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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et jusqu'à 10h30 sur CNews.
00:00:10Nous vivons un temps étrange qui marque l'inversion des valeurs.
00:00:15Deux journalistes, une écrivain publient un livre sur Crépol pour expliquer que ce qui s'est passé ne s'est pas passé.
00:00:21Thomas est mort mais ne croyez pas que ce meurtre révèle la violence de la société ou qu'il illustre une guerre entre communautés.
00:00:27Certes, ce soir-là à Crépol, il y avait des jeunes avec des couteaux et d'autres qui n'en avaient pas mais ne tiraient aucune conclusion.
00:00:34Banalisation, relativisme, parti pris, l'inversion des valeurs.
00:00:38C'est oublier que Thomas est mort, massacré par un individu qui n'avait rien à faire dans cette soirée à laquelle il n'était pas invité.
00:00:45L'Algérie retient dans un cas chaud, Boalem s'en sale depuis quatre mois.
00:00:49L'Algérie refuse de reprendre ses ressortissants les plus dangereux.
00:00:52L'Algérie ne respecte pas les accords qu'elle a signés avec la France.
00:00:55L'Algérie fait de la période 1830-1962 une rente victimaire pour souder le pays.
00:01:01L'inversion des valeurs, c'est de reprocher à Bruno Retailleau qu'il rappelle ses évidences, qu'il réclame des sanctions, qu'il exige que l'humiliation s'arrête.
00:01:11Mathieu Pigasse, propriétaire de Média, notamment de Libération, écrit
00:01:16« L'obsession de Bruno Retailleau est un problème, la provocation c'est lui.
00:01:22Et de continuer, c'est une manœuvre cynique et électoraliste qui flatte les pires instincts racistes. »
00:01:31M. Pigasse n'a pas un mot pour Boalem s'en sale, ce qui ne m'étonnera guère.
00:01:36Dans ce monde où l'inversion des valeurs est la règle, dans ce monde où le vrai et le faux, j'allais dire le bien et le mal, sont confondus.
00:01:45Chana Lousteau.
00:01:52Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:59Cette information de la nuit tout d'abord.
00:02:01Le Sénat adopte un texte pour allonger la durée maximale de rétention en CRA pour les étrangers délinquants.
00:02:07Actuellement fixée à 90 jours, la proposition de loi soutenue par Bruno Retailleau prévoit de l'étendre à 180 jours, voire 210 dans certains cas.
00:02:17Le texte doit maintenant passer à l'Assemblée nationale où les débats s'annoncent plus compliqués.
00:02:21On l'a appris ces dernières heures, les discussions sur un cessez-le-feu en Ukraine débuteront dimanche en Arabie Saoudite.
00:02:27Vladimir Poutine n'a accepté qu'une trêve partielle limitée aux infrastructures énergétiques.
00:02:32Pendant ce temps, les frappes se poursuivent.
00:02:35Cette nuit, la Russie a dénoncé une attaque ukrainienne qui a provoqué l'incendie d'un dépôt pétrolier.
00:02:40L'Ukraine a fait état de 6 missiles et 145 drones tirés par Moscou.
00:02:45Bonne nouvelle pour les automobilistes.
00:02:47Le prix du carburant est en baisse.
00:02:49Moins 9 centimes en un mois.
00:02:51Ce matin, le litre de Sanplon 95 est affiché à 1,70 euro en moyenne.
00:02:561,60 euro pour le litre de gasoil, soit le prix le plus bas depuis le début de l'année.
00:03:01Voilà pour l'essentiel de l'information.
00:03:03C'est à vous Pascal.
00:03:04Merci Shana.
00:03:06Nous sommes avec Sarah Salman, qui ne sera pas sur son portable.
00:03:09Parce que beaucoup de gens nous écoutent ou nous regardent.
00:03:11Et parfois disent, mais arrêtez vos chroniqueurs qui passent leur temps sur leur portable.
00:03:16Olivier Delagarde, bonjour.
00:03:18Bonjour.
00:03:19Même remarque.
00:03:20Bonjour Georges Fenech.
00:03:21Nous ne savons pas qui sera, quel sera le Georges Fenech qui sera là aujourd'hui.
00:03:25C'est une surprise.
00:03:26C'est souvent ce qu'on me demande désormais dans la rue.
00:03:29Je ne sais même plus moi-même qui je suis.
00:03:32Écoutez, il y a des bons médecins.
00:03:34Ils répondent au mieux en mieux.
00:03:36Il y a des bons médecins.
00:03:39Éric Nolot est là bien sûr.
00:03:42Et notre ami Thomas Bonnet.
00:03:45Vous savez que la commission d'enquête à l'Assemblée nationale sur les violences sexuelles au cinéma
00:03:52a reçu Jean Dujardin, Gilles Lelouch, Pio Marmaille et Jean-Paul Rouve.
00:03:56Et ils ont témoigné devant cette commission d'enquête sur les violences commises dans le cinéma.
00:04:00Les éditions se sont tenues à huis clos.
00:04:02Mais les comptes rendus écrits ont été publiés.
00:04:05Et moi ça m'intéressait vraiment de voir ce qu'ils avaient dit.
00:04:08J'ai regretté qu'ils ne parlent pas à découvert.
00:04:13Mais je peux le comprendre.
00:04:14C'est-à-dire qu'un comédien vend du rêve.
00:04:17Il n'a pas envie de le voir sans doute dans cette image-là.
00:04:20Je peux comprendre.
00:04:22Les autres ne s'étaient pas à huis clos.
00:04:24Oui, d'autres ne s'étaient pas à huis clos.
00:04:25C'est un peu étrange.
00:04:26Oui, on ne vend pas de rêve.
00:04:29Est-ce que l'on propose systématiquement ou pas ?
00:04:32Je peux comprendre qu'un acteur célèbre n'ait pas envie de témoigner.
00:04:38De ne pas avoir envie, ce n'est pas un critère ?
00:04:41Oui, je comprends sa position.
00:04:43Compte tenu du ton de ces commissions, je comprends qu'on n'ait pas envie que ce soit fait.
00:04:49Ce qui m'intéresse, c'est ce qu'ils ont dit.
00:04:52Par exemple, Pio Marmaille.
00:04:54Je ne suis pas sûr que tout le monde connaisse Pio Marmaille maintenant.
00:04:57Mais vous vous trompez.
00:04:59C'est un jeune acteur de talent qui a joué dans les Trois Mousquetaires.
00:05:02Voilà ce qu'il dit.
00:05:03« Oui, je pense que j'ai pu être lourd dans ma façon de signifier les choses.
00:05:05J'ai dû faire des plaisanteries qui ont été mal comprises.
00:05:07Il m'est arrivé de m'excuser verbalement et par écrit auprès de la personne heurtée par mes propos. »
00:05:11Quand je dis ça, je suis le premier surpris.
00:05:13Je travaille depuis 40 ans dans la rédaction.
00:05:17Je ne crois pas que je pourrais dire ça.
00:05:23Je suis surpris que dans le monde du cinéma,
00:05:25ils disent qu'il s'est excusé de comportement ou de mots qu'il aurait pu avoir.
00:05:32C'est des procès de Moscou.
00:05:34Moi, c'est mon feuilleton préféré.
00:05:36Dommage que ce soit à huis clos, parce que j'ai suivi toutes les autres auditions.
00:05:39Vous devez avouer quelque chose.
00:05:41Parce qu'ils vont vous interroger jusqu'à...
00:05:43Vous êtes bien sûr que...
00:05:44Donc, il faut dire quelque chose.
00:05:46Être lourd, ce n'est pas un délit.
00:05:47On a encore le droit de faire des blagues lourdes.
00:05:50C'est pour ça que je vous propose d'écouter.
00:05:53« J'ai 52 ans. Ça fait 20 ans que je fais ce métier. »
00:05:55a dit Gilles Lelouz.
00:05:56« Si je dois faire une radioscopie de mes comportements, c'est sûr que j'ai dû être lourd. »
00:06:00C'est évident.
00:06:05« La question sur des films polémiques faisait sans doute référence aux films Les Infidèles,
00:06:08à l'origine duquel nous sommes Gilles et moi.
00:06:10Le point de départ des Infidèles, c'est un film de monstres, comme les monstres de Dinorésie. »
00:06:14Là, il a raison, Jean Dujardin.
00:06:16C'est vrai que c'est un film...
00:06:17En fait, c'est toujours pareil.
00:06:18C'est un film de second degré.
00:06:19Donc, si tu commences à prendre le second degré pour du premier degré, c'est fini.
00:06:22C'est comme Kalmos.
00:06:23C'est comme ces films-là.
00:06:27« Nous avons choisi un thème de monstres, l'infidélité masculine, »
00:06:30dit Jean Dujardin.
00:06:31« Malheureusement, il a parfois été mal compris, mal intégré.
00:06:33On a voulu le voir autrement, comme un film misogyne. »
00:06:35Je ne crois pas qu'il le soit.
00:06:37Je vous dis, c'est l'esprit d'Air Tremblay.
00:06:39C'est Kalmos.
00:06:40Si tu prends Kalmos au premier degré, c'est fini. »
00:06:43Non, mais ce puritanisme exacerbé est parfaitement insupportable.
00:06:46Ça veut dire qu'on ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien faire.
00:06:48Et comme le dit justement Éric Nolot, il faut avouer quelque chose...
00:06:50Sarah Salman.
00:06:51...pour que la parole soit acceptée par cette commission.
00:06:54Bizarrement, dit Jean Dujardin, on nous parle souvent de ce film
00:06:58en nous demandant si nous pourrions ressembler à ce genre de personne.
00:07:01Mais quand je joue le juge Michel, on ne me dit pas
00:07:03« Vous êtes plein de courage, c'est très bizarre. »
00:07:05Non, ce n'est pas bizarre.
00:07:06Là, il sait très bien, Jean Dujardin, qu'aujourd'hui,
00:07:09on porte un point de vue moral sur le film qu'on traite.
00:07:14À Cannes, on récompense des films dont le sujet est moral.
00:07:20Et à Cannes, si vous êtes accusé, vous n'êtes même plus nominé.
00:07:24De juger non seulement les comportements privés,
00:07:27mais ce que raconte un film, c'est une logique totalitaire.
00:07:30C'est ce qui était appliqué du temps du communisme, de l'hitlérisme, du maoïsme.
00:07:34C'est-à-dire que vous ne devez pas seulement avoir un comportement privé irréprochable.
00:07:37Vos films doivent témoigner d'une adhésion à une idéologie
00:07:41qui est représentée par Madame Rousseau et ses assesseurs.
00:07:43C'est une régression sans pareil.
00:07:45Oui, mais en même temps, vous ne pouvez pas accepter
00:07:47qu'une personnalité publique ait des comportements déviants dans la vie privée.
00:07:52C'est une blague lourde, c'est pas...
00:07:53Excusez-moi.
00:07:54On va jusqu'au contenu du film.
00:07:55Excusez-moi.
00:07:56En quoi le contenu d'un film doit correspondre à des comptes moraux ?
00:07:59Non, mais je partage votre avis.
00:08:01Donc, c'est quand même très étrange, comme...
00:08:02Quand je partage votre avis, j'entends ce que vous dites.
00:08:05Mais effectivement, la fidélité masculine peut être traitée au cinéma.
00:08:11Oui, comme un crime peut être traité au cinéma.
00:08:13Ce n'est pas une promotion du crime.
00:08:14Alors, Lino Ventura lui expliquait, par exemple, qu'il ne voulait pas jouer des...
00:08:17Oui, ça, c'est vrai.
00:08:18Voilà, de salauds qui voulaient...
00:08:20Il y a des acteurs qui n'ont pas envie d'être identifiés.
00:08:22Ça, c'est un choix personnel.
00:08:23Il en a joué, d'ailleurs.
00:08:24On ne touche pas au Grisby.
00:08:25Mais enfin, c'était au début de sa carrière.
00:08:27Ce n'est pas vraiment...
00:08:28Avec son rôle du méchant.
00:08:29Non, mais plus sérieusement...
00:08:30Olivier Delagarde.
00:08:31Ce qui me gêne dans cette histoire...
00:08:33Le sujet est un vrai sujet, les violences sexuelles dans le cinéma.
00:08:36C'est vrai.
00:08:37Je ne suis pas sûr, je suis même sûr de l'inverse, que une commission d'enquête
00:08:43de l'Assemblée nationale soit la bonne institution pour faire avancer les choses.
00:08:47Surtout quand l'Assemblée est dirigée par Mme Rousseau.
00:08:49Non, mais effectivement, le ton...
00:08:51Parce qu'on a vu l'accusation contre Dominique Besner.
00:08:57C'était assez insupportable.
00:08:59D'autres témoignages.
00:09:00Toujours Jean Dujardin.
00:09:01Alexandre Drall, ami que je connais très bien, avait demandé pourquoi aucun mec ne parlait.
00:09:04Eh bien, parce qu'à certains moments, nous n'étions plus audibles.
00:09:07Si on ne dit rien, on est suspect.
00:09:09Si on en dit trop, les autres s'imaginent que l'on cache un truc.
00:09:12Gilles Lelouz.
00:09:13J'ai vécu une expérience qui ne m'a pas traumatisé.
00:09:15J'ai tourné un film avec une réalisatrice sans voir qu'elle voulait me séduire.
00:09:18Je ne me sentais pas violemment agressé.
00:09:21Là, j'ai souri.
00:09:23C'était drôle.
00:09:24Effectivement, il a raison.
00:09:27Je ne pense pas qu'il a été traumatisé.
00:09:29C'était des gestes comme des mains sous la chemise.
00:09:32Dit toujours Gilles Lelouz.
00:09:34Si j'en faisais autant à une fille, ce ne serait pas normal.
00:09:36Elle m'humiliait devant les gens par sa manière de me diriger,
00:09:39en me disant que ce que je faisais était nul, pas drôle.
00:09:42On va essayer de savoir qui est cette femme, parce que c'est une réalisatrice.
00:09:46Il dit qu'il y a une quinzaine d'années.
00:09:48Je demande à Marine Lançon.
00:09:50On va voir, il y a une quinzaine d'années, la réalisatrice.
00:09:53Comme on est un peu curieux, il n'y a pas de raison qu'on ne...
00:09:56Regardez la filmographie.
00:09:58Le tournage a été assez sordide.
00:10:00Personne n'osait la contredire.
00:10:02J'ai commencé à associer cette entreprise de séduction au reste.
00:10:05Après cinq semaines, je lui ai demandé de ne plus m'adresser la parole.
00:10:08J'ai ajouté une chose.
00:10:10Cette émission présidée par Madame Sandrine Rousseau,
00:10:13qui est convaincue d'avoir instrumentalisé une affaire de violence sexuelle
00:10:17pour écarter un rival politique.
00:10:19La justice a maintenant tranché.
00:10:21Pio Marmaille.
00:10:23J'ai tourné beaucoup de scènes de nu et de relations sexuelles
00:10:25lorsque j'étais plus jeune.
00:10:28Je me foutais du résultat Pio Marmaille.
00:10:31C'est vrai que c'est un métier particulier, disons-le.
00:10:34Dans nos métiers, on ne tourne pas de scènes de nu.
00:10:37On n'est pas nu avec nos collaborateurs, nos collaboratrices.
00:10:42Je vous confirme.
00:10:44Avec le temps, je me suis rendu compte que je me sentais forcé,
00:10:47si je veux être honnête.
00:10:49C'est ce que j'éprouvais, a dit Pio Marmaille.
00:10:52Je ne vois pas très bien où peut aller cette commission.
00:10:55Où peut aller cette commission d'enquête ?
00:10:58Elles vont mettre un référent dans chaque studio pour alerter ?
00:11:02Article 40 ?
00:11:04C'est ce qu'elle veut.
00:11:06Soit c'est effectivement une infraction et ça relève de la justice,
00:11:10qui a le débat contradictoire.
00:11:12Ce n'est pas des débats contradictoires auxquels nous assistons.
