• il y a 14 heures
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Dans la nuit de lundi à mardi, l’armée israélienne a massivement bombardé la bande de Gaza, rompant unilatéralement le cessez-le-feu.

Selon les derniers décomptes, on dénombre environ 1000 morts en 48h, selon Medecins du monde. La majorité des victimes sont des civils, dont des enfants.

Donald Trump, qui rêve d'une bande de Gaza transformée en "riviera du Moyen-Orient", avait promis que “l’enfer allait se déchaîner” dans la région si le Hamas ne libérait pas tous les otages.

On en parle avec Paul Elek, chroniqueur régulier au Média, et Max-Erwann Gastineau, essayiste.
C'est l'heure d'Au cœur de l'Actu, présenté par Marion Lopez.

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Transcription
00:00Bonsoir à toutes et à tous, vous regardez au cœur de l'actu, l'émission d'actualité du soir sur Le Média.
00:05Nous sommes en direct diffusée sur le canal 165 de la Freebox, sur Molotov et sur lemediatv.fr
00:12du lundi au jeudi à 19h.
00:15Ce soir, je suis avec Paul Hellec, chroniqueur régulier au Média, et Max Erwan-Gastineau, essayiste.
00:22On va parler de la situation à Gaza. Dans la nuit de lundi à mardi,
00:27l'armée
00:28israélienne a massivement bombardé la bande de Gaza, rompant unilatéralement le cessez-le-feu.
00:35Selon les derniers décomptes, on dénombre environ 1000 morts en 48 heures, selon Médecins du Monde notamment.
00:41La majorité des victimes sont des civils, dont beaucoup d'enfants. Je vous laisse regarder ce court sujet d'Aude Cazorla.
00:53Une tragédie innommable. Cette nuit encore, l'armée israélienne a bombardé la bande de Gaza.
00:58Une nouvelle nuit de frappes qui porte le nombre de victimes à plus de 970 morts, dont de nombreuses femmes et enfants.
01:05Il s'agit d'une nouvelle violation du cessez-le-feu du 19 janvier, décidée avec l'aval des Américains.
01:12Emmanuel Macron s'est exprimé ce midi sur BFM TV pour appeler à la cessation des frappes.
01:17La reprise des frappes israéliennes hier, malgré les efforts des médiateurs,
01:23constitue un retour en arrière dramatique.
01:26Dramatique pour les Palestiniens de Gaza, à nouveau plongés dans la terreur des bombardements.
01:31Dramatique pour les otages et leurs familles,
01:33qui vivent dans le cauchemar de l'attente et de l'incertitude d'une libération que nous souhaitons plus que tout.
01:38Il faut que les hostilités cessent immédiatement,
01:41et que les négociations reprennent de bonne foi sous les auspices américains à qui nous devions ce premier cessez-le-feu.
01:47Hier en France, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes pour dénoncer ce qui se passe en Palestine.
01:52Des milliers de personnes étaient rassemblées, place de la République, hier à Paris, contre le génocide en cours.
01:59Après aussi cet après-midi, après ces intenses bombardements du début de semaine,
02:03Israël a lancé en complément des opérations terrestres ciblées.
02:07Entre Benyamin Netanyahou qui déclare que ce n'est que le début,
02:12et son ministre de la Défense qui, sur Y24 News, menace Gaza d'une destruction totale,
02:19est-ce que, selon vous, cette rupture de cessez-le-feu était prévisible ?
02:24Oui, parfaitement prévisible, d'autant qu'encore une fois, j'ai déjà eu l'occasion de le dire,
02:28il reposait sur deux choses ce cessez-le-feu.
02:32D'abord, la volonté par l'administration nouvellement élue de Donald Trump de dire qu'ils obtenaient quelque chose.
02:38Je rappelle que quand il y a eu cette annonce, c'était au moment où il était encore président élu,
02:42mais pas en fonction, mais qu'ils ont fait un communiqué joint avec l'administration Biden,
02:46et que ça permettait de dire, vous voyez, j'arrive, en ayant déjà commencé à résoudre le problème,
02:51mais qu'en vérité, à l'intérieur de l'espace politique israélien, il n'y avait pas de consensus.
