• il y a 14 heures
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Retailleau tente d’imposer une nouvelle lecture de l’antisémitisme en France : selon lui, l’extrême droite en serait quasiment absente, tandis que l’islamisme et l’extrême gauche en seraient devenus les principaux vecteurs. Pourtant, les données de la CNCDH disent le contraire : l’antisémitisme reste d’abord un phénomène d’extrême droite. Mais ce récit arrange le RN, qui poursuit sa stratégie de normalisation, tout en multipliant les signes de dédiabolisation. Pendant ce temps, LFI est attaquée de toutes parts pour son soutien aux Palestiniens, transformé en soupçon d’antisémitisme. La manœuvre est claire : réhabiliter l’extrême droite en construisant un ennemi politique à abattre.

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Transcription
00:00Bonjour à toutes et à tous, ravie de vous retrouver sur Le Média pour Le Récap, votre rendez-vous quotidien d'actualité.
00:06Du lundi au jeudi, on revient sur un sujet sans filtre et sans langue de bois.
00:11Le Récap, c'est l'une de nos quatre nouvelles quotidiennes que j'ai le plaisir de vous présenter.
00:15N'oubliez pas de vous abonner à nos deux chaînes YouTube, Le Média TV et Le Média 24-7 pour être sûr de ne rien rater.
00:22Le Récap épisode 12, c'est parti !
00:25Bruno Retailleau a-t-il prévu de prendre sa carte ORN ou est-il simplement entré en campagne pour 2027 ?
00:35En tout cas, quel que soit son plan, la vérité n'en fait pas partie.
00:38Hier, le ministre de l'Intérieur a déclenché un tollé en s'exprimant devant le Sénat.
00:42C'est le sénateur LR Olivier Paco qui lui a fait la passe.
00:46Il réclame une sanction contre LFI suite au scandale de l'affiche mettant en scène Cyril Hanouna.
00:51Cette affiche n'émanant pas d'un loup solitaire ou d'un déséquilibré, mais d'un parti organisé,
00:58braconnant aux confins du champ républicain et multipliant les provocations.
01:04Vous venez d'ailleurs d'en être la victime par une autre affiche.
01:07Monsieur le ministre, allez-vous saisir la justice devant ces faits inadmissibles et sous le coup de la loi ?
01:14Bruno Retailleau ne manque pas de récupérer la balle au vol et se lâche.
01:17Quelle aubaine ! On lui offre deux minutes pour vomir sur LFI. Il ne va pas se gêner.
01:21J'ai vu cette affiche, comme beaucoup d'autres. Elle représentait deux animateurs, monsieur Cyril Hanouna et Pascal Praud.
01:31Cette affiche avait clairement des relents antisémites. Elle a été très vite retirée, certes.
01:39Mais qui s'est excusé ? J'ai entendu quelques voix.
01:43Mais qui, dans ce parti que vous avez pointé, qui est représenté à l'national, qui s'est excusé ?
01:50Aujourd'hui, l'antisémitisme a muté. Il revient en force. Hier, aujourd'hui encore sans doute.
01:57Il était le fait de l'extrême droite. Aujourd'hui, c'est résiduel.
02:00Désormais, il présente un double visage, le visage de l'islamisme politique et le visage aussi d'une extrême gauche
02:12très sectaire qui utilise l'antisionisme pour attiser la haine raciste, la haine antisémite,
02:22en instrumentalisant d'ailleurs souvent la cause palestinienne et à des fins électorales.
02:29Je vous avais prévenu, c'est un festival. Il va même jusqu'au révisionnisme sans trembler des genoux.
02:34On reprend ces déclarations point par point. Aujourd'hui, l'antisémitisme a muté. Il revient en force.
02:39Hier, aujourd'hui encore sans doute, c'était le fait de l'extrême droite.
02:44Il n'a pas le temps, Rotaïo. Il commence très fort avec sa petite analyse aux doigts mouillés,
02:48probablement basée sur un sondage bidon publié sur le site du RN.
02:52Selon lui, l'antisémitisme à l'extrême droite est donc résiduel.