00:11:14C'est une commission d'enquête.
00:11:16Soit arrêtons de faire de la morale.
00:11:18Les politiques ne sont pas là pour faire de la morale.
00:11:21L'instauration d'un art officiel.
00:11:24Un art officiel.
00:11:26Vous n'imaginez pas, je vous assure,
00:11:28je crois que vous n'avez pas conscience tous,
00:11:30et je me mets dedans,
00:11:32combien nous avons changé de société et d'époque.
00:11:34Je vous parle souvent de Madeleine.
00:11:36Je vous parle souvent de Madeleine,
00:11:38qui est l'application de l'INA,
00:11:40et je regarde très souvent Madeleine.
00:11:42J'ai regardé, la semaine dernière,
00:11:44un bouillon de culture de 1992,
00:11:47avec Bernard-Henri Lévy, Bernard Pivot et Françoise Giroux.
00:11:51Ce qui se dit dans cette émission,
00:11:53c'est simplement, il y a 30 ans,
00:11:55les trois sont au bûcher.
00:11:57Je ne peux pas vous dire autre chose, les trois.
00:11:59Françoise Giroux, elle y est,
00:12:01Bernard-Henri Lévy, il y est,
00:12:03et Bernard Pivot, qui serait, il y est.
00:12:05C'est sidérant.
00:12:07Mais moi, je préfère cette télé-là, de 1992,
00:12:09à celle d'aujourd'hui, je vous le dis.
00:12:11Et cette liberté.
00:12:13Et Françoise Giroux, vous ne pouvez pas la taxer.
00:12:15Mais ce qu'elle dit, c'est incroyable.
00:12:17Ce ne serait plus audible.
00:12:19Et le lendemain, je pense que Bernard Pivot,
00:12:21il ne pourrait pas faire son émission.
00:12:23Delphine Ernotte dirait dehors.
00:12:25L'expérience que j'ai eue, surtout comme magistrat...
00:12:27Georges Fénix.
00:12:29Je me méfie de ceux qui font la morale.
00:12:31Oui.
00:12:33Et la censure.
00:12:35Écoutez, Dominique Bézard.
00:12:37Écoutez, Dominique Bézard, s'il vous plaît.
00:12:39On l'avait écouté vendredi, je l'ai eu d'ailleurs.
00:12:41Il était à Oulgat, ce week-end.
00:12:43Il m'a dit qu'il viendrait nous voir.
00:12:45Il m'a dit, je viendrai, je vous jure,
00:12:47je viendrai te voir, je t'aime bien.
00:12:49Il n'aime pas trop ces news.
00:12:51Il a le droit.
00:12:53Mais en fait, il aime bien ces news.
00:12:55Mais il n'ose pas dire qu'il aime bien ces news.
00:12:57C'est un peu plus compliqué.
00:12:59C'est comme beaucoup de gens.
00:13:01Il n'ose pas le dire.
00:13:03Parce que c'est compliqué de dire
00:13:05j'aime bien ces news.
00:13:07Au milieu du cinéma, c'est compliqué de dire ça.
00:13:09Vous voulez que je vous dise ?
00:13:11Là, il est 9h12.
00:13:13Tout le monde du cinéma nous écoute.
00:13:15Les comédiens se lèvent plutôt tard, généralement.
00:13:17Ils nous aiment plutôt bien.
00:13:19Et ils nous écoutent.
00:13:21Ils le disent plutôt bien parce que vous parlez aussi
00:13:23de cinéma, de théâtre.
00:13:25Ils savent notre passion commune pour les comédiens.
00:13:27Dominique Bézniard.
00:13:31Quand vous avez des propos dénigrants
00:13:33sur les personnes qui parlent,
00:13:35derrière, vous envoyez un message à l'ensemble du cinéma.
00:13:37C'est quoi les propos dénigrants ?
00:13:39Vous racontez des histoires
00:13:41que vous voyez dans la presse.
00:13:43Moi, d'abord, je n'ai pas de tweet.
00:13:45Des choses que j'ai dites à une époque.
00:13:47Quand Gérard Depardieu, c'est il y a combien d'années ?
00:13:49Il y a un moment donné, ça va.
00:13:51Si c'est mon procès,
00:13:53je me taille tout de suite.
00:13:55Déjà, vous êtes dans une commission d'enquête.
00:13:57Non, mais une commission d'enquête.
00:13:59On a l'impression que vous voulez me faire dire quoi ?
00:14:01Que Gérard Depardieu, je ne dois pas
00:14:03dire que je l'ai apprécié à une époque.
00:14:05Qu'est-ce que vous voulez savoir ?
00:14:07La question, en plus, vous avez le droit
00:14:09encore de l'apprécier.
00:14:11Vous n'êtes pas là pour me faire la morale.
00:14:13Je suis désolé, madame.
00:14:15Vous arrêtez de faire la morale à tout le monde.
00:14:17Est-ce que je peux vous poser une question ?
00:14:19Comment ça me vient faire ?
00:14:21Il a tellement raison.
00:14:23Il a tellement raison.
00:14:25Tout le monde pense tout bas.
00:14:27Il applaudit.
00:14:29Quel est le but de cette commission d'enquête,
00:14:31à la fin ?
00:14:33Je peux rajouter quelque chose ?
00:14:35On parle du retour de la censure.
00:14:37En ce moment, au musée Picasso,
00:14:39il y a une exposition formidable
00:14:41sur l'art dégénéré,
00:14:43c'est-à-dire ces artistes dans les années 30
00:14:45qui ont été expurgés des musées
00:14:47en Allemagne par les nazis.
00:14:49Tout le monde se dit
00:14:51que c'est insupportable de voir
00:14:53comment on a censuré.
00:14:55On retrouve aujourd'hui,
00:14:57différemment,
00:14:59une autre forme de censure.
00:15:01C'est totalitaire.
00:15:03Je voudrais dire une chose.
00:15:05D'abord, le cinéma, on l'aime.
00:15:07Ces comédiens, on les aime.
00:15:09Ils ont beaucoup de talent.
00:15:11Tous ceux qu'on vient de citer.
00:15:13Canal+, les partenaires du cinéma,
00:15:15c'est dire l'implication du groupe
00:15:17dans le cinéma français.
00:15:19C'est dire combien on a envie
00:15:21de les accompagner,
00:15:23bien évidemment.
00:15:25Et que la morale,
00:15:27elle doit exister, bien sûr,
00:15:29dans certains moments,
00:15:31mais les films...
00:15:33Si un artiste devait être lisse,
00:15:35le cinéma français se porte très bien.
00:15:37Et les comédiens qu'on a cités,
00:15:39Gilles Lelouch, par exemple,
00:15:41c'est un comédien,
00:15:43sa trajectoire est formidable.
00:15:45Le réalisateur qu'il est devenu,
00:15:47c'est quelqu'un même
00:15:49qui te surprend.
00:15:51L'amour ouf, c'était très surprenant.
00:15:53Et puis, il y a Pupi,
00:15:55j'avais vu ces films-là
00:15:57avec la fille de Caroline Henry,
00:15:59pas Caroline Henry,
00:16:01Judith Henry,
00:16:03qui est formidable.
00:16:05C'est des comédiens,
00:16:07Jean Dujardin, bien évidemment,
00:16:09qui est une vraie vedette.
00:16:11Tous ces jeunes comédiens,
00:16:13moins jeunes parfois,
00:16:15ils savent...
00:16:17Et souvent, nous parlons ici
00:16:19de ces comédiens.
00:16:21On a beaucoup parlé d'Emilie Dequenne hier.
00:16:23Voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet.
00:16:25Vous n'avez pas regardé son genre, par exemple,
00:16:27que vous n'aviez jamais vu.
00:16:29Mais c'est formidable.
00:16:31Vous n'aviez pas cela à mon annonce.
00:16:33C'est formidable.
00:16:35Puisqu'on parle de cinéma,
00:16:37un mot de Blanche-Neige,
00:16:39qui sort aujourd'hui.
00:16:41C'est un budget colossal.
00:16:43Parait-il à 300 millions de dollars.
00:16:45J'étais surpris.
00:16:47Je ne sais pas si on a une image
00:16:49de Blanche-Neige. On ne l'a pas,
00:16:51me dit Marine Lançon.
00:16:53On m'en parlera tout à l'heure.
00:16:55L'actualité, évidemment internationale,
00:16:57c'est Trump-Poutine.
00:16:59Elisabeth Guedel.
00:17:01C'était une très bonne conversation.
00:17:03Productive,
00:17:05c'est en ces termes sur son réseau social
00:17:07que Donald Trump a qualifié
00:17:09ses plus de deux heures d'entretien téléphonique
00:17:11avec Vladimir Poutine.
00:17:13Selon la Maison-Blanche et le Kremlin,
00:17:15les deux dirigeants ont convenu
00:17:17d'un arrêt immédiat des attaques russes
00:17:19sur les infrastructures énergétiques
00:17:21ukrainiennes pour 30 jours.
00:17:23Et dans le même temps, la poursuite des discussions
00:17:25pour parvenir à un cessez-le-feu total.
00:17:27Une trêve donc limitée.
00:17:29Première concession de la part de Moscou.
00:17:31Mais le président russe
00:17:33a posé ses conditions
00:17:35pour qu'il accepte un cessez-le-feu plus global.
00:17:37Notamment l'arrêt complet
00:17:39de l'aide occidentale à Kiev
00:17:41et du réarmement de l'armée ukrainienne.
00:17:43Des conditions qui montrent,
00:17:45selon le président ukrainien,
00:17:47que Vladimir Poutine
00:17:49n'est pas prêt à mettre fin à la guerre.
00:17:51Les communiqués publiés
00:17:53par Washington et Moscou
00:17:55ne mentionnent pas un partage éventuel
00:17:57des territoires entre l'Ukraine et la Russie.
00:17:59Contrairement à ce que
00:18:01évoquait le président américain
00:18:03ces derniers jours.
00:18:05En tout cas, seule certitude,
00:18:07Moscou et Kiev vont échanger
00:18:09des prisonniers de guerre ce mercredi
00:18:11175 de chaque camp.
00:18:13Emmanuel Macron,
00:18:15tout ça va dans le bon sens, il a pris la parole hier.
00:18:19Les dernières discussions vont dans le bon sens
00:18:21et nous voulons en effet
00:18:23un règlement solide et durable pour l'Ukraine
00:18:25et pour la sécurité en Europe.
00:18:27Et à ce titre, grâce au travail
00:18:29avec
00:18:31le Royaume-Uni, l'Allemagne,
00:18:33nous avons, je crois, œuvré utilement
00:18:35pour convaincre le président Zelensky
00:18:37et il a fait, je crois, un très bon choix
00:18:39d'avoir le courage de prendre
00:18:41une initiative de paix avec le président Trump
00:18:43en acceptant un cessez-le-feu pour 30 jours.
00:18:45Et je vous propose d'écouter une deuxième fois
00:18:47le président de la République. Objectifs ?
00:18:50Monsieur le Chancelier a rendu compte
00:18:52des échanges que nous avions eus
00:18:54avant cette conférence.
00:18:56Les premières étapes se mettent en place
00:18:58mais l'objectif doit rester le même.
00:19:00Avoir un cessez-le-feu
00:19:02mesurable et vérifiable, pleinement respecté.
00:19:04Lancer des discussions
00:19:06de paix détaillées
00:19:08et complètes
00:19:10qui permettront d'avoir une paix solide et durable
00:19:12et les garanties qui vont avec.
00:19:14Cela reste notre objectif
00:19:16et évidemment cela n'est pas concevable
00:19:18sans que les Ukrainiens ne soient autour de la table.
00:19:20C'est là aussi, avec constance, que nous avons défendu.
00:19:22Éric Nolot, d'abord je voulais vous remercier
00:19:24parce que je vous ai entendu dimanche dans une émission
00:19:26où vous expliquiez que
00:19:28ce plateau de l'Ordre des pros n'est pas
00:19:30pro-russe.
00:19:32Parce que c'était...
00:19:34Il y a tous les jours des accusations.
00:19:36Donc voilà.
00:19:38Donc bien évidemment
00:19:40je vous remercie. Vous viendrez à notre procès de Moscou
00:19:42et ça nous fera plaisir.
00:19:44Et là, il n'y a pas grand-chose
00:19:46à dire, ni sur les mots
00:19:48d'Emmanuel Macron, ni sur le fait
00:19:50que manifestement, Trump et Poutine
00:19:52sont en train de
00:19:54négocier cette paix.
00:19:56Les Ukrainiens, donc.
00:19:58Ils sont en Europe.
00:20:00Je pense que les masques
00:20:02tomberont un jour. Il faut bien se dire une chose.
00:20:04La Russie est dans une logique de prédation.
00:20:06Les conditions posées
00:20:08par M. Poutine, c'est qu'on désarme
00:20:10l'Ukraine, on cesse le renseignement.
00:20:12C'est-à-dire un pays complètement désarmé. Pendant ce temps-là,
00:20:14on va se réarmer et la prochaine occasion
00:20:16sera la bonne.
00:20:18Pour M. Poutine, l'Ukraine n'existe pas.
00:20:20Donc on n'a pas du tout, je pense, la bonne vision.
00:20:22Nous, on est là. Oui, ça va
00:20:24dans la bonne direction. Il a raison, M. Macron.
00:20:26C'est un petit pas, ça va dans la bonne direction.
00:20:28Mais l'objectif final de la Russie, ça n'a pas changé.
00:20:30Dans l'entourage de Poutine, on continue
00:20:32de parler de dénasification
00:20:34de l'Ukraine, ce qui est complètement absurde.
00:20:36Et de dire que de toute façon,
00:20:38les territoires conquis resteront. Ils ne cèderont rien.
00:20:40Le projet, à plus ou moins
00:20:42long terme, c'est d'annexer l'Ukraine
00:20:44d'une manière ou d'une autre.
00:20:46Olivier Delagarde.
00:20:48L'ambition des Etats-Unis, l'ambition
00:20:50de Donald Trump, c'est qu'il n'a rien à fiche
00:20:52de l'Ukraine, rien à fiche
00:20:54de l'Europe. Son ambition,
00:20:56c'est de séparer Moscou
00:20:58de Pékin. Et donc,
00:21:00c'est pour cette raison qu'il cherche à se rapprocher
00:21:02de Moscou. Il faut
00:21:04avoir une vision plus globale.
00:21:06Son vrai problème, c'est les Chinois.
00:21:08Et quelque part, les Iraniens.
00:21:10Il est possible
00:21:12qu'il y ait une sorte de yalta
00:21:14entre la Chine
00:21:16qui dit je prends Taïwan,
00:21:18la Russie qui dit je prends l'Ukraine
00:21:20et l'Amérique qui dit je prends le Groenland.
00:21:22Que tous ces gens-là se
00:21:24parlent entre eux et que nous,
00:21:26Européens, soyons ou
00:21:28les dindons ou les victimes
00:21:30de cela. C'est une hypothèse
00:21:32possible.
00:21:34En tout cas, c'est
00:21:36un monde, effectivement...
00:21:38Et je pense que pour Donald Trump, la question
00:21:40européenne, elle n'existe pas, en fait.
00:21:42Voilà.
00:21:44Voilà en tout cas ce que vous pouvez dire, sauf
00:21:46si...
00:21:48Quand on est Européen
00:21:50et Français, on vit ça comme une
00:21:52humiliation. Ça se passe en Europe
00:21:54et on est spectateurs.
00:21:56On a un président de la République qui commente
00:21:58en réalité ce que tout le monde
00:22:00peut voir. Je vous assure, il y a tellement de motifs
00:22:02d'être humiliés en France
00:22:04depuis de nombreuses années
00:22:06que c'en est un supplémentaire.
00:22:08On pourrait se passer de celui-là.
00:22:10On pourrait parler des relations avec l'Algérie
00:22:12également et d'autres.
00:22:14Thomas-Yves est avec nous
00:22:16et je voulais le saluer.
