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00:00Avant d'évoquer l'actualité politique, tout de suite ce tournant, donc je vous le disais dans l'affaire du petit Emile,
00:06cette disparition très mystérieuse, presque deux ans après les faits,
00:11des perquisitions ont eu lieu ce matin et surtout quatre interpellations.
00:15On fait le point avec Audrey Bertheau et on en débat ensuite.
00:19Un nouveau rebondissement dans l'affaire de la mort du petit Emile.
00:23Tôt ce mardi matin, les grands-parents maternels du garçon et deux de leurs enfants
00:28ont été placés en garde à vue pour homicide volontaire et recel de cadavres.
00:32Le 8 juillet 2023, Emile, deux ans et demi, était gardé par ses grands-parents
00:37dans leur maison du Auvergné, quand il aurait échappé à leur vigilance.
00:41Immédiatement, un important dispositif de recherche avait été déployé.
00:46Dans le hameau, les maisons avaient été fouillées, les habitants interrogés
00:50et les dizaines d'hectares minutieusement inspectés.
00:54Malgré ce dispositif, aucune trace de l'enfant n'avait été retrouvée.
00:58Pendant neuf mois, l'enquête n'avait rien donné de concret
01:02jusqu'à la découverte fin mars 2024 par une promeneuse du crâne et de dents de l'enfant
01:08à environ 25 minutes à pied du hameau du Auvergné.
01:12Il y a encore quelques jours, les enquêteurs avaient réalisé de nouvelles fouilles.
01:16Les militaires étaient alors repartis avec une jardinière située près de l'église du Auvergné
01:22où des traces suspectes pourraient avoir été retrouvées.
01:25Les obsèques du petit garçon ont eu lieu en début d'année.
01:28Quelques heures après la cérémonie, les grands-parents d'Émile
01:32clamaient que le temps du silence devait laisser place à la vérité.
01:36Voilà ce qui est évidemment le coup de tonnerre,
01:39c'est cette interpellation du grand-père et de la grand-mère maternelle du petit Émile.
01:43On va se rendre dans leur village à la Bouilladis avec Stéphanie Rouquet.
01:47Bonjour et bonsoir Stéphanie.
01:49Il y a eu de nombreuses perquisitions qui ont été menées ce matin au domicile des grands-parents, c'est bien cela ?
01:54Écoutez Laurence, les enquêteurs ont perquisitionné ce matin pendant près de 5 heures
01:59le domicile des grands-parents du petit Émile.
02:02Une dizaine d'enquêteurs étaient présents, ils ont passé au crible l'intérieur de la maison,
02:06le grand jardin aussi, et ils sont repartis avec plusieurs saisies,
02:10une dizaine de sacs scellés remplis d'affaires,
02:12le véhicule du grand-père qu'un enquêteur conduisait pour quitter le domicile
02:16et un van de transport pour chevaux qui était tracté par un camion.
02:20Dans la commune, tout le monde parle de ces gardes à vue.
02:23Depuis ce matin, les parents et les grands-parents habitent dans le village.
02:27Le grand-père du petit Émile est connu de tous.
02:29Il est kiné-ostéopathe, son cabinet se trouve en plein centre du village
02:34et beaucoup d'habitants le décrivent comme assez strict.
02:37Mis à part son cabinet, il ne participait pas à la vie du village
02:41mais ses habitants sont sous le choc.
02:43Certains m'ont expliqué qu'ils ont toujours cru que c'était un accident.
02:47Ils ne veulent pas, ils ne peuvent pas croire que c'est criminel.
02:50Ils attendent à présent la prochaine communication du procureur d'Aix-en-Provence.
02:55Merci beaucoup Stéphanie Rouquier.
02:57Jacques Morel, vous êtes général de gendarmerie,
02:59ancien patron de la section de recherche de Versailles.
03:01Est-ce qu'on peut aussi longtemps après les faits,
03:04retrouver des traces, notamment des traces ADN,
03:07faire avouer certaines personnes, en tout cas,
03:10c'est ce que tentent les enquêteurs actuellement ?
03:12Retrouver des traces ADN, oui.
03:16C'est sûrement la raison pour laquelle les enquêteurs
03:20se sont saisis de la voiture du grand-père et de son van.
