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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:00:07Dans quel pays empêche-t-on une candidate à l'élection présidentielle, candidate présentée comme favorite du scrutin ?
00:00:15Dans quel pays un juge, deux juges, trois juges décident-ils que ce candidat est empêché ?
00:00:21Neuf personnes avaient décidé l'interdiction de ces huit, cette fois trois juges ont stoppé Mme Le Pen.
00:00:27Et cette décision est sans appel, sans recours.
00:00:30N'importe quel Français a le droit de contester une décision de justice émise en première instance d'un principe intangible, le double degré de juridiction.
00:00:40N'importe quel Français, sauf Mme Le Pen.
00:00:43C'est une contendation sans appel, au sens strict.
00:00:47Il est possible que nous ayons perdu en France le mode d'emploi de la démocratie.
00:00:52La motivation pour justifier l'exécution provisoire de la peine repose sur le risque de récidive.
00:00:58Cet argumentaire judiciaire n'est évidemment pas crédible.
00:01:02Imposer l'exécution provisoire, c'est vouloir que Mme Le Pen ne puisse pas se présenter en 2027.
00:01:10Le camp du bien a applaudi la décision du tribunal correctionnel, sans comprendre que, loin d'affaiblir le RN,
00:01:16cette inéligibilité infuse un sentiment d'injustice parmi les électeurs de Marine Le Pen et sans doute au-delà de son propre camp.
00:01:23Elle illustre aussi la fracture entre une élite médiatique, artiste, intellectuelle et journaliste que j'écoutais hier,
00:01:30tous au fond satisfaits que Mme Le Pen n'entre jamais à l'Elysée.
00:01:34Fracture entre cette France d'en haut et une partie du peuple aux Etats-Unis, ce sentiment a amené Donald Trump au pouvoir.
00:01:44Si les mêmes causes produisent les mêmes effets, l'avenir de Jordan Bardella ou d'un autre prétendant du RN passe par le 55 rue du Faubourg Saint-Honoré.
00:01:53J'ajoute que Mme Le Pen a répondu aux questions de notre confrère Gilles Boulot hier soir avec beaucoup de calme,
00:01:59beaucoup de dignité, de combativité mais aussi de solennité.
00:02:04En un moment où nombre d'incarnations de la vie politique française tombent dans l'excès, la fureur ou la bêtise,
00:02:11elle a su garder un certain niveau de comportement et de parole qui tranche avec le climat général.
00:02:18Hier soir, Mme Le Pen est apparue comme une femme responsable qui gardait son sang froid malgré ce tsunami
00:02:25convenons qu'aujourd'hui ce n'est pas si fréquent.
00:02:29Il est 9h02, Chana Lusso.
00:02:43Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:45Tout sera fait pour nous empêcher d'arriver au pouvoir.
00:02:48Ce sont les mots de Jordan Bardella ce matin sur CNews et Europe 1.
00:02:52Au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen, empêcher Marine Le Pen d'être candidate en 2027
00:02:58est une négation pure et simple de l'état de droit, dit le président du RN
00:03:02qui dénonce une décision de justice disproportionnée.
00:03:06Il y a des millions de Français qui ce matin et qui depuis hier sont indignés
00:03:11et qui ont le sentiment que des juges ont décidé de manière disproportionnée,
00:03:17de manière politique et de manière partisane d'entraver la grille de départ de la prochaine élection présidentielle.
00:03:26Jordan Bardella qui a également annoncé des manifestations dès ce week-end.
00:03:29La condamnation de Marine Le Pen a résonné jusqu'aux Etats-Unis.
00:03:33Donald Trump a réagi cette nuit faisant le parallèle avec ses propres affaires judiciaires.
00:03:38Cela ressemble beaucoup à notre pays, c'est ce qu'il a dit cette nuit depuis le bureau Oval
00:03:43parlant de l'affaire Le Pen comme d'une affaire très importante.
00:03:46Je rappelle que Donald Trump a lui-même été condamné l'an dernier dans l'affaire Stormy Daniels.
00:03:51Dans le reste de l'actualité, Paris et Alger relancent la coopération migratoire.
00:03:56Emmanuel Macron et le président algérien Théboune se sont téléphonés hier soir
00:04:00dans un esprit d'amitié, nous dit-on.
00:04:02Après plusieurs mois de tensions diplomatiques, les deux chefs d'État ont prôné le dialogue et l'apaisement.
00:04:07Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
00:04:09Merci Charlotte Dornela, Joseph Macescaron, Vincent Hervouet, Thomas Bonnet et Gilbert Collard sont avec nous.
00:04:15Trois juges en France décident d'une élection présidentielle
00:04:23sur une interprétation de l'exécution provisoire qu'on peut contester.
00:04:28Trois juges.
00:04:30Effectivement, ça frappe l'opinion publique.
00:04:36Écoutez Marine Le Pen hier soir, elle parlait d'une décision politique.
00:04:40Est-ce qu'on peut l'écouter ?
00:04:42Marine Le Pen.
00:04:45Vous dites que vous êtes un binôme avec Marine Le Pen, on vous croit.
00:04:48Dans un binôme, on se dit tout.
00:04:50En huis clos, on se dit tout.
00:04:52Si je suis empêchée, c'est toi qui...
00:04:54Marine Le Pen.
00:04:56Une décision politique, je voudrais que nous l'écoutions pour commencer cette émission.
00:05:03Est-ce que Marine Le Pen...
00:05:05J'ai parfaitement compris ce que la présidente expliquait,
00:05:08à savoir qu'elle était en train de rendre une décision qui était une décision politique.
00:05:12La magistrate a assumé très clairement de mettre en œuvre l'exécution provisoire de l'inéligibilité,
00:05:21c'est-à-dire en réalité de rendre mon appel inutile.
00:05:25C'est qu'elle dit, je vais vous rendre inéligible tout de suite
00:05:30et je le fais précisément pour vous empêcher de pouvoir être élue présidente de la République.
00:05:36Un certain nombre de magistrats, ils n'ont pas besoin de consignes.
00:05:39Je crois que l'État de droit a été totalement violé par la décision qui a été rendue.
00:05:45Ce qui est intéressant ce matin, c'est qu'effectivement, bien au-delà du camp du Rassemblement National,
00:05:49j'ai entendu des juristes, monsieur Chotel, madame Lenoir...
00:05:52Madame Lenoir.
00:05:54Vous qui êtes juriste, je vous assure,
00:05:56souvent, je le répète, j'espère que je n'aurai jamais affaire à la justice de France.
00:06:01Je ne peux pas vous dire autre chose.
00:06:02Je vous comprends.
00:06:03Parce que tu ne sais pas ce qui peut arriver.
00:06:06Et je parle de...
00:06:09Et vous ne connaissez pas les coulisses.
00:06:12C'est-à-dire ?
00:06:13L'arrière-pays que 50 ans d'exercice professionnel m'ont permis de découvrir.
00:06:20Moi j'ai vu un juge d'instruction, je vous promets que c'est vrai,
00:06:24ça a été acté, demander à sa plante verte
00:06:28si elle allait mettre en détention quelqu'un ou pas.
00:06:30Elle a répondu ?
00:06:31Elle n'a pas répondu, mais le type est allé en détention.
00:06:33Revenons sur l'argument purement judiciaire.
00:06:38Parce que c'est ça qui nous intéresse.
00:06:40La décision est, sur le plan juridique, évidemment contestable.
00:06:47L'exécution provisoire, c'est pour empêcher la réitération.
00:06:51On est d'accord ?
00:06:52Tout le monde le sait.
00:06:53Qu'on soit d'extrême-gauche, qu'on soit d'extrême...
00:06:56Peu importe.
00:06:58Marine Le Pen n'est plus parlementaire européen.
00:07:01Où existe le danger de réitération ?
00:07:05Où le trouver ?
00:07:06Quand même avec la loupe de Charles Comst, on ne trouve pas le danger de réitération.
00:07:10Donc c'est vraiment une décision qui ne respecte pas le droit.
00:07:15Et le fait qu'il n'y ait aucun recours.
00:07:17Tout le monde est d'accord là-dessus ?
00:07:19Tout le monde l'a validé ?
00:07:21Il n'y a absolument aucun recours.
00:07:24Il n'y a aucun recours.
00:07:26L'histoire qui a été racontée à propos d'un texte du code de procédure civile
00:07:30qui permettrait de demander la suspension au premier président
00:07:33n'est pas applicable en matière pénale.
00:07:35Et la grâce, on est d'accord qu'elle ne peut arriver sur une grâce
00:07:39que lorsque la condamnation est définie.
00:07:41Vous êtes sûr de cela ?
00:07:43La grâce ne peut pas arriver, par exemple, en premier instant.
00:07:46En revanche, il peut y avoir une loi d'amnistie.
00:07:48Oui, mais une loi d'amnistie...
00:07:49Mais les socialistes l'ont fait.
00:07:51Oui, mais encore faut-il qu'une majorité...
00:07:55Veuille la loi d'amnistie.
00:07:57La grâce, il faudrait que Mme Le Pen ne se produise pas en appel.
00:08:00Et donc reconnaître sa culpabilité.
00:08:02Et donc reconnaître sa culpabilité.
00:08:04C'est intéressant ce que vous dites d'ailleurs.
00:08:06Merci.
00:08:07Vous êtes le premier qui dit ça.
00:08:09Pardon, c'est évident ?
00:08:11Oui, mais personne ne l'a dit comme vous.
00:08:13Effectivement, si par exemple Emmanuel Macron prenait la décision,
00:08:18disait ou faisait dire si Mme Le Pen est condamnée, je grâcie.
00:08:22Oui.
00:08:23Je grâcie.
00:08:24C'est très intéressant ce que vous venez de dire.
00:08:26Oui, mais Mme Le Pen accepte justement sa culpabilité.
00:08:28Oui, mais au nom justement de pouvoir se présenter.
00:08:31C'est bien là aussi...
00:08:32Et qu'il n'y ait pas d'appel du parquet, attention.
00:08:34Et qu'il n'y ait pas d'appel du parquet.
00:08:36Et qu'il n'y ait pas d'appel du parquet.
00:08:38C'est un rêve.
00:08:39Le seul espoir pour Marine Le Pen, c'est que la procédure en appel soit rapide.
00:08:42C'est le seul levier sur lequel elle peut agir, c'est d'accélérer le calendrier.
00:08:45Bon, on va écouter également Jordan Bardella, parce que c'est la nouvelle donne aujourd'hui.
00:08:49Moi, j'ai l'impression que le camp du bien qui applaudissait hier, c'était formidable d'ailleurs, hier.
00:08:55Tous les journalistes de France paraissaient, ceux que j'entendais en tout cas, paraissaient assez satisfaits.
00:09:01Ils ne se rendent pas compte, mais ils se rendent compte généralement de pas grand-chose.
00:09:05Combien ces choses-là infusent.
00:09:072005 avait un fusée et les gens vont avoir sans doute le sentiment d'une forme d'injustice.
00:09:13Mais écoutons Madame Le Pen sur précisément la motivation de la Présidente.
00:09:17C'était hier sur TF1.
00:09:21La motivation de la Présidente est claire.
00:09:23Je ne veux pas que Marine Le Pen puisse être élue Présidente de la République.
00:09:27Le jour funeste que cela représente pour notre démocratie et pour notre pays,
00:09:31où des millions de Français vont être privés par un juge de première instance,
00:09:38sans recours possible, de la candidate qui est aujourd'hui donnée comme étant la favorite de l'élection présidentielle.
00:09:45Mais ça devrait scandaliser objectivement tous ceux qui sont attachés à la démocratie et à l'état de droit.
00:09:51En France, dans le pays des droits de l'homme,
00:09:54des juges ont mis en place des pratiques que l'on croyait réservées au régime autoritaire.
00:10:01Gilbert Collard, le 11 juin 2024,
00:10:05le syndicat de la magistrature a fait un communiqué de presse à la suite des élections européennes du 9 juin 2024.
00:10:12Et le syndicat écrit ceci.
00:10:14Le syndicat de la magistrature appelle l'ensemble des magistrats et magistrates,
00:10:18ainsi que toutes celles et ceux qui participent à l'activité judiciaire,
00:10:22à se mobiliser contre l'ascension au pouvoir de l'extrême droite.
00:10:26Ce n'est pas moi qui l'écris.
00:10:28C'est le syndicat de la magistrature.
00:10:32Comment ne pas faire un lien entre ce communiqué qui est daté du 11 juin 2024 et la décision d'hier ?
00:10:44Évidemment que le soupçon existe et je ne veux pas accuser ces trois juges.
00:10:49Je dis que je trouve ça invraisemblable.
00:10:52Mais ce dont ils ne se rendent pas compte, c'est l'opinion publique,
00:10:56qui effectivement ne bouge jamais.
00:10:58Elle ne va pas descendre dans la rue pour cela.
00:11:00Mais ça infuse.
00:11:02Donc quand il y a la Roumanie, où un homme est empêché de se présenter,
00:11:07quand il y a l'ARCOM, quand il y a un ancien président de la République qui est condamné à 7 ans,
00:11:14dévoré par ses ambitions personnelles, selon le procureur,
00:11:18forcément ça crée un certain climat et les uns et les autres peuvent estimer
00:11:25que cette justice, aujourd'hui, rend des décisions politiques.
00:11:30La révolution française est née de la crise des parlements.
00:11:35Elle est née de la réaction nobilière.
00:11:37Les parlements, c'était les juges.
00:11:41On connaît la phrase de Mitterrand.
00:11:43Les juges ont foutu en l'air la monarchie, ils foutront en l'air la République.
00:11:47Elle n'est pas tout à fait de lui.
00:11:49Maître l'avait dit avant, mais peu importe.
00:11:52Les citoyens ne peuvent plus avoir confiance à partir du moment où un syndicat de magistrats
00:11:59se permet d'exprimer son hostilité ouverte...
00:12:04Ah non mais c'est plus que ça, si vous me permettez.
00:12:06Oui c'est plus que ça, vous avez raison.
00:12:07C'est beaucoup plus qu'une hostilité, c'est participe à se mobiliser contre l'ascension au pouvoir de l'extrême droite.
00:12:14Charlotte Dornelas qui n'a pas parlé.
00:12:17La question du syndicat de la magistrature, je la renverrai au conseil supérieur de la magistrature
00:12:23qui ne réagit pas quand le syndicat publie quelque chose et qui a réagi hier.
00:12:27C'était honteux de contester ou de menacer les magistrats, c'est une évidence.
00:12:33Mais je note quand même à ce sujet des gens qui brandissent les menaces de mort
00:12:39qu'ils reçoivent après une polémique ou un débat public qui est légitime.
00:12:44Le débat est légitime puisque de toute façon il existe.
00:12:46Et je note ces derniers temps que ça devient un argument.
00:12:49On débat, on conteste une position et on dit ah bah oui j'ai été menacée de mort, fermez le banc.
00:12:54Mais malheureusement, ce que je ne me réjouis pas,
00:12:57tous les gens qui prennent la parole dans le débat public sont insultés et menacés.
00:13:01On en est là en fait.
00:13:02C'est vrai pour tout le monde.
00:13:04Donc ça ne peut pas devenir un argument pour bloquer le débat.
00:13:07Rémi Hess, pardonnez-moi.
00:13:09La deuxième chose c'est que le Conseil supérieur de la magistrature a réagi et ne réagit pas.
00:13:14Alors qu'il a un pouvoir notamment d'examen du positionnement du syndicat de la magistrature.