00:22:18Bonjour Pascal.
00:22:20Thomas-Yves, comment allez-vous ?
00:22:22Je vous remercie de me saluer.
00:22:24Je vous en prie. Comment allez-vous ? Je m'incline
00:22:26devant votre savoir
00:22:28et devant votre qualité. Comment allez-vous ?
00:22:30Très bien. Je suis très heureux ce matin.
00:22:32Très heureux. Et vous avez un programme ?
00:22:34Vous avez quelque chose ?
00:22:36Oui, figurez-vous que ce matin
00:22:38c'est Leïla Bechti qui sera
00:22:40l'invité.
00:22:42On va recevoir Roland Pérez lundi prochain.
00:22:44Elle est, paraît-il, extraordinaire.
00:22:46On parlait de comédiens
00:22:48qui produisent de l'émotion.
00:22:50Le film est, paraît-il, absolument formidable.
00:22:52Il sort aujourd'hui le film ?
00:22:54C'est vraiment un film très réussi. C'est un des plus
00:22:56beaux que j'ai vus depuis des années.
00:22:58C'est drôle, c'est riche, c'est intelligent.
00:23:00Et on pleure.
00:23:02Ah oui, on pleure.
00:23:04Et chacun sait qu'on va au cinéma pour pleurer.
00:23:06C'est ça qui est intéressant.
00:23:08Écoutez,
00:23:10d'être ému, d'être touché.
00:23:12C'est quoi ce film ?
00:23:14Le titre, c'est ?
00:23:16Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan.
00:23:18C'est un film absolument formidable.
00:23:20Une adaptation d'un livre de Roland Pérez.
00:23:22Exactement, qu'on recevra lundi.
00:23:24Bonne journée. J'ai entendu
00:23:26encore la voix de Anissa
00:23:28que vous saluez.
00:23:30C'est toujours Pascal.
00:23:32On pourrait voir Anissa de temps en temps.
00:23:34Franchement, c'était vraiment...
00:23:36Je suis le réalisateur.
00:23:38Coucou Pascal.
00:23:40Oui, mais on ne vous voit pas là.
00:23:42Vous voyez vous-même, miroir, miroir.
00:23:44C'est la plus belle dans ce pays,
00:23:46mais on ne vous voit pas.
00:23:48Bonne émission, amis.
00:23:50Nous marquons une pause
00:23:52et nous revenons. On va parler
00:23:54du kit de survie. Alors, je tiens à rassurer.
00:23:56Je l'ai dit tout à l'heure sur Alpin, mais je le répète
00:23:58de nouveau. Les gens qui habitent
00:24:00dans la région de Cannes, de Nice, Monaco,
00:24:02il y a eu un tremblement de terre.
00:24:04Je tiens à dire que ça n'a rien à voir
00:24:06avec le manuel de survie
00:24:08qui sera donné par l'Élysée.
00:24:10L'Élysée n'y est pour rien.
00:24:12Ce n'est pas un essai
00:24:14qui a été fait. L'Élysée, ce n'est pas l'Élysée qui a fait
00:24:16ce tremblement de terre.
00:24:18Nous sommes d'accord. Donc c'est important de le dire.
00:24:20A tout de suite.
00:24:22Hum.
00:24:26Il est 9h30,
00:24:2830 piles,
00:24:30et c'est Somaya Labidi.
00:24:32Bonjour, Somaya, qui nous rappelle
00:24:34les titres du jour.
00:24:38Bonjour, Pascal. Bonjour à tous.
00:24:40Lors des réquisitions pour Médine Némouch
00:24:42et ses co-accusés, déjà condamnés
00:24:44à la perpétuité en Belgique en 2019,
00:24:46après avoir tué 4 personnes
00:24:48au musée juif de Bruxelles,
00:24:50il comparaît devant la cour d'assises spéciale
00:24:52de Paris pour avoir détenu des journalistes
00:24:54français en 2013 en Syrie.
00:24:56Le maire d'Istanbul,
00:24:58principal opposant à Recep Tayyip Erdogan,
00:25:00arrêté,
00:25:02et crémie Imam Moghlu, est actuellement
00:25:04seul en lice pour représenter le CHP,
00:25:06principal parti d'opposition
00:25:08parlementaire à la prochaine présidentielle
00:25:10turque.
00:25:12Et puis des images incroyables, retour sur terre
00:25:14des deux astronautes américains
00:25:16après plus de 9 mois coincés dans l'ISS.
00:25:18L'américaine Suni Williams
00:25:20et son compatriote Butch Wilmore,
00:25:22accompagnés d'un autre astronaute américain
00:25:24et d'un cosmonaute russe, ont,
00:25:26comme vous pouvez le constater, amériant douceur
00:25:28au large de la Floride.
00:25:30Ça, ce sont des images chomaïa qui à chaque fois
00:25:32me fascinent. Vous aimeriez
00:25:34vous partir dans l'espace comme ça, 8 mois,
00:25:369 mois ? C'est l'ambush qui les a récupérés.
00:25:38Oui, je suis fasciné par ces images.
00:25:40Mon rêve dans ma vie,
00:25:42c'est d'aller dans l'espace. J'espère vivre assez longtemps
00:25:44pour que ce soit ouvert au plus grand nombre
00:25:46On aura beaucoup d'argent, sans doute.
00:25:48On peut vous aider financièrement.
00:25:50Non, on peut vous faire un reportage.
00:25:52On peut vous faire un reportage.
00:25:54Pourquoi pas.
00:25:56Vous aimeriez partir comme ça
00:25:58pendant 1 mois, 2 mois, 9 mois
00:26:00avec quelqu'un. Je vais m'émerveiller à chaque fois que je vois
00:26:02les images de Thomas Pichet.
00:26:042 mois, c'est un peu long quand même.
00:26:06Mais là, ils sont restés 9 mois. Ils devaient rester 9 heures.
00:26:0815 jours. Ils devaient rester 15.
00:26:10C'était pas choisi les 9 mois.
00:26:12Ils sont partis, c'était Gabriel Attal qui était Premier ministre.
00:26:14Ils y retournent.
00:26:16Il va falloir expliquer tout ce qui s'est passé.
00:26:18Ça va leur faire un choc.
00:26:20Le manuel de survie,
00:26:22ça c'est quelque chose
00:26:24qui fait causer.
00:26:26Le gouvernement s'apprête à envoyer un manuel de survie
00:26:28en cas de conflit armé ou crise
00:26:30sur le sol français.
00:26:32Je disais, nous,
00:26:36on est raisonnable peut-être.
00:26:38On est prudent.
00:26:40Et puis on est un peu solide.
00:26:42Mais il y a des gens qui sont peut-être un peu fragiles.
00:26:44Des gens qui sont un peu âgés.
00:26:46Qui ont connu une guerre.
00:26:48Qui ont passé 80, 85 ans.
00:26:50Des vieilles personnes.
00:26:52Et qui vont recevoir ça.
00:26:54Je me dis, dans quel état
00:26:56vont être ces gens ?
00:26:58Je vous propose de voir le sujet.
00:27:00Le sujet de Kylian Salé.
00:27:04Une vingtaine de pages envoyées à tous les Français
00:27:06pour les préparer en cas de danger.
00:27:08Selon nos confrères d'Europe 1,
00:27:10la première partie est consacrée
00:27:12à se protéger soi-même, puis ses proches.
00:27:14On y retrouve un kit à constituer
00:27:16pour survivre au moins 72 heures.
00:27:186 litres d'eau,
00:27:20une trousse de premier secours
00:27:22ou des piles en cas de coupures électriques.
00:27:24La seconde partie est intitulée
00:27:26Que faire en cas d'alerte,
00:27:28comme lors d'un accident nucléaire
00:27:30ou d'une catastrophe naturelle.
00:27:32Si on prend le cas de l'exemple du feu de forêt,
00:27:34c'est tout simplement fermer ses volets,
00:27:36mettre des torchons humides autour des interstices
00:27:38pour éviter que l'herbicier puisse passer
00:27:40au travers, justement,
00:27:42de tous les ouvrants d'une maison.
00:27:44Alors, recevoir un livret chez vous
00:27:46soit la conduite à tenir en cas de crise.
00:27:48Qu'en pensez-vous ?
00:27:50À part faire paniquer la population
00:27:52et créer un peu une situation
00:27:54de panique et d'inquiétude,
00:27:56je pense pas que ça aura vraiment des répercussions.
00:27:58Je pense que c'est toujours une bonne idée
00:28:00de se préparer
00:28:02à des événements qui peuvent être
00:28:04durs, difficiles, tragiques.
00:28:06S'ils nous préparent, ça veut dire
00:28:08que peut-être qu'ils ont...
00:28:10qu'ils anticipent
00:28:12quelque chose qui peut se passer.
00:28:14En cette période d'instabilité géopolitique,
00:28:16le livret évoque également
00:28:18le cas du conflit armé.
00:28:20Un livret que vous devriez recevoir
00:28:22dans les prochains mois.
00:28:24Georges Fenech.
00:28:26Ça me rappelle quand je présidais
00:28:28la mission sur les sectes.
00:28:30On avait un dossier, qui existe toujours d'ailleurs,
00:28:32sur les survivalistes,
00:28:34qui vient des Etats-Unis.
00:28:36On appelle ça des preppers, des préparés.
00:28:38Ce sont ceux qui sont préparés
00:28:40à la catastrophe, à la guerre, etc.
00:28:42Et ça s'accompagne
00:28:44de contextes anxiogènes,
00:28:46d'un indoctrinement,
00:28:48une préparation et une soumission.
00:28:50Au final.
00:28:52Et je peux vous assurer que ça continue.
00:28:54Quand j'ai entendu ça, je me suis dit...
00:28:56C'est pas Corabane.
00:28:58Parce que vous, vous dites, nous, on est à peu près structurés.
00:29:00On sait à peu près qui on est.
00:29:02Mais les gens fragiles,
00:29:04quand ils vont recevoir ça,
00:29:06ils sont capables de tout.
00:29:08Demandez-moi, vous voulez mon épargne ?
00:29:10Vous voulez ceci ?
00:29:12On est en train de préparer.
00:29:14Je trouve ça extrêmement inquiétant, comme attitude.
00:29:16Et vraiment, je ne comprends pas
00:29:18ce qui est en train de se passer.
00:29:20Éric Nolot.
00:29:22C'est difficile à analyser.
00:29:24Si on commence par dire qu'il y a des risques nouveaux.
00:29:26La logique, c'est quand même de préparer les gens
00:29:28à ces risques nouveaux.
00:29:30La cohérence, c'est de la logique.
00:29:32Après, c'est vrai, il y a une grande fragilité psychologique en France
00:29:34qui s'est encore aggravée après le Covid.
00:29:36Et ça peut avoir des effets ravageurs.
00:29:38Mais il me semble que quand même, la cohérence...
00:29:40Il peut se passer des choses qu'on croyait inattendues.
00:29:42Pardonnez-moi, mais c'est grotesque.
00:29:44C'est 6 bouteilles d'eau et 3 conserves.
00:29:46Écoutez, franchement...
00:29:48J'essaye de...
00:29:50Je veux dire...
00:29:52Tout le monde devine
00:29:54que dans une attaque nucléaire,
00:29:56si vraiment il y a une attaque nucléaire,
00:29:58ce n'est pas avec tes 6 bouteilles d'eau
00:30:00que tu vas réussir à faire quelque chose.
00:30:02Je remets dans le contexte.
00:30:04Voilà, c'est...
00:30:06C'est l'État-mama.
00:30:08C'est ça qu'il dit.
00:30:10L'État-nounou.
00:30:12Vous voyez, par exemple...
00:30:14En Israël, dans les petites classes,
00:30:16il y a le programme Sissé qui est un programme d'aide...
00:30:18Vous n'allez pas comparer ce qui se passe en Israël,
00:30:20qui est un pays attaqué matin et soir
00:30:22depuis 40 ans.
00:30:24Là, c'est pertinent compte tenu du contexte.
00:30:26Là, c'est infantilisant.
00:30:28C'est dans la droite ligne du Covid
00:30:30où on vous explique qu'il faut se laver les mains
00:30:32quand vous avez les mains sales.
00:30:34Moi, ce que j'aimerais savoir,
00:30:36c'est si on a des pastilles iodes
00:30:38à donner à la population en cas de problème.
00:30:40C'est dingue.
00:30:42Du paracétamol, des compresses,
00:30:44du sérum physiologique...
00:30:46Tout le monde a ça quand on a des enfants.
00:30:48En fait, c'est un conditionnement.
00:30:50C'est un conditionnement.
00:30:52Là, on fait de la politique,
00:30:54c'est de la com'.
00:30:56Écoutez, Philippe de Villiers...
00:30:58La survie dont on parle,
00:31:00c'est la survie politique d'Emmanuel Macron.
00:31:02Oui, c'est le manuel de survie d'Emmanuel Macron.
00:31:04C'est pas mal.
00:31:06Vous allez vous faire des amis à l'Élysée.
00:31:08Non, mais c'est bien.
00:31:10Il a raison.
00:31:12Je vous propose d'écouter Philippe de Villiers
00:31:14qui a été assez virulent hier soir.
00:31:16Vous allez recevoir
00:31:18votre petit kit de survie.
00:31:20Oui.
00:31:22Je remercie papa Macron.
00:31:24Oui, parce que là...
00:31:26Je suis parti en guerre
00:31:28quand on va être occupé par la Russie.
00:31:30Moi, je vais avoir des bouteilles d'eau
00:31:32et des vaccins. Il y a quoi d'autre ?
00:31:34Il y a des masques, j'espère ?
00:31:36Des masques, je ne sais pas,
00:31:38mais on a commencé l'émission...
00:31:40Peut-être aussi des trucs d'iode
00:31:42parce que Poutine va nous envoyer
00:31:44la bombe atomique.
00:31:46Il se fout de notre gueule.
00:31:48Ça, c'est de l'éditorialisation politique.
00:31:50Ah oui, mais...
00:31:52Il est assumé.
00:31:54Qui se fout de la gueule de qui ?
00:31:56Les gens qui payent ce kit.
00:31:58Avec de l'argent.
00:32:00Vous savez, ça rappelle l'an 1000.
00:32:02Au moment de l'an 1000,
00:32:04les gens pensaient que c'était la fin du monde.
00:32:06Et là, il nous fait le coup de la fin du monde.
00:32:08C'est génial, Macron.
00:32:10Il a compris que la seule chance pour lui
00:32:12de devenir populaire, c'est le kit de survie.
00:32:14Parce que là, les gens,
00:32:16ils reçoivent le kit de survie, ils disent
00:32:18qu'on a la trouille.
00:32:20Pas touche.
00:32:22Moi, je n'ai pas particulièrement la trouille.
00:32:24Mais je n'avais pas non plus peur
00:32:26du Covid.
00:32:28On pensait au bug de l'an 2000.
00:32:30Sur le eBay, là.
00:32:32De salouse, le calendrier Maillard.
00:32:34Il y en a eu beaucoup.
00:32:36Moi, je suis allé au pic de Bugarach,
00:32:38c'était le seul endroit
00:32:40qui devait échapper à l'apocalypse.
00:32:42Je vous dis, c'est pas Corabane.
00:32:44C'est pas Corabane.
00:32:46Dans la réaction de Philippe de Villiers,
00:32:48il y a un problème.
00:32:50C'est de faire croire que le seul danger
00:32:52de la Russie, c'est effectivement
00:32:54les chars soviétiques sur les Champs-Elysées.
00:32:56Personne n'y croit.
00:32:58En revanche, qu'est-ce qui se passe
00:33:00si, dans quelques années, ils décident
00:33:02d'attaquer, par exemple, un Pays-Bas
00:33:04qui est à la fois membre de l'Union Européenne
00:33:06et de l'OTAN.
00:33:08Ça, ça peut être un danger
00:33:10vraiment à prendre au sérieux.
