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00:00Il est 20h12 sur Europe 1, merci d'être avec nous en direct, on va reparler de ce drame épouvantable de Crépole.
00:12Emmanuelle Plass, présidente de l'association des victimes du bal de Crépole, est avec nous en ligne. Bonsoir Emmanuelle Plass.
00:18Bonsoir.
00:19Merci beaucoup d'être présente.
00:22Je voudrais évidemment vous entendre et j'explique aux auditeurs d'Europe 1 ce qu'il se passe.
00:26Il y a eu la publication d'un livre intitulé « Une nuit en France, l'anatomie du fait divers qui a déchiré le pays »
00:36qui vient de relancer l'affaire et qui suscite la polémique.
00:38Notamment auprès de votre association, Emmanuelle Plass, vous êtes la présidente de cette association.
00:44Vous prenez la parole ce soir pour dénoncer une manipulation des faits et une violation du secret de l'enquête à la suite de la parution de cet ouvrage.
00:51Effectivement, il y a trois auteurs qui ont relaté cette épouvantable soirée que nous connaissons malheureusement tous.
00:58Et selon vous, ce qui est raconté n'est pas vrai. Pourquoi racontez-nous Emmanuelle Plass ?
01:04Alors, moi je n'ai pas lu le livre en totalité déjà, je tiens à préciser.
01:08J'ai eu quelques extraits avec des témoignages qui ont été relatés, un peu arrangés.
01:19Et en fait, ce qui nous dérange, c'est qu'à chaque fois, à chaque témoignage, il y a une excuse qui est donnée.
01:28C'est-à-dire que les gens viennent avec des couteaux, mais c'est pour couper leur shit, c'est pas pour tuer des gens.
01:32Il y a une prise de position dans les faits qui sont racontés.
01:35Et vous y étiez, Emmanuelle Plass, à cette soirée, je précise.
01:38Oui, moi j'y étais, mon conjoint y était, mon fils y était, on y était en famille.
01:42Ma mère y était, enfin vous voyez, on était vraiment en famille.
01:45Les faits, nous on y était, on sait ce qui s'est passé.
01:49Maintenant, ce qui est insupportable, c'est d'avoir des gens qui n'étaient pas là et qui vont prendre des auditions.
01:54Parce qu'on ne sait pas comment, d'ailleurs, ils ont eu ces auditions.
01:58L'affaire est encore en jugement, il n'y a pas eu de procès.
02:02Et ils arrivent à rentrer dans une enquête et à donner leur version des faits.
02:09Et vous, ce n'est pas du tout ce que vous avez vu.
02:11L'auteur, les auteurs n'ont jamais été arrêtés, n'ont pas identifié.
02:16L'enquête est toujours en cours.
02:18À votre avis, mais pourquoi ?
02:20Alors, évidemment, vous êtes Vendebulle, on le comprend.
02:23Puisque vous, vous étiez là, vous êtes une témoin active de la scène, votre famille également.
02:28Pourquoi, selon vous, ces trois journalistes ont décrit cette soirée, je pèse mes mots, avec leur propre prisme ?
02:40Alors, je ne sais pas pourquoi, je vous avoue, je ne sais pas ce que ces gens cherchent.
02:45Tout ce qui est sûr, c'est que ce qu'ils racontent, ce n'est pas la réalité des faits.
02:53Ce n'est pas ce qu'on a vécu, de toute façon.
02:56Ces gens-là sont venus, ils sont venus pour foutre le bazar.
03:01Ça, c'est sûr, qu'ils veuillent ou qu'ils ne veuillent pas, c'est comme ça, c'est les faits.
03:06C'est factuel, c'est ce qu'ils disent beaucoup.
03:08Alors, c'est incroyable, parce qu'il y a un des deux journalistes, Marc Le Plongeon, je vois à l'instant,
03:12qui raconte sur une antenne qu'il y avait des insultes, par exemple, des deux côtés.
03:16Est-ce que c'est vrai ça, Emmanuelle Plasse, vous y étiez ?
