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00:00On accueille Alain Madelin, bonsoir Monsieur Madelin, ancien ministre, on va évoquer avec vous tous les sujets internationaux, nationaux, économiques,
00:07mais peut-être encore ce bras de fer avec l'Algérie, Bruno Retailleau accuse l'Algérie d'agresser la France, il menace de durcir les mesures,
00:15évoquant même évidemment cette réponse graduée, il accuse le président Tebboune de vouloir le pousser à démissionner, ce qu'il dit, évidemment il ne le fera pas, ne serait-ce que pour cela.
00:24On va écouter un échange qui s'était assez tendu cet après-midi à l'Assemblée Nationale entre David Guiraud de la France Insoumise, on parlait de la France Insoumise à l'instant,
00:31et Jean-Noël Barraud qui en fait a pris la parole à la place de son collègue de l'Intérieur. Écoutez cet échange assez musclé.
00:39Ministre de l'Intérieur, vous qui vous êtes visiblement trompé de ministère puisque vous ne parlez que de l'extérieur et surtout de l'Algérie,
00:44dont pourtant le taux d'exécution des OQTF est le même que le Maroc, la Tunisie ou le Mali, témoignant que vous ne vous agitez pas pour les Français mais pour vos propres intérêts,
00:53avec vos prix postes gradués, vos menaces de démission, vous nous jouez tous les jours une nouvelle partition qui ne vous mène qu'à des défaites,
01:00car pour exister vous copiez les méthodes des fascistes outre-Atlantique, mais vous n'êtes pas Trump, monsieur, juste un joueur de trompette.
01:06Monsieur le député, ces agressions verbales à l'encontre du ministre de l'Intérieur sont tout simplement inacceptables.
01:12Et en agressant ainsi de manière verbale le ministre de l'Intérieur et le ministère de l'Intérieur qui agit au quotidien pour faire respecter le droit dans notre pays,
01:27pour reconduire à la frontière les étrangers qui s'y trouvent en situation irrégulière, vous n'aidez en rien à résoudre la période de tension que nous connaissons avec l'Algérie,
01:37ni le sort de Boilem-Sensal, ni la réadmission des étrangers en situation irrégulière sur le territoire national, ni la coopération que nous appelons de nos voeux en matière de renseignement et de lutte contre le terrorisme.
01:50Voilà pour Jean-Noël Barraud qui répond au Télèbret à la place de Bruno Rotailleau, ce que lui dit David Guéraud de la France Insoumise.
01:56C'est intéressant d'ailleurs que ce soit Jean-Noël Barraud parce qu'ils ne sont pas toujours sur la même ligne.
02:00Hier il y avait une invitation de la Grande Mosquée de Paris dont les liens sont connus avec Alger pour le recteur.
02:07Jean-Noël Barraud a accepté l'invitation, Bruno Rotailleau l'a refusé.
02:10Et on sait que le quai d'Orsay est souvent pour la méthode douce avec Alger tandis que Bruno Rotailleau est pour une méthode nettement plus ferme.
02:18Je vais reciter David Guéraud, il va jusqu'à dire « Rotailleau est en train de sacrifier Boilem-Sensal pour gagner son congrès ».
02:26Voilà ce que dit le député LFI.
02:28L'air de dire que pour Bruno Rotailleau c'est plus important d'être président des LR que de sauver son ami Boilem-Sensal.
02:34Il est responsable que Boilem-Sensal soit en prison et puisse y mourir parce qu'il est malade.
02:37Il faut juste rappeler à la France Insoumise que quand il y a des résolutions au Parlement Européen pour sortir Boilem-Sensal de sa jaule,
02:42ils s'abstiennent ou ils votent contre.
02:43Il faut aussi rappeler qu'il va faire un reproche, Bruno Rotailleau s'en accuse lui-même, un reproche à Bruno Rotailleau sur ce dossier.
02:48C'est d'être trop proche de Boilem-Sensal, c'est un ami personnel.
02:51Ça lui a été reproché par certains de ses collègues au gouvernement d'être trop impliqué émotionnellement dans ce dossier.
02:56Lui il s'en défend parce qu'il dit qu'il fait son métier comme il le ferait pour n'importe quel Français emprisonné en Algérie.
03:00Mais c'est quelqu'un, ils ont une vieille relation intellectuelle et une vieille complicité intellectuelle.
03:05On a posé la question à travers un sondage CSA pour CNews JDD.
03:11« D'après vous, la France manque-t-elle de courage face à l'Algérie ? 65% de personnes pensent que oui, 15% non, 20% ne savent pas.