00:33:12Vous comprenez, tous ceux qui nous parlent
00:33:14disent que la Russie, c'est grotesque
00:33:16parce qu'ils ne vont pas nous envoyer
00:33:18une bombe atomique, c'est vrai.
00:33:20Ils ne vont pas faire défiler leurs chars
00:33:22sur les Champs-Elysées, c'est vrai.
00:33:24Mais il y a d'autres dangers.
00:33:26Donc, tout évacuer d'un revers de main,
00:33:28ce n'est pas la bonne réponse non plus.
00:33:30Oui, mais le kit de survie,
00:33:32en cas d'attaque d'un Pays-Bas,
00:33:34il ne sert à rien.
00:33:36Mais le qui-paye est tout à fait intéressant
00:33:38parce qu'on n'a pas d'argent
00:33:40et on paye des envois de kits de survie.
00:33:42Là, vous pouvez y rester un an, deux ans,
00:33:44vous avez effectivement de quoi vous protéger.
00:33:46J'ai parlé de l'inversion des valeurs
00:33:48en commençant cette émission.
00:33:50C'est vrai que Crépole, c'est un cas
00:33:52chimiquement pur.
00:33:54Voilà, la séquence sur France Inter,
00:33:56ça a duré un quart d'heure.
00:33:58Au bout d'un quart d'heure,
00:34:00il ne restait rien de la réalité,
00:34:02il ne restait que l'idéologie.
00:34:04La réalité avait été congédiée,
00:34:06il ne restait que l'idéologie.
00:34:08Vraiment un cas d'école parce que
00:34:10l'idée avait été transformée en contre-vérité.
00:34:12C'est étonnant,
00:34:14j'invite tout le monde,
00:34:16on peut revoir ça.
00:34:18Là, par exemple,
00:34:20on écoutera ce qu'a dit
00:34:22puisque M. De Cugis
00:34:24s'est mis en cause CNews,
00:34:26puisque la responsabilité c'est CNews.
00:34:28Écoutez ce que dit
00:34:30M. Le Plongeant.
00:34:32D'abord, j'ai annoncé
00:34:34une grande tournée chez les bien-pensants,
00:34:36elle a commencé France Inter,
00:34:38j'ai annoncé hier soir chez C'est à vous,
00:34:40il y aura sûrement...
00:34:42Et vous verrez que le livre,
00:34:44ils n'en vendront pas un.
00:34:46Je prends le pari,
00:34:48ils n'en vendront pas 5 000.
00:34:50Parce qu'effectivement,
00:34:52ils n'en vendront pas un.
00:34:54Ils auront une com XXL,
00:34:56ils n'en vendront pas 5 000.
00:34:58On parie ?
00:35:00On en parie, je vous assure.
00:35:02Je suis étonné.
00:35:04De Cugis,
00:35:06c'est quelqu'un
00:35:08que j'apprécie beaucoup.
00:35:10Là, je suis très surpris.
00:35:12Mais parce que l'idéologie
00:35:14est plus forte.
00:35:16On va écouter ce que disait M. Le Plongeant
00:35:18à France Inter.
00:35:20C'est formidable.
00:35:22Pour lui, il y a banalisation,
00:35:24relativisme total.
00:35:26Il y a des gens qui ont des couteaux d'autres
00:35:28qui n'en ont pas.
00:35:30C'est un problème de la masculinité,
00:35:32nous dit-il.
00:35:34Et puis vous mettez un écrivain,
00:35:36parce que ça fait quand même bien
00:35:38de mettre un écrivain dans le tas.
00:35:40Vous êtes 3 pour écrire ça,
00:35:422 journalistes.
00:35:44Qui effectivement sont crédibles.
00:35:46Et vous mettez un écrivain,
00:35:48c'est jamais mauvais.
00:35:50Même si l'écrivain,
00:35:52je ne la connaissais pas.
00:35:54Pauline Guédat,
00:35:56Madame Thoraval.
00:35:58Un écrivain,
00:36:00on se dit,
00:36:02livre de sang-froid
00:36:04de Truman Capote.
00:36:06Il rapportait un fait divers.
00:36:08Truman Capote.
00:36:10Mais ce n'est pas Truman Capote qui veut.
00:36:12Et ça c'est le problème de Mme Guédat.
00:36:14Je vous propose d'écouter M. Le Plongeant.
00:36:16Dans les campagnes de France
00:36:18des cités, on y a fait référence
00:36:20avec les philosophes
00:36:22qui ont été interrogés sur ces questions,
00:36:24qui parlent d'une espèce de perversion de la vie citadine
00:36:26contre l'upéritanisme de la vie
00:36:28à la campagne. Et tout ça, ça a beaucoup joué.
00:36:30Et ça a beaucoup joué sur un certain nombre de médias
00:36:32dont des médias de Vincent Bolloré
00:36:34où c'est devenu, attention,
00:36:36on va avoir carrément bientôt des Arabes
00:36:38qui vont vous venir piller vos maisons
00:36:40dans vos campagnes. Et en fait, on a
00:36:42immédiatement fait cette espèce
00:36:44d'amalgame complet.
00:36:46On a immédiatement parlé de racisme dans cette affaire
00:36:48sans voir qu'il y a bien d'autres ressorts
00:36:50qui tiennent aussi de la masculinité
00:36:52et que c'est une affaire d'hommes.
00:36:54Le lien a été fait entre violence
00:36:56et immigration.
00:36:58D'autres liens peuvent être tirés.
00:37:00C'est clairement
00:37:02un certain
00:37:04exercice de la masculinité.
00:37:06C'est que des hommes.
00:37:08Les grands jeunes hommes qui viennent
00:37:10du Quartier de la Monnaie ne sont que des hommes.
00:37:12Et ceux qui participent à la bagarre
00:37:14côté Crépole, c'est aussi que des hommes.
00:37:16Ceux qui voulaient taper du bougnoul, parce qu'il y a eu
00:37:18ça aussi. Ces expressions ont été employées
00:37:20côté villageois.
00:37:22C'est aussi que des hommes. Quand la bagarre
00:37:24commence, les jeunes filles de la soirée,
00:37:26avant d'entendre crier sa plante, sa plante
00:37:28et de comprendre que là, il s'agit de quelque chose de différent,
00:37:30elles se disent,
00:37:32elles sont blasées. Elles se disent, voilà,
00:37:34encore une bagarre.
00:37:36C'est d'un côté villageois.
00:37:38Une bagarre.
00:37:40Elle, taper du bougnoul, ça,
00:37:42elle dit que ça existait, mais on va taper du blanc,
00:37:44ça n'a pas existé.
00:37:46Alors qu'il y a des procès verbaux.
00:37:48À ce niveau,
00:37:50les journalistes ont tellement la trouille
00:37:52qu'on les interroge.
00:37:54Parce que même les questions sont suspectes.
00:37:56Si tu poses une question,
00:37:58t'es suspect.
00:38:00Je vois, les journalistes sont à plat ventre.
00:38:02C'est si dérangeant.
00:38:04Au début de la déclaration,
00:38:06les médias bolorais
00:38:08ont expliqué que les Arabes allaient
00:38:10bientôt venir piller vos maisons.
00:38:12Moi, je ne représente pas le groupe bolorais.
00:38:14Moi, je les attaque en diffamation directe.
00:38:16Où est-ce que, sur un quelconque plateau
00:38:18de télévision, quelqu'un est venu
00:38:20expliquer qu'à partir de Crépole,
00:38:22on pouvait craindre que les Arabes viennent
00:38:24attaquer nos maisons ?
00:38:26C'est de la diffamation totale, c'est du délire.
00:38:28Ensuite, sur les couteaux, il y avait même une explication
00:38:30qui était quand même extraordinaire.
00:38:32Les gamins ont expliqué qu'ils se battaient
00:38:34avec des couteaux pour couper leur shit.
00:38:36En plus, c'est déclaratif.
00:38:38Si je vous dis que le couteau,
00:38:40c'est juste pour couper mon shit,
00:38:42je ne m'en sers pas.
00:38:44Ce n'est pas possible.
00:38:46Sur la masculinité,
00:38:48il faut savoir que le nombre,
00:38:50c'est 9 hommes sur 10.
00:38:52Par essence, la délinquance
00:38:54est plus masculine que féminine.
00:38:56Quand elle vous dit que c'est le procès
00:38:58de la masculinité, c'est factuellement faux.
00:39:00Malheureusement, c'est des hommes qui se battent.
00:39:02Vous parlez de diffamation.
00:39:04Moi, je suis attaché
00:39:06à la liberté d'expression.
00:39:08M. Le Plongeon peut dire ce qu'il veut.
00:39:10La diffamation borne la liberté d'expression.
00:39:12Je demande à Marine Lenson
00:39:14si on peut juste caler...
00:39:16C'est dément comme affaire.
00:39:18Vous avez raison.
00:39:20Est-ce qu'on peut juste écouter le début,
00:39:22s'il le dit tel que vous le dites ?
00:39:24Si ça tombe sous la diffamation,
00:39:26peut-être qu'il faut le dire.
00:39:28Avant ça, on va écouter M. De Cugis,
00:39:30qui était hier dans l'émission
00:39:32cette fois-ci.
00:39:34C'est à vous, et qui s'en est pris
00:39:36à Seigneuse, visiblement.
00:39:38C'est de la faute de Seigneuse.
00:39:40Le Gouvernement se fait diver à déchirer le pays.
00:39:42Il est devenu un fait de société.
00:39:44La réalité a été tordue,
00:39:46très largement,
00:39:48parce que rien n'accrédite la thèse
00:39:50du crime raciste prémédité.
00:39:52Et ça, vous le dites,
00:39:54si ces jeunes du quartier de la monnaie de Romand
00:39:56sont venus à Crépole ce soir-là,
00:39:58c'était d'abord pour s'amuser.
00:40:00Oui, pour danser.
00:40:02Après, il y a eu un drame terrible.
00:40:04On a un jeune de 16 ans,
00:40:06un rugbyman, capitaine de l'équipe de Romand,
00:40:08qui a pris un coup de couteau dans le cœur.
00:40:10Et ça, c'est atroce.
00:40:12Mais,
00:40:14vite, dès le début de l'enquête,
00:40:16on a parlé d'un raid anti-blanc
00:40:18de jeunes
00:40:20qui venaient d'un quartier sensible,
00:40:22qu'on a désigné comme les auteurs présumés,
00:40:24et on a fait croire
00:40:26qu'ils étaient venus là pour faire
00:40:28tuer du blanc, ce qui n'était pas le cas.
00:40:30Et ce qui n'est pas le cas,
00:40:32devant la réalité du dossier,
00:40:34qu'on a épluché.
00:40:36Et aujourd'hui, si vous voulez,
00:40:38alors qu'on ressort ce livre,
00:40:40la polémique renaît,
00:40:42et on est en train de redire
00:40:44que c'est un crime raciste, etc.
00:40:46Or, pour l'instant,
00:40:48rien ne le dit dans le dossier,
00:40:50et la qualification est toujours
00:40:52d'homicide en bande organisée.
00:40:54– Éric Nolot ?
00:40:56Sauf qu'il y a des PV qui ont disparu,
00:40:58avec des témoignages,
00:41:009 témoignages qui ont dit qu'on est venus tuer du blanc, c'est ça ?
00:41:02Mais ces témoignages, ils existent ou pas ?
00:41:04– Oui, ils existent,
00:41:06mais ils ont disparu.
00:41:08Et si je me souviens bien, dans l'interview...
00:41:10– Ils ont été conservés dans le cadre de l'enquête ?
00:41:12– Ils ont existé.
00:41:14– Ils ont existé ?
00:41:16– Si je me souviens bien dans l'interview,
00:41:18comme ils sont quand même un peu embêtés
00:41:20par cette histoire de PV,
00:41:22ils expliquent que certainement,
00:41:24c'est des PV qui ont été composés
00:41:26sous l'effet d'un biais idéologique,
00:41:28en réalité, si je me souviens bien de l'interview.
00:41:30Je vous assure, c'est un cas,
00:41:32comme vous le disiez, chimiquement pur.
00:41:34C'est-à-dire, écartons tous les faits,
00:41:36car ils ne touchent pas à la question,
00:41:38et on les remplace par l'idéologie.
00:41:40– On réécrit l'histoire et on accuse d'autres
00:41:42de réécrire l'histoire, c'est fabuleux.
00:41:44– Et on accuse le groupe Bolloré.
00:41:46– C'est quand on ravive la douleur des familles.
00:41:48– Oui, et puis on fait de l'argent
00:41:50sur le petit billet.
00:41:52– On le tue une seconde fois.
00:41:54– Exactement.
00:41:56On fait de l'argent, effectivement.
00:41:58– Et s'ils ne vendent pas de livres en même temps,
00:42:00ils ne vont pas faire beaucoup d'argent.
00:42:02– Oui, mais on se fait sa propre pub.
00:42:04– Oui, mais peu importe, c'est le message qui compte.
00:42:06– Et surtout, sur les plateaux de télévision,
00:42:08et comment dire…
00:42:10– Les modérateurs.
00:42:12– Mais les journalistes.
00:42:14– Ils sont faire la justice, il y a l'instruction en cours.
00:42:16– Et puis alors là, vous avez vu le plateau,
00:42:18Christine O'Krenk qui était là, bien sûr.
00:42:20Il y en a évidemment, Christine O'Krenk,
00:42:22qui expliquait que le président Trump
00:42:24ne serait pas élu.
00:42:26Toujours des bonnes analyses sur l'Amérique.
00:42:28Quand elle dit quelque chose,
00:42:30vous êtes persuadé que c'est le contraire qui arrive.
00:42:32– Alors c'est utile.
00:42:34– C'est l'Amérique du Sud.
00:42:36– Comment ? Non mais bien sûr.
00:42:38Ce que je vous propose peut-être,
00:42:40c'est d'écouter… d'écouter quoi ?
00:42:42Ah oui, d'écouter, je disais,
00:42:44est-ce qu'on peut réécouter simplement
00:42:46ce que disait M. Le Plongeon,
00:42:48pour savoir si effectivement,
00:42:50puisque nous sommes mis en accusation,
00:42:52écouter ce qu'a dit M. Le Plongeon
00:42:54sur les médias Bolloré. Écoutons le début.
00:42:56– Les campagnes de France des cités,
00:42:58on y a fait référence,
00:43:00avec les philosophes qui ont été interrogés
00:43:02qui parlent d'une espèce de perversion
00:43:04de la vie citadine contre l'upéritanisme
00:43:06de la vie à la campagne.
00:43:08Et tout ça, ça a beaucoup joué aussi.
00:43:10Et ça a beaucoup joué sur un certain nombre de médias,
00:43:12dont des médias de Vincent Bolloré,
00:43:14où c'est devenu, attention, on va avoir carrément
00:43:16bientôt des Arabes qui vont vous venir
00:43:18piller vos maisons dans vos campagnes.
00:43:20Et en fait, on a immédiatement fait
00:43:22cette espèce d'amalgame.
00:43:24– Vous vous rendez compte que…
00:43:26– C'est de la différence.
00:43:28– Ces gens sont fascinants.
00:43:30Mais qu'ils apportent le début
00:43:32de la preuve, etc.
00:43:34Ces gens sont fascinants.
00:43:36L'espace médiatique en France est fascinant.
00:43:38Je ne peux pas vous dire autre chose.
00:43:40– Si ça se serait tenu sur notre plateau,
00:43:42l'Arkham serait déjà saisi.
00:43:44Et là, il n'y a pas eu de modération.
00:43:46Si tu as des propos faux, ça passe.
00:43:48– Bonne remarque. Que fait l'Arkham ?
00:43:50Que fait l'Arkham ?
00:43:52Après, est-ce qu'on va passer tous les jours
00:43:54ce que dit Monsieur Leplongeau
00:43:56pour que l'Arkham réagisse ?
00:43:58– Il a aussi dit que Marie-Hélène Thauraval
00:44:00avait associé l'islam à ce fait.
