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Au programme de ce nouveau numéro de "Et Maintenant !", nous reviendrons sur la situation en Ukraine et cette démonstration de force à Paris cette semaine. Alors que Donald Trump et Vladimir Poutine discutent de l'avenir de l'Ukraine, 30 pays alliés ont été réunis a l’Élysée ce jeudi autour d’une grande question : comment aider Kiev dans l'immédiat et sur le long terme ? Emmanuel Macron a promis la création d’une force militaire déployée sur le terrain en cas de paix. Autre thématique : Israël est-il devenu la terre promise de la dédiabolisation ? Cette semaine, Jordan Bardella a effectué un voyage très commenté dans l’Etat hébreu, il était invité par le gouvernement Netanyahou à une conférence internationale sur l’antisémitisme, c’est la toute première fois que les autorités israéliennes invitent officiellement un membre du RN à se rendre dans le pays. Aussi, le verdict est tombé pour Boualem Sansal. En première instance, l’écrivain franco-algérien a été condamné à une peine de cinq ans de prison, il était poursuivi notamment pour atteinte à l’intégrité territoriale après avoir repris a son compte la position du Maroc selon laquelle d'amples portions du pays auraient été amputées au profit de l’Algérie, le dossier Sansal suscite de fortes tensions entre Paris et Alger. Egalement au programme, la guerre des chefs à droite, les 17 et 18 mai, les militants LR seront appelés à désigner le prochain président des Républicains, deux candidats : Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez. Le deuxième parle de duo et non de duel. Qu'en est-il vraiment ? Enfin, les mineurs sont ils des majeurs comme les autres ? Le Parlement examine depuis le mois de février une proposition de loi portée par Gabriel Attal. Il vise a durcir la justice des mineurs mais est loin de faire consensus, cette semaine le Sénat a néanmoins dit oui et adopté le texte. Année de Production :

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00:00Amis téléspectateurs bonjour j'espère que vous allez bien c'est l'heure de votre émission et maintenant l'émission qui revient avec plaisir avec vous sur
00:18l'actualité politique de la semaine vous connaissez le principe hashtag et maintenant si vous souhaitez
00:23réagir nous sommes en excellente compagnie ce week-end encore il y a de l'audace de
00:28l'expérience et du charme nous sommes avec le professeur bonjour pascal
00:31bonjour steve comment allez vous pascal perrineau professeur des universités à sciences po je renvoie à votre dernier ouvrage le goût de la
00:39politique c'est à retrouver aux éditions odile jacob bonjour sylvie pierre brossolette
00:44bonjour vous êtes éditorialiste au point on va voir la une de la semaine elle est
00:49consacrée au journaliste nicolas de moran qui confesse être atteint d'une maladie mentale
00:54Merci d'être avec nous on accueille bruno jeudi bonjour bonjour c'est votre premier directeur délégué de la tribune
01:01dimanche merci d'être avec nous une autre première c'est avec claire connery bonjour claire bonjour vous êtes journaliste politique au
01:08figaro ravi de vous accueillir
01:11dans cette émission on se demandera si tout est oublié si tout est pardonné pour le rn après la visite cette semaine de jordan bardella
01:18en israël on se demandera pourquoi la libération de l'écrivain boylem sans salle ne fait pas complètement
01:24l'unanimité dans notre classe politique on se penchera sur un texte
01:27durcissant la justice des mineurs et on reviendra sur la guerre des chefs à droite oui oui cette guerre a bel et bien lieu
01:33vous verrez la séance est ouverte bonjour président larcher mais d'abord cette
01:37démonstration de force à paris cette semaine alors que trump et poutine
01:41discutent dans leurs coins de l'avenir de l'ukraine 30 pays alliés ont été réunis à l'elysée ce jeudi autour d'une grande question
01:48comment aider kiev dans l'immédiat et sur le long terme emmanuel macron a promis la création d'une force militaire
01:55déployée sur le terrain en cas d'accord de paix on va l'écouter
01:59continuer d'aider l'ukraine pour pas qu'il y ait de problèmes à très court terme
02:02les aider à résister
02:04préparer les conditions et l'encadrement d'un cessez le feu le jour où il sera signé et puis
02:08réussir à
02:09soutenir l'ukraine pour que quand elle
02:11c'est p soit signé elle soit vraiment robuste et durable et qu'on dissuade la russie de remener une agression
02:16Donc c'est un travail complémentaire on font le juge de paix
02:20ce sera la capacité des américains à obtenir un cessez le feu inconditionnel pour 30 jours des russes
02:26bruno on a l'impression qu'avec le temps au fur et à mesure des semaines et cette semaine encore paris devient la capitale mondiale
02:32anti-poutine c'est un peu ça un peu de ça oui en tous les cas il est clair que emmanuel macron
02:37a pris le essai d'occuper cette place un peu de
02:40De leader qui l'a partagé on le voit sur la photo avec le premier ministre britannique starmer
02:46sur la question notamment de la défense
02:49commune en europe
02:51la réponse que les européens peuvent apporter puisque les européens doivent se préparer à
02:56voir les américains prendre plus que du recul s'agissant de la sécurité
03:01sur notre continent et emmanuel macron essaie de pousser les feux et puis quelque part c'est aussi un peu
03:07Les idées de la france qui finissent par
03:09s'imposer alors qu'elles ont longtemps été boudées d'abord lorsqu'elles étaient portées par ses prédécesseurs
03:14et puis aujourd'hui lui qui les a défendu depuis 2017 et qui aujourd'hui se retrouve alors qu'il est en faiblesse sur le plan
03:21intérieur plutôt dans une position
03:24offensive sur la scène sur la scène internationale
03:29Avec au passage quelques changements de pied assez
03:32Oui voilà qui c'est ça aussi l'histoire
03:34on dialogue avec poutine et aujourd'hui on est l'ennemi de numéro 1 de poutine
03:39il y aura bien une force militaire de réassurance en ukraine si c'est ce que dit
03:43emmanuel macron c'est quoi c'est l'objet c'est de faire peur aussi à poutine il a vraiment peur poutine quand il voit ce genre de
03:48réunion à l'elysée d'abord vous me permettrez d'en douter de la force de réassurance c'est très bien de l'afficher c'est très bien que
03:55emmanuel macron essaie de forcer le destin de
03:59motiver
04:00tous ses collègues européens vous y croyez pas j'ai dit c'est très difficile à faire et qu'il y a beaucoup de si
04:07je veux dire cette force de réassurance elle n'arrivera qu'après une paix on n'en est même pas où cesser le feu
04:12donc c'est très bien de donner un objectif c'est très bien de ressouder
04:15d'essayer de souder parce qu'ils ne sont pas soudés sur cet objectif là les européens je veux pas doucher les enthousiasmes
04:21enfin chacun un petit peu sa stratégie
04:23sa côte de popularité à soigner tout le monde n'a pas envie d'envoyer des soldats sur le terrain
04:28même en deuxième rideau comme l'a expliqué emmanuel macron tant qu'il n'y a pas une assurance américaine
04:34et cette assurance américaine ne vient toujours pas à cette garantie qu'on espère avoir
04:39pendant que emmanuel macron s'évertue à juste titre à essayer de pousser
04:44des européens enfin réveillés il y a une espèce de wokisme européen le réveil européen
04:50mais il n'y a pas pour l'instant de réveil trumpiste pour l'instant il y a une mascarade ariade où
04:58Poutine dicte sa loi il dit oui oui je veux bien un accord en mer noire mais mais si mais si mais si mais si et
05:06comme les conditions ne sont pas remplies il ne se passe rien il continue à attaquer l'Ukraine même chose pour le sort de Zelensky
05:13il exige, il vient de faire une déclaration disant qu'il voulait absolument remplacer Zelensky
05:18alors l'Elysée annonce 2 milliards d'aides supplémentaires en direction de Kiev
05:25est-ce que ça va vraiment pouvoir se faire sans une hausse d'impôts on nous annonce ça il y a quelques jours Claire est-ce que
05:30vraiment voilà c'est la des promesses un des engagements d'Emmanuel Macron est-ce qu'on dit la vérité aux français aujourd'hui pour l'instant
05:37la manière dont ce sujet a été abordé c'est à dire en gros comment on finance notre défense
05:44c'est on va couper dans toutes les dépenses inutiles a priori
05:50il semble
05:52Inévitable et on voit les oppositions tenir un peu un discours
05:57qui est le suivant il faut tenir un discours de vérité aux français
06:00s'il faut financer nos dépenses il va falloir mettre la main à la poche donc augmenter éventuellement les impôts
06:06augmenter les impôts peut-être travailler plus longtemps
06:09tout ça c'est des interrogations qui vont être mis sur la table et qui vont c'est là vous avez raison
06:16Emmanuel Macron comme souvent sur la scène internationale
06:19a clairement pris
06:20avec les britanniques le leadership sur cette question après quand il va falloir
06:26concrètement sur le plan national financer tout ça
