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00:00On a entendu Olivier Beaufrère, secrétaire général du syndicat national, des personnels de direction de l'éducation nationale, il est également proviseur
00:07après cette nouvelle agression hyper violente d'une enseignante, c'était à Fontenay-aux-Roses, dans les Hauts-de-Seine, mardi, on l'a appris aujourd'hui.
00:14Alors bon, il n'est plus là, donc on va pas critiquer, il n'est pas question d'ailleurs de critiquer son discours, mais c'est vrai que c'était
00:21très apaisé, très...
00:23pas de vague si j'ose dire.
00:25Jules Torres, le problème c'est que ces proviseurs, ils sont souvent très seuls, finalement.
00:30Oui, c'est-à-dire qu'on n'est pas du tout raccord à l'état de sidération qui
00:36est celui de ce qui se passe dans les Hauts-de-Seine, de ce qui se passe
00:41dans cette commune qui n'est pas une grande commune, qui n'est pas une grande ville, et on se dit parfois que
00:48l'insécurité,
00:50le rajeunissement de la violence, l'explosion de l'hyper-violence chez les jeunes, elle touche particulièrement
00:55les grandes villes et les métropoles, et bien non, ce n'est pas le cas.
00:59Rien aujourd'hui ne résiste à cette hyper-violence.
01:01On parle là de jeunes de 13, de 14 ans, qui s'en prennent à une professeure d'EPS, qui sont
01:08généralement les professeurs les plus appréciés, en plus,
01:12que ce soit au collège ou au lycée.
01:16On parle donc là de quelques élèves,
01:19encouragés, parfois. Il y avait 78 collégiens.
01:22Certains ont rigolé de cette scène, certains ont été choqués, évidemment, mais ça traduit
01:28quelque chose aujourd'hui qui se passe dans notre jeunesse et qui est le recul de l'autorité. Là, on ne parle pas de
01:34savoir apprendre ou savoir compter, on parle juste de respecter l'autorité d'un professeur
01:38qui vous demande d'attendre pour aller sur un terrain synthétique
01:41dans votre école. Et parce qu'elle a demandé plusieurs fois à ne pas aller sur ce terrain-là, elle s'est fait tabasser,
01:47poursuivre, ses affaires ont été jetées dans la boue.
01:49Donc oui, il y a un état de sidération et il faut que tout le personnel enseignant, tous les syndicalistes et tous les citoyens
01:55prennent
01:57conscience de ce qui se passe aujourd'hui dans nos écoles. Nos professeurs ne peuvent plus
02:00enseigner correctement, que ce soit le français, les maths ou même l'EPS.
02:04Paul Meulin ?
02:05Oui, je crois qu'on est vraiment dans une situation d'alerte.
02:07Alors après, que notre interlocuteur fasse preuve de placidité, voire de tranquillité face au sujet, ça après, chacun appréciera, mais il est vrai que...
02:14Il est certainement dans son rôle, il appelle ses choses.
02:17Et ça sert à rien non plus, effectivement, de s'énerver. Mais il est vrai que la situation, elle est tout de même extrêmement
02:23alarmante. Elle est alarmante à deux titres, d'ailleurs. Elle est alarmante à l'intérieur
02:27de l'enceinte des lycées, des collèges, où il y a de plus en plus de violence, où on a de plus en plus
02:32ces images ou ces récits de professeurs qui sont agressés, alors qu'ils tentent de faire court, ce qui est déjà
02:38une vraie question. C'est-à-dire qu'on parle toute la journée de la baisse du niveau dans les établissements scolaires,
02:43et voilà que, pour donner sa leçon, le professeur doit en plus faire de la discipline.
02:47Ce qui est une nouvelle mise à l'épreuve, alors même qu'on réfléchit déjà au sujet de la baisse du niveau.
02:52Et puis, il y a un deuxième problème, qui est le problème à l'extérieur, aux abords du lycée. Et ça, pour le coup, notre interlocuteur le disait à raison.
02:58C'est-à-dire qu'on en est à réfléchir au portique de sécurité, à la fouille des sacs,
03:04au fait qu'il y ait des policiers aux abords, qu'il y ait des caméras. Effectivement, ça fait des années, mais ça sent pire.
