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Au programme de cette nouvelle édition de "En direct du Sénat", le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot était au Sénat hier¿: l’occasion d’évoquer la détente en cours avec l’Algérie ou encore les initiatives de Paris avec l’Egypte en faveur de la paix au Proche-Orient. Également à la une cette semaine, un débat sur le réarmement de l’Europe et de la feuille de route présentée par la Commission européenne pour assurer la sécurité du continent à long terme, après les revirements américains… Troisième thème cette semaine¿: et l’opposant russe à Vladimir Poutine, Vladimir Kara-Mourza était reçu ce matin au Sénat. Et enfin, la commission d’enquête sur les eaux en bouteille qui recevait le plus haut dirigeant de Nestlé pour sa dernière audition. Année de Production :

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle édition en direct du Sénat,
00:00:16votre programme qui revient tous les jeudis après-midi sur les temps forts de l'actualité
00:00:19de la Chambre haute du Parlement. Voici les titres cette semaine.
00:00:22A la une, beaucoup de sujets internationaux avec par exemple le ministre des Affaires étrangères
00:00:28Jean-Noël Barraud qui était reçu au Sénat hier, l'occasion d'évoquer la détente en cours avec l'Algérie
00:00:34ou encore les initiatives de Paris avec l'Egypte en faveur de la paix au Proche-Orient.
00:00:39Également à la une cette semaine, un débat sur le réarmement de l'Europe et la feuille de route
00:00:43présentée par la Commission européenne pour assurer la sécurité du continent à long terme après les revirements américains.
00:00:50Troisième titre cette semaine est l'opposant russe à Vladimir Poutine, Vladimir Karamurza
00:00:55qui était reçu ce matin au Sénat et enfin la commission d'enquête sur les eaux en bouteille
00:01:00qui recevait le plus haut dirigeant de Nestlé pour son avant-dernière audition.
00:01:09Mais d'abord donc l'audition de Jean-Noël Barraud hier devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat.
00:01:14Beaucoup de sujets évoqués, Algérie, Proche-Orient, tensions commerciales internationales.
00:01:19Voyez ces extraits préparés pour public Sénat par Mathilde Notarelli et Émile Brassel d'Ombreval.
00:01:23Premier chantier, le réveil stratégique de l'Europe et la sécurité de l'Ukraine
00:01:29sujet sur lesquels vous m'avez longuement interrogé Monsieur le Président.
00:01:33Ces dernières semaines nous avons considérablement progressé sur le chemin d'une résolution durable de cette crise
00:01:41même si elle est encore incertaine avec la proposition franco-britannique de cesser le feu d'un mois dans les airs, en mer
00:01:48et sur les infrastructures énergétiques qui a été reprise par le président ukrainien dans le cadre de ces échanges avec les États-Unis
00:01:57qui ont insisté, quant à eux, pour un cesser le feu immédiat de 30 jours sans condition
00:02:02et qui englobe à la fois les airs, les mers, mais aussi la terre, ou en tout cas le terrain.
00:02:12Les Ukrainiens, le 9 mars dernier, ont consenti à cette proposition.
00:02:17Quant aux Russes, depuis bientôt un mois, depuis un mois, jour pour jour,
00:02:22après avoir laissé croire qu'ils l'accepteraient, l'ont finalement rejeté ou en tout cas n'ont toujours pas donné de réponse.
00:02:28Le constat désormais est clair. La Russie cherche à gagner du temps en se livrant à des manœuvres dilatoires.
00:02:34Elle poursuit ses frappes sur les infrastructures énergétiques et se livre à des crimes de guerre.
00:02:39Elle vient de lancer la plus vaste campagne de conscription depuis 14 ans avec 160 000 nouveaux soldats.
00:02:46Et ce qu'il me semble, c'est qu'à ce stade, la Russie doit rendre des comptes aux États-Unis
00:02:51qui s'efforcent depuis plusieurs semaines de mettre en œuvre un effort de médiation.
00:02:58Deuxième chantier, l'accompagnement du Liban sur le chemin de la reconstruction.
00:03:04Alors que le Liban était au bord de l'abîme à l'automne dernier,
00:03:08nous avons réussi à négocier avec nos partenaires américains un cessez-le-feu
00:03:11qui a restauré la sécurité et la stabilité du pays
00:03:14et qui continue de tenir malgré les tensions récentes.
00:03:17Les troupes israéliennes se sont retirées de 99% des territoires qu'elles occupaient au Liban.
00:03:22Nous avons aidé à mettre un terme à deux ans et demi de vacances institutionnelles.
00:03:28Le président Joseph Aoun a été élu au mois de janvier.
00:03:31Il a été d'ailleurs reçu par le président de la République le 28 mars.
00:03:35Avec le Premier ministre Nawaf Salam, il lui revient désormais de donner corps à ce nouvel espoir.
00:03:41Et puis nous continuerons d'accompagner le Liban en organisant une conférence internationale
00:03:45dédiée à la reconstruction du Liban cet automne à Paris.
00:03:48D'ici là, nous engageons Israël à entrer dans une discussion pour son retrait définitif des cinq points qu'il continue d'occuper
00:03:54pour faire aboutir la discussion sur le règlement des questions liées à la frontière.
00:03:58Puis nous poursuivons nos échanges avec les autorités libanaises
00:04:01pour que les forces armées libanaises renforcées, si je puis dire,
00:04:05soient en mesure de parachever le désarmement du Hezbollah.
00:04:10Troisième chantier, un engagement lucide et conditionnel en Syrie.
00:04:14Après la chute du régime criminel de Bachar Al-Assad,
00:04:16nous avons fait le choix d'un engagement exigeant avec les nouvelles autorités syriennes
00:04:20dont nous connaissons le passé, et ce pour deux raisons.
00:04:23D'abord favoriser une transition politique pacifique
00:04:26qui garantisse le respect des droits de tous les Syriens, de toutes les Syriennes.
00:04:32Et puis ensuite, et peut-être surtout, s'assurer que nos intérêts de sécurité,
00:04:37et en particulier la lutte contre le terrorisme islamiste de Daesh
00:04:40et la destruction des armes chimiques soient bien prises en compte.
00:04:45C'est ce qui explique ma visite à Damas le 3 janvier dernier
00:04:48et l'accueil à Paris le 13 février d'une conférence internationale sur la Syrie.
00:04:53Depuis ces initiatives, nous avons obtenu la signature d'un accord le 10 mars
00:04:59entre les autorités de Damas et nos partenaires kurdes, des forces démocratiques syriennes.
00:05:03Cet accord doit garantir la prise en compte de leurs droits et de leurs intérêts dans la transition
00:05:07et nous permettre de poursuivre ensemble le combat contre le terrorisme.
00:05:11Nous avons obtenu aussi que l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, l'OIAC,
00:05:15puisse se rendre en Syrie pour détruire les stocks d'armes chimiques illégales du régime.
00:05:20C'est un engagement qui est lucide, exigeant, conditionnel et réversible.
00:05:25Nous avons à ce titre condamné avec force les massacres qui ont visé des civils halawites
00:05:30et fait savoir aux autorités de Damas que sans lutte résolue contre l'impunité,
00:05:35nous ne saurions procéder à des levées de sanctions.
00:05:38Et d'ailleurs, nous allons proposer incessamment des sanctions européennes
00:05:44visant les responsables de ces massacres ayant fait de trop nombreuses victimes
00:05:49au sein des communautés halawites de l'ouest de la Syrie.
00:05:54Quatrième chantier, le renouvellement de nos partenariats en Afrique.
00:05:59À la fin du mois de novembre, nous avons accueilli à Paris le président du Nigeria,
00:06:03qui est la première puissance démographique du continent.
00:06:06Il s'agissait de la première visite d'État en France depuis 2017.
00:06:11Je recevrai d'ailleurs ce soir les gouverneurs des régions du Nigeria
00:06:15pour un échange qui permettra de faire le suivi de cette visite d'État.
00:06:21À la mi-janvier, nous avons accueilli en visite d'État le président de l'Angola,
00:06:24qui a pris la présence de l'Union africaine un mois plus tard.
00:06:29J'ai effectué plusieurs déplacements en Afrique subsaharienne à mon niveau,
00:06:32à la frontière soudanaise, pour témoigner de notre mobilisation sans faille
00:06:35face à la première crise humanitaire du monde.
00:06:37À Addis Abeba, pour relancer, cinq ans après la dernière édition,
00:06:41notre dialogue stratégique avec l'Union africaine.
00:06:44À Tiaroï, au Sénégal, pour poser des mots justes sur notre histoire commune.
00:06:49À Johannesburg, pour porter la voix de la France au G20,
00:06:51présidée cette année par l'Afrique du Sud.
00:06:54À Kinshasa et à Kigali, pour appeler les chefs d'État congolais et rwandais
00:06:58à privilégier la diplomatie plutôt que la voix des armes.
00:07:01Cinquième chantier, des avancées dans les négociations commerciales en Chine.
00:07:06Mon récent déplacement sur place nous a permis de franchir une première étape
00:07:11dans le règlement de notre différence sur le cognac et l'armagnac.
00:07:14Ces produits étaient sous la menace d'une application de droits de douane de 39%,
00:07:19d'une application définitive, et l'accès aux magasins hors taxes,
00:07:23les dutifries, étaient bloqués.
00:07:25Le dialogue exigeant que nous avons conduit là-bas a permis que
00:07:28les marchandises déjà arrivées en Chine puissent approvisionner les dutifries.
00:07:33Et puis les autorités chinoises au plus haut niveau m'ont confirmé leur décision
00:07:38de repousser de trois mois une éventuelle application des droits de douane définitifs.
00:07:42C'est une étape importante, c'est un sursis utile.
00:07:46Prochaine étape, le dialogue de haut niveau qui sera conduit par le ministre de l'Économie
00:07:49et des Finances le 15 mai prochain avec son homologue chinois.
00:07:54Sixième chantier, la réussite du sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle
00:07:59qui a réuni plus de 100 pays à Paris les 10 et 11 février dernier.
00:08:03Il était co-présidé par l'Inde et le Premier ministre indien Narendra Modi était présent.
00:08:08Il a d'ailleurs poursuivi son séjour en France par une visite officielle
00:08:13qui l'a conduit à Marseille notamment.
00:08:16Les discussions ont permis, et à Kadarache,
00:08:18les discussions ont permis d'aboutir à une déclaration abordant pour la première fois
00:08:21les enjeux de l'intelligence artificielle dans leur globalité,
00:08:24environnementaux, sociaux et démocratiques.
00:08:27Et puis, nous avons réussi à obtenir l'annonce de 109 milliards d'euros
00:08:31d'investissements privés en France
00:08:33et 50 milliards d'euros supplémentaires de la part de la Commission européenne,
00:08:38ce qui témoigne de l'attractivité de la France.
00:08:41Septième et dernier chantier que je voulais évoquer aujourd'hui,
00:08:46la libération de nos otages français,
00:08:49et en particulier de nos otages en Iran,
00:08:52puisqu'après des mois de mobilisation et quatre entretiens avec mon homologue iranien,
00:08:59nous avons obtenu la libération d'Olivier Grondeau le 17 mars 2025.
00:09:03Je sais, M. le Président, combien cette commission s'est mobilisée pour sa libération
00:09:07ainsi que celle de nos deux autres compatriotes,
00:09:09Jacques Paris et Cécile Collère, toujours détenus, retenus en otages.
00:09:14En cours de leur audition, ici même, le 5 mars,
00:09:17les proches de nos otages et ex-otages ont livré un témoignage poignant
00:09:20qui a renforcé toute notre détermination.
00:09:24Pour les libérer, nous allons accentuer encore la pression sur le régime iranien.
00:09:27Nous allons adopter lundi prochain, à Bruxelles, à Luxembourg,
00:09:32des sanctions européennes additionnelles contre les responsables iraniens
00:09:35de la politique d'otage d'État.
00:09:38Et puis, d'autre part, face aux violations inacceptables du droit
00:09:41de nos deux compatriotes à la protection consulaire,
00:09:44nous sommes en train de préparer une plainte contre l'Iran
00:09:47devant la Cour internationale de justice pour violation du droit à la protection consulaire.
00:09:51Puis je profite de mon passage médiatisé devant cette commission
00:09:54pour appeler l'ensemble de nos compatriotes, de nos ressortissants,
00:09:58à ne pas se rendre en Iran et à l'ensemble de nos ressortissants
00:10:01qui sont aujourd'hui de passage en Iran,
00:10:04à revenir en France, à quitter le territoire
00:10:07pour ne pas prendre le risque d'être détenus arbitrairement
00:10:10ou d'être retenus otages à leur tour.
00:10:12Mesdames et sénatrices, messieurs et sénateurs,
00:10:15aucun de ces éléments de notre action depuis 100 jours
00:10:17n'aurait été possible sans le savoir-faire exceptionnel
00:10:20des diplomates français, ambassadrices, ambassadeurs, directrices et directeurs
00:10:24dont l'engagement, le professionnalisme et le dévouement font honneur à la France.
00:10:29J'entends parfois des voix s'élever pour critiquer leur prétendue mollesse
00:10:32ou leur prétendue faiblesse.
00:10:34Ces critiques ne sont pas acceptables,
00:10:36elles sont en réalité intolérables.
00:10:38Et je compte aussi sur vous,
00:10:40mesdames et messieurs de la Commission des affaires étrangères,
00:10:42de la Défense et des forces armées,
00:10:44pour les faire taire, parce que vous savez mieux que quiconque
00:10:46que la voix de la France est l'une des plus exigeantes du monde,
00:10:49que la diplomatie française n'hésite jamais à faire usage de fermeté,
00:10:53mais la fermeté n'est que l'une des modulations de la voix de la France
00:10:57et fort heureusement, car ce qui fait la force de notre diplomatie,
00:11:00c'est précisément qu'elle dispose d'un arsenal plus étendu
00:11:03que les autres qui va du dialogue aux sanctions
00:11:05et qu'elle utilise à bon escient, instruite par des siècles,
00:11:09en tout cas des décennies, de succès diplomatique français.
00:11:12Et c'est avec ces sept forces que nous allons mobiliser
00:11:14dans les 100 prochains jours pour défendre et promouvoir les intérêts français.
00:11:17Deuxième chantier, la recherche d'une solution politique durable à Gaza.
00:11:22A Gaza, nous œuvrons en faveur d'un cessez-le-feu permanent
00:11:24qui permette la libération de tous les otages du Hamas
00:11:26et l'acheminement massif de l'aide humanitaire bloquée depuis le 2 mars dernier
00:11:31aux populations civiles qui se trouvent dans une situation dramatique.
00:11:34Nous sommes convaincus qu'il n'y a aucune solution militaire
00:11:36au conflit israélo-palestinien.
00:11:38L'annexion, le déplacement forcé et la colonisation sont une impasse
00:11:41et une menace pour la sécurité d'Israël à laquelle nous sommes indéfectiblement attachés.
00:11:46C'est le sens de la visite du président de la République en Égypte ces deux derniers jours.
00:11:50Elle y a tenu un sommet avec le président Sissi et le roi Abdallah de Jordanie.
00:11:54Et puis, hier mardi, nous nous sommes rendus à El Harish, aux portes de Gaza,
00:11:58marquer notre solidarité avec les civils palestiniens blessés
00:12:00et les travailleurs humanitaires éprouvés.
00:12:03Nous allons continuer d'œuvrer pour retrouver le chemin d'une solution politique durable.
00:12:07À Gaza, en soutenant le plan arabe qui propose un cadre crédible de reconstruction
00:12:11pour installer une nouvelle gouvernance palestinienne.
00:12:14Le Hamas ne doit en aucun cas y prendre part.
00:12:16Et puis, au-delà de Gaza, nous allons continuer le travail avec les partenaires saoudiens
00:12:19avec lesquels nous présiderons à l'été, à New York, une conférence des Nations Unies
00:12:23pour restaurer l'horizon d'une solution à deux États, avec des reconnaissances mutuelles et réciproques,
00:12:28la seule qui puisse garantir durablement paix et sécurité aux Israéliens comme aux Palestiniens.
00:12:33Troisième chantier, la résolution de la crise au Soudan.
00:12:36Première crise humanitaire au monde par son ampleur.
00:12:3826 millions d'enfants de femmes d'hommes en situation de détresse humanitaire absolue.
00:12:42Vous vous souvenez qu'en 2024, le 15 avril, nous avions accueilli une grande conférence internationale
00:12:47de soutien au Soudan et aux pays voisins, où plus de 2 milliards d'euros d'engagement humanitaire
00:12:51avaient pu être levés.
00:12:53Voilà pour l'édition de Jean-Noël Barraud qui se tenait cette semaine au Sénat.
00:12:56Pour en parler, j'accueille ici Ahmed Lawedj. Bonjour.
00:12:59Bonjour.
00:12:59Vous êtes sénateur RDSE de Seine-Saint-Denis, vice-président de la Commission des Affaires européennes.
