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00:0019h21, Pierre de Villeneuve.
00:03Camarades de la deuxième heure, Gabrielle Cluzel, bonsoir.
00:06Bonsoir Pierre.
00:07Éditorialiste, rédactrice en chef du site Boulevard Voltaire et auteur de ce livre Yes Kids,
00:15la colère d'une mère face au nouveau diktat de la famille. C'est chez Fayard.
00:20On en parlera peut-être tout à l'heure si on a le temps et on en parlera de toute façon plus longuement.
00:24Vous serez notre invité, Gabrielle. Moi j'ai appris énormément de choses.
00:27C'est gentil.
00:29C'est des choses qui quand même vous font tomber de votre chaise.
00:32Bonsoir Philippe Guibert, chroniqueur politique et notre invité politique en cette deuxième heure,
00:38et Martin Garagnon, porte-parole d'Ensemble pour la République.
00:42D'abord une réaction sur cet adolescent de 17 ans qui a été tué devant son lycée à Yerres en Essonne,
00:54mortellement poignardé au cours d'une rique impliquant une quinzaine de personnes.
01:00La violence continue et on ne peut rien y faire, Martin Garagnon ?
01:03Si on ne pouvait rien y faire, on ne ferait pas de politique.
01:06C'est justement parce qu'il y a tant à faire qu'il faut être engagé
01:10et qu'il faut toujours considérer qu'on a des marges de manœuvre
01:13parce que malheureusement cette violence chez les plus jeunes, de plus en plus jeunes,
01:17elle se développe, on la constate au quotidien.
01:20Elle fait des victimes qu'on ne peut que déplorer pour souvent des motifs futiles,
01:25de quotidienneté, de rivalité, de mauvais regard, de territorialité, de conflit amoureux,
01:31ou que sais-je, ou parfois c'est beaucoup plus grave sur front de trafic de stupéfiants.
01:35Mais les victimes elles sont bien là, ce ne sont pas des faits divers isolés,
01:40ça révèle quelque chose de l'état de notre société, de l'état de notre jeunesse,
01:45des valeurs que la jeunesse vit en ce moment.
01:48On n'aime pas le mot faux divers à Europe 1, on parle de faits de société,
01:51les faits divers c'est peut-être comme dans beaucoup de domaines,
01:56un mot qui malheureusement a atteint sa date de péremption.
02:01Oui, qui cherche souvent à minorer d'ailleurs.
02:03Mais la question que je voulais vous poser c'est qu'est-ce qu'on fait Martin Garagnon ?
02:05Je me souviens d'une initiative de la région Auvergne Rhône-Alpes,
02:10je crois dans un lycée, de mettre des portiques devant l'lycée,
02:14c'est une chose, je ne sais pas si c'est à marcher ou pas marcher,
02:17est-ce qu'on va la remettre, on ne peut pas mettre un flic derrière chaque personne ?
02:21Qu'est-ce qu'on fait en fait ?
02:22Qu'est-ce que vous allez faire avec un portique à l'entrée d'un collège ou d'un lycée ?
02:25Vous allez simplement éventuellement reporter la violence à l'extérieur de l'établissement scolaire.
02:31Là en l'occurrence c'est devant le lycée, on ne sait pas si l'arme était emportée dans le lycée ou pas.
02:37C'est souvent sur le trajet entre l'établissement scolaire et le domicile,
02:40c'est souvent aussi sur les terrains de sport,
02:44Vous voulez dire qu'on a tout fait ?
02:46Vous voulez dire qu'on a tout fait, que Christian Estrosi a installé une vidéosurveillance,
02:50qui d'ailleurs à Nice marche très très bien,
02:52est-ce qu'on doit s'emparer de cette idée et investir massivement ?
02:56Qu'est-ce qu'on fait ?
02:58Je ne vais pas vous sortir de recettes magiques,
03:00parce que tous ceux qui prétendent avoir la solution sont des bonimenteurs,
03:04mais on va dire en politique, malheureusement c'est un fait aussi une monnaie courante,
03:09on n'a pas tout fait, il y a toujours pareil,
03:11il y a deux volets, la répression et la prévention,
03:13la répression c'est évidemment pouvoir s'appuyer sur des outils,
03:16la vidéosurveillance en est un, des villes s'en équipent,
03:19d'autres refusent souvent pour des raisons idéologiques de s'en équiper,
03:22on voit ce qui se passe dans les villes,
03:24idéologique ça veut dire qu'on peut prendre le droit à l'image des personnes ?
03:28Non, pour simplement des principes idéologiques,
03:31vous prenez la ville de Grenoble,
03:33mais quels principes idéologiques, vous parlez de Grenoble ?
