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00:00Mais on va aussi parler de l'économie avec ces mesures que le Président Trump compte mettre en place,
00:06ces hausses de taxes qui vont pénaliser un grand nombre de secteurs, notamment le secteur du cognac.
00:12Je vous passe la parole dans un instant, Édouard Tetreault, mais j'aimerais qu'on écoute Florent Morillon,
00:15qui est le Président du Bureau National Interprofessionnel du Cognac, qui dit que c'est simple,
00:18si ces taxes sont mises en place, c'est la fin de la filière du cognac. Écoutez-le.
00:23C'est la mort du cognac. C'est 70 % de notre business, donc ça veut dire 70 % des emplois de la région,
00:2970 % des entreprises, très clairement. Donc aujourd'hui, il y a urgence à trouver des solutions
00:34et à prendre des solutions au niveau du gouvernement français.
00:37À 200 %, vous êtes consommateur. Si le prix de votre bouteille est multiplié par 3, est-ce que vous continuez à acheter ?
00:44La réponse, vous l'avez. Non. Donc on perd l'intégralité du marché. C'est notre premier marché.
00:49Les États-Unis, c'est le premier marché du cognac.
00:52Qu'est-ce qu'on peut faire, Alain Madelin, contre ça, contre les hausses de taxes annoncées ?
00:58D'abord, Trump se trompe profondément. Il est absolument persuadé que lorsqu'il taxe un produit étranger,
01:07c'est le produit étranger qui va payer. On ne l'a pas encore réussi à comprendre que c'est le consommateur américain qui va payer.
01:16Il n'a pas rentré dans la tête, ça. Le protectionnisme, c'est par nature la plus mauvaise méthode.
01:21La réponse par des droits de douane de rétorsion, ce n'est pas non plus la très bonne méthode, quand vous réfléchissez.
01:27Pourquoi ? Parce que tu es un crétin, tu taxes tes consommateurs. Moi aussi, je vais taxer les miens.
01:35Vous voyez bien qu'il y a quelque chose qui ne colle pas dans ce raisonnement économique.
01:38Il y a un truc qui est assez intéressant parce que ça avait été validé par l'OMC, l'Organisation Mondiale du Commerce,
01:48et qui consistait pour un pays à dire... Ça avait été accepté comme mesure de rétorsion.
01:54Moi, ce que j'importe, les produits que j'importe, tous les produits avec un contenu intellectuel,
02:04j'exemple de droits de propriété le contenu intellectuel. Alors si vous faisiez ça sur certaines grosses entreprises américaines,
02:13je pense que là, ils cadraient. Je pense que cette piste a été étudiée. D'ailleurs, je l'ai fait étudier de mon côté.
02:17Mais je trouve qu'il y a une bonne réponse, là, qui est beaucoup plus simple que les droits de douane réciproques.
02:23— Notamment pour la pharmacie. Édouard Tetrosser, justement, le thème de votre chronique dans le JD News,
02:28l'économie américaine plonge vers la récession, selon vous, à cause de Donald Trump ?
02:32— Ah oui, oui. Malheureusement, les chiffres... En fait, si on se souvient, la présidence Trump a démarré en fanfare
02:39avec cette centaine de décrets signés dès le premier jour. Et on était assez favorablement impressionnés en se disant
02:46« Tiens, il va avec les promesses d'action ». Et puis deux mois après – on va revenir sur l'économie –,
02:53on a eu une épidémie de rougeoles au Texas, parce qu'en fait, les Américains commencent à entendre que les vaccins,
03:00finalement, c'est pas si nécessaire que ça. Et Robert Kennedy Jr. explique qu'en buvant de l'huile de foie de morue,
03:08ça se passera très bien. Donc l'épidémie explose. Et puis surtout, pour revenir à l'économie, on a l'économie américaine
03:15qui est en train de tanquer, qui est en train de fléchir d'abord sur son moteur principal, qui est la consommation.
