Auditionné ce 25 mars 2025 par la commission d’enquête sur l’utilisation des aides publiques, le PDG de Total Energies, Patrick Pouyanné, a estimé que l’État devait poser une condition à un sauvetage de groupes en difficulté.
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NewsTranscription
00:00Bon, il y a la sixième catégorie, c'est les aides à l'entreprise en difficulté.
00:03Bon, naturellement, ce n'est pas mon cas, donc je ne vais pas la remplir.
00:07Mais là-dessus, j'en profite pour m'inscrire en faux,
00:10parce qu'une des personnes qui est passée avant moi a fait un témoignage
00:13en disant que toutes les entreprises du CAC 40 avaient perçu des dispositifs Covid.
00:17Il y en a une qui n'a rien reçu, c'est TotalEnergie,
00:20parce que j'y ai renoncé, et pour une raison simple de cohérence,
00:24c'est qu'à ce moment-là, lorsque ces aides sont apparues,
00:27est apparu le débat sur la réduction des dividendes.
00:30Il m'apparaissait assez évident que si je recevais de l'argent de l'État,
00:35parce que j'avais des difficultés,
00:37il était difficile que je maintienne les dividendes en l'État,
00:40alors que je recevais de l'argent des impôts des Français.
00:43Donc, comme le Conseil d'administration ne voulait pas réduire les dividendes,
00:48j'ai décidé que nous ne prenions pas les aides de Covid.
00:51Donc TotalEnergie est peut-être la seule,
00:53mais en tout cas, il y a une entreprise du CAC 40,
00:54vous pourrez le dire au témoin qui est passé avant moi,
00:57qui n'a pas reçu d'aide Covid.
00:59Non, rien du tout.
01:00Il y en a eu un tout petit peu au début de Chilson.
01:02J'ai fait rendre l'argent, et à l'époque,
01:04la ministre du Travail, Mme Borne, m'a veillé à ce que je rende tout,
01:06puisque je m'y étais engagé publiquement, et j'ai tout fait.
01:09Voilà. Non, non, on l'a fait,
01:11et parce que je considérais, encore une fois,
01:13que c'était cohérent.
01:14Nous maintenions notre dividende,
01:16parce que ça veut dire qu'autrement,
01:18je prenais de l'argent de l'État français pour,
01:20quelque part, pour aller...
01:22Donc, voilà, c'est une question d'éthique.
01:24Le capitalisme va fonctionner dans toutes ses dimensions.
01:26Juste une petite précision, M. le Président.
01:27Si vous aviez maintenu et gardé ces aides de l'État,
01:31votre volonté, c'était de baisser, supprimer ou de baisser à hauteur des aides que vous auriez prises ?
01:38Il y a eu un débat au sein de l'AFEP,
01:41puisque la plupart de mes collègues l'ont pris.
01:43Je crois qu'ils se sont engagés à réduire de 30 à 40 % leurs dividendes.
01:48Je pense qu'ils l'ont fait, d'ailleurs.
01:49Je crois que c'était 30 %.
01:50On peut se poser la question, où est la borne ?
01:53Une entreprise qui va...
01:54On reçoit des aides de l'État, des paiements des Français.
01:57On peut se demander, si on ne va pas bien, pourquoi on doit verser les dividendes ?
02:00Enfin, c'est la question.
02:01Mais je dirais qu'il y a eu une réduction des dividendes qui me paraissait...
02:04D'ailleurs, il n'y a eu aucun doute au sein du conseil d'administration de l'AFEP,
02:08des collègues autour de la table,
02:09qu'il fallait réduire les dividendes,
02:11non pas par solidarité, mais simplement par cohérence.
02:14Moi, pour notre part, comme le conseil d'administration ne voulait pas les baisser,
02:18il ne fallait pas prendre les aides.
02:19Sinon, je me retrouvais en incohérence avec ce que je crois profondément.
02:25Et je pense que le commentaire que je ferais là-dessus...
02:27Bon, il se trouve qu'on ne fait pas de licenciement non plus.
02:29Depuis que je suis PDG, je me suis engagé, je ne licencie pas chez Total Énergie.
02:31Il n'y a pas de licenciement. On a restructuré les sites.
02:34Il n'y a jamais eu de licenciement de notre part.
