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00:0013h-14h, Europe 1-13h.
00:03Avec Céline Dion sur Europe 1-8 et fin d'Europe 1-13h à 13h48 avec vos deux chroniqueurs Paul Melun et Gabriel Cuisel, Céline.
00:09Et avec vous, j'avais envie de revenir sur ce drame, encore une fois, cette rivalité, cette rixe entre jeunes ailleurs.
00:17C'est en Essonne, un jeune de 17 ans mortellement poignardé devant un lycée de la ville, 6 personnes interpellées.
00:24Je vous propose d'écouter Marine Le Pen, la chef de file des députés RN, et elle est indignée par l'assassinat de l'adolescent dans l'Essonne.
00:30La réalité, c'est que ce type d'événement dramatique se déroule maintenant de manière régulière.
00:37L'assassinat d'adolescents, parfois par d'autres adolescents, devient un fait de société et n'est plus seulement un fait divers.
00:44Donc c'est catastrophique, c'est la raison pour laquelle nous avons fait une proposition qui viserait à ressacraliser l'intégrité physique.
00:53C'est-à-dire que les atteintes à l'intégrité physique, dont l'issue la plus dramatique est évidemment le décès, doivent être traitées différemment des autres délits.
01:05Et aggravées, pas tant dans leur peine que dans l'exécution de leur peine.
01:10Il faut éradiquer les atteintes à l'intégrité physique parce que la vie est sacrée.
01:15Marine Le Pen, donc, à propos de cette délinquance juvénile et de ce nouveau drame en Essonne,
01:20alors que Bruno Retailleau, ce matin, sur CNews et Europe 1, en a parlé de cette excuse de minorité.
01:27Et il a dit aujourd'hui, l'excuse de minorité est la règle, elle doit devenir l'exception.
01:32Il veut réformer la justice.
01:34Non, mais on sait qu'il y a une urgence. Le pédopsychiatre Maurice Berger, on a fait tout un livre sur la délinquance des mineurs.
01:42Ce qui est terrible, c'est que pour l'école, par exemple, on a rabattu nos prétentions avant de s'intéresser au niveau.
01:46Vu qu'ils sont en sécurité, c'est quand même quelque chose d'incroyable.
01:49Elisabeth Horne qui a fait une annonce sur les contrôles aléatoires de sacs.
01:53Oui, mais on voit bien que ce n'est pas à la hauteur.
01:55Moi, je me souviens encore des cours d'empathie. Je ne sais pas où ils sont passés.
01:58Mais on voit bien qu'ils n'étaient pas franchement à la hauteur de l'enjeu.
02:02Ce que l'on constate, c'est que dans une société qui est très laxiste, où on dit que ce n'est pas gentil,
02:07c'est des mineurs, il faut les comprendre, il faut être bienveillant, ça conduit à la mort de certains.
02:12Le laxisme est le contraire de la bienveillance, puisque cela met dans une situation d'insécurité profonde.
02:20Alors des jeunes, soit qui sont eux-mêmes rivaux dans des bandes rivales, soit qui prennent une balle perdue,
02:24parce qu'ils ont un coup de couteau perdu.
02:27La vérité, c'est qu'il faut tout reprendre à la base.
02:31On a un problème majeur d'éducation, déjà.
02:36Nous ne croyons pas dans notre modèle.
02:38Moi, je crois vraiment que nous ne croyons pas dans notre modèle civilisationnel.
02:40Nous avons détricoté notre autorité.
02:42Par ailleurs, nous avons des familles qui arrivent avec un autre modèle, d'autres mœurs,
02:47qui ont connu une justice plus sévère et qui arrivent ici à parer.
02:50Les enfants peuvent se dire que c'est l'impunité totale.
02:54Donc, il faut tout remettre à plat et tout revoir.
02:56Moi, ce que je vois dans les mesures, je pense qu'il y a du court terme,
02:58et c'est normal de s'occuper du court terme,
03:00mais ça ressemble quand même à quelque chose qui n'a pas vraiment de vision de tout cela.
03:06Sur l'excuse de minorité que Bruno Retailleau veut revoir.
03:10Oui, bien sûr qu'il faut le revoir.