06:29c'est intéressant de voir comment la côte de popularité va ou pas s'effriter
06:35professeur qu'est ce que vous pensez vous de tout ça notamment sur ces annonces
06:38on vient on est devenu les meilleurs amis de l'Ukraine de Vladimir Zelensky 2 milliards d'euros supplémentaires sont débloqués
06:46quelqu'un va devoir payer à la fin bien sûr quelqu'un va devoir payer
06:50mais quand vous regardez les enquêtes d'opinion c'est intéressant de voir comment l'opinion commence à changer
06:57regardez la manière dont le débat sur les retraites a évolué
07:02tout le monde était encore il y a quelques semaines
07:05du côté syndical
07:07du côté de la gauche et même de toute une partie des électeurs du centre ce ne faut pas toucher à la retraite etc
07:14les positions sont en train véritablement d'évoluer parce que les gens se rendent compte
07:19qu'on est en train de rentrer peu ou prou peut-être dans une économie de guerre
07:24donc
07:25il y a quelque chose qui bouge
07:28dans le paysage
07:30deuxième remarque s'il voulait
07:33il n'y a pas simplement des postures bien sûr il y en a comme toujours
07:37en politique et d'ailleurs de dire du côté d'Emmanuel Macron voilà bien sûr parce qu'il y a la nécessité
07:44que l'Ukraine ne s'effondre pas
07:47Vous savez que depuis plusieurs semaines bien sûr
07:51l'armée russe a repris
07:53l'initiative sans connaître de très grandes victoires mais que la poche de course qu'en particulier
07:58ça y est les russes l'ont reprise donc il y a nécessité que ça n'aille pas plus loin
08:04parce que s'il y avait un effondrement de la résistance
08:09ukrainienne cela pourrait avoir des conséquences délétères
08:13Troisièmement moi je crois que Macron comme d'autres leaders européens star maire
08:19porte la conscience européenne que voilà devant l'impérialisme russe
08:26il y a
08:28nécessité d'un combat de l'Europe il va falloir trouver son centre de gravité mais derrière l'Ukraine il y a la menace
08:36sur l'Europe vous êtes lucide tout de même la menace sur les pays baltes la menace sur la Pologne parlez-en
08:43aujourd'hui avec des hommes politiques ou des femmes politiques des pays baltes vous verrez qu'ils se disent
08:49est-ce qu'il va s'arrêter là il y a un intérêt européen peut-être un intérêt qui devra se passer des
08:54américains parce qu'un homme était au centre du sommet de Paris c'est Volodymyr
08:58Zelensky il l'était alors que Donald Trump et ses alliés poussent le président ukrainien à organiser des élections voire à
09:04démissionner écoutez le président américain c'était il y a quelques semaines
09:11Il refuse les élections il a un mauvais score dans les vrais sondages ukrainiens
09:15comment pourrait-il faire un bon score alors que chaque ville se fait démolir
09:19quelqu'un a dit oh ces sondages sont bons vous plaisantez toutes les villes sont en train d'être démolis
09:25elles ressemblent toutes à un chantier de démolition et la seule chose pour laquelle il était vraiment bon
09:30C'était de se servir de Joe Biden il se servait de lui c'est une expression que nous utilisons ici pour dire que c'était plutôt facile pour lui
09:38plutôt facile un dictateur sans élections
09:41Zelensky ferait mieux de se dépêcher sinon il ne lui restera plus de pays il faut qu'il se dépêche il faut qu'il se dépêche
09:48il faut qu'il se dépêche il faut qu'il se dépêche les élections en ukraine sont indispensables voilà ce que dit aujourd'hui la maison blanche
09:54En gros les états unis aujourd'hui clairement veulent la tête de Zelensky
09:59Oui c'est scandaleux c'est d'autant plus scandaleux que c'est impossible pendant une guerre et tant qu'il n'y a pas une paix c'est
10:05inconstitutionnel donc déjà c'est pas faisable ensuite
10:08c'est trahir un allié enfin ça n'est plus un allié pour les états unis mais enfin laisser tomber
10:15réclamer la tête de quelqu'un qui se bat pour son pays à la tête de la résistance de son pays c'est franchement dégoûtant
10:20Mais qu'est-ce qui les reproche pourquoi ils veulent la tête de Zelensky
10:22Mais c'est parce qu'il entre dans le narratif russe
10:25il est complètement c'est ce deal maker qu'est supposé être Trump
10:30à accepter toutes les données du problème fournies par poutine
10:34même de négocier d'ailleurs c'est pas une négociation c'est on écoute la liste de course de monsieur poutine et dans la liste de course il
10:41y a je ne veux plus de Zelensky parce que l'idée de poutine est évidemment
10:46peut-être pas d'envahir toute l'Ukraine mais en tout cas de la finlandiser
10:49d'avoir un régime ami qui ne surtout rentre pas dans l'OTAN peut-être dans l'Europe mais du bout des lèvres
10:55et il y a déjà d'ailleurs des successeurs possibles qui montrent le bout du nez il y a
11:00Poroshenko qui réapparaît à la surface, il y a un ancien général qui est ambassadeur à Londres aujourd'hui qui a une grande cote de popularité
11:07Donc les Etats-Unis sont en train de préparer la suite
11:09Donc il y a une préparation de la suite
11:11c'est absolument effarant de saper comme ça l'autorité d'ailleurs il a une beaucoup plus grande cote de popularité depuis qu'il est attaqué Zelensky
11:19au moins il a ça et ça veut dire que les Européens lui rendent quand même service en étant à fond derrière lui
11:24Et nous qu'est ce qu'on fait Bruno ?
11:26On est là justement pour maintenir Zelensky au pouvoir d'une certaine manière coup de coucou
11:31C'est un combat de valeur, c'est un combat de valeur
11:33Emmanuel Macron a choisi son camp
11:35d'ailleurs en France on voit bien il y a ceux qui minimisent, qui ne croient pas à la menace russe
11:40ils sont parfaitement identifiés politiquement
11:42Qui ça ?
11:43L'extrême droite, une partie de la gauche
11:46et ça déborde un peu maintenant de plus en plus un peu plus au centre
11:53donc on voit bien que c'est un combat de valeur
11:55et qu'au fond il y a un choix à faire
11:57Trump lui clairement il choisit le camp classique de ce qu'on appelle
12:01voilà il surfe sur l'opinion plutôt pacifiste
12:04qui en a marre et qui voit tout ça de très très loin
12:07et puis en même temps Sylvie le rappelait
12:09il est totalement dans le narratif russe de toute façon depuis le début
12:13la seule chose qu'on peut dire c'est que pour l'instant il échoue
12:15il n'a pas de cesser le feu
12:17malgré les efforts qu'il peut mener à chaque fois
12:21Poutine rajoute quelque chose qui rend impossible
12:23même Trump se dit oh là là
12:25ça va quand même être difficile à faire passer
12:27dernière en date
12:29mettre l'Ukraine sous contrôle de l'ONU
12:31avec un changement de régime et donc évidemment
12:33virer Zelensky
12:35donc ça ne marche pas pour l'instant
12:37lui il avait promis qu'élu il réglerait le problème en 24 heures
12:40pour l'instant on s'aperçoit que ce n'est pas si facile que ça
12:42on a besoin d'un petit cours d'histoire
12:44peut-être Pascal là-dessus
12:46la maison blanche dit
12:48il n'est plus légitime Zelensky
12:50son mandat il a expiré je crois
12:52c'était l'année dernière au mois de mai
12:54et il faut organiser de nouvelles élections
12:56est-ce qu'il est encore légitime Zelensky
12:58est-ce qu'on peut organiser des élections en cas de guerre aussi
13:00si vous regardez Sylvie vient de le dire
13:02si vous regardez les textes
13:04lors de la loi martiale
13:06qui s'applique bien sûr en Ukraine
13:09on ne peut pas organiser d'élections
13:11donc Donald Trump
13:13dont ça n'est pas la préoccupation majeure
13:15devrait lire les textes
13:17et raconter des choses
13:19qui sont des choses fausses
13:21la légitimité donc c'est la légalité
13:23du président élu Kézylensky
13:25qui a connu une guerre
13:27qui fait qu'en situation de guerre il est assez difficile
13:29aujourd'hui vous voyez
13:31d'organiser une consultation
13:33il ne faut pas oublier tout de même que 20 à 25%
13:35du territoire ukrainien est sous autorité russe
13:37en particulier tout le Donbass
13:39ça c'est la première remarque
13:41et d'autre part
13:43la légitimité on le sait très bien
13:45c'est certes le reflet
13:47de la légalité
13:49de la républicaine
13:51de la république ukrainienne
13:53mais c'est aussi la légitimité telle que vous l'avez
13:55au travers
13:57en particulier des sondages d'opinion
13:59or là les derniers sondages d'opinion
14:01sont extrêmement favorables à Zelensky
14:03et en particulier
14:06tous les challengers
14:08que cherchent à mettre
14:10dans les pieds de Zelensky
14:12à la fois Donald Trump
14:14et les russes
14:16n'existent pas
14:18l'ancien président n'existe pas
14:20il y a seulement
14:22en effet cet ambassadeur
14:24mais qui est assez proche de Zelensky
14:26qui est à Londres
14:28qui existe
14:30dans l'opinion publique ukrainienne
14:32tous les autres n'existent pas
14:34ils sont de sombres personnages
14:36qui en fait sont instrumentalisés
14:38par les russes
14:40et par la maison blanche
14:42mais surtout par les russes
14:44Merci Général
14:46Israël est-il devenu la terre promise
14:48de la dédiabolisation ?