03:35De considérer que la vidéosurveillance est quelque chose d'intrusive dans la liberté individuelle,
03:40quelque chose c'est du flicage en permanence,
03:43ce type de position qui a été exprimé très clairement par certains hommes politiques,
03:48des responsables comme Grenoble,
03:50une ville que je connais bien parce que je viens de Grenoble,
03:52qui est une ville où la violence se vit au quotidien,
03:55on voit au quotidien aussi pareil, vous avez des faits divers à Grenoble,
03:59vous avez eu des morts au marché Saint-Bruno,
04:01c'est un marché où moi j'allais avec ma mère quand j'étais petit,
04:04où vous avez maintenant des fusillades au milieu de ce marché,
04:07et on considère que finalement c'est comme ça, il faut vivre,
04:10vous avez quand même ce maire, M. Picolle de Grenoble,
04:13qui vous explique qu'il faut trouver des terrains d'accommodement,
04:15des modes de vie au quotidien avec les dealers,
04:17vous vous rendez compte où on en est arrivé à cette possibilité,
04:20cette simple évocation de considérer que cette délinquance-là,
04:23cette folie meurtrière-là, il faudrait la tolérer, s'en accommoder,
04:26et finalement trouver un nouveau vivre ensemble pour vivre avec cette violence,
04:30c'est parfaitement inacceptable.
04:33Oui, bonsoir.
04:35Gabriel Attal, quand il était encore Premier ministre avant juin dernier,
04:39avait préparé un projet de loi sur la justice pénale des mineurs.
04:45Est-ce que ce projet est toujours à l'ordre du jour ?
04:50Il est passé à l'Assemblée.
04:52Il est passé en première lecture à l'Assemblée, où il a été adopté.
04:55C'est un bon texte et qu'il faut qu'on soutienne,
04:57qui pour certains est beaucoup trop répressif,
04:59pour d'autres ne va pas assez loin,
05:01mais c'est un texte qui a le mérite d'être là, d'exister,
05:03de poser des constats, parce que vous parliez tout à l'heure des solutions.
05:06Est-ce qu'on a tout essayé ? Non, on n'a pas tout essayé,
05:08mais avant même d'essayer d'envisager des solutions,
05:11il faut déjà être d'accord sur un constat.
05:13Et tous ceux qui vous expliquent que finalement ça reste d'effet divers,
05:17parce que statistiquement vous allez prendre la violence des mineurs,
05:19et puis finalement vous allez vous apercevoir qu'elle n'a pas tant décollé que ça
05:22depuis les années 50 et 60, et que ça reste de la délinquance de jeunesse, etc.,
05:25c'est à cause de ces constats pseudo-scientifiques
05:28qu'on n'arrive pas déjà à s'entendre sur le constat.
05:31Le constat, c'est que la violence gangrène notre jeunesse,
05:33que notre jeunesse est de plus en plus violente,
05:35et donc qu'est-ce qu'on fait face à cette violence endémique dans la jeunesse ?
05:38Eh bien, il y a évidemment de la répression,
05:40moi je pense qu'il faut qu'on tape dur et tout de suite,
05:44quand vous avez un jeune délinquant, il lui faut immédiatement une réponse pénale.
05:48Et c'est un des enjeux d'ailleurs du texte dont vous parliez,
05:50ce qui hibère de gammerie latale,
05:52c'est de dire qu'à l'heure actuelle,
05:54vous avez des reports d'auditions de justice
05:56lorsqu'il s'agit d'un mineur,
05:58c'est-à-dire que la sanction ne sera exprimée que plusieurs mois,
06:01voire plusieurs années après l'acquisition des faits.
06:03C'est un véritable problème, parce que l'adolescent,
06:06voire même avant...
06:08Mais est-ce que tout se tient dans le texte de Gabriel Attal ?
06:10Ou est-ce que c'est un autre débonimenteur que vous avez...
06:13Je pense que déjà, débattons de ce texte qui est sur la table,
06:16qui est entre les mains des parlementaires,
06:18voyons qui se positionne de quelle façon...
06:20De quelle façon était ce texte ?
06:22En tout cas, en politique, on est là pour se battre au quotidien.
06:24Il a eu une adoption en première lecture à l'Assemblée.
06:27Maintenant, vous avez le jeu de la navette parlementaire avec le Sénat, etc.
06:31Une fois de plus, vous allez...
06:32Mais on va bien identifier les choses.
06:34Vous allez avoir ceux qui vont voter contre
06:36parce qu'ils considèrent que c'est beaucoup trop dur et répressif
06:38vis-à-vis de la jeunesse.