03:25Après, faire parler les gens en audition,
03:28c'est la spécialité des enquêteurs.
03:31La technique de confronter plusieurs personnes ensemble
03:35est une technique des sections de recherche,
03:38notamment les quatre personnes.
03:40Les quatre personnes qui sont là, ce n'est pas par hasard,
03:42puisqu'il y a une dizaine d'enfants dans cette fratrie.
03:45Les deux personnes qui vont être confrontées avec leurs parents,
03:50c'est qu'à un moment ou à un autre,
03:52ils ont tenu des propos ou donné une version
03:55qui ne colle pas avec celle de leurs parents.
04:00Mais il a été fait état de surveillance téléphonique,
04:07donc je pense que dans le temps,
04:09les surveillances téléphoniques, à un moment ou à un autre,
04:12où les gens se lâchent et peuvent dire quelque chose
04:15qui peut se retourner contre eux à l'occasion d'une audition.
04:19Marie-Victoire Diodonie, du service de police et de justice de CNews.
04:22On a ces quatre gardes à vue.
04:24Elles peuvent être prolongées encore 24 heures, c'est bien ça ?
04:27Oui, tout à fait. Elles peuvent attendre un maximum de 48 heures.
04:30On avait écouté l'avocat du grand-père
04:33lors de l'interruption de cette garde à vue
04:36qui nous a expliqué qu'être placée en garde à vous, ça ne veut rien dire.
04:39Elle n'a pas entièrement tort dans la mesure où, ici,
04:42on n'est pas du tout dans le stade de la mise en accusation.
04:45Elle n'a pas du tout encore été prononcée.
04:47Elle ne le sera d'ailleurs peut-être pas.
04:49Mais nous sommes dans un stade qu'on pourrait appeler de la suspicion.
04:54Les enquêteurs feront leur travail pour confronter les déclarations entre elles,
05:00les confronter aussi avec des éléments matériels
05:03qui auront été relevés ces dernières semaines et ces dernières heures
05:07pour finalement ou bien donner lieu à un véritable rebondissement
05:11ou bien rester peut-être dans la continuité d'une enquête sur le temps long.
05:15On va écouter quelques réactions justement dans cette petite commune de la Bouilladis,
05:196 000 habituants situés entre Aix-en-Provence et Aubagne
05:22après l'interpellation des grands-parents maternels d'Émile.
05:25Il est strict, il est carré.
05:28Il est carré.
05:30C'est bien aussi.
05:32Je ne sais pas quoi penser de cette histoire.
05:34Ça va être comme le petit Grégory, je crois.
05:37Ça fait un peu peur, cette histoire.
05:40Ça fait peur quand on cherche le tueur.
05:42Finalement, c'est sa famille.
05:44C'est un peu un choc d'en parler au bar tout à l'heure avec les collègues.
05:47Ce n'est pas commun.
05:50Ça reste un choc.
05:51Le kiné du village, la maîtresse des colles et ce petit bonhomme.
05:57Pour lui, que la justice fasse bien son travail et rapidement.
06:01Voilà pour ces réactions, Louis Doreignel, dans ce petit village de la Bouilladis.
06:05C'est la stupeur en réalité.
06:07Parce qu'il y avait sans doute des faisceaux de preuves qui avançaient.
06:12Mais que le grand-père et la grand-mère maternelle soient placés en garde à vue,
06:16tout le monde est sous le choc en réalité.
06:18Alors qu'ils sont présumés innocents, je le rappelle.
06:22Moi, je ne l'ai pas fait en l'occurrence.
06:24Mais pour l'avoir fait par le passé,
06:26quand vous arrivez et qu'il n'y a pas encore d'actes d'enquête,
06:28souvent les gens ne disent pas grand-chose, ne veulent pas parler.
06:31Puis dès qu'il y a un acte d'enquête supplémentaire,
06:33les langues commencent à se délier.
06:35Des gens se disent que je l'ai toujours pensé ou que ça se passait comme ça.
06:39Il faut aussi rester un peu prudent par rapport aux réactions de gens
06:43qui, à raison, sont émus par ce qui se passe dans leur commune
06:47qui ne fait pas parler d'elle comme ça tous les jours.
06:49C'est des choses qu'on peut comprendre.