14:50Cette semaine Jordan Bardella a effectué un voyage
14:52très commenté dans l'état hébreu
14:54il était invité par le gouvernement Netanyahou
14:56à une conférence internationale sur l'antisémitisme
14:58c'est la toute première fois
15:00que les autorités israéliennes invitent
15:02officiellement un membre du Rassemblement National
15:04à se rendre dans le pays
15:06écoutez Jordan Bardella
15:08expliquer les raisons de sa visite
15:10Non seulement des israéliens sont membres
15:12mais des français ont aussi perdu la vie
15:1442 de nos compatriotes
15:16ont été abattus
15:18donc pour nous c'est important d'être là
15:20parce que
15:22je pense que vous avez le même ennemi
15:24que nous
15:26C'est une image spectaculaire
15:28un membre du Rassemblement National
15:30en Israël
15:32défendre l'antisémitisme
15:34on n'aurait pas imaginé ça il y a 15 ans
15:36Non bien sûr et en fait ça vient
15:38et Jordan Bardella a bien veillé
15:40à ce que les images
15:42soient communiquées
15:44ça vient enteriner
15:46le fameux processus
15:48de dédiabolisation
15:50du Rassemblement National
15:52il est allé sur les lieux du massacre
15:54il est allé se recueillir
15:56au mémorial de la Shoah
15:58avec pour le RN
16:00aujourd'hui ça commence à être imaginable
16:02et visiblement faisable
16:04pour le Front National
16:06c'est impensable
16:08et en fait en 2028 ça fera 10 ans que le parti
16:10aura été renommé
16:12Et le message que veut passer Bardella c'est quoi ?
16:14Le message est clairement national
16:16c'est que
16:18et d'ailleurs
16:20si vous voulez pendant que lui est en Israël
16:22les lieutenants du Rassemblement National
16:24veillent bien à rappeler
16:26que pendant que le RN est en Israël
16:28LFI distribue
16:30des tracts antisémites
16:32et donc
16:34il montre bien cette espèce de
16:36renversement
16:38de la dynamique au Rassemblement National
16:40mais qu'on ne s'y trompe pas
16:42sans doute
16:44il y a une différence entre la direction du parti
16:46et les cadres
16:48ou les troupes locales
16:50où on a encore des gens du Front National
16:52et je pense aux dernières législatives
16:54où il y avait quand même une candidate
16:56qui avait dû
16:58abandonner sa campagne
17:00avec des propos antisémites
17:02parce qu'elle portait une casquette nazie
17:04et donc il ne faut pas oublier
17:06que c'est un parti
17:08miné par l'antisémitisme
17:10et que tout cela fait
17:12ce sont des images évidemment qui viennent enteriner
17:14Je vais vous montrer ce tweet
17:16ce message sur X
17:18publié par Jordan Bardella
17:20qui est en visite à Yad Vashem à Jérusalem
17:22un mémorial construit à la mémoire des victimes
17:24du génocide des juifs
17:26Bardella écrit la chose suivante
17:28les camps de concentration sur le summum de la barbarie
17:30le mémorial de Yad Vashem à Jérusalem
17:32donnent un nom pour l'éternité à toutes les victimes de la Shoah
17:34nul ne les oubliera jamais
17:36et nul ne pourra oublier
17:38ce qui fut la pire entreprise génocidiaire jamais menée
17:40là encore Bruno
17:42votre première réaction quand vous lisez ce tweet
17:44de Jordan Bardella
17:46On ne peut que se féliciter
17:48que Jordan Bardella et le Rassemblement National
17:50entreprennent
17:52ce qu'ils sont en train de faire
17:54d'aller
17:56de n'être plus un parti
17:58antisémite
18:00lui-même de prendre position
18:02il n'y a pas grand chose à dire
18:04il ne faut pas oublier simplement que Jordan Bardella
18:06est invité dans ce voyage
18:08par une association elle-même
18:10issue de l'extrême droite, participant à un colloque
18:12où il n'y avait que des partis d'extrême droite
18:14et qu'on était entre gens d'extrême droite
18:16il faut aussi remettre ça dans le contexte
18:18le premier ministre Benjamin Netanyahou
18:20avec des ministres du gouvernement
18:22avec un ministre qui l'invite
18:24qui est lui-même issu de la droite extrême
18:26et je pèse mes mots
18:28donc il faut quand même remettre ça dans le contexte
18:30pour que l'information soit complète
18:32mais ce qu'il faut dire aussi
18:34c'est qu'il n'y a pas d'oubli aussi
18:36de ce qu'est le Rassemblement National
18:38héritier du Front National
18:40qui n'a jamais
18:42on ne peut pas oublier
18:44que longtemps ce parti a vécu
18:46que l'idée portée, répétée
18:48à plusieurs reprises qui lui a valu condamnation
18:50que Jean-Marie Le Pen disait que
18:52les camps de concentration
18:54étaient un détail de l'histoire
18:56donc ce parti porte une histoire
18:58et même si
19:00ils ont exclu Jean-Marie Le Pen
19:02que même si Marine Le Pen a pris ses distances
19:04il n'empêche, ce parti reste l'héritier
19:06de cette histoire-là
19:08et ça Jordan Bardella
19:10s'il veut vraiment ne plus être dans cette histoire-là
19:12eh bien il rejoint la droite et à ce moment-là
19:14il ne sera plus en lien avec cette histoire
19:16selon vous, ce parti sera toujours
19:18marqué d'infamie et il faut changer de...
19:20oui, oui, oui
19:22il faut regarder qui sont leurs électeurs
19:24pour l'instant
19:26dans les sondages qui sont effectués
19:28enfin pardon, mon voisin me contredira
19:30si jamais je fais une erreur, mais dans les
19:32très intéressantes radiographies de fonds d'Apolle
19:34parues à l'automne dernier
19:36effectuées par l'IFOP
19:38on voit que les préjugés antisémites
19:40sont encore forts en France
19:42il faut malheureusement en monter
19:44et que dans les préjugés traditionnels
19:48c'est encore l'électorat
19:50du RN qui a la palme
19:52et dans les
19:54préjugés antisémites plus
19:56agressifs, plus nouveaux
19:58c'est les LFI, donc les deux extrêmes
20:00tiennent la palme en matière d'antisémitisme
20:02dans leur électorat
20:04alors pour ce qui est de leur leader
20:06c'est vrai que c'est spectaculaire de voir
20:08un président
20:10de la plus grande organisation d'extrême-droite
20:12française, héritière
20:14du Front National en Israël
20:16c'est un échange de bons procédés
20:18Israël, même si
20:20c'est effectivement un seul ministre
20:22très à droite du gouvernement qui l'a invité
20:24mais enfin, ça fait un peu invitation officielle
20:26Israël a besoin de soutien
20:28dans la politique
20:30très musclée, c'est le moins qu'on puisse dire qu'elle pratique
20:32depuis quelque temps
20:34et effectivement, le RN
20:36est en quête de dédiabolisation
20:38de respectabilité, moins pour avoir
20:40un électorat supposé juif
20:42que pour se dédouaner
20:44de tous ses péchés originels
20:46et pouvoir conquérir un électorat
20:48de droite classique. Vous faites la transition Sylvie, parce que je voulais
20:50vous soumettre cette déclaration de Louis Alliot
20:52on est en 2013, il dit la chose
20:54suivante, la dédiabolisation ne porte
20:56que sur l'antisémitisme
20:58c'est l'antisémitisme qui empêche
21:00les gens de voter pour nous, il n'y a que cela
21:02à partir du moment où vous faites
21:04sauter ce verrou idéologique
21:06vous libérez le reste
21:08Louis Alliot qui était aussi au voyage
21:10avec Jordan Marley, c'est une stratégie
21:12qui est assumée, pensée, réfléchie comme telle
21:14Bien sûr, c'est un élément en effet
21:16on vient de le dire, de la dédiabolisation
21:18qui a commencé essentiellement
21:20en 2011 avec le
21:22passage de témoins entre Jean-Marie
21:24Le Pen et sa fille
21:26Marine Le Pen. L'analyse
21:28de Louis Alliot n'est vraie que
21:30partiellement. L'antisémitisme
21:32est certainement un élément
21:34qui aux yeux d'une majorité
21:36de l'opinion et même de l'opinion
21:38qui peut être séduit par certains
21:40thèmes du Front National sur
21:42l'immigration, l'insécurité
21:44l'antisémitisme est un élément
21:46je ne dirais pas était
21:48est un élément qui reste
21:50de blocage. Un parti
21:52c'est aussi une histoire, c'est le lègue
21:54d'une histoire. Et M. Bardella
21:56lui-même qui avait été interrogé disait
21:58qu'il assumait cette histoire
22:00et puis après il a, voilà
22:02oui je n'assume l'héritage
22:04de Jean-Marie Le Pen, il s'était excusé
22:06même que de manière partielle. Mais enfin
22:08on voit bien qu'il y a un refoulé
22:10disons ça comme ça, un refoulé antisémite
22:12qui de temps en temps
22:14fait retour. Mais
22:16le blocage d'une partie
22:18de l'opinion publique vis-à-vis
22:20du Rassemblement National dépasse
22:22la seule question antisémite.