03:19Alors, moi, j'y étais. Personnellement, moi, je n'ai entendu aucune insulte, d'un côté comme de l'autre.
03:25Je n'ai pas eu vent de ces insultes-là. Maintenant, il y a des témoignages.
03:28Donc, il y a quand même neuf témoignages qui disent qu'il y a des insultes.
03:31Enfin, ce ne sont même pas des insultes.
03:33C'est-à-dire, on vient tuer du blanc, ce n'est même pas une insulte.
03:36Vous venez bien tuer du blanc, c'était ça ?
03:38Vous l'avez entendu, ça, Emmanuelle Plasse ?
03:40Moi, je ne l'ai pas entendu. Mon fils l'a entendu et il y a neuf témoignages qui disent exactement la même chose.
03:45Après, il y a un ou deux témoignages qui disent qu'il y aurait eu des insultes dans l'autre sens.
03:49Il y a un témoignage, il me semble.
03:51Donc, je veux bien. Maintenant, il faut que ce soit tout à égalité.
03:55Il n'y a pas à faire de polémique là-dessus.
03:58Ils sont venus tuer du blanc, ils l'ont dit.
04:01Maintenant, il faut arrêter de faire croire aux gens que ce n'est pas vrai.
04:04En fait, nous, c'est tout ce qu'on demande.
04:06Qu'on soit cru, qu'on soit entendu et que les victimes...
04:09Parce que ce soir-là, il y a eu énormément de victimes.
04:13Il y a beaucoup de jeunes.
04:14Et là, les jeunes, à chaque fois qu'ils entendent les médias
04:18qui controversent la parole des victimes,
04:22ils controversent cette parole-là...
04:24À des fins politiques, on dit les choses.
04:26Parce que la thèse mise en avant par les journalistes dans ce livre,
04:28c'est la thèse d'un crime raciste anti-blanc qui n'est pas été liée à ce stade.
04:31Parce qu'on en a parlé de ce drame de Crépole,
04:33on a parlé de ce racisme anti-blanc,
04:36dont d'ailleurs la porte-parole du gouvernement sur notre antenne a fait état.
04:40C'est quand même un fait majeur aujourd'hui, j'imagine.
04:42Emmanuelle Plage, je ne sais pas si vous l'avez entendu,
04:45mais la porte-parole du gouvernement reconnaît qu'il y a un racisme anti-blanc en France.
04:49Et là, dans le livre, c'est ça qui vous fait bondir,
04:52c'est que les journalistes balaient ça d'un revers de main.
04:55C'est exactement ça.
04:57Après, la justice fera son travail.
04:59On a quand même confiance en la justice.
05:01On aimerait que...
05:02On l'a demandé dès le début.
05:04Olivier Véran est venu à Crépole dix jours après.
05:08Il fallait quand même dix jours avant qu'il se déplace.
05:10Dix jours après, c'est la première chose qu'on a demandé,
05:12c'est que ce soit reconnu comme un crime anti-blanc,
05:15parce que c'est exactement ce qui s'est passé.
05:17Maintenant, qu'ils avaient l'intention ou pas,
05:20ils l'ont dit, ils l'ont fait.
05:22Ils ont tué quelqu'un, ils ont blessé d'autres gens,
05:25ils ont frappé d'autres personnes,
05:28ils ont frappé des mamans qui étaient sur le parking.
05:31Non, on ne peut pas dire qu'ils étaient là.
05:34Donc moi, j'aimerais bien que les faits soient les faits.
05:37Après, il y a une enquête.
05:39Donc l'enquête fera son travail.
05:41La justice fera son travail.
05:42Mais ce n'est pas à des journalistes
05:44qui écrivent un livre avant que le procès soit passé
05:48de relayer leur façon de voir les choses.
05:54Vous avez échangé avec ces journalistes ?
05:56Pas du tout.
05:57Est-ce que vous savez qui ils ont appelé pour mener leur enquête ?
05:59J'imagine que ça vous est revenu aux oreilles, peut-être, non ?
06:02Ben non.