00:13:04Commençons par le déplacement d'Emmanuel Macron en Égypte
00:13:06pour soutenir le plan de reconstruction de Gaza proposé par la Ligue arabe.
00:13:10Il était à quelques kilomètres de la bande de Gaza avant-hier.
00:13:14C'est un public qui a fait un pas aussi supplémentaire vers la reconnaissance
00:13:17d'un État de Palestine peut-être en juin prochain.
00:13:20Soutenez-vous cette démarche ?
00:13:22Oui, tout à fait. Je soutiens cette démarche parce que depuis un certain temps, nous la demandons.
00:13:26Nous pensons que beaucoup de pays européens aujourd'hui reconnaissent l'État palestinien.
00:13:29La France doit le faire.
00:13:30L'Espagne, par exemple.
00:13:31Voilà, l'Espagne, l'Irlande.
00:13:32Et aujourd'hui, ce qu'il faut, c'est que aussi la communauté européenne
00:13:35puisse faire en sorte de reconnaître cet État palestinien
00:13:38parce que sans la reconnaissance de cet État palestinien,
00:13:41il n'y a pas de paix dans cette région.
00:13:42Donc il faut absolument, et je suis honoré aujourd'hui de dire
00:13:46que je suis très heureux que le président veut et souhaite
00:13:49qu'il y ait un État palestinien qui soit reconnu à partir du mois de juin prochain.
00:13:54Et j'en adhère, j'adhère profondément à cette solution.
00:13:57Quid de ce plan de la Ligue arabe pour la reconstruction de Gaza ?
00:14:02Israël s'y oppose pour l'heure, mais est-ce que là encore,
00:14:04vous soutenez Emmanuel Macron dans cette initiative d'aller en Égypte
00:14:07pour soutenir ce plan ?
00:14:09Alors tout d'abord, moi je voulais d'abord dire qu'à un moment donné,
00:14:11que le gouvernement d'extrême droite de Benjamin Netayou
00:14:14est en train de saboter, de tuer un nombre important
00:14:18et un millier d'enfants et de familles sur les territoires occupés de Gaza.
00:14:22Je trouve qu'à un moment donné, la scène internationale doit réagir,
00:14:26la communauté internationale doit réagir et c'est vrai que l'arrivée du président français en Égypte
00:14:33il y a 24 heures, j'espère, va permettre aussi que les couloirs humanitaires puissent se faire
00:14:38parce qu'aujourd'hui, il y a Arafat, parce qu'il y a une situation qui devient de plus en plus intenable
00:14:43et sur la construction, bien sûr, la Ligue arabe doit prendre sa part de responsabilité
00:14:48pour pouvoir en faire en sorte qu'il y ait une reconstruction
00:14:50et qu'on ne fasse pas, comme l'a dit Donald Trump à l'époque, d'en faire une rivière de la Méditerranée.
00:14:56Je crois qu'aujourd'hui, le peuple Gaza veut vivre à Gaza et doit rester à Gaza
00:15:01et doit construire à Gaza leur propre ville et vivre en paix.
00:15:07Autre thème, la détente avec l'Algérie.
00:15:09Jean-Noël Barraud qui était à Alger dimanche et lundi,
00:15:12mais beaucoup de sujets qui restent sur la table.
00:15:14Le sort de l'écrivain franco-algérien Boilem Sansal,
00:15:17l'application des obligations de quitter le territoire français
00:15:20ou encore le statut du Sahara occidental.
00:15:23Est-ce que déjà vous saluez ce retour du dialogue avec l'Algérie ?
00:15:26Bien sûr, je me réjouis de ce retour du dialogue.
00:15:28D'ailleurs, je l'ai prôné plusieurs fois.
00:15:30J'ai même écrit au président de la République, au Premier ministre,
00:15:32pour lui expliquer qu'on souhaitait aussi, parlementaires du Sénat,
00:15:35se rendre en Algérie pour discuter avec nos homologues.
00:15:38Parce que je pense qu'aujourd'hui, l'escalade médiatique ne doit pas en arriver
00:15:41comme on a vu ces semaines passées.
00:15:44Il faut du dialogue, il faut que la France et l'Algérie ne soient pas dos à dos.
00:15:47mais au contraire, reparlent ensemble.
00:15:49Ça s'est fait dimanche dernier sur des sujets sensibles
00:15:53comme le sujet migratoire, comme le sujet économique,
00:15:56comme le sujet sécuritaire, mais culturel, mais mémorial.
00:15:59Et c'est important qu'on puisse se reparler.
00:16:03Et je pense que là, avec la visite aussi du prochain ministre des Affaires,
00:16:08enfin du ministre des Affaires étrangères, de la Justice,
00:16:11qui doit aussi, Germain, qui doit se rendre aussi en Algérie.
00:16:13Et on a vu aussi que les choses s'adoucissent un petit peu,
00:16:17parce qu'il y a des OQTF qui ont été renvoyés en début de semaine.
00:16:22Et donc, je pense que voilà, là aujourd'hui...
00:16:23C'est juste qu'ils se débloquent.
00:16:24Voilà.
00:16:24Et le sort de Boulême Sansal, on attend maintenant une grâce présidentielle algérienne, c'est ça ?
00:16:28Bien sûr.
00:16:29Ça peut intervenir dans un court délai ?
00:16:31Je pense que le président de la Buick a demandé au président algérien une grâce d'humanisme.
00:16:36Et donc, nous, nous portons et nous voulons et nous formulons de nos voeux que cela se traduise en fait.
00:16:42Et donc, est-ce que c'est un désaveu de la méthode Retailleau, ce qui s'est joué ces derniers jours ?
00:16:47Moi, comme je le disais, moi, je ne cite personne.
00:16:50D'accord ?
00:16:51Et je ne citais personne.
00:16:51Je pense que les affaires étrangères doivent être gérées par les affaires étrangères.
00:16:57La situation politique en France ne concerne pas l'Algérie.
00:17:00D'accord ?
00:17:00On voit aujourd'hui que dans un couloir, je dirais, politico-électoraliste,
00:17:07on essaye de faire en sorte d'aller vers cette tension,
00:17:14alors qu'on a des problèmes en France, notamment dans nos banlieues,
00:17:17notamment avec le narcotrafic.
00:17:18C'est là-dessus qu'on attend le ministre de l'Intérieur.
00:17:20Très bien. Il nous reste une minute.
00:17:22Est-ce que, globalement, vous saluez l'action du chef de l'État ?
00:17:24Maintenant qu'il est un petit peu isolé dans ses fonctions à l'international,
00:17:29face à la situation politique intérieure,
00:17:31est-ce que vous lui reconnaissez une bonne action ces jours-ci ?
00:17:33C'est son rôle.
00:17:34C'est son rôle.
00:17:35Donc, il joue son rôle.
00:17:37Le gouvernement travaille et lui, il joue, il fait, en tant que président de la République,
00:17:42son rôle est d'être, je dirais, notre lumière à l'international.
00:17:47Très bien.
00:17:48Eh bien, merci pour cette réaction au micro de Public Sénat, Ahmed Lawedge.
00:17:51Merci à vous.
00:17:52Merci.
00:17:57Allez, on passe au deuxième thème dans cette émission et ce débat organisé mardi soir au Sénat
00:18:02sur la relance de l'industrie de défense.
00:18:04La Commission européenne a présenté un plan, un livre blanc,
00:18:07afin de combler les lacunes des forces armées de l'Union européenne.
00:18:11Les sénateurs français en débattaient donc mardi soir.
00:18:14Voyez les moments forts préparés pour Public Sénat par Mathilde Notarelli et Émile Boisselle-Dombreval.
00:18:18En Europe, évoquer les questions de défense était iconoclaste.
00:18:22Or, les préoccupations d'élargissement, de marchés uniques, de zones euro, d'accords commerciaux, points de salut.
00:18:29Mais aujourd'hui, les Européens sont rattrapés par une réalité violente.
00:18:34Face à nous, des États ont tout misé sur la puissance,
00:18:38considérant que les traités et principes internationaux sont des barrières de papier.
00:18:43Je rappelle que sur les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU,
00:18:48trois ont adopté des comportements problématiques.
00:18:53Dès 2008, la Russie a mené une guerre éclair en Géorgie,
00:18:56puis s'est attaquée à l'Ukraine en 2014 et en 2022.
00:19:00La Chine se dote rapidement de tous les moyens économiques, technologiques et militaires
00:19:06pour bouleverser l'ordre mondial à son profit.
00:19:09L'attitude des États-Unis inquiète.
00:19:13Donald Trump a accéléré le processus de divergence entre les partenaires transatlantiques
00:19:18et se concentre sur ses objectifs.
00:19:21La Chine et l'Iran et son obsession pour l'Arctique,
00:19:25qui le conduit à vouloir mettre la main sur le Groenland.
00:19:28Pour défendre ses intérêts globaux, le président américain semble disposer à sacrifier l'Ukraine
00:19:34et peut-être la sécurité de l'Europe.
00:19:37Puis quelque temps, l'Europe réagit,
00:19:40mais les États membres ne se posent pas tous la même question de la défense dans les mêmes termes.
00:19:46La plupart des membres considèrent que la défense de l'Europe relève de l'OTAN
00:19:50et du parapluie nucléaire américain,
00:19:53d'où leurs faibles investissements nationaux.
00:19:56Or, la défense relève bien de la souveraineté des États membres.
00:20:01Pour autant, l'Union n'est pas restée inactive dans son cadre
00:20:05pour progressivement tenter de donner corps à l'autonomie stratégique européenne.
00:20:11Diverses initiatives conjuguées appellent des observations,
00:20:15dont la première peut-être concerne la temporalité,
00:20:18puisque l'horizon de préparation est 2030.
00:20:21Ce changement d'approche et d'échelle implique une mobilisation rapide
00:20:26qui semble optimiste,
00:20:28notamment au regard de la complexité des sujets,
00:20:31du nombre de domaines capacitaires identifiés comme prioritaires
00:20:34et de l'ampleur des efforts à conduire pour faciliter la mobilité militaire.
00:20:41La mobilisation de moyens financiers extraordinaires est impérative.
00:20:47La Commission évoque un plan de 800 milliards
00:20:49qui correspond essentiellement à de la dette,
00:20:53voire de la dette des États, voire de la dette commune.
00:20:57Il ne faudrait pas que ces mécanismes deviennent un moyen de contrôle par Bruxelles
00:21:01de la défense des États membres.
00:21:03Le livre blanc rappelle aussi la nécessité d'encourager les financements privés
00:21:09au profit des entreprises de défense et en particulier des PME.
00:21:14C'est en fait la reconnaissance d'un problème longtemps occulté
00:21:18pour suivre le sujet depuis plusieurs années.
00:21:22Je sais les difficultés pratiques pour de nombreuses entreprises
00:21:26et je ne suis pas certain que toutes les réticences des acteurs financiers
00:21:30soient durablement levées.
00:21:33Les défis industriels et économiques sont immenses
00:21:36pour produire des volumes importants à moindre coût
00:21:39tout en sécurisant et diversifiant les filières d'approvisionnement.
00:21:44La future politique de stock sera elle aussi très coûteuse.
00:21:49Si l'accroissement des dépenses militaires se confirme,
00:21:52il doit se faire au profit des entreprises européennes
00:21:55dans le cadre de coopérations renforcées.
00:21:58Encore faut-il que les Européens produisent plus
00:22:02et surtout achètent plus Européens et donc qu'ils aient intérêt à coopérer.
00:22:09Or, jusqu'à présent, la situation est largement profitable aux Etats-Unis
00:22:13puisque sous couvert d'interopérabilité avec l'OTAN,
00:22:18elle leur permet d'imposer leurs standards et de créer des dépendances.
00:22:21On voit bien actuellement les ambiguïtés de pays
00:22:24qui, malgré les annonces américaines,
00:22:27persistent à maintenir des commandes importantes aux Etats-Unis,
00:22:31c'est-à-dire une dépendance pour deux décennies encore.
00:22:35J'ajoute que les coopérations européennes n'ont pas toujours été fructueuses,
00:22:40il faut bien le dire,
00:22:41certaines ayant abouti à des échecs, des retards ou des surcoûts.
00:22:45Rien de précis, par ailleurs, n'est dit concernant la préférence communautaire.
00:22:52L'expérience montre que certaines acquisitions ont été faites à l'étranger
00:22:56en dépit d'alternatives européennes équivalentes et compétitives.
00:23:02Cela est évidemment troublant
00:23:04et il ne faut pas s'imaginer que les Américains vont abandonner le marché européen
00:23:09alors qu'un afflux de crédit est imminent.
00:23:12Je ne parle pas de la Corée du Sud ou d'Israël.
00:23:16Les questions de concurrence intra-communautaire
00:23:20et la question des règles d'exportation hors Union européenne
00:23:25ne sont pas non plus à négliger.
00:23:28En général, j'accueille les initiatives de la Commission
00:23:31et de son actuelle présidente avec une certaine prudence.
00:23:35Leur propension à se mêler de beaucoup de choses,
00:23:37à interpréter avantageusement les traités
00:23:40et à surréglementer est avérée.
00:23:44La Commission est aussi à l'origine de la taxonomie européenne
00:23:48dont le classement conduit à ne pas reconnaître
00:23:51comme durables les activités liées à la défense
00:23:54alors que les concurrents étrangers bénéficient, eux,
00:23:59d'un large soutien public et privé.
00:24:02Il faudra donc voir, mes chers collègues,
00:24:03comment sur la taxonomie et d'autres contraintes européennes
00:24:06les choses évoluent concrètement
00:24:09puisque des simplifications sont annoncées.
00:24:13Je note que peu de développements sont consacrés au Royaume-Uni.
00:24:18Quelle sera sa place exacte ?
00:24:21Or, la France, c'est la seule autre puissance nucléaire,
00:24:24membre permanent du Conseil de sécurité,
00:24:27qui dispose d'un large spectre de compétences,
00:24:30de capacités, ainsi que d'une réelle expérience du combat.
00:24:33La France a eu la clairvoyance de conclure un partenariat de défense
00:24:37avec le Royaume-Uni, Lancaster House en 2010,
00:24:41qui est maintenu après le Brexit.
00:24:43C'est un premier pas concluant, une initiative bilatérale
00:24:47qui pourrait peut-être servir de modèle à une plus grande échelle.
00:24:52Les États-Unis laisseront-ils les autorités britanniques
00:24:55jouer comme elles l'entendent ?
00:24:58Néanmoins, ce réveil est quand même un signe positif
00:25:01d'une prise de conscience des enjeux de sécurité en Europe.
00:25:06Il faudra veiller à préparer la guerre de demain,
00:25:10probablement une guerre de haute intensité,
00:25:13mais peut-être aussi une multiplication d'actions indirectes
00:25:17et multichamps en zone grise,
00:25:20sous le seuil de conflictualité,
00:25:22donc des informations difficiles à attribuer
00:25:25et auxquelles il est plus compliqué de répondre.
00:25:29Mes chers collègues, il faudra vraiment faire preuve
00:25:31de pragmatisme, d'innovation
00:25:33et peut-être de travailler à quelques États
00:25:36en fonction des domaines
00:25:38et à partir des besoins opérationnels,
00:25:41se défaire de lourdeurs administratives,
00:25:44porter une attention particulière
00:25:46à la chaîne de sous-traitance,
00:25:48mais également renforcer la ressource humaine,
00:25:51tant militaire qu'industrielle,
00:25:53sans laquelle rien ne sera possible.
00:25:56Je note que déjà certains industriels européens
00:25:59font venir de la main-d'œuvre d'Asie.
00:26:02Je crois, pour conclure,
00:26:03que nous sommes vraiment un tournant de l'histoire.
00:26:06C'est à nous, Français, mais aussi Européens,
00:26:09de saisir cette opportunité, finalement,
00:26:12pour compter sur la scène internationale du XXIe siècle
00:26:16sans devenir la proie des nouveaux empires.
00:26:20Je vous remercie.
00:26:21Merci, chers collègues.
00:26:23Monsieur le ministre, vous avez deux minutes
00:26:25pour la réplique, s'il vous plaît.
00:26:28Merci, monsieur le président,
00:26:30et permettez-moi de vous saluer,
00:26:32mesdames et messieurs les sénateurs.
00:26:34Monsieur le sénateur Alizar,
00:26:36je commencerai avec votre conclusion.
00:26:39Oui, nous sommes à un moment de bascule historique
00:26:41pour notre continent face à la menace
00:26:44que fait peser la Russie sur toutes nos démocraties
00:26:47et bien sûr la guerre d'agression contre l'Ukraine
00:26:49et les incertitudes qui se posent sur l'avenir
00:26:51de la relation transatlantique
00:26:52et la garantie de sécurité américaine.
00:26:55Et ce moment doit être une opportunité
00:26:57pour notre pays, pour notre continent,
00:26:59de prendre son destin en main
00:27:00et d'investir massivement dans son réarmement.
00:27:04Vous avez esquissé beaucoup des sujets,
00:27:06des questions qui vont s'ouvrir
00:27:08dans les prochaines semaines
00:27:09et nous allons avoir l'opportunité
00:27:12d'en parler dans les prochaines heures.