06:51Mais pour autant, il faut faire très attention à ce qui est avancé.
06:56Il faut vraiment s'en tenir aux communications du procureur de la République
06:59et éventuellement écouter ce que disent les avocats.
07:02Ce que je trouve intéressant,
07:03et là où il y a vraiment une avancée très forte depuis le début de l'enquête,
07:07c'est que la date de la garde à vue a été prévue il y a longtemps
07:10par les gendarmes qui ont donc perquisionné et placé en garde à vue
07:13les quatre personnes ce matin.
07:16Par ailleurs, le cadre de cette garde à vue,
07:19homicide volontaire, recelle de cadavres,
07:22autant le cadre de l'homicide volontaire peut évoluer.
07:26On l'a vu dans plein d'affaires,
07:29ça passe de homicide volontaire à homicide involontaire
07:31ou alors à tout à fait autre chose.
07:34Mais ce qui m'intrigue, c'est quand même la question du recelle de cadavres
07:37puisque vous savez, ça a été rappelé,
07:39il y a eu la perquisition de la jardinière qui était devant l'église
07:43il y a quelques semaines,
07:45et il y a sans doute eu une exploitation.
07:47L'exploitation de ce qui a pu être constaté,
07:50croisée aux analyses téléphoniques,
07:53aux interceptions de sécurité qui ont été faites,
07:55et bien sans doute ont conduit les gendarmes
07:57à organiser ces gardes à vue simultanément.
08:00Donc tout est au même moment,
08:01c'est-à-dire que ce ne sont pas des auditions qui basculent
08:03parce que soudain il y a un élément intéressant.
08:05Donc les gendarmes ont vraiment fait ça tôt le matin,
08:08quatre personnes qui étaient bien identifiées à l'avance
08:10et pour essayer de les confronter.
08:13Avec les véhicules emmenés.
08:14Exactement, et donc essayer de confronter
08:17les versions des uns et des autres.
08:18Au même moment, ils ne peuvent pas se parler.
08:20Et c'est l'effet de sidération
08:22qui est aussi recherché par les gendarmes
08:24dans ce type de situation.
08:25Vous avez raison. Françoise Laborde ?
08:26Oui, moi ce qui me frappe dans ce qu'on a entendu,
08:28dans quelques témoignages, c'est
08:30« Ah mais c'est pas possible, on n'y croit pas.
08:32Moi je pense que c'est un accident. »
08:33Mais je veux dire, l'un n'empêche pas l'autre.
08:35J'allais dire, ça peut être en effet un accident criminel.
08:39Et on le voit dans les affaires de maltraitance,
08:42quelle qu'elle soit, de mort d'enfant dans les familles.
08:45En effet, ça peut aussi être un accident.
08:48Et il n'en reste pas moins que ça peut être aussi un acte criminel.
08:50Et quand c'est un accident et qu'on ne le déclare pas
08:52et qu'en effet on dissimule,
08:55c'est un problème.
08:57On est en ligne avec Julie Régoulet,
08:59rédactrice en chef de Nouveau Détective.
09:01Bonsoir à vous.
09:02Cette affaire de Petit Émile a une dimension nationale.
09:04Elle a ému les Français depuis plus de vingt mois.
09:08Et aujourd'hui, on a ce rembondissement
09:10dans ce huis clos familial
09:12qui pose beaucoup de questions, Mme Régoulet.
09:16Oui, avec justement l'arrestation
09:18de ces quatre personnes de la même famille,
09:20on ne sait pas beaucoup de choses de cette famille.
09:23Sinon, c'est une famille nombreuse,
09:25une famille de dix enfants,
09:28une famille très secrète, très soudée,
09:30qui vit un peu reclus.
09:35En tout cas, la mère de famille
09:38faisait l'école à la maison.
09:42Voilà, en fait, c'est une famille
09:46qui, depuis le début, interroge beaucoup.
09:48D'accord, mais pour autant,
09:50c'est une famille qu'on ne peut pas soupçonner
09:52d'être criminelle.
09:53Il y a eu, j'imagine, ces derniers temps,
09:55ces derniers jours,
09:57des avancées, notamment dans les écoutes téléphoniques
09:59qui ont permis aux enquêteurs de dire
10:01qu'on se lance sur des interpellations.