00:44:02– Exactement. Que fait l'Arkham ?
00:44:04Nous n'avons pas cet esprit-là
00:44:06à faire ce qu'on appelle des signalements.
00:44:08On ne va pas passer notre temps
00:44:10à faire des signalements.
00:44:12– Moi, je n'en ai jamais fait non plus.
00:44:14– Mais comme en face de vous,
00:44:16vous avez des gens qui sont organisés,
00:44:18qui multiplient les signalements,
00:44:20ça passe crème et Monsieur Leplongeau
00:44:22peut dire des mensonges.
00:44:24– Moi, je serais pour ne pas laisser passer
00:44:26l'Arkham. C'est la justice.
00:44:28– Vous avez raison.
00:44:30Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:44:32Pourquoi ces news
00:44:34fait des audiences très importantes ?
00:44:36Parce que précisément,
00:44:38les gens ont le sentiment
00:44:40qu'ils entendent sur ce plateau
00:44:42des choses qu'ils n'entendent pas ailleurs.
00:44:44– Ils entendent juste la vérité.
00:44:46– En tout cas, ils entendent
00:44:48des versions contradictoires,
00:44:50me semble-t-il.
00:44:52– Ça ne se serait pas passé ici.
00:44:54– Le procédé est toujours le même.
00:44:56On te reproche de dire des choses que tu n'as pas dites.
00:44:58– Nous ne prétendons pas dire la vérité.
00:45:00– Mais bien sûr, je ne prétends pas ça.
00:45:02– La réalité, c'est déjà pas grave.
00:45:04– Je ne prétends pas dire la vérité, évidemment.
00:45:06– Je ne détiens pas la vérité.
00:45:08– Pour tout dire, je ne détiens pas grand-chose.
00:45:10Voile dans le sport.
00:45:12On va parler du voile dans le sport
00:45:14et le sujet de Chloé Tarkin.
00:45:16Parce que le Premier ministre François Bayrou
00:45:18a convoqué à Matignon plusieurs ministres
00:45:20pour remettre un petit peu d'ordre là-dedans.
00:45:22– C'est vrai ?
00:45:24– Oui, une explication musclée.
00:45:26Il a convoqué tout le monde à Matignon l'après-midi.
00:45:28En fait, plus que les débats sur le fond,
00:45:30c'était sur la forme.
00:45:32Parce qu'il y a eu, c'est vrai, des prises de position
00:45:34notamment de Gérald Darmanin,
00:45:36qui a accusé directement ses collègues.
00:45:38Et ça, François Bayrou n'a pas du tout apprécié.
00:45:40Il était obligé de procéder à ce recadrage en règle.
00:45:42– Ce n'est pas Darmanin qui a été recadré ?
00:45:44– C'est Darmanin qui a été recadré.
00:45:46– Par qui il a été recadré ?
00:45:48– Bayrou, il est plutôt…
00:45:50– Qui a recadré qui ?
00:45:52– On ne saurait même pas recadrer Gérald Darmanin
00:45:54parce que Gérald Darmanin avait parlé le matin même
00:45:56de naïveté en accusant Elisabeth Borne
00:45:58et Marie Barsac.
00:46:00– Mais c'est Mme Borne qu'il faut recadrer, c'est Mme Barsac.
00:46:02– Il les a recadré sur la forme.
00:46:04Il a recadré Gérald Darmanin sur la forme.
00:46:06Mais sur le fond, il s'est rangé derrière
00:46:08l'opinion de Bruno Rotailleau et de Gérald Darmanin.
00:46:10Il leur a donné raison.
00:46:12Mais simplement, sur la forme, il n'a pas apprécié
00:46:14qu'il tire sur…
00:46:16– Il les avait recadré.
00:46:18– Et Mme Barsac et Mme Borne, qu'est-ce qu'elles disent ?
00:46:20– Elles se sont officiellement rangées
00:46:22derrière la ligne du gouvernement
00:46:24qui est donc celle de la fermeté, l'interdiction du port du voile
00:46:26dans les compétitions.
00:46:28– Parce que Mme Barsac, ses convictions, elle s'en fiche.
00:46:30L'important, c'est la voiture à cocarde.
00:46:32Parce qu'elle devrait démissionner puisqu'elle n'est pas
00:46:34sur cette ligne-là, Mme Barsac. Je le dis tous les jours
00:46:36puisqu'elle le dit, en privé a dit,
00:46:38le voile pour les sportifs.
00:46:40– Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne,
00:46:42visiblement, elle a choisi la première option.
00:46:44– C'est très étonnant ce qu'il se passe dans ce gouvernement
00:46:46de la polyphonie. En fait, tout le monde a le droit
00:46:48de dire à peu près un peu ce qu'il veut,
00:46:50même si c'est le contraire de ce que dit son collègue.
00:46:52Et puis, de temps en temps, ça coince.
00:46:54Donc, Bayrou se croit obligé de recadrer
00:46:56un peu tout le monde.
00:46:58– Bon, Mme Borne sera demain dans la grande interview
00:47:00de Sonia Mabrouk.
00:47:02– La question lui sera posée.
00:47:04– Je tiens à dire que la programmation de CNews
00:47:06en ce moment est tout à fait remarquable.
00:47:08Sonia Mabrouk, c'était ce matin…
00:47:10– Et Laurent Wauquiez.
00:47:12– Très bien.
00:47:14– C'était Edouard Philippe.
00:47:16– Edouard Philippe, un peu moins ferme.
00:47:18– Assez flou, assez flou.
00:47:20– Le flou artistique.
00:47:22– À force de tester la nuance,
00:47:24on en perd un peu le sens de son…
00:47:26– Opération bouillie.
00:47:28– Je vous trouve très dure.
00:47:30– Non.
00:47:32– Votez pour nous.
00:47:34– Mais apportez la contradiction, vous avez raison.
00:47:36– Je vous trouve très dure, moi j'ai écouté cette interview,
00:47:38c'est une interview…
00:47:40– Mais alors, sa position sur le voile, c'est quoi ?
00:47:42– Il l'a dit finalement qu'il était contre.
00:47:44– Ah bon ?
00:47:46– Oui.
00:47:48– Alors évidemment, si on n'entend pas la maison,
00:47:50il n'a pas dit qu'il était contre du tout.
00:47:52– Il n'est pas contre.
00:47:54– Vous voulez qu'on les réécoute les 38 secondes d'hier ?
00:47:56Je demande à Marine Lenson.
00:47:58Mais il n'a pas dit qu'il était contre.
00:48:00C'est pour ça que c'est…
00:48:02Il n'a pas du tout dit ça.
00:48:04Il a dit même que c'était impossible à mettre en place.
00:48:06– Absolument.
00:48:08– Il a dit le contraire, cher Olivier.
00:48:10À Laurent Wauquiez, il a été très ferme.
00:48:12À Laurent Wauquiez, il est impeccable sur ces sujets-là.
00:48:14– Il a dit qu'il fallait aller plus loin que les compétitions
00:48:16et dans les clubs aussi.
00:48:18– Exactement.
00:48:20Est-ce que Marine a retrouvé les 38 secondes d'Edouard Philippe ?
00:48:2239 secondes qu'on a déjà passées hier
00:48:24et qu'on a passées hier soir.
00:48:26Alors Marine, évidemment,
00:48:28pensez à Marine Lenson quand vous prenez la parole,
00:48:30cher Olivier Delagarde.
00:48:32Parce qu'il faut aller rechercher des sons
00:48:34qui ont été lits hier ou hier.
00:48:36– C'est là où on voit que c'est une équipe qui est dynamique.
00:48:38– Bien sûr.
00:48:40– Qui est réactive.
00:48:42– Ecoutez ce qu'a dit Edouard Philippe et vous allez me dire
00:48:44qu'il n'y a que vous qui avez trouvé que c'était clair.
00:48:46Mais écoutons-le.
00:48:48– Dans le sport, il y a une aspiration à l'universel.
00:48:50Au fond, la seule distinction qu'on a dans un match de foot,
00:48:52c'est le maillot qu'on porte.
00:48:54– Les compétences, la performance.
00:48:56– Le maillot qu'on porte et le talent dont on peut se prévaloir.
00:48:58– Donc vous êtes pour.
00:49:00– Je pense donc qu'il y a beaucoup de raisons sérieuses
00:49:02qui devraient considérer,
00:49:04qui devraient nous amener
00:49:06à réglementer le port du voile dans le sport.
00:49:08Mais je ne crois pas qu'une interdiction générale
00:49:10et absolue soit possible.
00:49:12Je pense donc que nous devrions
00:49:14cantonner cette interdiction
00:49:16aux compétitions
00:49:18organisées
00:49:20dans le cadre de ce que
00:49:22les fédérations sont responsables d'organiser.
00:49:24– Je vais vous poser la question du fait.
00:49:26– Bon, écoutez, c'est assez clair.
00:49:28Il est pragmatique finalement.
00:49:30Il dit qu'on ne peut pas légiférer dès que quelqu'un fait du sport.
00:49:32– C'est pas qu'on ne peut pas légiférer.
00:49:34– En revanche,
00:49:36sur les compétitions, là, on peut
00:49:38et donc il faut l'interdire.
00:49:40– Il dit même pas ça, il dit que c'est aux fédérations de décider.
00:49:42– Je parle peut-être l'Edouard Philippe Couramans,
00:49:44je suis peut-être le seul,
00:49:46mais c'est vraiment ce que j'ai compris.
00:49:48– Il renvoie vers les fédérations,
00:49:50au cas par cas.
00:49:52– J'aimerais bien avoir raison avec vous,
00:49:54mais on serait deux à avoir tort.
00:49:56Là, ce n'est pas ce qu'il a dit.
00:49:58– Olivier, est-ce qu'il renvoie aux fédérations,
00:50:00oui ou non ?
00:50:02– Oui.
00:50:04– Donc, il ne se prononce pas, lui.
00:50:06Il renvoie aux fédérations, enfin, je ne sais pas.
00:50:08– C'est Ponce-Pilate, quoi.
00:50:10– Vous jouez sur les mots, il était assez clair là-dessus.
00:50:12Il dit, ce n'est pas possible
00:50:14de légiférer
00:50:16pour la pratique du sport
00:50:18d'une manière de dire,
00:50:20bien sûr que non,
00:50:22pourquoi vous allez aller dans les cours d'immeuble
00:50:24et aller choper les jeunes filles
00:50:26qui jouent au foot avec un voile sur la tête.
00:50:28– Dans le sport, dans le cadre du licence.
00:50:30– Dès qu'il y a des compétitions,
00:50:32là, c'est possible.
00:50:34– On parlait d'inversion des valeurs.
00:50:36– C'est ce que j'ai compris.
00:50:38– Vous appelez clarté le jus de boudin.
00:50:40– En tout cas, j'ai trouvé cette interview intéressante
00:50:42menée par Sonia Mabrouk, remarquable.
00:50:44– Je suis d'accord.
00:50:46– Sonia était beaucoup plus claire qu'Edouard Philippe.
00:50:48– Je suis bien d'accord avec vous.
00:50:50Bon, il est 9h56,
00:50:52on va recevoir dans une seconde,
00:50:54à cœur perdu, de Nadège Hubéret
00:50:56et Claude Ardide,
00:50:58la prostitution des mineurs en France.
00:51:00Je l'assure, je me suis dit,
00:51:02est-ce qu'on reçoit ou pas ce bouquin ?
00:51:04Tellement c'est rude.
00:51:06Mais en même temps, c'est la réalité.
00:51:08Et on a choisi, évidemment, de recevoir
00:51:10et de parler de ce sujet
00:51:12qui est quand même dramatique
00:51:14et même au-delà.
00:51:16À tout de suite.
00:51:18C'est assez rare,
00:51:20mais on est très en retard,
00:51:22il est 10h03, sommeil à la midi.
00:51:25Vladimir Poutine et Donald Trump
00:51:27sont convenus mardi
00:51:29d'un cessez-le-feu de 30 jours en Ukraine.
00:51:31Un cessez-le-feu concernant uniquement
00:51:33les infrastructures énergétiques.
00:51:35Début des « Pour parler » ce dimanche
00:51:37en Arabie Saoudite.
00:51:39Une trêve limitée dénoncée par l'Europe
00:51:41après de nouvelles frappes en Ukraine.
00:51:43L'État ne laissera pas tomber la Martinique.
00:51:45Les mots de Manuel Valls hier
00:51:47qui a passé en revue les moyens et les forces en présence
00:51:49qui luttent contre le narcotrafic
00:51:51à la base navale au Fort Saint-Louis.
00:51:53Le ministre des Outre-mer a une nouvelle fois
00:51:55expliqué la priorité de l'État
00:51:57à contrer ce phénomène aux Antilles.
00:51:59Et puis c'est un constat inquiétant,
00:52:01les durées des passages aux urgents
00:52:03sont nettement augmentées en 10 ans
00:52:05avec une progression de 45 minutes
00:52:07de la durée médiane des séjours.
00:52:09C'est ce que révèle le dernier baromètre
00:52:11de l'adresse Direction Statistique
00:52:13des ministères sociaux publié aujourd'hui.
00:52:15Merci Somaya.
00:52:17On va finir sur le dossier Voile dans le sport.
00:52:19Mais on reçoit
00:52:21Claude Ardide
00:52:23qui aux éditions
00:52:25Mareuil Editions
00:52:27a écrit avec
00:52:29Nadej Hubert
00:52:31A cœur perdu, enquête sur la prostitution des mineurs.
00:52:33Et en voyant
00:52:35avec Nicolas Nissim
00:52:37trois semaines ou un mois avant
00:52:39de préparer l'émission,
00:52:41on regarde tous les livres qui sortent.
00:52:43Et quand j'ai vu ce livre,
00:52:45immédiatement j'ai dit non, on ne va pas parler de ça.
00:52:47Et c'est un mauvais réflexe
00:52:49puisque j'ai dit finalement
00:52:51si on va parler de ça.
00:52:53Parce qu'on n'a pas envie d'entendre ça.
00:52:55Il y a beaucoup de gens d'ailleurs qui disent parfois
00:52:57je ne veux plus regarder les informations
00:52:59tellement c'est rude.
00:53:01Mais c'est un sujet évidemment dont il faut
00:53:03parler au contraire, bien sûr.
00:53:05Puisque aujourd'hui en France, dans les grandes villes
00:53:07et en province, vous avez
00:53:0920 000 jeunes filles mineures
00:53:11qui se livrent à la prostitution.
00:53:13Et vous avez été en immersion,
00:53:15notamment dans la brigade Proxo de Marseille.
00:53:17Et je voulais savoir sur ces...
00:53:19Alors S20 000, S10 000, le chiffre
00:53:21d'ailleurs vous le dites dans le livre,
00:53:23il n'est pas forcément fiable.
00:53:25Mais est-ce qu'on a un profil
00:53:27type de ces jeunes filles ?
00:53:29Est-ce qu'elles sont françaises ? Est-ce qu'elles sont au contraire
00:53:31étrangères ?
00:53:33Et est-ce qu'on peut dresser une sorte de profil
00:53:35de ces jeunes filles ?
00:53:37Alors on peut dresser un profil très précis.
00:53:39Mais je vais commencer
00:53:41par le début. En 2018, on a fait un documentaire
00:53:43pour France 5 sur la prostitution des mineures.
00:53:45Et à l'époque,
00:53:47l'âge moyen des jeunes filles...
00:53:49Alors on avait travaillé que sur des jeunes filles
00:53:51françaises. On avait évité les filières
00:53:53des Pays de l'Est, les filières
00:53:55africaines, etc. parce qu'on voulait sortir
00:53:57un peu des dépensifs.
00:53:59Et donc on avait travaillé avec 5 familles,
00:54:015 jeunes filles françaises,
00:54:03plutôt de milliers U.P.
00:54:05C'est-à-dire des jeunes filles qui n'avaient
00:54:07pas a priori de problème économique.