02:56On rappelle que le Front National, partie originelle de la maire Le Pen, avant l'habile changement de nom en 2018,
03:01a été fondé par des collabos, des négationnistes et des révisionnistes de l'histoire.
03:06Les statuts du parti ont été déposés par Jean-Marie Le Pen, tortionnaire en Algérie,
03:10et Pierre Bousquet, ancien membre de la Waffen-SS, l'élite des nazis.
03:14Et il n'est pas le seul à avoir porté cet uniforme au sein des membres fondateurs du Front National.
03:18C'est ça le fondement du RN.
03:20Et toutes les fables que les artisans de cette dédiabolisation essaient de chanter depuis des années ne sont que tissées de mensonges.
03:25Marine Le Pen, qui sort de tous les rappels à sa propre histoire en répondant qu'elle aurait soi-disant listé 42 résistants à la fondation du parti,
03:32ne dupe personne, sauf ceux qui veulent bien y croire.
03:35La réécriture de l'histoire est un point commun entre Retailleau et le RN.
03:38Ils savent tous les deux qu'elle est une arme puissante pour manipuler l'opinion.
03:42En 2023, Jordan Vardela s'y est essayé en déclarant sur BFM
03:46« Je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite ».
03:49Osé.
03:50Un peu trop gros à ce moment-là, les médias ont exhumé les vieux dossiers du Borgne,
03:54qu'on s'échigne pourtant à cacher au parti, tant ils sont gênants.
03:57Les chambres à gaz détaillent de l'histoire, les condamnations judiciaires, l'entourage éminemment problématique,
04:03et j'en passe, les preuves accablantes ne manquent pas et font les choux gras de la presse à ce moment-là.
04:08Tellement que Vardela finit par reconnaître, du bout des lèvres, une maladresse.
04:12Mais pourtant, deux ans plus tard, à l'heure du dernier souffle de Jean-Marie Le Pen,
04:16la chanson est tout autre.
04:18On rend hommage aux tribuns, comme si de rien n'était.
04:20Macron, Bayrou et une grande partie de la classe politique y vont de leurs petits messages.
04:24Retailleau, encore lui, décidément, se fâche même tout rouge
04:28quand une partie de la population, encore consciente de ce que représente Le Pen,
04:32fête spontanément sa mort.
04:34Pour l'URN, le pari est gagné.
04:36Ils ont même réussi à dédiaboliser le vieux pourri.
04:38Leur éternel fardeau, multicondamné pour violence, antisémitisme et racisme.
04:42La fenêtre d'Overton se déplace à la vitesse de la lumière ces dernières années.
04:46Mais les chiffres, comme les faits, sont tenaces.
04:48Encore faut-il trouver des gens pour les marteler.
04:50Et comme on ne peut visiblement pas compter sur les membres de ce gouvernement, pour être honnête,
04:54je vais m'y coller.
04:55L'antisémitisme ne serait donc plus un fléau de l'extrême droite, selon le ministre de l'Intérieur,
05:00s'il aurait désormais muté et présenterait un double visage.
05:03Le visage de l'islamisme politique et le visage aussi d'une extrême gauche très sectaire
05:08qui utilise l'antisionisme pour attiser la haine raciste, la haine antisémite,
05:13en instrumentalisant d'ailleurs souvent la cause palestinienne à des fins électoralistes.
05:17Ce sont les mots de Bruno Retailleau.
05:19Alors ça tombe bien, la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme, la CNCDH,
05:24s'est penchée sur la question.
05:25La CNCDH, c'est un truc sérieux.
05:27C'est une autorité administrative indépendante avec une composition pluraliste
05:31et accréditée auprès des Nations Unies.
05:33Et alors chaque année, depuis 1990, date où elle a été désignée comme rapporteur national indépendant
05:39sur la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie,
05:43la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme
05:46remet au gouvernement un rapport qui dresse un état des lieux du racisme en France.
05:50Vraiment dommage que le ministre de l'Intérieur n'y jette pas un oeil, parce que c'est super intéressant.