22:24La question essentielle
22:26c'est est-ce que c'est un
22:28parti capable de gouverner ?
22:30Est-ce que c'est un parti, même quand
22:32on est proche de lui, même quand on
22:34partage certaines de ses idées
22:36auxquelles on peut confier
22:38les clés du pouvoir national ?
22:40Et là, les Français continuent à hésiter.
22:42On parle parfois d'instrumentalisation
22:44de certains partis
22:46vis-à-vis de certains citoyens
22:48français, vous voyez à qui je fais référence.
22:50Est-ce que là on n'est pas dans le même cas
22:52Bruno ? Le Rassemblement
22:54National et certains citoyens
22:56d'origine, de confession juive
22:58pour le Rassemblement National
23:00qui font de cette question quelque chose de
23:02crucial aujourd'hui ?
23:04Bon, d'abord, un, il faut remettre
23:06les chiffres. Je ne crois pas que la communauté
23:08juive en tant que telle, ce soit
23:10un enjeu électoral important.
23:12Ces 5-600 000 personnes
23:14franchement, ce n'est pas ça qui fait basculer
23:16une élection.
23:18Évidemment, il faut la prendre peut-être au sens large,
23:20au sens influence, au sens de ce qu'elle représente
23:22dans le pays.
23:24Je pense que le Rassemblement
23:26National, c'est plutôt le côté symbolique
23:28qui les intéresse et on voit bien qu'il travaille ce terrain-là
23:30depuis des années. Marine Le Pen,
23:32avant Jordan Bardella, et aujourd'hui
23:34évidemment Jordan Bardella, j'allais dire presque
23:36en précurseur d'un futur
23:38voyage de Marine Le Pen
23:40en Israël, comme
23:42une sorte de pointe avancée de la lutte
23:44contre l'islamisme. Ça a été campé comme ça
23:46pendant ce voyage.
23:48À mon avis, ça ne sera pas suffisant.
23:50Je suis d'accord avec Pascal,
23:52c'est pas suffisant, le Rassemblement National a
23:54d'autres questions à régler pour
23:56devenir dans l'opinion
23:58un vrai parti de gouvernement,
24:00ce qu'il n'est pas encore aujourd'hui.
24:02Et on l'a vu d'ailleurs aux législatives
24:04de l'été dernier,
24:06on a vu encore les limites, y compris les limites
24:08de Jordan Bardella.
24:10Je note que Marine Le Pen, cette semaine,
24:12dans Le Figaro, dans un papier,
24:14elle dit
24:16il aura 36 ans
24:18en 2032, sous-entendu,
24:20il n'est vraiment pas prêt.
24:22Parce que quand même, Laurent Wauquiez,
24:24quand on lui demande est-ce qu'il pourrait
24:26faire alliance un jour avec le Rassemblement National,
24:28il dit non, mais ne met pas en avant
24:30une question morale ou de valeur.
24:32Il dit c'est parce que leur programme économique
24:34est trop de gauche. Donc on voit bien
24:36que certaines barrières
24:38morales
24:40vraiment d'une ligne
24:42rouge, si je puis dire, qui séparait
24:44le RN de tous les autres partis,
24:46commencent à s'effriter. Mais enfin bon, ça c'est
24:48un détail. Ce que fait Jordan Bardella,
24:50c'est qu'il se met en champion
24:52de la lutte contre l'islamo-gauchiste,
24:54l'islamo-gauchisme.
24:56C'est, pour lui, d'une pierre deux coups.
24:58Il se rend
25:00du coup beaucoup plus
25:02présentable vis-à-vis des gens qui pensaient
25:04qu'il pouvait être antisémite. Et en même temps,
25:06il refile le mystiquerie de l'antisémitisme
25:08à LFI.
25:10Donc voilà, bon débarras.
25:12Juste rapidement, Claire, il y a des échéances
25:14au Rassemblement National dans les jours
25:16qui viennent. C'est aussi un moyen
25:18pour Jordan Bardella de préparer l'après.
25:20Ça fait un peu visite de chef d'État.
25:22Je pense surtout que tout est fait
25:24en ce moment pour... Il y a une espèce
25:26de déni calculé
25:28du verdict
25:30de lundi. Donc on saura si
25:32Marine Le Pen est inéligible
25:34ou pas, et donc pourra ou pas
25:36se présenter à la prochaine présidentielle.
25:38Donc il y a
25:40une espèce de... Même si
25:42ce voyage était organisé il y a longtemps.
25:44Mais disons qu'il tombe plutôt bien parce que
25:46en effet, pendant
25:48qu'on regarde ce théâtre,
25:50on attend
25:52le verdict
25:54de lundi avec beaucoup
25:56de frire. Autre
25:58verdict. Cette semaine, le verdict est tombé pour
26:00Boalem Sansalle. En première instance, l'écrivain
26:02franco-algérien a été condamné à une peine
26:04de cinq ans de prison. Il était poursuivi
26:06notamment pour atteinte à l'intégrité
26:08territoriale après avoir repris à son compte
26:10la position du Maroc,
26:12selon laquelle des portions du pays auraient été
26:14amputées au profit de l'Algérie après la
26:16colonisation. Le dossier Sansalle
26:18suscite, vous le savez, de fortes tensions entre
26:20Paris et Alger. Écoutez la réaction d'Emmanuel
26:22Macron suite au verdict prononcé.
26:24Je veux ici dire
26:26tout mon soutien à monsieur Sansalle, à lui et à sa famille.
26:28Et
26:30je souhaite
26:32vivement que, après
26:34ce jugement, il puisse
26:36y avoir des décisions claires, je
26:38dirais humaines et humanitaires par les plus
26:40hautes autorités algériennes pour
26:42pouvoir lui redonner sa liberté
26:44et lui permettre à la fois de
26:46redevenir un homme libre et de se soigner
26:48parce qu'il combat aussi la maladie.
26:50Et
26:52je sais pouvoir compter sur
26:54à la fois le
26:56bon sens et l'humanité
26:58des autorités algériennes pour prendre une telle décision.
27:00En tout cas, je l'espère fortement.
27:02Il est sobre, le chef de l'État ?
27:04Ce n'est pas très virulent.
27:06Il est sobre parce que sa diplomatie,
27:08il a confiance en elle et il pense
27:10qu'il va avoir un accord, un geste
27:12du président algérien. C'est un gros pari
27:14de la part d'Emmanuel Macron.
27:16Et on voit bien que
27:18à la fois, hélas,
27:20dans ce genre de dossier,
27:22et c'est totalement scandaleux, cette détention
27:24de l'écrivain Oualem Sansalle,
27:26on voit bien qu'Emmanuel Macron
27:28a compris que
27:30la solution ne pouvait passer que par
27:32son homologue Théboune.
27:34Et que Théboune
27:36irait jusqu'au bout du processus de justice
27:38qu'on consistait à condamner Sansalle
27:40pour les raisons
27:42de bras de fer diplomatiques,
27:44le Sahara occidental et tout ce qu'il y a derrière.
27:46Mais que dans la négociation
27:48qu'il y a entre les deux
27:50diplomaties,
27:52Emmanuel Macron espère une grâce
27:54de Oualem Sansalle.
27:56Peut-être à la fin du ramadan,
27:58puisque on voit bien qu'il peut y avoir
28:00ça derrière.
28:02Et d'un geste de Théboune vis-à-vis de
28:04Macron,
28:06il va falloir aussi
28:08que l'Algérie sorte d'une certaine
28:10manière de ce face-à-face.
28:12Mais en gros, que ça se joue
28:14entre Macron et Théboune,
28:16c'est pas Thaïo qui va être...
28:18Mais il est quand même très tendre, le chef de l'État.
28:20On a un écrivain français qui vient de prendre 5 ans
28:22de prison, qui est malade,
28:24qui est atteint d'un cancer.