00:54:09Et quand on travaille avec les associations,
00:54:11quand on travaille avec certains politiques
00:54:13qui sont très rares, on travaille avec
00:54:15des parlementaires d'autobords,
00:54:17etc. Il y a un chiffre, grosso modo,
00:54:19qui apparaît qu'il y a entre 6 à 8 000 jeunes filles.
00:54:21La moyenne d'âge à l'époque,
00:54:23c'est 15-16 ans.
00:54:25Quand on décide,
00:54:27avec Nadège Hubert, qui a fait un travail extraordinaire
00:54:29justement pour continuer à creuser
00:54:31le filon de ces histoires
00:54:33qui sont toutes très violentes,
00:54:35on s'est rendu compte beaucoup plus tard
00:54:37qu'on était avec des chiffres
00:54:39donnés par les missions parlementaires,
00:54:41donnés par les observatoires,
00:54:43donnés par les associations.
00:54:45Parfois, alors même, ce sont des chiffres qui sont officieux
00:54:47du ministère de l'Intérieur et du ministère de la Justice,
00:54:49qu'on était plus entre 16 à 20 000 jeunes filles,
00:54:51mais que ces chiffres
00:54:53étaient sous-évalués
00:54:55parce que beaucoup de jeunes filles,
00:54:57d'adolescentes, toutes françaises,
00:54:59de tous les milieux, dans toutes les catégories,
00:55:01enfin les milieux socio-professionnels,
00:55:03que ce soit en ville
00:55:05ou peut-être même de plus en plus
00:55:07dans les petites villes de province,
00:55:09que ces jeunes filles, l'âge moyen
00:55:11était de 12-13 ans.
00:55:13– 12-13 ans ? – Oui, alors 12-13 ans.
00:55:15– Mais vous dites dans tous les milieux,
00:55:17dans des milieux
00:55:19bourgeois entre guillemets,
00:55:21où il y a des parents qui sont là,
00:55:23qui accompagnent les enfants,
00:55:25donc ces jeunes filles sont prostituées,
00:55:27les parents ne sont pas au courant ?
00:55:29– Alors les parents ne sont jamais au courant,
00:55:31c'est-à-dire que quand ils découvrent la prostitution
00:55:33de leur fille qui a 12, 13, 14 ans,
00:55:35ils sont sidérés.
00:55:37Il y a des éléments qui auraient pu leur prouver
00:55:39que leur gamine commençait
00:55:41à passer de l'autre côté.
00:55:43Là, les éléments qui reviennent tout le temps,
00:55:45c'est la chute des résultats scolaires,
00:55:47c'est le changement alimentaire,
00:55:49c'est les gamines qui s'enferment dans leur chambre jusqu'à minuit.
00:55:51– Mais c'est des parents… pardonnez-moi,
00:55:53il faut ne pas beaucoup regarder
00:55:55ces enfants,
00:55:57lorsque les parents sont présents, je parle,
00:55:59dans ce cas-là. – Détrompez-vous,
00:56:01c'est-à-dire que la plupart des parents
00:56:03considèrent que c'est une crise d'adolescence
00:56:05et donc la prostitution qui arrive,
00:56:07elle arrive très très vite,
00:56:09quand la prostitution arrive, ils sont sidérés.
00:56:11Chaque fois, mais il n'y a pas un exemple contraire,
00:56:13parce qu'on est en relation avec des mamans,
00:56:15on a fait beaucoup d'interviews
00:56:17de gamines de 12, 13, 14 ans,
00:56:19on a travaillé des éducateurs,
00:56:21on a travaillé des juges des enfants,
00:56:23tous disent la même chose. – Et qu'est-ce qu'elles disent
00:56:25ces jeunes filles de 12, 13 ans pour expliquer ?
00:56:27– Elles sont toujours dans le déni,
00:56:29c'est-à-dire qu'elles n'utilisent jamais le terme
00:56:31de prostituées ni d'escort-girls,
00:56:33premièrement. Deuxièmement, elles sont dans le déni.
00:56:35Troisièmement, quand leurs parents
00:56:37leur tombent dessus, parce qu'évidemment c'est très violent,
00:56:39elles disent à leurs parents,
00:56:41et j'ai eu encore une discussion avec une maman
00:56:43que je suis depuis des mois et des mois,
00:56:45et d'autres mamans,
00:56:47les mamans nous disent, mais arrête,
00:56:49quand leurs gamines leur parlent,
00:56:51arrête de nous victimiser, nous ne sommes pas des victimes.
00:56:53Alors elles sont évidemment victimes,
00:56:55mais comme elles ont appris à se prostituer
00:56:57toutes seules au début,
00:56:59avec des copines qui ont le même âge qu'elles,
00:57:01qui sont des victimes qui deviennent auteurs,
00:57:03c'est-à-dire que la victime qui est prostituée
00:57:05devient une espèce de petite mère mackerel
00:57:07de 14-15 ans qui va menacer des gamines,
00:57:09soit dans un foyer, soit dans un collège,
00:57:11soit dans une famille,
00:57:13et ensuite on passe au stade supérieur
00:57:15avec des proxénètes qui sont à peine plus âgées qu'elles,
00:57:17ou des proxénètes qui sont plus averties.
00:57:19– Mais comment elles opèrent ?
00:57:21Elles opèrent sur Internet ?
00:57:23– Alors, c'est le cancer, c'est le fléau,
00:57:25c'est-à-dire que les réseaux sociaux sont mortels
00:57:27parce que ça va à une vitesse terrifiante.
00:57:29Vous avez des sites, il y a un site que je cite
00:57:31dans le bouquin, donc je peux le citer ici,
00:57:33chaque fois que je suis invité, je lis,
00:57:35il y a un site qui s'appelle Sexmodels,
00:57:37qui est l'équivalent de Coco,
00:57:39qui a été fermée il y a quelques mois
00:57:41suite à l'affaire de Mazan,
00:57:43et sur Sexmodels, ces gamines-là,
00:57:45seules ou avec ce qu'elles appellent un lover boy,
00:57:47un amoureux homme, qui en fait est un proxo,
00:57:49ou avec des proxos plus avertis,
00:57:51en l'espace de 10 minutes,
00:57:53elles dressent un portrait d'elles-mêmes,
00:57:55elles donnent leurs tarifs, elles donnent leurs prestations,
00:57:57elles se prennent en photo comme ça.
00:57:59– Mais elles ne disent pas leur âge, j'imagine.
00:58:01– Alors non, le site leur demande l'âge,
00:58:03vous avez 18 ans,
00:58:05veuillez cocher la carte,
00:58:07donc elles cochent la carte,
00:58:09mais on ne leur demande aucun papier,
00:58:11c'est-à-dire qu'elles ne numérisent pas leur passeport,
00:58:13leur carte d'identité.
00:58:15– Comment ce site peut exister ?
00:58:17– Mais elle les voit où, les clients ?
00:58:19– C'est comme si vous aviez une banque
00:58:21dans un paradis fiscal, et qu'il fallait
00:58:23des moyens colossaux pour pouvoir le faire,
00:58:25comment se fait-il que ce site existe
00:58:27alors qu'on sait que des gamines qui sont mineures,
00:58:29qui ont moins de 15 ans, je dis bien moins de 15 ans…
00:58:31– Parce que là on est sur 12-13 ans, mais un client…
00:58:33– Mais elles les voient où, les clients ?
00:58:35– Ah ben les clients,
00:58:37elles trouvent le numéro de téléphone sur le site.
00:58:39– Elles ne le reçoivent pas à la maison ?
00:58:41– Alors là, il y a trois solutions,
00:58:43soit ça se passe, mais il faut voir,
00:58:45nous on y assistait avec ma consœur Nathalie Juber,
00:58:47vous avez des gamines qui sortent de chez elles,
00:58:49ou qui sortent d'employés,
00:58:51qui font ça soit dans un coin de nature,
00:58:53soit dans une voiture, c'est abominable.
00:58:55Soit c'est la location de chambre d'hôtel,
00:58:57mais dans 70% des cas, c'est des AirBnB.
00:58:59Le client, et c'est ça qu'on a fait la brigade Proxo,
00:59:01quand on est arrivé à la brigade Proxo,
00:59:03il y a eu deux gamines qui ont 13 et 14 ans,
00:59:05leurs proxénètes ont 15 et 16 ans,
00:59:07et donc on décrypte le système,
00:59:09et on s'aperçoit que ces gamins
00:59:11ont fait des fiches sur le site Sexmodels,
00:59:13qui sont très très forts pour trouver
00:59:15des chambres d'hôtel ou des chambres d'AirBnB
00:59:17en l'espace de 10 ans,
00:59:19et donc on décrypte le système,
00:59:21ou des chambres d'AirBnB en l'espace de 10 minutes,
00:59:23ils font les prestations,
00:59:25les gamines, elles croient qu'elles vont gagner de l'argent,
00:59:27c'est des gamines,
00:59:29elles ont 12-13 ans, 14 ans,
00:59:31elles imaginent que ça va durer
00:59:333-4 minutes, etc., et en fait,
00:59:35une fois que les Proxo de 15-16 ans
00:59:37ou plus âgés,
00:59:39ils les mettent dans des chambres,
00:59:41ils les séquestrent, ils prennent leurs papiers,
00:59:43ils prennent leur portable,
00:59:45et les enfants, c'est là où ça démarre.
00:59:47– Comment est-ce qu'on peut être dans le déni
00:59:49de faire des psychologies de bazar,
00:59:51mais on a interrogé beaucoup de juges des enfants,
00:59:53de magistrats du siège,
00:59:55on a interrogé des psy, des psychiatres, etc.,
00:59:57et des flics qui font un travail absolument colossal,
00:59:59parce qu'eux ramassent la livre dans la société,
01:00:01ils ont un talent absolument monstrueux
01:00:03pour aller fronter des situations
01:00:05qui sont très violentes,
01:00:07mais elles sont dans le déni parce qu'il y a une espèce,
01:00:09toutes vous le disent,
01:00:11il y a une espèce de dissociation du corps et de l'esprit,
01:00:13il y a des gamines qui vous disent, en fait,
01:00:15celle qui couche avec les grands, c'est pas moi, c'est une autre,
01:00:17c'est moi, je suis ailleurs, je suis en haut,
01:00:19je me regarde, etc.,
01:00:21elles ne ressentent pas de plaisir,
01:00:23c'est-à-dire que dans l'acte sexuel, il n'y a aucun plaisir,
01:00:25c'est une espèce de mécanique absolument épouvantable,
01:00:27et puis elles le disent aussi,
01:00:29mais toutes le disent,
01:00:31et d'ailleurs, elles le disent même à leur mère,
01:00:33quand leur mère leur dit,
01:00:35comment tu peux faire ça,
01:00:37elle me dit, mais maman, c'est pas moi,
01:00:39mais comment, c'est pas toi, bien sûr que c'est…
01:00:41– Oui, c'est des systèmes de déni qui sont classiques d'ailleurs,
01:00:43qu'on retrouve parfois chez des meurtriers,
01:00:45des gens comme ça, qui disent, c'est pas moi,
01:00:47c'est pas moi, c'est une manière de se défendre.
01:00:49Mais moi, ce qui m'intéresse aussi, c'est le client,
01:00:51est-ce que vous avez assisté
01:00:53à des gens qui ont été pris,
01:00:55qui ont donc été avec une jeune fille de 13 ans,
01:00:58est-ce que ces gens-là ont été condamnés,
01:01:00condamnés fortement, parce que ces gens-là,
01:01:02ils devraient être condamnés très fortement ?
01:01:04– Alors, vous mettez le doigt,
01:01:06alors ça fait très mal,
01:01:08mais j'ai suivi des procès de clients,
01:01:10dans des villes,
01:01:12dans l'est de la France,
01:01:14c'est dans la banlieue parisienne,
01:01:16et moi, j'ai suivi un procès à Marseille.
01:01:18Bon, les clients, quand ils passent,
01:01:20la première des choses qu'ils disent,
01:01:22c'est, je ne savais pas qu'elle était mineure,
01:01:24sur le site où j'ai retrouvé son numéro de téléphone.
01:01:27– Enfin, une fille de 13 ans, pardonnez-moi,
01:01:29il n'y a pas de discussion, à 17 ans, je veux bien…
01:01:31– Non, mais vous avez parfaitement raison.
01:01:33– Mais à 13 ans…
01:01:34– Donc, le déni absolu.
01:01:35– Est-ce que ces gens sont condamnés fortement ?
01:01:37– On raconte ça dans le livre,
01:01:39et vous avez des clients, et il y en a même un qui dit,
01:01:41à un moment donné, je suis venu sans avocat
01:01:43parce que la victime, un client, la victime, c'est moi.
01:01:45Parce qu'elle m'a trahi, parce qu'elle a dit
01:01:47qu'elle était majeure, alors qu'en fait,
01:01:49elle était mineure, etc.
01:01:50– Mais elle avait quel âge, par exemple, cette jeune fille ?
01:01:52– Elles ont toutes moins de 15 ans.
01:01:54Moi, j'ai assisté à un procès, j'étais à côté
01:01:56d'une gamine qu'on appelle Clara, dans le livre.
01:01:59C'est un pseudo.
01:02:00C'est une jeune fille absolument formidable,
01:02:02qui a été abandonnée par ses parents,
01:02:04qui a été violée, qui passe de foyer en foyer, etc.
01:02:06J'assiste avec elle à un procès en comparution immédiate à Marseille.
01:02:09Le gars qui a la barbe est prévenu à 50 ans.
01:02:13Il travaille dans une organisation humanitaire
01:02:15qui s'occupe des demandeurs d'asile.
01:02:17Le gars, il doit gagner 3 000, 5 000, 4 000 euros.
01:02:19Il est marié, il a des enfants, etc.
01:02:21Il va rendre esclave cette gamine de 14 ans.
01:02:25Il va la payer en cocaïne.
01:02:27Il va se faire passer pour un médecin en lui disant
01:02:29ne t'inquiète pas, je vais t'aider, etc.
01:02:31Et quand le procureur de la République,
01:02:33vraiment énervé, dit mais monsieur,
01:02:35vous vous foutez de moi.
01:02:37La salle est remplie.
01:02:39Il prend son écran, il montre la photo de Clara.
01:02:41Et on voit Clara, tout le monde sautant le cou
01:02:43pour regarder la photo.
01:02:45Tout le monde regarde Clara et on voit un petit brun,
01:02:47on dirait un oiseau tombé d'une branche.
01:02:49Elle est habillée d'une petite robe fleurie
01:02:51avec les bras nus, on dirait une enfant de 12 ans.
01:02:53Et là le procureur dit mais vous ne pouvez pas me dire
01:02:55monsieur que cette jeune fille a 18 ans.
01:02:57Vous mentez. Le résultat c'est quoi ?
01:02:59Et en plus, pardon,
01:03:01la présidente du tribunal sait très bien son boulot.
01:03:03Donc nous on se dit,
01:03:05boum, il va prendre cher.
01:03:07Le gars il prend deux ans de prison avec sourcils,
01:03:09dont un an de sourcil probatoire,
01:03:11c'est-à-dire un bracelet électronique.
01:03:13Et quand on sort avec Clara,
01:03:15et la juge des enfants qui l'accompagne,
01:03:17et la procureure de la République,
01:03:19parce qu'elle est entourée,
01:03:21Clara, on croise le gars, donc le prévenu,
01:03:23qui est sorti libre, et Clara se met à pleurer
01:03:25et elle hurle, elle dit ce salaud,
01:03:27il va continuer, pardon, à baiser
01:03:29des jeunes filles comme moi avec son bracelet électronique
01:03:31et moi je suis toute seule aujourd'hui.
01:03:33Donc, et les clients,
01:03:35les clients que Nadege a suivis dans d'autres procès,
01:03:37c'est soit des peines d'intérêt général,
01:03:39soit des amendes,
01:03:41soit des peines à exigences.
01:03:43Alors, écoutez bien ça, c'est que la loi,
01:03:45quand un client paye
01:03:47une jeune fille de moins de 15 ans,
01:03:49c'est un viol, c'est un viol.
