🔴 Pour suivre toute l'actualité politique et parlementaire, abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/user/publicsenat?sub_confirmation=1
👉 Notre site internet : http://www.publicsenat.fr
▶️ Découvrez l'ensemble de nos replays : https://www.publicsenat.fr/replay
📬 Abonnez-vous à notre newsletter : https://bit.ly/NewslettersPublicSenat
🚀 Suivez-nous sur les réseaux sociaux :
Facebook : https://www.facebook.com/publicsenat
X : https://twitter.com/publicsenat
Instagram : https://instagram.com/publicsenat
LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/2996809/
Bluesky : https://bsky.app/profile/publicsenat.fr
Threads : https://www.threads.net/@publicsenat
TikTok : https://www.tiktok.com/@publicsenat
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Merci beaucoup. Les sujets ont été abordés sur son large. Peut-être revenir effectivement sur la situation internationale.
00:11Je crois que le constat, le tableau qui a été dressé par le sénateur Zoulias, malheureusement, je crains de devoir le partager à peu près intégralement.
00:22C'est-à-dire qu'effectivement, nous sommes aujourd'hui dans une situation où, d'abord, que personne n'aurait imaginé il y a quelques années. Personne.
00:32On se retrouve avec des pans entiers de la recherche qui sont menacés par la politique de l'administration américaine, avec non seulement des agences qui sont peut-être pas fermées,
00:47mais enfin réduites à la portion congrue. Je pense à l'agence, à la NOAA qui travaille sur le climat, l'environnement et la météo, qui était quand même une pépite américaine.
00:59Enfin, vraiment une référence absolue qui est en... Alors je ne sais pas où ils en sont, mais les coupes sont absolument considérables.
01:10C'est aussi le cas au NIH sur l'équivalent de l'Inserm américain, qui se retrouve avec des coupes programmatiques.
01:22Mais au-delà des coupes programmatiques, ce sont aussi des bases de données, et ça c'est vraiment crucial, des bases de données qui ont été nourries des données mondiales de la recherche
01:32par tous les pays du monde, qui travaillent avec les États-Unis, sur une relation de confiance, alors parfois encadrées par des accords juridiques,
01:44parfois sans accords du tout, mais qui ont nourri ces bases de données, qui sont utilisées aujourd'hui par tous les acteurs de la recherche mondiaux.
01:53C'est-à-dire que les bases du NIH sont utilisées partout dans le monde. Et du jour au lendemain, vous vous retrouvez sans ces outils-là.
02:00C'est comme si on faisait disparaître la moitié de votre laboratoire. C'est-à-dire que derrière, comment vous travaillez ?
02:07C'est vraiment, je veux dire, dans le monde des laboratoires et le monde de la recherche, partout dans le monde, l'émotion est vraiment très très forte.
02:17Je vous renvoie à un papier de Nature qui est sorti il y a une quinzaine de jours, qui disait que 75% des chercheurs américains, pardon, pas américains,
02:29mais résidents aux États-Unis, c'est évidemment une vraie différence, j'imagine, mais résidents aux États-Unis envisageaient de quitter les États-Unis.
02:3975%. Enfin, je veux dire, ça donne une idée de la... Il y a une vraie rupture, quoi. C'est pour ça que je me mobilise sur le sujet,
02:52parce que je crois que c'est une véritable rupture partout dans le monde.
02:55Ça nous renvoie aussi, mais j'ai envie de dire, le parallèle avec le monde de notre défense et de nos faiblesses européennes.
03:06Enfin, le parallèle est assez évident, même si on n'est pas sur les mêmes enjeux. Ça nous renvoie aussi à notre propre naïveté rétrospective.
03:12C'est toujours plus facile de juger de sa naïveté rétrospectivement. Mais enfin, évidemment, on voit bien que nous, Européens, avons été peut-être probablement un peu naïfs
03:20sur ces questions-là. Ça nous arrangeait bien aussi, parce qu'une grande partie des investissements étaient faits par nos amis américains
03:28et que nous en bénéficions au travers de partenariats. C'est très, très, très vrai dans un monde que je connais très bien, qui est le monde du spatial,
03:38où nous avions tout un ensemble de partenariats avec les États-Unis en investissant une fraction de ce qu'investissaient les États-Unis.
03:45Les États-Unis, juste pour donner un ordre de grandeur, rappelez, les États-Unis investissent quelque chose comme pas loin de 70 milliards de dollars par an
03:53sur le spatial. La France en met 3 et l'Europe, tout compris, en met 15. Et donc nous avions ce partenariat qui permettait malgré tout
04:02de vivre dans un monde intéressant dans lequel on faisait quand même plein de choses sans investir suffisamment.
04:08Donc ça nous pose des questions. Ça nous pose aussi des questions sur notre autonomie stratégique en matière de données
04:14et notre capacité à aller, effectivement, stocker nous-mêmes, être maîtres de nos données, parce que c'est fondamental.
04:22Enfin, imaginez... Là, je suis prudent, mais moi, j'entends des collègues qui s'inquiètent. Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
04:28Mais qui s'inquiètent du fait que des données autour des évolutions du climat pourraient disparaître demain des bases de données
04:34où elles ont été stockées ? Je ne crois pas que ce soit le cas aujourd'hui. Mais cette inquiétude, elle est réelle dans les laboratoires.