10:03Ce qu'on sait, c'est que, de toute façon,
10:04depuis le début, l'enquête se poursuit.
10:06Elle n'a jamais cessé.
10:07Il y a eu d'autres rembondissements avant ça.
10:10Il y a eu, même quand on a découvert
10:12le crâne du petit Émile,
10:14ça ne s'est pas arrêté à ce moment-là.
10:15Donc, effectivement, vous le disiez à l'instant,
10:17il y a eu des écoutes téléphoniques.
10:19Il y a eu aussi, on s'en souvient,
10:21il y a à peu près un an,
10:23cette mise en situation
10:25qui était une forme de reconstitution
10:27où on a demandé à 17 témoins
10:29qui étaient présents au moment de la disparition
10:31du petit Émile,
10:32de revivre les derniers instants
10:34avant la disparition
10:35pour voir s'il a tous les témoignages concordés,
10:38s'il y avait des incohérences.
10:40Et puis, est-ce que ça aussi,
10:42ça a permis de faire émerger des incohérences ?
10:45On a peut-être aussi fait appel
10:47au logiciel Anacrim,
10:50qui est un logiciel d'analyse criminelle
10:53et qui, en fait, on passe à la moulinette
10:55tous les PV autour de l'affaire.
10:57Et là aussi, on détecte la moindre incohérence.
11:00Donc tout ça a fait que,
11:02effectivement, on en arrive aujourd'hui
11:04à ces quatre interpellations.
11:06Et sur cette dimension nationale
11:08de cette affaire du petit Émile,
11:09il y a d'autres affaires.
11:10On entendait des témoins qui disaient
11:12qu'ils pensaient que ça ressemblait
11:14à l'affaire du petit Grégory.
11:15C'est une affaire extrêmement...
11:17qui bouleverse les Français.
11:19Oui, de toute façon,
11:20la disparition d'un enfant,
11:21c'est toujours le pire des scénarios.
11:23Ça bouleverse toujours
11:24les Français dans leur chair.
11:25Là, c'est vrai qu'on note
11:27quelques points communs
11:28avec l'affaire Grégory.
11:31C'est deux mystères
11:34avec le même huis clos, un petit peu,
11:37les mêmes investigations très longues,
11:39des rebondissements,
11:40des histoires à rebondissements,
11:42des histoires à tiroirs.
11:43On a, d'un côté, cette haine
11:45chez les Villemins,
11:46cette haine familiale.
11:48Chez, justement, dans la famille d'Émile,
11:51on a parlé de cette famille très secrète
11:53qui interroge beaucoup.
11:55On a l'impression qu'il y a...
11:57Autant, il y avait des corbeaux
11:58chez les Villemins,
11:59on a l'impression que, là aussi,
12:00il y a eu des corbeaux
12:01qui ont dit des choses aux enquêteurs.
12:03Et ils ont, comme points communs,
12:05ces deux affaires,
12:06de susciter énormément d'interrogations
12:08beaucoup de temps après.
12:10Merci beaucoup, Julie Régulaire,
12:11d'être son chef nouveau détective.
12:13On fait une petite pause.
12:14On continue à évoquer cette disparition
12:16et se tournant dans l'enquête
12:17du petit Émile.
12:18On écoutera de nouveaux témoignages,
12:20notamment d'habitants
12:21qui disent leur choc.
12:23À tout de suite,
12:24dans PONCHANE, sur CNews et Or.
12:28PUNCHLINE, 18h-19h,
12:31Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
12:3718h19, de retour dans PUNCHLINE,
12:38sur CNews et sur Europe 1.
12:40On revient sur le choc
12:41après l'interpellation
12:42des grands-parents maternels
12:43du petit Émile,
12:44près de 20 mois
12:45après la mort du petit garçon.
12:47On va écouter Arthur Herlin,
12:48journaliste à Paris Match,
12:49qui a passé de longues semaines
12:51à enquêter sur ce dossier.
12:52Il revient notamment sur le suicide
12:54d'un homme d'église,
12:56le père Claude Gilliot,
12:57qui était très proche
12:58des parents du petit Émile.
13:00Écoutez Arthur Herlin.