03:20Qu'est-ce que ça veut dire pour vous Alain Matelac ? Les Français sont assez clairement pour la méthode forte face à l'Algérie ? »
03:25« Ça me paraît clair, non ? »
03:27« Les 65% oui, on peut dire que c'est une bonne majorité ? »
03:29« Je suis clairement dans les 65% et depuis quelques dizaines d'années. »
03:34« Pourquoi ? Parce que le régime algérien, et je parle bien du régime algérien... »
03:37« Je hais le régime algérien. »
03:39« Ah oui, pourquoi ? »
03:41« Non mais il y a des tas de raisons. Vous avez là l'affaire effectivement des OQTF.
03:47Moi j'ai été marqué par une autre affaire qui était les mariages entre des femmes françaises et des Algériens qui repartaient avec les enfants dans leur pays. »
04:02« Très bien, mais ? »
04:04« Et ces femmes qui étaient obligées de... »
04:11« Je sens que le sujet vous émeut personnellement. »
04:13« Cet homme qui était obligé d'aller vivre dans des gourbis à la sortie d'un village pour essayer d'apercevoir leurs enfants une fois de temps en temps. »
04:22« Très bien, c'est un sujet qui vous touche personnellement. »
04:25« Et tout est comme ça avec ce gouvernement algérien. Je les ai subis dans des négociations extrêmement difficiles où ils cherchaient à acheter tout le monde pour obtenir le prix du gaz algérien qu'ils voulaient. Je leur ai tenu tête et j'ai vu leur méthode. »
04:39« Donc franchement, pardon de dire ça, mais ce gouvernement algérien, il a des mérités depuis longtemps. Lui et ses prédécesseurs. Et je pense que cela fait longtemps que l'on aurait dû leur tenir tête. »
04:50Alors François Péponi ?
04:52On sait depuis 1968, tous les accords qui ont été signés, c'est de favoriser l'arrivée des Algériens en France. Volontairement, assumé.
05:03Il y a eu quelques amendements, quelques avenants à ces accords, mais on voit bien qu'on leur a fait un pont d'or.
05:10On s'est dit, avec les Algériens, parce qu'il y a eu 62, on est aujourd'hui le 19 mars, le jour du cessez-le-feu en Algérie, il faut qu'on ait un rapport avec eux différent.
05:20Ça ne réussit pas la France. Donc effectivement, ça fait quelques années qu'un certain nombre de restaurants politiques disent, il faut avoir des relations normales avec l'Algérie.
05:28Arrêtons de culpabiliser, de s'autoflageler et de considérer qu'on est...
05:31Mais pour avoir des relations normales, il faut être deux. Or, depuis toujours, ils ne veulent pas des relations normales avec eux.
05:38Regardez la télévision algérienne, jour après jour, la haine de la France qui s'y met. Ce n'est pas simple à résoudre.
05:45Il y a plein de raisons du côté du quai d'Orsay. Mais à un moment donné, il faut bien avoir cette épreuve.
05:51Peut-être qu'on aurait dû l'avoir, à mon avis, beaucoup plus tôt, mais on n'évitera pas cette épreuve.
05:56— Édouard Tétrault. — Je voudrais vous citer les bons auteurs.
06:00Dimitri Pavlenko, en l'occurrence, qui est cité ce matin sur Europe 1, le cardinal de Ré, la faiblesse ne plie jamais à propos.
06:09Donc on est vraiment dans cette situation. Comment être fort face à l'Algérie ? Alors si mon sujet est un peu l'économie, on a deux armes sous le pied.
06:19D'abord, nous n'achetons que 6 milliards d'euros d'hydrocarbures à l'Algérie chaque année. C'est pas beaucoup.
06:27Ça se remplace facilement. Donc arrêtez d'acheter les hydrocarbures à l'algérien. Ils vont le sentir assez vite.
06:34Et puis il y a une autre arme qui est assez... Alors là, les effets sont immédiats. C'est vous interdiser... Et ça se fait par décret, ni par loi.
06:43Vous interdisez les transferts d'argent privé de Western Union, etc. — Ah bon, courage. Ça, c'est l'arme atomique.
06:48— Oui, mais on en est là. Ou alors on accepte d'être faible et de ramener... Mais le jour où vous arrêtez ces transferts d'argent privé de Western Union, etc.,
07:02de France vers l'Algérie, c'est terminé. C'est terminé. — François Pivoli, là... — Ça commence en France.
07:08— Mais voilà. Alors qu'est-ce qui commence en France, François Pivoli ? Qu'est-ce qui commence en France ?
07:11— On sait très bien comment ça se passe. De nombreux franco-algériens envoient en Algérie à leur propre famille, à les proches, etc.,
07:18de l'argent de tous les mois. On connaît régulièrement. Si on leur dit que c'est fini, le problème, on l'importe chez nous.
