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2 lycéens de 17 ans assassinés à l'arme blanche en une semaine à proximité de leur établissement scolaire, ça se passe en France, loin des caméras.

Pendant ce temps-là, à Mayotte…

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00:00Le jeudi 8 avril, en fin d'après-midi, Mickey s'apprête à prendre le bus pour
00:03entrer du lycée.
00:04Au moins un jeune de son établissement l'attaque à coups de ciseaux, blessé au poumon, au
00:08cou et à la tête.
00:09Mickey décède le lendemain à l'hôpital.
00:11Il avait 17 ans.
00:12A quelques kilomètres de là, une semaine après, un autre lycéen de 17 ans, Andula
00:21Dimomix, est tué lui aussi en plein après-midi à larmes blanches par une dizaine de jeunes
00:26devant une boulangerie.
00:27Cinq élèves de son lycée ont été mis en examen pour assassinat et ça se passe
00:31en France, loin des caméras.
00:33Mon cœur saigne et ça va saigner jusqu'à quand ?
00:36Pendant ce temps-là, à Mayotte, on se dit qu'on va à l'école et on ne sait pas
00:45à quel moment on va mourir.
00:46On a besoin de rester concentré pour réussir nos examens, réussir notre vie tout simplement.
00:50Le fait de se dire qu'on peut sortir, pas rentrer chez nous, pas revoir notre famille,
00:54rien, ça pose problème quand même.
00:55Ça pèse sur le cœur de voir nos amis partir sur des trucs bêtes en plus, c'est même
00:59pas des trucs sérieux.
01:00Donc moi ce que je dis c'est, on a la mort.
01:02Être lycéen à Mayotte, c'est aussi vivre des scènes comme celle-ci.
01:05Là je suis dans un transport scolaire en tant qu'élève et le bus vient juste de
01:09se faire casser.
01:10Cette vidéo a été filmée par un étudiant le 20 avril alors qu'il rentrait du lycée.
01:15Ça témoigne un peu l'absence de la force de l'ordre en fait et tout ce qui est négligence
01:21de l'État, donc on voit très bien que ce sont des élèves en fait qui sont en douleur
01:28tous les jours, qui vivent dans la panique, dans la peur.
01:31Vu les deux assassinats, on se rend compte que la vie d'un lycéen à Mayotte est compliquée
01:35en échangeant avec certains d'entre eux.
01:37Certains nous disent, on ne peut pas aller dans un village parce qu'il faut appartenir
01:44à son village, on reste dans son village, sinon on est vu comme un intrus et à tout
01:48moment on peut être agressé.
01:49Dans l'établissement scolaire c'est pareil, beaucoup nous disent on y va la boule au ventre,
01:54pour nos parents c'est pareil, ils ont la boule au ventre également.
01:56Donc il y a sentiment de peur et également une lycéenne nous disait aujourd'hui on se
02:03sent abandonné aussi par les collectivités, par l'État, par le rectorat, par le conseil
02:09départemental, par l'établissement également, de ne pas pouvoir nous protéger.
02:14Beaucoup disent ici, si on avait vécu de pareils événements en métropole, on aurait
02:20eu des venues de ministres sur place pour venir au soutien des lycéens, des familles
02:26endeuillées.
02:27Or là, on n'a rien eu.
02:28Depuis les deux meurtres, de nombreux parents d'élèves, de professeurs et de lycéens
02:31se sont rassemblés pour faire part de leur peur et de leur colère.
02:34Il faut que l'éducation nationale mette les moyens pour la sécurité de nos enfants.
02:40Dans un communiqué, Jean-Michel Blanquer a partagé sa profonde tristesse et sa peine
02:44suite au décès des deux lycéens.
02:45On répondra par l'éducation, évidemment, et on continuera à mettre des moyens sans
02:49limite pour la sécurisation de nos établissements scolaires.
02:52Mais ni le recteur, ni le préfet, ni le maire ne pourront mettre un policier derrière chaque
02:59élève.
03:00Aussi, c'est l'affaire de tous, l'affaire des associations, l'affaire des familles
03:06que l'on doit mobiliser, des familles souvent dépassées dans un territoire qui évolue
03:13si brutalement, et des familles qui, elles aussi, doivent faire cesser ces violences
03:19intervillageuses.
03:20En 2018, une grève générale avait paralysé Mayotte pendant trois mois, après de nombreuses
03:24violences entre bandes rivales.

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