01:03:51Et le consentement des moins de 15 ans
01:03:53n'existe pas.
01:03:55– À juste titre. – Oui, mais les juges,
01:03:57les magistrats ont une énorme difficulté
01:03:59à condamner des gens qui disent
01:04:01mais je ne savais pas.
01:04:03– Bon, d'abord,
01:04:05le livre, je le rappelle,
01:04:07ça s'appelle La Cœur perdue,
01:04:09c'est chez Mareuil Éditions, il y a beaucoup de délicatesse
01:04:11je trouve, et d'intelligence
01:04:13dans votre écriture.
01:04:15Vous parliez de Clara tout à l'heure,
01:04:17vous dites, Clara se confie timidement,
01:04:19avec une grande pudeur, la peur du jugement,
01:04:21mais qui suis-je pour me permettre de la juger,
01:04:23de lui dire comment vivre sa vie,
01:04:25même si j'espère au fond de moi que son impatience
01:04:27ne lui gira pas des sales tours.
01:04:29Le journalisme n'est pas une science exacte,
01:04:31nous traitons de l'humain, de sa nature,
01:04:33de ses contradictions, nous rencontrons des situations
01:04:35qui jamais ne se ressemblent,
01:04:37qui parfois nous mettent à l'épreuve
01:04:39et nous poussent dans nos retranchements.
01:04:41Quelles sont nos limites, celles du droit ?
01:04:43Oui, mais face à Clara, devant moi, en chair et en os,
01:04:45j'ai décidé de ne pas révéler
01:04:47notre tête à tête, même si certaines
01:04:49de ses confidences m'ont crevé le cœur.
01:04:51Moi, j'aime beaucoup cet esprit-là.
01:04:53Quand je lis ça,
01:04:55je lisais ça hier après-midi,
01:04:57je trouve que j'aime cet état d'esprit
01:04:59d'approche.
01:05:01Ça a été le face-à-face
01:05:03entre Nadej et Clara,
01:05:05parce qu'à un moment donné,
01:05:07alors que Clara me faisait entièrement confiance,
01:05:09je sentais, Nadej sentait
01:05:11qu'elles avaient besoin toutes les deux
01:05:13d'un tête à tête.
01:05:15Et donc, Nadej m'a fait comprendre
01:05:17qu'il fallait que je me retire,
01:05:19donc je suis allé faire un tour sur le vieux port de Marseille
01:05:21et elles se sont dit des choses que je ne sais pas.
01:05:23La seule chose que je sais, Pascal,
01:05:25c'est que ces gamines-là,
01:05:27toutes, à 95%,
01:05:29elles sont addictes, un, à l'alcool,
01:05:31deux, au shit, mais c'est le moindre mal,
01:05:33c'est terrible de dire ça, la cocaïne,
01:05:35arrivent derrière le protoxyde d'azote,
01:05:37vous savez ce qu'on appelle les ballons
01:05:39où elles se foutent.
01:05:41On a vu des exemples à la brigade des mineurs
01:05:43qui vous brisent le cœur,
01:05:45avec des gamines qui ont les lèvres enflées,
01:05:47qui ont la langue qui enfle pendant les auditions.
01:05:49On a été obligés d'arrêter l'audition
01:05:51pour amener la gamine à l'hôpital de la Timone.
01:05:53C'est un peu partout pareil.
01:05:55Deux drogues qui frappent très durement ces gamines,
01:05:57et encore une fois, ce ne sont pas des gamines
01:05:59qui sont de milieux sociaux très défavorisés,
01:06:01c'est le krach et les nouvelles drogues de synthèse
01:06:03qui déboulent.
01:06:05– Mais les clients, c'est qui les clients ?
01:06:07– C'est tout le monde.
01:06:09Enfin, attendez…
01:06:11– C'est pas n'importe qui ?
01:06:13– Non, non, ça je peux vous dire,
01:06:15je ne devrais pas le dire mais je vais le dire,
01:06:17quand on est à la brigade Proction à Marseille,
01:06:19on demande qui sont les clients.
01:06:21Vous avez un avocat, un pompier, un journaliste,
01:06:23un magistrat, un commerçant, un étudiant,
01:06:25des retraités en voiture en volat depuis 60 ans,
01:06:27c'est tout le monde.
01:06:29Sauf que moi, je ne dis pas tout le monde,
01:06:31parce que pour payer une gamine,
01:06:33pour coucher avec elle,
01:06:35il faut avoir une sacrée dose de perversion,
01:06:37de perversité dans sa tête.
01:06:39Mais quand vous regardez le profil de ces hommes-là,
01:06:41et nous on en a croisé dans des procès,
01:06:43on en a croisé que ça,
01:06:45vous vous dites, vous le croisez dans la rue,
01:06:47vous vous dites, bon voilà, c'est un mec normal,
01:06:49c'est terrible.
01:06:51Mais je vous assure, c'est la nature.
01:06:57Dans le précédent, on m'avait invité, Pascal,
01:06:59pour le livre sur la brigade des mineurs.
01:07:01Déjà, j'avais vu des choses qui m'avaient rendu dingue.
01:07:03Là, à la brigade Proction,
01:07:05et quand vous allez dans les tribunaux,
01:07:07la chance qu'on a eu,
01:07:09on a été travailler avec des juges, des enfants,
01:07:11qui sont extraordinaires à Marseille,
01:07:13parce qu'ils ont créé une cellule anti-prostitution des mineurs, etc.
01:07:15Et quand ils vous parlent du profil des gens,
01:07:17ce qui nous effraie, c'est que la plus jeune des gamines
01:07:19qui a rencontré Agnès Rostocker,
01:07:21chef du parquet mineur, qui est une femme extraordinaire,
01:07:23elle a 11 ans.
01:07:25On l'a croisée dans le couloir,
01:07:27elle sortait de l'école primaire.
01:07:29Donc, 11, 12, 13 ans, les clients,
01:07:31et les proxos,
01:07:33c'est Marseille, mais c'est soit un caricatural Marseille,
01:07:35les proxos, ce sont des gens, souvent,
01:07:37qui ripent du trafic des stups,
01:07:39parce que c'est dangereux de travailler dans le trafic des stups,
01:07:41vous pouvez prendre du mal de calage dans le dos,
01:07:43et quand vous êtes condamné,
01:07:45vous pouvez avoir des peignes qui sont lourdes.
01:07:47Là, aujourd'hui, la prostitution des mineurs, comme ils sont mineurs,
01:07:49ces gars-là, les gars qu'on avait vus à Marseille,
01:07:51quand ils ont été entendus,
01:07:53ils sont passés devant un juge,
01:07:55enfin, le juge a décidé d'ordonner
01:07:57une nouvelle enquête, etc.,
01:07:59mais les gamins sont sortis libres.
01:08:01– Alors, André Vallini nous écoute, et il a raison,
01:08:03et moi, je pensais aussi à ce parallèle qu'il fait souvent,
01:08:05comme pour la drogue, avec les consommateurs,
01:08:07une seule solution, frapper les clients très durement,
01:08:095 à 10 ans de prison.
01:08:11La seule chose qui m'étonne dans ce que vous dites,
01:08:13et la nature humaine, on la devine,
01:08:15la seule chose qui peut m'étonner
01:08:17dans ce que vous nous dites,
01:08:19c'est que ces jeunes filles
01:08:21sont parfois dans un milieu
01:08:23stable,
01:08:25familialement,
01:08:27avec des parents qui sont présents.
01:08:29Alors, après, vous avez dit
01:08:31que des jeunes filles sont parfois séquestrées,
01:08:33si elles sont séquestrées,
01:08:35les familles doivent bien se rendre compte.
01:08:37– Oui, elles interviennent.
01:08:39– C'est la seule chose qui peut m'étonner.
01:08:41Et que ces jeunes filles soient en foyer,
01:08:43je pourrais le comprendre, quand les parents sont présents,
01:08:45qu'elles ont des enfants caboussés,
01:08:47et que c'est tellement sombre
01:08:49et dramatique que la vie
01:08:51fait que tu peux te retrouver
01:08:53dans des situations...
01:08:55Mais dans une situation stable,
01:08:57c'est la seule chose qui peut m'étonner
01:08:59dans ce que vous rapportez.
01:09:01– Non, c'est pas possible. – Comment ?
01:09:03– Je dis que moi, c'est pas possible.
01:09:05Il y a une carence éducative.
01:09:07Une mère ne peut pas ne pas se rendre compte
01:09:09– Alors l'enquête, on avait déjà travaillé
01:09:11avec la brigade des mineurs de Paris
01:09:13pour le film sur France 5, le documentaire,
01:09:15on a travaillé avec beaucoup de gens, etc.
01:09:17Le problème, et là je réponds à votre question,
01:09:19c'est que ces gamines-là, elles sont souvent très caboussées.
01:09:21Soit elles ont été violées, soit elles ont été maltraitées,
01:09:23soit elles ont été harcelées.
01:09:25Elles sont victimes.
01:09:27– Alors le milieu familial n'est pas stable.
01:09:29– Oui, sauf que ça peut être des agressions de l'extérieur.
01:09:31C'est pas forcément les parents qui sont responsables
01:09:33de la situation de leurs gamines.
01:09:35Mais vous avez parfois aussi,
01:09:37souvent aussi des couples,
01:09:39des familles monoparentales.
01:09:41Là, dans cette enquête, alors je sais pas où sont les hommes,
01:09:43je sais pas où sont les pères.
01:09:45C'est-à-dire que chaque fois qu'on a fait une enquête,
01:09:47soit parce que les couples ont explosé,
01:09:49parce que la violence,
01:09:51apprendre que ça vise aux prostituées,
01:09:53ça fait exploser les couples.
01:09:55Parce qu'eux, ils comprennent pas,
01:09:57parce qu'ils font des recherches absolument démentes
01:09:59sur les sites internet.
01:10:01– Mais ça, ça existait il y a 50 ans.
01:10:03On parle de familles françaises,
01:10:05qui arrivent à l'instant,
01:10:07et qui entendent cette conversation.
01:10:09On parle vraiment avec des jeunes filles,
01:10:11nées en France, françaises, sur le sol de France.
01:10:13Donc ça, ça n'existait pas il y a 50 ans.
01:10:15– Non, mais il n'y avait pas les réseaux sociaux.
01:10:17Et l'élément essentiel, il y a deux éléments.
01:10:19Vous allez à Marseille, encore, vous allez dire
01:10:21c'est caricatural, mais c'est un peu partout pareil.
01:10:23Les émissions de télé-réalité qui font débouler des gamines
01:10:25qui fuguent, qui n'ont pas du tout l'intention
01:10:27de se prostituer, qui arrivent à la gare Saint-Charles,
01:10:29qui tombent sur des groupes de prédateurs
01:10:31qui sont extrêmement organisés, qui leur disent
01:10:33je vais te payer un sang loué, je vais t'héberger
01:10:35la première nuit, et après ça tombe.
01:10:37Premièrement. Deuxièmement, tout le monde,
01:10:39mais prenez-en conscience, moi j'ai discuté
01:10:41avec des politiques de droite et de gauche,
01:10:43je leur ai dit quand c'est que vous allez interdire
01:10:45l'accès à la pornographie aux mineurs
01:10:47de moins de 15 ans ? Tous ces gamins
01:10:49baignent dans la pornographie, etc.
01:10:51– Est-ce que c'est possible ?
01:10:53Est-ce qu'avec le réseau internet aujourd'hui,
01:10:55moi je crois, je ne vois pas comment vous arrêtez les tuyaux.
01:10:57– C'est la part de la responsabilité des parents.
01:10:59Un parent sur trois, enfin trois parents sur dix,
01:11:03mettent un signal, ils prennent le téléphone,
01:11:07le contrôle parental.
01:11:09Et donc si vous voulez, c'est un problème qui est énorme.
01:11:11La pornographie, les réseaux sociaux,
01:11:13les émissions de télé-réalité, ça bourre le crâne de ces gamins.
01:11:15Ils ont l'impression de vivre dans un monde parallèle,
01:11:17qui n'a plus aucun...
01:11:19Ils sont totalement déciabilisés après.
01:11:21– Alors le sujet est tellement passionnant,
01:11:23vous voyez, que généralement,
01:11:25on fait un aller-retour avec les autres sujets
01:11:27de l'actualité, mais là,
01:11:29votre témoignage est tellement puissant et fort
01:11:31qu'on est resté à parler de ce livre
01:11:33à cœur, perdu,
01:11:35Claude Ardide et Nadege Hubert.
01:11:37Simplement deux ou trois informations que je voulais vous donner
01:11:39quand même, avant de revenir à votre livre.
01:11:41D'abord, on a parlé tout à l'heure
01:11:43du voile dans le sport,
01:11:45et je voulais vous faire lire
01:11:47ce qu'avait dit Eric Piolle,
01:11:49ils veulent interdire les femmes voilées dans le sport,
01:11:51puis à la piscine, puis dans les sorties scolaires,
01:11:53puis dans la rue et l'espace public.
01:11:55Le projet de l'extrême droite et des réactionnaires
01:11:57est en fait le même que les islamistes restreignent
01:11:59leur liberté, et j'ai commencé l'émission
01:12:01en parlant de l'inversion des valeurs.
01:12:03Eh bien ça, c'est un tweet d'Eric Piolle
01:12:05où on est dans l'inversion des valeurs.
01:12:07Mais, je voulais vous faire également lire
01:12:09ce qu'a dit Mathieu Pigasse,
01:12:11parce que Mathieu Pigasse, qui détient
01:12:13Libération, qui est également actionnaire
01:12:15de MediaOne, qui est un chef d'entreprise
01:12:17qui a investi dans les médias.
01:12:19Que dit-il ? C'est là l'inversion des valeurs aussi.
01:12:21L'obsession de Bruno Retailleau,
01:12:23dit-il, pour l'Algérie est un problème.
01:12:25La provocation, c'est lui.
01:12:27Figé dans le ressentiment, obsédé
01:12:29par le passé, il est incapable de penser l'avenir.
01:12:31C'est une politique de la rancœur
01:12:33sans aucune vision ni projet.
01:12:35Faire de l'Algérie un bouc émissaire
01:12:37permanent, divisé là où la République doit
01:12:39rassembler, n'est rien d'autre qu'un aveu
01:12:41d'impuissance et l'illustration du vide des
01:12:43idées. C'est une manœuvre cynique
01:12:45et électoraliste qui flatte les pires instincts
01:12:47racistes, crée des amalgames avec
01:12:49les musulmans de France et entretient une confusion
01:12:51dangereuse avec immigration et insécurité.
01:12:53Donc là, on est exactement
01:12:55moins... On ne sait plus quoi répondre
01:12:57parce que l'Algérie... Pas un mot pour
01:12:59Boilem Sansal, pas un mot.
01:13:01L'Algérie refuse de reprendre ses ressortissants
01:13:03les plus dangereux. L'Algérie ne respecte
01:13:05pas les accords qu'elle a signés avec la France.
01:13:07L'Algérie fait de la période 1830-1970
01:13:09une rente victimaire
01:13:11et vous avez un homme qui a
01:13:13une certaine influence.
01:13:15Qu'est-ce qu'on peut répondre ? On peut même pas
01:13:17engager la conversation avec lui
01:13:19sur ce thème-là parce que
01:13:21on est... Comment dire ?
01:13:23Il n'y a tellement pas d'arguments dans ce qu'il dit.
01:13:25Comment on fait ?
01:13:27Comment on fait
01:13:29avec des gens comme ça pour engager
01:13:31le dialogue constructif ?
01:13:33Avant de dialoguer, on peut se demander dans quel but
01:13:35il écrit ça. Moi, je me demande toujours.
01:13:37Il s'adresse à qui ? Est-ce qu'il
01:13:39exprime une véritable conviction ou il essaie
01:13:41de parler à quelqu'un pour complaire
01:13:43à ce quelqu'un ? Moi, je me pose toujours
01:13:45la question de la sincérité.