07:23C'est-à-dire que là, cela veut dire... Mais là, on n'est plus d'accord. Voilà.
07:26— C'est ça qui retient le gouvernement français. — Je suis convaincu. En tout cas, c'est ce qui retient le président de la République.
07:31— Je rappelle que c'était une proposition d'Arnaud Montebourg et que sa carrière politique et sa candidature à la présidentielle s'est arrêtée
07:38sur cette mesure-là parce que toute la gauche a dit que c'était un fasciste et quelqu'un de pas fréquentable.
07:43— Donc la crainte, elle est là. Ça, c'est la mesure extrême mais qui importe complètement le conflit chez nous.
07:49— Mais parce qu'il faut nommer le problème là où il est réellement. En fait, c'est pas un problème de politique extérieure.
07:54C'est un problème de politique intérieure. Aujourd'hui, le rapport à l'Algérie, s'il n'y avait pas un problème de population
08:00franco-algérienne en France extrêmement abondante, eh ben voilà, ça serait réglé depuis longtemps avec effectivement tous les outils
08:06que la France a à sa disposition. Mais le problème, réellement, c'est comment faire face à ces franco-algériens ou à ces Algériens qui sont là
08:13et qui, eux, vont réagir peut-être en solidarité avec laquelle des deux nations. D'ailleurs, c'est très la question.
08:18Et donc une fois... La première chose, je pense, ça serait nommer le vrai problème, qui est le problème de la population franco-algérienne.
08:24— Évidemment, si on bloquait... — Ce qui n'est pas un problème, ce sont des Français.
08:28— Oui, mais la crainte du quai d'Orsay, la crainte d'Emmanuel Macron, justement, de braquer une partie de la population française
08:35avec des effets d'émeute, etc. — Et vous ne punissez pas les coupables.
08:39— Bien sûr. Mais en fait, c'est ça qui retient la main. C'est ça qui retient la main du gouvernement.
08:44— Mais objectivement, il y a des tas d'Algériens qui sont bien insérés, qui travaillent, qui continuent à donner de l'argent à leur famille.
08:52Et c'est pas simple de dire que c'est eux qu'on va punir. C'est pas simple.
08:55— Mais il y a un problème aussi de séparatisme. On le sait très bien. Et il y a un problème, effectivement, aujourd'hui qui se pose...
09:01Parce qu'encore une fois, je pense qu'on agirait très très facilement si on voulait vraiment juste traiter le rapport d'État à État.
09:07Quand bien même l'histoire entre l'Algérie et la France est compliquée.
09:11— Gauthier. — Il faut savoir que le comité de soutien à Boilem-Sensal vient de réagir après les attaques de David Guiraud.
09:17Il tient à exprimer son soutien anti-à Bruno Retailleau face aux insultes proférées ce jour à l'Assemblée nationale
09:22par M. David Guiraud, député du groupe La France insoumise, accusant le ministre de copier les méthodes des fascistes,
09:26d'être un joueur de trompette ou encore de sacrifier Boilem-Sensal pour son congrès.
09:30Ces propos indignes de la part d'un AEU de la nation sont contre-productifs à un moment où la fermeté de la France,
09:35après des mois de diplomatie discrète, s'avère la seule voie pour sauver Boilem-Sensal.
09:39Donc voilà. La France insoumise qui instrumentalise une nouvelle fois Boilem-Sensal à des fins politiques est condamnée par son comité de soutien.
09:46Et même la France insoumise qui considère que l'arrestation Boilem-Sensal est normale.
09:50C'est le problème des Algériens et ils n'ont effectivement pas voté les mots du groupe pendant sa libération.
09:54Et là, la double nationalité ne leur pose pas de problème.
09:56Non, aucun problème.
09:57Et surprenant, le jeune Kant, Bruno Retailleau dit ce matin que le président Tebboune ne rêve que d'une chose et de le voir démissionner.
10:03Il n'a pas tort. Et rien que pour ça, il ne le fera pas peut-être.
10:06C'est drôle parce que quand vous avez dit ça tout à l'heure, je me suis dit il se trouve peut-être des excuses aussi pour ne pas démissionner.
10:12Mais en attendant, bien sûr, la manière dont Bruno Retailleau est devenu un personnage central en Algérie, dans la presse algérienne, en effet, à la télévision algérienne, dans les journaux, il est caricaturé, etc.
10:21Il est beaucoup attaqué.
10:22Ça en dit très long.
10:23C'est-à-dire que c'est la première fois qu'un homme politique de premier plan en France met le sujet à ce point-là sur la table.
10:27Un homme politique aux responsabilités, je dois dire, sur la table, dans le débat public, etc.