02:54D'ailleurs, le fait que le cessez-le-feu soit rentré en vigueur a fait sortir une partie des partenaires d'extrême droite
02:59de la coalisation gouvernementale, réduisant la majorité qui était déjà de 68 voix sur 120 à 62,
03:07donc de façon très faible, et l'extrême droite israélienne a toujours refusé le principe d'un cessez-le-feu,
03:14dans lequel il y aurait démilitarisation de la bande de Gaza, et l'absence d'un combat continu,
03:20puisque Benjamin Netanyahou lui-même avait dit, notre objectif, c'est d'éradiquer militairement le Hamas,
03:25c'est-à-dire de détruire et de bombarder Gaza, peu importe les cons qui iront, tant qu'il y a des combattants.
03:29Or, de fait, tous les organismes militaires vous diront, ça n'a aucun sens de penser que c'est un but de guerre réalisable et possible,
03:35tout simplement parce que dans le cadre de conflits asymétriques, vous avez une impossibilité de cette confrontation,
03:40ce n'est pas une confrontation entre deux armées, ce sont des méthodes de guérillade, de tactique très particulière,
03:44on a vu les images sur les tunnels, etc., et que la question est politique.
03:48Et la question politique, à savoir quel est l'avenir de Gaza, elle était, dans le cadre du cessez-le-feu, reculée à la négociation ultérieure.
03:54Donc on savait que c'était une question pour les Israéliens, en tout cas pour le pouvoir israélien, de gagner du temps,
04:00pour ensuite revenir à l'offensive, et qu'est-ce qu'ils le disent eux-mêmes ?
04:04Pour obtenir des meilleures conditions de négociation, on leur met la pression, ce qu'ils appellent la pression, c'est commettre un crime de guerre.
04:09Donc ceci était complètement prévisible, il fallait regarder les déclarations des ministres du gouvernement, y compris les déclarations de Netanyahou,
04:17et il était prévisible d'autant plus qu'en vérité, il n'y a aucune forme de sanction ou d'action publique internationale
04:25qui aurait pu mettre la pression pour que l'État colonial israélien fasse ou agisse autrement que comme il l'a toujours fait,
04:32c'est-à-dire continuer à massacrer et à mettre en exil le peuple palestinien sans aucune forme de punition pour son action coupable.
04:39Oui, non, je n'ai pas de désaccord de fond. Premièrement, il y a l'opinion publique israélienne, donc l'opinion publique israélienne,
04:49deux éléments à la travail, un sentiment d'insécurité constant puisque l'Israël se situe de fait dans une région relativement hostile,
04:59même s'il y avait un processus de normalisation qui s'est interrompu avec les massacres du 7 octobre,
05:02et puis il y a eu ces massacres du 7 octobre qui ont réveillé dans la conscience juive le souvenir de l'extermination,
05:08qui fait que tout de suite, évidemment, il y a eu une volonté de réagir, voire de sur-réagir, puisque Netanyahou et son gouvernement,
05:17qui va en effet jusqu'à l'extrême droite, étaient presque tout heureux de pouvoir capitaliser sur ce sentiment d'insécurité légitime
05:27pour poursuivre une logique jusque-boutiste qui, à mon sens, c'est là où je vous rejoins, ne peut pas mener au but affiché par Israël,
05:36la sécurité d'Israël, puisque de fait, vous allez alimenter une sorte de conflit éternel et on pourra sans doute, malheureusement,
05:43reprendre ce débat dans quelques années, puisque nous aurions pu également l'avoir il y a quelques années.
05:48Maintenant, simplement, ce que je voudrais souligner, c'est qu'Emmanuel Macron témoigne une fois de plus de son impuissance,
05:55mais là, il faudrait évoquer plus largement la place, le poids de la France et de l'Europe aujourd'hui dans le monde.
06:01On voit que même sur le dossier ukrainien, au fond, l'Europe ne fait que subir les événements depuis février 2022 et depuis le retour de Donald Trump.
06:11Et Macron, fin de devancer les événements, en fait, il ne fait que les commenter.
06:17– Vous vous accorderez qu'il y a quand même eu des sanctions légitimes également contre la Russie ?
06:20– Il y a eu des sanctions contre la Russie, mais c'est tout ce que nous pouvons faire et témoignant...
06:24– Oui, mais il n'y en a eu aucune contre l'État israélien.
06:26– Un peu plus de notre impuissance, il n'y a pas eu de sanctions contre l'Israël,
06:28parce qu'il y a aussi cette compréhension du sentiment d'insécurité qui anime les Israéliens.
06:33Je pense que c'est pour ça que la situation est un petit peu complexe.