06:39Et vous allez avoir d'autres qui vont vous dire
06:41« Non, nous, on ne le vote pas parce que le texte n'est pas assez dur. »
06:44Mais déjà, ce texte, il permet d'améliorer,
06:47de renforcer les sanctions, mais aussi un volet de prévention.
06:50Donc vous vous dites « Il est bien, mais il peut mieux faire. »
06:52On peut toujours mieux faire en politique.
06:53Non, mais c'est une bonne réponse.
06:55Question de Gabriel Cluzel pour vous.
06:57Oui, alors moi, c'est peut-être plus une réflexion qu'une question,
07:00mais j'ai quand même un peu l'impression que c'est une rustine sur un pneu de vélo
07:04quand il faudrait changer toute la bicyclette quand même.
07:07Je ne suis pas sûre que les constats aient été faits.
07:10Ça permet de rouler quand même.
07:12Ça permet de rouler, mais pas longtemps.
07:13Parce qu'il y a la gestion de court terme et la gestion de long terme.
07:16Est-ce que vous ne croyez pas qu'avoir détricoté depuis des dizaines d'années
07:21l'autorité, on ne va pas se mentir, avec une espèce d'angélisme à gauche,
07:27joint à l'arrivée sur notre sol massivement de populations n'ayant pas les mêmes mœurs,
07:34la jonction de ces deux phénomènes fait un feu d'artifice, d'insécurité,
07:39mais que personne ne veut reconnaître, d'insécurité notamment chez les enfants.
07:42Moi, je suis très frappée qu'on parle d'installer des portico dans les écoles.
07:46C'est fou comme une société laxiste à la fin devient répressive.
07:50Vous savez, c'était Pythagore qui disait, si vous élevez les enfants,
07:55vous n'aurez pas à punir les hommes.
07:56Là, on punit les hommes parce qu'on n'a jamais élevé les enfants.
07:58On est même obligé déjà de punir les enfants parce que ça commence de plus en plus tôt.
08:02Vous avez raison, mais simplement votre métaphore de la bicyclette,
08:04vouloir changer l'intégralité de la bicyclette, ça consisterait finalement à dire
08:08qu'il faut qu'on change l'intégralité de notre jeunesse.
08:10Notre jeunesse, elle est là.
08:11Ça ne s'agit pas de changer la jeunesse, ça s'agit de changer la méthode.
08:13Oui, mais vous êtes d'accord avec moi pour dire que tout ça est un travail de longue haleine
08:17parce que l'éducation, ça ne se décrète pas, ça ne se fait pas en un claquement de doigts,
08:20ça ne se fait pas sur une mesurette en l'espace de quelques semaines, voire même de quelques mois.
08:25C'est un travail de longue haleine.
08:26Vous l'avez dit, il y a eu, c'est votre constat que je partage en partie,
08:29une façon de détricoter le principe même de l'autorité.
08:33D'ailleurs, je rappelle les propos que Gabriel Attal avait tenus à l'Assemblée nationale.
08:38Si tu ne respectes pas l'autorité, on t'apprend à la respecter.
08:42C'est le principe de base, mais ça touche tous les domaines.
08:45Quand vous avez des professeurs qui, désormais, sont totalement esselés,
08:48ça aussi, Gabriel Attal l'avait dénoncé à la fin du Pas de Vague,
08:52de dire finalement, dès qu'il y a un problème, notamment d'autorité, de discipline,
08:55on n'en parle pas parce que vous comprendrez, ça risque de gêner aux entournures,
08:58ça risque de poser des questions sur comment l'enseignant mène son cours,
09:03pourquoi est-ce que les jeunes ne respectent plus son autorité, etc.
09:06Moi, je ne vais pas faire mon vieux réac,
09:12je viens quand même de génération, j'ai 46 ans,
09:15quand on n'était pas sages à l'école, on s'en prenait une par la maîtresse,
09:21et on s'en prenait une autre à la maison.
09:23Évidemment, la violence sur les enfants, ce n'est pas du tout ce que je préconise,
09:27mais ça dit juste aussi une chose de la société,
09:30c'est-à-dire qu'on avait foi aussi dans l'autorité du professeur,
09:33comme on avait foi dans l'autorité du médecin,
09:35quand on voit aussi ce qui se passe maintenant dans les services d'urgence,
09:37ou parce qu'on estime qu'on attend trop,
09:40on se permet de taper le personnel soignant, etc.
09:42C'est généralisé, ça ne touche pas malheureusement que la jeunesse,
09:45mais cette jeunesse-là, si on ne règle pas cette question-là,
09:48effectivement, demain, vous vous apprêtez à avoir une génération d'irresponsables,
09:52de violents, on voit maintenant que cette violence est généralisée,
09:56la moindre prise de bec en voiture peut dégénérer en meurtre,
10:00on en est là quand même.