13:02J'ai été très proche
13:04du père Claude Gilliot,
13:05qui était le prêtre
13:07qui a officié dans la chapelle
13:09où ils avaient leurs habitudes,
13:10qui s'est donné la mort
13:12il y a moins de dix jours.
13:14Dans les médias,
13:15circulait une photo du couple
13:16des parents d'Émile
13:17où ils n'étaient pas à leur avantage,
13:18c'est le moins qu'on puisse dire,
13:19puisqu'ils étaient avec un groupe
13:21d'extrême droite,
13:23pour résumer.
13:25Lui, il savait que ça ne les résumait pas,
13:27que c'était peut-être un passé.
13:28D'ailleurs, il avait dit
13:29qu'on peut faire des erreurs de jeunesse.
13:30Ensuite, le père Claude
13:32m'a donné cette photo
13:33pour finalement montrer
13:34que c'était un couple ordinaire,
13:35un joli couple.
13:36Cette photo a provoqué l'ir
13:38du grand-père.
13:39Colomban, le père d'Émile,
13:41a simplement été déçu,
13:42il l'a appelé.
13:43Le prêtre s'est confondu en excuses,
13:45ça n'a rien fait.
13:46Philippe Védovigny lui a dit
13:48que c'était un clown
13:49et que jamais il ne le reverrait.
13:50Quelques semaines après,
13:51de retour du Auvergné,
13:52il a fait pression sur le recteur
13:55de cette chapelle
13:56et indirectement sur les évêchés
13:58tout entiers
13:59pour mettre le prêtre au banc.
14:02Il l'a complètement évincé
14:04de cette chapelle.
14:05Voilà, Arthur Herrlin
14:06avec ce papier à suivre
14:07dans Paris Match jeudi prochain,
14:08Françoise Laborde.
14:09Moi, ce que je découvre,
14:11je n'avais pas du tout compris
14:12cette dimension,
14:13c'est que le grand-père
14:15qui est aujourd'hui en garde à vue,
14:17c'est une personnalité
14:18très particulière quand même.
14:19Alors, on sait qu'il avait déjà
14:20été mis en cause
14:21il y a quelques années
14:22dans une affaire de violence
14:24contre un enfant
14:25quand il était, je ne sais pas quoi,
14:27en surveillance
14:28dans un établissement privé.
14:29Mais là, en plus,
14:30et c'est intéressant
14:31ce que nous dit Arthur Herrlin,
14:33c'est que c'est une personnalité
14:35très particulière.
14:36C'est vraiment le patriarche
14:38qui domine toute la famille,
14:40dix enfants,
14:41avec évidemment son épouse,
14:44mais qui vivent
14:45dans une sorte d'autarcier
14:46puisqu'ils font l'école à la maison,
14:48qu'ils ne sortent pas.
14:49C'est vraiment une famille
14:51soudée et unie,
14:52mais aussi un peu sous emprise,
14:53peut-être,
14:54de ce père de famille
14:55extrêmement autoritaire.
14:56Donc, c'est vrai que du coup,
14:58ça donne,
14:59entre cette personnalité
15:01dont on dit que c'est un homme
15:02à la fois brillant, intelligent,
15:03drôle, mais quand même
15:04qui tient, si je puis dire,
15:05un peu serré les rênes
15:06de toute la fratrie autour de lui,
15:08ça donne un éclairage nouveau
15:10et que je trouve,
15:11que moi j'ignorais totalement,
15:12et que je trouve en effet
15:13très intéressant.
15:14Parce que c'est toujours
15:15au sein des familles
15:16que se nouent les choses
15:17les plus parfois noires.
15:19Bien sûr, et on rappelle
15:20qu'ils sont présumés innocents,
15:22tous ceux qui sont évidemment
15:23en garde à vue,
15:24à l'heure actuelle,
15:25Jean-Sébastien Ferjou,
15:26et que cette affaire, voilà,
15:27est encore loin d'être résolue.
15:29Oui, parce que des gardes à vue
15:31ne valent pas mis en examen,
15:33même si les mots
15:35qui ont été justifiés,
15:36les motifs,
15:37paraissent sérieux.
15:38Homicide volontaire
15:39et recel de cadavre,
15:41ça suggère quand même
15:42que les enquêteurs
15:43ne peuvent pas se permettre
15:44d'aller sur ce terrain-là
15:45sans avoir aucun élément
15:46pour soutenir un tel motif
15:49de garde à vue.
