:42Demain, il va y avoir une réunion
24:44avec les présidents de groupes parlementaires
24:46pour trancher l'agenda avec le gouvernement.
24:48Quels sont les textes prioritaires
24:50pour le gouvernement ?
24:52Qu'est-ce que vous voulez faire passer en priorité ?
24:54Il y a plusieurs thématiques
24:56qui sont concernées.
24:58D'abord, des textes...
25:00On a beaucoup de propositions de loi d'origine parlementaire
25:02que le Parlement ne se sente pas mépriser.
25:04On prend beaucoup de propositions de loi
25:06du Parlement, à la fois de l'Assemblée nationale
25:08et du Sénat, d'ailleurs.
25:10On veut finir, effectivement,
25:12l'épisode narcotrafic,
25:14l'épisode sécurité sur la délinquance des mineurs.
25:16Il y a aussi une proposition de loi
25:18sur la durée de rétention
25:20dans les centres de rétention administratifs.
25:22Il y a des textes sur la sécurité
25:24des Français.
25:26Sur la partie déserts médicaux,
25:28propositions d'amélioration
25:30de nos systèmes de santé.
25:32Il y a un texte sur la fin de vie...
25:34Justement, sur la fin de vie,
25:36Patrick Mignola nous annonçait une date,
25:38le 12 mai. Est-ce que vous confirmez
25:40que le texte sera bien débattu ?
25:42C'est vraiment la date qui est ciblée.
25:44Je confirme que notre volonté,
25:46c'est de faire passer ces deux textes
25:48en même temps,
25:50sur cette semaine-là.
25:52Le 12 mai. Il n'est pas question de faire une place
25:54à un texte venu du Sénat
25:56pour réintroduire les néonicotinoïdes ?
25:58Il est aussi question de mettre, bien sûr,
26:00cette proposition de loi
26:02qui ne fait pas que ça.
26:04C'est juste l'article 1 d'une proposition de loi
26:06très large qui vise à réduire les entraves
26:08à la production agricole.
26:10C'est un texte très attendu pour les agriculteurs
26:12et qui sera aussi à l'agenda.
26:14Ce texte ne décalera pas les lois fin de vie ?
26:16Non, non, non.
26:18Normalement, ça devrait tenir.
26:20Vous l'avez évoqué,
26:22cette proposition de loi,
26:24ce projet de loi, on va y arriver,
26:26sur la lutte contre les narcotrafics,
26:28examinée en ce moment à l'Assemblée.
26:30Les députés ont rejeté une des mesures,
26:32à savoir permettre aux forces de l'ordre
26:34d'accéder aux messages récryptés
26:36comme WhatsApp.
26:38Sous contrôle de magistrats.
26:40Sous contrôle de magistrats.
26:42Mais la partie s'annonce difficile
26:44pour Bruno Retailleau, non ?
26:46C'est une proposition de loi
26:48qui a été faite au Sénat de façon transpartisane.
26:50Je le rappelle,
26:52parti socialiste LR voté à l'unanimité.
26:54Au Sénat ?
26:56Parce qu'à l'Assemblée, c'est plus la même chose.
26:58Non, mais c'est normal, c'est la vie parlementaire.
27:00C'est les mêmes socialistes, normalement.
27:02C'est le débat parlementaire.
27:04Moi, je trouve que cet examen
27:06se passe plutôt bien.
27:08Il y a des échanges qui sont un peu virils parfois,
27:10mais l'échange se passe plutôt bien.
27:12La grande majorité des mesures sont passées.
27:14Il y a deux mesures qui étaient emblématiques.
27:16Une mesure sur les dossiers qui est passée
27:18sans difficulté pour protéger
27:20ceux qui témoignent.
27:22Le dossier coffre.
27:24Je cherchais le terme.
27:26C'est mettre de côté
27:28certains éléments de l'enquête
27:30pour protéger un certain nombre.
27:32Ça, c'est passé.
27:34Il y a la question des messageries cryptées
27:36qui fait débat.
27:38Ça passera ou pas ?
27:40A priori, ça n'a pas été retenu
27:42par l'Assemblée nationale
27:44dans une cacophonie, d'ailleurs,
27:46avec des conditions un peu bizarres de vote.
27:48Le texte va être voté sans.
27:50Ensuite, il continue sa vie.
27:52Il va en commission mixte paritaire.
27:54On verra la façon dont il sort.
27:56Est-ce que les ministres Bruno Rotaillot et Gérald Darmanin
27:58peuvent compter sur le socle commun
28:00sur ce texte ?
28:02Il y a des avis différents.
28:04Notamment, un certain nombre
28:06d'avis qui sont
28:08poussés par les avocats
28:10et qui voient effectivement
28:12une atteinte à la liberté.
28:16Pas 100 % du socle commun, probablement,
28:18mais une grande majorité du socle commun.
28:20Je ne comprends pas qu'on ne puisse pas
28:22donner cette opportunité.
28:24C'est sous contrôle des magistrats.
28:26Ça concerne quelques personnes, quelques demandes.
28:28Ça permet de se mettre à jour sur des techniques
28:30qui sont utilisées par les narcotrafiquants.
28:32Le débat va continuer.
28:34Justement, sur les messageries cryptées,
28:36vous dites qu'on verra ce que donnera
28:38la commission mixte paritaire entre députés et sénateurs.
28:40Si, par hasard,
28:42c'est rejeté, cette mesure,
28:44ce n'est pas grave ?
28:46Il y a tant d'autres mesures dans ce texte.
28:48C'est embêtant,
28:50parce que ça ne met pas à niveau
28:52nos technologies de recherche et d'enquête
28:54au même niveau que celle des trafiquants.