04:43Donc c'est pour ça que je sonne un peu le toxin au niveau européen. Alors qu'est-ce qu'on fait au niveau européen et qu'est-ce qu'on va faire au niveau national ?
04:51Au niveau européen, j'ai rédigé... On a co-signé avec une quinzaine de pays européens un courrier à la commissaire en charge de la recherche
05:01pour mettre en avant ces questions et mettre en avant déjà, en fait, notre capacité à répondre en européen à cette question,
05:10à accueillir les chercheurs qui sont aujourd'hui aux États-Unis et qui voudraient venir en France.
05:15C'est une quinzaine de pays. Ce n'est pas, évidemment, 100% des pays. Un certain nombre de pays n'ont pas signé ce courrier.
05:21Mais nos grands partenaires allemands, espagnols, par exemple, se sont largement associés à ce courrier, à la rédaction de ce courrier
05:30et partagent cette vision. Donc moi, j'attends, évidemment, des premiers éléments de réponse de la commission qui travaille sur cette saisine.
05:39À côté de ça, au niveau national, plusieurs universités ont lancé des dispositifs d'accueil.
05:47Vous avez cité Aix-Marseille, mais c'est aussi PSL, c'est Jussieu, c'est des organismes de recherche qui vont faire la même chose.
05:54Et nous les soutiendrons. Des mesures seront annoncées prochainement.
05:59Et ça veut dire qu'on les soutiendra avec de l'argent additionnel qui sera mis en place pour les aider.
06:06Je voudrais aussi rappeler le fait qu'accueillir des chercheurs internationaux,
06:10ce n'est pas quelque chose de nouveau dans le monde de l'enseignement supérieur, de la recherche.
06:13Je n'ai pas la statistique exacte, mais au CNRS, il y a un certain nombre de disciplines
06:21où plus de la moitié des candidats recrutés sont non communautaires.
06:26C'est-à-dire que cette circulation des cerveaux, elle est normale, elle est nouvelle.
06:31Enfin, elle est normale. Ce qui est nouveau, c'est de dire qu'il y a un focus aux États-Unis
06:35où on avait plutôt des flux de gens qui partaient vers les États-Unis
06:39et où là, on pense qu'on va en accueillir quelques-uns.
06:43Je voudrais aussi mentionner le fait que dans ce grand jeu de circulation des cerveaux,
06:48il y a des pays qui jouent un rôle essentiel pour nous parce qu'ils nous amènent de la compétence,
06:52ils nous amènent des cerveaux.
06:55C'est des pays d'un certain nombre de pays d'Europe du Sud.
06:59L'Italie a pendant très longtemps joué ce rôle-là.
07:02C'est des pays aujourd'hui d'Afrique du Nord qui nous amènent énormément d'étudiants et de doctorants
07:07sans lesquels les laboratoires, les écoles d'ingénieurs et même certaines écoles de commerce
07:11ne feraient... Enfin, quand je dis pas le plein, c'est même pas pas le plein,
07:15mais ils pourraient être par moments vraiment en situation critique.
07:19Enfin, c'est un autre sujet.
07:21Donc voilà. Donc on va ouvrir ce dispositif.
07:23Les questions que vous avez posées, elles sont complètement légitimes.
07:25C'est de dire en gros combien de chercheurs vous allez accueillir, lesquels, comment, etc.
07:30Je ne peux que constater aujourd'hui que je ne sais pas répondre à ces questions.
07:35Parce que... Alors, on voit bien que l'ampleur de la demande est significative.
07:41Ex-Marseille, effectivement, ce sont des centaines de candidatures qu'ils ont reçues.
07:45C'est vrai aussi, j'ai entendu la même chose de PSL, etc.
07:47Donc oui, je pense qu'on a énormément de candidatures.
07:51Ces candidatures, est-ce qu'elles vont se transformer à la fin en une véritable...
07:56Enfin, le taux de transformation, si je devais le dire, n'est pas connu aujourd'hui.
08:02Donc je ne sais pas vous répondre.
08:04Il y a beaucoup de gens qui sont des post-docs, qui sont là-bas depuis pas longtemps et qui veulent revenir.
08:10Il y a des candidatures de deux autres niveaux.
08:13Des gens qui sont en tenure, c'est-à-dire qui ont 35 ans,
08:18qui n'ont pas encore un poste de full professeur aux États-Unis.
08:22Et donc qui sont en train de postuler et sur lesquels il faut qu'on les fasse venir.
08:26Moi, je pense qu'il faut qu'on leur offre des packages qui soient des packages comparables un petit peu à ce qu'il y a à l'ERC aujourd'hui.
08:32Donc c'est-à-dire grosso modo peut-être un package d'un million d'euros pendant trois ans
08:39pour qu'ils puissent venir, évidemment pas tout seuls, parce que là-dedans, il y a la rémunération,
08:43mais il y a aussi leurs équipes, les équipements, etc.
08:45C'est ça qu'on va essayer de mettre en place.
08:48Et puis à côté de ça, on va aussi avoir probablement quelques très grandes stars internationales
08:54qui vont vouloir venir et pour lesquelles il faudra faire un effort ad hoc, spécifique.
08:59Et là, ce sera vraiment du cas par cas.
09:01Donc le dispositif, il sera présenté et annoncé dans les jours ou dans les semaines qui viennent,
09:08mais on sera en soutien avec de l'argent en plus.
09:11– Sous-titrage FR 2021