06:03En fait, au niveau des victimes,
06:05je ne pense pas qu'il y ait eu beaucoup de victimes
06:07qui aient voulu leur parler.
06:08Oui, ni la mère de Roman Surizer ?
06:10La mère de Roman Surizer, elle leur a parlé,
06:12mais moi, je l'ai eue au téléphone
06:14et elle me dit que c'est pareil.
06:16Ce qui a été relaté dans le livre,
06:18ce n'est pas ce qu'elle a dit non plus.
06:19Ça a été modifié, arrangé comme il le faut.
06:21Dans quel but, Emmanuelle Place ?
06:22Dans quel but, à votre avis ?
06:23Je ne sais pas.
06:24Personnellement, je ne sais pas.
06:26Je pense qu'ils manipulent un peu l'opinion publique aussi.
06:29Je ne sais pas pourquoi faire.
06:31Je ne vois pas en quoi ça m'a apaisé les choses
06:33de réagir comme ça.
06:34Au contraire,
06:36cette affaire,
06:38c'est une affaire très grave
06:40et je pense qu'il faut...
06:42Ces gens-là ont eu
06:44de très mauvaises intentions,
06:46pour moi.
06:47Parce que quand vous lisez...
06:48Alors moi, j'ai eu quelques passages,
06:50mais à chaque fois...
06:51C'est quoi le passage qui vous a le plus
06:54repeulé, agacé ?
06:58À chaque fois, dans les petites phrases,
07:00il y a des trucs.
07:01Mais tout bête.
07:02Déjà, Crépole est un village
07:04austère et taiseux.
07:05Austère, on ne sait pas pourquoi.
07:07Taiseux, on ne sait pas pourquoi.
07:08Certes, on ne leur a pas parlé,
07:10mais les victimes n'ont pas envie de leur parler
07:12parce qu'on a vu ce que les médias avaient fait
07:14pendant un an.
07:15On a vu.
07:16Donc, on ne parle pas.
07:19Déjà, ça commence comme ça.
07:21Déjà, on se dit...
07:23Après, ils parlent des prénoms...
07:25En fait, il y a tous les prénoms des enfants
07:27dans ce livre.
07:28Tous les prénoms.
07:29Que ce soit d'un côté ou de l'autre.
07:30Oui, ça me trouve ça scandaleux, effectivement.
07:32Oui, mais c'est scandaleux.
07:33Avec des détails.
07:34Oui, c'est vrai qu'on n'a pas le droit de faire ça.
07:36Des lieux de scolarité et tout ça,
07:38avec des détails impressionnants.
07:39Mais en fait, ils cherchent quoi ?
07:41Parce que, que ce soit d'un côté ou de l'autre,
07:43parce que même les remises,
07:44ceux qui ont été remis en liberté,
07:45il y a leur nom, il y a où ils se trouvent.
07:47Enfin, je veux dire,
07:48est-ce qu'ils sont...
07:50Pour moi, là, c'est du...
07:52Oui, c'est mettre une cible dans le dos de certains.
07:55De beaucoup.
07:56Bien sûr, bien sûr.
07:57C'est pareil.
07:58Et qu'est-ce qui vous choque dans ce qu'ils racontent ?
08:00Le plus gros, Emmanuel Place.
08:03En fait, le plus gros, c'est pas...
08:05Il n'y a pas un truc qui me choque plus que...
08:07C'est juste qu'à chaque fois,
08:09à chaque fois,
08:10il y a des petites phrases
08:12pour excuser le geste d'eux.
08:14Et ça, c'est pas possible.
08:15On ne peut pas l'entendre.
08:16En fait, nous, victimes,
08:17on ne peut pas entendre ça.
08:18On ne peut pas excuser ce qui s'est passé.
08:20De toute façon.
08:21Voilà.
08:22Et ça, c'est pénible.
08:23Vous voyez, il y a un passage
08:24où il parle d'un papa que je connais bien.
08:26C'est mon conjoint.
08:27Donc, mon papa en question.
08:28Vous voyez ?
08:29Oui.
08:30Donc, vous le connaissez bien, oui.