28:26Est-ce que c'est normal qu'il traine ses parcelles ?
28:28Mais la rupture diplomatique servirait à quoi dans ce dossier ?
28:30Quand on entend au premier
28:32degré le président de la République française
28:34dire que je compte sur le bon sens et l'humanité
28:36des autorités algériennes, on se pince.
28:38Mais c'est vrai que
28:40c'est évidemment un passage obligé
28:42d'humilité vis-à-vis
28:44du président Théboune,
28:46pour qu'il essaye d'achever
28:48le processus apparent de désescalade
28:50contre Senghsal,
28:52puisqu'il a été jugé vite,
28:54ça peut nous paraître choquant,
28:56mais ça aurait pu traîner beaucoup en Algérie.
28:58Il n'a été condamné que
29:00à 5 ans et pas à 10 ans, comme demandait
29:02le procureur, qu'on peut espérer
29:04un appel, si un appel rapide,
29:06parce qu'il faut, pour qu'il puisse
29:08y avoir une grâce, que l'appel
29:10ait été
29:12derrière la procédure,
29:14et à ce moment-là, on peut espérer
29:16peut-être une grâce, mais ça permet d'abord
29:18au président algérien de ne pas perdre la face
29:20s'il aura fait condamner
29:22cet affreux écrivain aux yeux des autorités
29:24algériennes, qui les a défiés, etc.
29:26Enfin, rien n'est certain.
29:28En revanche, il semble que
29:30la seule voie possible, après
29:32la pratique du bad cop de Retailleau
29:34qui a fait monter la pression,
29:36du good cop Macron
29:38pour essayer de faire descendre la pression
29:40et d'obtenir quelque chose de téboun.
29:42Mais la situation est en elle-même scandaleuse.
29:44Oui, Pascal, même question.
29:46Est-ce que cette réaction d'Emmanuel Macron
29:48vous semble appropriée ?
29:50Est-ce qu'on est passé dans un processus de désescalade,
29:52de diplomatie ?
29:54Il fallait, étant donné l'acte
29:56profondément scandaleux
29:58de l'arrestation d'un homme
30:00âgé, malade,
30:02remarquable homme de lettre,
30:04binational tout de même,
30:06il ne faut pas oublier que c'est un citoyen français
30:08aussi,
30:10qui a été incarcéré.
30:12Eh bien,
30:14il faut essayer d'explorer
30:16des portes de sortie.
30:18Il fallait mettre la pression
30:20sur l'Algérie.
30:22Je crois que Bruno Retailleau
30:24a joué ce rôle.
30:26Il n'a pas à se coucher
30:28devant un acte qui touche,
30:30aussi arbitraire,
30:32un de ses nationaux.
30:34Et en plus de ça,
30:36Boalem Sansal.
30:38Mais maintenant, il faut trouver une porte de sortie.
30:40Et on a quelques signaux faibles,
30:42dont on espère qu'ils se confirmeront,
30:44qui montrent que
30:46l'establishment algérien
30:48au plus haut niveau
30:50peut évoluer, parce que certaines mesures
30:52ont été prises.
30:54Les Algériens ont un statut privilégié
30:56en France.
30:58L'establishment, bien sûr.
31:00L'establishment algérien peut aller et venir,
31:02ce qui n'est pas le cas pour les autres pays.
31:04Et là, on a commencé
31:06à resserrer cela.
31:08Et vous savez, la logique,
31:10quand vous tapez sur la logique des intérêts
31:12des individus, ça aide parfois
31:14à les faire évoluer et à revenir
31:16à de meilleures intentions.
31:18Si on entend notre camarade Pascal,
31:20le bras de fer enclenché par Retailleau
31:22a payé, est en train de payer.
31:24C'est ça, ce que j'entends, Claire. Vous êtes d'accord ?
31:26Il a visiblement payé,
31:28même si peut-être on peut
31:30relever qu'il n'a pas manqué
31:32de crisper un peu le quai,
31:34parce que dans toute cette affaire, il y a le quai.
31:36Le quai d'Orsay.
31:38C'est-à-dire tout ce...
31:40C'est là où c'est très mystérieux.
31:42C'est-à-dire là où toutes les conversations diplomatiques
31:44et toutes les négociations autour,
31:46notamment de Boilem-Sensal, se passent.
31:48Mais ce qu'on a remarqué,
31:50et à priori,
31:52c'était concerté,
31:54c'est, en effet, une espèce de répartition
31:56des rôles. Comme vous le disiez,
31:58bad cop, good cop.
32:00Donc, le président,
32:02qui soit reste dans un relatif silence
32:04pendant que, en gros,
32:06son ministre de l'Intérieur
32:08va au front et assume
32:10une espèce de bras de fer ou un front diplomatique
32:12avec Alger,
32:14vous faites monter
32:16un peu la tension
32:18comme ça, avec tous
32:20les éléments de langage, la riposte
32:22graduée, si Alger nous fait ça,
32:24nous, on répond par-ci, on tape sur les VIP
32:26algériens avec les passeports diplomatiques.
32:28Et jusqu'à ce qu'on
32:30arrive à une espèce de tension
32:32où là, le président Tebboune
32:34dit, mon seul interlocuteur, c'est Emmanuel Macron.
32:36Et là, on revient
32:38au président Macron
32:40qui reprend un peu la main.
32:42Donc voilà, il y a une espèce de répartition
32:44des rôles qui a été pensée, consciente, calculée.
32:46Le procès Sansalle
32:48suscite beaucoup de réactions, on l'aura compris, dans la classe politique.
32:50Mardi, un rassemblement
32:52a été organisé à Paris pour demander
32:54sa libération.
32:56Beaucoup de réactions également à la suite
32:58de l'annonce du verdict. On va écouter
33:00le président du comité de soutien
33:02à Boilem Sansalle. Écoutez.
33:04Raisonnablement
33:06optimiste, mais réaliste.
33:08Nous sommes encore
33:10dans un rapport de force entre
33:12Alger et Paris
33:14et que Boilem Sansalle
33:16est l'otage de cette
33:18relation, mais il est d'abord l'otage du régime algérien
33:20qui a décidé tout simplement de l'arrêter
33:22le 16 novembre dernier
33:24et qui va s'en servir comme d'une monnaie
33:26d'échange pour obtenir des concessions
33:28vraisemblablement du côté français.
33:30Ça, on est totalement, j'allais dire,
33:32on n'est pas dupes de cette situation.
33:34Mobilisation très large
33:36de la classe politique, unanimité
33:38ou quasi unanimité,
33:40je vous vois réagir et faire la moue,
33:42certains n'ont pas participé
33:44à cette mobilisation, notamment
33:46mardi, Pascal, je pense à la France Insoumise.
33:48Derrière vous, d'ailleurs, on a l'image derrière vous
33:50et c'est le moins qu'on puisse dire,
33:52c'est qu'il n'y a pas beaucoup, c'est une litotte
33:54d'hommes et de femmes
33:56qui représentent la gauche.
33:58Donc il y a une certaine timidité
34:00de toute une partie
34:02de la gauche vis-à-vis
34:04des propos aussi qui ont été tenus
34:06par Boilem Sansalle
34:08qui est assez choquante
34:10parce qu'au-delà de la parole de Boilem Sansalle,
34:12Boilem Sansalle, c'est un symbole
34:14que toute personne
34:16attachée à la démocratie,
34:18à la liberté de penser, etc.,
34:20devrait défendre.
34:22Et là, vous avez une certaine forme
34:24de timidité.
34:26– Vous parlez de la France Insoumise, je vous acclaire
34:28qu'ils n'ont pas participé à la mobilisation mardi.
34:30– Ça va au-delà, parce qu'il y a deux manières.
34:32Il y a ceux qui reprochent à Boilem Sansalle
34:34tel ou tel propos peu amène
34:36sur le régime algérien.
34:38Dans la pratique du régime algérien, on se demande
34:40comment on pourrait avoir des propos amène.
34:42Et d'autre part, il y a ceux qui se taisent.
34:44Et ceux qui se taisent,
34:46d'une certaine manière,
34:48c'est une attitude coupable.
34:50– Et s'il y a ceux qui lui disent qu'il est un affreux réac
34:52et qu'il ne supporte pas son côté conservateur
34:54et du coup, selon qu'on est de droite ou de gauche,
34:56on vous défend ou pas ?
34:58– Autre sujet, les mineurs.
35:00Merci Président Larcher.
35:02Les mineurs sont-ils des majeurs comme les autres ?
35:04Le Parlement examine depuis le mois de février
35:06l'affaire Gabrielle Attal.
35:08Elle vise à durcir la justice des mineurs
35:10mais est très loin de faire consensus.
35:12Cette semaine, le Sénat a néanmoins dit oui
35:14et adopté le texte. Écoutez.