05:54Le rapport de 2023, publié en juin dernier, révèle que tous les actes racistes explosent.
06:00Notamment les actes antisémites.
06:02Et que la tolérance envers les minorités recule en France.
06:05Et il met en avant l'inaction du gouvernement sur ces questions,
06:08soulignant un désengagement de sa part.
06:10Preuve en est, pour la première fois en 34 ans,
06:12le gouvernement a snobé la remise officielle du rapport,
06:15qui se fait traditionnellement en mât propre,
06:17pour permettre un échange avec l'institution sur les moyens de lutter plus efficacement contre le racisme.
06:22Ce passionnant rapport dresse un portrait robot de l'antisémitisme en France.
06:26Et il est très clair.
06:27Il confirme bien l'existence de l'antisémitisme à la gauche de la gauche,
06:31et notamment chez les proches des insoumis et des écologistes,
06:34mais sans comparaison avec celui observé à l'extrême droite et chez les proches du Rassemblement National.
06:40Le positionnement politique des antisémites ainsi défini
06:44reste bien plus marqué à droite qu'à gauche,
06:47et continue à battre des records à droite,
06:50et plus particulièrement à l'extrême droite,
06:52propre, net et sans bavure.
06:54L'antisémitisme de l'extrême droite n'est pas et ne sera jamais résiduel.
06:59Bruno Retailleau a menti.
07:01Si le conflit israélo-palestinien a une influence importante
07:04dans la remontée de l'antisémitisme depuis le 7 octobre,
07:07le rapport met en avant que les musulmans comptent pour 13% des antisémites,
07:12ceux de l'extrême gauche pour 10%,
07:14et conclut que les plus gros bataillons de l'antisémitisme
07:18se composent de non-musulmans,
07:20de personnes sans ascendance extra-européenne,
07:23et situés à droite sur l'échiquier politique.
07:26Aucun double visage, comme le dit Retailleau.
07:28Il se contente de répéter sa rhétorique habituelle,
07:31centrée sur ses deux obsessions, les musulmans et l'extrême gauche.
07:35Il y en a une qui se frotte les mains, c'est l'extrême droite.
07:38Elle continue sa petite entreprise de normalisation,
07:42et même un adversaire politique,
07:44rappelons que Retailleau est encore encarté chez LR,
07:46lui donne l'absolution.
07:48Un accomplissement pour le parti de Le Pen,
07:50qui redouble de stratégies depuis des années
07:52pour convaincre l'opinion qu'il représente.
07:54Reprenons les mots du député RN, Julien Audoul,
07:57le seul mouvement qui défend nos compatriotes juifs.
08:00C'est un travail de longue haleine de se débarrasser d'une image,
08:03surtout quand, régulièrement, il faut purger les candidats néo-nazis,
08:07sanctionner les propos antisémites de députés,
08:09justifier d'autres propos intolérables sur des groupes de discussions obscures,
08:13passer sous silence des condamnations de cadres, et j'en passe.
08:17Pour autant, cette stratégie électoraliste est mise en place de longue date.
08:21Dès 2013, Louis Alliot, aujourd'hui vice-président du RN, le théorisait.
08:26C'est l'antisémitisme qui empêche les gens de voter pour nous.
08:30À partir du moment où vous faites sauter ce verrou idéologique,
08:33vous libérez tout le reste.
08:35Ils ont d'ailleurs réussi à rallier à leur cause
08:37de grandes voix juives très influentes.
08:39Je pense par exemple à la famille Klarsfeld,
08:42du nom du célèbre couple de chasseurs nazis,
08:44qui multiplient les déclarations en faveur du parti.
08:47Une sacrée prise.
08:48On ne peut pas reprocher au RN de ne pas faire d'efforts.
08:51Il y a peu, Bardella a dû bouder la grande messe des fachos aux Etats-Unis
08:54suite au salut nazi de Steve Bannon, un proche de Trump.
08:58Il est rentré en France pour démontrer notre opposition totale à ce type d'actes,
09:03quitte à froisser les égaux au sein de leurs alliés d'extrême droite à travers le monde.