06:35– Je pense plutôt à une solidarité coloniale, mais...
06:37– Et je pense que, pour le coup, l'Europe, de nouveau, a communiqué et a condamné les actions menées par l'armée israélienne.
06:45Le problème, c'est que justement, l'Europe commente.
06:47Elle ne peut que condamner, sanctionner, punir, sermonner, elle ne peut pas faire grand-chose d'autre.
06:50Donc ça renvoie à son infirmité géopolitique.
06:53Et puis l'autre élément, je trouve qu'on aborde assez peu,
06:55c'est que que font les pays arabes, musulmans, alentours ?
07:01Il n'y a jamais eu de coalition pour défendre la Palestine,
07:07ne serait-ce que pour recueillir des réfugiés palestiniens.
07:09Là, la solidarité des pays arabes, qui aiment bien aussi instrumentaliser la cause palestinienne,
07:15n'est jamais allée jusqu'à offrir l'asile.
07:18Je ne dis pas que c'est la solution, parce que la solution est en effet d'offrir un État aux Palestiniens,
07:22qu'ils restent chez eux, mais le fait qu'en période de conflit,
07:27un État ouvre ses portes pour accueillir des réfugiés, cela a toujours existé.
07:30Et cela ne se pratique jamais dans ces pays.
07:34L'Égypte, par exemple, a toujours été extrêmement hostile à l'accueil de réfugiés palestiniens.
07:41C'est une dimension aussi.
07:43C'est important de condamner une certaine impuissance, une certaine impunité d'un côté.
07:48Mais c'est important aussi de rappeler le double jeu que joue tout un ensemble de pays,
07:51qui étaient par ailleurs entrés dans une logique de normalisation dans leur relation avec Israël.
07:56En tout cas, c'est absolument vrai pour la dictature actuelle en Égypte, qui la refugiait.
08:01Qui s'est réjouie d'ailleurs des propositions de Donald Trump de raser Gaza.
08:04Oui, mais même l'Iran, l'armée saoudite, c'est moins vrai pour d'autres pays comme la Jordanie par ailleurs.
08:08Mais la question, encore une fois, c'est qu'il n'y a quand même même pas eu de sanctions.
08:14C'est-à-dire que l'article 2 de l'accord de coopération entre Israël et l'Union européenne dit
08:18qu'il est soumis au respect des droits de l'homme dans le pays.
08:23Là, il y a un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale contre deux dirigeants israéliens.
08:28Il y a des rapports qui s'accumulent de la part de l'ensemble des institutions internationales,
08:32y compris la Cour de justice internationale, qui expliquent qu'on est face à des crimes de guerre
08:36qui peuvent pour certains être requalifiés en crimes contre l'humanité.
08:39Je parle de l'action du gouvernement israélien, mais également de l'action du Hamas le 7 octobre,
08:44qui pourraient être qualifiés en crimes contre l'humanité.
08:46Et il n'y a absolument rien.
08:47Il n'y a absolument rien qui est fait par l'Union européenne parce qu'il y a une relation de complicité.
08:50On considère qu'il est de bon droit que Israël, comme ils disent, se défende.
08:54Encore une fois, ils ont en vérité le droit de sortir du système d'occupation qu'ils organisent,
08:59du système d'apartheid, de se retirer des territoires occupés,
09:02comme toutes les résolutions de l'ONU l'auront demandé, etc.
09:05Respecter l'ensemble des obligations qui leur incombent en tant que puissance occupante
09:08sous le motif des conventions de Genève.
09:10Mais ça, pas de problème.
09:12Le retour au retour des réfugiés, etc.
09:13Et en fait, Israël explique qu'ils doivent se défendre d'une situation
09:18qu'ils provoquent en violant en permanence le droit par le massacre
09:22et la proposition politique qu'ils font aux palestiniens, qui est simple,
09:24qui est soit on va vous tuer, soit vous partez en exil.
09:27Choisissez.
09:27Non mais ça, le problème.
09:30Cette guerre est quand même aussi la conséquence des massacres du 7 octobre.
09:33Et donc, le fait qu'Israël ait été agressé est intégré aussi à la réflexion
09:38que mène le corps diplomatique français
09:42avant de se positionner quand même sur cette question.
09:44C'est pour ça que je pense que les choses sont un peu plus complexes.