00:27:14Je voudrais dire que parmi les priorités
00:27:17que vous avez soulignées,
00:27:18bien sûr nous partageons celles
00:27:20de la préférence européenne,
00:27:21l'idée que les financements
00:27:23qui vont être dégagés doivent donner
00:27:25de la visibilité à nos industriels
00:27:27pour monter en capacité,
00:27:28mais aussi garder le savoir-faire technologique,
00:27:31la maîtrise de l'usage,
00:27:33des exportations, des armements.
00:27:35J'aurai l'occasion de revenir à plusieurs reprises,
00:27:38donc je m'arrêterai là, M. le Président,
00:27:40mais je crois que nous aurons beaucoup d'échanges
00:27:42sur la gouvernance et les objectifs
00:27:45que l'on doit fixer aux instruments
00:27:47que nous allons développer ensemble en européen
00:27:49pour répondre à ce nouveau contexte géopolitique.
00:27:52Merci. M. Elisard, pour une minute.
00:27:55Merci, M. le Président.
00:27:56Merci, M. le Ministre, pour votre réponse.
00:27:59Simplement, peut-être dire
00:28:01que plutôt que de parler de l'Europe,
00:28:04de la défense, je préfère personnellement parler
00:28:06de la défense de l'Europe,
00:28:08parce qu'effectivement, il y a l'Europe
00:28:10en tant qu'Union européenne,
00:28:12mais l'Europe, c'est aussi une géographie,
00:28:15et comme j'ai pu le souligner,
00:28:16dans cette géographie, il y a nos voisins britanniques,
00:28:19il y a aussi nos voisins norvégiens, par exemple,
00:28:22et pas uniquement,
00:28:23et je crois qu'il faut qu'on ait vraiment
00:28:25une approche collective à l'échelle des États,
00:28:28puisque c'est une compétence des États,
00:28:30en incluant l'Union européenne, bien évidemment,
00:28:33et sans oublier l'OTAN,
00:28:35parce que, malgré les réserves
00:28:37qu'on peut parfois faire,
00:28:38il y a tout un travail extrêmement important
00:28:40qui a été conduit à l'échelle de l'OTAN,
00:28:43et ne pas s'en servir serait aussi une erreur.
00:28:45Nous sommes amenés, à travers ce livre blanc,
00:28:47à débattre de la stratégie globale
00:28:49de l'Union européenne en matière de défense.
00:28:51Ce document traduit un aveuglement,
00:28:53une incompréhension,
00:28:55sur les causes des conflits actuels.
00:28:56Pire, la Commission européenne
00:28:58ne tire pas les leçons du passé.
00:29:00Le bilan de 30 ans d'élargissement
00:29:02de l'OTAN vers l'Est
00:29:03et la nécessité d'une évolution des discussions
00:29:05sur notre sécurité collective en Europe
00:29:07est ignorée,
00:29:09alors que notre continent s'enfonce
00:29:11dans l'escalade des tensions
00:29:12avec notre voisin russe.
00:29:15De même, la plupart des Européens
00:29:16considèrent qu'ils n'ont autre choix
00:29:18que de continuer la guerre,
00:29:20alors que l'objectif doit être la paix négociée,
00:29:22qu'il ne soit pas une capitulation de l'Ukraine.
00:29:25Nous sommes contraint de constater,
00:29:27chers collègues,
00:29:28après trois années de conflits,
00:29:29que la stratégie guerrière
00:29:30laisse derrière elle
00:29:32un bilan dramatique de morts et de sacrifices.
00:29:35Alors qu'au printemps 2022,
00:29:36à Istanbul,
00:29:37Kiev accepte la neutralité
00:29:39et en contrepartie,
00:29:40Moscou concède au retrait de ses troupes
00:29:42sur les territoires occupés
00:29:44depuis février 2022.
00:29:46Les pays occidentaux les plus préoccupés
00:29:48par le cas de Poutine
00:29:50ont préféré livrer des armes à l'Ukraine
00:29:51plutôt que de répondre favorablement
00:29:53aux garanties de sécurité
00:29:55demandées par celle-ci.
00:29:57En induisant Kiev en erreur
00:29:58avec la livraison d'armes,
00:30:00cette stratégie présente un risque.
00:30:02À l'aune d'un accord de paix
00:30:03ressemblant davantage
00:30:04à un accord de capitulation,
00:30:06ces armes pourraient alors tomber
00:30:07dans les mains d'un régime ukrainien revanchard
00:30:09et souhaitant reconquérir
00:30:11les territoires perdus par la force
00:30:13avec le risque de déclencher à terme
00:30:15un nouveau conflit régional.
00:30:18Le Livre blanc souhaite avancer
00:30:19sur l'Europe puissance,
00:30:21mais ce document mal conçu
00:30:23se confronte à des contradictions.
00:30:25Le chapitre sur nos partenariats stratégiques
00:30:27en est la preuve.
00:30:28L'UE souhaite un renforcement
00:30:30des coopérations en accord
00:30:31avec nos valeurs
00:30:32mais se vôtre dans des deals inadmissibles.
00:30:35Avec la Turquie d'Erdogan
00:30:37qui enferme le maire d'Istanbul
00:30:38ou l'Inde de Modi
00:30:40qui multiplie les actes discriminatoires
00:30:43et autoritaires dans son pays.
00:30:45Enfin, parler de situation fragile à Gaza
00:30:47comme le fait ce Livre blanc,
00:30:48c'est méconnaître ou pire, ignorer
00:30:51le génocide commis au mépris du droit international
00:30:55et reconnu par l'ONU.
00:30:56Ce deux poids de mesure dans nos condamnations
00:30:58participe à l'effondrement du droit international
00:31:01et renforce l'envie de nos adversaires
00:31:03de le contourner.
00:31:05Aussi, ce double standard
00:31:06est une manière pour Poutine
00:31:07d'utiliser nos incohérences
00:31:09et de continuer son œuvre funeste
00:31:11avec l'opinion derrière lui
00:31:13alors qu'il faut détacher
00:31:14la société russe de son emprise.
00:31:16En réalité, derrière ces valeurs progressistes
00:31:19se cache le grand retour
00:31:20de l'idéologie atlantiste.
00:31:23La Commission estime que pour reconstruire
00:31:25la défense européenne,
00:31:26une étroite collaboration avec l'OTAN
00:31:28est nécessaire, ajoutant même
00:31:29que la course aux armements
00:31:30permettrait d'accéder à une autonomie
00:31:33stratégique européenne.
00:31:34Laissez-moi, M. le ministre,
00:31:36douter face à une Allemagne,
00:31:38une Pologne et un Royaume-Uni
00:31:39projetant d'acheter des missiles
00:31:40et avions américains
00:31:42pour des milliards au détriment
00:31:43de l'industrie européenne.
00:31:45Cette référence répétée à l'OTAN
00:31:47permet surtout d'accorder
00:31:48des Européens divisés
00:31:50en fixant le cap depuis Washington.
00:31:53La France est forcée
00:31:53de marcher au port.
00:31:54Pourtant, et vous le savez,
00:31:56les États-Unis de Trump et Vance
00:31:58par leur acte hostile
00:31:59ne sont plus nos alliés.
00:32:01Même sans les États-Unis,
00:32:02l'Europe surpasse la Russie
00:32:04dans presque tous les domaines.
00:32:05Les États membres de l'UE
00:32:06dépensent déjà 460 milliards par an
00:32:09pour la défense,
00:32:10soit quatre fois plus que la Russie.
00:32:12La motivation de ces 800 milliards
00:32:14ne répond donc pas
00:32:15à un compte impératif sécuritaire
00:32:17mais idéologique.
00:32:19Alors que le secteur automobile européen
00:32:21est en difficulté
00:32:22et que l'Allemagne
00:32:22entre en récession
00:32:24pour la troisième année consécutive,
00:32:26l'ère du réarmement,
00:32:27d'après Mme von der Leyen,
00:32:29apparaît comme la solution miracle.
00:32:31Nous disons non
00:32:32à cette politique de surarmement
00:32:34qui nous précipite
00:32:35vers l'escalade avec la Russie
00:32:37plutôt que vers la paix.
00:32:38Utiliser la situation actuelle
00:32:40pour perpétuer des rivalités
00:32:42économiques et militaires
00:32:44dans ce contexte
00:32:45n'est pas responsable.
00:32:46Nous appelons à reprendre
00:32:47la voie de la diplomatie
00:32:49et de l'influence de la France
00:32:50comme nous réclamons
00:32:51la restauration des moyens
00:32:53de notre diplomatie.
00:32:55Nous ne pouvons pas donner
00:32:56à notre jeunesse
00:32:57la guerre comme seul horizon
00:32:58alors que les défis sociaux
00:33:00et environnementaux se multiplient.
00:33:02Ce choix politique
00:33:03de surarmement
00:33:04entraînerait surtout
00:33:05une casse sociale
00:33:06et le retour de l'austérité
00:33:07pour obéir à la BCE
00:33:09de Mme Lagarde.
00:33:11Dans ce contexte,
00:33:12quelles dépenses
00:33:13aux justes seront sacrifiées
00:33:14sur l'autel
00:33:14de cette politique belliciste,
00:33:16M. le ministre ?
00:33:17École, hôpitaux, commissariat ?
00:33:19Enfin, chers collègues,
00:33:20j'attire votre attention
00:33:21sur la méthode.
00:33:22Notre Parlement
00:33:23n'a jamais pu se prononcer
00:33:25sur les projets
00:33:25de la Commission européenne
00:33:27qui n'a aucune légitimité
00:33:28démocratique
00:33:29ni de compétence
00:33:30en la matière
00:33:31alors que nous sommes ici
00:33:32élus au suffrage universel
00:33:34avec la confiance des citoyens
00:33:36et des territoires.
00:33:37Votre chemin
00:33:38n'est décidément pas le nôtre.
00:33:39Si nous voulons la paix,
00:33:41alors préparons la paix,
00:33:42une paix juste
00:33:43et un avenir serein
00:33:44pour nos enfants.
00:33:45Merci.
00:33:45Merci, chers collègues.
00:33:47M. le ministre,
00:33:48vous avez deux minutes.
00:33:50Merci, M. le Président,
00:33:52Mme la sénatrice Créome.
00:33:54Quelle inversion des valeurs
00:33:55et quelle inversion
00:33:55des responsabilités ?
00:33:58On ne préparera pas la paix
00:33:59par la soumission
00:34:01ni par le défaitisme
00:34:03et le renoncement.
00:34:05Vous nous parlez
00:34:06d'un risque
00:34:07d'une Ukraine revancharde.
00:34:09Vous nous parlez
00:34:09d'une escalade
00:34:10par les Européens
00:34:11contre la Russie.
00:34:12Mais enfin,
00:34:13regardez la situation
00:34:13depuis le 24 février 2022.
00:34:16Alors que la France,
00:34:17pourtant,
00:34:17a porté la voix
00:34:18de la diplomatie
00:34:18courageusement
00:34:19à Moscou et à Kiev,
00:34:20c'est la Russie
00:34:21qui a choisi
00:34:21de tourner le dos
00:34:22à la diplomatie
00:34:23et qui a choisi
00:34:24l'agression
00:34:25contre l'Ukraine
00:34:25et les Ukrainiens
00:34:26qui défendent courageusement
00:34:28leur liberté,
00:34:29leur souveraineté
00:34:29et notre sécurité.
00:34:30Il y a à peine
00:34:32deux, trois semaines,
00:34:33c'est le président Zelensky
00:34:33qui accepte le principe
00:34:35d'une trêve
00:34:36de 30 jours
00:34:37à laquelle
00:34:38le président russe
00:34:39n'a non seulement
00:34:40toujours pas répondu,
00:34:40mais il continue
00:34:41d'escalader
00:34:42sur le terrain
00:34:43avec des frappes régulaires
00:34:45contre les villes ukrainiennes
00:34:46et en continuant
00:34:47à maintenir
00:34:48des objectifs maximalistes,
00:34:50la neutralisation
00:34:50de l'Ukraine,
00:34:51la démilitarisation,
00:34:52le renversement
00:34:53du président Zelensky,
00:34:53c'est l'effacement
00:34:54de l'Ukraine
00:34:55en tant que nation indépendante
00:34:56que vise la Russie
00:34:58c'est nous
00:34:58qui sommes ciblés
00:35:00par l'escalade
00:35:01et les menaces permanentes
00:35:02de la Russie
00:35:03avec ses sabotages,
00:35:04ses attaques cyber,
00:35:05ses ingérences,
00:35:06ses menaces
00:35:07contre la souveraineté
00:35:09et les frontières
00:35:10des Etats européens
00:35:11souverains
00:35:11depuis la fin
00:35:12de la guerre froide.
00:35:13Alors,
00:35:14ne confondons pas
00:35:14les responsabilités,
00:35:16ne nous auto-flagellons pas
00:35:17sur notre rôle
00:35:18et oui,
00:35:20l'Europe sera toujours
00:35:21du côté de la paix,
00:35:22de la liberté,
00:35:23mais pour défendre la paix,
00:35:24il faut être capable
00:35:25de défendre nos intérêts
00:35:27et il faut être capable
00:35:28de dissuader l'agresseur.
00:35:29Voilà pour ces extraits
00:35:30de la séance
00:35:30qui se tenait mardi soir
00:35:31au Sénat.
00:35:32Pour en parler,
00:35:32j'accueille ici Karine Daniel,
00:35:34bonjour.
00:35:34Bonjour.
00:35:34Vous êtes sénatrice socialiste
00:35:36de Loire-Atlantique,
00:35:37membre de la Commission
00:35:38des Affaires européennes.
00:35:39Un débat qui se tenait
00:35:40donc mardi soir
00:35:40sur la stratégie
00:35:41du réarmement
00:35:42de l'Union européenne.
00:35:43Les défis sont immenses
00:35:44pour produire des volumes
00:35:45importants à moindre coût
00:35:46tout en sécurisant
00:35:47et diversifiant
00:35:48les filières d'approvisionnement.
00:35:49C'est ce qu'a dit
00:35:50par exemple
00:35:50le sénateur LR
00:35:51Pascal Alizard.
00:35:53Que dire de la réaction
00:35:53de l'Europe
00:35:54qui a multiplié
00:35:55les sommets
00:35:56en un mois et demi.
00:35:58Sommes-nous réactifs ?
00:36:00Alors c'est d'abord
00:36:01assez positif
00:36:02que cette question
00:36:03vienne enfin au débat.
00:36:05Ça fait quand même
00:36:06plus de trois ans
00:36:07que l'Ukraine subit
00:36:09l'assaut russe
00:36:10et qu'on s'est sans doute
00:36:12trop habitués
00:36:13à penser
00:36:14que l'Union européenne
00:36:16c'était un espace de paix,
00:36:18c'était construit
00:36:18comme cela.
00:36:19Mais on avait sans doute
00:36:21un peu délaissé
00:36:22ces enjeux de défense.
00:36:24Aujourd'hui c'est très bien
00:36:25que politiquement
00:36:26on se ressaisisse
00:36:27de ces enjeux,
00:36:28que les Etats
00:36:29renforcent
00:36:30leur investissement
00:36:31dans la défense.
00:36:33Maintenant
00:36:33il y a un vrai enjeu
00:36:34pour l'Union européenne,
00:36:36c'est l'investissement
00:36:37collectif
00:36:38et la coordination.
00:36:39Et ça
00:36:40c'est la feuille de route
00:36:40qui est devant nous.
00:36:41Les deux tiers
00:36:42de l'armement acheté
00:36:43en Europe
00:36:43se font auprès des Etats-Unis.
00:36:45Les Etats-Unis
00:36:45qui peuvent ensuite
00:36:46utiliser une forme
00:36:47de droit de veto
00:36:47par exemple
00:36:48sur l'utilisation
00:36:49des F-35
00:36:49ou de certains missiles.
00:36:51C'est ça aussi
00:36:51qui est problématique,
00:36:52c'est cette dépendance
00:36:53à la décision politique américaine.
00:36:55C'est la complexité
00:36:56de ce sujet
00:36:57qui emporte
00:36:59des enjeux géopolitiques
00:37:01et aussi
00:37:01des enjeux technologiques.
00:37:03Et dire
00:37:03qu'on va sortir
00:37:04en un claquement de droit
00:37:06du parapluie de l'OTAN
00:37:08et de la coupe américaine,
00:37:10c'est mentir.
00:37:11Parce que
00:37:11les investissements
00:37:13prennent du temps,
00:37:14l'imbrication technologique
00:37:16des matériels
00:37:17est complexe
00:37:18et
00:37:19la sortie
00:37:21ou le meilleur
00:37:22équilibre
00:37:23entre
00:37:23la protection
00:37:25de l'OTAN
00:37:25et le renforcement
00:37:26de l'Union européenne
00:37:27qui peuvent aller de pair
00:37:29se fera
00:37:30forcément
00:37:31dans la durée
00:37:32et nécessite donc
00:37:33de prendre
00:37:34des décisions
00:37:34structurelles
00:37:35pour l'Union européenne.