09:07Histoire de ne pas rachever la dédiabolisation,
09:09Jordan Bardella a prévu de se rendre en Israël la semaine prochaine
09:13à l'occasion d'une conférence pour la lutte contre l'antisémitisme
09:16à l'invitation du gouvernement Netanyahou.
09:19Même Marion Maréchal Le Pen a été conviée.
09:21L'inversion des valeurs est complète.
09:23Cette invitation acceptée n'a quand même pas fait l'unanimité,
09:26notamment au sein de la conférence des rabbins européens.
09:29On écoute d'ailleurs le grand rabbin de France.
09:31J'ai eu une réunion hier avec les instances de la conférence des rabbins européens.
09:36Le rabbin Mirvis, très courageusement, avec beaucoup de dignité, a dit je n'irai pas.
09:42Le grand rabbin Pinchas Goldschmidt, président de la conférence des rabbins européens,
09:47a convenu qu'il n'irait pas non plus.
09:50Donc tout le standing committee, nous n'irons pas.
09:53Et on enverra un observateur qui nous dira un peu ce qui se passe.
10:00Mais on estime que ce n'est pas normal.
10:05Maintenant, honnêtement, je pense qu'Israël a un agenda média, politique à court terme.
10:13C'est leur choix. Moi je n'ai pas critiqué ce que fait Israël.
10:16Je peux vous dire qu'en l'occurrence, ils ont quand même affaire à un spécialiste.
10:21Puisque c'est quelqu'un qui avait refusé de dire que Jean-Marie Le Pen était antisémite.
10:28Alors que ça avait été établi par la justice française à de multiples reprises.
10:32Donc en fait, en termes d'antisémitisme, il ne connaît pas grand chose.
10:35Derrière la façade affichée par le RN, il n'y a pas le début d'un changement de ligne profond.
10:39Je vous renvoie aux analyses très pertinentes sur Twitter d'Olivier Leclerc-Ferrière,
10:44formateur sur les questions d'antisémitisme et d'antiracisme.
10:47Je reprends ces mots ici.
10:48La défense d'Israël par le RN repose sur l'hostilité aux Arabes et aux musulmans,
10:53ainsi que sur l'idéologie de la séparation.
10:56Ce soutien à l'État hébreu se fonde donc sur l'idée que les Juifs ont vocation à rejoindre Israël.
11:01D'ailleurs, Marine Le Pen porte un programme aussi islamophobe qu'antisémite.
11:05Parmi les mesures, on peut lire interdire le voile et la kippa dans l'espace public,
11:10interdire toute nourriture halale et cachère en France,
11:14interdire les menus de substitution sans porc dans les cantines scolaires.
11:18Et elle le sait très bien, puisqu'elle a précisément demandé ce petit effort,
11:23ce petit sacrifice à nos compatriotes juifs, je la cite.
11:27Avec son affiche mettant en scène Cyril Hanouna dans le cadre de l'appel à la molébilisation antiraciste
11:33et contre l'extrême droite du 22 mars, elle affie à très mal jouer.
11:37Face à la vague de réactions, elle a retiré son affiche des réseaux en quelques minutes.
11:41Plusieurs membres du parti sont montés au front pour reconnaître une défaillance, une maladresse.
11:46Pour autant, la gestion de crise est plutôt hasardeuse.
11:50La colère de Jean-Luc Mélenchon intimant un journaliste de se taire n'a pas aidé.
11:55Des excuses auraient probablement été d'un meilleur effet.
11:58Pour autant, les procès en antisémitisme perpétuels que connaissent les Insoumis depuis le 7 octobre
12:04ne sont rien d'autre qu'une instrumentalisation crasse de leur combat pour la Palestine.
12:08On le disait juste avant, le conflit israélo-palestinien a polarisé les opinions des Français.
12:13Et les politiques n'y échappent pas.
12:15Mais ne nous y trompons pas, rien dans le programme de la France insoumise n'est antisémite.
12:20Le parti de Mélenchon ne porte aucun projet raciste ou xénophobe,
12:24contrairement à ce que veulent faire croire ses adversaires.