00:13:19Vous avez donné cet exemple-là.
00:13:21Mais ils avaient contesté même une directive pénale prise par le garde des Sceaux,
00:13:25ce qui est quand même hallucinant pour un syndicat de magistrats,
00:13:28sans que le Conseil de la magistrature réagisse.
00:13:31Pourquoi c'est grave ?
00:13:32Parce que précisément se passe exactement ce qui se passe depuis hier.
00:13:35A chaque fois qu'un magistrat en France prend une décision,
00:13:38on a dans la tête le syndicat de la magistrature
00:13:41et ça pèse sur le travail de l'ensemble des magistrats.
00:13:44Que le Conseil supérieur de la magistrature ne comprenne pas
00:13:47que la confiance des Français est notamment altérée
00:13:49par les prises de positions politiques permanentes du syndicat de la magistrature,
00:13:53c'est fou.
00:13:54Et sous la présidence de Hollande,
00:13:57le syndicat de la magistrature a été à la direction des affaires judiciaires.
00:14:02N'oublions pas le rôle de M. Jelly, camarade de régiment de M. Hollande,
00:14:08qui a été à la grande direction des affaires judiciaires.
00:14:11Est-ce qu'on peut écouter Rémi ?
00:14:12Je demande à Marine Lençon.
00:14:14Est-ce qu'on peut écouter un des plus hauts magistrats français ?
00:14:17Je crois qu'il est...
00:14:18C'est le plus haut.
00:14:20C'est le plus haut ou c'est le deuxième, je crois ?
00:14:22C'est le premier président, je suppose.
00:14:23Bon, M. Hess, écoutons.
00:14:25Il était ce matin sur l'antenne d'RTL.
00:14:28Je rappelle vraiment fermement qu'il faut garder la raison,
00:14:33il faut garder la mesure,
00:14:35il faut aussi penser au second procès qui va s'ouvrir dans quelques mois
00:14:41et qui devra pouvoir se tenir dans toute la sérénité requise.
00:14:46Encore une fois, c'est une collégialité
00:14:48qui a rendu cette décision à l'issue d'un débat contradictoire
00:14:52et donc il n'y a absolument aucune raison de s'en prendre au juge.
00:14:57Vincent Hervouet, que disiez-vous ?
00:14:59Je disais que c'est lunaire comme extrait.
00:15:01Il faut garder la raison, garder la mesure.
00:15:03Le deuxième procès va être extrêmement serein,
00:15:06surtout s'il se passe au printemps 2017.
00:15:08Ce sera forcément...
00:15:092027.
00:15:102027.
00:15:11C'est absurde.
00:15:12Il y a un élément important, c'est qu'on donne la parole au procureur général.
00:15:16Oui.
00:15:17C'est-à-dire que c'est l'accusation.
00:15:19C'est l'accusation.
00:15:20On a entendu l'avocat du Parlement.
00:15:23On donne la parole au représentant, le plus haut représentant de l'accusation.
00:15:28Joseph Macescaron.
00:15:30Il y a quand même une dérive inquiétante.
00:15:32C'est-à-dire que moi, j'ai bien entendu aussi les reproches qui ont été faits
00:15:35à l'avocat de Marine Le Pen, Rodolphe Bessus.
00:15:37En fait, qu'est-ce qu'on lui reproche ?
00:15:39On lui reproche d'avoir plaidé non coupable.
00:15:42Vous vous rendez compte ?
00:15:43Comme si, évidemment, l'avocat de la Défense ne devait pas plaider non coupable.
00:15:47C'est le reproche explicite qui lui a été fait.
00:15:49Et on reproche d'un autre côté, évidemment, aux citoyens que nous sommes,
00:15:52d'avoir un jugement.
00:15:54Alors, on ne peut plus plaider coupable.
00:15:56On ne peut pas avoir un jugement.
00:15:57Très franchement, si la Défense dans ce pays n'est pas criminalisée, qu'est-ce qu'elle est ?
00:16:00Moi, ce que je regrette, c'est que M. Etz, on ne lui pose pas une question très précise.
00:16:06Je répète, la motivation pour justifier l'exécution provisoire de la peine
00:16:12repose sur le risque de récidive.
00:16:14Autrement, il n'y a pas.
00:16:17Oui, mais le risque de récidive tient à l'argumentaire de défense.
00:16:21Donc, je n'ai pas besoin d'avoir une maîtrise de droit
00:16:25pour savoir que cet argument n'existe pas.
00:16:28Ça, ce que je dis, c'est factuel.
00:16:30Ce n'est pas défendre Mme Le Pen que de dire cela.
00:16:32C'est de dire qu'elle n'est plus parlementaire européenne.
00:16:35Les faits sont arrêtés en 2016, déjà.
00:16:40L'argumentaire va plus loin et il est le même à chaque fois.
00:16:43Vous savez, ce débat entre est-ce qu'une décision est une censure
00:16:46ou une manière de sauver la liberté d'expression,
00:16:49c'est un débat qu'on a régulièrement ces derniers mois.
00:16:51Vous me l'accorderez.
00:16:53La motivation, il y a le risque de récidive,
00:16:56mais il y a également l'idée que, étant donné les faits qui sont reprochés,
00:16:59ce serait un trouble à l'ordre public et à l'ordre démocratique,
00:17:03surtout, de permettre à Marine Le Pen de se présenter.
00:17:07Donc, c'est encore la même rhétorique.
00:17:09Bien sûr. Alors, justement, celle qui incarne cette rhétorique,
00:17:11c'est Marine Tondelier.
00:17:13Elle n'est pas la seule.
00:17:15Oui, mais elle l'incarne et elle dit même,
00:17:18elle prend en partie dans l'extrait que vous allez voir les journalistes,
00:17:21en disant, mais même vous, journaliste, vous devez vous battre
00:17:23contre l'arrivée de Mme Le Pen.
00:17:25Ils le font.
00:17:27Ne vous inquiétez pas.
00:17:29C'est une position...
00:17:31Je vous propose d'écouter Marine Tondelier
00:17:33parce qu'elle est représentative, évidemment, d'un certain climat
00:17:36qui existe fortement, pour ne pas dire majoritairement,
00:17:40pour ne pas dire unanimement, dans les médias.
00:17:45Le syndicat de la magistrature,
00:17:47quand il dit qu'il ne souhaite pas que le RN arrive au pouvoir,
00:17:51c'est parce qu'ils sont juges et qu'ils protègent la justice
00:17:54et qu'ils savent que ce parti est hostile à l'état de droit.
00:17:57En fait, quand on est juge aujourd'hui,
00:17:59quand on est syndicaliste, quand on est journaliste,
00:18:01c'est normal de ne pas être d'accord avec vous
00:18:03parce que vous menacez ces institutions-là.
00:18:06Donc, c'est un réflexe de survie,
00:18:08c'est un réflexe démocratique
00:18:10que de ne pas vouloir que vous arriviez au pouvoir.
00:18:12Je rappelle que Mme Tondelier pèse 5%.
00:18:15C'est-à-dire que, attendez,
00:18:17Mme Tondelier, après les élections législatives,
00:18:19elle pèse 5%.
00:18:21Elle se retrouve dans une position centrale de prise de pouvoir
00:18:25au mois de juin d'Union de la gauche.
00:18:27Elle ne représente 5% des gens.
00:18:30Je rappelle aussi que Mme Tondelier,
00:18:33avec l'affaire Julien Bayou,
00:18:35devrait raser les murs quand il s'agit de la justice.
00:18:38Je rappelle toutefois qu'elle est allée à la France Insoumise.
00:18:41Ce qui est intéressant aussi,
00:18:43si je peux me permettre,
00:18:46elle qui est tout le temps vêtue de sa feuille de salade...
00:18:50Ne tombons pas là-dedans.
00:18:52Moi, j'assume.
00:18:54Je fais juste une petite parenthèse.
00:18:57Ce que j'ai trouvé formidable hier,
00:18:59et aussi bien chez Marine Le Pen
00:19:01que chez Jordan Mardela ce matin,
00:19:03c'est la tenue du discours.
00:19:05Je termine.
00:19:07C'est vrai aussi...
00:19:09Non, pas du tout.
00:19:11C'est pas du tout ça.
00:19:13L'ARCOM, là-dessus, n'intervient pas.
00:19:15Ce que je veux vous dire,
00:19:17c'est que vous abîmez votre position
00:19:20si vous arrivez sur ce terrain-là.
00:19:23Tout à l'heure, Jordan Mardela,
00:19:25de sang-froid, de dignité
00:19:27et d'une certaine hauteur de vue,
00:19:29était à l'aune du discours que j'ai entendu hier de Mme Le Pen.
00:19:33Et je pense qu'aujourd'hui, c'est très important.
00:19:36C'est très important pour le public.
00:19:39Parce que ça tranche singulièrement
00:19:41justement avec Mme Tondelier
00:19:43et d'autres personnes.
00:19:45Je referme la parenthèse.
00:19:47Vous allez comprendre pourquoi je me suis permis
00:19:49cette métaphore...
00:19:51La vérité est nue.
00:19:53Voilà.
00:19:55Je m'en excuse.
00:19:57Elle continue qui, Mme Tondelier ?
00:20:00Avant elle...
00:20:02Eva Jolie.
00:20:04Eva Jolie.
00:20:06Voilà.
00:20:08Il y avait Eva Jolie.
00:20:10Alors nous savons,
00:20:12c'est diffamée personne que de le dire,
00:20:14que la présidente du tribunal
00:20:16est devenue magistrate
00:20:18par admiration pour Eva Jolie.
00:20:20Voilà.
00:20:22Je dis simplement ça.
00:20:24Je le dis avec infiniment de respect,
00:20:26avec, comment pourrais-je dire,
00:20:28une approche historique.
00:20:30Mais elle a le droit d'ailleurs.
00:20:32C'est la conviction
00:20:34de pas mal de magistrats
00:20:36qui appartiennent à cette
00:20:38petite bourgeoisie qui a
00:20:40une grande défiance de la vie des classes populaires
00:20:42et considère qu'elle doit
00:20:44profiter du pouvoir qui lui est donné
00:20:46pour l'autorité qu'elle a
00:20:48pour éclairer le peuple
00:20:50et imposer sa morale à la société.
00:20:52Comme dit un de vos collègues.
00:20:54C'est le code pénal
00:20:56anti-Front National.
00:20:58C'est les antifas.
00:21:00J'aurais aimé également que M. Etz
00:21:02ne réagisse pas sur
00:21:04ce qu'avait dit le procureur
00:21:06pendant le procès.
00:21:08J'ai rien contre vous, mais ça me ferait mal
00:21:10de demander la relâche.
00:21:12Mais ce qui est ennuyeux
00:21:14et c'est toujours pareil,
00:21:16c'est que,
00:21:18et c'est encore faire le procès
00:21:20de l'espace pédiatique, c'est que tout le monde n'est pas
00:21:22interrogé de la même manière.
00:21:24Donc évidemment, M. Etz, on ne lui pose pas des questions
00:21:26aussi précises.
00:21:28Que pensez-vous de cela ?
00:21:30Donc il y a deux points de mesure.
00:21:32Mais tout ce qu'on dit là, le public
00:21:34le sait bien. Donc j'ai envie de dire
00:21:36que ce n'est pas si grave que cela
00:21:38puisqu'il décode tout le public
00:21:40aujourd'hui. Il décode tout.
00:21:42Et la sanction
00:21:44ou le résultat, ça sera dans
00:21:46un an ou dans deux ans. Donc hier soir,
00:21:48il y avait quelques voix mauvaises. On va écouter
00:21:50M. Apathy au quotidien.
00:21:52Ils se réjouissent, bien sûr.
00:21:54Apathy se réjouit ?
00:21:56Donc Apathy peut se réjouir.
00:21:58Principalement,
00:22:00ce ne sont que des voix mauvaises.
00:22:02Mais ils ne saisissent pas,
00:22:04ils ne comprennent pas
00:22:06les conséquences, peut-être,
00:22:08de cela. Charlotte.
00:22:10Il y a une autre conséquence, j'y pense parce que
00:22:12j'entendais Joseph tout à l'heure dire que la défense
00:22:14était criminalisée dans ce pays. Je pense qu'il y a beaucoup
00:22:16de victimes qui se retrouvent dans les tribunaux
00:22:18aujourd'hui, qui vont hurler en entendant cette phrase
00:22:20puisque précisément, elle explique que les victimes
00:22:22ont assez peu de droits et que ceux de la défense
00:22:24sont consolidés en permanence.
00:22:26Mais ça m'a fait penser à une chose, c'est que
00:22:28toutes ces affaires politiques ont une conséquence
00:22:30et elle, elle est très grave.
00:22:32C'est que le monde politique, confronté à la justice,
00:22:34avec toutes les craintes que nous exposons
00:22:36depuis tout à l'heure, pense la justice
00:22:38en fonction de ces affaires-là,
00:22:40qu'ils connaissent mieux que les autres, que par exemple
00:22:42les Français qui ont affaire à la délinquance
00:22:44ou à la criminalité quotidienne. Et ils pensent
00:22:46donc la justice en consolidant
00:22:48les droits de la défense parce qu'ils y ont eu
00:22:50affaire en fonction de leurs affaires.
00:22:52Et là, ça devient extrêmement problématique
00:22:54pour la justice quotidienne
00:22:56à laquelle ont affaire les Français.
00:22:58Est-ce que je peux répondre une seconde ?
00:23:00Vincent Arouet !
00:23:02Non, c'est la faute des politiques,
00:23:04pardon, mais ils ont
00:23:06voté un nombre de lois extravagantes
00:23:08après tellement
00:23:10apeurés à l'idée...
00:23:12Justement, après l'affaire Cahuzac,
00:23:14ils ont voté la loi Sapin.
00:23:16Parce qu'ils avaient la trouille !
00:23:18Ils avaient la trouille du Tribunal Populaire
00:23:20Ils ont donné des gages !
00:23:22Ils ont donné les clés à la justice !
00:23:24J'ai participé au débat,
00:23:26donc je peux vous en parler. J'ai voté contre le texte.
00:23:28Marion a voté contre le texte.
00:23:30Il n'y avait pas nombreux à ce moment-là. Il y avait peu de voix qui s'élevaient contre ça.
00:23:32On s'est élevés contre ça.
00:23:34Le carillon !
00:23:36On a été maltraités.
00:23:38Le carillon !
00:23:40Le carillon d'Europe 1. Thomas Hill !
00:23:42Je vais vous laisser dans une actualité
00:23:44peut-être différente et plus légère
00:23:46sans doute sur Europe 1.
00:23:48Bonjour, qui recevez-vous ce matin ?
00:23:50On va parler avec Ophélie Meunier d'éducation
00:23:52ce matin. Vous savez que tout a changé
00:23:54en 50 ans. On est passé
00:23:56de la fessée, le martinet,
00:23:58à l'éducation positive.
00:24:00Il n'y avait pas de martinet dans les années
00:24:0270-74.
00:24:04Il n'y avait pas de martinet.
00:24:06Je vais même vous montrer une archive
00:24:08de Nounours.
00:24:10Même Nounours, il sortait le martinet, figurez-vous.
00:24:12Je crois qu'il y a 100 ans
00:24:14peut-être, mais il ne faut peut-être pas exagérer.
00:24:16Il y avait la mère Fouettard.
00:24:20Vous n'avez jamais eu le martinet, vous ?