00:37:36Donc
00:37:37au-delà
00:37:37des sommets
00:37:38qui s'enchaînent,
00:37:39il faut prendre
00:37:40des décisions
00:37:41qui se traduisent
00:37:42et qui se traduisent
00:37:43dans le temps.
00:37:44On a entendu
00:37:44les communistes
00:37:45dire mardi en séance
00:37:46les États-Unis
00:37:47de Trump
00:37:47et Vence
00:37:48le vice-président
00:37:50américain
00:37:51ne sont plus
00:37:51nos alliés.
00:37:52Est-ce que
00:37:52vous partagez
00:37:53cette opinion
00:37:53des communistes ?
00:37:55Les États-Unis
00:37:56sont nos alliés
00:37:57historiques.
00:37:59Il faut savoir
00:37:59distinguer
00:38:00la soudaineté
00:38:03des propos
00:38:04des uns
00:38:04et des autres
00:38:05et le sens
00:38:06et vraiment
00:38:07le sens
00:38:07de l'histoire.
00:38:09Donc
00:38:09il faut reconnaître
00:38:10ce que sont
00:38:11des démocraties,
00:38:12il faut reconnaître
00:38:13ce que sont
00:38:13des régimes autoritaires
00:38:15et il faut
00:38:16évidemment
00:38:16continuer
00:38:17d'avoir
00:38:17un dialogue
00:38:18construit
00:38:19avec
00:38:20notamment
00:38:20les États-Unis
00:38:21et les grands
00:38:22partenaires démocratiques
00:38:23qui sont intéressés
00:38:25à la stabilité
00:38:26du monde.
00:38:27On voit que
00:38:27Donald Trump
00:38:28est donc tout aussi
00:38:28imprévisible
00:38:29sur la scène internationale
00:38:30que sur celle
00:38:31du commerce mondial.
00:38:32Vous êtes économiste
00:38:33de profession.
00:38:34Y a-t-il une logique
00:38:35dans ce qui s'est passé
00:38:36ces dernières heures
00:38:37sur les droits de douane ?
00:38:38Comment comprendre
00:38:39le revirement
00:38:39à 180 degrés
00:38:41de l'administration Trump ?
00:38:43Alors d'abord
00:38:44je crois qu'il y a
00:38:44des ressorts
00:38:45un peu psychologiques
00:38:46dans cette méthode
00:38:47de souffler
00:38:48le chaud et le froid
00:38:50sur l'économie mondiale
00:38:51qu'a choisi
00:38:52Donald Trump.
00:38:54Ce qui...
00:38:55Donc pas des raisonnements
00:38:56économiques
00:38:56si on vous suit.
00:38:57Alors
00:38:57le raisonnement économique
00:38:59d'une augmentation
00:39:00très brutale
00:39:01de droits de douane
00:39:02c'est d'abord
00:39:03affaiblir
00:39:04l'économie mondiale
00:39:05c'est affaiblir
00:39:06le pouvoir d'achat
00:39:08des citoyens
00:39:09de tous les pays
00:39:10et notamment
00:39:11des citoyens américains
00:39:12et donc
00:39:13cette rationalité
00:39:15elle n'est pas
00:39:16a priori
00:39:18de premier degré.
00:39:19Ensuite
00:39:19ce qu'il faut
00:39:21comprendre
00:39:21c'est que les acteurs
00:39:22économiques
00:39:23ont besoin
00:39:23de stabilité
00:39:24et de prévisibilité.
00:39:26Donc au-delà
00:39:26du choix
00:39:27du seuil
00:39:28et du taux
00:39:29de droits de douane
00:39:30ce qui est important
00:39:31c'est d'avoir
00:39:31de la stabilité
00:39:32pour faire des choix.
00:39:33Et pas de changer
00:39:34de décision
00:39:34toutes les 24 heures.
00:39:34Voilà
00:39:35soit des choix
00:39:35d'exportation
00:39:37ou des choix
00:39:38d'investissement
00:39:39direct à l'étranger
00:39:39et c'est là
00:39:40tout l'arbitrage
00:39:41qui devra se faire
00:39:41dans une économie mondiale
00:39:43où forcément
00:39:44il y aura un renforcement
00:39:45du commerce
00:39:46intra-zone
00:39:47du commerce
00:39:48intra-européen
00:39:49et la force
00:39:50de l'Europe
00:39:50dans ce contexte
00:39:51c'est d'abord
00:39:52d'avoir
00:39:52un grand espace
00:39:54un grand marché
00:39:55européen
00:39:55où il n'existe pas
00:39:57de droits de douane
00:39:57entre ces pays.
00:39:59Une dernière question
00:40:00sur ce thème
00:40:01quelles sont les conséquences
00:40:02pour le consommateur français
00:40:03on a vu que par exemple
00:40:04le gouvernement français
00:40:05avait déjà revu
00:40:06à la baisse
00:40:07ses prévisions de croissance
00:40:08pour cette année
00:40:09à 0,7%
00:40:10est-ce qu'il peut y avoir
00:40:11maintenant des conséquences
00:40:12brutales sur le budget
00:40:13et donc sur les français ?
00:40:15Bien sûr qu'il y aura
00:40:16des conséquences
00:40:17sur l'inflation
00:40:19notamment
00:40:19puisqu'on a des économies
00:40:21qui sont fortement
00:40:23internationalisées
00:40:24donc même pour des produits
00:40:25qui sont fabriqués
00:40:26ou qui sont assemblés
00:40:27en France
00:40:28des composants
00:40:29viennent de l'étranger
00:40:30donc des droits de douane
00:40:31s'appliquent
00:40:32et donc auront
00:40:34un effet
00:40:34d'inflation
00:40:35l'effet de long terme
00:40:37si on veut
00:40:38si ça se poursuit
00:40:40cette augmentation
00:40:40de droits de douane
00:40:41ce sera un recentrage
00:40:42des marchés
00:40:43intra-zone
00:40:44comme je l'ai dit
00:40:45et puis l'Europe
00:40:46a aussi
00:40:47des cartes
00:40:49à jouer
00:40:49sur ce volet
00:40:50du commerce international
00:40:51on parle beaucoup
00:40:52en ce moment
00:40:52des droits de douane
00:40:54et des mesures tarifaires
00:40:55il existe aussi
00:40:56des mesures non tarifaires
00:40:57à travers les normes
00:40:58et l'Europe
00:40:59a des cartes à jouer
00:41:00sur ce volet
00:41:01des mesures non tarifaires
00:41:02Il nous reste quelques secondes
00:41:03j'aimerais qu'on évoque
00:41:04un dernier sujet
00:41:05si vous le voulez bien
00:41:05vous receviez ce matin
00:41:06un des principaux opposants
00:41:08russes
00:41:09à Vladimir Poutine
00:41:10une audition frappante
00:41:12une audition marquante
00:41:13ce qu'on a diffusé
00:41:14en direct sur Public Sénat
00:41:15qu'est-ce que vous en retenez
00:41:16vous à titre personnel ?
00:41:17D'abord c'était un moment
00:41:19effectivement très émouvant
00:41:21et c'était aussi l'occasion
00:41:22de marquer notre soutien
00:41:24et je le réitère
00:41:25à toutes celles et ceux
00:41:26qui se battent en Russie
00:41:28et qui se battent
00:41:29en dehors de la Russie
00:41:30pour lutter
00:41:31et pour faire tomber
00:41:32ce régime de Poutine
00:41:33qui est une dictature
00:41:34aujourd'hui
00:41:35ce débat
00:41:36il nous permet aussi
00:41:37d'accompagner
00:41:38et d'identifier
00:41:38quels sont les leviers
00:41:39les plus efficaces
00:41:41pour aider ses opposants
00:41:42à progresser
00:41:44et cette audition
00:41:46elle était évidemment
00:41:47très émouvante
00:41:48mais elle était aussi
00:41:49porteuse d'espoir
00:41:49parce que l'histoire
00:41:51en Russie
00:41:52et notre interlocuteur
00:41:54est un historien
00:41:55donc il place aussi
00:41:55son analyse dans le temps long
00:41:57montre que les révolutions
00:41:59se sont faites
00:42:00des fois de manière
00:42:01souvent
00:42:02de manière très rapide
00:42:03et soudaine
00:42:04et donc c'est aussi
00:42:05un espoir
00:42:06pour toutes celles et ceux
00:42:07qui sont solidaires
00:42:09du peuple russe
00:42:10qui souffrent en ce moment
00:42:12des conditions économiques
00:42:13et sociales
00:42:14qu'ils subissent
00:42:14dans leur pays
00:42:15et bien merci
00:42:16merci pour toutes
00:42:17ces explications
00:42:18toutes ces réactions
00:42:19au micro de public
00:42:20Sénat
00:42:20Karine Daniel
00:42:20merci à vous
00:42:20allez on en vient
00:42:27au troisième thème
00:42:28dans cette émission
00:42:29et ce matin
00:42:30un opposant
00:42:31au président russe
00:42:32Vladimir Poutine
00:42:32qui était reçu
00:42:33ici au Sénat
00:42:35il s'agit de
00:42:35Vladimir Karamurza
00:42:37il a dit
00:42:37la répression en Russie
00:42:39a atteint des niveaux
00:42:39sans précédent
00:42:40depuis l'époque soviétique
00:42:42écoutez les moments
00:42:43forts de son audition
00:42:44ce printemps
00:42:45marque les 25 ans
00:42:47en quart de siècle
00:42:48depuis que Vladimir Poutine
00:42:49est devenu
00:42:50président de la Russie
00:42:51parmi ses premiers
00:42:53actes en fonction
00:42:54il y a eu le retour
00:42:55de l'hymne national
00:42:56soviétique
00:42:57de l'époque de Staline
00:42:58en Russie
00:42:59les symboles
00:43:00ont une grande importance
00:43:01et Poutine
00:43:02n'aurait pas pu choisir
00:43:03un symbole plus puissant
00:43:05pour signaler
00:43:06ses intentions
00:43:07ces années au pouvoir
00:43:09ont été marquées
00:43:10par une destruction
00:43:11totale
00:43:12de la démocratie
00:43:13naissante en Russie
00:43:14et par la construction
00:43:15d'un état autoritaire
00:43:16répressif
00:43:18et bellique
00:43:18presque tous les médias
00:43:21indépendants
00:43:22en Russie
00:43:22ont été réduits
00:43:23au silence
00:43:23et ceux qui restent
00:43:25subissent une pression
00:43:26inouïe
00:43:27aujourd'hui
00:43:28les chaînes de télévision
00:43:29les stations de radio
00:43:31et les journaux
00:43:32dans notre pays
00:43:33servent de porte-voix
00:43:34pour la propagande
00:43:35gouvernementale
00:43:36haineuse
00:43:37et agressive
00:43:39les élections
00:43:41sont devenues
00:43:41des rituels
00:43:42dénués de sens
00:43:43sans véritable compétition
00:43:45et avec des résultats
00:43:47connus à l'avance
00:43:48grâce à des manœuvres
00:43:50ceux-deux légales
00:43:51Vladimir Poutine
00:43:52a réussi à contourner
00:43:53les limites constitutionnelles
00:43:56de mandats présidentiels
00:43:57pour rester au pouvoir
00:43:59en définiment
00:44:00l'année dernière
00:44:02l'assemblée parlementaire
00:44:03du conseil de l'Europe
00:44:04et le parlement européen
00:44:05ont adopté des résolutions
00:44:07reconnaissant Poutine
00:44:08pour ce qu'il est
00:44:09à un usurpateur
00:44:10illégitime
00:44:12le parlement en Russie
00:44:14est devenu
00:44:15un tampon
00:44:16en caoutchouc
00:44:16dépourvu de pluralisme
00:44:18et d'opposition
00:44:19les manifestations pacifiques
00:44:21de l'opposition
00:44:22sont brutalement
00:44:23réprimées
00:44:24le système judiciaire
00:44:26agit
00:44:27comme un outil
00:44:28et obéissant
00:44:28d'un état répressif
00:44:30et la répression
00:44:31en Russie
00:44:32attend des niveaux
00:44:33sans précédent
00:44:34depuis l'époque
00:44:35soviétique
00:44:36à nouveau
00:44:37dans notre pays
00:44:39s'opposer au gouvernement
00:44:40est considéré
00:44:41comme un délit
00:44:42criminel
00:44:43selon des chiffres
00:44:45publiquement disponibles
00:44:46et manifestement
00:44:47incomplets
00:44:48fournis par des organisations
00:44:50de défense
00:44:50des droits humains
00:44:51la Russie
00:44:52aujourd'hui détient
00:44:531571
00:44:55prisonniers
00:44:57politiques
00:44:57c'est plus
00:44:59que l'ensemble
00:45:00de l'Union soviétique
00:45:01c'est à dire
00:45:0115 pays différents
00:45:02au milieu
00:45:03des années
00:45:041980
00:45:05et ce nombre
00:45:07ne cesse pas
00:45:07de croître
00:45:08cette semaine
00:45:09seulement
00:45:10160 personnes
00:45:12vont apparaître
00:45:13devant le tribunal
00:45:14suite à des
00:45:16accusations
00:45:16à motivation
00:45:17politique
00:45:19mais l'emprisonnement
00:45:21n'est pas le pire
00:45:21qui attend
00:45:22ce qui défie
00:45:23le régime
00:45:24de Poutine
00:45:24il y a 10 ans
00:45:26en février 2015
00:45:27Boris Nemtsov
00:45:28l'ancien vice-premier
00:45:30ministre
00:45:30et le leader
00:45:31le plus en vue
00:45:31de l'opposition
00:45:32démocratique
00:45:33en Russie
00:45:33a été abattu
00:45:35sous les murs
00:45:36du Kremlin
00:45:36l'année dernière
00:45:38un autre opposant
00:45:39de Poutine
00:45:40Alexei Navalny
00:45:41a été tué
00:45:42en prison
00:45:42dans l'hiver
00:45:44glacé
00:45:44du cercle
00:45:45polaire
00:45:45je n'ai aucun doute
00:45:47que dans les deux
00:45:48cas
00:45:48les ordres
00:45:49sont venus
00:45:50directement
00:45:51de Vladimir
00:45:52Poutine
00:45:53en Russie
00:45:55la répression
00:45:56antérieure
00:45:57et l'agression
00:45:58extérieure
00:45:59vont toujours
00:45:59de pair
00:46:00un gouvernement
00:46:02qui ne respecte
00:46:02pas les droits
00:46:03et libertés
00:46:03de son propre
00:46:04peuple
00:46:04ne respectera
00:46:06pas le droit
00:46:06international
00:46:07ni les frontières
00:46:09de ses voisins
00:46:10les années
00:46:11de Poutine
00:46:12au Kremlin
00:46:12ont été
00:46:13des années
00:46:13de guerre
00:46:14sanglante
00:46:14barbare
00:46:16et interminable
00:46:17en Tchétchénie
00:46:19en Géorgie
00:46:21en Syrie
00:46:22et bien sûr
00:46:23en Ukraine
00:46:24depuis trois ans
00:46:26le régime
00:46:27de Poutine
00:46:27même le plus
00:46:28grand conflit
00:46:29militaire
00:46:29sur le sol
00:46:30européen
00:46:30depuis la seconde
00:46:31guerre mondiale
00:46:32une attaque
00:46:33brutale
00:46:34et non provoquée
00:46:34contre une nation
00:46:36souveraine
00:46:36et pacifique
00:46:37bombardant
00:46:38des hôpitaux
00:46:39et des écoles
00:46:40tuant des civils
00:46:42des familles
00:46:43des enfants
00:46:44effaçant
00:46:45des villes
00:46:45entières
00:46:46de la face
00:46:47de la terre
00:46:48ces derniers mois
00:46:50nous entendons
00:46:51des voix
00:46:51de plus en plus
00:46:52fortes
00:46:52en Occident
00:46:53qui veulent
00:46:54normaliser
00:46:55les relations
00:46:56avec Poutine
00:46:57qui veulent
00:46:58revenir
00:46:58en business
00:46:59as usual
00:47:00avec Poutine
00:47:01qui veulent
00:47:02à nouveau
00:47:03accorder à Poutine
00:47:04la légitimité
00:47:05internationale
00:47:07qu'il ne mérite pas
00:47:08j'espère
00:47:09que tous ces hommes
00:47:11et femmes
00:47:11politiques
00:47:11occidentaux
00:47:12qui souhaitent
00:47:13serrer la main
00:47:14de Poutine
00:47:14se souviendront
00:47:15que cette main
00:47:16est couverte
00:47:17de sang
00:47:18j'espère aussi
00:47:20que le monde libre
00:47:21comprendra la différence