28:56Mais il y a
28:58beaucoup d'autres mesures dans ce texte-là
29:00qui seront adoptées
29:02et c'est une bonne chose.
29:04Le syndicat Sudrail a déposé
29:06un préavis de grève pour les week-ends
29:08sur la période du 17 avril au 2 juin,
29:10demandant une meilleure évolution
29:12de leur rémunération.
29:14Vous leur demandez d'être raisonnable
29:16pour les week-ends de vacances ?
29:18Cette information m'avait échappée.
29:20Elle vient d'arriver, j'imagine.
29:22Elle vient d'arriver.
29:24Je ne suis pas complètement déconnectée.
29:26Je laisserai
29:28le ministre des Transports s'exprimer
29:30sur le sujet. C'est toujours
29:32dans ces moments un peu
29:34stratégiques qu'on a ces préavis
29:36de grève.
29:38Je laisserai le ministre des Transports,
29:40Philippe Tabarro, s'exprimer là-dessus.
29:42Jusqu'à maintenant, les Républicains jouent le jeu
29:44et continuent de soutenir François Bayrou et le gouvernement.
29:46Mais cet équilibre peut-être
29:48fragile. Est-ce qu'il va résister ?
29:50Vous venez des Républicains.
29:52Vous allez avoir l'occasion d'en parler.
29:54On voit déjà des critiques poindre à droite
29:56sur l'immobilisme du gouvernement, et ça vient même
29:58de l'intérieur du gouvernement, et des ministres LR
30:00qui font monter la pression.
30:02Par là-dessus, il y a donc
30:04la campagne pour l'élection de la présidence
30:06des Républicains entre Bruno Retailleau,
30:08qui est ministre, Laurent Wauquiez, qui n'est pas ministre
30:10et qui est soutenu par Florence Portelli.
30:12Là, pour le moment,
30:14on a des ministres qui ont obtenu
30:16des arbitrages qui leur sont plutôt favorables.
30:18Si, au bout d'un certain temps,
30:20vous avez des choix
30:22qui sont totalement contraires
30:24à ce qui est, pour nous, ce qui relève
30:26de l'intérêt général et de l'intérêt du pays, il faudra partir.
30:28Mais partir ne veut pas dire plonger le pays
30:30dans le chaos, parce que nous avons toujours dit
30:32que nous ne participerions pas à des votes
30:34de censure contre le gouvernement.
30:36Clément ?
30:38J'avais une question sur l'élection à la présidence.
30:40Ah oui, je voulais que je prenne la parole avant.
30:42Juste une chose.
30:44LR est dans le gouvernement.
30:46Vous voyez bien qu'il y en a qui ne sont pas dans le gouvernement.
30:48Florence Portelli a dit
30:50qu'on est un peu solidaires.
30:52Une excellente vice-présidente de la région Île-de-France.
30:54On est solidaires, mais il ne faudrait pas non plus
30:56qu'on oublie qu'on peut être dans l'opposition.
30:58Une fois l'élection de la présidence des Républicains
31:00passée, est-ce que la présence
31:02au gouvernement des LR pourrait être rediscutée ?
31:04Non, je ne pense pas.
31:06Quel que soit le président.
31:08Les ministres LR
31:10qui sont au gouvernement aujourd'hui
31:12sont rentrés au gouvernement en disant
31:14qu'ils ne renonçaient pas, et moi la première,
31:16au poste sensible où je suis,
31:18on ne renonçait pas, ni à nos convictions,
31:20ni à ceux qu'on était...
31:22C'est la ligne Bruno Retaillon que vous soutenez.
31:24Est-ce que vous pensez que Laurent Wauquiez pense la même chose ?
31:26Je pense que Laurent Wauquiez pense la même chose
31:28parce qu'il pense lui aussi à l'intérêt du pays.
31:30Je pense que l'intérêt du pays
31:32aujourd'hui, c'est une stabilité
31:34de ce gouvernement,
31:36et donc je pense qu'on a tout intérêt
31:38à travailler, et d'ailleurs je remercie
31:40Florence Portelli de dire qu'on travaille.
31:42On travaille beaucoup, on est très déterminés,
31:44on fait avancer les choses,
31:46les sujets, de façon législative, de façon
31:48réglementaire. Il y a beaucoup de plans
31:50qui sont annoncés contre la fraude, contre le blanchiment,
31:52etc. Donc on travaille.
31:54Alors là où vous avez raison, parce que ça me rappelle quelque chose,
31:56Laurent Wauquiez avait dit, ce serait bien qu'on ait un pied
31:58dedans dans le gouvernement, c'est Bruno Retaillon,
32:00Laurent Wauquiez à la tête
32:02du parti, ça serait un bon équilibre.
32:04Je ne vois pas pourquoi
32:06il y aurait un équilibre dans cette
32:08répartition des tâches. C'est lui, c'est ce qu'il dit.
32:10C'est ce qu'il dit, c'est son avis.
32:12Et vous, vous soutenez Bruno Retaillon.
32:14Je soutiens Bruno Retaillon parce que
32:16j'ai une longue vie parlementaire avec lui,
32:18il a été mon président de groupe au Sénat
32:20pendant presque dix ans.
32:22Je connais ses qualités,
32:24notamment de rassembleur et de capacité
32:26à assembler des gens qui pensent peut-être parfois
32:28pas tout à fait comme lui,
32:30et ça permet d'avancer, d'avoir un groupe puissant.
32:32Je connais sa détermination.
32:34Est-ce que vous ne le soutenez pas
32:36par solidarité gouvernementale ?