03:11Vous savez, je crois qu'on prend beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de mesures d'adaptation
03:15face à un phénomène qui est extrêmement, profondément ancré désormais dans notre société.
03:20L'État est impuissant, mais c'est insoluble pour vous ?
03:22Je ne dirai pas jusqu'à dire ça, mais en tout cas,
03:24ce que les gouvernements successifs, dont certains ont eu probablement de la bonne volonté politique,
03:29ont montré qu'on était, si ce n'est impuissant,
03:32en tout cas, on n'avait pas trouvé les remèdes à nos mots MAUX.
03:35Quand on vous parle de portiques de sécurité aux abords des lycées,
03:38quand on vous parle de ces fameuses fouilles aléatoires,
03:40quand on vous dit qu'on va faire la guerre au couteau,
03:42alors à bon, à quel type de couteau ?
03:45Est-ce que c'est des couteaux à crandards ? Est-ce que c'est des couteaux qui souffrent ?
03:47Vous voyez, on en est à des débats où on s'intéresse vraiment au sujet par le petit bout de la lorniette
03:52et où on ne traite pas les causes profondes de l'usage des couteaux,
03:57de leur généralisation et du recours accru à cela par des profils qui parfois sont des récidivistes, etc.
04:03Donc, effectivement, la justice des mineurs, c'est un bout de ce raisonnement-là.
04:07Je rappelle, par exemple, que le rabbin qui a été agressé à Orléans
04:10a été agressé par un gamin de 16 ans dont, lui, sa peine va probablement...
04:14Enfin, en tout cas, on va voir ce que la justice va faire.
04:16Mais avoir un interlocuteur de 16 ans à l'abard au tribunal des enfants,
04:19ce n'est pas la même chose qu'avoir quelqu'un de 25 ans.
04:22On va tenir compte, par exemple, de son casier.
04:23Le casier de ce jeune homme de 16 ans, il est vierge.
04:25Donc, déjà, ça va être moins.
04:26Ensuite, on va peut-être requalifier les choses.
04:28Donc, ça va être compliqué.
04:29Nous sommes, effectivement, une grande démocratie.
04:31Nous avons l'état de droit, nous avons tout ça.
04:32Mais, comme tout à l'heure, nous parlions de l'antrisme de l'islam politique,
04:35tout cela, tout notre vieux modèle, il est remis en cause.
04:38Il est challengé, pour employer un mot à la mode.
04:40Il est défié par tous ceux qui sont nos ennemis, à l'intérieur et à l'extérieur de notre pays.
04:45Donc, il faut repenser nos systèmes.
04:47Il faut repenser en amont.
04:48Il faut repenser la culture.
04:49Il faut repenser l'éducation.
04:50Il faut repenser la politique migratoire.
04:52Il faut reprendre ce mot, jadis très utilisé, d'assimilation,
04:56qui, aujourd'hui, n'est plus utilisé, ou d'intégration, un minimum.
04:59On ne peut pas laisser comme ça faire les choses.
05:01Parce que, sinon, cette inflation de la violence que nous connaissons en France,
05:05nous serons condamnés à voir passer des coups de couteau,
05:08à commenter jour après jour, à employer des mots, à se bercer de mots,
05:10à dire en sauvagement, décivilisation.
05:12Tous ces mots qui, désormais, ont été employés par des membres du gouvernement
05:15ou le Président de la République lui-même.
05:17Mais, là, je ne vois pas les actions liées à l'emploi de ces mots.
05:20Je suis frappée de voir, comme une société, finalement,
05:24qui est devenue laxiste, dans bien des sujets,
05:26à l'école, dans la justice, devient, in fine, répressive.
05:31C'est paradoxal, mais c'est ainsi.
05:33C'est-à-dire qu'on est obligé de mettre des portiques de sécurité.
05:37Je ne sais pas ce qu'on va faire de plus, vous dites,
05:39vérifier les sacs de façon aléatoire.
05:41Finalement, on va peut-être finir par tous les vérifier.
05:43Il va y avoir des flics devant les portes.
05:45Mais quelles conséquences politiques ?
