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00:00Et parlons de cette crise diplomatique entre Paris et Algiers qui se poursuit.
00:04Le président français a réagi hier à la condamnation en Algérie à 5 ans de prison de l'écrivain Boilem Sansal.
00:10Emmanuel Macron appelle les autorités algériennes à faire preuve d'humanité.
00:15Et ce matin, pour Fatia Agag Boudjalat, elle est essayiste et principale adjointe dans un collège,
00:21elle était l'invitée ce matin d'Europe 1 Matin,
00:23et bien c'est une condamnation à mort et il est temps d'engager un vrai bras de fer avec l'Algérie.
00:28L'État, avec Emmanuel Macron à son sommet, ne fait rien tout simplement parce qu'il a peur de la diaspora algérienne
00:35qui est bien trop importante démographiquement.
00:37Cette lâcheté, en fait, n'est pas respectée par nos adversaires.
00:42Il est temps de faire à la fois un doigt d'honneur et à la fois d'engager un bras de fer avec l'Algérie.
00:46Nous, on a des gens qui roulent des mécaniques devant Poutine
00:49et qui se couchent devant le président algérien.
00:52Mais c'est ridicule et c'est contre-productif.
00:55Contre-productif, ridicule, voilà les mots...
00:58Mais je crois qu'elle a raison.
01:00En l'occurrence, Boalem Sansal est la victime collatérale d'un conflit qui oppose,
01:05non pas la France à l'Algérie,
01:07mais la France et la classe dirigeante algérienne,
01:11la France et la diaspora algérienne en France.
01:14Je crois que c'est elle-même qui disait
01:15il n'y a que les immigrés et surtout leurs enfants en France pour chanter les louanges de l'Algérie
01:19et se gardant bien d'y vivre et de s'y faire soigner ou de s'y instruire.
01:25Je pense que ce que paye Boalem Sansal,
01:27c'est d'avoir choisi la France,
01:29d'avoir choisi la France non contre l'Algérie,
01:31mais contre sa classe dirigeante
01:33et ceux qui, en France, font les relais du pouvoir algérien.
01:38Et elle dit d'ailleurs, la cécité aux abus de l'État algérien
01:41frappe les élus d'extrême-gauche en France.
01:42Au lieu de nous excuser en permanence, nous devrions dire ces quatre vérités à l'Algérie.
01:46Oui, je pense qu'elle a plutôt raison
01:49quand on voit un certain nombre de personnes dans le débat public français,
01:53même si j'observe que dans le soutien à Boalem Sansal,
01:56il y a quand même eu, et je m'en réjouis si ce n'est un consensus,
01:59en tout cas beaucoup d'intellectuels, par exemple, y compris de gauche,
02:02d'éditorialistes y compris de gauche
02:04jusqu'à des éditorialistes intellectuels plutôt de droite
02:06qui se sont réunis autour du sort de Boalem Sansal.
02:09Et pour être moi-même membre de son comité de soutien,
02:11il y a vraiment beaucoup, beaucoup de gens qui le soutiennent.
02:14Maintenant, pour ce qui est de l'avenir de Boalem Sansal,
02:18il est vrai que cinq ans de prison à l'âge qu'il a,
02:21c'est la condamnation à sa mort.
02:23Donc vous êtes d'accord avec...
02:24Et quand elle dit qu'il faut engager un bras de fer,
02:26qu'il faut faire une...
02:28Parce qu'il y a la riposte graduée de Bruno Retailleau
02:31dont on attend toujours la mise en action.
02:34Mais parce que je ne veux pas aussi faire du tort à Boalem Sansal
02:36qui, en ce moment, est en prison en me surexprimant
02:39sur des sujets dont, à mon avis, on ne sait pas tout
02:41sur les négociations entre la France et l'Algérie.
02:44Oui, parce qu'il y a la perspective d'être une grâce présidentielle
02:46au moment de la rupture du jeune du Ramadan.
02:48C'est-à-dire qu'on peut imaginer que le président Tebboune
02:51gracie Boalem Sansal à la suite de cette condamnation.
02:54Et moi, je l'espère de tout cœur pour Boalem Sansal.
02:57C'est une hypothèse.
02:58C'est pour ça que je suis assez prudent.
02:59C'est une hypothèse, mais à mon avis,
03:01je ne veux pas trahir de secret,
03:03mais je pense que c'est ce qui peut être de l'ordre de la négociation
03:06entre Paris et Alger.
03:08Après qu'on doive taper du poing sur la table
03:10et mener un vrai bras de fer avec l'Algérie,
03:12plus généralement dans leur capacité à reprendre leurs ressortissants
03:18qui commettent des crimes et des délits chez nous.
03:20Oui, c'est une évidence.
03:21De toute façon, les Algériens nous en veulent beaucoup
03:23d'avoir reconnu la marocanité du Sahara occidental
03:26et ils nous le font payer.
03:27Boalem Sansal, comme disait Raphaël,
03:28en est en quelque sorte un dommage collatéral
03:31de la dégradation de cette relation.
03:32On ne peut pas accepter ça.
03:33On ne peut pas accepter que ce soit fait comme ça
03:36d'un homme de la qualité de Boalem Sansal
03:38et du reste de n'importe quel homme,
03:40mais de ses qualités aussi littéraires, intellectuelles.
03:42Donc, il faut tout faire pour qu'il sorte.
03:44Et une fois qu'il sera sorti,
03:45il faut reprendre point par point les fameuses négociations
03:47qu'avait annoncé François Bayrou,
03:48vous vous souvenez,
03:49qui devaient durer 4 semaines à 6 semaines.
03:51Là, on y est.
03:52Là, on est déjà à 5 semaines,
03:53si ma mémoire est bonne.
03:54Donc, il faut agir.
03:56Le problème, c'est que c'est du domaine
03:57réservé du Président de la République.
03:58Donc, je me demande
03:59si Bruno Retailleau et François Bayrou
04:01ont un peu outrepassé leur rôle
04:03et que c'est au Président de la République,
04:05maintenant, qu'il revient à la fois
04:06de négocier avec Alger
04:07pour que Boalem Sansal réussisse à sortir
04:09et aussi, ensuite, de rediscuter
04:11potentiellement un certain nombre d'accords,
04:13notamment ceux de 68.
04:14Et les séistes Fatia Agag Boudjalat,
04:16qui était invitée ce matin sur Europe 1,
04:18les séistes, qui dit aussi
04:19zéro visa tant que Sansal n'est pas libérée
04:21surtout pour les élus corrompus
04:22qui viennent se faire soigner en France
04:23comme celui qui, ministre de la Santé,
04:25faisait accoucher sa femme en France.
04:27Je pense que ces propos sont forts.
04:31Touche probablement là où ça fait mal
04:33parce qu'elle concerne
04:35une partie de cette classe dirigeante
04:37qui bénéficie des largesses de la France
04:42tout en lui crachant dessus
04:44et donc elle a raison
04:46de souligner ce paradoxe
04:49et les ambiguïtés
04:51du régime algérien.
04:53Surtout que l'Algérien ne construit pas
04:55des écoles et des hôpitaux,
04:56il construit partout des mosquées.
04:58Elle précise aussi.