08:31Oui, voilà.
08:32Il parle de ce papa
08:33qui est allé nous défendre.
08:36Parce que, mine de rien,
08:37qu'après l'attaqué,
08:38heureusement qu'il y a des gens qui défendent.
08:39Parce que c'était quand même ça.
08:42Et là, ils disent
08:43« Ne se cache pas de ses idées de droite sur Facebook. »
08:45Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
08:46Oui, c'est quoi le lien ?
08:47Oui, c'est quoi le lien ?
08:48C'est quoi le rapport ?
08:49Quel est le lien ?
08:50Et qu'est-ce que ça veut dire ?
08:52« Ne se cache pas de ses idées de droite sur Facebook. »
08:54Qu'est-ce que c'est que cette phrase ?
08:55Franchement, attendez.
08:56J'ai Gabrielle Cluzel
08:57qui est avec moi dans ce studio,
08:58Emmanuel Place.
08:59Franchement.
09:00Non, mais écrire ça pour des journalistes,
09:02ça veut dire quoi ?
09:03C'est quoi le rapport ?
09:04Moi, je suis assez terrifiée par ce bouquin.
09:05Parce que, pour nous autres journalistes,
09:07c'est grave.
09:08Vous savez qu'il y a une perte de confiance
09:09dans notre métier.
09:10Dans le métier de journaliste,
09:11il est tout en bas
09:12la liste des métiers
09:13dans lesquels les gens ont confiance.
09:14Et les journalistes sont là
09:15pour relater les faits,
09:17pas pour reconstruire un récit
09:19qui convienne mieux
09:20à la bien-pensance qu'ils souhaitent.
09:22Donc, moi, je comprends
09:24votre exaspération.
09:27Parce que ce bouquin,
09:29il donne l'impression que,
09:31un point partout,
09:32la balle au centre,
09:33il y a eu une rixe générale.
09:34Je rappelle qu'il y a un enfant qui est mort
09:35qui s'appelle Thomas.
09:36Voilà.
09:37Et je pense qu'il faut le dire à Crépole,
09:39il y a beaucoup de Français
09:41qui n'ont pas oublié
09:43et qui ont vécu ça
09:44comme si c'était leur propre enfant.
09:46Olivier d'Artigolles,
09:47est-ce que vous comprenez
09:48le travail de ces journalistes ?
09:49Les premières victimes de ce livre,
09:51ce sont les parents perrotaux.
09:53Ça doit être excessivement douloureux
09:56de lire une version
09:58qui essaye de tenir à équidistance
09:59les uns les autres.
10:00Il y a un passage, moi,
10:01qui m'a révolté.
10:03Le site, ils sont venus pour s'amuser,
10:05rien n'indique à ce stade
10:06qu'ils avaient l'intention
10:07de faire usage de leurs couteaux
10:09qu'ils ont d'ailleurs
10:10l'habitude d'avoir sur eux.
10:12Pour moi, à Crépole,
10:14il y a une distinction.
10:16Certains jeunes n'ont pas de couteau
10:18et d'autres ont des couteaux.
10:19Et puis pour moi, ça s'arrête là.
10:21Alors, on nous fait croire,
10:22je connais un peu l'ambiance
10:24dans les provinces, etc.
10:25que le port du couteau
10:26est répandu en province, etc.
10:28Absolument pas !
10:29C'est-à-dire que la distinction,
10:30c'est que certains avaient des couteaux
10:32et d'autres non.
10:34Et pour moi, ça s'arrête là.
10:37Emmanuel Piaz,
10:38Emmanuel Piaz,
10:39vous comptez,
10:40comment comptez-vous ?
10:41Je rappelle, oui, effectivement,
10:42vous avez la maman de la victime,
10:45la maman de Thomas,
10:46dans votre association.
10:47Bien sûr.
10:48Comment le vit-elle, elle ?
10:50Alors déjà, elle,
10:51elle ne va pas lire livre,
10:52ça c'est sûr,
10:53parce qu'elle ne voulait déjà pas savoir
10:55le détail de la mort de son fils.