32:38Non, je ne le soutiens pas par solidarité
32:40gouvernementale. Voyez,
32:42Yannick, par exemple, Neuder, dont on parlait
32:44tout à l'heure, et ministre de la Santé,
32:46je ne sais pas si
32:48c'est officiellement positionné,
32:50mais il a une proximité régionale
32:52avec Laurent Wauquiez, une amitié
32:54pour Laurent Wauquiez.
32:56Est-ce sûr qu'il soit positionné officiellement ?
32:58Je ne sais pas.
33:00On n'est pas tous positionnés,
33:02et ce n'est pas grave.
33:04Est-ce que la ligne conservatrice
33:06qui est portée par Bruno Retailleau,
33:08c'est la vôtre ?
33:10Pas du tout.
33:12Bruno Retailleau laisse vivre son groupe
33:14avec des idées
33:16qui sont des idées
33:18qui peuvent être larges et différentes,
33:20notamment sur les questions de société.
33:22Sur quelles questions de société
33:24n'est-il pas d'accord avec lui ?
33:26Je n'ai pas voté la même chose que lui sur l'APMA.
33:28Vous étiez favorable.
33:30J'ai voté oui.
33:32Par exemple.
33:34Mais ça s'est fait toujours...
33:36Je n'ai pas voté.
33:38Je n'étais plus là.
33:40Toujours en bonne entente avec lui
33:42sur des questions
33:44qui cèdent des convictions
33:46qui ne sont pas des convictions politiques,
33:48en réalité, qui sont des convictions
33:50sociétales,
33:52et donc, il y a une grande liberté.
33:54C'est ça qui est intéressant.
33:56Vous revenez chez Bruno Retailleau,
33:58c'est son efficacité.
34:00Sa détermination, sa sincérité.
34:02Il ne cache pas qui il est.
34:04Sur ses questions sociétales,
34:06il dit que c'est lui,
34:08mais dans sa famille politique,
34:10il y a des avis différents.
34:12Vous défendez une forme de polyphonie
34:14dans le gouvernement.
34:16Est-ce que ça veut dire
34:18qu'un ministre peut ouvrir sa gueule
34:20pour reprendre la phrase de Jean-Pierre Chevènement ?
34:22Eh bien, la preuve...
34:24Il n'y a pas de solidarité gouvernementale.
34:26S'il y a une solidarité gouvernementale,
34:28à partir du moment où on a pris
34:30une position, la position du gouvernement
34:32partagée, à partir de là,
34:34on suit
34:36l'avis du gouvernement.
34:38Sonia ?
34:40Ce week-end, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau
34:42étaient à Epinal pour assister au campus
34:44des jeunes républicains.
34:46Ils ont pris soin de ne pas se croiser,
34:48mais ils ont eu le discours,
34:50et il a été question de la présidentielle de 2027.
34:52Ils sont d'accord sur un point.
34:54Ils refusent une primaire pour désigner
34:56un candidat du centre et de la droite.
34:58Vous, vous êtes pour, mais pourquoi ?
35:00Alors, évidemment,
35:02ce n'est pas la position...
35:04Je ne m'engage pas en disant ce que je vais dire
35:06pour Bruno Retailleau, que je soutiens.
35:08Je m'engage en mon nom propre.
35:10J'ai la conviction que les primaires ouvertes de 2016
35:12nous ont laissé un mauvais souvenir
35:14parce que ça s'est mal terminé.
35:16C'est mal terminé
35:18parce qu'il y a des événements
35:20qui sont venus perturber la fin de cette élection.
35:22En réalité, la primaire était un moment
35:24absolument magnifique.
35:26Moi, je l'ai vécu de l'intérieur.
35:28Magnifique, un élan démocratique,
35:304 millions de votants aux primaires,
35:32des soirées politiques
35:34enragées...
35:36Et qui faisaient de l'audience.
35:38Il y avait 8 candidats.
35:40Ça faisait une audience incroyable.
35:42Laurent Wauquiez, lui, dit
35:44qu'il n'y aura pas.
35:46C'est une machine à apporter des programmes,
35:48à montrer sa différence
35:50et surtout quelque chose de très important
35:52qui tient à coeur des Français.
35:54On découvre les personnalités.
35:56Pendant ces débats, les personnalités
35:58se sont découvertes,
36:00se sont montrées aux Français
36:02et ça crée ce lien, dont on parle si souvent,
36:04entre les Français
36:06et des candidats à l'élection présidentielle.
36:08Et c'est Valérie Précresse qui gagna ?
36:10Non, parce que Valérie Précresse,
36:12c'est une élection
36:14non ouverte.
36:16C'est une primaire sur cartes.
36:18Et ça, il n'y a rien de pire que les primaires sur cartes.
36:20Mais vous serez bien seule, peut-être ?
36:22Peut-être. Eh bien, tant pis.
36:24Là, je vais revenir à l'élection interne
36:26pour la présidence des LR.
36:28Pour vous, celui qui sera élu
36:30à la tête du parti, Bruno Rotailleau
36:32ou Laurent Wauquiez, sera le candidat naturel
36:34pour 2027 ? Pas forcément.
36:36Puisque je suis pour une primaire,
36:38je pense qu'il faut faire des primaires ouvertes
36:40élargies. On aura
36:42dans un
36:44programme qui aura chacun
36:46sa personnalité,
36:48ses axes de programme.
36:50Je pense qu'on a tout intérêt
36:52à créer des primaires ouvertes élargies.
36:54Jusqu'où ?
36:56C'est quoi, les bornes ?
36:58Moi, je pense qu'on pourrait
37:00faire des primaires ouvertes de Gabriel Attal
37:02à Laurent Wauquiez,
37:04ou aux LR.
37:06Et vous mettez Edouard Philippe là-dedans ?
37:08Bien sûr.
37:10Il faudra leur demander leur avis.