02:37Et lorsqu'on a fait un PSE pour restructurer la plateforme de Grand Puy,
02:42il n'y a eu aucune aide de personne.
02:44On n'a rien demandé.
02:45On investit 500 millions d'euros pour reconstruire.
02:47On préservera les 250 emplois auxquels on s'est engagés.
02:51Il n'y a pas eu d'aide.
02:52Et donc, je dirais, parce que l'entreprise ne va pas réparer en bonne santé.
02:57C'est quand même assez compliqué d'avoir une entreprise,
02:59y compris si vous avez des salariés.
03:01Je leur ai expliqué qu'une entreprise qui gagne, disons,
03:04entre 15 et 20 milliards par an, va licencier en France, etc.
03:07Donc, il faut qu'on soit... C'est une question de cohérence.
03:08Je crois même que vous participez à soutenir les sous-traitants de Grand Puy
03:12qui, pendant un certain nombre d'années, perdent de l'activité.
03:14Exactement, il y a eu un fonds.
03:15Vous avez besoin de les retrouver au bout, soit pour de la formation,
03:19soit...
03:20Il y a un fonds de 5 millions d'euros qui a été dédié.
03:21On avait fait un repérage très précis.
03:24Et pour ceux qui étaient trop dépendants de nous,
03:26qui avaient du mal à redistribuer leur affaire, on les a aidés.
03:30On les a aidés très concrètement pendant le temps de la
03:34transformation de la plateforme.
03:36Moi, je dirais d'ailleurs là-dessus, sur les aides,
03:40un commentaire plus général, les aides à entreprises en difficulté.
03:42Moi, je pense que l'État est légitime lorsqu'une entreprise va pas bien
03:45à intervenir temporairement, comme il a pu le faire un jour
03:48chez PSA, un jour chez Air France.
03:51Après, la question pour moi, c'est que l'État devrait
03:53conditionner ses aides.
03:55S'il y a retour à bonne fortune, il faut les rendre.
03:59Je pense qu'il y a un principe qui doit être simple.
04:00Que l'État intervienne de façon temporaire pour aider des
04:03entreprises en difficulté, et des grandes entreprises peuvent
04:05se retrouver en difficulté parce que les marchés s'effondrent,
04:08parce qu'il y a des...
04:09Et je trouve que ce qui a été fait, d'ailleurs, sur Peugeot,
04:11a été assez remarquable.
04:12Ils sont intervenus.
04:13Mais je pense qu'à partir du moment où il y a un investissement
04:15de l'État, il est normal que l'entreprise,
04:17lorsqu'elle revient à bonne fortune,
04:18ce qu'on peut espérer pour la plupart d'entre elles,
04:21et c'est le cas des deux entreprises que je viens de citer,
04:23je pense qu'il est normal, quelque part,
04:24qu'il y ait un retour.
04:26C'est presque que l'État fait une espèce de fonds de
04:29roulement temporaire, mais le rend.
04:31C'est une question, pour moi, si on veut,
04:33et je crois profondément au système capitaliste,
04:35au libéralisme, il faut qu'on soit cohérents jusqu'au bout.
04:38Et je pense qu'une suggestion serait que lorsqu'il se passent
04:40des phénomènes comme ça, il devrait y avoir des clauses
04:42de retour à bonne fortune.
04:43C'est un peu comme les avances remboursables,
04:44en fait, quelque part.
04:45Ça ressemble aux avances remboursables.
04:47On vous avance de l'argent pour passer les temps durs.
04:50Eh bien, si ça va bien, il y a des conditions et on peut
04:52les écrire dans un contrat.
04:54Si vous avez effectivement un retour à bonne fortune,
04:56ça peut s'étaler dans le temps, vous rendrez l'argent.
04:59Et je pense que là, l'État, pour le coup,
05:01fait un sens utile parce qu'il va préserver des emplois,
05:03il va préserver, en l'occurrence, des champions,
05:06et les clients, etc.
05:08Donc je pense que c'est la même idée d'avance remboursable.
05:11Voilà un peu un concept.
05:13Il se trouve qu'en l'occurrence, si ça devait s'appliquer à
05:15Total Energy, ce que je ne souhaite pas,
05:17je pense que, de nous-mêmes, on proposerait, à ce moment-là,
05:20un cadre de ce type-là.