10:57Et que là, c'est hyper détaillé
10:59avec des...
11:00Il y a même la phrase
11:01que sa cousine lui a dit
11:02avant qu'il meure.
11:04Je veux dire,
11:05ça va très très loin, ce livre.
11:06Vraiment.
11:07Il y a des gens qui l'ont lu,
11:08ils m'ont dit,
11:09mais ce n'est pas possible.
11:10Enfin bon, voilà.
11:11On ne sait pas comment
11:12ils ont eu toutes ces infos.
11:13Déjà, on se pose la question,
11:14parce que vraiment,
11:15comment ils ont pu avoir
11:16toutes ces infos,
11:17même s'il y en a
11:18qui ne sont pas tout à fait justes.
11:19On ne crée pas les dents d'hiver,
11:20donc c'est dans la drôme,
11:21je rappelle quand même,
11:22ce n'est pas dans l'hiver.
11:23Pour des journalistes,
11:24c'est un peu limite.
11:25Enfin, voilà,
11:26il y a plein de choses.
11:27C'est des petits détails.
11:28Ça fait mauvais effet.
11:29Non, non, mais ça fait mauvais effet.
11:31Oui, c'est vrai.
11:35Après, il y a plein de petits détails
11:37de notre territoire.
11:38On sait que ce n'est pas comme ça.
11:39Enfin, sur les lieux
11:40où nos enfants vont à l'école,
11:42c'est complètement faux.
11:43Parce que...
11:44D'accord, c'est bourré d'imperfections.
11:46Mais tout ça, pourquoi ?
11:47Pour étouffer ?
11:48Est-ce que vous pensez
11:49que c'est dogmatique ?
11:50Je pense que c'est pour écrire des lignes,
11:51peut-être.
11:52Non, non, mais c'est quoi ?
11:53C'est un dogme, c'est ça ?
11:54C'est idéologique.
11:55C'est idéologique.
11:56Évidemment, ils ne veulent pas
11:57montrer le récit
11:59aux chausse-pieds
12:00dans la vérité
12:01à laquelle il faut adhérer.
12:03Mais, pour être très honnête,
12:05il m'a semblé que,
12:06depuis le début de cette affaire,
12:07ils n'étaient pas les seuls à le faire.
12:08On a tout entendu.
12:09Vous avez raison.
12:10Il y a une historienne
12:12des médias, je crois,
12:13qui a parlé
12:14de Roméo et Juliette.
12:15Je voudrais savoir
12:16où se cachent
12:17Roméo et Juliette
12:18dans cette affaire ?
12:19Où est le romantisme
12:20dans cette affaire ?
12:21Donc, si vous voulez,
12:22ce qui est terrible,
12:23c'est qu'il y a un déni
12:24du statut de victime
12:25parce qu'il faut absolument
12:28sauver cette vérité
12:30qui doit être affichée,
12:32ce récit, en réalité,
12:34qui est le leur.
12:35C'est vrai que c'est
12:36assez terrifiant.
12:37C'est surtout, je pense,
12:38le motif.
12:39Évidemment,
12:40il faut absolument occulter
12:42le caractère
12:43de racisme anti-blanc.
12:44D'ailleurs, ce que je trouve
12:45extrêmement frappant
12:46dans leur argumentaire,
12:47je les ai écoutés longuement
12:48les uns et les autres
12:49passer dans les médias,
12:50c'est qu'ils expliquent
12:51que ce n'est pas du racisme
12:52anti-blanc,
12:53ce n'est pas du racisme anti-blanc
12:54parce que le racisme anti-blanc
12:55n'existe pas.
12:56Voilà. Point.
12:57Non mais ça, c'est quand même...
12:58C'est quand même...
12:59C'est quand même sur un plan intellectuel.
13:01Le racisme anti-blanc,
13:02mais je suis d'accord,
13:03le racisme anti-blanc
13:04n'existe pas.
13:05C'est un débat
13:06qui rebondit régulièrement.
13:07Bien sûr qu'il existe,
13:08tous les racistes.