37:12En même temps, je pense que chacun doit bien réfléchir
37:14à la situation politique dans laquelle on est,
37:16au résultat des élections présidentielles
37:18des deux dernières fois,
37:20de regarder qui était au deuxième tour des deux dernières fois
37:22et de se dire que
37:24on a frôlé la correctionnelle,
37:26donc il faut être raisonnable.
37:28Si c'est Gabriel Attal qui sortait vainqueur
37:30de cette primaire, vous le soutenez
37:32sans problème ?
37:34Il faut avoir des règles du jeu.
37:36Vous ne soutiendriez pas forcément Gabriel Attal
37:38d'aussi bon cœur ?
37:40Je voudrais qu'on fasse des primaires
37:42et que chacun règle.
37:44Je serais un peu déçue pour mon candidat,
37:46mais je respecterais
37:48les règles du jeu.
37:50Oui, madame Primal, la dernière fois
37:52que vous étiez venue sur la chaîne Twitch de LCP,
37:54je vous avais posé une question sur Agora,
37:56qui était une application lancée par Olivier Véran
37:58où les citoyens pouvaient poser des questions
38:00aux ministres, exporte-parole,
38:02et ministre du Renouveau démocratique,
38:04intitulé qu'a disparu.
38:06Cette application, vous nous aviez dit
38:08que vous aviez décidé d'arrêter,
38:10que vous alliez faire sur Twitter
38:12une question à Sophie Primal.
38:14Je suis allé voir en mémoire de l'application
38:16et il y a encore des questions qui sont posées
38:18quasiment tous les jours. Il y en a une qui dit
38:20comment expliquer l'arrêt d'utilisation
38:22de cette application ? C'est Tom qui pose cette question
38:24le 22 mars, donc avant-hier.
38:26Qu'est-ce que vous pouvez répondre à Tom ?
38:28Est-ce que vous allez potentiellement reprendre
38:30cette application qui a coûté, je crois,
38:3210 millions d'euros dans son développement ?
38:34Je vais vous faire la même réponse que je vous ai faite
38:36la dernière fois. C'est-à-dire qu'on a regardé
38:38la nature des gens qui posent
38:40des questions et il y a un peu d'entre-soi.
38:42On a du mal à élargir l'audience,
38:44faire venir des gens
38:46sur une application, répondre à des questions
38:48qui sont assez structurées, etc.
38:50C'est un petit peu lourd, donc je ne dis pas
38:52qu'on abandonne, je dis qu'on essaye d'autres solutions
38:54un petit peu plus flexibles, un petit peu plus rapides.
38:56Qui pourrait être une application
38:58ou ça serait autre chose ? Non, je pense qu'un lien
39:00direct entre le porte-parole et puis
39:02au travers des réseaux sociaux,
39:04c'est assez facile en réalité.
39:06Du coup, les centaines de questions qui ont été posées
39:08depuis la dernière, qui a été répondue en juin
39:10par Fabula Katabi, on en fait quoi de ces gens ?
39:12On va essayer de leur répondre.
39:14Merci de me notifier.
39:16Sauf que les ministres ont changé entre-temps.
39:18Les ministres ont changé entre-temps,
39:20les orientations des gouvernements ont changé entre-temps.
39:22Les questions restent.
39:24C'est le bonheur de l'annonce
39:26invitée du gouvernement.
39:28Sur le chantier à venir, dans la lettre de cadrage
39:30de François Bayrou, il y avait
39:32l'élection à la proportionnelle,
39:34qui était un combat de longue date
39:36qu'il a mené et le modem a mené.
39:38Alors, c'est une priorité ?
39:40C'est quelque chose qu'on veut inscrire et faire
39:42rapidement, mettre au calendrier ?
39:44Je ne suis pas sûre que ça a été
39:46explicitement dit
39:48dans la lettre. Non, mais il tient ça,
39:50François Bayrou, depuis toujours.
39:52Ce n'est pas une surprise de dire que François Bayrou
39:54se bat depuis toujours sur la proportionnelle
39:56et sur...
39:58Pour les législatives.
40:00Je pense qu'il n'y a pas un accord général
40:02du socle commun.
40:04Elle a toujours été contre.
40:06Et pas que.
40:08Ce ne sera donc pas à l'ordre du jour du Parlement ?
40:10On laissera les discussions avancer.
40:12On n'a pas vu de proposition,
40:14on n'a pas vu d'éléments contextuels,
40:16on n'a pas vu ce qu'il entend par proportionnel.
40:18Je sais qu'il est très attaché,
40:20nous savons tous qu'il est très attaché
40:22à cette élection à la proportionnelle.
40:24Je pense qu'au sein du socle commun,
40:26il peut y avoir là
40:28un sujet de discussion important.
40:30Donc si la question était aboutissée,
40:32il y aurait peut-être potentiellement un divorce
40:34entre...
40:36Ça n'ira pas jusque-là, mais je pense qu'il y aura des discussions.
40:38Il y aura des discussions
40:40qui seront importantes.
40:42Il pourrait être tendu.
40:44N'essayez pas de me faire dire qu'on va se discuter
40:46à cause de ça.
40:48Je dis juste ça
40:50en disant
40:52qu'il faut voir la nature de ce qui va être proposé.
40:54Et puis, vous connaissez les réticences
40:56des Républicains à aller vers un système
40:58à la proportionnelle.
41:00Tout ça se discute.
41:02Il pourrait y avoir une majorité pour ce sujet.
41:04Oui, je pense qu'il pourrait y avoir une majorité
41:06à l'Assemblée nationale.
41:08Mais qui serait avec le RN ?
41:10Peut-être sans les LR et avec le RN.
41:12Ça vous ferait bizarre quand même, non ?
41:14Oui.