05:22Un élément de benchmark international,
05:24je vais vous parler,
05:26je pense que d'autres vous en parleront,
05:28de l'exemple de l'IRA américain.
05:31Il faut juste que je trouve la page.
05:34Pourquoi je vais vous parler du fameux IRA américain qui a
05:37défrayé la chronique ?
05:39Pourquoi ça marche, l'IRA américain ?
05:41Il faut se pencher dessus parce que c'est un bon exemple,
05:43à mon avis, d'une aide aux entreprises très bien
05:46calibrée.
05:48Ce fameux IRA, c'est quand même 369 milliards sur 10 ans,
05:51ce n'est pas des petites sommes à l'échelle de l'Amérique.
05:54C'est en fait un mélange, c'est des subventions à la
05:58production, c'est des allègements fiscaux,
06:00c'est surtout lié, il faut l'avoir en tête,
06:02à des obligations d'acheter américain.
06:05Il y a aide de l'IRA, mais en face de ça,
06:08si je veux avoir mes aides sur mes fermes solaires aux Etats-Unis,
06:12je dois acheter des panneaux américains.
06:14Les Américains ont construit une industrie des panneaux solaires
06:17depuis sous Biden, réellement.
06:20Et il y a une deuxième chose qui la caractérise,
06:24c'est que la fiscalité, en fait, ça passe par de la fiscalité.
06:27Ce ne sont pas des subventions, ce sont des crédits d'impôts,
06:30ou ce sont des crédits d'impôts déductibles ou des crédits d'impôts.
06:34C'est beaucoup plus simple à mettre en oeuvre.
06:36Et je voulais contribuer en cela à votre commission.
06:40En France, immédiatement, aide publique veut dire
06:43subvention, veut dire papier, guichet, compliqué.
06:47Le système américain, qui consiste simplement à
06:48vous faire l'investissement, vous générez le crédit d'impôts,
06:53et puis vous avez l'IRS qui vous surveille,
06:55vous allez devoir rendre des comptes,
06:56vous rentrez, est diablement plus efficace à mettre en oeuvre.
07:00Lorsque je parlais d'un projet d'électrolyseur,
07:04pour obtenir 90 millions d'euros sur un investissement de 330,
07:09c'est deux ans de papier.
07:11On n'a toujours pas lancé le projet parce qu'on attend encore
07:13les derniers documents.
07:15Aux Etats-Unis, le même électrolyseur,
07:17avec l'IRA, je pouvais le décider,
07:19je savais quel était mon taux de crédit d'impôts que j'aurais,
07:24et donc je n'étais pas dans l'attente de documents.
07:27C'est profondément l'idée que c'est mieux qu'un guichet unique.
07:31En fait, c'est vous-même votre pot de guichet,
07:32vous savez quelles sont les règles du jeu.
07:34Il faut que les règles soient stables,
07:35et vous les avez devant vous.
07:36Si vous signez les contrats avant telle date, vous savez.
07:39Et l'aide s'exerce, et le contrôle, il y a un contrôle.
07:42Parce que le fisc américain, je peux vous dire que ce n'est pas,
07:44quand il vous tombe dessus, il regarde vraiment ce qui se passe.
07:48Ça, c'est les crédits d'impôts.
07:49Ça a d'ailleurs généré...
07:51Non, le fisc français aussi, vous savez,
07:53TotalEnergie, il y a à peu près en permanence 50 agents du fisc
07:56dans nos bureaux, donc vous pourrez nous faire confiance,
07:59parce qu'en général...
08:01Non, pas tous, une petite part.
08:05Donc voilà, fiscalité, enfin, des crédits d'impôts,
08:07c'est simple, c'est efficace, ça évite et ça fonctionne bien.
08:12C'est lié à une obligation d'acheter américain.
08:13Il y avait une autre idée, d'ailleurs, dans l'Irak,
08:15qui est peu commentée en France.
08:16Le taux de crédit dépend de la zone où vous investissez.
08:19Si j'investis dans des zones déshéritées ou des banlieues
08:22difficiles, mon taux de fiscalité,
08:24mon taux de crédit d'impôt augmente.
08:26Je peux vous dire que ça fonctionne.