12:27On assiste là à de l'opportunisme en politique.
12:30On prend une position, ici la défense de la cause palestinienne
12:33et la dénonciation du génocide en cours par Israël,
12:36et on la tord jusqu'à ce qu'elle devienne complètement intolérable.
12:40L'extrême droite a longtemps été diabolisée pour ses idées, pour ses propos,
12:44pour ses candidats, tout ce qui la rendait infréquentable.
12:47Au fil du temps, au terme du stratégie payante de dédiabolisation,
12:51elle s'est rachetée une image et une fréquentabilité.
12:54Ce que vit la France insoumise est la mécanique inverse.
12:57Ses adversaires, en coalition de l'extrême droite jusqu'à la Macronie,
13:01mais aussi parfois ses alliés idéologiques de gauche,
13:04concentrent leurs efforts pour diaboliser la France insoumise,
13:08quitte à tordre la réalité et s'arranger avec les faits.
13:11L'extrême droite, blanchie de ses crimes passés,
13:14se présente désormais en chevalier blanc contre l'antisémitisme.
13:17Pendant ce temps, la France insoumise devient la cible d'une chasse aux sorcières.
13:21La politique est un jeu cynique, et certains savent mieux que d'autres en tirer profit.
13:27On poursuit avec le reste de l'actualité.
13:29Ce jeudi 20 mars, c'était aussi une journée des luttes,
13:32notamment pour les travailleurs et les travailleuses du secteur de la culture
13:36qui ont appelé à faire grève et à manifester partout en France
13:39suite aux récentes coupes budgétaires qui ont violemment touché le secteur.
13:42On regarde ce court reportage tourné à Nantes par notre journaliste Théo Perron.
13:46Ici, au lieu unique, c'est un espace culturel, c'est une scène nationale en plein cœur de Nantes.
13:51C'est un lieu qui, depuis 17 mars, est occupé par des professionnels de la culture en lutte,
13:55des professionnels qui ont regretté ne pas avoir de lieu pour se retrouver,
14:00pour réfléchir face aux coupes budgétaires massives décidées par la région en décembre dernier,
14:05mais aussi plus généralement par l'État ou les départements
14:08qui ont un impact majeur sur le travail de ces professionnels-là.
14:12On est vraiment là dans un moment de tendance à dire que la culture est en danger,
14:17nos métiers sont en danger. Non, ils ne sont pas en danger,
14:19ils sont en train de se faire sabrer très clairement.
14:22C'est comme un plan social, mais qui ne se voit pas parce qu'il n'y a pas d'usine qui ferme.
14:28Et là, les licenciements tombent, c'est très concret.
14:34Et avant, il y avait quand même énormément les personnels intermittents et intermittents,
14:42qui étaient la variable d'ajustement, c'est-à-dire qu'on réduit les spectacles,
14:46on réduit les embauches, etc. Là, on a des postes dans plein de structures
14:50de permanente et de permanente qui sont menacés.
14:53Alors, nous occupons actuellement le lieu unique parce que notre modèle culturel est en danger,
14:59que nos métiers artistiques et culturels sont en danger,
15:03et que l'accès à la culture pour toutes et tous est en danger.
15:08Notre modèle culturel est pourtant le premier secteur économique en France,
15:11devant le secteur automobile, c'est vous dire la gravité de la situation.
15:15Je travaille particulièrement en tant que danseur dans des secteurs de danse,
15:19je travaille particulièrement en tant que danseur dans des spectacles participatifs
15:23où on fait danser le public.
15:25Ce sont des spectacles qui sont souvent proposés par des communautés de communes,
15:29dans les ruralités, pour des fêtes, pour les 14 juillet, les 15 août, etc.
15:35Et ce sont très souvent des spectacles qui sont offerts au public,
15:39c'est-à-dire que le public ne paye pas d'entrée pour ces spectacles.
15:43Sans ces subventions, nous ne pouvons pas être payés,
15:46nous ne ferons pas de spectacles si nous ne sommes pas payés.