00:24:22Non, jamais. Eh bien, ça se voit.
00:24:24Il y a des coups de martinet
00:24:26qui sont bien venus.
00:24:28Ça se voit,
00:24:30dit Charlotte Dordelas.
00:24:32Merci en tout cas et bonne émission
00:24:34à vous. 9h24, on marque une pause. On revient
00:24:36dans une seconde. Je crois qu'Eric Ciotti
00:24:38va être là, le président de l'UDR.
00:24:40Député des Alpes-Maritimes.
00:24:42Il a du retard, me dit
00:24:44Marine Lanson. Et à 10h, on sera
00:24:46avec Jérémy Assous, qui est l'avocat de Gérard Depardieu.
00:24:48Donc ça sera aussi intéressant.
00:24:50Là aussi, la question des droits de la défense.
00:24:52Oui, bien sûr. C'est ce que j'aurais voulu répondre.
00:24:54C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a une forme...
00:24:56Joseph, c'est la pauvre.
00:24:58Ce n'est pas le droit de la défense.
00:25:00Soyez disciplinés, écoutez.
00:25:02Pourquoi vous ne prenez pas un martinet ?
00:25:04A tout de suite.
00:25:08Il est 9h31.
00:25:10Sommeil à la midi nous rappelle évidemment les titres du jour.
00:25:15Bonjour Pascale.
00:25:17Bonjour à tous.
00:25:19Tout sera fait pour nous empêcher d'arriver au pouvoir.
00:25:21Les mots ce matin de Jordan Bardella
00:25:23au micro de Sonia Mabrouk et Laurence Ferrari.
00:25:25Le président du RN qui a annoncé
00:25:27l'organisation ce week-end
00:25:29de distribution de tracts
00:25:31et de mobilisation pacifique.
00:25:33Il a dénoncé, je cite,
00:25:35la tyrannie des juges tout en condamnant
00:25:37les menaces, les injures ou les insultes à leur égard.
00:25:39La justice n'est pas politique.
00:25:41Cette décision n'est pas une décision politique
00:25:43mais judiciaire
00:25:45et rendue par trois juges indépendants impartiaux.
00:25:47Réaction ce matin de Rémi Heitz,
00:25:49procureur général
00:25:51près la cour de cassation face aux critiques
00:25:53contre la condamnation hier
00:25:55de Marine Le Pen.
00:25:57Et puis le maire de Carpentras
00:25:59instaure dès ce soir un couvre-feu
00:26:01pour les mineurs non accompagnés
00:26:03entre 23h et 6h du matin.
00:26:05Objectif, prévenir la délinquance
00:26:07et protéger les enfants du trafic de drogue.
00:26:09J'entends ce que dit monsieur Heitz.
00:26:11Le problème c'est que personne ne le croit.
00:26:13Et je le répète,
00:26:15on peut condamner
00:26:17Madame Le Pen, là-dessus
00:26:19il n'y a même pas de soucis.
00:26:21Mais je répète, la motivation
00:26:23sauf erreur de ma part, pour justifier
00:26:25l'exécution provisoire
00:26:27de la peine repose
00:26:29sur le risque de récidive.
00:26:31Point.
00:26:33Eh bien, si monsieur Heitz
00:26:35nous faisait l'amitié de venir sur ce plateau,
00:26:37je lui poserai cette question,
00:26:39je sais ce qu'il répondrait.
00:26:41Il dirait, je n'ai pas à rentrer là-dedans.
00:26:43Donc, on ferme le banc.
00:26:45Puisqu'en fait, il vient pour
00:26:47défendre son institution.
00:26:49Et il a bien raison,
00:26:51sans doute de son point de vue.
00:26:53Mais il n'ira pas sur le fond.
00:26:55Or, sur le fond, tout le monde se pose cette question.
00:26:57Pourquoi cette décision a été prise
00:26:59alors qu'il n'y a pas de risque de récidive ?
00:27:01Un enfant de
00:27:0310 ans comprend cela ?
00:27:05Il y a la question sur le fond, vous avez raison.
00:27:07Sur la forme, il y a une question qui se pose.
00:27:09Sur la question du recours, c'est que
00:27:11si Marine Le Pen avait été incarcérée.
00:27:13Parce que l'exécution provisoire,
00:27:15c'est en attendant l'appel, la peine s'exerce.
00:27:17Bien sûr.
00:27:19Donc, l'exécution provisoire qu'on connaît très bien
00:27:21quotidiennement, c'est le mandat de dépôt.
00:27:23A la fin du tribunal, on dit, vous pouvez faire appel,
00:27:25mais vous allez être incarcéré ce soir quand même.
00:27:27Or, quand vous êtes incarcéré,
00:27:29l'appel doit intervenir dans les 4 mois.
00:27:31Là, dans le cas de Marine Le Pen,
00:27:33je pense que tout le monde conviendra pour dire
00:27:35que l'exécution provisoire correspond au minimum
00:27:37à un mandat de dépôt. Ce n'est pas une incarceration.
00:27:39Les conséquences sont extrêmement lourdes
00:27:41dans sa vie, évidemment.
00:27:43Et là, le parquet a toute la main sur le calendrier
00:27:45et le choix de la juridiction, en effet,
00:27:47pour l'appel. Et c'est ça,
00:27:49c'est un vrai problème de forme.
00:27:51Henri Guaino m'envoie ce texto
00:27:53que je vais vous soumettre, puisque vous êtes
00:27:55celui, a priori, sur ce plateau,
00:27:57qui est mieux, le droit.
00:27:59Il faut que chacun arrête de dire n'importe quoi.
00:28:01Rien n'empêche une grâce
00:28:03partielle pour l'exécution provisoire
00:28:05qui est par nature une peine définitive.
00:28:07L'article 17 de la Constitution
00:28:09n'encadre le droit de grâce
00:28:11d'aucune condition juridique,
00:28:13à l'exception du contresein.
00:28:15Aucune obligation d'épuiser
00:28:17toutes les voies de recours. La nécessité
00:28:19que la décision soit définitive est une pure
00:28:21question de cohérence. Si le condamné
00:28:23ne veut pas se reconnaître coupable,
00:28:25il va épuiser toutes les voies de recours
00:28:27avant la grâce, qui n'efface pas la condamnation,
00:28:29mais dispense en totalité
00:28:31ou partiellement des peines.
00:28:33La vérité juridique et constitutionnelle est que
00:28:35le sort de l'élection présidentielle est aujourd'hui
00:28:37entre les seules mains du président de la République.
00:28:39Compte tenu des délais.
00:28:41Et c'est bien ce dernier qui est chargé
00:28:43de garantir le bon fonctionnement
00:28:45des institutions. Il le peut
00:28:47par la grâce partielle, décision
00:28:49qui ne peut faire l'objet d'aucun
00:28:51recours pour l'exécution provisoire.
00:28:53Et la justice suivra son cours pour le reste
00:28:55si Mme Le Pen fait appel. Certes,
00:28:57il n'y a pas de précédent, mais il n'y a pas
00:28:59non plus aux conséquences
00:29:01de cette exécution provisoire dont la motivation
00:29:03laissée par ailleurs
00:29:05par ailleurs bien
00:29:07des juristes songeurs. Est-ce qu'il a
00:29:09raison sur son analyse juridique ?
00:29:11Il a raison. Je vais vous donner un exemple
00:29:13pour vous montrer qu'il a raison.
00:29:15Laissez-moi.
00:29:17Monsieur le Président, laissez-moi terminer.
00:29:19Je vous en prie, maître.
00:29:21Bien aimable de me laisser un sursis à statuer.
00:29:23Du temps où la peine de mort existait.
00:29:25Bon.
00:29:27Il fallait gracier avant qu'on exécute
00:29:29la décision.
00:29:31On est d'accord ? Voilà, bon.
00:29:33Donc, la réponse à la question, elle est faite.
00:29:35La condamnation était définitive.
00:29:37La condamnation était définitive, oui.
00:29:39Ce que j'entends depuis hier, c'est que par si
00:29:41la condamnation est définitive, il ne peut pas avoir de grâce.
00:29:43Vrai ou faux ?
00:29:45Moi, je pense, maintenant, il y a un débat juridique,
00:29:47je pense que la condamnation pour
00:29:49qui il puisse y avoir la grâce doit être définitive.
00:29:51Maintenant, Henri pense le contraire.
00:29:53Il oublie une chose, Henri Henault,
00:29:55c'est qu'il ne peut y avoir de grâce
00:29:57que si elle est demandée.
00:29:59Que si elle est demandée.
00:30:01Si Marine Le Pen
00:30:03ne demande pas la grâce,
00:30:05je ne vois pas Macron la gracier.
00:30:07C'est irréel, ça.
00:30:09Vous imaginez
00:30:11Macron gracier Marine Le Pen,
00:30:13enfin, bon.
00:30:15Il est garant des institutions.
00:30:17Si elle le demandait, elle reconnaîtrait sa culpabilité.
00:30:19Absolument, bien sûr.
00:30:21Elle pourrait demander l'exécution provisoire.
00:30:23Elle peut demander la grâce pour l'exécution provisoire.
00:30:25Ce qui n'est pas du tout la même chose.
00:30:27Mais en réalité, ce qu'il faudrait, c'est un débat à l'Assemblée,
00:30:29rapidement, et techniquement,
00:30:31c'est possible, pour foutre en l'air cette loi
00:30:33Sapin 2, qui est une loi absolument
00:30:35anormale.
00:30:37Lorsqu'il y a eu le débat au Parlement,
00:30:39la décision ne serait pas rétroactive ?
00:30:41Si, c'est la rétroactivité dite
00:30:43in misius, c'est-à-dire que lorsqu'une loi
00:30:45est plus douce, elle rétroagit.
00:30:47D'accord.
00:30:49Moi, je vais rétroagir aussi,
00:30:51et je vais écouter M. Bardella,
00:30:53qui était ce matin sur l'exécution provisoire,
00:30:55interrogé.
00:30:57C'était un moment de télévision, vraiment,
00:30:59et une nouvelle fois, d'ailleurs, il faut féliciter
00:31:01Sonia et Laurence,
00:31:03qui seront très présentes pendant la campagne présidentielle,
00:31:05et qui forment un binôme,
00:31:07aujourd'hui, d'interviews,
00:31:09qui est le meilleur de France,
00:31:11disons-le.
00:31:13Écoutons Sonia et
00:31:15Laurence, et écoutons Jordan Bardella.
00:31:17On a rarement
00:31:19vu une motivation
00:31:21aussi politique.
00:31:23La raison
00:31:25qui est invoquée par
00:31:27le tribunal, pour justifier
00:31:29de la mise en oeuvre d'une exécution
00:31:31provisoire, quand on met une exécution
00:31:33provisoire, c'est parce qu'on considère qu'il y a
00:31:35potentiellement un risque de récidive,
00:31:37ou qu'il y a potentiellement un risque de trouble à l'ordre public.
00:31:39Le tribunal
00:31:41ne parle pas du tout de cela.
00:31:43Le tribunal fait un lien direct
00:31:45avec la prochaine élection présidentielle.
00:31:47La justification de cette
00:31:49exécution provisoire, que les Français m'entendent
00:31:51bien ce matin, a été
00:31:53dit dans les termes suivants.
00:31:55Si Marine Le Pen est élue présidente de la République
00:31:57dans quelques mois, et qu'elle a
00:31:59été condamnée en première instance,
00:32:01on ne parle pas d'une condamnation définitive, on parle d'une
00:32:03condamnation en première instance,
00:32:05pour ce désaccord administratif
00:32:07avec le Parlement européen,
00:32:09il y aurait un risque de trouble
00:32:11à l'ordre public.
00:32:13Je veux dire, on ne peut pas faire plus clair
00:32:15comme motivation politique,
00:32:17comme jugement
00:32:19partiel, et comme décision
00:32:21qui est une décision partisane.
00:32:23Quand on fait de la politique,
00:32:25on n'est pas au-dessus des lois,
00:32:27mais on n'est pas non plus en dessous.
00:32:29Il y a des millions de gens qui, ce matin, ont le sentiment
00:32:31que Marine Le Pen
00:32:33a été jugée
00:32:35avec cette violence et cette brutalité,
00:32:37non pas comme une justiciable, comme une autre,
00:32:39mais parce qu'elle est Marine Le Pen, et parce que
00:32:41son tort est d'être aujourd'hui en capacité
00:32:43de mener le camp national
00:32:45à la victoire. Donc, oui, il y a un climat.
00:32:47Et je dis aux Français qui nous écoutent
00:32:49ce matin,
00:32:51je dis aux Français qui nous écoutent ce matin,
00:32:53que tout sera fait
00:32:55pour nous empêcher d'arriver au pouvoir.
00:32:57Il y a ce sentiment dans l'opinion publique,
00:32:59et évidemment, ce n'est pas
00:33:01vrai, tel que c'est rapporté, de dire
00:33:03voilà, on est dans une dictature.
00:33:05Évidemment qu'on n'est pas dans une dictature.
00:33:07T'as envie d'envoyer les gens dans la Russie des années 50
00:33:09pour qu'ils comprennent ce qu'est une réelle dictature.
00:33:11Non, ce n'est pas une dictature, mais d'ailleurs
00:33:13ce que l'on peut considérer
00:33:15comme des abus du droit, en tout cas
00:33:17le fait que la justice donne
00:33:19les moyens de
00:33:21coller, non pas au mur
00:33:23des cons, mais en tout cas d'exécuter,
00:33:25pas seulement provisoirement, d'exécuter politiquement
00:33:27un candidat, on le voit dans des
00:33:29pays qui sont des démocraties, que ce soit
00:33:31la Roumanie est une démocratie,
00:33:33même si on peut la trouver imparfaite,
00:33:35les États-Unis sont
00:33:37une démocratie, le Brésil
00:33:39est une démocratie. Dans ces trois pays-là,
00:33:41on vient de voir des condamnations qui
00:33:43ont un impact politique considérable.
00:33:45Donald Trump n'aurait sans doute pas été
00:33:47réélu si il n'avait pas été l'objet d'un
00:33:49harcèlement constant, d'un certain
00:33:51nombre de magistrats relayés par la presse
00:33:53sur des procès qui, pour certains,
00:33:55ne tenaient absolument pas la route.
00:33:57Non, mais moi ce que je trouve
00:33:59et... Non, mais on juge
00:34:01du ressort dictatorial ou autoritaire
00:34:03ou totalitaire en fonction
00:34:05des principes, s'ils sont respectés ou non.
00:34:07C'est pas une démocratie ad vitam aeternam.
00:34:09Non, on est bien d'accord, tout ça est
00:34:11imparfait, mais on imagine, c'est pas...
00:34:13Oui, ça, le monde n'est pas...
00:34:158 millions de téléspectateurs hier soir pour Marine Le Pen.
00:34:178 millions de téléspectateurs.
00:34:19Ce qui me frappe sur l'histoire, je vais vous dire, si vous me demandez,
00:34:21par rapport au reste du monde, c'est qu'on a
00:34:23découvert, moi je veux dire, on découvre
00:34:25depuis 24 heures que Marine Le Pen
00:34:27est sans aucun doute
00:34:29la Française la plus célèbre au monde.
00:34:31C'est-à-dire que,
00:34:33pas simplement au Maghreb, dans le monde
00:34:35arabe, en Afrique, dans les anciennes colonies
00:34:37ou nos voisins européens, le monde
00:34:39entier connaît le nom de Le Pen
00:34:41et le prénom de Marine. C'est assez extravagant.