13:09D'ailleurs, il y a eu
13:10des discidences,
13:11ça a déjà été condamné
13:12en justice.
13:13Est-ce qu'on peut s'entendre
13:14sur le constat que
13:15le racisme anti-blanc
13:16peut exister ?
13:17C'est une réalité.
13:18Moi, je laisse
13:19le travail d'enquête
13:20sur Crépole.
13:21Mais le racisme anti-blanc
13:22peut exister,
13:23il y a des témoignages.
13:24Et d'autres formes de racisme...
13:25Non mais il existe.
13:26Oui, il peut exister,
13:27Olivier Dardigolle.
13:28Il existe.
13:29Ah, il existe.
13:30Non, je dis le racisme anti-blanc
13:31existe.
13:32Oui, il faut le dire.
13:33Voilà.
13:34Et je complète sur une chose
13:35parce que je le ressens comme ça.
13:36Pour moi, aujourd'hui,
13:37on ne peut pas le mettre
13:38au même niveau
13:39que d'autres racismes
13:40qui sont plus systémiques.
13:41Je ne pense pas
13:42qu'une personne aujourd'hui...
13:43Non, vous ne pouvez pas dire ça
13:44à tous les racistes.
13:45Je peux terminer...
13:46Non, non, non, non.
13:47Tous les racistes...
13:48Non, mais je terminerai
13:49quand même ma phrase, Pascal.
13:50Oui.
13:51Parce que j'ai l'habitude
13:52de les terminer.
13:53Mais terminez vos phrases.
13:54Mais tous les racismes sont...
13:55On ne peut pas mettre une...
13:56Non, vous avez...
13:57Non, non, une hiérarchie
13:58dans les racismes.
13:59Non, je n'ai pas fait une hiérarchie.
14:00Vous n'avez pas écouté
14:01la fin de ma phrase.
14:02Le racisme anti-blanc existe,
14:03mais il me semble,
14:04c'est peut-être subjectif,
14:05que d'autres formes de racisme
14:06sont plus développées.
14:07Aujourd'hui, en France,
14:08vous n'avez pas un logement
14:09parce qu'on ne vous sort pas
14:10d'une liste pour accéder
14:11à un logement.
14:12Vous n'avez pas
14:13un logement.
14:14Je dis que toutes les formes
14:15de racisme existent.
14:16Elles sont toutes condamnables,
14:17mais certaines sont plus développées
14:18que d'autres.
14:19C'est ce que je pense.
14:20Peut-être que je me trompe,
14:21Pascal.
14:22Moi, je pense qu'on ne peut pas
14:23minorer ce racisme anti-blanc
14:24alors qu'on est en train
14:25de parler d'un enfant
14:26qui a été assassiné.
14:27Voilà.
14:28Je pense que...
14:29Non, non, non.
14:30Non, non, non.
14:31Non, non, non.
14:32Non, non, non.
14:33Non, non, non.
14:34Non, non, non.
14:35Non, non, non.
14:36Non, non, non.
14:37Non, non, non.
14:38Non, non, non.
14:39Non, non, non.
14:44Ne me faites pas dire
14:45que je sous-estime
14:46ce qui s'est passé à Crépol.
14:47Et moi, j'attends
14:48le travail d'enquête
14:49pour la caractérisation
14:50de tout ce qui s'est passé.
14:51Je ne fais pas l'enquête
14:52avant les enquêteurs.
14:53Non, mais nous sommes d'accord.
14:54Je ne fais pas l'enquête
14:55avant les enquêteurs.
14:56Donc, le racisme anti-blanc
14:57existe.
14:58Ceux qui le disent
14:59qui n'existent pas
15:00sont sur un biais idéologique
15:01et refusent de voir le réel.
15:02Et je sais que d'autres
15:03formes de racisme
15:04existent aussi
15:05et que parfois,
15:06on en entend parler
15:07sur des choses de la vie quotidienne
15:08comme le fait de pouvoir
15:09D'ailleurs, il n'y a pas
15:10que le racisme anti-blanc
15:11qui est occulté.