09:45Moi, ce qui m'a dérangé dans la première réaction des autorités françaises,
09:49ça a été, au fond, d'essayer de mener une forme de...
09:52de réussir à construire une forme de coalition civilisationnelle.
09:55C'est-à-dire, ce seraient les Lumières, le camp du bien contre le camp de la barbarie.
10:00Cette vision un petit peu manichéenne et néoconservatrice
10:02qu'Emmanuel Macron a voulu incarner avant tout de suite de se raviser
10:04pour revenir à une position beaucoup plus traditionnelle,
10:07mettant en avant la nécessité d'avoir deux États.
10:09Ce qui montre que le, en même temps, anime Emmanuel Macron
10:14ou que l'incohérence soit son grand fil rouge, ce n'est pas étonnant.
10:17Mais sur ce type de questions, il n'est pas seul.
10:22Et donc, ça montre, je trouve, l'absence de doctrine,
10:27de fondamentaux géopolitiques au sein de l'appareil d'État français.
10:30Et je trouve ça tout à fait inquiétant parce qu'à l'époque dans laquelle nous vivons,
10:35dans un monde multipolaire, dans lequel les pays du Sud prennent leur envol,
10:40tenir le vieux discours des néoconservateurs des années 90-2000
10:45est complètement dépassé et contre-productif.
10:47Et qu'on ait cru qu'à un moment donné, il fallait en revenir,
10:50en dit long, justement, sur cet état d'impréparation
10:53et sur cette incapacité à comprendre le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui.
10:57C'est sans doute parce que la France est alignée sur ce discours des néoconservateurs
11:00de façon un peu plus décalée avec d'autres pays, que ce soit l'Angleterre ou d'autres.
11:03Je veux dire par là que quand il y a eu le débat sur la guerre en Irak,
11:07la France a dit non qu'il y a cette espèce de tradition politique qu'on appelle,
11:12peut-être c'est mal nommé, mais le golomiférendisme en tout cas,
11:16des deux camps politiques en France, cette espèce de vision de voie indépendante,
11:23en tout cas partiellement non-alignée j'allais dire,
11:26et que du coup ce logiciel il a mis du temps.
11:27Mais en fait c'est Sarkozy qui a engagé ce mouvement d'alignement.
11:31Et en tout cas il faut remarquer que le soutien inconditionnel à l'État colonial israélien
11:35est un des moyens de la propulsion de ce discours des néoconservateurs.
11:40Et vous avez dit ensuite qu'il a nuancé etc.
11:43Je pense qu'il a nuancé parce qu'évidemment la diplomatie française,
11:45ses traditions ont un peu pesé dans la balance.
11:47Mais si on écoute encore les responsables et ce qu'ils font concrètement,
11:50il n'est pas si nuancé.
11:51Je dirais qu'il y a cinq jours, il y avait M. Gabriel Attal et je ne sais plus encore…
11:56– Prisca Thévenot, Caroline Yadant.
11:58– Caroline Yadant et un certain nombre de représentants.
12:00Gabriel Attal n'est pas les moindres du camp gouvernemental
12:03qui sont allés se rendre pour aller célébrer encore une fois cet État
12:07qui se permet de commettre des actions génocidaires depuis deux ans.
12:11Et ça c'est la réalité de ce que fait la France.
12:14D'un côté des communiqués de presse qui ne servent à rien
12:17parce qu'en plus elle n'a pas vraiment d'ambition politique sur le sujet.
12:20Et de l'autre côté en vérité un soutien politique
12:23à ce que l'État colonial israélien fait subir aux Palestiniens.
12:26– Alors vous en avez parlé tout à l'heure tous les deux.
12:29Vous avez évoqué le spectre de Donald Trump sur ce conflit.
12:34Donc il rêve d'une bande de Gaza transformée en riviera du Moyen-Orient.
12:38C'était son projet.
12:39Et il avait aussi promis que l'enfer allait se déchaîner dans la région
12:45si le Hamas ne libérait pas tous les otages.
12:48La situation qu'on connaît depuis ces derniers jours
12:50semble assez proche de l'idée qu'on peut se faire de l'enfer, mine de rien.
12:55– Est-ce qu'elle est le résultat de l'influence de Donald Trump selon vous ?
13:01– Non mais je pense que Donald Trump sur ce dossier
13:05utilise la même méthode qu'il emploie sur d'autres dossiers.
13:07C'est-à-dire le rapport de force, il promet d'aller très loin
13:12en vue d'obtenir quelque chose.