10:02Un mot, parce que le temps presse, cher Martin Garagnon,
10:05hier, sur l'antenne du grand rendez-vous Europe 1C News Les Echos,
10:09Mme Prima, la porte-parole du gouvernement,
10:11a admis qu'il y avait un racisme anti-blanc en France,
10:15ça vous a surpris qu'elle admette ça publiquement,
10:18alors que, jusqu'à présent, c'est quand même un tabou,
10:21notamment pour la majorité ?
10:23De refuser de parler d'un racisme anti-blanc,
10:26c'est aussi problématique que de décréter
10:30que l'antisémitisme est résiduel en France.
10:32Mais pourquoi est-ce qu'on n'en parle pas, justement ?
10:34Pourquoi est-ce que M. Bocoté et moi avons dû poser la question
10:37pour que tout d'un coup ça apparaisse ?
10:39Mais le racisme n'a pas de couleur, par définition,
10:41et je crois que la porte-parole du gouvernement l'a plutôt clairement exprimé.
10:44Le racisme, malheureusement, c'est souvent lié à une forme de bêtise,
10:47et ça touche l'ensemble des populations.
10:49Ce que les scientifiques nous expliquent
10:51lorsque, à coup d'argument,
10:53ils cherchent à dire que le racisme anti-blanc n'existe pas,
10:56vous avez quand même des universitaires qui travaillent sur ces questions-là,
10:59ça n'est pas de dire que le racisme anti-blanc n'existe pas,
11:01c'est simplement de dire que les populations majoritaires
11:05subissent de manière totalement inégalitaire
11:07le phénomène de racisme.
11:09Donc ça n'est pas déjà la même chose que de dire que le racisme anti-blanc n'existe pas.
11:12Et simplement, le fait de parler de populations majoritaires,
11:15c'est une façon déjà de hiérarchiser
11:18sur le critère de la couleur de peau, notamment.
11:21Donc, en soi, le racisme anti-blanc,
11:23personne n'a jamais dit qu'il n'existait pas.
11:25Et très sincèrement...
11:26Si des gens l'ont dit, oui.
11:28Beaucoup, même.
11:30Des universitaires, des sociologues,
11:33beaucoup de partis politiques...
11:35Pour deux raisons simples.
11:37Une raison simple.
11:38Déjà, ce que je veux vous dire, c'est que je pense que
11:40tous ceux qui, à l'heure actuelle, nient l'existence d'un racisme anti-blanc
11:43seront jugés très sévèrement par l'Histoire.
11:46Je vous le dis, je le dis comme je le pense,
11:49mais seront jugés sévèrement par l'Histoire.
11:51Et deuxièmement, pourquoi est-ce que vous avez toute une partie aussi
11:53de la recherche scientifique qui cherche à minimiser ce phénomène-là ?
11:57C'est que, tout simplement, c'est un concept qui, initialement,
12:00vient d'une certaine famille politique, et notamment de l'extrême-droite.
12:03Et qu'à partir du moment où un constat a pu être fait par une famille politique,
12:06on va chercher à le discréditer à tout prix.
12:08Qu'il soit bon ou mauvais, on cherche à le discréditer parce qu'il vient de l'extrême-droite.
12:10C'est toujours le même argument.
12:12Moi, je lutte contre l'extrême-droite au quotidien par mon engagement politique.
12:15Mais, une fois de plus, demain, Marine Le Pen va m'expliquer que la Terre est ronde.
12:18Je ne vais pas vouloir dire à tout prix que la Terre est plate,
12:20parce que c'est Marine Le Pen qui l'a dit.
12:21C'est une bêtise absolue.
12:22C'est aussi clair que la Terre qui ronde.
12:24Merci beaucoup, Martin Garagnon, d'avoir été l'invité d'Europe 1 Soir.
12:28Je vous signale que Pascal Praud, c'est deux rendez-vous par jour sur Europe 1.
12:32D'abord, l'heure des pros, 9h-9h30, en co-diffusion avec CNews.
12:35Et ensuite, 11h-13h, pour vous donner la parole.
12:38Parce que le plus important, c'est vous.
12:40Vous participez au 01-80-20-39-21, numéro non surtaxé.
12:45Et Europe 1 vous rappelle.
12:46Et nous, on se retrouve avec Gabriel Cluzel, avec Philippe Guibert,
12:49dans un petit instant, beaucoup de sujets.
12:52Et notamment, justement, ce racisme anti-blanc qui a été mis au jour
12:56par la porte-parole du gouvernement, publiquement.
12:59L'agression du rabat Engelberg, et encore beaucoup d'autres sujets.
13:02A tout de suite sur Europe 1.

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