08:27Nous avons investi dans des zones déshéritées,
08:30dans New Jersey ou ailleurs, parce que le crédit d'impôt
08:33était supérieur, et pas qu'un peu, de 5 à 10 points
08:36par rapport à une zone plus classique.
08:39Donc il y a aussi dans l'Irak des jobs et une incitation à
08:42l'industrialisation d'un centre de territoire.
08:46Voilà ce que je peux vous dire sur...
08:48Donc je pense que c'est un mécanisme qui mérite,
08:53qui est simple, qui est efficace,
08:55qui naturellement induit une forme de distorsion de
08:58concurrence par rapport à nos systèmes européens,
09:00mais qui mérite d'être regardé.
09:03Qu'est-ce que je voulais...
09:04Alors voilà l'exemple de Benchmark.
09:06Donc je pense qu'à travers ça, en conclusion,
09:08puisque vous m'avez suggéré quelles sont les idées que je
09:10peux développer, j'avais mis quelques points.
09:13J'ai mis simplicité des crédits d'impôt.
09:15Pardonnez-moi, M. le Président,
09:16je vous laisse encore deux bonnes minutes,
09:19parce que comme je crois que vous avez un impératif à 16h15,
09:22et si je veux laisser la parole à notre apporteur ainsi qu'à
09:24nos collègues, il faut qu'on se garde trois quarts d'heure.
09:27Merci.
09:28Juste un mot pour l'IRA.
09:29Je voulais vous dire également qu'en fait,
09:30ils ont même fait en sorte que ces crédits d'impôt peuvent se
09:32vendre entre entreprises.
09:33On se les échange, donc on peut les activer extrêmement
09:35rapidement.
09:37Ils ne se vendent pas.
09:38En gros, j'ai un crédit d'impôt grâce à l'IRA parce que j'ai
09:40investi dans mon électrolyseur.
09:42Je trouve une entreprise en face de moi qui paye de l'impôt sur
09:45les sociétés.
09:46Elle va bénéficier du crédit d'impôt,
09:48moi pas bien évidemment, je peux le lui transférer,
09:50mais elle me paye le crédit d'impôt immédiatement.
09:53Donc, il y a une espèce de marché du crédit d'impôt.
09:54Tout ça, c'est ça les grands succès de l'IRA américain.
09:58Les idées que je voulais vous donner,
09:59on n'est pas d'avance sur celles-là, c'est...
10:01Monsieur le Président, vous allez empêcher Bercy de dormir.
10:06Non, non, je voulais juste prendre un exemple.
10:10J'ai parlé des bornes de recharge.
10:11Il faut savoir que pour avoir, en France,
10:13je vous ai parlé de 80 millions d'euros en cinq ans,
10:16donc 15 millions d'euros par an, je dois aller à quatre guichets,
10:19quatre guichets.
10:20Je dois aller au plan de relance.
10:22Je dois aller pour l'appel de projet ADEME.
10:24Je dois aller au programme ADVENIR et je dois aller à l'Europe.
10:27Quatre guichets pour le même objet,
10:29pour recevoir 15 millions pour construire ce genre de bornes de recharge.
10:32Je pense qu'on pourrait, de temps en temps, simplifier en n'ayant qu'un,
10:35mais ça paraît évident en l'occurrence.
10:37Si c'est des crédits d'impôt, c'est zéro.
10:39La deuxième idée, vous avez voté, je le dis parce que c'est récent,
10:43un crédit d'impôt qui est intéressant sur les carburants aériens durables,
10:47dans le PLF 2025, où vous avez prévu d'attribuer 50 %
10:51de la différence, un crédit d'impôt correspondant à 50 %
10:54de la différence entre le prix du kérosène et le prix du carburant
10:56aérien durable populaire.
10:58Si je puis me permettre, et j'ai le grand respect pour vos
11:00instituts du Parlement, vous avez juste obligé de dire,
11:04dans cet article, qu'il serait bien que les carburants aériens
11:06durables soient produits en France ou en Europe.
11:09On vous l'a dit, nous vous l'avons suggéré,
11:11ça n'a pas été fait. Pourquoi ?
11:12Parce qu'aujourd'hui, ils viennent de Chine,
11:14ils viennent des Etats-Unis.