03:08Et, si vous voulez, normalement, dans un pays, dans une démocratie tranquille et, pour le coup, apaisée,
03:13je pense, par exemple, au pays scandinave aujourd'hui, où il y a quelques années,
03:18globalement, aux abords des établissements scolaires, il n'y a pas de problème, il n'y a pas besoin de mettre un policier,
03:23un vigile, ou que sais-je. Vous vous rendez compte qu'on en est à questionner le fait que, bien sûr,
03:27que des professeurs puissent avoir des bombes lacrymogènes et prendre des cours d'arts martiaux.
03:32C'est un mal, malheureusement, dans plusieurs pays européens.
03:37La plupart des pays européens sont touchés par une insécurité
03:40qui est de plus en plus grandissante. En revanche, je pense que,
03:43quand on regarde les classements PISA et les chiffres de la délinquance en France, on voit bien qu'on est
03:47très bas dans les classements PISA et très haut dans les chiffres de l'insécurité.
03:51Paul Melun, vous avez vu
03:53le débat sur la justice des mineurs, qui a refait surface cette semaine avec le Sénat qui a durci, qui a repris
04:00à son crédit
04:02les mesures de Grégoire Lattal, ça va dans le bon sens ? Bien sûr, mais on n'est plus à l'époque du très bon film
04:07Les 400 coups, où les gamins faisaient les pitres et des bêtises sans gravité.
04:12Là, nous sommes à des jeunes gens qui, à 15 ans, 14 ans, 16 ans, 17 ans, peuvent se munir d'un couteau et planter leur prof.
04:19C'est ça la vérité. Le jeune homme qui a agressé le rabbin à Orléans, il avait 16 ans.
04:24Alors, il faut le juger comme un adulte, voilà. Donc, il faut savoir, à un moment donné, lever cette fameuse excuse de minorité.
04:29Quand cela se justifie, pour pouvoir inquiéter ces jeunes, il faut réfléchir aux maisons de correction, fermées ou semi-fermées.
04:36On sait qu'il n'y a pas de place.
04:37Non, mais ça, on peut créer des maisons de correction dédiées.
04:40Mais, en tout cas, il faut des moyens, il faut de la sévérité républicaine, de l'autorité,
04:45et il faut une réflexion sur la façon dont on peut aussi prévenir ces comportements.
04:48Parce que, quand on intervient au moment de la peine, il est déjà presque trop tard.
04:52C'est-à-dire que la personne a commis, le délinquant, le voyou, a commis son acte délictueux.
04:56Il faut réfléchir avant à l'éducation, à la culture.
05:00Il faut réfléchir, et ça, c'est l'éléphant dans le couloir, au lien entre immigration et délinquance.
05:03Puisque ça, c'est quelque chose qui a été jadis tabou, et que désormais, grâce à Bruno Retailleau, est beaucoup moins tabou.
05:09C'est un sujet, il faut aussi l'explorer.
05:11Mais, si on ne met pas en place, si vous voulez, un grand chantier global autour de ce sujet-là,
05:16on est condamné à commenter, semaine après semaine, jour après jour, mois après mois,
05:20les mêmes faits terribles de violences un peu partout dans le pays.
05:23Et là, Jules avait raison, pas seulement à Paris, pas seulement dans les grandes villes,
05:29mais aussi en province, dans des petites villes aussi.
05:31Rapidement, pour répondre à votre question, puisque Paul Malin, évidemment, n'y a pas répondu...
05:37Répondez à la question, M. Torel !
05:39On l'avait prévenu !
05:41Il faut se féliciter que le Sénat n'ait pas reconduit le texte porté par Gabriel Attal sur les délinquances des mineurs, mais durcit.
05:49On sait qu'il y a eu des débats acharnés, en commission, notamment avec la droite sénatoriale,
05:54qui, d'un coup, s'est mise à refuser, par exemple, d'inscrire, de décliner l'excuse de minorité,
06:01de refuser la comparution immédiate pour les mineurs.
06:04On peut se réjouir, aujourd'hui, que sous la férule de la droite sénatoriale,
06:09l'autre droite sénatoriale qui n'est pas représentée par Francis Spiner,
06:12qu'il y ait ces jajous, qui ne sont pas une révolution en soi, sur cette question de la délinquance des mineurs,
06:17mais qui, en tout cas, peut nous amener à des mesures plus fortes.