00:47:22entre le régime
00:47:23de Poutine
00:47:24et la société russe
00:47:26et entendra
00:47:27les voix
00:47:27de ceux
00:47:27qui s'opposent
00:47:29à la brutalité
00:47:29et au carnage
00:47:30de la guerre
00:47:31criminelle
00:47:31de Poutine
00:47:32car la catégorie
00:47:34la plus nombreuse
00:47:35sur la liste
00:47:35des prisonniers
00:47:36politiques russes
00:47:37est celle
00:47:38des personnes
00:47:38qui ont protesté
00:47:39contre la guerre
00:47:39en Ukraine
00:47:40ces protestations
00:47:42ont pris
00:47:43de diverses formes
00:47:44dans le cas
00:47:45d'Alexei Gorinov
00:47:46un conseiller
00:47:47municipal
00:47:47de Moscou
00:47:48il s'agissait
00:47:49de demander
00:47:50une minute
00:47:50de silence
00:47:51lors de sa réunion
00:47:52de conseil
00:47:53pour les enfants
00:47:54ukrainiens
00:47:55tués par les bombes
00:47:55russes
00:47:56le prix
00:47:57était
00:47:587 ans
00:47:58de prison
00:47:59dans le cas
00:48:01de Maria Ponomarenko
00:48:02une journaliste
00:48:03de Sibérie
00:48:03et mère
00:48:04de deux filles
00:48:05il s'agissait
00:48:06de dénoncer
00:48:06le raid aérien russe
00:48:07sur le théâtre
00:48:08de Mariupol
00:48:09qui a tué
00:48:10des centaines
00:48:11de civils
00:48:11le prix
00:48:12était
00:48:136 ans
00:48:14de prison
00:48:14dans le cas
00:48:16de Dmitry Ivanov
00:48:17un mathématicien
00:48:18talenteur
00:48:18arrêté
00:48:19le jour
00:48:20de son examen
00:48:21final
00:48:21à l'université
00:48:22de Moscou
00:48:22avant de pouvoir
00:48:23obtenir son diplôme
00:48:24il s'agissait
00:48:26de publier
00:48:26sur les réseaux sociaux
00:48:27des informations
00:48:28sur les crimes
00:48:30de guerre
00:48:30commis par les forces
00:48:31russes
00:48:32à Boucha
00:48:32et ailleurs
00:48:33en Ukraine
00:48:34le prix
00:48:35était 8 ans
00:48:36et demi
00:48:36de prison
00:48:38et cette liste
00:48:39continue
00:48:40plus de noms
00:48:41qu'il est possible
00:48:42de mentionner ici
00:48:43au fur et à mesure
00:48:45que les négociations
00:48:46seront cessées
00:48:47le feu en Ukraine
00:48:48débute
00:48:48il est impératif
00:48:50que tout accord
00:48:51visant à mettre
00:48:52fin à la guerre
00:48:53en Ukraine
00:48:54prévoit la libération
00:48:55de tous les captifs
00:48:57de cette guerre
00:48:58les prisonniers
00:48:59de guerre
00:49:00des deux côtés
00:49:00comme l'exige
00:49:01la troisième convention
00:49:02de Genève
00:49:03les otages
00:49:04civils
00:49:05ukrainiens
00:49:06des milliers
00:49:06d'entre eux
00:49:07détenus
00:49:08par les autorités
00:49:09russes
00:49:09les enfants
00:49:11ukrainiens
00:49:12dont en parlait
00:49:12le président
00:49:13les enfants ukrainiens
00:49:14déportés
00:49:15et transférés
00:49:15de force
00:49:16en Russie
00:49:17en crime de guerre
00:49:18qui a conduit
00:49:20à l'inculpation
00:49:20de Poutine
00:49:21par la cour
00:49:21pénale
00:49:22internationale
00:49:24et les prisonniers
00:49:25politiques
00:49:26russes
00:49:28mais concitoyens
00:49:29qui ont refusé
00:49:30de rester silencieux
00:49:31face à cette atrocité
00:49:33même au prix
00:49:35de leur propre liberté
00:49:37la propagande
00:49:39de Poutine
00:49:39veut que le monde
00:49:40croit que tous les russes
00:49:42soutiennent son régime
00:49:43que tous les russes
00:49:43soutiennent sa guerre
00:49:44mais les actes
00:49:46parlent plus fort
00:49:47que les mots
00:49:48et l'escalade constante
00:49:50de la répression
00:49:51raconte une histoire
00:49:52différente
00:49:53les centaines
00:49:55de personnes emprisonnées
00:49:56les milliers
00:49:57qui ont fait face
00:49:58à des accusations
00:49:59administratives
00:50:00les dizaines
00:50:01de milliers
00:50:02détenus par la police
00:50:03lors des manifestations
00:50:04anti-guerre
00:50:05depuis février
00:50:062022
00:50:07les centaines
00:50:08de milliers
00:50:09qui ont signé
00:50:10des pétitions
00:50:11pour qu'un candidat
00:50:13anti-guerre
00:50:13figure sur le bulletin
00:50:14du vote présidentiel
00:50:15l'année dernière
00:50:17en 2024
00:50:17ce sont les visages
00:50:20d'une Russie
00:50:21différente
00:50:22la Russie
00:50:24que Poutine
00:50:25ne veut pas
00:50:26que vous voyez
00:50:27pas la Russie
00:50:29des meurtriers
00:50:29et des criminels
00:50:31de guerre du Kremlin
00:50:31mais la Russie
00:50:33des gens décents
00:50:34et généreux
00:50:35qui s'y opposent
00:50:36pas la Russie
00:50:37archaïque
00:50:38répressive
00:50:39et belliqueuse
00:50:40d'aujourd'hui
00:50:40mais une Russie
00:50:42pleine d'espoir
00:50:42pacifique
00:50:44et démocratique
00:50:45de demain
00:50:46une Russie
00:50:47qui réalisera
00:50:48enfin cette promesse
00:50:50d'une Europe
00:50:51entière
00:50:51libre
00:50:53et en paix
00:50:54je crois
00:50:55en cette promesse
00:50:56de tout mon coeur
00:50:58je sais que
00:50:59beaucoup d'entre vous
00:51:00y croient aussi
00:51:00travaillons ensemble
00:51:02pour en faire
00:51:03une réalité
00:51:04vous avez été condamné
00:51:06à 25 ans de prison
00:51:07vous nous avez parlé
00:51:09tout à l'heure
00:51:09des échanges
00:51:10que vous avez pu avoir
00:51:11avec votre avocat
00:51:12qui semblait être
00:51:13des échanges
00:51:14relativement libres
00:51:15puisqu'elle vous a
00:51:16apporté des informations
00:51:17extérieures
00:51:18à ce que vous
00:51:20pouviez vivre
00:51:21en situation
00:51:22d'incarcération
00:51:23votre procès
00:51:25a eu lieu
00:51:26à huis clos
00:51:26pouvez-vous nous dire
00:51:28ici
00:51:28et je vous laisse
00:51:29la liberté
00:51:30de le faire
00:51:30ou de ne pas le faire
00:51:31comment se passe
00:51:32un procès
00:51:33c'est à dire
00:51:33est-ce que vous arrivez
00:51:34vous êtes déjà condamné
00:51:35est-ce qu'il y a
00:51:37vraiment un droit
00:51:37de la défense
00:51:38à s'exprimer
00:51:39et à vous défendre
00:51:40voilà
00:51:41c'est un sujet
00:51:42qui est assez sensible
00:51:43chez nous en ce moment
00:51:44vous le savez
00:51:45la relation
00:51:46justice
00:51:47politique
00:51:48est d'actualité
00:51:51mais je voudrais
00:51:52qu'on fasse
00:51:52un comparatif
00:51:53entre ce qu'on vit
00:51:54chez nous
00:51:54finalement
00:51:55avec une incrimination
00:51:57extrêmement forte
00:51:58de la justice
00:51:59par rapport
00:51:59à la politique
00:52:00et que ce que vous avez
00:52:01pu vivre vous
00:52:02dans un régime autoritaire
00:52:03oui merci beaucoup
00:52:05c'est une question
00:52:05profonde et importante
00:52:06il n'y a pas de justice
00:52:09en Russie
00:52:09ce petit
00:52:10c'est un théâtre
00:52:11et évidemment
00:52:12comme vous l'avez dit
00:52:14j'étais déjà condamné
00:52:15le moment
00:52:15quand j'étais arrêté
00:52:16en fait
00:52:17je savais
00:52:18le résultat
00:52:20vous auriez
00:52:2025 ans de prix
00:52:21en fait
00:52:22je pensais
00:52:23en fait
00:52:23ça c'est assez
00:52:23si on peut dire
00:52:25le mot drôle ici
00:52:25mais c'était assez drôle
00:52:27selon la loi russe
00:52:29mes avocats
00:52:30m'avaient expliqué
00:52:31que le maximum
00:52:32qu'ils pouvaient me donner
00:52:33c'est 24 ans
00:52:34parce que
00:52:35j'ai 3 enfants
00:52:36et la loi russe
00:52:37dit que
00:52:38quand l'accusé
00:52:40a des enfants
00:52:40qui ont moins de 18 ans
00:52:45ça doit réduire
00:52:47la peine
00:52:49mais ils m'ont donné 25
00:52:51donc c'était
00:52:51très démonstratif
00:52:52en fait
00:52:53tout était démonstratif
00:52:54dans mon procès
00:52:55disons judiciaire
00:52:57le juge
00:52:59qui présidait
00:53:00était le même juge
00:53:02qui a
00:53:03condamné en prison
00:53:04Sergei Magnitsky
00:53:05qui était sanctionné
00:53:07par les Etats-Unis
00:53:08grâce aux efforts
00:53:11de Boris Nemtsov
00:53:12et moi j'ai participé
00:53:13dans ça aussi
00:53:14qui a été
00:53:15sanctionné
00:53:16par les Etats-Unis
00:53:16sous la loi Magnitsky
00:53:18c'était complètement
00:53:19un huis clos
00:53:20comme vous avez dit
00:53:21il n'y avait personne
00:53:22qui était permis
00:53:23dans la salle
00:53:23et même si c'était le cas
00:53:26le juge
00:53:27a fait tout
00:53:29son nom est Sergei
00:53:30Podoprigorov
00:53:31maintenant
00:53:31elle est sanctionnée
00:53:32par l'Union Européenne
00:53:33à cause de mon cas
00:53:34après cette décision
00:53:36mais bien sûr
00:53:38le résultat
00:53:39est décidé
00:53:40pas par le juge
00:53:41c'est décidé au Kremlin
00:53:41mais le procès
00:53:43dépend du juge
00:53:44comment ça va
00:53:46et ce juge là
00:53:48particulièrement
00:53:49il a fait tout
00:53:50ce qu'il pouvait
00:53:50pour faire sûr
00:53:52que chaque seconde
00:53:54de ce procès
00:53:55soit à l'enfer
00:53:56personnel pour moi
00:53:57il ne me laissait pas
00:53:59parler
00:54:00même s'il n'y avait
00:54:00personne qui écoutait
00:54:01il n'a pas
00:54:03il n'a pas permis
00:54:05à mes avocats
00:54:06d'ajouter
00:54:06pas une seule page
00:54:08des documents
00:54:08de la défense
00:54:09et ils utilisaient
00:54:12le procureur
00:54:13et le juge
00:54:13ils utilisaient vraiment
00:54:15la lexique
00:54:16de l'époque staline
00:54:17pendant ce procès
00:54:19par exemple
00:54:20le procureur
00:54:20a fini son discours
00:54:22j'étais là-bas
00:54:24dans une cage
00:54:25comme ça se passe
00:54:27dans les tribunes
00:54:29russes
00:54:30et le procureur
00:54:31était là
00:54:31sur sa table
00:54:32le juge devant
00:54:33et à la fin
00:54:35de son discours
00:54:35le procureur
00:54:36m'a montré
00:54:37comme ça
00:54:38il regardait le juge
00:54:39et elle a dit
00:54:39devant vous
00:54:41est un ennemi
00:54:42qui doit être puni
00:54:43ça c'est vraiment
00:54:44le lexique
00:54:44des années 1930
00:54:45de l'époque staline
00:54:46moi quand j'étais
00:54:49arrêté
00:54:50d'abord je pensais
00:54:50que ça sera
00:54:52quelque chose
00:54:52proche
00:54:53à l'expérience
00:54:54des dissidents
00:54:54soviétiques
00:54:55des années 60
00:54:5670
00:54:56mais c'était pas
00:54:57du tout comme ça
00:54:58c'était plutôt
00:54:59c'était plutôt
00:55:00l'époque staline
00:55:02que ça rassemblait
00:55:03aussi avec la peine
00:55:0525 ans
00:55:05la dernière fois
00:55:06que ça se passait
00:55:07avec des prisonniers politiques
00:55:08c'était sous
00:55:09Joseph Staline
00:55:09dans les années 60
00:55:1170
00:55:1280
00:55:12les plus grands
00:55:14termes de prison
00:55:15que les dissidents
00:55:16pouvaient recevoir
00:55:17c'était
00:55:177 ans
00:55:188 ans
00:55:1810 ans
00:55:19c'est énorme
00:55:19pour rien
00:55:20il n'y a pas de crime
00:55:21mais 25
00:55:22c'est vraiment
00:55:23à l'époque de staline
00:55:24et tous mes
00:55:25disons crimes
00:55:27étaient les discours
00:55:28publics
00:55:29que je donnais
00:55:29donc il y avait
00:55:305 discours
00:55:31qu'ils m'ont
00:55:32qualifié
00:55:33comme délit criminel
00:55:352 discours
00:55:36publics
00:55:36contre la guerre
00:55:37en Ukraine
00:55:372 discours
00:55:39publics
00:55:40contre
00:55:40les repressions
00:55:42politiques
00:55:42et les assassinats
00:55:43politiques en Russie
00:55:44et un discours
00:55:46contre
00:55:47l'illégitimité
00:55:48du fait
00:55:51que Poutine
00:55:51a violé
00:55:53les termes
00:55:54présidentiels
00:55:54et resté au pouvoir
00:55:55donc 5 discours
00:55:56j'ai reçu
00:55:5725 ans
00:55:58et le jour
00:55:59de la décision
00:56:00quand la police
00:56:03m'a envoyé
00:56:04en bas
00:56:05après
00:56:05le procès
00:56:07a terminé
00:56:09le chef
00:56:11de l'équipe
00:56:11policière
00:56:11m'a regardé
00:56:12et il a dit
00:56:12tu viens de recevoir
00:56:1425 ans
00:56:15pour 5 discours
00:56:16publics
00:56:16j'ai dit oui
00:56:17et il m'a regardé
00:56:19et il m'a dit
00:56:20j'espère qu'ils étaient bons
00:56:21ces discours
00:56:21normalement
00:56:23peut-être oui
00:56:24si c'est ça le prix
00:56:25mais
00:56:26toutes les pratiques
00:56:29sont les mêmes
00:56:31que sur le régime
00:56:32communiste
00:56:33moi j'ai lu
00:56:35beaucoup
00:56:35des mémoires
00:56:37des livres
00:56:37par des prisonniers
00:56:38politiques
00:56:39soviétiques
00:56:40je les connaissais
00:56:40moi-même
00:56:41personnelles
00:56:41beaucoup d'eux
00:56:43Vladimir Bokovsky
00:56:44Nathan Cheransky
00:56:45Nathalie Gorbanievsky
00:56:46qui vivait ici
00:56:47à Paris
00:56:47et d'autres
00:56:48et ils utilisent
00:56:51toutes les mêmes
00:56:51tactiques
00:56:52maintenant
00:56:53qu'à l'époque
00:56:54par exemple
00:56:55ils ne m'ont pas
00:56:56quand j'étais en Sibérie
00:56:57en prison
00:56:58ils ne me permettaient
00:57:00pas d'appeler
00:57:01ma femme
00:57:02et mes enfants
00:57:03je ne pouvais pas
00:57:03parce que
00:57:04c'est une tactique
00:57:05communiste
00:57:06soviétique
00:57:06quand ils veulent punir
00:57:08non seulement
00:57:09l'opposant politique
00:57:10mais sa famille aussi
00:57:11ça se passe
00:57:12très souvent
00:57:13maintenant
00:57:13aussi
00:57:13et donc
00:57:15c'est ça la réalité
00:57:16c'est ça la réalité
00:57:17de la réussite
00:57:17sous le régime
00:57:19de Poutine
00:57:20et c'est très important
00:57:22qu'on parle de ça
00:57:24dans le monde libre
00:57:25et qu'on ne laisse pas
00:57:26les dirigeants occidentaux
00:57:29qui veulent retourner
00:57:30à business as usual
00:57:31avec monsieur Poutine
00:57:32de le faire
00:57:33parce que
00:57:33comme j'avais dit
00:57:35dans l'introduction
00:57:36cette main
00:57:37que certains dirigeants occidentaux
00:57:40veulent encore une fois serrer
00:57:41c'est une main couverte de sang
00:57:42vous vivez encore sous pression
00:57:45actuellement ou pas ?