13:16– C'est sa méthode de business man ?
13:19– Je n'invente rien, c'est sa méthode de business man
13:22qui quand même, je trouve, en tout cas sur le dossier ukrainien,
13:26apporte quelques résultats, enfin on voit quand même là pour le coup
13:30quelques résultats, c'est peut-être un peu tôt pour parler de résultats
13:32sur le dossier ukrainien, mais en tout cas, il y a des négociations,
13:36il y a des relations diplomatiques qui ont été rétablies.
13:40Je suis partisan sur le dossier ukrainien au fait de trouver
13:45une solution diplomatique, sinon nous allons prolonger ce conflit
13:48jusqu'au dernier Ukrainien, je ne vois pas où est la morale dans ce dossier
13:52et où sont les intérêts des Européens aussi, je ne crois pas en une menace russe
13:55qui viendrait jusqu'à Paris ou même jusqu'à Varsovie,
13:59même si je comprends par ailleurs les Polonais pour des raisons historiques.
14:03Donc la méthode Trump produit des résultats, là il s'agissait
14:06de libérer un certain nombre d'otages, maintenant la limite de ce propos
14:10c'est qu'en effet, répandre l'enfer sur la borne de Gaza
14:16pour lutter contre la masse, oui, le problème c'est que vous allez faire
14:19tout un ensemble de victimes civiles et donc alimenter les futurs conflits.
14:24Quand Donald Trump a dit qu'il allait faire de la bande de Gaza
14:29une côte d'azur du Moyen-Orient, il l'a fait en présence de Benjamin Netanyahou
14:33qu'il avait reçu à la Maison Blanche, en ce sens, il s'est fait le porte-parole
14:37de l'extrême droite israélienne et de son rêve de récupérer,
14:41ce qu'ils appellent récupérer Gaza, à savoir en 2005 qu'il y avait
14:44des colonies autour de la bande de Gaza qui ont été démantelées
14:46par Ariel Sharon à l'époque, qui savaient explicitement que ce contrôle
14:52de la bande de Gaza, en gros, leur idée c'était de dire que ça leur coûtait
14:54plus que ça ne les avantageait, Ariel Sharon ayant servi comme
14:58gouverneur militaire chargé de ce qu'ils ont appelé la pacification de Gaza
15:02dans la période d'occupation de la bande de Gaza par Israël à partir de 1967.
15:06Donc c'était ça le contexte et en fait, en faisant ça, il autorise
15:10Benjamin Netanyahou à retrouver son propre politique, c'est-à-dire
15:14en réconfortant l'extrême droite qui menaçait de mettre en l'air
15:18son gouvernement, il va y avoir des votes de confiance sur le budget israélien
15:22prochainement et si ça ne passe pas, il perd le pouvoir, et de pouvoir
15:26repartir sur ce qu'il a toujours dit, à savoir une surenchère guerrière
15:31qui, par la guerre perpétuelle, empêche toute résolution politique.
15:35Parce que concrètement, même d'un point de vue israélien,
15:40vous avez les familles des otages qui ont manifesté et qui sont
15:42extrêmement inquiètes et puis vous avez en fait une situation qui va
15:46empirer et qui va, comme toute forme de conflit asymétrique qui ne peut pas
15:51se faire sous la forme d'une confrontation totale, prendre des formes
15:54qui vont porter atteinte à la sécurité d'individus.
15:57Tout simplement, vous l'avez régulièrement, des attaques de soldats,
16:04là le Hamas a par exemple expliqué que dans le cadre de la reprise
16:09des bombardements, il appelait en Cisjordanie à augmenter les confrontations
16:14contre l'occupant en visant explicitement les soldats de l'état colonial israélien.
16:18Vous avez déjà en Cisjordanie des zones d'affrontement autour de Naplouse,
16:22autour de Génine, quand je dis affrontement, c'est un grand mot,
16:27parce qu'en vérité c'est souvent des opérations militaires extrêmement violentes
16:30de la part de l'état israélien qui massacrent également des civils.
16:34Mais du coup, la confrontation étant évitée, il va y avoir des attaques,
16:38il y en a eu, on en a peu parlé, il y en a eu à Tel Aviv et ailleurs
16:42sous la forme d'attentats dans des bus ou des attaques au couteau,
16:46c'est un truc très régulier, moi quand j'ai vécu là-bas, il y en avait tout le temps.
