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00:00On va prendre des nouvelles dans cette France Bouge consacrée aux solutions françaises pour lutter contre la solitude.
00:06On va prendre des nouvelles de la fondatrice. Elle était venue il y a quatre ans, c'est ça déjà ?
00:11Quatre ans, oui.
00:11Quatre ans, à Cabas, pour un étudiant.
00:19Donc à Cabas, un étudiant pour un étudiant, Benjamin, elle connecte une famille.
00:23Voilà, une association qui connecte une famille avec un étudiant en difficulté.
00:27C'est une sorte de jumelage social dans la même ville et dans la même zone géographique,
00:32afin que cette famille puisse le soutenir financièrement et tisser du lien.
00:36Et donc la marraine ou le parrain s'engage sur l'année universitaire à soutenir l'étudiant,
00:41lui achetant régulièrement des cabas de course et en créant un lien social.
00:45Donc ce ne sont pas des dons d'argent, mais uniquement des courses alimentaires.
00:49Bonsoir Marion Dolési-Galzi.
00:51Bonsoir Elisabeth.
00:52Comment allez-vous ? Comment fonctionne, comment va un Cabas pour un étudiant ?
00:57Alors écoutez, nous allons bien, malheureusement.
01:00On préférerait ne plus avoir besoin d'exister.
01:03Quatre ans, vous avez raison, on vient de fêter nos quatre ans ces dernières semaines.
01:07Et en quatre ans, on a déjà aidé plus de 6500 étudiants dans une cinquantaine de villes en France.
01:13C'est fort, c'est très fort.
01:15Et au-delà de les aider, donc au-delà de leur préparer un panier de course,
01:20on va vers du lien social, c'est-à-dire que ces étudiants aussi se sentent moins seuls ?
01:26Ah bah oui, alors ça c'est vraiment, c'est ce que je dis souvent.
01:29Au-delà de la nourriture du corps, qui est bien sûr importante,
01:32la nourriture du cœur, elle est tout aussi importante chez nous.
01:35C'est pour ça que les parrains marraines viennent à notre association
01:39pour aider un étudiant sur ces deux volets.
01:41Pour nous, alors ce n'est pas pour rien que cette année la santé mentale
01:44est érigée en grande cause nationale.
01:46Je pense que ça n'a échappé à personne.
01:49Pour nous, ce lien social, pour ces étudiants en fait,
01:52qui vont étudier dans des villes loin de chez eux,
01:54ils viennent parfois d'autres pays, ils sont tous seuls,
01:56ils ont entre 18 et 20 ans.
01:59Alors chez nous, c'est de 18 à 26 ans, mais ils ne sont quand même pas bien vieux,
02:02ils démarrent dans la vie, ils ne connaissent personne.
02:05Contrairement à ce que vos auditeurs peuvent penser,
02:07les étudiants finalement aujourd'hui, au XXIe siècle, en 2025,
02:12ils ont quasiment, enfin à très très peu, voire pas du tout,
02:15de vie sociale avec leurs copains.
02:17On a du mal à l'imaginer.
02:18On a l'impression qu'ils sont remplis avec les réseaux sociaux,
02:21avec les interactions, mais pas du tout.
02:23Dans la vraie vie, ils sont seuls.
02:25Mais vous avez tout à fait raison, vous avez pointé du doigt
02:27ce qui est l'un des phénomènes quand même de notre société.
02:30On peut dire le poison ?
02:32Bien sûr, j'ai aucun problème à le dire.
02:35Pourtant, moi j'en suis aussi une grande utilisatrice,
02:37mais je vois bien quand même que ça a déconnecté,
02:39détissé les liens dans notre société.
02:41Et c'est pour ça que moi, dès le départ,
02:42quand j'ai imaginé le dispositif en 2021,
02:45c'était évidemment sur la base de l'isolement qui était dû au Covid.
02:50Mais en fait, cette précarité, cet isolement,
02:52il existait déjà bien avant le Covid.
02:54Donc pour nous, c'est essentiel et c'est pour ça qu'on utilise,
02:57alors c'est un pied de nez qu'on fait à ce fameux poison,
02:59puisqu'on utilise la puissance du digital.
03:01Le poison des réseaux sociaux, disons.
03:03Pour recréer du lien dans la vraie vie,
03:04c'est-à-dire qu'en fait, il faut s'inscrire sur un formulaire
03:06via notre site internet,
03:08pour pouvoir être mis en lien avec une famille dans la vraie vie.
03:11Ça s'appelle un caba pour un étudiant.
03:13Bravo pour ce que vous faites, Marion Dolizy-Galzi.