00:57:47j'essaie de ne pas penser
00:57:48parce que
00:57:49c'est une route
00:57:50vers la paranoïa
00:57:51et c'est pas que je veux
00:57:51c'est pas que je veux faire
00:57:52donc j'essaie de ne pas penser
00:57:54quand j'étais en prison
00:57:55ils pouvaient me tuer
00:57:56chaque jour
00:57:57chaque minute
00:57:57donc évidemment
00:57:58que je suis en beaucoup plus
00:58:00de sécurité ici
00:58:01mais on sait
00:58:02on sait très bien aussi
00:58:03qu'il y avait des attaques
00:58:04contre les opposants du Kremlin
00:58:05qui ont été commis
00:58:07en dehors de la Russie
00:58:08mais j'essaie juste
00:58:11de n'en penser pas
00:58:12parce que je sais
00:58:13ce que je fais
00:58:14c'est correct
00:58:15je sais que
00:58:17nous sommes
00:58:18sur la bonne côté
00:58:19de l'histoire
00:58:19et je suis absolument
00:58:21convaincu
00:58:22qu'on va gagner
00:58:23à la fin
00:58:23il est important
00:58:25de continuer
00:58:26notre travail
00:58:27et je vais le continuer
00:58:27dans tout cas
00:58:28merci
00:58:29c'était important
00:58:30je pense d'avoir
00:58:31un comparatif
00:58:31entre la façon
00:58:33dont la justice
00:58:33est produite
00:58:35en Russie
00:58:37alors j'allais dire
00:58:38c'est toujours chez vous
00:58:38mais je pense que
00:58:39c'est encore chez vous
00:58:40c'est toujours chez moi
00:58:41c'est toujours chez vous
00:58:43et voilà
00:58:43voilà pour ces extraits
00:58:46de l'audition
00:58:46qui se tenait ce matin
00:58:47au Sénat
00:58:48pour en parler
00:58:48j'accueille ici
00:58:49Jean-François Rapin
00:58:50bonjour
00:58:50vous êtes le président LR
00:58:52de la commission
00:58:52des affaires européennes
00:58:53du Sénat
00:58:54et donc vous receviez
00:58:54ce matin Vladimir Karamurza
00:58:56on rappelle qu'il a été
00:58:57libéré un août dernier
00:58:58alors qu'il purgeait
00:58:58une peine de prison
00:59:00de 25 ans
00:59:00pour avoir critiqué
00:59:01l'invasion de l'Ukraine
00:59:02par la Russie
00:59:03pourquoi avoir pris
00:59:04d'abord
00:59:05pourquoi avoir pris
00:59:05cette initiative
00:59:06de l'inviter au Sénat
00:59:07alors c'est une idée
00:59:08de nos membres
00:59:10de l'Assemblée parlementaire
00:59:12au Conseil de l'Europe
00:59:13et notamment
00:59:14Claude Kerm
00:59:14qui a des relations
00:59:15à l'Assemblée parlementaire
00:59:17avec Vladimir Karamurza
00:59:19et qui m'avait proposé
00:59:20il y a quelques semaines
00:59:21de dire
00:59:22ce serait intéressant
00:59:22si on pouvait
00:59:23l'auditionner au Sénat
00:59:24et je trouvais
00:59:25dans le contexte actuel
00:59:26que ça avait
00:59:27une vraie valeur ajoutée
00:59:28ce matin
00:59:29il a vraiment égrené
00:59:29toutes les dérives
00:59:31du régime russe
00:59:32Parlement devenu
00:59:33je cite
00:59:33un tampon en caoutchouc
00:59:35tous les médias indépendants
00:59:36en Russie
00:59:36ont été réduits
00:59:37au silence
00:59:38c'est un tableau
00:59:39très noir
00:59:39qu'a dépeint ce matin
00:59:41Vladimir Karamurza
00:59:42on peut le dire
00:59:42de la société russe
00:59:43en général
00:59:44il nous explique
00:59:45globalement
00:59:46ce que c'est
00:59:46une dictature
00:59:47avec tous les mots
00:59:50et tous les éléments
00:59:51symboliques
00:59:52de ce que ça peut représenter
00:59:53jusqu'à l'hymne
00:59:55dont il a dit
00:59:56que c'était l'hymne soviétique
00:59:58qui était réhabilité
00:59:59aujourd'hui
00:59:59en Russie
01:00:01et donc
01:00:02je pense que
01:00:03ce qu'il nous a dit
01:00:03ce matin
01:00:04est très intéressant
01:00:05pour percevoir
01:00:06les signaux
01:00:07de ce que peut
01:00:08représenter aujourd'hui
01:00:09la Russie
01:00:10en termes de gouvernance
01:00:11A titre personnel
01:00:12quel est le moment
01:00:12le plus fort
01:00:12de cette audition
01:00:13de ce matin
01:00:14qu'est-ce que vous retenez
01:00:14en sortant de cette audition
01:00:17je pense que ce sont
01:00:18les derniers instants
01:00:19de l'audition
01:00:20quand je lui ai posé
01:00:20la question
01:00:21sur les conditions
01:00:23de son procès
01:00:24et le fait
01:00:25qu'on ait un rapport
01:00:25aujourd'hui
01:00:26d'ailleurs contesté
01:00:28en France
01:00:28sur la relation
01:00:30justice
01:00:30justice politique
01:00:32et donc
01:00:33je voulais vraiment
01:00:34qu'il s'exprime là-dessus
01:00:35et on voit quand même
01:00:36la grande différence
01:00:37qui peut exister
01:00:38entre la France
01:00:39et la Russie
01:00:40entre un état de droit
01:00:41et une dictature
01:00:41la Russie aujourd'hui
01:00:42détient
01:00:431571 prisonniers politiques
01:00:46c'est plus
01:00:47que l'ensemble
01:00:47de l'Union soviétique
01:00:48au milieu des années 80
01:00:49a dit ce matin
01:00:50cet opposant
01:00:51à Vladimir Poutine
01:00:52que peuvent faire
01:00:53la France
01:00:53et l'Union européenne
01:00:54pour ses opposants
01:00:56peut-elle faire quelque chose
01:00:57d'abord en direct
01:00:59non
01:00:59parce que finalement
01:00:59le gouvernement russe
01:01:01a sa propre gestion
01:01:03et sa propre gouvernance
01:01:05donc c'est très difficile
01:01:06de pouvoir agir dessus
01:01:07lui il a bénéficié
01:01:10Vladimir Karamurza
01:01:11alors qu'il était condamné
01:01:12à 25 ans de prison
01:01:13il a bénéficié
01:01:15d'un échange
01:01:16notamment
01:01:16orchestré par l'Allemagne
01:01:18à l'époque
01:01:18ce qui a permis
01:01:19de libérer
01:01:2016 prisonniers politiques
01:01:22mais comme vous l'avez dit
01:01:23il y a encore
01:01:24un nombre considérable
01:01:25et quand on voit
01:01:26les peines
01:01:26parce qu'il a pris
01:01:27des exemples
01:01:28ce matin
01:01:28pendant l'audition
01:01:29lui a été condamné
01:01:31pour 5 discours
01:01:3225 ans de prison
01:01:33pour 5 discours
01:01:34il a notamment
01:01:36pris l'exemple
01:01:36de quelqu'un
01:01:38qui a répondu
01:01:38à un sondage
01:01:39qui a été retrouvé
01:01:40et qui a pris
01:01:415 ans de prison
01:01:42donc je pense
01:01:43que ces exemples
01:01:44concrets
01:01:45avec les noms
01:01:46des personnes
01:01:46c'est quand même
01:01:47quelque chose
01:01:48d'important
01:01:48c'est un message fort
01:01:50alors que peut faire
01:01:51l'Union Européenne
01:01:52et la France
01:01:52à part
01:01:53déjà lui donner la parole
01:01:59pour qu'il nous explique
01:02:00et ensuite pouvoir lutter
01:02:01par la parole
01:02:03et par des déclarations
01:02:04gouvernementales fortes
01:02:05ça me semble
01:02:06déjà un premier pas
01:02:07à propos de la guerre
01:02:08en Ukraine
01:02:09et c'est la dernière citation
01:02:10que je voulais vous lire
01:02:10il a dit
01:02:11il n'y aura jamais de paix
01:02:12tant que Vladimir Poutine
01:02:14restera au pouvoir
01:02:15en Russie
01:02:15est-ce que vous partagez
01:02:16son pessimisme ?
01:02:18il est très pessimiste
01:02:19sur le sujet
01:02:19d'ailleurs
01:02:20nos sénateurs
01:02:21qui ont posé les questions
01:02:22les ont posés
01:02:22un peu dans le même
01:02:24état d'esprit
01:02:24en disant finalement
01:02:25il ne semble pas
01:02:27y avoir d'ouverture
01:02:28de cesser le feu
01:02:29d'un côté
01:02:29comme de l'autre
01:02:30et il l'a bien dit
01:02:32il a dit
01:02:32même si en Ukraine
01:02:34aujourd'hui
01:02:35la situation
01:02:36est très compliquée
01:02:37les gens en ont marre
01:02:38de la guerre
01:02:38et on peut le comprendre
01:02:39c'est terrible
01:02:40l'Ukraine ne peut pas
01:02:42comme ça
01:02:43faire un cesser le feu
01:02:44ce qui serait
01:02:45pour Poutine
01:02:46une victoire considérable
01:02:48s'il n'y avait pas
01:02:49de conditions
01:02:49posées à ce cesser le feu
01:02:50Monsieur Rappin
01:02:51il nous reste
01:02:51une minute d'interview
01:02:53parlons de cette instabilité
01:02:54internationale
01:02:55et de ce président américain
01:02:56Donald Trump
01:02:57qui a fait un virage
01:02:57à 180 degrés hier
01:02:59sur les droits de douane
01:03:00alors était-ce une stratégie
01:03:01dès le départ
01:03:02pour négocier
01:03:03ou est-ce que
01:03:04les marchés
01:03:05ont fait plier
01:03:06le président américain
01:03:07je pense que les marchés
01:03:07ont fait plier
01:03:08le président américain
01:03:09c'est trop facile
01:03:09aujourd'hui de dire
01:03:10ma stratégie était
01:03:11de vous taper dessus
01:03:13et de revenir en arrière
01:03:15d'ailleurs il ne l'a pas fait
01:03:16pour les chinois
01:03:16il continue à avoir
01:03:18un bras de fer
01:03:19il l'a fait pour 90 jours
01:03:21pour nous
01:03:21très bien
01:03:22ça nous laisse encore
01:03:23le temps de réfléchir
01:03:24en tout cas la stratégie
01:03:25de l'Union Européenne
01:03:25qui a été aussi portée
01:03:27par la France
01:03:28est très intéressante
01:03:29parce que finalement
01:03:30c'était
01:03:30on ne s'énerve pas
01:03:32on ne tape pas dedans
01:03:33on ne met pas
01:03:34nous non plus
01:03:35en rétorsion
01:03:36des droits de douane
01:03:37considérables
01:03:38qui finalement
01:03:39pénaliserait
01:03:40nos entreprises
01:03:41mais aussi
01:03:41nos consommateurs
01:03:42voilà
01:03:43donnons-nous encore
01:03:4490 jours
01:03:45préparons-nous
01:03:46à tous les scénarios
01:03:47c'est ce qu'on va essayer
01:03:48de faire ici au Sénat
01:03:49d'ailleurs
01:03:49avec une mission
01:03:51d'information
01:03:51que vous lancez
01:03:52avec la commission
01:03:52d'affaires éco
01:03:53une dernière question
01:03:54quelles peuvent être
01:03:55les conséquences concrètes
01:03:56sur le budget français
01:03:58on a vu que le gouvernement
01:03:58ne planche plus désormais
01:04:00que sur une croissance
01:04:01de 0,7%
01:04:03cette année
01:04:03qu'est-ce qui va se passer
01:04:04très concrètement
01:04:05pour le consommateur français
01:04:06on le sait
01:04:07écoutez
01:04:07aujourd'hui non
01:04:09il est important
01:04:10de pouvoir commencer
01:04:11à travailler sur le budget
01:04:12c'est très important
01:04:13on ne pourra pas supporter
01:04:14des déficits
01:04:15de 6, 5, 6%
01:04:16comme ça
01:04:17pendant des années
01:04:18on sait très bien
01:04:19que l'endettement
01:04:19est très fort
01:04:20à chaque fois
01:04:20qu'on reprend du déficit
01:04:21on reprend de l'endettement
01:04:22donc il faut retravailler
01:04:24réellement sur le budget
01:04:25on sait très bien
01:04:26qu'on aura tous
01:04:27du mal à assurer
01:04:29un budget
01:04:30qui ne reviendra
01:04:30jamais à l'équilibre
01:04:31pour l'instant
01:04:32mais en dessous de 3%
01:04:33mais il va falloir
01:04:34vraiment se pencher
01:04:35sur cette question
01:04:36quelle que soit la croissance
01:04:38mais aujourd'hui
01:04:39qui peut dire
01:04:39quelle sera la croissance
01:04:40à la fin de l'année
01:04:41avec tout
01:04:41au jour le jour
01:04:44ces changements
01:04:44notamment par le président américain
01:04:46et ses droits de droite
01:04:47qui sont finalement
01:04:49très dépendants
01:04:50et impactants
01:04:53sur notre économie
01:04:54bien sûr
01:04:54merci beaucoup
01:04:55Jean-François Rappin
01:04:56pour toutes ces réactions
01:04:58à nos questions
01:04:58merci à vous
01:04:59Allez on en vient
01:05:05au dernier thème
01:05:06dans cette émission
01:05:06et l'une des dernières auditions
01:05:08de la commission d'enquête
01:05:09sur les eaux en bouteille
01:05:10mardi
01:05:11le secrétaire général
01:05:12de l'Elysée
01:05:13Alexis Collère
01:05:13a refusé
01:05:14d'honorer sa convocation
01:05:15alors que les échanges
01:05:17entre l'Elysée
01:05:18et l'entreprise Nestlé
01:05:19sont documentés
01:05:20par ailleurs
01:05:21le directeur général
01:05:22de Nestlé
01:05:22était reçu mercredi
01:05:24écoute théâtre
01:05:25Laurent Freix
01:05:25s'est montré
01:05:26beaucoup plus d'Isère
01:05:27que le cadre
01:05:28que les cadres
01:05:28de Nestlé Waters
01:05:29reçus jusque là
01:05:30on écoute
01:05:31le changement d'attitude
01:05:32substantielle
01:05:33qui est déjà marqué
01:05:34par l'absence d'avocats
01:05:35à vos côtés
01:05:35je dois le dire
01:05:36aujourd'hui
01:05:37mais aussi à travers
01:05:38les différentes annonces
01:05:39que vous faites
01:05:40et le regard
01:05:41même un peu critique
01:05:42que vous portez
01:05:43sur la manière
01:05:43dont les choses ont été gérées
01:05:44qui est pour nous
01:05:45totalement nouveau
01:05:46disons-le franchement
01:05:47puisque jusqu'ici
01:05:49c'est l'inverse
01:05:50qui nous était présenté
01:05:52donc moi je le note
01:05:53et je ne peux que
01:05:53que le saluer
01:05:55vous êtes directeur général
01:05:57du groupe Nestlé
01:05:57depuis le 1er septembre 2024
01:06:00votre audition
01:06:01n'était pas prévue
01:06:01par cette commission
01:06:02et donc nous avons convoqué
01:06:04avec la célérité
01:06:06que cela demandait
01:06:06mais nous l'avons fait
01:06:08parce qu'en effet
01:06:08il y a eu un certain nombre
01:06:09de rendez-vous manqués
01:06:10devant nous
01:06:12je souhaitais
01:06:15et nous souhaitions
01:06:17donner une dernière chance
01:06:19à Nestlé
01:06:20et je pense que vous venez
01:06:22de la saisir
01:06:22et j'espère que vous allez
01:06:24continuer à la saisir
01:06:25et je pense qu'on ne s'est pas
01:06:26trompé avec le rapporteur
01:06:27de vous auditionner
01:06:28oui
01:06:30merci Président
01:06:31donc
01:06:32vous avez fait
01:06:34toute votre carrière
01:06:35j'essaie de revenir un peu
01:06:36sur des éléments
01:06:36factuels
01:06:38vous avez fait toute votre carrière
01:06:39chez Nestlé
01:06:41vous êtes membre
01:06:41de son comité exécutif
01:06:43depuis 16 ans
01:06:43c'est ce que vous avez
01:06:44indiqué
01:06:45vous connaissez
01:06:46parfaitement ce groupe
01:06:47son organisation
01:06:48sa culture
01:06:49et
01:06:50je vous propose
01:06:51de nous tourner
01:06:52en effet vers
01:06:52les questions