41:16On évoquait Bruno Retailleau.
41:18Il s'est beaucoup fait entendre sur le dossier algérien
41:20la dernière semaine
41:22en annonçant une suspension de l'accord de 2007
41:24dans le cadre de ce qu'il appelle
41:26une riposte graduée.
41:28Je voulais savoir si cette mesure est entrée en vigueur.
41:30Si aujourd'hui, les Algériens qui ont un passeport diplomatique
41:32doivent forcément
41:34demander un visa pour pouvoir entrer
41:36sur le territoire français.
41:38Nous sommes dans le cadre de l'exécution
41:40de cette riposte graduée.
41:42Il y a un certain nombre de passeports diplomatiques
41:44auxquels on demande
41:46davantage d'informations,
41:48des lettres de mission, etc.
41:50Et des visas.
41:52Cette riposte graduée se met en place.
41:54Elle est effective ou pas ?
41:56Je ne saurais vous dire exactement
41:58si elle est effective sur la totalité
42:00des personnes qui ont des passeports
42:02diplomatiques, mais on est dans le cadre
42:04de cette riposte graduée.
42:06Il y a des personnes qui ont été refoulées
42:08à l'entraînement du territoire français ?
42:10Oui, ça je peux vous dire.
42:12Auxquelles on a demandé d'autres papiers
42:14et d'autres précisions.
42:16L'important pour nous, c'est à la fois
42:18de garder notre détermination
42:20par rapport à la résolution
42:22des soucis qu'on a aujourd'hui
42:24et des tensions qu'on a par rapport
42:26au gouvernement algérien
42:28et de continuer à trouver
42:30une voie de dialogue
42:32et surtout de résolution de ces tensions
42:34avec l'Algérie.
42:36Vous avez entendu que le président Tebboune
42:38a ouvert un petit espace de discussion
42:40avec le président Macron.
42:42C'est donc bien le rôle de chacun.
42:44L'interlocuteur n'était pas Bruno Rotaïo,
42:46mais le président de la République.
42:48Mais c'est normal, il discute de chef d'Etat
42:50à chef d'Etat.
42:52Bruno Rotaïo fait le job
42:54pour lequel il a été désigné.
42:56C'est-à-dire que lui, son positionnement
42:58c'est la sécurité des Français.
43:00Dans la sécurité, la régulation
43:02de l'immigration, il y a la question des OQTF.
43:04Une grande partie de ces OQTF
43:06dans les centres de rétention et en attente
43:08sont des Algériens.
43:10Il voudrait pouvoir avancer sur ce sujet-là.
43:12Nous allons avancer aussi parce qu'on va recevoir
43:14bientôt l'invité qui va débattre face à vous,
43:16Benjamin Morel, spécialiste reconnu
43:18de la Constitution de la Vème République,
43:20défenseur du Parlement avant de l'accueillir.
43:22Son portrait signé Marco Pommier.
43:24Face à vous, Sophie Prima,
43:26l'as de la Constitution.
43:28Universitaire, maître de conférences
43:30en droit public, docteur
43:32en sciences politiques.
43:34Depuis la dissolution de l'Assemblée,
43:36il est partout, à la télé, à la radio,
43:38dans nos journaux, pour nous expliquer
43:40les conséquences de la
43:42tripolarisation de la vie politique.
43:44Trois blocs distincts, la gauche,
43:46le camp présidentiel et le
43:48Rassemblement national.
43:50Il n'y a aucune majorité réellement possible,
43:52ce qui, dans tout régime politique, induit
43:54de facto un blocage.
43:56Une dissolution qui a fait de l'Assemblée nationale
43:58l'épicentre de la vie politique,
44:00remettant en cause
44:02l'hyperprésidentialisme,
44:04démocratisé sous Nicolas Sarkozy,
44:06François Hollande ou Emmanuel Macron.
44:08Une pratique qui a affaibli
44:10le Parlement, c'est le point de vue de notre
44:12invité. L'équilibre des pouvoirs
44:14entre l'exécutif et le législatif,
44:16il en est question justement
44:18dans son livre « Le nouveau régime
44:20ou l'impossible parlementarisme »,
44:22l'occasion d'alerter
44:24sur le risque d'une dérive illibérale
44:26face à une France ingouvernable
44:28avec la tentation
44:30de réinterpréter la Constitution.
44:32À terme, un présidentialisme
44:34ne voulant pas mourir,
44:36pourrait progressivement se transformer
44:38en présidentialisme illibéral.
44:40Alors le temps est-il venu de changer
44:42de constitution, de passer
44:44à la 6ème République ?
44:46Cela ne doit être ni un totem,
44:48ni un tabou. Face à vous,
44:50Benjamin Morel.
44:52Et Benjamin Morel qui
44:54entre sur ce plateau. Merci, bienvenue.
44:56Je vous laisse saluer la ministre.
44:58Bonjour, bonjour.
45:00Merci d'être sur le plateau de l'ADC politique.
45:02Asseyez-vous je vous en prie.
45:04Vous avez quelques minutes pour débattre
45:06pas de votre vision de toute la Constitution
45:08parce qu'on en aurait pour des heures.
45:10Peut-être sur, déjà,
45:12un état des lieux. Vous dites
45:14que si la 5ème République est mal appliquée
45:16et devient le pouvoir d'un seul homme,
45:18cela peut arriver vers des dérives illibérales.
45:20Le danger, c'est qu'on puisse éventuellement
45:22avoir des dérives illibérales,
45:24pas parce que seulement on aurait tout d'un coup
45:26un caodillo ou quelqu'un qui voudrait
45:28user de ces dérives illibérales, mais tout bêtement
45:30parce que la 5ème République,
45:32on a l'impression que c'est un régime
45:34nécessairement gouvernable.