00:34:43Elle est plus connue, elle est peut-être pas autant
00:34:45que Jeanne d'Arc, mais pas autant que Michelle Obama.
00:34:47Mais elle est davantage que toutes les vedettes du
00:34:49showbiz. Et les ministres.
00:34:51Et les ministres français.
00:34:53Enfin, franchement, c'est la femme politique.
00:34:55Ça n'a pas de mal. Par rapport à ma question
00:34:57que je vous posais, je reviens sur
00:34:59ce fameux communiqué du syndicat
00:35:01de la magistrature. Je répète qu'il avait été écrit
00:35:03le 11 juin 2024.
00:35:05Et quand je lis, le syndicat de la magistrature
00:35:07appelle l'ensemble des magistrats et magistrates
00:35:09à se mobiliser contre la sanction
00:35:11au pouvoir de l'extrême droite.
00:35:13Ce que je trouve extravagant. Absolument extravagant.
00:35:15Évidemment, je fais un lien
00:35:17avec ce que vient de dire Bardella.
00:35:19Mais c'est également
00:35:21une menace évidente
00:35:23pour un justiciable
00:35:25du Rassemblement national.
00:35:27Par définition, quelqu'un qui passe
00:35:29devant la justice
00:35:31à partir du moment où tu as écrit cela...
00:35:33Oui, c'est gentil.
00:35:35Mais en fait, c'est juste invraisemblable.
00:35:37Ce communiqué,
00:35:39me semble-t-il, qu'on soit
00:35:41de droite ou de gauche, pourrait être contesté
00:35:43par tout le monde.
00:35:45Il ne l'est pas.
00:35:49Gilbert Collard.
00:35:51Si demain, un élu du Rassemblement
00:35:53national est jugé
00:35:55par un magistrat dont l'appartenance
00:35:57au syndicat est reconnue,
00:35:59ce n'est pas pour autant que le magistrat
00:36:01devra, comme on dit, se déporter.
00:36:03C'est-à-dire renoncer à juger.
00:36:05On considère qu'il n'y a pas
00:36:07incompatibilité
00:36:09entre le fait d'être membre du syndicat
00:36:11et le fait d'être indépendant
00:36:13complètement.
00:36:15André Valigny.
00:36:17Je vous en prie, Charlotte.
00:36:19Répétez ce que vous dites.
00:36:21Je dis ce qui est contesté
00:36:23et le Conseil supérieur de la magistrature
00:36:25intervient et les autorités
00:36:27et la haute magistrature interviennent
00:36:29quand vous avez des magistrats qui ont
00:36:31trois couilles à droite.
00:36:33Il y a quand même un problème dans ce pays
00:36:35où le Conseil constitutionnel, le Conseil d'État,
00:36:37l'Université française,
00:36:39l'École française d'État,
00:36:41tous ces gens-là, non seulement penchent à gauche
00:36:43mais penchent à l'extrême gauche
00:36:45quand vous avez 70% d'un pays qui est à droite.
00:36:47Ils ont été mis en place.
00:36:49Il y a quand même un souci.
00:36:51Depuis Mitterrand, il y a une superstructure
00:36:53qui a été mise en place très habilement
00:36:55et qui s'est reproduite par cooptation
00:36:57qui est une structure de gauche et d'extrême gauche.
00:36:59Joseph Macescaron.
00:37:01Pour le Conseil constitutionnel,
00:37:03l'exécution provisoire
00:37:05qui a été demandée va contre
00:37:07l'avis du Conseil constitutionnel,
00:37:09l'avis du 28 mars.
00:37:11Ce n'est pas aussi clair parce que tout le monde a eu un avis différent.
00:37:13Il y a un débat là-dessus.
00:37:15Il parle de la préservation de la liberté.
00:37:17La préservation de la liberté de l'électeur, je suis désolé,
00:37:19il n'y a pas de préservation de la liberté de l'électeur.
00:37:21C'est un problème.
00:37:23Si, ils vont vous dire qu'on peut encore voter.
00:37:25Mais le texte n'est pas clair.
00:37:27André Valigny disait,
00:37:29Henri Guaino a raison et j'ai lu assez longuement
00:37:31ce que disait Henri Guaino tout à l'heure
00:37:33et monsieur Valigny
00:37:35me renvoie effectivement
00:37:37dans de nombreux systèmes comme en France par exemple
00:37:39la grâce présidentielle prévue par l'article 17
00:37:41de la Constitution peut être sollicitée indépendamment
00:37:43de l'état d'avancement des recours juridiques.
00:37:45Indépendamment de l'état
00:37:47d'avancement des recours juridiques.
00:37:49Elle n'est pas une révision du jugement
00:37:51mais une mesure de clémence
00:37:53qui peut réduire ou annuler une peine.
00:37:55Cela signifie qu'un condamné peut demander une grâce
00:37:57avant d'avoir épuisé toutes les voies
00:37:59d'appel ou cassation
00:38:01mais en pratique les autorités peuvent attendre
00:38:03l'issue des procédures judiciaires.
00:38:05Donc il y a quand même ces discrétionnaires.
00:38:07Si le président de la République au nom
00:38:09d'être le garant des institutions
00:38:11veut dire l'exécution provisoire
00:38:13saute, il peut le faire.
00:38:15Éric Ciotti est en train d'arriver
00:38:17à s'asseoir à côté de vous.
00:38:19Ça ne dispense pas de l'amende civile
00:38:21ou des dommages à intérêt.
00:38:23En fait, le point central
00:38:25dont on parle
00:38:27ce matin, Marine Le Pen
00:38:29est empêchée de se présenter
00:38:31à l'élection présidentielle de 2027
00:38:33parce que trois juges l'ont décidé.
00:38:35C'est de cela dont on parle.
00:38:37Mais je ne vois pas Macron prononcer une mesure de grâce.
00:38:39Sauf qu'il est garant des institutions.
00:38:41Il peut au nom de cela
00:38:43considérer que
00:38:45sa fonction
00:38:47exige ça.
00:38:49Je pense que beaucoup de gens
00:38:51qui entendent ce matin notre débat
00:38:53disent qu'il y aura une certaine hauteur de vue
00:38:55d'Emmanuel Macron.
00:38:57D'autant plus que dans le wagon,
00:38:59il y a Bérou.
00:39:01Oui, quand même.
00:39:03Éric Ciotti, bonjour.
00:39:05Comment allez-vous ?
00:39:07Ça va mieux
00:39:09que l'état de notre démocratie
00:39:11qui a pris un sacré coup
00:39:13aujourd'hui
00:39:15et qui se trouve
00:39:17dans une situation
00:39:19insupportable,
00:39:21je le dis.
00:39:23C'est une atteinte au principe démocratique majeur.
00:39:25On voit bien aujourd'hui
00:39:27ce qui se passe.
00:39:29La démocratie est confisquée
00:39:31par une petite caste
00:39:33qui a décidé et tout
00:39:35était finalement écrit
00:39:37dans le communiqué du syndicat de la magistrature
00:39:39du 11 juin dernier.
00:39:41Puisque le syndicat de la magistrature
00:39:43appelait ses membres
00:39:45à faire obstacle
00:39:47à la victoire de l'extrême droite.
00:39:49Je mets des guillemets.
00:39:51Mais tout était dit.
00:39:53Et finalement, cette décision,
00:39:55c'est une confiscation du débat démocratique.
00:39:57Qu'un tribunal souverain
00:39:59prononce une peine,
00:40:01que les voies d'appel
00:40:03se déploient,
00:40:05rien de plus normal.
00:40:07Mais ce qui est un scandale absolu,
00:40:09c'est cette exécution provisoire.
00:40:11Et vous l'avez évoqué,
00:40:13mais quand on lit les motivations
00:40:15de cette exécution provisoire,
00:40:17notamment le trouble à l'ordre public
00:40:19par rapport à l'élection présidentielle.
00:40:21Il y a des élections avant l'élection présidentielle.
00:40:23Il y a notamment une élection municipale.
00:40:25Mais non, on parle de l'élection présidentielle.
00:40:27Ça veut dire que la décision,
00:40:29elle était destinée
00:40:31à empêcher Marine Le Pen,
00:40:33qui est donnée dans tous les sondages
00:40:35en tête
00:40:37et très largement
00:40:39de l'élection présidentielle,
00:40:41à empêcher Marine Le Pen
00:40:43de se présenter. C'est pour cela aujourd'hui
00:40:45qu'on est face à une crise démocratique
00:40:47inédite par son ampleur
00:40:49et qu'il y a une confiscation
00:40:51d'une autorité
00:40:53qui n'est pas un pouvoir
00:40:55sur le pouvoir exécutif
00:40:57et sur le pouvoir législatif.
00:40:59Aujourd'hui, il n'y a plus de pouvoir exécutif.
00:41:01Plus personne n'exécute rien.
00:41:03Il n'y a plus de pouvoir législatif.
00:41:05Plus personne ne légifère sur rien.
00:41:07Eh bien, il y a un pouvoir judiciaire
00:41:09qui s'installe,
00:41:11qui n'est pas un pouvoir de par nos institutions,
00:41:13qui prend le pouvoir.
00:41:15Et ça, c'est un problème démocratique
00:41:17majeur et il faudra
00:41:19y apporter des réponses très
00:41:21fermes parce qu'on ne peut pas
00:41:23confisquer au peuple
00:41:25le droit de choisir.
00:41:27On ne peut pas dire au peuple
00:41:29ce qu'il ne peut pas voter
00:41:31parce qu'on est détenteur
00:41:33d'une pseudo...
00:41:35J'entends ce que vous dites, mais sur le plan politique, qu'est-ce que vous faites ?
00:41:37Il y a une question
00:41:39juridique très rapide
00:41:41à laquelle
00:41:43on peut apporter des réponses
00:41:45et notamment notre groupe, on a une niche parlementaire
00:41:47ce qu'on appelle les journées
00:41:49d'initiatives parlementaires dès le mois de juin.
00:41:51Nous travaillons
00:41:53à déposer un texte
00:41:55pour supprimer
00:41:57l'exécution provisoire en matière d'inéligibilité.
00:41:59Il faut modifier
00:42:01le code de procédure pénale.
00:42:03Les juristes du groupe travaillent
00:42:05depuis ce matin
00:42:07à cette question, d'autant que nous avons
00:42:09dans notre groupe... Il y a une majorité ?
00:42:11Nous verrons bien, chacun
00:42:13prendra ses responsabilités.
00:42:15Il faudra arrêter avec
00:42:17une forme d'hypocrisie démocratique.
00:42:19Tous ceux qui sont attachés
00:42:21à la démocratie, tous ceux
00:42:23qui considèrent que l'élection
00:42:25est un droit fondamental,
00:42:27ça a d'ailleurs été rappelé par le Conseil
00:42:29constitutionnel, puisque
00:42:31c'est dans la déclaration des droits
00:42:33de l'homme et dans les attendus
00:42:35de la décision du Conseil constitutionnel
00:42:37sur l'affaire de Mayotte.
00:42:39Il a été rappelé
00:42:41que la décision doit être
00:42:43proportionnée pour porter atteinte
00:42:45à ce principe fondamental
00:42:47de l'élection. C'est ça
00:42:49qui est en cause aujourd'hui
00:42:51et donc nous aurons cette opportunité.
00:42:53Nous verrons bien
00:42:55comment se comportent les autres groupes.
00:42:57Ils seront placés devant leurs responsabilités
00:42:59mais c'est une décision simple.
00:43:01On ne porterait pas atteinte
00:43:03à la question, à la possibilité
00:43:05pour un tribunal de prononcer une inéligibilité.
00:43:07Vous pensez qu'Édouard Philippe a envie
00:43:09d'avoir Marine Le Pen en face de lui ?
00:43:11Nous verrons bien
00:43:13si ces personnes...
00:43:15On ne trompe pas les électeurs.
00:43:17S'il y a de la sincérité...
00:43:19Oui, mais monsieur Philippe
00:43:21ne peut pas les tromper.
00:43:23On les trompe, si vous me permettez,
00:43:25depuis 40 ans.
00:43:27Il y aura cette heure de vérité.
00:43:31Oui, vous avez raison.
00:43:33Aujourd'hui, il y a une forme de réaction
00:43:35d'un système qui veut se maintenir
00:43:37alors qu'il est à bout de souffle.
00:43:39Alors que depuis 40 ans,
00:43:41il a échoué. C'est pour ça que
00:43:43j'en ai tiré personnellement
00:43:45les conclusions, en souhaitant cette alliance
00:43:47pour casser cette inertie
00:43:49et cette immobilie.
00:43:51J'ai écouté hier soir mes confrères.
00:43:53Bien sûr, j'ai écouté LCI, BFM.
00:43:55Je vous assure, je croyais
00:43:57tomber de ma chaise.
00:43:59La réaction de l'espace
00:44:01médiatique... Au fond, l'espace médiatique
00:44:03est très content que Marine Le Pen ne se présente pas.
00:44:05Il n'y a pas de journalistes qui votent pour Marine Le Pen.
00:44:07C'est ça, la réalité. Il n'y a pas d'intellectuels,
00:44:09il n'y a pas d'artistes, ou en tout cas, ils ne le disent pas.
00:44:11C'est un problème. Est-ce que vous
00:44:13considérez que cet espace médiatique,
00:44:15est-ce que vous considérez que ce qui se
00:44:17dit sur les antennes de radio, de télévision,
00:44:19publique ou pas publique d'ailleurs,
00:44:21est un problème pour vous ?
00:44:23C'est un problème démocratique
00:44:25majeur. Il y a eu d'autres indices
00:44:27de cette crise de la démocratie.
00:44:29Quand on ferme la première
00:44:31chaîne de la TNT la plus
00:44:33populaire, celle qui a le plus d'audience,
00:44:35c'est un problème démocratique.
00:44:37Quand on veut empêcher la candidate
00:44:39qui est donnée dans les sondages
00:44:41à plus de 35 %
00:44:43au premier tour, c'est un problème
00:44:45démocratique. Et on voit bien
00:44:47qu'il y a aujourd'hui
00:44:49un système politico-médiatique
00:44:51qui voit que
00:44:53le pouvoir lui échappe.
00:44:55Le pouvoir lui échappe parce que les Français
00:44:57sont désormais conscients
00:44:59de la gravité de la situation du pays,
00:45:01du déclin du pays,
00:45:03qu'ils veulent que ça change, qu'ils veulent renverser
00:45:05la table, qu'ils disent que tous ceux
00:45:07qui les gouvernent depuis 40 ans ont
00:45:09failli et que donc il faut les changer.
00:45:11Ils utilisent,
00:45:13parce qu'ils savent très bien que les urnes
00:45:15vont les sanctionner,
00:45:17utilisent d'autres méthodes.
00:45:19Je dirais que c'est les derniers sous-breceaux du système.
00:45:21En tout cas, je l'espère.
00:45:23Les médias ne veulent pas garder le pouvoir.
00:45:25Je pense que c'est autre chose. Pour bien connaître
00:45:27mes confrères, c'est qu'ils veulent être dans le bon
00:45:29camp. C'est trop difficile
00:45:31d'être dans le camp
00:45:33d'en face pour eux. Ils ne sont pas les plus
00:45:35courageux, bien souvent. Ils peuvent
00:45:37penser ce que vous pensez,
00:45:39mais ils ne veulent surtout pas l'afficher ou
00:45:41ne pas le dire sur ce sujet.