15:12Il y a d'autres formes
15:13de racisme.
15:14En fait, le racisme
15:15par exemple,
15:16qui existe
15:17dans...
15:18qu'on peut trouver
15:19dans les pays du Maghreb
15:20à l'endroit
15:21de l'Afrique subsaharienne.
15:22Vous avez raison.
15:23Je parlais de notre pays.
15:24Celui-là, il est
15:25complètement occulté.
15:26Vous avez totalement raison.
15:27Parce qu'en fait,
15:28la question de racisme
15:29n'intéresse qu'autant
15:30que l'on puisse accuser
15:31l'occidental,
15:32l'européen,
15:33etc.
15:34Mais je crois que cette question
15:35est absolument majeure.
15:36Moi, je vous assure
15:37qu'on aurait eu
15:38neuf personnes.
15:39Imaginez un autre cadre.
15:40Neuf personnes
15:41qui auraient entendu
15:42un jeune noir serait mort.
15:43On aurait entendu
15:44« Je suis venu
15:45planter du noir ».
15:46Je vous assure
15:47qu'on ne serait pas là
15:48en train de rater
15:49le sujet.
15:50Je ne conteste pas ça.
15:51On va continuer.
15:52Juste un dernier mot,
15:53Emmanuelle Plasque.
15:54Quelle suite
15:55vous voulez donner
15:56à cette affaire ?
15:57Portez plainte ?
15:58Je ne sais pas
15:59quelles sont
16:00les articles
16:01à votre disposition.
16:02Nous, on a vu
16:03avec nos avocats
16:04l'avocat
16:05que l'association
16:06défend quelques
16:07parties civiles
16:08parce que ça coûte très cher
16:09et du coup,
16:10on s'est mis en association
16:11pour ça.
16:12On a vu avec notre avocat
16:13puis d'autres avocats
16:14d'autres parties civiles.
16:15C'est eux
16:16qui vont saisir
16:17la justice.
16:18Ils vont faire
16:19ce qu'il y a à faire.
16:20Tout ce qu'on demande,
16:21c'est que...
16:22On a des avocats.
16:23C'est eux
16:24qui gèrent ça.
16:25On ne peut pas...
16:26Après,
16:27il y a aussi
16:28une chose,
16:29un passage du livre
16:30où ça m'a
16:31beaucoup dérangée.
16:32C'est qu'il parle
16:33de la cellule psychologique
16:34qui a été mise en place
16:35dès le lendemain.
16:36Il y a une cellule
16:37psychologique
16:38où là,
16:39il raconte
16:40ce qui a pu se dire
16:41dans la cellule psychologique.
16:42Il me semble qu'il y a
16:43un secret médical
16:44normalement.
16:45Donc,
16:46il raconte des choses
16:47qui se seraient dites
16:48alors je ne sais pas
16:49si c'est vrai ou pas,
16:50qui se seraient dites
16:51pendant cette cellule
16:52psychologique
16:53de part de parents.
16:54Et ils ont dit même
16:55que les enfants,
16:56c'est à ce moment-là
16:57qu'ils se sont montés
16:58le bourrichon
16:59pour dire que
17:00les enfants
17:01n'étaient pas
17:02dans la cellule psychologique
17:03du bourrichon
17:04pour dire que
17:05c'était un racisme anti-blanc.
17:06Qu'ils avaient entendu
17:07cette phrase
17:08à ce moment-là.
17:09Donc déjà,
17:10c'était le lendemain,
17:11nos enfants,
17:12ils étaient complètement
17:13traumatisés
17:14et ce n'est pas là
17:15qu'ils se sont...
17:16Donc ça,
17:17c'est des choses comme ça.
17:18C'est ce que vous dites
17:19effectivement,
17:20Emmanuelle Classe.
17:21Vos avocats vont
17:22se saisir de l'affaire.
17:23Il y aura une suite
17:24évidemment qui sera donnée.
17:25En tout cas,
17:26merci infiniment
17:27d'avoir témoigné
17:28sur Europe 1 ce soir.
17:29Il est 20h30.