45:36Le scrutin majoritaire à deux tours,
45:38vous avez répondu sur le sujet du mode de scrutin,
45:40donne forcément des majorités.
45:42Or, il n'en a pas donné dans ce pays avant 1962.
45:44Il en donne quand on est dans une période
45:46de bipolarisation de la vie politique.
45:48Bipolarisation qui, aujourd'hui,
45:50d'un point de vue au moins conjoncturel
45:52voire structurel,
45:54semble s'être évanouie.
45:56Il n'est pas évident que si demain on a une dissolution,
45:58on ait une majorité.
46:00Demain, même si on a une présidentielle
46:02puis ensuite une législative, on ait une majorité.
46:04La première question que j'aimerais vous poser,
46:06c'est comment fait-on demain
46:08pour parvenir à gouverner,
46:10parvenir à mieux construire des coalitions
46:12alors qu'on voit qu'aujourd'hui c'est en partie bloqué
46:14si, justement, notre mode de scrutin
46:16ne donne plus de majorité ?
46:18Ce qui est évident,
46:20me semble-t-il, depuis quelques temps,
46:22c'est que
46:24le pouvoir en place
46:26et ce que le président
46:28Emmanuel Macron a apporté en 2017,
46:30cette espèce de en même temps,
46:32en disant finalement je veux être et de droite et de gauche,
46:34a fait disparaître
46:36les partis républicains
46:38de gauche et de droite
46:40et il faut bien dire qu'on n'a pas eu
46:42les forces pour se relever,
46:44ni le Parti Socialiste,
46:46ni les LR jusqu'à présent,
46:48et qu'aujourd'hui, on arrive
46:50à un régime où les extrêmes,
46:52les groupes politiques
46:54extrêmement puissants,
46:56et obligent
46:58à ce gouvernement
47:00qui finalement n'est ni de gauche ni de droite
47:02et qui conduit d'ailleurs, parfois,
47:04dans les commentaires, à ce qu'on est
47:06de la polyphonie
47:08et des expressions assez différentes.
47:10Moi, je pense
47:12que la rivière
47:14va revenir dans son cours.
47:16C'est-à-dire qu'une partie, aujourd'hui,
47:18de ce bloc central
47:20va repartir naturellement plutôt
47:22vers une gauche modérée,
47:24républicaine.
47:26Et qu'un courant de droite
47:28polymorphe
47:30va probablement
47:32se reconstituer
47:34et offrir
47:36la possibilité de revenir
47:38sur cette...
47:40Est-ce que ça donnera des majorités ?
47:42Je n'en suis pas certaine, pour être très juste.
47:44Et puis, la deuxième chose que je voudrais dire
47:46en réaction à votre
47:48premier passage,
47:50c'est de dire
47:52que je pense que quelque chose
47:54a vraiment abîmé la Vème République,
47:56c'est le septennat
47:58devenu quinquennat.
48:00Parce que je pense que le président
48:02du septennat, et pourtant, j'ai voté pour,
48:04quand il s'agit du quinquennat, je reconnais...
48:06C'est Jacques Chirac, vous ne pouviez pas voter.
48:08D'abord, je ne pouvais pas voter,
48:10mais je pense qu'on n'avait pas vu
48:12qu'un septennat, le président est obligé,
48:14parce qu'il a des élections législatives
48:16pendant son mandat,
48:18d'être le président de tous les Français.
48:20Pour le quinquennat, on est le président de son camp,
48:22et donc, on travaille avec son camp,
48:24on travaille avec sa majorité, quand on en a l'une.
48:26Alors, ce que vous dites, je l'entends,
48:28mais en même temps, si on regarde un petit peu tous nos voisins
48:30européens, on voit que le retour
48:32au bipolarisme n'est pas revenu.
48:34Regardez ce qui s'est passé récemment en Allemagne.
48:36Il y a à peu près un mois, en Allemagne,
48:38on retrouve une très très forte tripolarisation.
48:40La polarisation
48:42des opinions européennes et occidentales,
48:44aujourd'hui, elle existe, elle est en cours.
48:46Et quand on regarde un peu notre sociologie électorale
48:48actuelle, eh bien, force est
48:50de constater qu'en effet, on a un
48:52pôle RN, on a un pôle
48:54gauche, quand même, aujourd'hui, de plus en plus polarisé,
48:56notamment dans ces fiefs,
48:58dans les centres-villes, dans les banlieues, avec une
49:00dominance de l'AFI. Les insoumis se sont
49:02payés le luxe de second tour insoumis
49:04contre insoumis dissidents. Donc, on a quand même
49:06des forces structurelles. Et le danger
49:08de l'alliance au centre, c'est que, in fine,
49:10la seule alternative devient
49:12les extrêmes. C'est également ce que l'on voit
49:14en partie en Allemagne, avec le phénomène des grandes coalitions.
49:16Sur le quinquennat,
49:18j'ai un point d'accord avec vous. En même temps, je crois qu'on fait
49:20porter beaucoup de poids au quinquennat.
49:22Vous avez été sénatrice,
49:24si je ne m'abuse. A l'époque, le Sénat
49:26accepte le quinquennat, mais refuse la loi
49:28organique sur le télescopage des calendriers.
49:30Le vrai problème, c'est pas tant la durée
49:32du mandat. Le vrai problème,
49:34c'est qu'en fait, on n'a plus d'élections législatives
49:36depuis le quinquennat. Les élections législatives
49:38sont devenues des élections croupions,
49:40à part les dernières avec la dissolution.
49:42Qui confirment la présidentielle.
49:44Et qui confirment de manière extrêmement, je dirais,
49:46pernicieuse, parce qu'on dit beaucoup, les Français veulent donner
49:48une majorité au président de la République pour gouverner.