00:45:43Effectivement, ils ne le diront pas. Et ce n'est pas défendre,
00:45:45je le répète, le Rassemblement national
00:45:47que de dire ça. Ils ne le diront pas.
00:45:49Personne ne dira la chose que je dis
00:45:51depuis ce matin. La motivation
00:45:53pour justifier l'exécution provisoire de la peine
00:45:55repose sur un risque de récidive
00:45:57et cet argument n'est pas
00:45:59recevable. C'est aussi simple
00:46:01que ça. Vous pouvez parler pendant des heures,
00:46:03c'est aussi simple que ça. Il n'y a
00:46:05pas de risque de récidive par définition.
00:46:07Donc, conclusion, ne pas
00:46:09vouloir sanctionner
00:46:11Marine Le Pen, c'est
00:46:13vouloir qu'elle ne se présente pas à l'élection présidentielle.
00:46:15Le trouble à l'ordre public
00:46:17si elle se présente à l'élection
00:46:19présidentielle. Là, la motivation
00:46:21est très politique dans une décision
00:46:23juridique. Je le répète, ce n'est pas
00:46:25défendre les idées du Rassemblement
00:46:27national que de dire ça. C'est
00:46:29l'évidence. Et chaque
00:46:31journaliste devrait le dire, parce que dans le
00:46:33métier de journaliste, il y a aussi de l'explicité
00:46:35et d'analyser. Restez avec nous,
00:46:37on marque une pause. Thomas, je suis obligé
00:46:39de vous
00:46:41libérer. Libérez Thomas Bonnet,
00:46:43parce que M. Assous va être là
00:46:45et je lui avais demandé de venir. Bien sûr,
00:46:47il y a l'aspect
00:46:49Marine Le Pen, mais je voulais parler
00:46:51de Gérard Depardieu, parce que je lui ai
00:46:53dit la chose simple,
00:46:55si je suis
00:46:57dans un prétoire,
00:46:59j'ai envie qu'on me défende. Et je trouve
00:47:01que M. Assous, là-dessus, il défend
00:47:03son client. Et je trouve que ce n'est pas mal, figurez-vous.
00:47:05A tout de suite.
00:47:11Il est 9h58. Je salue
00:47:13Gérémy Assous, que vous avez peut-être découvert.
00:47:15Vous avez découvert son
00:47:17visage lors du procès Depardieu,
00:47:19qui a été assez offensif, parfois
00:47:21agressif, paraît-il,
00:47:23dans le prétoire. Certains m'ont dit
00:47:25M. Assous est agressif.
00:47:27J'ai envie de dire, bah oui,
00:47:29parfois, c'est comme autour de ce débat,
00:47:31il y a parfois un peu d'agressivité, parce qu'on
00:47:33défend votre client. Vous allez bien ?
00:47:35On va très très bien, tant moi que Gérard
00:47:37Depardieu. Et en effet,
00:47:39l'audience s'est très bien passée, mais il y a eu
00:47:41des moments très violents, assez agressifs.
00:47:43Et je comprends que
00:47:45les parties civiles, les plaignantes,
00:47:47l'aient très mal vécu, puisque
00:47:49ces 4 jours d'audience ont permis
00:47:51de démontrer que ce qu'elle portait
00:47:53comme accusation était faux.
00:47:55Donc,
00:47:57à partir du moment où vous êtes démasqué, c'est d'une
00:47:59violence inouïe. C'est-à-dire que c'est
00:48:01le mensonge qui s'est confronté au mur
00:48:03de la vérité. Et on a pu,
00:48:05mais de manière tout à fait
00:48:07contradictoire, public,
00:48:09sous le contrôle...
00:48:11On verra de toute façon, parce que le jugement n'est pas rendu.
00:48:13Mais il y a eu des témoignages quand même, qui ont accusé
00:48:15Gérard Depardieu, et des témoins de
00:48:17l'avoir eu des gestes
00:48:19déplacés. Non, c'est ça qui est intéressant.
00:48:21J'ai entendu cela, je n'étais pas
00:48:23à l'audience. Mais on en parlera tout à l'heure,
00:48:25parce que Sabrina Birla sera avec nous. Je voulais simplement
00:48:27vous présenter, il est 9h59,
00:48:29Somaya Labiedi
00:48:31est là, elle nous rappelle les titres. On termine
00:48:33avec Éric Ciotti, et je vous demande de le laisser
00:48:35parler, parce que vous êtes un avocat.
00:48:37Vous parlez trop, et monsieur Ciotti...
00:48:39Oui, mais je gagne ma vie comme ça. Oui, mais plus maintenant.
00:48:41Eh non, elle est là.
00:48:43Et Somaya Labidi, parce que
00:48:45ce qui m'intéresse, moi, c'est maintenant l'aspect politique.
00:48:47Que, qu'allez-vous faire ?
00:48:49En clair. Et puis également,
00:48:51ça rebat les cartes pour 2027,
00:48:53donc je voulais votre analyse, Éric Ciotti.
00:48:55Somaya, c'est à vous.
00:48:59À la une de l'actualité, Jordan Bardella
00:49:01dénonce ce matin sur notre antenne
00:49:03la tyrannie des juges tout en condamnant
00:49:05les menaces, les injures ou les insultes
00:49:07à leur égard. Le président du
00:49:09RN ajoute, je cite, que tout sera fait pour
00:49:11nous empêcher d'arriver au pouvoir et appelle
00:49:13à des mobilisations pacifiques.
00:49:15Après des mois de
00:49:17tensions, l'Élysée annonce dans un communiqué
00:49:19la reprise des relations diplomatiques
00:49:21entre Paris et Algiers. Les ministres
00:49:23Gérald Darmanin et Jean-Noël Barreau
00:49:25attendus en Algérie pour reprendre, je cite,
00:49:27la coopération judiciaire
00:49:29entre les deux pays et une relation sereine
00:49:31et respectueuse des intérêts de chacun.
00:49:33Et puis vous allez découvrir
00:49:35les images de l'évacuation ce
00:49:37matin depuis 6h du camp de migrants
00:49:39installés sous détente sur les quais de la
00:49:41capitale, des migrants installés
00:49:43depuis leur expulsion de la guettellerie
00:49:45qu'il y a près de deux semaines, un peu plus
00:49:47de 250 personnes sont concernées.
00:49:51Juste un mot, merci
00:49:53Somaya, juste un mot pour décrypter ce qu'on vient
00:49:55de dire. Gérald Darmanin, ministre de la
00:49:57justice et
00:49:59Jean-Noël Barreau, ministre des affaires
00:50:01étrangères qui sont attendus en Algérie.
00:50:03Alors, ministre des affaires étrangères,
00:50:05je comprends. Ministre de la justice, pourquoi ?
00:50:07La coopération judiciaire.
00:50:09Vous allez dire quoi ?
00:50:11On est retour, vous savez, c'est l'impression
00:50:13vous lisez le communiqué d'Élysée
00:50:15hier, vous avez l'impression d'un jour sans fin.
00:50:17On est revenu à août 2022
00:50:19donc
00:50:21chacun va reprendre
00:50:23son métier, ses tâches
00:50:25absolument éternelles
00:50:27de réconcilier
00:50:29de réaccommoder les deux côtés de la Méditerranée
00:50:31donc vous allez avoir Benjamin Stora
00:50:33et son travail de mémoire
00:50:35à pouvoir reprendre. La coopération
00:50:37judiciaire devrait être relancée grâce
00:50:39mais vous imaginez à quel point les
00:50:41Algériens tremblent à l'idée de
00:50:43voir débarquer ces deux ministres
00:50:45qui n'ont aucune habitude
00:50:47de la négociation avec
00:50:49des partenaires un peu soviétiformes.
00:50:51C'est assez extraordinaire.
00:50:53Bon, l'important là-dedans.
00:50:55C'est que Retailleau prend une...
00:50:57Gérald Darmanin, il a l'habitude de négocier.
00:50:59Il fait de la politique depuis 15 ans.
00:51:01Je veux bien Jean-Noël Barraud mais
00:51:03monsieur Retailleau, monsieur Darmanin
00:51:05il a une habitude de négocier.
00:51:07Je crois que vous ne connaissez pas
00:51:09vous n'avez aucune idée de ce que c'est
00:51:11qu'un apparatchik algérien
00:51:13qui vous demande avant même que vous soyez assis
00:51:15de vous excuser trois fois.
00:51:17Vous ne vous rendez pas compte à quel point c'est difficile de négocier avec ces gens-là.
00:51:19Mais regardez Donald Trump
00:51:21face à Poutine.
00:51:23C'est incroyable, ils n'y arrivent pas.
00:51:25Mais alors les Français à Alger, c'est pire.
00:51:27Vous avez pointé Gérald Darmanin.
00:51:29Vous dites qu'il n'est pas...
00:51:31Vous avez le droit de défendre Gérald Darmanin.
00:51:33Moi je regarde une politique qui a des résultats.
00:51:35Ce que je vois, c'est que ça fait 4 mois et demi.
00:51:37Ce que je vois, c'est que ça fait 4 mois et demi.
00:51:39Monsieur Retailleau.
00:51:41Sans salle et derrière les barreaux.
00:51:43Le mouille.
00:51:45Pas derrière Jean-Noël Barraud,
00:51:47derrière les barreaux tout court.
00:51:49Donc comment vous décryptez ce moment ?
00:51:51C'est le triomphe de l'Algérie.
00:51:53Il y a l'Aïd.
00:51:55Donc on peut imaginer la grâce.
00:51:57La seule grâce qui est importante là,
00:51:59dans ce cas précis,
00:52:01c'est celle de Boulayne sans salle.
00:52:03En fait, on peut attendre 40 jours.
00:52:05Parce qu'il y a le grand Aïd dans 40 jours.
00:52:07Et c'est à cette occasion-là
00:52:09que peut-être discrètement, à la nuit tombée,
00:52:11par son immense magnimité,
00:52:13le régime, pour des raisons uniquement d'ailleurs,
00:52:15par respect de l'âge
00:52:17et de l'état de santé de Boulayne sans salle,
00:52:19vous espérez qu'il ne soit pas mort d'ici là.
00:52:21Parce que là, c'est quand même embêtant.
00:52:23Mais on va quand même le relâcher.
00:52:25Donc, vous voyez intervenir sur ce point.
00:52:27Et après, on reparlera dessus.
00:52:29Une question.
00:52:31Où est M. Retailleau ?
00:52:33Et la conclusion de cette palinodie,
00:52:35c'est une humiliation pour la France.
00:52:37C'est une retraite en race campagne.
00:52:39On a montré les muscles,
00:52:41les petits muscles,
00:52:43le ministre de l'Intérieur.
00:52:45Et puis l'Algérie fait sa loi,
00:52:47comme d'habitude, M. Macron a dicté.
00:52:49Ça veut dire deux choses.
00:52:51Ça veut dire que les ministres n'ont aucun pouvoir.
00:52:53M. Retailleau, en premier,
00:52:55connaît toujours dans un gouvernement
00:52:57macroniste que c'est M. Macron
00:52:59qui impose sa règle
00:53:01et que la relation privilégiée
00:53:03Macron-Algérie
00:53:05depuis 2016
00:53:07perdure.
00:53:09Et cette relation, elle est insupportable
00:53:11parce qu'elle traduit un recul de notre pays.
00:53:13Et pendant ce temps,
00:53:15les UTF ne sont pas repris.
00:53:17Les visas sont toujours accordés.
00:53:19C'est insupportable.
00:53:21Juste un mot.
00:53:23Quand vous lisez le communiqué
00:53:25du coup de fil entre les deux hommes,
00:53:27vous vous rendez compte que la France
00:53:29a immédiatement tout lâché
00:53:31et qu'il n'y a plus rien à négocier.
00:53:33Je voulais qu'on écoute M. Bardella
00:53:35parce qu'on va se projeter sur 2027.
00:53:37Ce que disait M. Bardella...
00:53:39S'il vous plaît, je suis obligé de faire la discipline.
00:53:41Écoutez, franchement, c'est pas possible.
00:53:43Quand c'est pas vous, c'est vous.
00:53:45Soyez gentil, quand même.
00:53:47M. Bardella,
00:53:49écoutez sur la loyauté vis-à-vis
00:53:51de Marine Le Pen parce que je voulais
00:53:53votre pronostic sur 2027.
00:53:55Et vous restez avec nous encore quelques secondes, Vincent.
00:53:57Vous dites que vous êtes un binôme
00:53:59avec Marine Le Pen, on vous croit.
00:54:01Dans un binôme, on se dit tout.
00:54:03En huis clos, on se dit tout.
00:54:05Si je suis empêchée, c'est toi qui iras.
00:54:07Est-ce que vous vous êtes...
00:54:09Vous avez eu cette conversation avec Marine Le Pen ?
00:54:11Ou est-ce que vous êtes dans le déni ?
00:54:13Mais on n'est pas dans le déni.
00:54:15Mais est-ce que vous avez eu cette conversation ?
00:54:17On n'est pas dans le déni.
00:54:19Elle vous a dit...
00:54:21J'ai beaucoup de conversations avec Marine.
00:54:23S'il vous plaît, ne doutez pas
00:54:25de la franchise, de la sincérité
00:54:27et du niveau de confiance qu'il y a entre nous.
00:54:29Et je peux vous dire
00:54:31que loin de nous séparer,
00:54:33ce type de décision nous renforce.
00:54:35Et en réalité, plus on nous tape dessus,
00:54:37plus le lien
00:54:39que j'ai avec Marine
00:54:41se renforce.
00:54:43Nous parlons de beaucoup de choses.
00:54:45Et le Rassemblement national
00:54:47sera présent
00:54:49lors de la prochaine élection présidentielle.
00:54:51Si elle vous dit
00:54:53que ce sera à vous
00:54:55d'aller vous présenter, vous le ferez ?
00:54:59J'ai toujours fait ce qu'elle m'a demandé de faire.
00:55:01Je ne peux pas vous répondre
00:55:03plus sincèrement que cela.
00:55:05Ma loyauté à Marine,
00:55:07elle est totale.
00:55:09Et je pense que les Français qui nous regardent
00:55:11connaissent
00:55:13non seulement ma loyauté à son égard,
00:55:15mais ils savent aussi que j'ai une dette
00:55:17envers elle. Et que, encore une fois, sans l'opportunité
00:55:19qu'elle m'a donnée de porter
00:55:21avec elle les espoirs de millions de Français,
00:55:23je ne serais pas devant vous aujourd'hui.
00:55:25J'ai toujours été à son service.
00:55:27La politique converge de trahisons.
00:55:29Je remercie mes parents
00:55:31qui doivent nous écouter ce matin.
00:55:33L'éducation qu'ils m'ont donnée,
00:55:35l'éducation qu'ils m'ont inculquée,
00:55:37fait que ce que vous avez vu et les spectacles lamentables
00:55:39que vous avez pu voir dans d'autres familles politiques,
00:55:41je vous fais une promesse ce matin.
00:55:43Je peux vous dire, redresser le pays, ce sera très difficile.
00:55:45Et je dis aux Français, ce ne sera pas un chemin de croix
00:55:47et ce ne sera pas un long fleuve tranquille.
00:55:49Mais ne doutez pas
00:55:51de cette loyauté.
00:55:53Et si je peux vous faire une promesse,
00:55:55c'est que nous avons commencé
00:55:57ce travail à deux et nous le finirons à deux.
00:55:59Eric Ciotti, le scénario c'est quoi ?