35:16– Si la justice est l'affaire de tous,
35:18la justice des mineurs
35:20est encore plus l'affaire de chacun
35:22et de toute la société.
35:24L'État lui-même se révèle
35:26trop souvent un parent défaillant
35:28à la fois dans la protection
35:30d'une jeunesse en danger
35:32mais également dans la réponse à apporter
35:34lorsque cette jeunesse transgresse
35:36les règles qui fondent notre société.
35:38– Parmi les mesures phares de ce texte
35:40adopté, la mise en place d'une comparution
35:42immédiate en justice dès 15 ans
35:44et un mécanisme de limitation
35:46de l'excuse de minorité.
35:48C'est un principe constitutionnel
35:50qui permet d'atténuer les peines prononcées
35:52contre un mineur.
35:54Bruno, pourquoi ce texte
35:56fait autant débat ?
35:58Il ne fait pas consensus ?
36:00– D'abord, à chaque fois qu'on a voulu modifier
36:02l'article 45 relative à la justice des mineurs
36:04ça a toujours entraîné
36:06des débats assez enflammés
36:08et a toujours suscité une opposition assez forte
36:10à la fois droite-gauche de manière classique
36:12mais parfois à l'intérieur des propres camps
36:14notamment à l'intérieur de la droite.
36:16C'est quand même un principe
36:18j'allais dire majeur de la justice en France.
36:20On ne juge pas les mineurs
36:22comme on juge les majeurs
36:24qu'on le veuille ou non.
36:26Moi je trouve que c'est un sage principe.
36:28Je pense qu'on devrait
36:30s'en tenir là.
36:32Après, on a modifié l'ordonnance de 45
36:34plusieurs dizaines de fois.
36:36On a essayé de l'améliorer sur certains points
36:38et on y retourne encore
36:40parce que d'abord
36:42il y a eu des faits divers
36:44qui ont mis l'opinion
36:46sous pression et Gabriel Attal
36:48lorsqu'il a été de manière éphémère
36:50Premier ministre, il a eu
36:52à subir ces moments-là
36:54et il a voulu modifier
36:56je crois que c'était un fait divers
36:58dans les sons
37:00et il avait demandé à son garde des Sceaux
37:02Eric Dupond-Moretti de travailler sur une modification
37:04de l'ordonnance de 45
37:06et d'aller vers les dispositifs qu'il défend
37:08aujourd'hui. Eric Dupond-Moretti
37:10à l'époque n'était pas très chaud du tout pour y aller
37:12mais Gabriel Attal
37:14n'étant plus Premier ministre
37:16il a décidé d'en faire une proposition
37:18de loi avec
37:20les suggestions que contiennent
37:22ce texte.
37:24Moi je crois qu'il faut toujours y aller
37:26de manière la main tremblante sur ces dossiers-là
37:28parce que je crois qu'on peut
37:30aller très très loin vers des choses
37:32qui ensuite
37:34collectivement on regretterait.
37:36Des choses anti-constitutionnelles, c'est ce que beaucoup disent.
37:38Au-delà, il y a le cadre constitutionnel mais même au-delà
37:40c'est un principe aussi
37:42de vivre ensemble.
37:44Il y a une nécessité de durcir cette justice des mineurs aujourd'hui ?
37:46Il y a en tout cas une nécessité
37:48de répondre. Alors est-ce que c'est par un durcissement
37:50de la loi ? C'est pas évident et je suis d'accord
37:52avec Bruno, il faut garder
37:54une justice des mineurs. Mais il y a une réponse
37:56à apporter à la montée du degré
37:58de violence de la jeunesse. Ce n'est pas
38:00la délinquance en général des jeunes parce qu'elle
38:02elle baisse. Curieusement c'est contre-intuitif
38:04mais les chiffres généraux
38:06statistiques du ministère de l'Intérieur montrent qu'elle baisse
38:08sur ces dix dernières années. En revanche
38:10depuis 2017
38:12le degré de violence
38:14l'apparence de crimes
38:16de violences de ce type
38:18a doublé.
38:20Donc les jeunes sont plus violents et en plus ils se battent
38:22entre eux de plus en plus.
38:24Oui mais ça ce sont
38:26des phénomènes qui se sont accentués.
38:28Alors quelles réponses on peut y apporter ?
38:30Il y a évidemment la prévention qui manque
38:32mais il y a même quand on prononce
38:34un contrôle judiciaire, on n'a pas les moyens
38:36de le faire appliquer parce qu'on n'a pas les troubles qui vont
38:38avec. Il y a toutes sortes de mesures
38:40qu'on pourrait prendre, y compris pour
38:42si on veut
38:44incarcérer des jeunes mais les mettre dans des maisons
38:46totalement adaptées pour jeunes et qui ne soient
38:48pas l'école du crime pour la suite.
38:50Donc il y a sûrement des mesures
38:52à prendre. Celles qui étaient proposées là et qui ont
38:54été démolies d'ailleurs par un nouveau sénateur
38:56Maître Spiner, n'étaient peut-être
38:58pas adaptées juridiquement.
39:00C'est très possible. En revanche
39:02la société appelle une forme de réponse.
39:04Donc on peut continuer à réfléchir.
39:06Je me soupçonne d'avoir mes chiffres Sylvie parce que c'était effectivement la transition
39:08que je comptais faire. L'avocat Francis Spiner
39:10qui est de droite, c'est un LR
39:12il ne pense pas du tout
39:14comme ses petits camarades de droite. On va l'écouter
39:16en séance et je vous fais réagir après.
39:18Je voudrais faire remarquer à cette Assemblée
39:20puisque souvent
39:22les faits divers illustrent les démarches
39:24que celui qui a agressé
39:26un rabbin à Orléans
39:28où est-il ce soir ?
39:30Il dort en prison
39:32et il sera jugé dans trois semaines.
39:34C'est bien la preuve que la comparution immédiate
39:36n'est pas un outil nécessaire
39:38que la comparution n'est pas un outil nécessaire
39:40puisque l'audience immédiate
39:42permet de répondre efficacement
39:44à la délinquance de ces jeunes.
39:46On est sur un principe
39:48très technique comparution immédiate.
39:50Il y a un risque de sortir du cadre
39:52de la Constitution. C'est ce que dit Francis Spiner
39:54avec les mesures adoptées cette semaine au Sénat.
39:56Je pense que le discours de Francis Spiner
39:58qui est avocat pénaliste et qui connaît
40:00très bien les choses de l'intérieur
40:02est le discours de la raison.
40:04Il faut faire très attention
40:06quand on touche
40:08à ce principe
40:10d'à partir de quel moment
40:12on va exclure par exemple
40:14l'exception de minorités,
40:16à partir de quel moment
40:18on considère que
40:20un jeune de 14-15 ans
40:22peut être jugé de la même manière
40:24qu'un majeur de 18 ans.
40:26Ça c'est la première remarque.
40:28Il faut faire extrêmement attention.
40:30Deuxième remarque.
40:32Il faut faire très attention aussi
40:34à ces lois qui sont des effets d'annonce.
40:36Moi je suis frappé
40:38depuis des années.
40:40De multiples projets de loi
40:42ou propositions de loi en l'occurrence
40:44correspondent simplement
40:46à un climat,
40:48à une conjoncture particulière.
40:50Ce sont des effets d'annonce.
40:52On vote ces lois même si l'on sait
40:54que des tas de dispositifs vont être retoqués
40:56par le Conseil constitutionnel.
40:58Mais on en parlera dans les journaux, on en parlera à la télé.
41:00C'est délétère de concevoir
41:02le travail législatif
41:04de cette manière.
41:06Et d'autre part, si on veut répondre en effet
41:08à cette explosion de la violence épique
41:10de jeunes adolescents,
41:12il faut peut-être travailler beaucoup
41:14sur l'âge
41:1616-18 ans.
41:18En dessous de 16 ans,
41:20il faut y aller vraiment.
41:22Il faut garder largement
41:24la législation actuelle.
41:2616-18 ans, on peut faire évoluer les choses.
41:28Regardez, il y a un débat
41:30qui est général. Par exemple,
41:32la majorité électorale a 16 ans.
41:34Vous savez qu'il y a
41:36des majorités extrêmement diverses.
41:38Parfois c'est 18 ans,
41:40parfois c'est 16 ans.
41:42Certains réclament. Il y a certains pays,
41:44l'Autriche, la Belgique, dans lesquels on peut voter
41:46à partir de l'âge de 16 ans.
41:48À ce moment-là, ça devient plus légitime
41:50de travailler sur l'âge de la majorité pénale.
41:52Juste, parce que je veux faire réagir
41:54sur ce que vous avez dit,
41:56beaucoup de communication politique.
41:58A l'origine de ce texte, Gabriel Attal,
42:00c'est un moyen pour lui aussi d'exister
42:02dans le paysage, dans la galaxie actuelle.