49:50C'est pas ce que dit la sociologie électorale.
49:52Ce que dit la sociologie électorale, c'est que l'électorat
49:54d'opposition est grogui. Il se démobilise
49:56et donc il laisse passer... Si vous regardez la majorité
49:58macroniste en 2017,
50:00c'est 60% des députés,
50:0232% des votants au premier tour,
50:0417% des inscrits,
50:06autrement dit, moins de deux électeurs sur dix.
50:08Ça donne de la légitimité institutionnelle,
50:10mais ensuite, derrière, ça donne l'éligé des jeunes.
50:12Absolument d'accord.
50:14Absolument d'accord avec cette analyse.
50:16Je pense qu'en effet,
50:18la question du septénat ne reviendra pas,
50:20parce qu'on ne va pas revenir à un septénat.
50:22En revanche,
50:24la séparation des élections
50:26est probablement quelque chose
50:28qu'il faudrait dépoussiérer,
50:30parce qu'encore une fois, un président
50:32qui n'a pas d'élection derrière lui,
50:34qui n'a pas d'échéance d'élection pendant son mandat,
50:36est obligé de devenir le président de tous les Français
50:38et de regarder de façon plus large comment il peut gouverner.
50:40Je partage cette analyse.
50:42Et sur la 6e République,
50:44parce que vous parlez aussi de la 6e République.
50:46Vous dites que le débat ne doit pas être tabou.
50:48Non, le débat ne doit pas être tabou.
50:50Ce n'est pas un débat de constitutionnalisme.
50:52Pour moi, c'est un débat de marketing.
50:54La 4e République, c'est quoi ?
50:56C'est une troisième qu'on a codifiée.
50:58La 5e, c'est quoi ?
51:00C'est une reprise de toutes les idées
51:02qu'on avait sous la 4e pour rationaliser le régime,
51:04mais comme on veut essayer de donner un nouveau souffle,
51:06il y a le général de Gaulle,
51:08il faut ouvrir le champ du référendum.
51:10Le mode de scrutin, ce n'est même pas dans la Constitution.
51:12C'est uniquement une loi ordinaire.
51:14Vous pouvez changer les fondements du régime
51:16sans, en fait, changer,
51:18faire une taboula rasa constitutionnelle.
51:20Si on appelle ça la 5e République parce qu'on y tient,
51:22parce que c'est un doudou, très bien.
51:24Si on appelle ça la 6e République parce que ça permet
51:26de donner un nouveau souffle, très bien aussi.
51:28Ça, c'est du marketing, du point de vue du droit constitutionnel.
51:30On fait rarement des révolutions.
51:32J'entends, mais la 5e République,
51:34vous vous y tenez.
51:36C'est un héritage gaulliste.
51:38C'est votre doudou, comme disait Benjamin Morel.
51:40Oui, c'est au-delà du doudou,
51:42parce qu'elle nous a permis de traverser des crises
51:44qui ont été des crises extrêmement difficiles.
51:46Je pense à mai 68.
51:48Je pense à des périodes
51:50qui étaient un peu révolutionnaires,
51:52un peu compliquées politiquement.
51:54La 5e est passée au travers de tout ça.
51:56Les gouvernements ont résisté.
51:58Ce n'est pas rien,
52:00la solidité d'une Constitution.
52:02A chaque fois qu'on la touche,
52:04on se pose la question de l'affaiblir,
52:06ce qui ne veut pas dire
52:08qu'il ne faut pas la modifier parfois
52:10et essayer d'en gommer
52:12non pas les contraintes,
52:14mais de s'adapter,
52:16en fait, peut-être,
52:18à un paysage politique
52:20qui, vous l'avez dit,
52:22évolue beaucoup en ce moment.
52:24Quand vous dites, Benjamin Morel,
52:26l'impossible parlementarisme,
52:28sous titre de votre livre,
52:30qu'est-ce que vous voulez dire exactement ?
52:32Le problème aujourd'hui, si vous voulez,
52:34comment est-ce que ça se passe dans toutes les démocraties européennes ?
52:36Vous avez des élections,
52:38et lors de ces élections, on instaure un rapport de force.
52:40A la suite de ce rapport de force,
52:42on construit des coalitions.
52:44Aujourd'hui, pour des raisons de force d'inertie
52:46liées à un mode de scrutin qui peut fonctionner,
52:48ce n'est pas un procès contre le mode de scrutin majoritaire
52:50à deux tours, seulement il marche bien
52:52quand il y a une bipolarisation d'un côté
52:54et quand, de l'autre côté,
52:56on a des parties notables.
52:58Aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
53:00Les socialistes, aujourd'hui, ont eu la peine
53:02à vous tendre la main, tout bêtement,
53:04parce qu'ils ont été élus sur le fondement d'une alliance
53:06qui fait que, s'ils rompent cette alliance,
53:08ils sont sur un siège éjectable.
53:10Donc, on a cet effet d'inertie là,
53:12et de l'autre côté, on a fragilisé le parlement
53:14d'année en année. On a un parlement
53:16qui a beaucoup moins de moyens que ces homologues.
53:18De manière générale, on a une classe politique
53:20qui a considéré que le vrai pouvoir,
53:22il était à l'Elysée, que le vrai pouvoir,
53:24il devait être au gouvernement, et que donc,
53:26ce faisant, le parlement était un organe sous-investi.
53:28C'était une caisse enregistreuse.
53:30Ce n'était pas l'endroit où on décidait réellement.