01:06:55qui sont demeurées
01:06:56en suspens
01:06:56j'entends ce que vous avez
01:06:58dit sur le cadre
01:06:58je vais essayer de
01:07:00trouver une voie de passage
01:07:01comme on dit
01:07:02pour quand même
01:07:03que nous puissions
01:07:04aller au bout
01:07:04de nos travaux
01:07:05de la manière
01:07:07la plus efficace
01:07:08possible
01:07:09sur les traitements
01:07:10interdits qui se trouvaient
01:07:11dans les usines
01:07:11de Nestlé Waters
01:07:12je voudrais vous faire
01:07:14d'abord comprendre
01:07:15l'enjeu
01:07:15qui est pour nous
01:07:16l'enjeu c'est pas
01:07:17d'incriminer
01:07:18un groupe industriel
01:07:19c'est pas ça
01:07:20notre sujet
01:07:20notre sujet
01:07:21c'est de savoir
01:07:22et de comprendre
01:07:23quelle était
01:07:24l'utilité
01:07:25de ces traitements
01:07:26interdits
01:07:27comment ils ont pu
01:07:28perdurer
01:07:29savoir si ces fraudes
01:07:30n'ont duré que
01:07:31quelques années
01:07:31ou si
01:07:32elles ont duré
01:07:34plus longtemps
01:07:35et auquel cas
01:07:36ça veut dire
01:07:36qu'on est face
01:07:36à une défaillance
01:07:37aussi plus structurelle
01:07:38de l'état
01:07:39auquel cas
01:07:40ça signifie
01:07:41qu'on est aussi
01:07:41face à un enjeu
01:07:42sur la ressource
01:07:42plus structurelle
01:07:44mais ce que vous venez
01:07:45de dévoiler
01:07:46sur le rapport
01:07:47des hydrogéologues
01:07:48pour que chacun
01:07:49le saisisse ici
01:07:50parce que tout le monde
01:07:50n'a pas
01:07:51la même information
01:07:52mandatée
01:07:53par les services
01:07:54de l'état
01:07:54visiblement
01:07:55les hydrogéologues
01:07:56ont conclu
01:07:57à l'absence
01:07:58de pureté originelle
01:07:59en tout cas
01:07:59c'est comme ça
01:08:00que je le comprends
01:08:01peut-être
01:08:01vous pourrez le confirmer
01:08:02pour ce qui concerne
01:08:03le site des Vosges
01:08:04et la pureté originelle
01:08:05étant un des critères
01:08:06le critère
01:08:07du Gard
01:08:08pardon
01:08:08du Gard
01:08:09excusez-moi
01:08:09du Gard
01:08:10vous avez raison
01:08:11monsieur le Président
01:08:11du Gard
01:08:12oui oui
01:08:14du Gard
01:08:15excusez-moi monsieur
01:08:17monsieur Grémier
01:08:19collègue Grémier
01:08:19c'était pas l'objectif
01:08:20de vous faire peur
01:08:21pour la question
01:08:23du Gard
01:08:24et donc
01:08:25les conséquences
01:08:26potentielles
01:08:26de cette décision
01:08:27on vous interrogera
01:08:28peut-être aussi là-dessus
01:08:28même si c'est sur le siège
01:08:30que vous confirmez
01:08:32ce que nous
01:08:33nous avons appris
01:08:33en effet
01:08:34très récemment
01:08:36peut-être sur les traitements
01:08:37interdits
01:08:37pour éviter
01:08:38l'écueil
01:08:39de l'audition
01:08:40de madame Liennot
01:08:40je ne vais pas évoquer
01:08:41la question des personnes
01:08:43mais je vais quand même
01:08:44vous demander
01:08:44pour commencer
01:08:45si vous pouvez nous dire
01:08:46depuis combien de temps
01:08:48ces traitements
01:08:49ont eu cours
01:08:50au sein du groupe Nestlé
01:08:51j'imagine que cette information
01:08:53de toute manière
01:08:53vous comptez la partager
01:08:54avec la justice
01:08:55si jamais
01:08:55elle a été interrogée
01:08:57par vous
01:08:57puisque vous avez fait
01:08:58la démarche positive
01:08:59à la fois devant le gouvernement
01:09:00et les autorités judiciaires
01:09:02ont depuis été saisies
01:09:03est-ce que vous pouvez nous dire
01:09:04depuis quand
01:09:05ces traitements illégaux
01:09:07je le rappelle
01:09:07ultraviolet
01:09:08charbon actif
01:09:09et microfiltration
01:09:10sur ces sites
01:09:11avaient cours
01:09:12en France
01:09:13au moment de leur découverte
01:09:14donc je comprends
01:09:17la question
01:09:18et vous êtes effectivement
01:09:21très consistant
01:09:22dans cette demande
01:09:25je n'ai pas la réponse
01:09:28à la question
01:09:28et c'est pour laquelle
01:09:29c'est la raison pour laquelle
01:09:31j'ai décidé
01:09:31de diligenter
01:09:33une revue interne
01:09:34pour amener
01:09:36toute la clarté
01:09:37sur le passé
01:09:39sur l'historique
01:09:39vous devez comprendre
01:09:41que toute la focalisation
01:09:42de l'organisation
01:09:43depuis 2021
01:09:44a été sur le présent
01:09:46pour préparer le futur
01:09:47et un peu moins
01:09:48évidemment
01:09:48pour le passé
01:09:49mais le temps est venu
01:09:50et aussi dans le cadre
01:09:52de l'instruction judiciaire
01:09:53d'apporter la clarification
01:09:55sur le passé
01:09:56je n'ai pas cette réponse
01:09:58nous diligentons
01:10:01cette enquête interne
01:10:03et nous serons amenés
01:10:05à partager évidemment
01:10:06les conclusions
01:10:07d'accord
01:10:08vous prenez l'engagement
01:10:10de partager ces conclusions
01:10:11avec le Sénat
01:10:13je ne sais pas
01:10:14si cette commission
01:10:14aura encore cours
01:10:16au terme de l'audit
01:10:16je ne sais pas
01:10:17combien de temps
01:10:17il est prévu de le faire
01:10:18mais est-ce que vous vous engagez
01:10:19à partager ces conclusions
01:10:21avec nous
01:10:22sur ce qui s'est passé
01:10:23ou en tout cas
01:10:24avec la justice française
01:10:25le cas échéant
01:10:26nous partagerons
01:10:27encore une fois
01:10:29dans le respect
01:10:29de la séparation
01:10:30des pouvoirs
01:10:30et de l'enquête judiciaire
01:10:31en cours
01:10:31nous partagerons
01:10:32ces informations
01:10:33avec les autorités judiciaires
01:10:36absolument
01:10:36ce qui a été dit
01:10:37sur le terrain
01:10:37peut-être juste une confirmation
01:10:38alors sur le site des Vosges
01:10:39qui a été dit sur le terrain
01:10:40c'est que
01:10:41par vos collaborateurs locaux
01:10:43c'est que
01:10:43pour une partie des traitements
01:10:45c'était 92
01:10:46pour l'autre c'est 2000
01:10:47est-ce que vous confirmez ça
01:10:49ou est-ce que vous ne pouvez pas le confirmer ?
01:10:51pas plus d'éléments
01:10:52que ce que vous avez
01:10:53d'accord
01:10:54mais vous avez ces éléments aussi ?
01:10:56j'ai
01:10:56non
01:10:57j'ai pas consulté ces éléments
01:10:58d'accord
01:11:00d'accord
01:11:01alors
01:11:03si vous ne savez pas
01:11:04depuis quand ces traitements
01:11:05étaient installés
01:11:06j'entends en tout cas
01:11:07ce que vous allez faire
01:11:08et je le salue
01:11:10à titre personnel
01:11:10est-ce que vous pouvez nous expliquer
01:11:12pourquoi ces traitements
01:11:13étaient installés ?
01:11:14quel était l'objet
01:11:15de ces traitements ?
01:11:17et là pour le coup
01:11:18j'imagine que
01:11:19lorsqu'on engage
01:11:19un plan de transformation
01:11:20on a l'idée
01:11:22de pourquoi on transforme
01:11:23et par conséquent
01:11:24la compréhension
01:11:25de ce que ces traitements
01:11:26avaient pour objectif
01:11:28les objectifs
01:11:30sont relativement évidents
01:11:32de préserver
01:11:36la sécurité sanitaire
01:11:39et d'assurer
01:11:40la qualité sanitaire
01:11:41des produits
01:11:41ce qui a été fait
01:11:42à tout instant
01:11:43et ce que tout le monde
01:11:43a reconnu
01:11:45à partir du moment
01:11:48
01:11:48c'est
01:11:50en interne
01:11:51et en externe
01:11:51c'est pas que les internes
01:11:53qui l'ont
01:11:53souligné
01:11:56et
01:11:58et donc
01:12:02oui c'était ça
01:12:03l'objectif
01:12:04à partir du moment
01:12:05
01:12:05la clarté
01:12:08a été amenée
01:12:08sur le fait
01:12:09de cette non-conformité
01:12:10l'attitude immédiate
01:12:14a été
01:12:14de chercher
01:12:16une solution
01:12:18systémique
01:12:19engagée
01:12:20avec les autorités
01:12:21définir un plan d'action
01:12:23pour se mettre
01:12:24en conformité
01:12:24c'est
01:12:26l'attitude
01:12:27qui était correcte
01:12:28c'est l'attitude
01:12:28qui est Nestlé
01:12:29et donc c'est ce qui a été fait
01:12:31ce que vous devez comprendre
01:12:32c'est que
01:12:32toute l'énergie
01:12:34a été mise sur
01:12:36et c'est beaucoup d'énergie
01:12:37et c'est beaucoup d'investissement
01:12:38à ce plan
01:12:40de mise en conformité
01:12:41maintenant
01:12:43est venu le temps
01:12:43effectivement
01:12:44de comprendre
01:12:45l'historique
01:12:46et ce qui a pu se passer
01:12:48d'accord
01:12:50c'est beaucoup d'investissement
01:12:51mais c'est aussi parce que
01:12:51c'est une source
01:12:52de revenus très importante
01:12:53pour Nestlé
01:12:54évidemment
01:12:55toutes ces marques
01:12:56je le signale juste
01:12:57juste sur ce point là
01:12:59parce que
01:12:59si vous nous dites
01:13:00l'objectif
01:13:01c'était la sécurité sanitaire
01:13:02ça veut dire
01:13:03que l'acontrario
01:13:04que nous devons comprendre
01:13:06c'est que
01:13:07les eaux
01:13:08la pureté originelle des eaux
01:13:09alors même que vous contestez
01:13:10les résultats
01:13:11des hydrogéologues
01:13:13étaient en cause
01:13:14puisque si des traitements
01:13:15sont nécessaires
01:13:16et qu'il a fallu faire
01:13:17un plan de transformation
01:13:18c'est que la qualité originelle
01:13:19des eaux
01:13:20était en cause
01:13:20est-ce que vous confirmez
01:13:21cette lecture
01:13:22de ma part ?
01:13:25c'est une question
01:13:25qui appelle une réponse technique
01:13:27et je ne suis pas technicien
01:13:28je crois que les techniciens
01:13:29de Nestlé
01:13:29se sont exprimés
01:13:30largement sur le sujet
01:13:33et je n'ai
01:13:33aucun éclairage supplémentaire
01:13:35à apporter
01:13:36sur ce sujet
01:13:37justement sur les techniciens
01:13:41de Nestlé
01:13:41a été publié
01:13:43dans la presse
01:13:44peut-être
01:13:44l'avez-vous vu
01:13:45ce matin
01:13:46sur le site
01:13:48de Mediapart
01:13:49d'ailleurs
01:13:49une note confidentielle
01:13:52qui s'appelle
01:13:53confidential note
01:13:54one
01:13:54qui résume
01:13:56les résultats
01:13:57de l'autosurveillance
01:13:58de la qualité de l'eau
01:13:58issue des captages
01:13:59de Nestlé Water
01:14:00dans l'Est
01:14:01dans les Vosges
01:14:02entre le 13
01:14:03et le 17 juin
01:14:042022
01:14:04cette note
01:14:05elle a été rédigée
01:14:06par un hydrogéologue
01:14:07de Nestlé
01:14:08donc pour le coup
01:14:08c'est un hydrogéologue
01:14:10maison
01:14:10et son équipe
01:14:12elle a été transmise
01:14:13à la hiérarchie
01:14:14dont madame Lienot
01:14:15et Dubois
01:14:16qui figurent
01:14:17dans les destinataires
01:14:18cette note
01:14:18elle confirme
01:14:19ce que nous savions
01:14:20de l'ARS Grand Est
01:14:21à défaut de l'avoir appris
01:14:23par Nestlé
01:14:24ce que nous regrettons
01:14:25à savoir
01:14:25la contamination
01:14:26des forages
01:14:27par des bactéries
01:14:27des bactéries
01:14:28pardon coliformes
01:14:29issues de matière fécale
01:14:30et ce bien au-delà
01:14:31des limites légales
01:14:32comme le révèlent
01:14:33les auteurs de la note
01:14:34cette contamination
01:14:35a touché principalement
01:14:36je donne aussi
01:14:37ces éléments d'information
01:14:38aux collègues
01:14:38de la commission
01:14:39principalement
01:14:40les forages
01:14:41Essar
01:14:41et HP Nord
01:14:42commercialisés
01:14:43sous la dénomination
01:14:43Épart
01:14:44ainsi que les forages
01:14:45Thierry Lorraine
01:14:46et Belle Lorraine
01:14:47Contrex
01:14:47le forage Essar
01:14:48qui représente
01:14:4950% de la production
01:14:51d'Épart
01:14:51était contaminé
01:14:53je cite la note
01:14:54à hauteur de 85%
01:14:56ces analyses
01:14:57ont été transmises
01:14:57à l'ARS Grand Est
01:14:58en novembre 2022
01:15:00qui a pris la décision
01:15:02en conséquence
01:15:03de suspendre
01:15:03certains forages
01:15:05Thierry Lorraine
01:15:05Belle Lorraine
01:15:06les 22 et 28 novembre
01:15:072022
01:15:08l'un des cas de forage
01:15:09Essar a lui aussi
01:15:10été suspendu
01:15:11en mai 2023
01:15:12à la demande
01:15:13du ministère
01:15:13de l'Industrie
01:15:14et non pas
01:15:14à l'initiative
01:15:15de Nestlé
01:15:15et de Matignon
01:15:17peut-être comprendre
01:15:19pourquoi
01:15:20lorsque
01:15:20cette note
01:15:22est produite
01:15:23il faut attendre
01:15:246 mois
01:15:25avant que
01:15:26les autorités sanitaires
01:15:285 pour être exact
01:15:29il faut attendre
01:15:305 mois
01:15:30pour que
01:15:31les autorités sanitaires
01:15:32du pays
01:15:33soient informées
01:15:34de la situation
01:15:35qu'est-ce qui fait
01:15:35que cette information
01:15:36quand même
01:15:37très importante
01:15:39pour le coup
01:15:39d'un point de vue
01:15:40de la qualité
01:15:41et de la sécurité
01:15:41des eaux
01:15:42pourquoi cette information
01:15:44n'est pas transmise
01:15:45en direct
01:15:46à l'ARS
01:15:46Grand Est
01:15:47et est-ce que
01:15:48vous avez
01:15:48des éléments
01:15:49pour nous expliquer
01:15:49cela ?
01:15:51Non
01:15:51je n'ai pas
01:15:51d'éléments
01:15:52pour d'éclairage
01:15:54à apporter
01:15:54sur ce point
01:15:56Et comment expliquez-vous
01:15:58que
01:15:58pour comprendre
01:16:00parce que là
01:16:00vous faites un changement
01:16:01de pied salutaire
01:16:02mais comment vous expliquez
01:16:03que l'attitude
01:16:04qui a été celle
01:16:05de Nestlé jusqu'ici
01:16:05parce que j'imagine
01:16:06qu'elle a été concertée
01:16:07au sein du groupe
01:16:07a été devant nous
01:16:09devant nous
01:16:10de ne pas reconnaître
01:16:12ces points
01:16:12Madame Dubois
01:16:13nous a dit
01:16:13qu'elle n'était
01:16:14au courant de rien
01:16:15nous découvrons
01:16:16qu'elle était destinataire
01:16:17de cette note
01:16:18en 2022
01:16:19comment vous expliquez ça ?
01:16:22Comment vous expliquez-vous ?
01:16:23Pourquoi vous changez de pied
01:16:24finalement ?
01:16:25Et qu'est-ce qui fait que
01:16:26les auditions
01:16:27qu'on a eues jusqu'ici
01:16:28ça a été l'inverse
01:16:29de ce que vous êtes
01:16:30en train de faire
01:16:31en termes d'exercice démocratique ?