05:46Mais on se rend bien compte que c'est une fuite en avant.
05:49Parce que, là, les politiques apportent des réponses un peu,
05:52comment dire, crustines.
05:54Parce qu'il faut répondre aux inquiétudes de l'opinion publique.
05:57Mais il n'y a pas de vision.
05:59Alors, c'est difficile d'avoir une vision.
06:00Parce que, comme on revient à un problème, lui, purement politicien,
06:03c'est comme l'Assemblée est complètement éclatée,
06:06avec des gens très à gauche qui, sur ces sujets-là,
06:09ne veulent rien entendre.
06:10C'est extrêmement compliqué d'avancer.
06:14Au moment où François Bayrou vient de passer le cap des 100 jours.
06:16Oui.
06:17Et ça devient complexe pour lui.
06:19Avec la menace de la censure condamnée par le PS
06:21dans la réforme des retraites.
06:23À la décharge de François Bayrou,
06:25il est vrai que ni lui ni Michel Barnier
06:27sont ceux qui sont en meilleure position
06:29pour pouvoir insuffler un changement radical
06:31pour les raisons qu'indiquait Gabriel.
06:32C'est-à-dire que l'Assemblée nationale est fragmentée,
06:34qu'il n'y a pas de majorité,
06:35et que c'est très difficile d'agir.
06:37Maintenant, je pense qu'effectivement,
06:39moi, ce qui me fait craindre,
06:40parce que je suis un amoureux des libertés,
06:42c'est que, face au délitement de l'État
06:44et à la montée de la violence,
06:46nous sombrions dans une forme de contrôle de masse
06:48où tout le monde est contrôlé,
06:49mais personne n'est en sécurité.
06:50En fait, c'est ça.
06:51C'est-à-dire qu'on contrôlera peut-être vos déplacements
06:53avec votre smartphone,
06:54un peu comme pendant le Covid.
06:55Il y aura des passes pour se déplacer,
06:56des couvre-feux dans les villes,
06:58parce qu'on dira,
06:59ne laissez pas vos gamins sortir après 22h.
07:00Et pour autant, il y aura des rixes,
07:01des coups de couteau,
07:02de l'hyper-violence,
07:03des coups de machette,
07:04des machins absolument terrifiants
07:05qu'on ne voyait pas il y a 50 ans.
07:06Donc moi, je ne crois pas au contrôle de masse.
07:08Je crois à une bonne politique de sévérité républicaine
07:11et je crois à l'amont,
07:12c'est-à-dire vraiment
07:13la bataille culturelle,
07:14la bataille politique,
07:15le pensée long terme
07:16pour éviter qu'il y ait un concours.
07:18Et pour cela,
07:19je reviens à votre question,
07:20il faut avoir une majorité politique
07:22et une assise politique forte
07:24et une adhésion dans le pays.
07:25Vous êtes d'accord avec ce que propose Paul ?
07:26Oui, bien sûr,
07:27mais là aussi,
07:28on pourrait repartir sur cette idée
07:29de Bruno Retailleau de déclassifier.
07:31Moi, je trouve qu'il pourrait se lancer
07:33dans un immense audit.
07:34Alors, c'est intéressant de savoir
07:36qui sont les familles
07:38qui ne fonctionnent pas ?
07:40Qui sont ces jeunes ?
07:41Quelle est leur parcours ?
07:42Est-ce que c'est vraiment des familles monoparentales ?
07:44Je voudrais savoir ce qu'il en est.
07:46Est-ce qu'on est issus d'immigration ou pas ?
07:48Est-ce qu'on est un état des lieux ?
07:50Parce qu'on est dans le flou,
07:51on parle des jeunes.
07:52Je ne sais pas ce que ça veut dire des jeunes.
07:53On manque de données
07:54et ça doit être aussi le boulot de Bruno Retailleau.
07:55Et ça, il peut le faire,
07:56à son niveau.
07:57Nul doute que Pierre Devigne
07:58nous reviendra sur tous ces sujets ce soir,
07:59dès 19h, bien sûr,
08:00dans Europe 1 Soir.
08:01Et nous, on se retrouve demain.
08:02Merci beaucoup Gab.