42:04Oui, bien sûr. Gabriel Attal
42:06fait partie
42:08de ces profils
42:10très singuliers
42:12qui se façonnent
42:14en réagissant aux événements.
42:16Typiquement,
42:18ce texte-là
42:20vient
42:22de sa fameuse déclaration
42:24politique générale. Tu casses, tu répares.
42:26Quelque chose qui avait
42:28d'ailleurs bien plu à la droite, à l'époque.
42:30Et tout ça
42:32s'inscrit dans Gabriel Attal
42:34qui traverse une espèce
42:36de désert un peu étrange.
42:38On le voit,
42:40il a essayé d'organiser,
42:42d'ailleurs, un sommet pour la démocratie.
42:44C'est un homme qui réagit
42:46aux événements pour se façonner.
42:48Mais on remarquera
42:50que dans cette séquence,
42:52ce n'est pas celui qui a
42:54le plus brillé.
42:56Gérald Darmanin
42:58qui a très bien su le faire
43:00sur la loi narcotrafic la semaine dernière
43:02a bien pris la lumière.
43:04On va justement parler de la droite.
43:06Est-ce que tout cela ne risque pas de mal finir ?
43:08Je veux parler de la lutte pour le leadership
43:10à droite. Les 17 et 18 mai,
43:12les militants à l'air seront appelés à désigner
43:14le prochain président des Républicains.
43:16Deux candidats, Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez
43:18et officiellement, tout va
43:20extrêmement bien. Écoutez.
43:22Ce n'est pas un duel avec Bruno Retailleau.
43:24Je ne veux pas de duel, je veux d'un duo.
43:26Je pense que les deux sont complémentaires.
43:28D'une part, le travail qu'il fait comme ministre,
43:30aujourd'hui, dans l'actualité immédiate.
43:32Vous lui dites, du coup, restez ministre.
43:34C'est à lui de l'évaluer,
43:36ce n'est pas à moi. Ce que je sais, en revanche,
43:38c'est que notre pays a besoin d'un projet de rupture.
43:40Il a besoin de quelque chose
43:42de beaucoup plus fondamental que ce qui se passe en ce moment.
43:44Bruno, c'est vrai, le groupe
43:46vit bien, comme on dit, chez LR en ce moment ?
43:48Je ne sais pas
43:50s'il vit bien, il vit peut-être un peu mieux
43:52que lors de la législature,
43:54la mandature précédente.
43:56La vérité, c'est que
43:58Laurent Wauquiez est dos au mur.
44:00Il joue un peu
44:02une partie de sa carrière
44:04dans ce pari
44:06de remporter la présidence
44:08des Républicains.
44:10Il s'est un peu pris les pieds dans le tapis.
44:12C'est comme un coureur à pied qui rate le départ.
44:16Il a laissé partir Bruno Retailleau
44:18qui a pris de l'avance.
44:20On voit bien qu'il essaie par tous les moyens
44:22de reprendre la main.
44:24Il n'y arrive pas.
44:26Aujourd'hui, il accuse
44:28un retard assez important dans les sondages
44:30qui ne disent pas grand-chose
44:32du rapport de force à l'intérieur du parti.
44:34On voit bien que ce parti
44:36qui a été grand parti
44:38de la Ve République, héritier
44:40des partis gaullistes,
44:42est devenu un parti qui démarre sa campagne
44:44interne avec 50 000 militants.
44:46C'est quand même une toute petite bataille
44:48pour un tout petit parti
44:50qui reprend un peu espoir
44:52parce qu'ils ont un leader qui s'appelle Bruno Retailleau
44:54qui, tout à coup, devient un peu populaire.
44:56Est-ce que c'est durable ? On ne sait pas.
44:58Il y a un an, on aurait fait la même émission.
45:00On aurait dit que Gabriel Attal est au Zénith.
45:02Cette fois-ci, c'est Bruno Retailleau qui sera au Zénith dans un an.
45:04Personne ne le sait.
45:06Une chose est sûre, c'est qu'on parle.
45:08Bruno Retailleau a plutôt pris le lead
45:10dans cette famille politique.
45:12On a intitulé ce thème
45:14« Wauquiez-Retailleau, en guerre, point d'interrogation ».
45:16Il faut mettre un point d'exclamation.
45:18Il y a eu ce meeting des jeunes LR
45:20la semaine dernière.
45:22Comment ça se passe entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez ?
45:24C'est la guerre des chefs, on peut le dire ou pas ?
45:26D'abord, ils ont tout fait pour ne pas se croiser
45:28alors qu'ils étaient au même endroit, sur la même scène, le même jour.
45:30Ça vous donne déjà un petit indice
45:32de comment ça va
45:34au sein de la grande famille LR.
45:38Ce n'est pas une guerre des chefs
45:40ouverte, fracassante,
45:42avec des phrases d'une violence inouïe.
45:44Mais oui,
45:46il y a une guerre.
45:48Elle est un peu sourde,
45:50elle est un peu officieuse,
45:52mais elle a,
45:54dès le début,
45:56très mal commencé.
45:58Je rappellerai le fameux dîner à Beauvau
46:00où Laurent Wauquiez
46:02vient demander au ministre de l'Intérieur
46:04s'il est bien candidat pour le parti.
46:06On sait que ça s'est plutôt mal fini
46:08et que depuis, ça ne va pas
46:10très bien entre les deux camps.
46:12Donc, guerre des chefs,
46:14je ne sais pas, mais duel
46:16de gentilhommes
46:18bien échauffés, oui, je crois.
46:20C'est une guerre des chefs, disons, bien élevée.
46:22C'est ça, Sylvie ?
46:24Oui, qui a promis que ça ne serait pas
46:26une guerre à petites phrases,
46:28pour rassurer le militant de base
46:30et surtout l'électeur de droite désespéré
46:32qui avait enfin peut-être un présidentiable
46:34dans la personne de Bruno Retailleau.
46:36Parce que Laurent Wauquiez, pour l'instant,
46:38dans les sondages présidentiels,
46:40il est plutôt en bas du tableau qu'en haut.
46:42Et donc, la droite, tout d'un coup,
46:44était de bonne humeur et patatral,
46:46et voilà qu'ils se battent entre eux, zut.
46:48Donc, ils ont promis d'être sages,
46:50mais ça n'empêche pas, comme le dit Claire,
46:52qu'il y ait une guerre sourde implacable,
46:54parce que Laurent Wauquiez, il joue sa peau.
46:56S'il perd cette élection, il aura beaucoup de mal,
46:58il y aura un long désert devant lui.
47:00Et donc, il y avait évidemment
47:02une guerre des chefs,
47:04mais les répercussions les plus directes
47:06sont plutôt contre le gouvernement
47:08qui, du coup, pour ne pas attaquer
47:10directement Bruno Retailleau,
47:12Laurent Wauquiez dit que ce gouvernement
47:14est immobile,
47:16c'est inventable.
47:18Du coup, le pauvre Retailleau ne peut pas faire ce qu'il veut
47:20parce que ce gouvernement l'empêche de faire quoi que ce soit
47:22dans l'immobilisme, donc c'est Bayrou qui prend les coups.
47:24Et puis, lui,
47:26Retailleau, pour faire plaisir aux militants,
47:28il se dit qu'il faut que je bombe le torse,
47:30voilà, donc la politique
47:32du coup de menton, et il le durcit
47:34de plus en plus dans la fermeté.
47:36C'est des effets collatéraux
47:38de cette guerre, mais qui ne sont pas
47:40nuls.
47:42Précisément, cette semaine, une conférence contre l'islamisme
47:44était organisée à Paris, et à cette occasion,
47:46Bruno Retailleau a été accueilli
47:48comme une superstar. On va l'écouter.
47:50Et puis, il y a un autre visage.
47:52Cet autre visage est politique.
47:54Cet autre visage,
47:56c'est celui de l'extrême-gauche,
47:58c'est celui des insoumis.
48:00Parce que derrière le masque
48:02de l'antisionisme, il tisonne
48:04les brèches rougeoyantes
48:06encore de la haine des juifs,
48:08de la haine, précisément,
48:10antisémite, en utilisant,
48:12en instrumentalisant d'ailleurs, la cause palestinienne
48:14pour des fins politiques
48:16parce qu'il drague le vote
48:18communautariste.
48:20Pascal, c'est cette ligne, c'est la ligne Retailleau
48:22aujourd'hui qui a le vent en poupe à droite
48:24chez les LR. Oui, si vous voulez,
48:26les thématiques qu'il aborde
48:28sur, en effet,
48:30le travail de fond
48:32de l'islamisme
48:34dans la société française,
48:36l'antisionisme
48:38qui sert tout simplement
48:40de masque de plus en plus faible
48:42au retour de l'antisémitisme,
48:44la résurgence
48:46aussi d'un antisémitisme
48:48qui a toujours existé, qu'on n'a pas voulu voir,
48:50qui est l'antisémitisme de gauche,
48:52j'allais dire, c'est tout à fait dans un discours
48:54que Retailleau ne tient pas
48:56depuis une semaine.