01:13:47Souvent, il y a des choses comme ça.
01:13:49Les intérêts économiques
01:13:51fusionnent avec l'idéologie
01:13:53proclamée.
01:13:55C'est complètement sous silence.
01:13:57Boilem Sansalle et le reste...
01:13:59Comment on peut dire la provocation ?
01:14:01C'est lui en parlant de Bruno Retailleur.
01:14:03Je vous assure. C'est sidérant.
01:14:05Un homme est mort à Mulhouse parce que
01:14:07l'Algérie a refusé à 14 reprises de prendre
01:14:09un ressortissant.
01:14:11Le dialogue,
01:14:13il est possible quand il y a quand même
01:14:15une base commune d'échange
01:14:17pour un dialogue constructif.
01:14:19Je ne suis pas tout à fait d'accord
01:14:21sur la stratégie de Bruno Retailleur.
01:14:23Peut-être faut-il avoir une stratégie
01:14:25en diplomatie cachée pour arriver...
01:14:27Je veux bien tout entendre.
01:14:29Mais quand on dit la provocation,
01:14:31c'est lui. La provocation,
01:14:33ce n'est pas lui. Ce qui me surprend,
01:14:35c'est que vous soyez surpris de ça.
01:14:37Je suis toujours surpris.
01:14:39J'entends ce discours
01:14:41angélique, idéologique.
01:14:43Il me semble pas.
01:14:49D'abord, Georges,
01:14:51jamais depuis 1962, la crise n'a été aussi
01:14:53aiguë
01:14:55entre l'Algérie et la France. Jamais.
01:14:57Jamais.
01:14:59C'est cette même idéologie qui nie la réalité.
01:15:01D'un ministre qui veut s'attaquer
01:15:03à la délinquance, et notamment
01:15:05par des étrangers qui sont en situation
01:15:07irrégulière, ça a toujours été le cas.
01:15:09Je peux vous citer même
01:15:11des positions du syndicat
01:15:13de l'investiture, par exemple, qui considèrent
01:15:15que ce sont des immigrants qui ont
01:15:17une créance sur eux, que nous avons
01:15:19des péchés coloniaux. C'est un discours
01:15:21qui est véhiculé depuis des décennies.
01:15:23Je suis surpris quand même que vous soyez surpris.
01:15:25Non, parce que le contexte est nouveau.
01:15:27De manière très générale, il y a une lutte
01:15:29entre la réalité et le déni de réalité.
01:15:31Chaque fois, il y a une nouvelle pièce
01:15:33qui est versée dans ce combat.
01:15:35Un des deux devra mourir.
01:15:37Ou c'est le déni de réalité qui mourra, ou c'est la réalité qui mourra.
01:15:39Là, ce n'est pas possible, on ne peut pas.
01:15:41C'est deux parallèles qui sont voués
01:15:43à ne jamais se rejoindre.
01:15:45– C'étaient les deux petites infos
01:15:47que je voulais vous donner en plus.
01:15:49Claude Ardide, d'abord, est-ce que vous trouvez
01:15:51que les pouvoirs publics ont pris
01:15:53la mesure de ça ?
01:15:55Ou est-ce que, j'imagine,
01:15:57les interlocuteurs que vous avez eus…
01:15:59– Avec Nadège Hubert, en 2018,
01:16:01on était allés voir deux parlementaires
01:16:03de droite et de gauche.
01:16:05Ils n'étaient pas très nombreux.
01:16:07On en parle dans le livre,
01:16:09parce que les autres parlementaires leur disaient
01:16:11« Ecoute, tu nous gonfles avec tes histoires de prostituées.
01:16:13Ces jeunes filles, elles sont mieux
01:16:15sur Internet que sur le trottoir. »
01:16:17Voilà, c'était résumé en quelques secondes.
01:16:19Quelques années après,
01:16:21il y a un peu plus de parlementaires
01:16:23qui s'en occupent.
01:16:25Il y a une mission qui va rendre
01:16:27un rapport, qui travaille avec une association
01:16:29qui travaille contre la traite des êtres humains,
01:16:31qui va rendre un rapport au début du mois d'avril
01:16:33pour à la fois quantifier,
01:16:35pour donner des solutions.
01:16:37Le seul problème, si vous voulez,
01:16:39c'est que quand je regarde le travail,
01:16:41les rapports qui ont été rendus
01:16:43il y a 3 ans, 4 ans, 5 ans, 10 ans,
01:16:45j'ai l'impression que c'est toujours la même histoire
01:16:47et qu'on n'arrive pas à trouver les solutions,
01:16:49enfin, appliquer les bonnes solutions.
01:16:51– Et alors Clara, dont vous parlez,
01:16:53est-ce qu'on peut avoir simplement des nouvelles ?
01:16:55– Alors, Nadège, on l'a appelée à Noël,
01:16:57on l'a appelée au jour de l'an,
01:16:59parce qu'on a un rapport.
01:17:01– Et l'âge d'elle, aujourd'hui ?
01:17:03– Aujourd'hui, elle a réussi un examen
01:17:05qui l'a un peu fortifiée
01:17:07et elle veut être psychologue
01:17:09pour sauver les autres enfants.
01:17:11Et je suis convaincu qu'elle va y arriver
01:17:13si on l'aide et si elle trouve les bons tuteurs.
01:17:15– Et comment on peut l'aider ?
01:17:19– Nous, on la suit,
01:17:21on s'occupe d'elle,
01:17:23il y a des juges, des enfants,
01:17:25qui vraiment s'occupent d'elle,
01:17:27il y a une cheffe du parquet minor à Marseille
01:17:29qui suit son cas, mais c'est une parmi des milliers.
01:17:31On s'attache à elle parce qu'elle a une histoire
01:17:33qui est cabossée, qui est terrifiante
01:17:35et que son parcours est à la fois lumineux
01:17:37parce qu'elle va vers la réussite
01:17:39mais qu'en même temps, elle souffre.
01:17:41Mais elle peut basculer à tout instant.
01:17:43Mais quand on la voit, vous la regardez,
01:17:45comme ça, elle est mignonne comme tout,
01:17:47elle a des yeux en amande,
01:17:49elle est toujours très bien habillée,
01:17:51elle a une jolie coiffure,
01:17:53elle a une coupe au carré, etc.
01:17:55– Pourquoi elle est en foyer, ses parents sont…
01:17:57– Parce qu'elle est d'origine bulgare,
01:17:59elle a une soeur qu'elle ne connaît pas d'ailleurs
01:18:01et elle a été adoptée par une famille
01:18:03en Provence du côté de Martigues.
01:18:05Ça ne s'est pas très bien passé dans la famille,
01:18:07on va passer sur les détails.
01:18:09– Mais elle est née en France ?
01:18:11– Non, elle est née en Bulgarie.
01:18:13– Elle est née en Bulgarie.
01:18:15Et elle est arrivée à quel âge en France ?
01:18:17– Elle avait 3-4 ans.
01:18:19C'est-à-dire qu'elle n'a aucun souvenir
01:18:21par rapport à son passé bulgare,
01:18:23elle ne sait pas où est sa mère,
01:18:25elle ne connaît pas son père,
01:18:27elle est de foyer en famille d'accueil.
01:18:29Dans les foyers, c'est compliqué
01:18:31parce que là aussi il y a une très grosse crise,
01:18:33manque d'éducateurs, manque de psy, etc.
01:18:35Donc elle est un peu larguée,
01:18:37mais comme la plupart des gamines.
01:18:39Mais Clara, voilà, et puis on suit d'autres moments.
01:18:41Là, je voudrais dire un mot sur Lucille
01:18:43que j'appelle régulièrement.
01:18:45Lucille, sa fille, elle a 15 ans aujourd'hui,
01:18:47elle rentre, elle sort, elle rentre, elle sort,
01:18:49elle est tout le temps dans le déni,
01:18:51elle dit à sa mère, mais arrête de me victimiser.
01:18:53Alors que sa mère sait très bien qu'il y a un proclamateur
01:18:55qui la suit et qui la terrorise
01:18:57et qui l'a complètement sous son emprise.
01:18:59Les mamans,
01:19:01ces gamines,
01:19:03leur combat est absolument exemplaire,
01:19:05alors c'est difficile,
01:19:07mais nous on les suit maintenant depuis des mois,
01:19:09et certaines depuis des années.
01:19:11Quand on a fait le documentaire,
01:19:13on est toujours en relation avec des mamans
01:19:15qui racontent leur parcours.
01:19:17– Écoutez, vraiment, c'est un témoignage,
01:19:19vous étiez venu déjà il y a quelques temps,
01:19:21c'est un témoignage très très fort,
01:19:23c'est un livre à cœur perdu,
01:19:25Mareuil, édition, Enquête sur la prostitution des mineurs.
01:19:27Il est 10h31,
01:19:29et Sommeil à la midi nous rappelle les titres.
01:19:35– Les frappes russes sur des infrastructures
01:19:37civiles ukrainiennes continuent,
01:19:39selon Vladimir Zelensky.
01:19:41Deux hôpitaux ont été touchés
01:19:43quelques heures seulement après l'entretien
01:19:45entre Donald Trump et Vladimir Poutine
01:19:47qui ont convenu d'en cesser le feu,
01:19:49limiter aux attaques sur les infrastructures énergétiques.
01:19:51Bonne nouvelle pour les automobilistes,
01:19:53le prix du carburant en France
01:19:55a atteint son niveau le plus bas
01:19:57depuis le début de l'année,
01:19:59avec l'eau gazole qui est actuellement
01:20:01à 1,6 euros le litre.
01:20:03Une baisse qui s'explique par une offre mondiale
01:20:05de pétrole plus abondante
01:20:07et des tensions commerciales internationales
01:20:09influençant les prix.
01:20:11Et puis il prend la première place du podium,
01:20:13Léon Marchand, quadruple médaillé d'or
01:20:15au JO de Paris 2024,
01:20:17est désormais la personnalité préférée
01:20:19et c'est ce que révèle le sondage annuel
01:20:21du journal de Mickey.
01:20:23Le nageur devant Stedy Riner et Artus,
01:20:25Kylian Mbappé tombe à la 11ème place
01:20:27derrière Antoine Griezmann, Olivier Géroux
01:20:29et Zinedine Zidane en contre.
01:20:31Merci beaucoup, on va voir si vous êtes forts.
01:20:33Qui a écrit Blanche-Neige ?
01:20:37Qui a écrit quoi ?
01:20:39Blanche-Neige.
01:20:41C'est pas trop un capote en tout cas.
01:20:43C'est un compte traditionnel,
01:20:45c'est attribué, c'est pas un compte de Perrault.
01:20:47Walt Disney.
01:20:49Walt Disney, il l'a adapté.
01:20:51Franchement, je vais faire les grossesses.
01:20:53Les frères Grimm.
01:20:55Vous avez vu, je crois,
01:20:57Blanche-Neige à sa sortie en 1937.
01:20:59Non, c'était en noir et blanc.
01:21:01Non, c'était pas en noir et blanc.
01:21:03C'était déjà en couleur.
01:21:05C'est un des premiers films en couleur.
01:21:07Je crois que c'est un des plus grands succès
01:21:09de l'histoire du cinéma mondial.
01:21:11Et là, il y a une nouvelle version,
01:21:13dite live action, objet de polémique.
01:21:15Donc vous voyez.
01:21:17Il y a une actrice latino-rachelle Zegler
01:21:19dans la peau de Blanche-Neige.
01:21:21Où le wokisme
01:21:23est supposé du projet.
01:21:25Le baiser négrophile
01:21:27du prince charmant.
01:21:29C'est négrophile.
01:21:31Elle est endormie à l'époque.
01:21:33Mais d'ailleurs,
01:21:35le prince charmant, c'est pas dans Blanche-Neige.
01:21:37C'est dans La Belle au bois dormant.
01:21:39C'est pas du tout ça.
01:21:41Vous avez raison.
01:21:43Il n'y a pas un prince
01:21:45à la fin Blanche-Neige ?
01:21:47Il y a un prince, mais il ne la réveille pas.
01:21:49C'est dans La Belle au bois dormant
01:21:51qu'il la réveille.
01:21:53Quand elle a mangé la pomme,
01:21:55il la réveille.
01:21:57Vous savez que c'est une histoire vraie.
01:21:59C'est une belle mère
01:22:01qui avait envoyé sa fille assez loin.
01:22:03Sa fille était très belle
01:22:05et elle était promise à
01:22:07Philippe II d'Espagne.
01:22:09Philippe II d'Espagne,
01:22:11finalement, ils ne se sont pas mariés
01:22:13parce que Philippe II d'Espagne
01:22:15n'était pas à la hauteur
01:22:17de cette jeune fille
01:22:19dans la hiérarchie
01:22:21des alliances.
01:22:27La belle mère
01:22:29ne voulait pas voir cette fille
01:22:31autour d'elle. Elle est morte empoisonnée
01:22:33à l'arsenic.
01:22:35Une histoire vraie Blanche-Neige.
01:22:37Vous l'avez vu Blanche-Neige ?
01:22:39Ça faisait peur en fait.
01:22:41Qui l'a vu ?
01:22:43Quand on était enfant, ça faisait vraiment peur.
01:22:45Il y a des gens qui ne l'ont peut-être pas vu.
01:22:47C'est vrai que ça faisait peur.
01:22:49La sorcière était très effrayante.
01:22:51Dans le film, elle est plutôt très jolie.
01:22:53L'actrice qui joue la sorcière.
01:22:55Vous l'avez vu le film ?
01:22:57Non, mais j'ai vu l'actrice qui joue la sorcière.
01:22:59La figure de la sorcière a été récupérée
01:23:01par le féministe.
01:23:03Est-ce qu'on se souvient des sept nains ?
01:23:05Oui.
01:23:07La sorcière, c'est la main en plus.
01:23:09Ils se déguisent.
01:23:11Hachoum, Prof, Simplet,
01:23:13Grincheux,
01:23:15Dormeur.
01:23:17Il en manque sûrement, il y en a sept.
01:23:19Et vous savez, je termine juste
01:23:21que cette famille aristocratique
01:23:23avait sept mines
01:23:25où c'était des enfants
01:23:27qui étaient très petits
01:23:29qui entraient dans les mines
01:23:31et c'est pour ça qu'on les appelait
01:23:33dans le coin, on les comparait à des nains.
01:23:35Alors qu'ils n'étaient pas des nains,
01:23:37c'était des enfants, ils ne pouvaient pas grandir.
01:23:39Mais j'ai entendu ça ce matin,
01:23:41c'est l'excellent...
01:23:43l'excellent...
01:23:45J'oublie son nom.
01:23:47C'est terrible, la mémoire.
01:23:49Le fils de...
01:23:51Qui fait le foot de temps en temps
01:23:53et qui...
01:23:55Non.
01:23:57Il va vraiment...
01:23:59Marine Lançon.
01:24:01Mais je l'ai reçu,
01:24:03c'est un héros qui...
01:24:05Moi je compte sur Marine Lançon.
01:24:07Et c'était formidable
01:24:09ce qu'il a raconté ce matin.
01:24:11Bref, qu'il me pardonne.
01:24:13Jean-Marc Lelouch était à la réalisation,
01:24:15Ludovic Liebherr était à la vision,
01:24:17Guillaume Marceau
01:24:19était au son, Marine Lançon
01:24:21était avec nous, Jean Lacoste
01:24:23de La Ramondie
01:24:25était là également
01:24:27et dans une seconde, ce sera
01:24:29notre ami
01:24:31Jean-Marc Morandini.
01:24:33Vous avez compris ce que je suis en train
01:24:35de faire. Florian Gazan, voilà.
01:24:37C'était Florian Gazan.
01:24:39L'excellent Florian Gazan.
01:24:41Et je remercie Frédéric Armel. L'excellent Florian Gazan.
01:24:43J'ai appris ça.
01:24:45À ce soir.