10:31Et ça les rend fous.
10:32Le fait qu'on puisse toucher à quoi que ce soit, à la moindre molette, à la moindre virgule dans la relation franco-algérienne
10:39et qu'on mette le sujet de la renégociation des accords de 68 sur la table, les rend fous.
10:44Donc ça veut dire que ça touche juste.
10:45En réalité, il a raison.
10:46En même temps, j'entendais hier Henri Guaino, qui était sur notre plateau, qui disait que si on remet en cause les accords de 68, on retombe sur 69.
10:53Les accords déviants, qui sont libre circulation.
10:55Donc il faut peut-être juste aussi se dire qu'est-ce qu'on fait.
10:59Il dit une autre chose intéressante.
11:00Henri Guaino, il dit que la proximité entre la Russie et l'Algérie fait qu'aujourd'hui, la résolution du conflit en Ukraine a des conséquences pour nous
11:06parce que l'Algérie se permet tout, parce qu'on est opposé à la Russie.
11:09On verra comment ça tourne demain, la relation entre la France et la Russie.
11:12Mais si jamais...
11:13Pour l'instant, c'est frais.
11:14Pour l'instant, c'est très très frais.
11:15Mais si la paix arrive, et on espère tous, et qu'on retrouve des relations normales avec la Russie, on va peut-être espérer quelque chose de ce côté-là aussi.
11:21Alain Madelin, votre analyse de la situation.
11:23Non, la fermeté s'impose.
11:25C'est une évidence.
11:27Quel est le contexte de cette fermeté pour éviter de toucher des braves gens qui envoient leurs économies, une partie de leurs économies à leurs familles ?
11:35Je n'ai pas la réponse.
11:37Je n'ai pas la réponse.
11:38Mais je dis qu'il faut être ferme.
11:39J'ai pratiqué, en revanche, le gouvernement algérien.
11:42Le gouvernement algérien, lui, il souhaitait aussi ma démission.
11:44Et il me disait... Parce que je négociais le prix du gaz avec lui.
11:47Et il avait eu tellement de faveurs dans le passé que quelqu'un d'un peu ferme, il n'aimait pas ça.
11:53Il disait, mais M. Madelin, si vous ne faites pas ça...
11:57Si vous le faites, on vous aidera, ça va être formidable.
12:00Mais si vous ne le faites pas, ce sera à vos successeurs.
12:03Et on s'entend déjà avec eux.
12:05Vous voyez, ce sont des roublards.
12:08Donc, face à ça, la seule solution, à un moment donné...
12:13Ce sera la fermeté.
12:14Mais le président Macron y est-il prêt ?
12:17Il me semble que c'est maintenant.
12:18On aurait pu le faire avant.
12:19Mais maintenant, on n'échappe pas.
12:20Alors maintenant, les modalités...
12:21Moi, je ne suis pas manette.
12:22Mais est-ce que le président Macron est prêt à cette fermeté ?
12:24C'est la vraie question.
12:25Je pense que non.
12:26Je pense qu'il y a un accord entre Bruno Rotaillot et Emmanuel Macron pour dire qu'ils sont d'accord.
12:32Alors qu'ils ne le sont pas.
12:33Parce que Bruno Rotaillot, ça lui permet de ne pas démissionner comme dit Geoffroy.
12:37On va prendre quelques sanctions.
12:38On voit bien qu'on va être tout en bas de l'échelle de la graduation des sanctions.
12:43Donc, ça permet de dire...
12:44Regardez, on prend des sanctions alors qu'on ne va pas du tout dénoncer les accords de 68.
12:47Et là-dessus, il y a évidemment un désaccord qui n'affiche plus publiquement.
12:51Il a été affiché publiquement il y a quelques semaines.
12:52Maintenant, on nous dit, l'Elysée et Beauvau sont en raccord.
12:55Bruno Rotaillot a redit ce matin que ça pouvait aller jusqu'à la dénonciation des accords de 68.
12:59Alors qu'Emmanuel Macron, la dernière prise de parole publique, c'est hors de question de dénoncer ces accords.
13:03Donc non, ils ne sont pas en adéquation totale.
13:06Il y a Emmanuel Barraud qui est soutenu par l'Elysée.
13:09Et on ne peut pas imaginer qu'Emmanuel Barraud se soit rendu hier à la Grande Mosquée de Paris
13:13sans l'accord de M. le Premier ministre et du président de la République.
13:15La stratégie, elle est limpide.
13:17Emmanuel Barraud continue à dire qu'il faut discuter, il faut négocier et on va y arriver.
13:22Celui qui va à la Grande Mosquée, celui qui n'y va pas.
13:24Celui qui est ferme, celui qui est mou.

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