48:58Ça a toujours été sa ligne politique.
49:00Mais pour parler de l'autre,
49:02en l'occurrence,
49:04Laurent Wauquiez,
49:06Laurent Wauquiez est tout de même
49:08un peu gêné aux entournures
49:10dans sa campagne. Pourquoi ?
49:12Parce qu'au fond, il ne s'est pas opposé
49:14à la participation de ministres LR
49:16au gouvernement Barnier,
49:18puis au gouvernement
49:20actuel.
49:22Il ne s'y est pas opposé.
49:24Et maintenant,
49:26il vitupère, en effet,
49:28ce gouvernement
49:30en se disant, voilà,
49:32la victime collatérale sera
49:34Bruno Retailleau. Comme d'habitude,
49:36et ça, il faut qu'il fasse très attention,
49:38parce que c'est très enraciné
49:40dans l'image que l'opinion publique
49:42a de Laurent Wauquiez,
49:44les gens n'arrivent pas à situer
49:46Laurent Wauquiez. Ils le considèrent
49:48souvent comme insincère.
49:50Et attention à ne pas renforcer
49:52cette image. Bruno, c'est quoi la différence
49:54de ligne entre Wauquiez et Retailleau ?
49:56Il y a assez peu de différences
49:58de ligne, en réalité. C'est plutôt
50:00des tempéraments. Pascal insiste
50:02sur Bruno Retailleau,
50:04à une image à la fois
50:06de quelqu'un d'urbain.
50:08C'est les ministres Macronistes
50:10qui, à chaque fois, découvrent
50:12Bruno Retailleau en disant, mais qu'est-ce qu'il est sympa ?
50:14Alors qu'en fait, ils en avaient une image de quelqu'un
50:16qui n'était pas sympa. Et pour Laurent Wauquiez, hélas,
50:18c'est un petit peu l'inverse. C'est-à-dire que Wauquiez,
50:20c'est quelqu'un comme ça, qui est assez avenant et tout,
50:22et pour beaucoup, qui dissimule,
50:24qui a un côté insincère
50:26et, au fond,
50:28pas fiable et avec qui
50:30on peut difficilement, j'allais dire,
50:32compter sur lui.
50:34Et c'est un peu une différence
50:36de personnalité, de style,
50:38de gouvernance, de chef,
50:40finalement, qui est en train de se jouer
50:42à la tête des LR, plus que d'eux.
50:44Parce qu'au fond, aujourd'hui, ce sont des programmes
50:46libéraux avec des programmes
50:48régaliens de plus en plus durs.
50:50Et franchement, entre Wauquiez et Bruno
50:52Retailleau, il n'y a pas vraiment beaucoup de différences
50:54sur ce terrain-là. – Affaire à suivre.
50:56– La séance est suspendue. – Merci, Président Larcher.
50:58Comme chaque semaine, on termine par un top flop
51:00avec une question simple. Qui a marqué l'actualité
51:02de la semaine, en bien ou en mal ?
51:04Cher Pascal, vous commencez. Le top de la semaine,
51:06qui c'est ? – Le top de la semaine, c'est pour moi
51:08Nicolas Demorand. – Le journaliste.
51:10– Nicolas Demorand, ce
51:12journaliste qui a
51:14en effet dit qu'il souffrait
51:16d'un trouble bipolaire
51:18à l'heure où la psychiatrie,
51:20souvenez-vous de ce que disait
51:22le Premier ministre Michel Barnier,
51:24doit être mise à l'heure
51:26où la psychiatrie souffre.
51:28Je trouve que parler
51:30de manière simple et de manière vraie
51:32de problèmes
51:34psychiatriques est une belle chose.
51:36Et de montrer aussi
51:38que l'on vit très bien
51:40avec ce type de troubles. On peut vivre très bien.
51:42– Le flop de la semaine, Cher Pascal.
51:44– Le flop de la semaine, si vous voulez, c'est Hubert Roy,
51:46c'est Trump
51:48sur le Groenland.
51:50Enfin, voyons,
51:52le Danemark dit
51:54il n'en est pas question.
51:56Le gouvernement autonome de Groenland dit
51:58mais écoutez, soyez raisonnables.
52:00Et il envoie son vice-président
52:02avec Madame Vance
52:04au Groenland.
52:06C'est plus que déplacé,
52:08c'est totalement
52:10incongru,
52:12ubuesque et d'une vulgarité profonde.
52:14– C'est ce qu'on appelle un flop, Cher Pascal.
52:16Le flop de la semaine.
52:18– Le top c'est pour les manifestants à Istanbul
52:20parce que les manifestants
52:22contre Erdogan
52:24et la mesure qu'il vient de prendre d'embastiller
52:26son principal opposant
52:28et maire d'Istanbul.
52:30Ces manifestants montrent beaucoup de courage
52:32parce que c'est très dangereux même de manifester
52:34en Turquie. On risque d'être
52:36emprisonné, on risque quand même sa vie.
52:38Il n'y a plus de justice, il n'y a plus de police libre.
52:40Donc on risque tout et ils sont quand même
52:42des millions à manifester, coup de chapeau.
52:44– Le top de la semaine. – C'est la défense de Depardieu.
52:46On ne comprend pas pourquoi
52:48à la fois son avocat et lui-même
52:50ont tellement tenu à expliquer
52:52que Depardieu était innocent, que les victimes
52:54disaient n'importe quoi, qu'il n'y avait rien
52:56dans le dossier. C'est tellement effarant
52:58et une deuxième peine
53:00pour les victimes, c'est vraiment la double peine
53:02que de leur infliger ce mépris.
53:04– Bruno, le top de la semaine.
53:06– Mon top de la semaine, moi c'est un livre,
53:08c'est une lecture, le livre sortira la semaine prochaine
53:10dans quelques jours, donc c'est
53:12une photo d'un livre qui sort aux éditions
53:14de l'Observatoire, l'auteur c'est Patrice Duhamel
53:16et pour ceux qui connaissent
53:18l'histoire, je pense que
53:20Pascal Perrineau et Sylvie connaissent
53:22parfaitement cette histoire, la photo est en une
53:24du livre, c'est la photo de François Mitterrand
53:26avec le maréchal Pétain, elle a été prise
53:28en 1942,
53:30à l'époque quand elle est sortie
53:32en 1994, elle a fait
53:34scandale, parce qu'elle
53:36n'était pas connue, or ce livre
53:38c'est une enquête sur pourquoi les présidents
53:40de la République, successifs depuis Charles
53:42de Gaulle, n'ont pas utilisé cette photo pour
53:44empêcher Mitterrand de devenir président de la République.
53:46– À lire. – Et c'est vraiment un livre,
53:48pourtant je connaissais cette histoire, qui est vraiment
53:50formidable, c'est presque un
53:52polar, une enquête, un thriller.
53:54– Le flop de la semaine.
53:56– Le flop de la semaine, c'est la gauche qui a
53:58déserté la manif pour
54:00défendre Boilem Sansalle, à l'exception
54:02il faut les citer, de Raphaël Glucksmann,
54:04Laurence Rossignol et qu'on connaît bien ici.
54:06– Jérôme Gage. – Et Jérôme Gage,
54:08ils étaient absents, on les a connus
54:10en grand défenseur des écrivains, notamment
54:12Salman Rushdie, pour Boilem Sansalle,
54:14ils se sont fait porter pâle,
54:16ça dit beaucoup de la gauche, en 2025.
54:18– Claire, le top de la semaine.
54:20– Alors c'est un top, soit qu'on
54:22peut le trouver naïf, mais il est plutôt
54:24attentif, c'est le vote des parisiens pour que les
54:26rues de la capitale soient plus,
54:28davantage végétalisées,
54:30à bon entendeur
54:32pour les prochaines municipales.
54:34– Et le flop de la semaine.
54:36– Et le flop de la semaine,
54:38c'est le rassemblement national
54:40qui, une fois de plus cette semaine,
54:42a agité la menace de la censure,
54:44tout ça dans un contexte, comme on l'a raconté
54:46tout à l'heure, à quelques jours du verdict
54:48pour Marine Le Pen,
54:50et donc, voilà,
54:52on peut s'interroger sur la responsabilité
54:54de manipuler
54:56ces outils parlementaires
54:58alors que,
55:00bon, nous sommes en guerre
55:02au niveau européen, quoi.
55:04– On en reparlera sur cette chaîne.
55:06C'est la fin de cette émission.
55:08Merci à tous les quatre, c'était super.
55:10Salut à vous derrière votre écran,
55:12merci infiniment pour votre fidélité.
55:14Vous pouvez revoir cette émission sur publicsena.fr.
55:16On se retrouve la semaine prochaine,
55:18même jour, même heure, et même endroit.
55:20Bye bye.

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