11:15Donc ce crédit d'impôt, et ça, c'est la deuxième notion
11:17que je voudrais défendre auprès de vous,
11:19c'est l'aide liée à une localisation.
11:23Nous investissons dans des bioraffineries en Europe,
11:26à Grand Puy, et en fait, on va se retrouver en concurrence
11:30avec d'autres carburants aériens durables.
11:32Donc il y a un amendement, mais je pense que peut-être que
11:34le PLF reviendra un jour.
11:35Je ne suis même pas sûr qu'on a le droit,
11:37M. le Président, de justifier que ce crédit d'impôt ne peut être
11:40que sur du carburant produit en France.
11:42Non, vous êtes obligé d'écrire l'Union européenne.
11:45Je vais en vérifier.
11:47Oui, mais déjà, si déjà l'Union européenne nous défendait,
11:49ce n'est ni la Chine ni les Etats-Unis.
11:52Je veux dire, c'est par rapport au débat géopolitique actuel.
11:55Non, vous ne pouvez pas écrire la France,
11:56mais vous pouvez écrire l'Union européenne.
11:58Voilà, et je pense qu'avec ça, j'en ai déjà dit pas mal,
12:02donc je vais répondre aux questions de M. le rapporteur de B2B2.
12:05Je vous remercie, M. le Président, pour ces propos assez complets,
12:10mais je pense que notre rapporteur ira encore chercher
12:12davantage de précisions.
12:13Je voulais noter toutefois, et on s'est fait la réflexion
12:19avec le rapporteur, la volonté d'être le plus complet
12:24possible et le plus précis possible.
12:25Vraiment, on vous en remercie.
12:28Moi, je partage avec vous un certain nombre de points,
12:30notamment, alors ça n'a pas grand-chose à voir avec les aides publiques,
12:32mais c'est la durée des dossiers.
12:35Je crois que c'est sur votre site du Grand Puy où,
12:37pour avoir les autorisations administratives d'entreprendre
12:39quoi que ce soit, il a fallu 4 ans, alors qu'on est sur la
12:42décarbonation d'une usine qui avait un impact assez important.
12:45Oui, parce qu'on a dû empiler la commission du débat public,
12:47l'enquête publique et je ne sais pas quel autre truc,
12:49et du coup, les salariés ont attendu deux ans de trop.
12:50Exactement.
12:51À part, dans ce temps-là, on ne pouvait pas construire.
12:52Voilà.
12:53Donc, merci en attendant pour cette précision et cette transparence,
12:56et je cède immédiatement la parole à notre rapporteur qui,
12:59je pense, a un certain nombre de points sur lesquels il veut
13:01revenir ou qu'il veut aborder.
13:03Merci.
13:04Merci, M. le Président.
13:05M. le Président Pouyanné, bonjour.
13:07Merci de vos propos introductifs.
13:10Je vous avoue que, lorsqu'on a décidé de cette commission
13:13d'enquête, vous êtes quasiment le premier nom que j'ai mis sur ma liste.
13:19Pour quelles raisons ?
13:21D'abord, parce que vous êtes un des plus grands PDG français,
13:25l'une des plus grandes entreprises françaises,
13:29et je savais, et on les connaît,
13:32les désaccords que nous allions avoir.
13:34Je n'aurai pas le temps, mais aussi,
13:36ça va surprendre des points de d'accord.
13:40Et c'est ça qui m'intéresse aujourd'hui,
13:42même si, je redis, on est sur une commission d'enquête
13:45sur les aides publiques aux grandes entreprises.
13:48Ce n'est pas Total qui est visé, mais si on avait le temps,
13:53on pourrait revenir.
13:53Vous l'avez soulevé à un moment donné.
13:55Il y a eu une commission d'enquête récente sur le trésorerie.
13:57Vous n'allez pas la faire tous les 15 jours.
13:59Je n'ai pas dit la question.
14:01Je dis que la question autour de l'impôt, tout ça se pose.
14:04Vous l'avez, vous-même, soulevé.
14:07Mais la question n'est pas là.
14:09Moi, je vous remercie d'abord du souci de transparence,
14:12mais j'ai deux questions très précises et très courtes.
14:16Quel est le montant global ?
14:17Parce que quand on nous dit enveloppe par enveloppe,
14:19on a du mal, du coup, à voir le montant global.
14:22J'imagine que vous l'avez.