53:32Aujourd'hui, si on doit construire des coalitions,
53:34il faut, un, s'en donner les moyens,
53:36et deux, il faut revaloriser
53:38le rôle du parlement. C'est compliqué,
53:40parce que, je n'aime pas la notion de culture politique,
53:42on n'a pas ça dans les gènes, mais on a, en revanche,
53:44négligé le parlement pendant des années.
53:46Ce n'est plus possible aujourd'hui.
53:48– Ce n'est plus possible aujourd'hui, ça vous le pensez aussi ?
53:50– Je le pense. – Surtout en ce moment, j'allais dire.
53:52– Je suis plus parlementaire que ministre.
53:54Je n'ai plus longtemps été parlementaire que ministre.
53:56Évidemment, je suis parlementaire depuis 2010,
53:58donc, vous voyez, je crois beaucoup à la force du parlement,
54:02parce qu'il y a, et je parle essentiellement pour le Sénat...
54:04– Il est méprisé, dit Benjamin Morel.
54:06– Je ne parle pas pour l'Assemblée nationale,
54:08dans laquelle je suis restée peu de temps,
54:10mais, en tout cas, je vois la quantité
54:12et la qualité des travaux qui sont menés au Sénat,
54:14cet ancrage qui est un ancrage fort territorial,
54:18et qui apporte dans la réflexion politique,
54:20et d'ailleurs, quand on regarde les travaux du Sénat,
54:22ils sont souvent, on a évidemment des sujets de désaccord
54:26sur les retraites, sur un certain nombre de sujets,
54:28mais sur les sujets d'aménagement du territoire,
54:30sur les sujets de société,
54:32sur les sujets d'accompagnement, des modifications,
54:34on est souvent d'accord.
54:36– Vous, ce que vous craignez,
54:38c'est un parlement fragmenté, enfin, craignez,
54:40vous dites que c'est un parlement fragmenté,
54:42il faut apprendre à travailler avec, quoi ?
54:44– Alors, le parlement est de toute façon aujourd'hui fragmenté,
54:46beaucoup plus que, par exemple, le parlement allemand.
54:48Vous avez six groupes au Bundestag,
54:50on en a 11 aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
54:52Le problème, c'est qu'il est à la fois fragmenté et polarisé.
54:54Vous avez parlé tout à l'heure de la Ve République,
54:56ce qui stabilise la Ve République,
54:58c'est qu'on réintègre les gaullistes et les communistes dans le jeu.
55:00Or, aujourd'hui, on gouverne sur une partie réduite de l'hémicycle,
55:04avec des alliances qui sont évidemment fragiles,
55:06ça, sous la IIIe, sous la IVe, sous la Ve,
55:08en Allemagne comme en Italie,
55:10c'est symbole d'instabilité.
55:12– C'est une instabilité qui menace ?
55:14– C'est ce que je vous disais en début de cette émission,
55:16c'est-à-dire qu'à tout moment,
55:18on sait qu'une censure peut arriver d'un groupe politique, on le sait.
55:22– Merci Benjamin Morel.
55:24On va terminer cette émission, vous restez là,
55:26avec deux, trois petites questions rapides.
55:28Clément.
55:30– Oui, ce week-end sur Europe 1, vous avez expliqué
55:32que vous n'aviez aucune pudeur à reconnaître l'existence
55:34d'un racisme anti-blanc.
55:36Je voulais savoir si votre réponse correspondait
55:38vraiment au fond de votre pensée
55:40ou est-ce que peut-être ça vous a échappé
55:42sous le feu des questions qui vous étaient posées
55:44par les journalistes d'Europe 1 et de CNews.
55:46– Moi, je suis une chiraquienne d'origine.
55:48Je combats le racisme d'où qu'il vienne.
55:52Je combats ce racisme d'où qu'il vienne,
55:56d'où qu'il soit émis et quelles que soient
55:58les personnes qui sont visées par ce racisme.
56:00Alors, je ne sais pas si c'est du racisme,
56:02je ne sais pas si c'est de la haine
56:04et je ne veux pas me lancer dans un débat sémantique.
56:06Ce que je sais, c'est que toutes les personnes
56:08qu'on attaque, en les injuriant, en les stigmatisant,
56:12et en particulier sur la couleur de leur peau,
56:14qu'elle soit noire, qu'elle soit blanche,
56:18c'est pour moi une forme de racisme
56:20et je le combats naturellement.
56:22Et donc, est-ce qu'il y a des personnes
56:24dont la peau est blanche et qui sont attaquées
56:26et injuriées et traitées vraiment avec des éléments de haine
56:30qui ont la peau blanche ?
56:32Oui, évidemment, j'en ai été témoin moi-même.
56:34Et je peux vous dire qu'à partir de ce propos,
56:36qui vraiment pour moi a été pas naturel,
56:40pas naturel, mais de dire,
56:42oui, j'ai été moi-même témoin de ces attaques,
56:46j'ai, c'est incroyable,
56:48des dizaines de messages qui arrivent sur mon portable
56:50pour me montrer...
56:52Vous n'en retirez pas une ligne de ce que vous avez dit ?
56:54Je dis que je combats tous les racismes
56:56et qu'il n'y a pas...
56:58Et qu'il n'y a pas des mauvais racismes
57:00et des bons racismes.
57:02Par exemple, une insulte xénophobe ?
57:04De la haine.
57:06Je ne veux pas entrer dans un débat sémantique.
57:08Ce n'est pas ça qui est important.
57:10Ce qui est important, c'est qu'on combatte
57:12toutes ces expressions
57:14qui sont des expressions de haine
57:16et qui ont trait à l'origine des gens.
57:18Merci, Sophie Primat, d'avoir été avec nous
57:20dans l'Unité politique sur LCP.
57:22Bonne soirée sur la chaîne Perlomentaire.
57:24Merci pour votre fidélité et à lundi prochain.