03:21Pourquoi ? Parce que les consommateurs commencent à ne plus très bien comprendre les signaux qui sont envoyés
03:26par la Maison-Blanche. Vous avez des dizaines de milliers de fonctionnaires qui se retrouvent sur le carreau,
03:32alors que personne ne s'y attendait. Et enfin et surtout, les tarifs douaniers, les gens, l'électorat de Trump,
03:42ils pensaient que c'était soit un discours, soit que ça allait être suffisamment impressionnant pour mettre tout le monde d'accord.
03:49Raté. Trump propose surtout aux alliés, beaucoup moins aux Chinois, 25%, 50% de tarifs douaniers au Canada, au Mexique,
04:01à l'Europe, aux partenaires les plus proches des États-Unis, seulement 10% à la Chine. C'est quand même curieux.
04:09La Russie, on attend. Et qu'est-ce qu'on fait ? On répond. On répond. Et comme le soulignait très bien Alain Madelin tout à l'heure,
04:16on est en train de revivre les années 30, les lois Pauli-Smooth qui, en fait, ont fait s'effondrer l'économie mondiale.
04:22Alors ma proposition, ma cinquième contre-proposition cette semaine, c'est la suivante. C'est qu'en fait, on a le pouvoir
04:28de faire changer Donald Trump d'avis. On, c'est les Européens. D'abord, le Canada a commencé en disant les F-35,
04:36on va arrêter de les acheter. Il y a 400 commandes de F-35, vous savez, ces avions de chasse qui sont placés par les pays européens.
04:42S'ils tous disent... Puisque nous savons aujourd'hui que les États-Unis ne sont plus un allié sûr, notamment pour porter la bombe nucléaire,
04:50les F-35 ne servent à rien. Donc on met ces 400... Ce sont des dizaines de millions de dollars pour les États-Unis. On met ça à l'encamp.
04:58On a des solutions françaises très intéressantes. Mais pour aller plus vite que l'économie, parce que malheureusement, l'économie,
05:04ça prend du temps. Pour aller plus vite, on a un outil, c'est la finance. Vous montrez là le graphique. Le S&P a chuté de 10 % depuis que Donald Trump
05:12est président. Mais là, c'est surtout... C'est l'indice des petites entreprises, les plus petites capitalisations boursières américaines.
05:19Moins 20 %. Et pourquoi ? Là, c'est le cœur de l'économie américaine. C'est l'économie profonde. C'est d'ailleurs l'électorat.
05:26C'est la base de l'électorat de Trump. Qu'est-ce que moi, j'encourage ? Qu'est-ce que j'encourage les téléspectateurs de CNews,
05:32les auditeurs d'Europe 1 Affaires ? Vous appelez votre banquier, vous appelez votre compagnon d'assurance-vie et vous leur dites
05:38« Si j'ai une action américaine dans le portefeuille, vous la vendez ». En fait, il faut accélérer le mouvement.
05:44Vous savez, les 10 premiers investisseurs européens, ils ont 10 000 milliards d'euros d'actifs en gestion. Je parle à notre amie suisse ici,
05:56Laëtitia, les Suisses, les Allemands, les Britanniques, les Français. Si on force ce mouvement-là, qu'est-ce qui va se passer ?
06:04En France, quand la bourse chute, ça concerne ceux qui ont des actions, c'est pas tout le monde, ou les spécialistes.
06:10Aux États-Unis, c'est un drame national. 160 millions d'Américains ont un plan d'épargne-tête qui s'appelle le 401k,
06:17qui est essentiellement composé en actions. Et là, ils sont en train de voir que la politique de Donald Trump, du président qu'ils ont élu,
06:23est en train de les ruiner, est en train de faire chuter de 20%, demain 30%, leurs retraites.
06:30Et on peut imaginer qu'il est difficile de faire changer d'avis Donald Trump sur des choses.
06:36Mais le moneymaker qui est en train de faire perdre, de faire s'appauvrir l'économie américaine et les Américains, ça, pour lui, c'est insupportable.