14:24Et du coup, j'avais une question, mais je ne la repose pas,
14:28parce que vous avez dit dispositif par dispositif.
14:32Et est-ce que vous seriez d'accord sur la transparence
14:36entreprise par entreprise pour l'ensemble des dispositifs
14:40dont il est question, ou d'autres, d'ailleurs,
14:42que vous ne touchez pas vous, mais que d'autres peuvent,
14:44évidemment, toucher ?
14:45Réponse courte, et comme ça...
14:46D'accord.
14:47Mes équipes ont calculé un chiffre de subvention strictement.
14:50Ce n'était pas très gros, c'est 26 millions d'euros.
14:52Crédit d'impôt recherche, 53 millions d'euros.
14:54Puis après, je vous ai ajouté d'autres catégories
14:55qu'elles ne considèrent pas comme des aides.
14:57Voilà.
14:58Mais il m'est sûr que je n'ai pas fait les sommes.
15:00Bon.
15:02Des aides indirectes.
15:03Les aides à la transition, par exemple,
15:05comme vous les avez comptées.
15:06Oui, mais je pourrais vous donner dans un document la somme.
15:08Et est-ce que vous seriez d'accord sur la transparence ?
15:10Ça, c'est par année, parce qu'en fait,
15:11il faut chaque année les compter.
15:12Oui.
15:13La transparence, c'est un sujet.
15:14Moi, je n'ai pas envie que vous nous imposiez
15:16un nouveau reporting CSRD.
15:20Parce que, je vais vous dire, les entreprises pétrolières,
15:22vous prenez le document annuel, vous avez à la fin...
15:25Non, non, non.
15:27Ah, d'accord.
15:28Alors, écoutez...
15:29Ce n'est pas vous.
15:30Ça serait un document, merci, je ne sais pas,
15:33pour les 500, 1 000...
15:34Ah, mais moi, je n'ai pas de problème.
15:35Attendez que là...
15:36D'ailleurs, je pense que...
15:37Attendez que...
15:38Alors, sous réserve des questions liées à la concurrence
15:42et qu'on ne donne pas l'intitulé précis
15:44du programme de recherche qui est aidé.
15:46Mais honnêtement, que Bercy,
15:48que les agents de l'État qui versent les aides,
15:50vous donnent un rapport pour vous dire
15:52projet Massilia, tant, projet ACC, tant.
15:55Je mets à part la R&D, parce que d'abord,
15:58c'est plus difficile, c'est 50 000 euros,
15:59c'est 60 000 euros, et pouvoir l'agrégat.
16:02Là, il y a les sujets de concurrence.
16:03Moi, je n'ai pas d'objection.
16:04Si c'est les opérateurs de l'État et que vous le demandez à l'ADEME,
16:07vous avez, nous, l'ADEME en face de nous,
16:09on a Bercy, je n'ai pas de raison de ne pas l'avoir.
16:12Si vous me demandez de faire le travail, c'est compliqué,
16:13parce que pour répondre à vos questions,
16:15je peux vous dire que j'ai dû mobiliser du monde,
16:17et je ne suis pas certain.
16:20Mais sur le fond, moi, je n'ai pas de raison de m'occuper...
16:22Et sous réserve du KVA de ne pas donner des détails,
16:25qui est nos concurrents,
16:26enfin, encore une fois, en l'occurrence,
16:29les aides à ACC, c'est public, les aides à Macillia, c'est public.
16:33Donc, c'est plutôt la R&D qu'il faut veiller,
16:37mais sur le fond, je n'ai pas d'objection,
16:39je ne vois pas de difficultés.
16:41Ma deuxième question ne vous concerne pas directement,
16:44on reviendra sur TotalEnergie,
16:47mais ce qui me semble intéressant, dans ce que vous avez développé,
16:51c'est peut-être le dernier théâtre de votre propos,
16:55sur la question des avances remboursables.
17:00Ça, c'est ça qui m'intéresse,
17:01parce que, de fait, pour l'instant, ce discours,
17:03on ne l'a pas entendu.
17:04On a fait cette commission d'enquête dans un contexte social particulier,
17:10que vous connaissez.
17:12300 plans de licenciement, ou ce qu'on appelle plans sociaux,
17:16300 000 emplois menacés et supprimés.