00:56:01Est-ce qu'on peut imaginer un ticket
00:56:03Le Pen,
00:56:05Bardella, avec Mme Le Pen,
00:56:07dans le rôle du futur Premier ministre ?
00:56:09Je ne fais pas de politique fiction.
00:56:11D'abord, je pense que les voies de droit
00:56:13peuvent permettre à Marine Le Pen
00:56:15d'être candidate.
00:56:17Il suffit que la décision d'appel
00:56:19ne prononce pas
00:56:21l'exécution provisoire, voire
00:56:23ne prononce pas de condamnation.
00:56:25On écarte ça ?
00:56:27Non, la moyenne c'est de 12 à 18 mois.
00:56:29J'ai peur qu'un même tribunal
00:56:31prenne la même décision pour les raisons qu'on a dites.
00:56:33J'ai encore une petite lueur d'espoir
00:56:35dans un sursaut démocratique.
00:56:37Alors je l'écarte pour vous.
00:56:39Je ne crois pas
00:56:41à cette solution.
00:56:43Un, que l'opinion
00:56:45publique, que les Français
00:56:47ne supporteront pas cette exclusion.
00:56:49Je le sens dans la rue, il y a une vraie colère
00:56:51aujourd'hui, et que tout cela
00:56:53va renforcer
00:56:55le camp national,
00:56:57va renforcer l'alliance
00:56:59que nous avions déjà voulue
00:57:01lors des élections législatives, et va donner
00:57:03encore plus de soutien populaire,
00:57:05de soutien électoral.
00:57:07On le voit bien dans les enquêtes d'opinion
00:57:09qui sont parues.
00:57:11Il y a un soutien qui va se
00:57:13renforcer, parce que les Français
00:57:15refusent l'injustice, détestent
00:57:17l'injustice, et que donc la
00:57:19confiance dans Marine Le Pen
00:57:21va s'accroître. Et donc
00:57:23il faudra aussi que
00:57:25ceux qui veulent gagner
00:57:27les élections dans
00:57:29les combinaisons, en prennent
00:57:31conscience. Et là encore...
00:57:33J'entends ce que vous dites, mais sur le fond,
00:57:35sur le fond,
00:57:37Jordan Bardella a 30 ans.
00:57:39Il a un exercice par définition limité
00:57:41de la vie politique.
00:57:43A 30 ans, on n'est pas le même que
00:57:45lorsqu'on a 50 ou 60 ans.
00:57:47Vous êtes un homme d'expérience et vous pouvez parler
00:57:49de ce qu'est un président de la République
00:57:51ou de ce qu'est en tout cas
00:57:53une personne politique de haut niveau.
00:57:55La question forcément, elle va se poser,
00:57:57est-ce que Jordan Bardella... J'ai envie de dire que
00:57:59Marine Le Pen était sans doute prête
00:58:01pour l'exercice du pouvoir,
00:58:03parce qu'elle s'était rodée
00:58:05à cela depuis de nombreuses années.
00:58:07Jordan Bardella est plus jeune.
00:58:09Et son manque d'expérience
00:58:11peut être un handicap.
00:58:13Est-ce qu'on peut considérer que ceux qui nous gouvernent
00:58:15et qui étaient parés de toutes les vertus
00:58:17de l'expérience ou de la compétence
00:58:19ont bien dirigé le pays ?
00:58:21Ceux qui ont créé
00:58:23les 3 300 milliards d'euros de dettes,
00:58:25ceux qui ont créé
00:58:27les 150 milliards d'euros
00:58:29de déficit public,
00:58:31ceux qui ont amené la violence
00:58:33à un état inédit,
00:58:35ceux qui ont appelé l'immigration.
00:58:37C'est quoi l'expérience ?
00:58:39C'est poursuivre les lignes ?
00:58:41Moi, je crois qu'aujourd'hui
00:58:43la première vertu
00:58:45de ceux qui doivent incarner
00:58:47l'alternance demain, c'est le courage.
00:58:49C'est le courage de casser les codes,
00:58:51de renverser
00:58:53la table.
00:58:55L'âge n'est pas un handicap.
00:58:57Ce qui est un handicap
00:58:59pour moi, c'est l'absence de courage,
00:59:01c'est l'absence de volonté, c'est dire
00:59:03on fait comme on a toujours fait,
00:59:05on ne change rien et on se fait élire
00:59:07par la gauche.
00:59:09Ça, ce n'est pas supportable.
00:59:11Ce bloc central, impuissant,
00:59:13immobile, et je le dis
00:59:15en ayant présidé les Républicains,
00:59:17que j'ai quitté pour porter cette alliance.
00:59:19Parce que les Républicains, aujourd'hui,
00:59:21on le voit sur l'affaire de l'Algérie,
00:59:23ils sont pied et main liés
00:59:25dans cet immobilisme,
00:59:27dans cette impuissance.
00:59:29Parce qu'ils ne dirigent pas.
00:59:31Parce qu'ils ne dirigent pas.
00:59:33Parce qu'ils ne dirigent pas.
00:59:35Bruno Retailleau, vous l'avez dit, ils ne dirigent pas.
00:59:37Ils dirigent aujourd'hui, ils ont dirigé.
00:59:39On a dirigé, et j'en prends ma part.
00:59:41Aujourd'hui, pour moi,
00:59:43la première des vertus pour diriger le pays,
00:59:45c'est d'avoir du courage,
00:59:47d'avoir de l'audace,
00:59:49dire qu'on ne peut plus se laisser
00:59:51capter, capturer le pouvoir
00:59:53par des corps intermédiaires
00:59:55qui n'ont aucune légitimité.
00:59:57Dernière chose, c'était l'espace médiatique
00:59:59dont on parle régulièrement. Je voulais vous passer hier
01:00:01un extrait, par exemple, où on voit M. Apathy
01:00:03qui a pointé comme une icône
01:00:05Mme de Pertuis,
01:00:07qui n'est pas du syndicat de la magistrature.
01:00:09C'est important de le dire.
01:00:11Mais c'est vrai que
01:00:13l'espace médiatique,
01:00:15je le sais, nous le savons, moi je le connais,
01:00:17ça fait 40 ans que je suis avec,
01:00:19comme on en parlera tout à l'heure avec M. Assous,
01:00:21il n'a pas favorisé,
01:00:23par exemple, M. Assous,
01:00:25il n'a pas vu d'un bon oeil l'espace médiatique.
01:00:27Il est assez uniforme, d'ailleurs,
01:00:29globalement, et que hier,
01:00:31les journalistes
01:00:33effectivement sont
01:00:35plutôt satisfaits que Marine Le Pen ne le présente pas.
01:00:37Voilà, il y a une forme
01:00:39de joie mauvaise. Alors écoutez, par exemple,
01:00:41ce qu'il se disait dans l'émission Quotidien,
01:00:43c'est...
01:00:45Et donc, elle a fait l'école nationale
01:00:47de magistrature. Elle a utilisé son salaire par 3.
01:00:49Et elle a eu un parcours,
01:00:51elle est passée,
01:00:53elle a commencé comme juge aux affaires familiales,
01:00:55puis ensuite, elle s'est spécialisée
01:00:57dans les affaires financières, au pôle financier
01:00:59de Paris. Et elle a vécu là
01:01:01des gros procès. Donc, en fait,
01:01:03c'est une personnalité assez solide
01:01:05qui a dit le droit.
01:01:07Donc,
01:01:09elle bénédite de Pertuis la vedette du jour.
01:01:11Donc, c'est très intéressant d'écouter.
01:01:13Monsieur Apathy dit,
01:01:15elle a dit le droit.
01:01:17Non, il y a eu Apathy.
01:01:19C'est intéressant ce positionnement, parce que,
01:01:21je le répète, la motivation
01:01:23pour justifier l'exécution
01:01:25provisoire de la peine
01:01:27repose sur le risque de la récidive
01:01:29et cet argument judiciaire
01:01:31n'est pas crédible.
01:01:33Je peux une observation ?
01:01:35Pauvre Apathy,
01:01:37on ne dit pas le droit,
01:01:39on l'applique.
01:01:41On l'applique.
01:01:43Non, mais c'est très important.
01:01:45Quand il dit,
01:01:47elle a dit le droit,
01:01:49il construit une phrase pontificale.
01:01:51Comme si elle avait
01:01:53prononcé une espèce d'oracle.
01:01:55Le juge n'est pas là pour dire le droit.
01:01:57C'est le Parlement qui dit le droit.
01:01:59Le juge l'applique.
01:02:01Et il doit l'appliquer rigoureusement.
01:02:03– Je vais remercier Vincent Herouette,
01:02:05parce que je vais revoir Sabrina Birona,
01:02:07qui était au procès.
01:02:09Restez avec nous.
01:02:11Restez avec nous également Eric Ciotti,
01:02:13parce que c'est intéressant, pourquoi pas,
01:02:15de vous entendre sur ces sujets
01:02:17qui sont extrêmement importants.
01:02:19Sabrina Birona,
01:02:21qui était au procès
01:02:23que vous avez couvert,
01:02:25si j'ose dire.
01:02:27En tout cas, vous avez défendu
01:02:29Gérard Depardieu.
01:02:31Et ce qui est intéressant,
01:02:33parce que hier soir,
01:02:35Gilles-William Golnadel l'évoquait,
01:02:37c'est une première,
01:02:39visiblement,
01:02:41il y a une pétition
01:02:43de 200 avocats
01:02:45qui vous vise
01:02:47parce que vous avez défendu votre client.
01:02:49Est-ce que c'est bien cela ?
01:02:51– Oui, mais ces 200 avocats,
01:02:53je vous avoue que je ne les connais pas bien,
01:02:55mais en préalable, je voudrais revenir
01:02:57sur l'extrait que vous venez de diffuser,
01:02:59parce que je ne regarde jamais le quotidien.
01:03:01Mais vous vous rendez compte
01:03:03qu'il y a un député qui a mis une photo
01:03:05à une heure de grande écoute d'un magistrat.
01:03:07La photo d'un magistrat.
01:03:09Mais ces gens-là sont totalement irresponsables.
01:03:11C'est une décision qu'elle a prise
01:03:13en toute indépendance avec ses collègues
01:03:15et sous prétexte de la défendre,
01:03:17ils la mettent à la télé.
01:03:19Mais vous imaginez la pression que ça exerce sur les magistrats.
01:03:21C'est scandaleux. Vous imaginez si un autre,
01:03:23si c'était quelqu'un qui n'était pas considéré
01:03:25comme un sympathisant,
01:03:27un opposant du Rassemblement national,
01:03:29tout le monde dirait,
01:03:31sur la tête de...
01:03:33Vous n'avez pas parfaitement raison.
01:03:35Deuxièmement, pour revenir par rapport à ce que disait
01:03:37le député,
01:03:39il y a des décisions exceptionnelles,
01:03:41avec des conséquences exceptionnelles.
01:03:43Mais c'est leur droit et c'est les juges
01:03:45qui disent et qui rappellent
01:03:47et qui appliquent le droit.
01:03:49Tout le monde est contre l'exécution provisoire,
01:03:51sauf qu'elle est prévue dans les textes.
01:03:53Maintenant, on peut prendre des décisions exceptionnelles,
01:03:55à savoir on peut audiencer de manière,
01:03:57puisque c'est un cas très important,
01:03:59le président de la Cour d'appel,
01:04:01ainsi que les services de la Cour d'appel,
01:04:03de l'audiencement, peuvent parfaitement audiencer
01:04:05ce procès dans 12 mois.
01:04:07C'est tout à fait normal et ça se fait régulièrement.
01:04:09Donc, ceux qui critiquent
01:04:11cette décision de justice qui a été prise,
01:04:13pour moi, en toute indépendance
01:04:15par ces magistrats du tribunal,
01:04:17ceux qui la critiquent, et on a parfaitement le droit
01:04:19de la critiquer, on peut critiquer le concept
01:04:21d'exécution provisoire, puisqu'on se substitue,
01:04:23on neutralise un peu les juges de la Cour d'appel,
01:04:25puisque là, l'exécution provisoire a des conséquences immédiates
01:04:27sur une élection aussi importante que la présidentielle.
01:04:29Qu'est-ce qui empêche,
01:04:31plutôt que de mettre la pression sur
01:04:33madame Depertuis, qui est une excellente magistrate,
01:04:35qu'est-ce qui empêche
01:04:37le président ou
01:04:39les services d'audiencement de la Cour d'appel
01:04:41d'audiencer dès maintenant, de décaler certains
01:04:43procès, pour que
01:04:45madame Le Pen soit jugée
01:04:47dans les 12 mois.
01:04:49C'est parfaitement possible.
01:04:51Donc, c'est plutôt que de
01:04:53mettre une pression
01:04:55en faisant semblant de la défendre,
01:04:57parce que c'est ça, l'histoire.
01:04:59C'est la même chose, mais je reviens.
01:05:01Attendez, parce que là, vous avez dit beaucoup de choses,
01:05:03et moi, j'ai des questions à vous poser. Vous dites
01:05:05en toute indépendance, très bien, je ne remets pas en cause,
01:05:07mais que pensez-vous,
01:05:09vous, avocat
01:05:11juriste, la motivation pour justifier
01:05:13l'exécution provisoire de la peine repose sur le risque
01:05:15de récidive ? Il n'existe pas !
01:05:17Il n'existe pas, ce risque
01:05:19de récidive. Donc, je veux bien que vous m'expliquiez
01:05:21que c'est en toute indépendance,
01:05:23mais vous me disiez pourquoi.
01:05:25On peut parfaitement prendre une décision en toute indépendance,
01:05:27moi, je suis convaincu qu'ils l'ont prise en toute indépendance,
01:05:29et la critiquer. Moi, je suis contre...
01:05:31Mais indépendance, ça veut dire quoi ?
01:05:33Je suis contre l'exécution provisoire.
01:05:35L'exécution provisoire, en première instance, dans ce type
01:05:37d'affaires, je suis contre, puisque
01:05:39ça a un effet de se substituer
01:05:41au magistrat de la Cour d'appel.
01:05:43Et donc, moi, je dis, mais attendez, vous paralysez,
01:05:45surtout quand c'est une élection, par exemple,
01:05:47si vous vous exécutez,
01:05:49vous mettez l'exécution provisoire dans une peine,
01:05:51avec les délais d'audiencement, de toute façon,
01:05:53il aura exécuté sa peine avant de voir...
01:05:55Vous ne répondez pas à ma question.
01:05:57Moi, je n'ai pas besoin d'être juriste.
01:05:59Ça ne veut rien dire en toute indépendance.
01:06:01Attendez, monsieur Assos.
01:06:03En toute indépendance,
01:06:05pour moi, ça ne veut rien dire.
01:06:07Je doute bien qu'à la prise...
01:06:09Je pense que personne n'est interféré dans le cadre du délibéré.
01:06:11Mais j'en suis persuadé.
01:06:13Elle n'a pas reçu de coup de fil. Ce n'est pas le souci.
01:06:15Elle a peut-être, elle, simplement...
01:06:17J'ai lu tout à l'heure...
01:06:19J'ai lu tout à l'heure le communiqué
01:06:21du syndicat de la magistrature qui appelle
01:06:23tous les magistrats à empêcher
01:06:25l'accession au pouvoir de Marine Le Pen.
01:06:27Donc, forcément, ça crée une suspicion.
01:06:29Je vous dis simplement,
01:06:31précisément sur cette décision,
01:06:33qu'en pensez-vous, vous, juriste ?