06:46Voilà. Appelez votre banquier.
06:48Alain Madelin, vrai conseil d'Antetro.
06:50Je pense que l'économie américaine entre en récession. Tous les indicateurs le montrent, la consommation.
06:56Il y a un autre phénomène qui est assez intéressant. C'est qu'avec l'annonce des hausses de taxes, il y a des tas d'entreprises américaines
07:03qui ont acheté d'énormes stocks. Elles ont des stocks en espérant qu'elles vont les vendre et elles gagneront un peu d'argent là-dessus.
07:11Eh oui, à condition qu'elles ne se trouvent pas prises à rebours par une baisse de la consommation, ce qui semble s'annoncer à ce moment-là.
07:21Les stocks vont peser énormément dans leur compte. Et vous rentrez dans un phénomène récessionniste.
07:25Je voudrais simplement vous dire une chose. C'est que ce dont on est en train de parler, à savoir les effets du protectionnisme, ce n'est que la pointe de l'iceberg.
07:37Derrière, il y a une autre idée. Trump, il a deux idées. On nous vole. On me vole parce que mes balances commerciales ne sont pas équilibrées.
07:43Donc, c'est qu'on me vole. Les Européens, d'ailleurs, ils ont commencé à nous voler depuis la libération. Et l'Europe a été construite pour nous voler.
07:50Et puis, il dit la deuxième preuve qu'on nous vole, c'est qu'il y a des tas de banques centrales qui sont bourrées de dollars.
07:57C'est au fond la cagnotte qu'ils ont accumulée en volant depuis des années. Alors on a un truc. Et il y a son conseiller économique qui a inventé un mot.
08:07Les accords de Mar-a-Lago, de quoi flatter l'orgueil de Trump, qui succéderait à des accords antérieurs qui s'appelaient les accords du Plaza pour essayer de faire baisser le dollar.
08:20Et là, qu'est-ce que l'on ferait ? On ferait... On dirait que toutes les obligations détenues par les banques centrales, qui ont plein de dollars chez elles,
08:32elles sont automatiquement échangées contre une obligation à 100 ans à taux zéro. Je développe pas davantage, mais Edouard Tetreault doit devenir
08:42à cet instant à quel point sa seule annonce ferait une pagaille économique mondiale qui n'a rien à voir avec la petite pagaille économique de 2008-2009.
08:52– C'est déjà pas mal. – Le Trump risque d'être une catastrophe économique pour les Américains, mais aussi pour le monde.
09:00– C'est ce que nous verrons, Geoffroy Lejeune, dans les prochains mois en tout cas.
09:04– Je ne suis pas aussi spécialiste qu'Edouard et que M.Madelin, mais je me souviens qu'on nous a annoncé la catastrophe quand il est arrivé la première fois
09:11et qu'à la fin, tout le monde a terminé en disant qu'au bout de 4 ans, c'était l'économie qui était passée.
09:15– Non, non, non, tu ne m'as jamais entendu dire ça.
09:19– C'est de l'avis général. On nous a dit que vous avez présenté un savon fou et à la fin, bon...
09:25– Si tu regardes les courbes, en 2016, le marché américain s'envole, expose. Là, ce qui est nouveau, et là où il fait une erreur totale,
09:35et je rejoins totalement à la Madelin, c'est que pour Donald Trump, l'économie, c'est un jeu à somme nulle.
09:40Soit on gagne, soit on perd. C'est pas du tout...
09:43– C'est le contraire du libre-échange, c'est le contraire du monde.
09:46– Alors que l'économie, c'est soit on gagne ensemble, quand on fait du commerce, quand on vend, quand on achète quelque chose...
09:51– Pardon, mais ça fait 40 ans qu'on essaie de gagner ensemble et que personne ne gagne.
09:55– Soit on gagne ensemble, riches, pauvres, nord, sud, on fait confiance, soit on perd ensemble, et là, ça finit avec la guerre.

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