17:19La question se pose,
17:20est-ce qu'une entreprise qui touche des aides publiques,
17:24je ne parle pas de TotalEnergie, en général,
17:27et je ne parle pas de l'artisan du coin,
17:29donc une grande entreprise telle que la vôtre,
17:33touche des aides publiques substantielles,
17:36verse des dividendes,
17:37et vous avez évoqué un cas extrêmement précis pendant la crise Covid,
17:41et licencie,
17:43est-ce que vous comprenez que ça met en colère,
17:47que ça soulève des questions auprès d'abord des salariés,
17:51évidemment, des élus, de la population,
17:54et est-ce qu'une entreprise qui va mal,
17:58et donc qui est obligée, si je vous entends,
18:01de restructurer,
18:03est-ce qu'il est logique qu'elle touche des aides publiques
18:06et continue à verser des dividendes à ses actionnaires ?
18:09Je parle, le payant, de la même année.
18:12Cette notion de qu'on dit, d'abord, un dividende, c'est quoi ?
18:16Ce n'est jamais que le loyer que l'on verse à des personnes qui donnent un capital.
18:20Ce n'est jamais, vous possédez de l'immobilier,
18:22vous recevez un loyer chaque mois,
18:25et vous êtes content de recevoir le loyer de votre locataire.
18:27Finalement, c'est ça, le dividende,
18:29c'est le loyer du capital qui est donné par nos actionnaires à
18:34l'entreprise pour le faire fructifier.
18:36Donc, il faut faire attention à patouiller parce qu'on est bien
18:39content de l'avoir, ce capital, et de le faire fructifier,
18:42parce que si je n'avais pas ce capital,
18:44la situation pourrait être plus grave.
18:46Donc, il faut quand même...
18:47Après, dans une entreprise, encore une fois,
18:52je n'ai pas eu à vivre cette situation-là,
18:55mais la question est posée de savoir si vous avez, par exemple,
18:59un site de Grand Puy, pourquoi on le restructure ?
19:00Parce qu'ils perdent de l'argent.
19:02Alors, est-ce que je dois m'arrêter de verser le dividende parce que je
19:07restructure le site de Grand Puy, même s'il n'y a pas de licenciement ?
19:11La réponse est non, parce que vous avez un site qui a des
19:14difficultés auxquelles on a besoin d'agir,
19:17parce que sinon, on creuse nos pertes et ça viendra de plus en plus mal.
19:21Mais ce n'est pas pour autant que le reste de l'entreprise n'est pas
19:24globalement en bonne santé.
19:25Et lorsque vous parlez de grands groupes,
19:27là où vous devez, à mon avis, réfléchir dans vos propositions,
19:31c'est qu'attention, les grands groupes en question,
19:33ils n'ont pas que la France.
19:35Et si la France se met à conditionner des aides à l'absence
19:40de restructuration sur ces sites,
19:43les grands groupes en question et les grands groupes français ont su
19:46le faire, ils iront voir ailleurs ce qu'ils ont fait.
19:49Pourquoi le taux d'industrialisation en France est bas ?
19:53Pourquoi on parle de 10 % d'industrie ?
19:55Mais parce que dans les années 80-90,
19:58les grands groupes français, pour d'autres raisons,
20:01notamment le coût du travail qui était plus élevé,
20:04ont profité de la globalisation pour aller implanter des sites
20:08manufacturiers dans divers pays.
20:10Donc je pense qu'il faut faire attention à ne pas envoyer des
20:13signaux qui seraient contraires à ce que vous voulez,
20:16qui est quand même maintenir l'emploi en France.
20:19Moi, je pense qu'il faut plutôt lier l'aide liée à un site.
20:24Il peut y avoir, encore une fois, si le site revient à bonne fortune,
20:27des conditions liées au maintien de l'emploi.
20:30Vous recevez de l'aide sur ce site pour maintenir des emplois,
20:34vous avez un contrat qui va dire pendant cinq ans on va
20:36démontrer moins qu'eux.
20:37Ça, je le comprends.
20:39Maintenant, dire à l'entreprise, parce que vous allez sur ce site-là
20:43restructuré, vous n'avez pas le droit de verser l'évident,
20:45mais je ne vois pas comment.
20:48Ça serait contre-productif.