01:06:35Est-ce qu'il y a un risque de récidive ?
01:06:37Oui ou non ?
01:06:39Je ne pense pas. Je partage votre analyse.
01:06:41Pourquoi je me permets de faire...
01:06:43C'est très important.
01:06:45Pourquoi je me permets de faire ce qu'il y a à l'âme,
01:06:47cette tribune ? La tribune des 200 personnes,
01:06:49des avocats que personne ne connaît...
01:06:51Attendez, attendez, parce que tout le monde ne la connaît pas.
01:06:53Dites-moi, vous êtes terribles, les avocats.
01:06:55Monsieur Assous, il faut que j'explique
01:06:57aux téléspectateurs, parce qu'ils ne savent pas.
01:06:59Un avocat est quand même fait pour parler.
01:07:01Je suis d'accord. Je me doute que Monsieur Assous,
01:07:03il n'est pas facile, mais c'est pour ça, d'ailleurs,
01:07:05que je le prendrais peut-être si j'étais
01:07:07dans le tribunal.
01:07:09Oui, mais un avocat doit aussi savoir se taire.
01:07:11Comme un présentateur de télé.
01:07:13Menteuse, vénale, hystérique,
01:07:15toutes ces accusations qui ont lancé aux plaignantes
01:07:17lors du procès Gérard Depardieu participent à la remise en cause
01:07:19et à la culpabilisation de leurs paroles,
01:07:21engendrant une victimisation secondaire,
01:07:23dénoncent plusieurs professionnels du droit,
01:07:25près de 200 avocats appellent la justice
01:07:27à ne pas laisser la place au sexisme en audience
01:07:29après le procès de Gérard Depardieu.
01:07:31J'ai dit ça parce que les gens ne sont pas au courant.
01:07:33Quand j'ai lu ça, franchement, j'ai dit...
01:07:35Sabrina, vous étiez au procès,
01:07:37vous avez entendu ces mots.
01:07:39Menteuse, vénale, hystérique, c'est ce qu'a dit M. Assous ?
01:07:41C'est ce qu'a dit M. Assous.
01:07:43Et puis, on l'a remarqué,
01:07:45vous l'avez remarqué, M. Cessartin,
01:07:47puisque dans la salle d'audience,
01:07:49quand il y avait ces invectives par rapport aux plaignantes
01:07:51ou à leurs avocates,
01:07:53il y avait une sorte de...
01:07:55Comme ça, collectif, tout le monde s'offusquait.
01:07:57Dans la salle, c'était vraiment palpable
01:07:59qu'il y avait une forte tension
01:08:01lors de ces moments-là. Vous l'avez ressenti ?
01:08:03Alors, vous avez la parole.
01:08:05Merci. C'était une très forte tension
01:08:07puisque, en effet, les partis civils
01:08:09et leurs conseils dans ce dossier
01:08:11pensaient que la justice,
01:08:13ça se déroulait de la même manière
01:08:15que sur le plateau de quotidien où c'est à vous.
01:08:17C'est-à-dire que votre seul interlocuteur,
01:08:19c'est un animateur compatissant
01:08:21avec des yeux de chien battu
01:08:23et qui prend,
01:08:25pour parole d'évangile, tout ce que vous dites.
01:08:27Et bien, là, vous voyez,
01:08:29quand on conteste les faits,
01:08:31le tribunal, la 10e chambre correctionnelle
01:08:33de Paris, a rappelé
01:08:35qu'il y avait des règles. Vous avez le droit
01:08:37de porter toutes les accusations que vous souhaitez,
01:08:39mais il y a une défense.
01:08:41En France, il y a encore le droit de se défendre.
01:08:43Alors, je sais que...
01:08:45C'est la méthode qui est contestée.
01:08:47Justement, la méthode, elle est très simple.
01:08:49La méthode, c'est de rappeler
01:08:51que tout ce qui est porté comme accusation,
01:08:53à partir du moment où on les conteste et on démontre que c'est faux,
01:08:55c'est de rappeler que c'est faux.
01:08:57Et je n'ai aucune compassion
01:08:59vis-à-vis des gens qui mentent. J'ai une immense
01:09:01compassion vis-à-vis des personnes
01:09:03qui ont été victimes d'agressions. On l'a tous.
01:09:05Et les violences sexuelles, il faut vraiment lutter.
01:09:07Les violences faites aux femmes, les violences faites à tout le monde.
01:09:09Il faut faire en sorte qu'elles
01:09:11n'existent plus ou qu'elles soient le moins...
01:09:13Qu'elles se répètent le moins possible.
01:09:15Mais vis-à-vis des gens qui portent des accusations
01:09:17qui sont fausses, oui,
01:09:19la réaction est violente. Et la violence
01:09:21qui est la plus forte
01:09:23émane de la vérité. C'est-à-dire qu'elles
01:09:25ont été démasquées.
01:09:27Et on a pu démontrer que tout ce qu'elles soutenaient
01:09:29était totalement inexact, inconscidable
01:09:31à la vérité. Et là, en effet,
01:09:33c'était très gênant, malgré les 200 soutiens
01:09:35qui étaient dans leur salle. Et je tiens à préciser
01:09:37juste une chose pour vous montrer.
01:09:39Mais c'est mon avis, bien sûr, c'est mon avis.
01:09:41Vous avez assisté, il y a des témoins quand même...
01:09:43Mais les témoins, les témoins,
01:09:45les témoins, alors le principal témoin à charge
01:09:47de l'accusation et de Mediapart pendant
01:09:49un an et demi, le procureur de la République,
01:09:51après notre démonstration, a dit que c'était un témoin à décharge.
01:09:53Donc moi, je veux bien. Mais...
01:09:55C'est Cédric Gautregrand, la doubleur lumière.
01:09:57Sur un des témoins,
01:09:59mais il y en a trois...
01:10:01Mais les deux autres, parlons-en des deux autres.
01:10:03La première, elle dit qu'elle n'a rien vu, à part que
01:10:05cette Améliquine
01:10:07parlait avec Gérard Depardieu, et comme il était
01:10:09lui, dans une espèce de fauteuil, en effet,
01:10:11elle était entre ses jambes. Elle n'a pas vu d'agression.
01:10:13Et la troisième, elle dit qu'elle a vu
01:10:15une agression, mais elle était moins loin que
01:10:17vous l'êtes de moi, alors que
01:10:19soi-disant, Gérard Depardieu hurlait des insanités
01:10:21quand vous avez entendu quelque chose. Non.
01:10:23Bon, excusez-moi. Ça ne vaut pas grand-chose.
01:10:25Tout ce que dit Maître Asso, c'est vrai ?
01:10:27Oui, c'est vrai. C'est vrai qu'il s'appuie sur des détails très précis.
01:10:29Excusez-moi d'être précis.
01:10:31Et confronté à Maître Asso, c'est aussi le trauma
01:10:33de ces victimes. Il n'y en a pas.
01:10:35Ce ne sont pas des victimes.
01:10:37Qu'on soit bien d'accord. Ce sont des accusatrices.
01:10:39Présumées victimes. Non, non, non.
01:10:41Il n'y a pas de présumées victimes. Ça, c'est une invention
01:10:43journalistique. Il y a des présumés innocents
01:10:45et il y a des partis civils.
01:10:47Non, ce n'est pas ça. Mais je vais vous dire juste une chose.
01:10:49Je coupe mon coffre à colère, mais il me pardonnera.
01:10:51Juste une chose.
01:10:53Avant de couper.
01:10:55Sous le contrôle de M. Gilbert Collard, qui a défendu énormément
01:10:57de vraies victimes. Vous avez déjà
01:10:59vu des victimes...
01:11:01Et des vrais salauds.
01:11:03Vous avez déjà vu des victimes qui s'opposent
01:11:05systématiquement à toutes
01:11:07les demandes d'actes qui permettraient
01:11:09la manifestation de la vérité.
01:11:11Une reconstitution. L'audition de témoins.
01:11:13Un déplacement sur les lieux.
01:11:15Tous ces actes-là démontreraient
01:11:17de manière irréfutable,
01:11:19impartiale, incontestable.
01:11:21Le tribunal peut décider.
01:11:23Moi, je l'ai demandé. Le tribunal a dit qu'il allait
01:11:25statuer là-dessus. Mais normalement,
01:11:27n'importe quelle vraie victime s'associe
01:11:29à ces demandes, à l'oeuvre, à la manifestation de la vérité.
01:11:31– Pleine nuance, puisque vous dites vous-même...
01:11:33– Oui, mais non. Vraies victimes. Parce que pour moi, ce ne sont pas des victimes.
01:11:35N'importe quelle partie civile.
01:11:37Nous, les avocats, quand on est avocat de PCI,
01:11:39on ne fait que ça,
01:11:41des demandes d'actes, pour que la manifestation
01:11:43de la vérité éclate, pour que ça soit incontestable.
01:11:45Jamais on ne s'oppose à cela.
01:11:47– M. Assous, on met sur pause.
01:11:49D'accord ?
01:11:51Jusqu'à ce que M. Proméchamant
01:11:53m'interrompe, je vais essayer
01:11:55de dire deux mots.
01:11:57Petit A,
01:11:59tout ce que les avocats
01:12:01peuvent dire, en dehors
01:12:03de l'audience, n'a
01:12:05strictement aucune portée.
01:12:07Parce que le seul
01:12:09qui a la police de l'audience,
01:12:11c'est le Président.
01:12:13Si un avocat tient
01:12:15un propos qui relève
01:12:17du Conseil de l'Ordre...
01:12:19– Bon, on a compris. Allez.
01:12:21C'est évident ce que vous dites.
01:12:23Il n'y a eu un acte qui a été donné ?
01:12:25– Non, il n'y a pas été donné.
01:12:27– Il y avait un membre du Conseil de l'Ordre
01:12:29qui était présent systématiquement
01:12:31et personne n'a considéré qu'il y ait la moindre
01:12:33violation des obligations de la police.
01:12:35– À aucun moment il a été acté.
01:12:37C'est quoi
01:12:39ce procès que font
01:12:41200 avocats inconnus
01:12:43et qui le demeureront,
01:12:45à part l'article du Monde ?
01:12:47C'est quoi ces avocats qui,
01:12:49en dehors d'un procès, viennent faire
01:12:51le procès de la parole d'un avocat ?
01:12:53Moi, je suis indigné.
01:12:55C'est insupportable.
01:12:57Un avocat, il dit ce qu'il veut.
01:12:59Et pour défendre son client, il a tous les droits.
01:13:01Moi, je suis allé très très loin
01:13:03quand je défendais. J'ai traité une fois
01:13:05une partie civile à l'audience de salopes.
01:13:07Et le Président n'a rien dit.
01:13:09Parce que j'avais raison. Parce qu'elle mentait.
01:13:11Parce que les témoignages
01:13:13étaient trafiqués, qu'on l'a prouvé.
01:13:15Et qu'on l'a prouvé.
01:13:17– Le présentateur que je suis n'a jamais
01:13:19dit ça à l'antenne.
01:13:21– Parce que vous n'êtes pas avocat
01:13:23et on n'est pas dans un tribunal.
01:13:25– Parce que vous n'êtes pas avocat.
01:13:27– Juste sur un point. Vous avez dit
01:13:29c'est 200 avocats.
01:13:31C'est 200 avocats, en effet.
01:13:33– Mais c'est très révélateur.
01:13:35– Non, mais c'est des gens qui se sont offerts
01:13:37un peu de référencement sur Google, sur le dos du monde.
01:13:39C'est rien de plus que ça. Prenons, et je vous prends
01:13:416 exemples, 6 noms, d'avocates
01:13:43– je fais exprès de prendre que des femmes –
01:13:45qui sont connues, reconnues
01:13:47de manière incontestable comme étant brillantes
01:13:49et qui, elles, n'ont aucune tolérance
01:13:51vis-à-vis de moindres propos sexistes
01:13:53ou vis-à-vis de tout excès
01:13:55de la défense. Je vais vous prendre
01:13:57Caroline Tauby, Jacqueline Laffont
01:13:59– ce n'est pas que mes amies –, Marie Dosé,
01:14:01Emmanuel Knezé, ou alors
01:14:03Marie-Alix Canu-Bernard
01:14:05ou Corinne Dreyfus-Schmidt, est-ce qu'elles sont signataires ?
01:14:07C'est-à-dire que tous ceux qui font
01:14:09vraiment de la défense,
01:14:11qui savent comment ça se passe
01:14:13et qui connaissent leur dossier,
01:14:15personne n'a signé cette tribune.
01:14:17Moi, c'est me faire beaucoup d'honneur
01:14:19de m'accorder autant de place.
01:14:21Mais c'est très révélateur, ce sont des gens
01:14:23qui signent une tribune.
01:14:25Chez vos confrères de BFM, j'ai croisé
01:14:27une consœur qui disait « ah oui, oui, j'ai signé la tribune,
01:14:29c'était super ». En sortant, je lui dis
01:14:31« Madame, chère consœur,
01:14:33vous étiez à l'audience ? – Non.
01:14:35– Vous avez vu l'audience ? Vous connaissez le dossier ?
01:14:37Est-ce que vous saviez que
01:14:39les premières à m'avoir traité d'hystérique
01:14:41ce sont elles ? Est-ce que vous savez que
01:14:43alors que je ne plaidais,
01:14:45et ça sous le contrôle de mon confrère Collard,
01:14:47juste des nullités et des demandes d'actes,
01:14:49à la fin, comme ça les gênait, puisqu'on a démontré
01:14:51que toutes les accusations étaient fausses,
01:14:53il y a une des consœurs qui s'est levée et qui dit « moi, j'ai envie de lui mettre des tartes ».
01:14:55C'est-à-dire qu'elle me menaçait physiquement
01:14:57de violence. Vous savez qu'il y en a même
01:14:59une, à la fin, comme elle n'avait plus d'argument,
01:15:01elle a quand même dit, alors que Gérard Depardieu
01:15:03parlait de la relation qu'il avait
01:15:05avec ses histoires d'amour, la relation qu'il a eue
01:15:07avec Carole Bouquet, il parlait
01:15:09avec la relation qu'il a eue avec son fils
01:15:11et ses petits-fils, et il se trouve
01:15:13qu'il s'entend extrêmement bien avec mon fils.
01:15:15Et il dit, mais même, la relation,
01:15:17il parle de la relation qu'il a avec mon fils.
01:15:19C'est assez émouvant, il décrit
01:15:21qui est Gérard Depardieu, il parle de lui,
01:15:23c'est ce qu'on lui demande sur la personnalité.
01:15:25Une des avocates se lève et dit « vous nous avez parlé
01:15:27des relations que vous aviez avec vos femmes,
01:15:29avec Charlotte Arnould,
01:15:31et la relation que vous avez avec la fille de votre avocat
01:15:33de 12 ans ». C'est monstrueux.
01:15:35Donc quand j'ai dit « ça c'est abject,
01:15:37c'est-à-dire que ça ne génère que du mépris,
01:15:39etc. », le président
01:15:41était d'accord avec moi, puisque tout le monde était d'accord
01:15:43avec moi. Bon, voilà qui sont...
01:15:45Et elle s'en est excusée.
01:15:47Mais tout gentil, pour vous montrer...
01:15:49On ne peut pas raconter
01:15:51une audience
01:15:53quand on n'est pas dans l'audience.