15:50Maintenant, on a connu
15:51dans le passé des qualifications
15:52qui avaient changé
15:53à l'issue des gardes à vue.
15:55Mais c'est vrai que c'est une affaire
15:56qui fascine les Français
15:57parce que c'est un huis clos,
15:58vous l'évoquiez,
15:59c'est un huis clos familial,
16:00c'est une famille
16:01qui a été par ailleurs critiquée
16:03de manière un peu incompréhensible
16:05en raison de ses convictions religieuses.
16:07On ne voit pas bien
16:08le rapport qu'il peut y avoir
16:09entre la tragédie
16:11qui est arrivée à ce petit garçon
16:14et le fait que ce soit
16:15une famille catholique,
16:17même très conservatrice,
16:18ou traditionnaliste.
16:20C'est vrai que cette affaire-là
16:21a fasciné les Français
16:23comme d'autres parfois
16:24parce qu'on peut tous se projeter
16:26dans le drame
16:27que représente la perte d'un enfant.
16:29On va partir tout de suite
16:30dans la commune du Haut-Vernay
16:32où se sont déroulés les faits.
16:34Il y a plus de 20 mois,
16:35Frédéric Michel,
16:36l'envoyé spécial d'Europe 1,
16:37vous vous trouvez sur place.
16:39Beaucoup d'émotions
16:40parmi les gens
16:41que vous avez rencontrés
16:42au Haut-Vernay.
16:43Frédéric ?
16:45Oui, dans ce village de montagne
16:47d'une centaine d'âmes,
16:48le réveil a été brutal, violent,
16:50me disait une habitante
16:52qui ne s'attendait pas à ce scénario.
16:54Beaucoup de portes restent fermées.
16:56La majorité des maisons sont inoccupées.
16:58On n'est pas en saison.
17:00Les habitants vivant à l'année
17:01dans ce petit bourg sont peu nombreux.
17:03Actuellement,
17:04il y a plus de journalistes
17:05dans les rues de la commune
17:06et autour de la maison de vacances
17:08des grands-parents d'Émile,
17:09Philippe et Anne Védovigny.
17:11C'est là, dans le hameau du Haut-Vernay,
17:13que le garçonné de 2 ans et demi
17:15a disparu le 8 juillet 2023
17:17alors qu'il avait été confié
17:19la veille à la surveillance
17:20de ses grands-parents maternels.
17:22Aujourd'hui, la bâtisse est fermée.
17:24Les volets sont clos.
17:25Ici, pas de perquisitions
17:26comme à la Bouilladis,
17:27près de Marseille,
17:28au domicile de la famille.
17:29Et les rares personnes croisées
17:31au Vernay sont peu locales.
17:33Quelques habitants,
17:34vous allez l'entendre,
17:35ont accepté de parler.
17:36Ils insistent sur l'importance
17:38d'être prudents.
17:41Il y a juste des gardes à vue.
17:42Après, le temps de la garde à vue,
17:44l'enquête continue son cours
17:45et on verra bien
17:46comment ça va se terminer.
17:47On n'y met pas d'hypothèse.
17:49On n'a rien à en dire.
17:50Il n'y a pas à commenter
17:51ce qui n'est pas à commenter.
17:52Je vous dis que le village vit normalement
17:54tout comme les autres villages aux alentours,
17:56comme si on habitait à Seine,
17:58et que ce n'est pas un sujet de conversation
18:00ni de suspicion au quotidien
18:02du voisin ou d'autres habitants.
18:04Pas du tout.
18:05Et qu'il y a très peu de commentaires de fait
18:07sur la situation
18:08concernant le petit Émile.
18:10Voilà.
18:12Évidemment, tout le monde espère connaître,
18:16d'abord connaître un jour la vérité
18:18et connaître vraiment l'issue
18:20de ces gardes à vue.
18:22Merci beaucoup Frédéric Michel,
18:23envoyé spécial d'Europe.
18:24Voilà ce que l'on pouvait dire
18:25sur ces gardes à vue toujours en cours
18:27des grands-parents maternels
18:28et de deux membres de la famille
18:30du petit Émile.