15:49Et du coup, je suis bien sûr privé d'emploi à ce moment-là,
15:52mais les publics sont aussi privés de spectacles, d'accès à la culture.
15:55Ne serait-ce que même avant les coupes budgétaires,
15:57il y a des compagnies qui ont reçu des courriers,
15:59avant le vote, les budgets,
16:01elles ont reçu des courriers en disant qu'en 2025,
16:03elles n'auraient plus le budget qui leur était alloué,
16:06où elles avaient normalement reçu une réponse positive,
16:08et en fait, une semaine, deux semaines avant ce vote-là,
16:12une lettre type, même pas bonjour, au revoir, vous y merci,
16:15c'était, voilà, vous n'aurez plus d'argent en 2025.
16:21Pour ces professionnels, c'est de ne pas se résigner face à la situation,
16:24de ne pas devoir s'adapter aux coupes budgétaires,
16:26c'est de pouvoir être force de proposition.
16:28Une des grandes propositions qui est envisagée ici,
16:30c'est la sécurité sociale de la culture.
16:32De la même manière que la sécurité sociale permet à chacun d'accéder aux soins,
16:36là, ici, ce serait de pouvoir financer la culture de la même manière.
16:40De la même manière qu'on a réussi à mettre en sécurité le soin public
16:43pour que chacun puisse bénéficier de manière équitable de soins,
16:48on peut tout à fait mettre en sécurité la culture,
16:51on peut aussi mettre en sécurité l'éducation,
16:53on peut aussi mettre en sécurité sociale l'alimentation.
16:56En réalité, en vrai, ce système est parfaitement viable.
17:01Sans culture, mais on ne pourrait pas vivre.
17:04Enfin, je veux dire, c'est impressionnant.
17:06On voit, ne serait-ce que l'exemple d'il n'y a pas si longtemps,
17:09pendant le confinement, les abonnements aux plateformes de musique,
17:13les abonnements aux plateformes de cinéma,
17:15elles ont explosé à ce moment-là parce que les gens avaient besoin de ça,
17:18ils avaient besoin de se sortir la tête de ce « on est en guerre ».
17:23Tout ça, c'était hyper anxiogène.
17:25Et la culture, alors, comme je disais, la culture, c'est très large
17:30et elle ne veut pas dire la même chose pour tout le monde,
17:32mais la culture, on se rend compte que c'est quelque chose qui est très important.
17:36Pour moi, quand tu essaies d'avorter la pensée critique,
17:42l'imaginaire et la connaissance dans quelqu'un,
17:48tu le réduis à un outil.
17:52Autre rendez-vous du jour, l'appel à manifester pour l'accès aux soins
17:55pour toutes et tous et pour la reconquête de la sécurité sociale.
17:59Nos journalistes Lisa Lappe et Andrine Manivit se sont rendues
18:02dans le cortège parisien qui défilait en direction de Matignon.
18:05Retrouvez leurs images dans notre journal des luttes demain à 13h.
18:09Sur un sujet pas si éloigné, Sophie Binet a annoncé
18:12que la CGT quitte le conclave sur la réforme des retraites
18:15après une consultation interne.
18:17On regarde ce sujet préparé par Aude Cazorla.
18:20Le conclave sur les retraites ira-t-il jusqu'au bout ?
18:23C'est la question qui se pose après le départ de la CGT
18:26qui a annoncé hier soir son retrait des concertations
18:29qui devaient réunir les partenaires sociaux jusqu'en mai.
18:31La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet,
18:34était hier soir l'invité du 20h pour revenir sur cette décision.
18:37Le Premier ministre s'était engagé à ce que ces discussions
18:40soient sans totem ni tabou et il nous a dit ce week-end
18:43qu'il y avait un tabou les 62 ans.
18:46Or les 62 ans, c'est la question centrale.
18:48En disant cela, non seulement le Premier ministre trahit sa parole,
18:52mais il trahit des millions de salariés qui se sont mobilisés
18:55pour l'abrogation de la réforme des retraites pendant six mois.