01:15:55En tout cas, ce que
01:15:57vous soulignez qui est vrai,
01:15:59c'est que souvent les signataires,
01:16:01mais c'est vrai aussi pour nous les journalistes,
01:16:03viennent souvent de gens
01:16:05qui ne sont pas parmi les meilleurs
01:16:07de la profession. C'est vrai
01:16:09chez les comédiens, ceux qui l'attaquent,
01:16:11c'est vrai parfois chez les journalistes, c'est vrai aussi
01:16:13chez les avocats. Et vous avez cité effectivement Jacqueline Laffont,
01:16:15tous ces gens-là. Alors, c'est une manière
01:16:17aussi d'attaquer ou d'exister
01:16:19par rapport à ceux qui sont
01:16:21plutôt dans la lumière, alors
01:16:23que tous ces gens-là n'y sont pas forcément.
01:16:25Donc, voilà. Alors les gens
01:16:27vous découvrent, ils penseront ce qu'ils veulent.
01:16:29C'est pour de monrant quelle bonne pub !
01:16:31Non, mais... Oui, mais...
01:16:33Ecoutez, il y a une chose qui est claire,
01:16:35il y a une autre affaire
01:16:37que j'avais suivie, et je sais
01:16:39que celui qui a été au centre dans une affaire
01:16:41de ce type a eu le sentiment d'avoir été
01:16:43très mal défendu par ses propres avocats.
01:16:45Alors, on verra le résultat
01:16:47à l'audience pour Gérard Depardieu.
01:16:49Je ne sais pas si votre stratégie est bonne ou pas.
01:16:51Je sais que dans ces...
01:16:53En fait, je pense qu'elle est plutôt bonne, pour tout vous dire,
01:16:55qu'un avocat doit défendre, quoi qu'il arrive,
01:16:57de manière très forte, son client.
01:16:59C'est-à-dire que... Non, mais là je termine.
01:17:01Oui, 10 secondes, parce que je voudrais qu'on termine avec Eric Ciotti.
01:17:03C'est-à-dire que dans les affaires de MeToo,
01:17:05dans les affaires de MeToo,
01:17:07les avocats sont eux-mêmes maintenant
01:17:09terrorisés. Ils n'osent plus
01:17:11remettre en cause la parole des accusatrices
01:17:13quand on conteste l'effet. Tout le monde a peur
01:17:15pour être victime
01:17:17de ce type d'accusation. Après, on vous fait
01:17:19un procès d'intention. Mais vous savez,
01:17:21là, aujourd'hui, c'est moi qu'on attaque,
01:17:23mais demain, c'est les juges. Et regardez la tribune,
01:17:25elle commence à reprocher
01:17:27au juge d'avoir juste
01:17:29laissé la justice passer.
01:17:31Et c'est ça qui est très dangereux. Ces gens-là
01:17:33sont extrêmement autoritaires, extrêmement dangereux,
01:17:35et leur modèle, c'est vraiment le totalitarisme.
01:17:37Je vois même
01:17:39certains de mes confrères
01:17:41sur les plateaux...
01:17:43J'ai vu un confrère, par exemple, lorsque
01:17:45c'était, je crois,
01:17:47un homme politique qui était
01:17:49attaqué par une jeune
01:17:51femme, il ne faisait que répondre, et il
01:17:53l'accusait en plateau d'être sexiste
01:17:55dans sa réponse, etc. Parce que
01:17:57beaucoup de gens ont peur, et ils ne sont pas
01:17:59très courageux depuis ces jours-là. 10 secondes pour
01:18:01terminer, et après, Eric Ciotti.
01:18:03Et particulièrement, au cœur de ce procès, il y avait
01:18:05la question du féminisme. D'ailleurs, une des avocates
01:18:07s'est annoncée féministe dès qu'elle a commencé,
01:18:09s'appelait Doiry. Il y avait cette...
01:18:11C'était la dominante
01:18:13de ce procès. Bon, Collard a raison,
01:18:15la parole est libre à l'audience. Je suis avocat aussi,
01:18:17je suis scandalisé par des avocats qui s'en prennent
01:18:19à Assous, et c'est André Valigny qui le dit.
01:18:21André Valigny, à mon avis, il va terminer au Rassemblement National.
01:18:23Non, mais il est bien André.
01:18:25Ou à l'UDR.
01:18:27Non, mais il est bien, non, non.
01:18:29André Valigny, il a commencé au PS, mais il va terminer
01:18:31avec Eric Ciotti. Non, mais il y a des gens de gauche qui sont très bien,
01:18:33quand ils quittent la gauche, quoi. Très court,
01:18:35Somaya Labidi, le rappel des titres
01:18:37à 10h30, et on termine avec Eric Ciotti
01:18:39parce que Mme Eva Jolie
01:18:41est ressortie. Non.
01:18:43Et elle a pris la parole, donc
01:18:45vous allez pouvoir commenter ce qu'elle a dit.
01:18:47Non. Je vous en prie,
01:18:49Somaya Labidi.
01:18:51Que ce soit face
01:18:53à Laurent Wauquiez ou Bruno Retailleau,
01:18:55le résultat est le même.
01:18:57Jordan Bardella, largement
01:18:59en tête des intentions de vote pour le premier
01:19:01tour, selon un sondage Toluna
01:19:03Harris Interactive pour RTL,
01:19:0535 à 36%
01:19:07des Français seraient prêts à voter pour lui
01:19:09s'il remplace Marine Le Pen
01:19:11dans la course à la présidentielle de 2027.
01:19:13Donald Trump
01:19:15a comparé la condamnation de Marine Le Pen
01:19:17à ses propres affaires judiciaires aux
01:19:19Etats-Unis, estimant que l'inégibilité
01:19:21pour 5 ans de la dirigeante du
01:19:23RN était, je cite,
01:19:25« une affaire très importante. Cela fait penser
01:19:27à notre pays. Cela ressemble beaucoup
01:19:29à notre pays. A-t-il martelé ? »
01:19:31Et puis les enfants nés d'un don
01:19:33lors d'une procréation médicalement
01:19:35assistée auront désormais tous accès
01:19:37à leur origine une fois adultes.
01:19:39Il s'agit là de l'un des nouveaux droits de la
01:19:41loi bioéthique de 2021 qui
01:19:43prend effet pour tous les enfants à naître.
01:19:45Alors ça, c'est un sujet que j'aurais aimé développer avec vous
01:19:47bien évidemment, Charlotte, mais on n'a pas le temps
01:19:49puisqu'il nous reste exactement 4 minutes
01:19:51pour être avec Eric Siosti.
01:19:53François Bayrou, ce matin, parce que ça bouge
01:19:55quand même, au petit déjeuner
01:19:57du socle commun sur Marine Le Pen,
01:19:59il a dit « c'est le seul
01:20:01pays où on fait ça ».
01:20:03Donc lui-même peut être enclin à proposer
01:20:05une loi d'amnistie.
01:20:07En tout cas, je l'interrogerai
01:20:09cet après-midi à l'Assemblée nationale
01:20:11sur l'état de notre démocratie
01:20:13et sur la position
01:20:15du gouvernement pour
01:20:17défendre nos grands principes démocratiques
01:20:19et au premier rang d'entre eux,
01:20:21celui de l'élection.
01:20:23Mais on ne peut pas rester
01:20:25dans le commentaire. Il faut agir.
01:20:27Maître Assous a évoqué
01:20:29la possibilité d'avoir
01:20:31une audience
01:20:33d'appel la plus rapide possible
01:20:35dans les 12 mois. C'est un effet
01:20:37totalement envisageable.
01:20:39Le Garde des Sceaux peut
01:20:41intervenir. En tout cas, ses services
01:20:43sur l'audiencement.
01:20:45Il y a une autorité
01:20:47sur le délai d'audiencement.
01:20:49C'est-à-dire qu'il peut dire, par exemple,
01:20:51à l'automne, idéalement, il faudrait que ce soit
01:20:53à l'automne, mais on est en mars.
01:20:55En tout cas, il doit mettre
01:20:57les moyens pour que ça se fasse.
01:20:59Et le président de la République
01:21:01et le président du Conseil supérieur de la magistrature ?
01:21:03C'est le parquet qui audience.
01:21:05C'est le parquet.
01:21:07C'est Darmanin qui pourrait
01:21:09demander au parquet.
01:21:11Le président de la République
01:21:13et le président du Conseil supérieur de la magistrature ?
01:21:15Oui.
01:21:17Ça lui donne un rôle ? Non.
01:21:19D'accord, je vous remercie.
01:21:21Eva Jolie, on peut commenter.
01:21:23Eva Jolie est devenue Madame de Pertuis.
01:21:25J'ai pas voulu
01:21:27cibler ce matin, à juste titre d'ailleurs.
01:21:29Vous avez parfaitement raison.
01:21:31Ce sont les électeurs
01:21:33qui élisent le Parlement et qui désignent au moins directement
01:21:35le gouvernement, lesquels à leur tour
01:21:37élaborent et appliquent les lois. Les juges, eux, sont chargés
01:21:39de respecter ces dernières.
01:21:41C'est pas exactement ça, parce qu'il y a une part d'interprétation.
01:21:43On l'a redit ce matin.
01:21:45Dans un état de droit, lorsque l'on se prétend attacher
01:21:47à l'ordre public et à l'égalité de tous, le fait que les magistrats
01:21:49le fassent avec rigueur, professionnel et sans trembler,
01:21:51quand bien même les prévenus appartiennent
01:21:53à la classe politique, devraient être unanimement salués.
01:21:55Comme Eva Jolie a été saluée
01:21:57par Madame Pertuis, bien évidemment
01:21:59elle défend la position de Madame Pertuis.
01:22:01N'en déplaise à ses détracteurs,
01:22:03la justice est la meilleure garante de la démocratie.
01:22:05La justice peut se tromper.
01:22:07C'est le principe même de l'appel.
01:22:09C'est qu'on conteste la première instance.
01:22:11Nous sommes d'accord.
01:22:13Je voudrais qu'on termine avec Eric Ciotti.
01:22:15C'est possible.
01:22:17Qui est là pour terminer.
01:22:19Qui va poser ses questions cet après-midi.
01:22:21Vous avez dit que vous alliez poser
01:22:23des questions
01:22:25cet après-midi à François Bayrou.
01:22:27Absolument. Sur
01:22:29notamment ce qu'il envisage en matière
01:22:31d'exécution provisoire.
01:22:33Nous aurons un rendez-vous très clair.
01:22:35On voit bien que
01:22:37au-delà du débat
01:22:39de fond sur la séparation
01:22:41des pouvoirs, sur ce qu'est le travail
01:22:43d'un assistant parlementaire,
01:22:45est-ce que ça doit être un technocrate bruxellois
01:22:47ou est-ce qu'alors qu'il est
01:22:49finalement le fruit d'une élection,
01:22:51il peut aussi participer au débat démocratique.
01:22:53C'est un débat de fond.
01:22:55Mais admettons, la question de l'exécution
01:22:57provisoire, c'est une altération
01:22:59majeure de nos
01:23:01principes démocratiques.
01:23:03Est-ce que l'exécutif
01:23:05souhaite le corriger ou non ?
01:23:07Charlotte ?
01:23:09L'exécution provisoire, c'est un outil
01:23:11que les députés ont donné aux magistrats.
01:23:13C'est un peu énorme que des années
01:23:15après, quand les politiques
01:23:17se rendent compte que leurs actes ont des conséquences,
01:23:19on en est toujours au même point.
01:23:21Leurs actes ont des conséquences. Ils viennent se défausser
01:23:23sur quelqu'un d'autre que sur eux-mêmes. Cette loi a été
01:23:25votée, les outils ont été donnés.
01:23:27C'était à ce moment-là que le débat aurait eu lieu.
01:23:29Ceux qui ont voulu le poser
01:23:31à l'époque se sont fait accuser
01:23:33de participer de la corruption.
01:23:35On n'a pas voté sur l'exécution provisoire.
01:23:37On a voté sur la loi
01:23:39Sapin 2, que je crois
01:23:41ne pas avoir votée, mais je vais vérifier.
01:23:43Simplement,
01:23:45permettait l'inéligibilité
01:23:47automatique.
01:23:49C'était après l'affaire
01:23:51Cahuzac. Mais l'affaire Cahuzac,
01:23:53c'est de l'enrichissement personnel.
01:23:55On n'est pas du tout dans ce cas.
01:23:57Il y a cette différence. L'exécution
01:23:59provisoire, elle est normale. En matière
01:24:01criminelle, il est normal que l'on
01:24:03incarcère quelqu'un qui présente
01:24:05un risque. Qui peut le prétendre
01:24:07dans ce cas ? C'est terminé.
01:24:09Jérémie Assoult, je suis désolé.
01:24:11Cahuzac, ce n'est pas pareil.
01:24:13Cahuzac, il a reconnu les faits. Là, on les conteste.
01:24:15Pour ceux qui reconnaissent
01:24:17les faits, on pourrait dire que l'exécution
01:24:19provisoire s'impose. Mais ceux qui les contestent,
01:24:21c'est toute la différence.
01:24:23Salut Gérard Depardieu.
01:24:25Ce sera intéressant s'il acceptait
01:24:27d'être sur ce plateau.
01:24:29D'ici, il n'a pas pris la parole
01:24:31par respect
01:24:33vis-à-vis du tribunal.
01:24:35Avant de se présenter, il n'apprendra
01:24:37pas jusqu'au 13 mai, date du délibéré.
01:24:39Mais bien évidemment, après,
01:24:41il prendra la parole.
01:24:43C'est terminé. Georges Fenech nous écoute.
01:24:45Il me dit que depuis la réforme, Nicolas Sarkozy,
01:24:47le président de la République, n'est plus
01:24:49président du CSM.
01:24:51Oui, il a raison.
01:24:53Vous avez dit le contraire il y a deux minutes.
01:24:55Florian Bachelier me dit
01:24:57le monde est devenu
01:24:59le Who's Who des losers.
01:25:01Et je trouve que la formule est intéressante.
01:25:03Et nous allons terminer
01:25:05en vous disant
01:25:07Jean-Marc Lelouch
01:25:09était à la réalisation.
01:25:11Dominique Raymond
01:25:13était à la vision.
01:25:15Et qui était au son ?
01:25:17Nicole.
01:25:19Paul était au son.
01:25:21Pourquoi ne pas proposer la suppression
01:25:23de la loi Sapin ?
01:25:25C'est ça que vous proposiez ?
01:25:27Sur l'aspect exécution provisoire.
01:25:29L'exécution provisoire, elle n'est pas
01:25:31dans la loi Sapin.
01:25:33C'est ça que vous proposez ?
01:25:35Elle ne doit pas s'appliquer
01:25:37en matière d'inéligibilité
01:25:39parce qu'elle porte atteinte,
01:25:41comme l'a dit le Conseil constitutionnel,
01:25:43au droit d'élection.
01:25:45Merci.
01:25:47On est très en retard, les amis.
01:25:49C'était un plaisir.
01:25:51Un avocat plus un homme politique à gérer
01:25:53sur le plateau de télévision.
01:25:55Et des journalistes.
01:25:57Oui, mais ils sont
01:25:59disciplinés, les journalistes.
01:26:01Ce n'est pas la même chose.
01:26:03Merci.
01:26:05C'était intéressant
01:26:07de vous écouter.
01:26:09Je suis le premier spectateur de l'émission
01:26:11et c'est vrai que c'était très intéressant
01:26:13de vous écouter les uns les autres.
01:26:15Jean-Marc Morandini, dans une seconde.

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