16:49Et ces questions-là, elles vont montrer que de toute façon,
16:55le processus de l'aviance et du massacre qui est proposé aux Palestiniens
16:58a mis les Palestiniens face au mur, et la question c'est soit l'exil,
17:01c'est pour ça qu'ils le refusent, soit d'une manière ou d'une autre
17:04organiser des formes de résistance à l'occupation.
17:07Et c'est ça la question politique du sujet, on peut ne pas aimer le terme,
17:11je sais que ça fait polémique dans le débat français,
17:13mais concrètement, c'est ça ce qui se passe.
17:14Tous les spécialistes d'ARRI vous diront, il y a des groupes armés
17:18qui utilisent des méthodes terroristes, pas terroristes,
17:20vous utilisez les termes que vous voulez, mais c'est ça la conséquence.
17:22Et ça, ça ne va pas s'arrêter dans le cadre d'une surenchère guerrière
17:25qui continue de commettre des crimes sur des milliers de personnes.
17:31– Une surenchère qui n'est effectivement pas prête de s'arrêter
17:34parce qu'Israël empêche la poursuite des négociations de la deuxième phase
17:38de ce cessez-le-feu qui devait commencer le 6 février.
17:42Elle bloque aussi unilatéralement la mise en œuvre de cette phase
17:46qui devait garantir notamment la fin de la guerre,
17:50enfin définitive pour le coup.
17:52– Le déploiement de l'aide du Maïter qui a été coupée depuis le 10.
17:54– Oui, la famine, l'électricité, l'organisation de la famine.
17:57Elle comportait aussi cette deuxième phase, le retrait israélien de Gaza
18:01et la libération de tous les otages.
18:03– Est-ce que, pour vous messieurs, ce cessez-le-feu était un leurre seulement
18:07de Netanyahou pour empêcher finalement cette fin de guerre durable ?
18:13– Je pense qu'il est aussi un petit peu pris à son propre jeu,
18:16c'est-à-dire qu'il voit bien la limite de sa stratégie très offensive,
18:22c'est un euphémisme, et en même temps la ligne Netanyahou consiste justement
18:30à aller toujours plus loin dans une logique d'affrontement
18:33avec l'espoir de libérer définitivement Israël de l'ennemi.
18:37Donc moi j'y vois plutôt une forme d'ambiguïté qui est la conséquence
18:42de l'impasse dans laquelle se situe Israël qui doit en même temps
18:46donner des gages à son opinion, qui encore une fois existe,
18:49au-delà des dirigeants il y a aussi une opinion publique israélienne
18:51qui est fortement travaillée par des thématiques sécuritaires
18:54bien compréhensibles, et une réalité géopolitique qui fait que,
18:57pour vous en sortir, vous devez au bout d'un moment en effet
18:59passer à l'étape de la négociation, et cette étape de la négociation,
19:04aujourd'hui on n'y est pas tout à fait.
19:06Donc voilà, moi je le vois plutôt comme l'expression d'une impasse
19:12dans laquelle se situe l'Israélienne, qu'elle n'exprime pas évidemment
19:14comme telle, mais qui est bien la réalité dans laquelle elle se situe,
19:17et je pense que Netanyahou, combien même on ne partage pas sa vision du monde,
19:20est quelqu'un de structuré intellectuellement et qui sait très bien
19:23aujourd'hui toutes les limites de l'approche qu'il a adoptée.
19:26Moi je pense que, je ne sais pas s'il en connaît les limites,
19:29mais je pense qu'en attendant, puisqu'il a reçu une autorisation
19:31explicite de la part des Etats-Unis, d'un certain nombre de pays occidentaux
19:35qui l'ont soutenu à pouvoir massacrer, il va continuer de le faire.
19:38Parce que finalement, le deux poids deux mesures qu'on observe
19:41dans le cadre du règlement ou de l'attention qu'on porte
19:45à tous ces affrontements, valide le fait qu'Israël,
19:49qui a toujours défendu être une situation sui generis,
19:51c'est-à-dire exceptionnelle, et du coup requérant le fait
19:54d'être traitée de façon exceptionnelle, est confortée dans cette situation
19:58d'impunité. Donc oui, c'était un leurre.
20:01En tout cas, moi, j'avais parlé d'illusion, du cessez-le-feu,
20:03où je dirais, à la limite, on pourrait parler d'une trêve,
20:05au sens d'arrêt temporaire de l'utilisation massive
20:09de moyens militaires contre la population palestinienne.