18:58Ce que je veux dire solennellement au Premier ministre ce soir,
19:00c'est que la question des retraites, ça ne peut pas être
19:03un petit sujet politicien parmi d'autres.
19:05C'est une question très concrète pour nous, pour nos vies.
19:08Le syndicat rejoint donc force ouvrière
19:10qui avait claqué la porte dès le 27 février,
19:13dénonçant une mascarade.
19:14Côté organisation syndicale, l'UDEP a également quitté le conclave
19:18voyant dans ces négociations un jeu de dupe.
19:21Même si des négociations tombent d'accord
19:23sur un certain nombre d'aménagements de la réforme de 2023,
19:26rien ne permet d'assurer que les nouvelles dispositions
19:29soient validées par le Parlement.
19:32Dans le Nord, deux personnes sont décédées en moins de 24 heures
19:35en tentant de traverser la Manche.
19:37Une nouvelle tragique et grave dont aucune chaîne d'info ne parle.
19:40Un migrant est décédé cette nuit au large de Gravelines
19:43lors d'une tentative de traversée de la Manche.
19:45L'embarcation surchargée transportait 40 personnes à son bord
19:49et a été secourue par le centre régional opérationnel
19:52de surveillance et de sauvetage.
19:53Mais l'homme inconscient n'a pu être réanimé.
19:55Il s'agit du deuxième décès en 24 heures.
19:58Hier, le corps d'un homme de 25 ans avait été repêché au large d'Equy en plage.
20:02Il faisait partie d'un groupe de migrants
20:04dont l'embarcation pneumatique précaire s'était retrouvée en difficulté.
20:07Un adolescent de 16 ans a également été secouru
20:10et hospitalisé en état d'hypothermie.
20:12Ce sont les 7e et 8e décès depuis le début de l'année
20:15dans ce type de traversée de la Manche.
20:17Et ce, alors que le Royaume-Uni et la France
20:19maintiennent plus que jamais leur collaboration
20:21en matière de lutte contre l'immigration clandestine.
20:24Une intensification de la surveillance policière
20:26incite les exilés à prendre toujours plus de risques
20:29pour rejoindre le Royaume-Uni,
20:31comme le dénoncent les associations d'aide aux migrants.
20:33En 2024, 78 sont morts en tentant de rejoindre l'Angleterre
20:36à bord d'embarcations de fortune.
20:38Un record depuis 2018.
20:42On termine par l'actualité internationale.
20:44À Gaza, on dénombre désormais plus de 970 victimes
20:47depuis la reprise des bombardements israéliens.
20:50Les opérations militaires s'intensifient dans la bande de Gaza.
20:53Alors que les frappes pleuvent sur la Palestine depuis trois jours,
20:56l'armée israélienne a interdit ce matin
20:58toute circulation sur la route de Salah al-Din
21:00après avoir annoncé la veille
21:02le lancement d'opérations militaires
21:04ciblées dans ce territoire palestinien.
21:06Cette nuit, les attaques israéliennes
21:08ont tué au moins 58 Palestiniens
21:10selon trois hôpitaux de l'enclave.
21:12Le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens,
21:15Philippe Lazzarini, déplore un
21:17« déchaînement sans fin des épreuves inhumaines »
21:19pour la population de Gaza
21:21après la reprise des opérations militaires.
21:23Cette violente reprise de la guerre
21:25ne rencontre pas le soutien de la population israélienne.
21:27A Jérusalem, hier,
21:29ils étaient des milliers à manifester
21:31contre Benyamin Netanyahou,
21:33l'accusant de dérive antidémocratique
21:35et de poursuivre la guerre contre la Hamas
21:37sans considération pour les 58 otages
21:39encore détenus à Gaza.
21:41Merci d'avoir regardé cette nouvelle édition du Récap.
21:43N'hésitez pas à nous laisser vos impressions
21:45en commentaire si vous nous regardez sur YouTube
21:47ou via email si vous nous regardez à la télé.
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22:03pour ne rien rater
22:05de nos nouveaux programmes.
22:07Très bonne soirée sur Le Média.

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