01:16:33J'ai une perspective
01:16:35J'ai une perspective différente
01:16:35Vous devez comprendre
01:16:36que les équipes
01:16:37de Nessay Waters
01:16:38qui gèrent l'activité
01:16:39sont mobilisées
01:16:42depuis des années
01:16:43pour essayer de résoudre
01:16:45une solution
01:16:46qui a nécessité
01:16:47un plan de transformation
01:16:48important
01:16:48Toute la focalisation
01:16:49était sur
01:16:50le mettre en oeuvre
01:16:51le réaliser
01:16:52en collaboration
01:16:54avec les autorités
01:16:56locales
01:16:57dans un contexte compliqué
01:16:58parce qu'il y a
01:16:58beaucoup d'administrations
01:16:59impliquées
01:17:00à différents niveaux
01:17:01c'est là où l'énergie
01:17:03a été mise
01:17:04résoudre le problème
01:17:05se mettre en conformité
01:17:06et pouvoir avancer
01:17:07ça peut expliquer
01:17:08pourquoi
01:17:09il y a certainement eu
01:17:10et votre préoccupation
01:17:12est différente
01:17:12et bien sûr
01:17:13je le comprends
01:17:14et je le respecte
01:17:15a été différente
01:17:17souhaiter parler
01:17:18du présent
01:17:19plutôt que de se projeter
01:17:20dans le passé
01:17:21ou de revenir dans le passé
01:17:22le moment est venu
01:17:24de faire la lumière
01:17:27sur le passé
01:17:28c'est ce que
01:17:28nous avons décidé
01:17:30d'effectuer
01:17:31et il faudra patienter
01:17:34quelques mois
01:17:34mais nous aurons
01:17:35cette clarté
01:17:36nous souhaitons l'avoir
01:17:36c'est très important
01:17:37de l'avoir
01:17:38pour comprendre
01:17:38ce qui a pu se passer
01:17:40et éviter que ça puisse
01:17:41se répéter
01:17:41Vous dites quelques mois
01:17:42vous avez un détail
01:17:44assez précis
01:17:44de la durée de l'audit
01:17:46que vous souhaitez conduire
01:17:47Non je n'ai pas de détail
01:17:47ça va dépendre
01:17:48de la complexité
01:17:49D'accord
01:17:49C'est matière de moi
01:17:51c'est pas une merde
01:17:51c'est pas une...
01:17:52Et pour revenir sur ce point
01:17:54il y a ne pas partager
01:17:55et il y a dire
01:17:56qu'on n'est pas au courant
01:17:57ce qui n'est pas
01:17:58exactement la même chose
01:17:59Or c'est ce qui s'est passé
01:18:00Or c'est ce qui s'est passé
01:18:02alors que ces notes
01:18:03étaient destinées
01:18:04à madame
01:18:05mesdames Dubois et Liennot
01:18:06Comment vous l'expliquez ?
01:18:08Je n'ai pas d'explication
01:18:09en dehors du fait que
01:18:12il y a beaucoup de...
01:18:14Elles ont de nouveau
01:18:16un agenda
01:18:18très lourd à gérer
01:18:19toutes les deux
01:18:20des nouvelles responsabilités
01:18:21pour madame Liennot
01:18:22et madame Dubois
01:18:23d'ailleurs
01:18:25et que la focalisation
01:18:26de nouveau
01:18:26était dans la mise en oeuvre
01:18:28trouver des solutions
01:18:29pour une activité importante
01:18:32pour les collaborateurs
01:18:34c'est là où était l'énergie
01:18:36et peut-être moins
01:18:39effectivement
01:18:40sur les aspects du passé
01:18:41Je comprends tout à fait
01:18:43monsieur le directeur
01:18:45que ces deux personnes
01:18:47en agenda très chargé
01:18:48mais elles ont quand même
01:18:49été auditionnées
01:18:50devant notre commission d'enquête
01:18:52elles ont été serment
01:18:53elles ont dit
01:18:55qu'elles n'avaient pas reçu
01:18:56ces documents
01:18:56alors qu'on a la preuve
01:18:57qu'elles les avaient
01:18:58donc on est au Sénat
01:19:01c'est quand même
01:19:02devant la commission d'enquête
01:19:03c'est quand même grave
01:19:04on est dans le cadre
01:19:05quasiment d'une infraction
01:19:07de parjure
01:19:07donc c'est quand même grave
01:19:09pour ces personnes-là
01:19:10je me rappelle
01:19:10madame Dubois
01:19:11nous a dit
01:19:12qu'elle était au courant
01:19:13de rien
01:19:13qu'elle était
01:19:13directrice générale
01:19:15madame Lino
01:19:17la présidente
01:19:17est restée plutôt elle
01:19:18dans un mutisme
01:19:20pas trop parlé
01:19:22voilà
01:19:22je remercie
01:19:23je vous remercie
01:19:26beaucoup
01:19:27monsieur le directeur
01:19:27d'avoir changé de stratégie
01:19:28je trouve que ça donne
01:19:29une image positive
01:19:31de l'essai
01:19:31ce que j'ai attendu
01:19:32de votre part
01:19:33et vous avez l'air de le faire
01:19:34je trouve que
01:19:34ça va de le bon sens
01:19:36voilà
01:19:37sachez bon
01:19:37voilà
01:19:38quand même c'est grave
01:19:39que deux personnes
01:19:40si vous le savez
01:19:41madame Dubois
01:19:43notamment
01:19:43n'a pas dit la vérité
01:19:44devant la commission d'enquête
01:19:45voilà
01:19:45c'est presque au par jour
01:19:47et juste pour prolonger
01:19:49la question du président
01:19:49est-ce que c'était
01:19:51une consigne
01:19:51du groupe
01:19:53la manière dont
01:19:53elles sont venues répondre
01:19:54devant notre commission
01:19:55non
01:19:58non
01:20:01je n'ai pas été impliqué
01:20:01dans la préparation
01:20:02de leurs interventions
01:20:04c'est pas une préparation
01:20:05si c'est la question
01:20:06je n'ai pas été impliqué
01:20:07vous n'avez pas impliqué
01:20:08mais dans la préparation
01:20:09de leurs interventions
01:20:09est-ce qu'il y a une stratégie
01:20:11de groupe concertée
01:20:12non
01:20:13je pense qu'il faut comprendre
01:20:14l'importance
01:20:15de l'activité
01:20:16il faut comprendre
01:20:16les implications
01:20:17de l'activité
01:20:18il faut comprendre
01:20:18que leur focalisation
01:20:22était sur
01:20:22vos questions
01:20:23étaient sur le passé
01:20:24et leur focalisation
01:20:26était sur
01:20:26agir dans le présent
01:20:28pour préparer l'avenir
01:20:30et les avocats
01:20:30étaient des avocats
01:20:31mandatés par le groupe
01:20:32j'imagine
01:20:32tous
01:20:33d'accord
01:20:34mais vous dites
01:20:35qu'il n'y avait pas eu
01:20:35de stratégie groupe
01:20:36mandatés
01:20:39oui par le groupe
01:20:40mais en l'occurrence
01:20:41sans concertation
01:20:42entre eux
01:20:42gérés par
01:20:44les équipes
01:20:45de Nessay Waters
01:20:45et sans concertation
01:20:47entre eux
01:20:47ou avec une concertation
01:20:49stratégique
01:20:50chaque personne
01:20:51a une stratégie différente
01:20:52ou
01:20:52je ne peux pas répondre
01:20:54à cette question
01:20:55ok
01:20:55voilà pour l'extrait
01:20:57de cette audition
01:20:58qui se tenait cette semaine
01:20:59au Sénat
01:21:00pour en parler
01:21:00j'accueille ici
01:21:01Antoinette Gull
01:21:01bonjour
01:21:02bonjour
01:21:02vous êtes sénatrice
01:21:03écologiste de Paris
01:21:05membre de cette commission
01:21:06d'enquête
01:21:07on vous voit souvent
01:21:07intervenir lors des auditions
01:21:09vous receviez
01:21:10Laurent Frex
01:21:11le DG de Nessay
01:21:12peut-on parler déjà
01:21:13d'un coup de théâtre
01:21:14et de ce haut cadre
01:21:15de l'entreprise
01:21:16qui a fait montre
01:21:16de transparence
01:21:17contrairement à tous
01:21:18les autres avant
01:21:19n'exagérons rien
01:21:20lorsqu'on parle de transparence
01:21:22je pense qu'il y a
01:21:23très clairement
01:21:24un changement de ton
01:21:25de la part de Nessay
01:21:26qui a dû se rendre compte
01:21:28qu'effectivement
01:21:29ça n'était pas supportable
01:21:30pour l'opinion publique
01:21:31d'avoir une entreprise
01:21:32qui trichait
01:21:33et qui bafouait
01:21:34tous les codes
01:21:35de transparence
01:21:36donc il y a effectivement
01:21:37un changement d'attitude
01:21:39mais pour autant
01:21:39nous n'avons pas eu
01:21:40toutes les réponses
01:21:41à toutes nos questions
01:21:42le DG a fait une révélation
01:21:44il a dit
01:21:45malheureusement
01:21:45Nessay Waters
01:21:46vient de prendre connaissance
01:21:47de l'avis défavorable
01:21:48rendu par les hydro-géologues
01:21:50et de leurs recommandations
01:21:51concernant la poursuite
01:21:52de l'exploitation
01:21:52des puits
01:21:53pour la production
01:21:54d'eau minérale naturelle
01:21:55sur son site de Verges
01:21:56dans le Gard
01:21:57pourquoi ces propos
01:21:58qu'on voit s'afficher
01:21:59en ce moment
01:21:59pourquoi sont-ils si cruciaux ?
01:22:01Ces propos sont
01:22:03effectivement cruciaux
01:22:04vous avez raison de le dire
01:22:05parce que
01:22:06que disent-ils ?
01:22:07Ils disent que
01:22:08les sources
01:22:08dans lesquelles
01:22:10l'eau de Perrier
01:22:11est pompée
01:22:12sont polluées
01:22:13et c'est ce que nous disions
01:22:14c'est ce que je disais
01:22:15déjà l'année dernière
01:22:16dans mon rapport
01:22:17de mission d'information
01:22:19et c'est ce qui est dit
01:22:20dans cette commission d'enquête
01:22:22les eaux sont polluées
01:22:23elles sont polluées
01:22:24aux matières fécales
01:22:25elles sont polluées
01:22:26aux pesticides
01:22:27elles sont polluées
01:22:27aux microplastiques
01:22:29et elles peuvent contenir
01:22:30des virus
01:22:31et donc c'est tout à fait scandaleux
01:22:33de faire passer
01:22:33pour de l'eau minérale naturelle
01:22:35ce qui n'en est pas
01:22:36Que va-t-il se passer
01:22:37pour la marque Perrier
01:22:38que tous les français connaissent ?
01:22:39Est-ce que c'est la fin
01:22:40de cette marque
01:22:41aujourd'hui ?
01:22:42Vous le croyez ?
01:22:43On ne pourra plus faire
01:22:44de l'eau avec cette source ?
01:22:45Je ne crois pas
01:22:46je pense que l'on peut
01:22:47faire de l'eau
01:22:48d'ailleurs la marque Perrier
01:22:49a inventé la marque
01:22:50Maison Perrier
01:22:51qui n'est pas de l'eau
01:22:52minérale naturelle
01:22:53qui est une eau de boisson
01:22:55donc de l'eau rendue potable
01:22:58par traitement
01:22:58Voilà
01:22:59Donc il ne reste pas moins
01:23:00que pendant des années
01:23:02et on ignore d'ailleurs
01:23:03depuis quand exactement
01:23:04les consommateurs
01:23:05ont acheté une eau minérale naturelle
01:23:07qui était filtrée
01:23:07comme l'eau du robinet
01:23:08c'est bien ça ?
01:23:09C'est une tromperie grave ?
01:23:10C'est une tromperie grave
01:23:11qui comportait
01:23:12des risques sanitaires
01:23:14C'est ma question d'après
01:23:14est-ce que c'est un scandale sanitaire ?
01:23:16C'est aussi un scandale sanitaire
01:23:18je le crains
01:23:19c'est un scandale sanitaire
01:23:20puisqu'on le sait maintenant
01:23:22si cette eau
01:23:22est polluée en permanence
01:23:24et bien il est possible
01:23:25qu'il y ait des virus
01:23:26je ne dis pas que le scandale sanitaire
01:23:28a été avéré
01:23:29c'est-à-dire qu'il a été
01:23:31On l'a peut-être évité de justesse
01:23:32On l'a peut-être évité
01:23:33le risque ne s'est peut-être pas produit
01:23:35mais en tout cas
01:23:35on a pris le risque
01:23:37d'un problème sanitaire
01:23:39et au plus haut niveau de l'Etat
01:23:41Alors voilà
01:23:41c'était ma question sur
01:23:42vous faites des très bonnes transitions
01:23:43que dire du rôle
01:23:45des pouvoirs publics
01:23:45dans cette affaire ?
01:23:46Votre commission
01:23:47on le rappelle
01:23:47doit rendre son rapport
01:23:48le 19 mai
01:23:49mais est-ce que vous vous êtes
01:23:50déjà fait vous
01:23:51une opinion personnelle
01:23:52sur les responsabilités éventuelles
01:23:54des responsables politiques
01:23:55que ce soit les ministres
01:23:56ou à l'Elysée ?
01:23:58Écoutez
01:23:58moi je disais déjà
01:24:00l'année dernière
01:24:00qu'il y avait eu une fraude
01:24:02qui était avérée
01:24:03et qu'il y avait une fraude
01:24:04qui avait été couverte
01:24:06par un certain nombre
01:24:06de ministres
01:24:07Aujourd'hui
01:24:08ce que nous savons
01:24:08c'est que cette fraude
01:24:10est non seulement
01:24:11j'allais dire couverte
01:24:12par un certain nombre
01:24:13de ministres
01:24:14mais même par l'Elysée
01:24:15qui était informée
01:24:16qui connaissait à la fois
01:24:18la fraude commerciale
01:24:20sur l'étiquette
01:24:20sur la dénomination
01:24:21d'eau minérale commerciale
01:24:23d'eau minérale naturelle
01:24:24pardon
01:24:25mais également
01:24:25la fraude
01:24:26la fraude
01:24:28j'allais dire
01:24:29sur la question sanitaire
01:24:31puisque
01:24:31avoir une eau
01:24:32qui au départ
01:24:33contient des bactéries
01:24:34là en l'occurrence
01:24:36de matière fécale
01:24:37génère ensuite
01:24:38toute une série de virus
01:24:39qui peuvent être dans l'eau
01:24:40et qui
01:24:41puisqu'elle est censée être pure
01:24:43ne sont pas forcément recherchées
01:24:44donc oui
01:24:45il y avait
01:24:45un risque sanitaire
01:24:47qui a été pris
01:24:48et alors dans ce cadre
01:24:49vous regrettez
01:24:50qu'Alexis Collère
01:24:51le secrétaire général
01:24:52de l'Elysée
01:24:53qui a été convoqué
01:24:54mardi
01:24:55il ne soit pas venu
01:24:56à cette audition
01:24:56mais ça n'est pas sérieux
01:24:58de ne pas être venu
01:24:58à cette audition
01:25:00quand on s'immisce
01:25:01dans les actions
01:25:02du gouvernement
01:25:03c'est-à-dire
01:25:04quand on ne permet pas
01:25:05aux ministres
01:25:05de faire leur travail
01:25:06et bien dans ce cas-là
01:25:08on doit venir répondre
01:25:09à la représentation nationale
01:25:11oui
01:25:12lui il parle
01:25:12de respect
01:25:13de la séparation
01:25:14des pouvoirs
01:25:15et qu'est-ce que
01:25:15vous lui répondez
01:25:16moi je lui dis
01:25:17s'il y a séparation
01:25:18des pouvoirs
01:25:19n'intervenez pas
01:25:20dans les pouvoirs
01:25:21des ministres
01:25:22qui doivent pouvoir
01:25:23eux-mêmes juger
01:25:25des actions à prendre
01:25:26et quelles peuvent être
01:25:26les suites
01:25:27de cette absence
01:25:29d'Alexis Collère
01:25:30cette semaine
01:25:30alors qu'il a été convoqué
01:25:31par une commission d'enquête
01:25:32ce qui normalement
01:25:33impose une présence
01:25:35est-ce qu'il peut y avoir
01:25:36des suites judiciaires ?
01:25:37alors il peut y en avoir
01:25:38et il y en aura
01:25:39en partie
01:25:40puisque Alexis Collère
01:25:41a fait ça à l'Assemblée
01:25:43et au Sénat
01:25:43et nous savons déjà
01:25:44voilà et nous savons déjà
01:25:47qu'à la commission des finances
01:25:49l'Assemblée fonctionne
01:25:50un peu différemment
01:25:51que le Sénat
01:25:51il y aura
01:25:52effectivement
01:25:53une action
01:25:55une action judiciaire
01:25:56et bien merci
01:25:57merci à vous
01:25:58merci pour toutes ces précisions
01:25:59au micro de Public Sénat
01:26:00Antoinette Gull
01:26:00on suivra bien sûr
01:26:01la suite du rendu du rapport
01:26:02merci à vous
01:26:03voilà c'est la fin
01:26:08de cette émission
01:26:09merci à vous
01:26:10de l'avoir suivi
01:26:10n'hésitez pas
01:26:11à lire les décryptages
01:26:12à voir les replays
01:26:13c'est sur publicsénat.fr
01:26:15prochain rendez-vous
01:26:15avec l'information
01:26:16dans quelques minutes
01:26:17à 18h
01:26:18pour Sens Public
01:26:19présenté par Thomas Hug
01:26:20très belle suite
01:26:21des programmes
01:26:21sur Public Sénat

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