20:12Mais encore une fois, c'est aussi parce qu'on a un regard biaisé.
20:14En Cisjordanie, il y a des opérations, il y a des affrontements réguliers
20:18et des opérations dites antiterroristes qui tuent des dizaines d'innocents,
20:22y compris avec des femmes, des enfants, etc.
20:24Et on ne parle pas de la Cisjordanie. Il y a une offensive en Cisjordanie
20:28sur la captation de terres. C'est-à-dire qu'en fait, le problème aussi,
20:31c'est-à-dire la question sécuritaire en Israël,
20:33elle ne peut pas être réglée par le déni que fait une grande partie
20:36de la population israélienne de l'action qu'a l'État d'Israël
20:39sur la vie des Palestiniens en Cisjordanie, à Gaza.
20:43Et en fait, c'est ça le problème. C'est que ces gens-là,
20:46au gouvernement de la droite et de l'extrême droite,
20:48ils ont aussi été élus à de multiples reprises depuis une décennie
20:51et qu'il y a une partie de la société israélienne, pas tout,
20:53il n'y a jamais eu des sociétés qui sont homogènes d'un point de vue politique,
20:56mais une partie majoritaire qui soutient une solution
21:00qui se fera contre la justice qui doit être rendue aux peuples palestiniens.
21:03Et tant que ce sera le cas, Israël ne vivra pas en sécurité
21:05parce qu'elle ne peut pas être la solution.
21:08Elle est le problème. Il est le problème actuel.
21:10L'État colonial israélien est le problème.
21:11On ne peut pas régler une situation, et c'est le droit international,
21:13ça le dit, d'occupation en laissant le sort des occupés
21:17être fixé par la puissance occupante. Vous serez d'accord avec moi.
21:19C'est le principe même de ce que disent les conventions de Neve à ce sujet.
21:23Très rapidement, on va devoir conclure.
21:25Sur la position américaine, les États-Unis ont décidé,
21:29je le disais juste avant, de prendre à bras-à-le-corps le dossier ukrainien.
21:33Pourquoi ? Parce que les États-Unis sont directement impliqués dans ce conflit,
21:37sont directement aussi à l'origine de ce conflit.
21:40Les Russes ont déclenché la guerre, mais les États-Unis ont été partie prenante
21:44de ce qui a préfacé l'invasion russe de l'Ukraine.
21:47Trump le reconnaît lui-même, on peut lui reconnaître cette forme de transparence.
21:52Et parce qu'il y a un risque d'escalade qui pourrait conduire en effet
21:55à une troisième guerre mondiale, c'est tout à fait envisageable par ricochet.
22:02Ce type d'escalade n'est pas prévu lorsque l'on se penche sur le conflit israélo-pesnier.
22:11Or pour Trump, la priorité étant la Chine.
22:15Il vise son objectif d'éteindre ce qui peut nuire à la réorientation de l'appareil
22:22de défense et diplomatique américain pour le concentrer sur le fait de contenir la menace chinoise.
22:29Le dossier russo-ukrainien empêche les États-Unis de se focaliser sur ce dossier.
22:34Le conflit israélo-palestinien n'offrant pas de perspective de troisième guerre mondiale
22:39désintéresse assez largement Trump et c'est pour ça aussi qu'il n'y a pas de pression,
22:43quand bien même pourrions-nous l'imaginer, de Washington vis-à-vis sur Tel Aviv.
22:50Très bien, je vous remercie messieurs pour votre participation à l'émission de ce soir.
22:55On aura l'occasion de vous réinviter et de rediscuter de ces sujets malheureusement assurément.
22:59Merci à vous de nous avoir écoutés, merci d'avoir regardé au cœur de l'actu,
23:02sur votre Freebox, sur Molotov, sur notre chaîne YouTube Le Média 24-7 et sur lemediatv.fr.
23:09N'hésitez pas à nous laisser un commentaire si vous nous regardez sur YouTube
23:12ou bien à nous envoyer un mail si vous nous avez regardé à la télévision.
23:16Si vous avez des moyens, soutenez-nous, soutenez notre travail, le journalisme indépendant,
23:22des pouvoirs politiques et de l'argent en allant sur lemediatv.fr,
23:26slash soutien, restez connectés au Média. Très bonne soirée.

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