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Vous regardez “Au coeur de l’actu”, l’émission d’actualité du soir sur Le Média, diffusée en direct sur le canal 165 de la Freebox, sur Molotov et sur lemediatv.fr tous les jours du lundi au jeudi à 19h. Aujourd’hui, nous reviendrons sur la situation à #Gaza qui reste extrêmement tendue. #Israël a coupé l’électricité et restreint l’ensemble de l’aide humanitaire. Pendant ce temps, les frappes israéliennes continuent, causant de nouvelles pertes civiles… Dans le même temps, des pourparlers sont en cours au Qatar. Mais les divergences entre les parties compliquent un accord durable. Les Nations Unies et plusieurs pays dénoncent l’utilisation de la famine comme arme de guerre, tandis qu’Israël envisage des mesures radicales, comme l’expulsion des Palestiniens de Gaza. Pour en parler, nous recevons #PaulElek, chroniqueur régulier au Média et #MeriemLaribi, journaliste indépendante et autrice de “Ci-gît l’humanité”, aux éditions Critiques. #palestine

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00:00Bonsoir à toutes et à tous. Vous regardez au cœur de l'actu l'émission d'actualité du soir sur Le Média diffusée en direct sur le canal
00:07165 de la Freebox, sur Molotov et sur lemediatv.fr. Tous les jours du lundi au jeudi à 19h.
00:13Aujourd'hui nous reviendrons sur la situation à Gaza qui reste extrêmement tendue. Israël a coupé l'électricité et restreint l'ensemble de l'aide humanitaire.
00:22Pendant ce temps les frappes israéliennes continuent causant de nouvelles pertes civiles.
00:27En même temps des pourparlers sont en cours au Qatar, mais les divergences entre les parties compliquent un accord durable.
00:33Les Nations Unies et plusieurs pays dénoncent l'utilisation de la famille comme arme de guerre,
00:38tandis qu'Israël envisage des mesures radicales comme l'expulsion des Palestiniens de Gaza. Pour en parler je suis en compagnie ce soir de Paul Helley,
00:46chroniqueur régulier au Média et Myriam Larivy, journaliste indépendante et autrice de CIGI, l'Humanité aux Éditions Critiques.
00:56Musique
01:08Bonsoir Myriam, bonsoir Paul, alors ça fait maintenant un mois et demi qu'il y a eu l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.
01:17Les Gazaouis luttent encore pour assurer leurs besoins vitaux.
01:20Le 2 mars dernier, Israël a suspendu l'entrée de l'aide humanitaire en plein mois de ramadan.
01:25Pas d'électricité, restriction de l'entrée de nourriture, de médicaments et de carburants,
01:30ce qui a entraîné une aggravation de la famine ainsi qu'une énième crise sanitaire.
01:35Israël se défend, l'objectif serait de faire pression sur le Hamas pour la libération des otages et la conclusion d'un cessez-le-feu.
01:43Encore une autre façon d'utiliser l'aide humanitaire comme outil de négociation.
01:53Oui, comme un outil de rapport de force. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la proposition de cessez-le-feu était déjà problématique
02:03en tant que les négociations concrètes, c'est-à-dire sur qu'est-ce qu'il allait advenir de Gaza,
02:09qu'est-ce qui allait advenir du point de vue de l'aide humanitaire, etc. étaient plus ou moins suspendues.
02:14On avait une première phase avec un début d'échange des otages contre des prisonniers politiques palestiniens
02:19qui sont encore une fois des milliers. Et il y avait l'idée qu'au bout d'une soixantaine de jours,
02:24on recommence les négociations sur le fond politique du problème, à savoir qui a la souveraineté de Gaza, les Palestiniens,
02:31mais cette souveraineté est niée. Et l'État colonial israélien utilise l'aide humanitaire qui était censée être livrée
02:39lors de la seconde période du cessez-le-feu comme un moyen de pression contre les Palestiniens,
02:45mais en vérité un moyen de mort. Parce qu'en fait, il y a une suspension temporaire de l'utilisation des armements
02:53de façon massive, mais elle continue avec des attaques régulières et donc des violations du cessez-le-feu.
03:00Et de l'autre côté, cette question de la suspension de l'aide humanitaire, c'est une question qu'on a déjà rencontrée en fait.
03:05Ça fait des années que systématiquement, c'est utilisé comme un moyen de martyriser le peuple palestinien,
03:13puisqu'il n'y a pas d'autre mot. On l'a dit rapport de force, c'était la forme sobre, mais en vérité,
03:17c'est un moyen qui a concrètement des conséquences sur les vies. Et de la même manière, cette question de l'énergie,
03:23c'est aussi une question de vie ou de mort, puisque la question de l'accès à de l'eau potable est conditionnée en fait par l'électricité.
03:31Parce que c'est une usine de dessalement qui va permettre principalement d'avoir accès à l'eau pour, on va dire, au moins la moitié de la population.
03:39Donc, c'est des moyens de pression. Et tu le faisais remarquer, le mois de ramadan, c'est un mois particulièrement important sur place et pour les Palestiniens.
03:49– Ils ont attendu le lendemain.
03:51– Exactement, mais parce que, pareil, ça fait partie aussi de la guerre psychologique, j'allais dire,
03:54le nombre de violations des droits de l'homme qui existent sur place en raison de l'état colonial israélien est gigantesque.
04:00Mais généralement, la violation des droits religieux et les provocations qui sont effectuées en fait pendant les périodes de fêtes religieuses sont nombreuses.
04:09À Jérusalem, c'est systématique, pour l'accès à l'Hamos et à l'Aqsa, par exemple.
04:13En Cisjordanie également. Moi, je dirais à Héberon, l'accès à la mosquée d'Abraham est littéralement suspendu de façon complètement aléatoire et arbitraire.
04:26Régulièrement aussi à des moments de fêtes religieuses, parce que c'est un moyen de faire comprendre que la puissance israélienne se maintient sur la vie du peuple palestinien,
04:34ce qui est tout le problème depuis le départ.
04:37— Oui. J'ai pas grand-chose à ajouter, si ce n'est qu'Israël poursuit son entreprise de nettoyage ethnique de la Palestine entamée en 1948,
04:50qui s'est accélérée considérablement depuis le 7 octobre 2023. Et étant donné que des pays occidentaux ont donné un blanc-seing total à Israël
05:01à la suite de l'attaque du 7 octobre, eh bien maintenant, c'est encore plus décomplexé. Ça ne l'était pas vraiment avant, mais ça l'est encore plus.
05:09Et c'est des manifestations de cruauté gratuite, en fait, parce qu'à Gaza, quand on coupe l'aide humanitaire, l'électricité en pleine trêve, en plein cessez-le-feu,
05:23et c'est vraiment pour faire craquer la population palestinienne, mais gratuitement, parce que... Même pour la pousser au départ, mais même...
05:32C'est paradoxal, parce que ceux qui voudraient partir, est-ce qu'ils peuvent partir ? Ils peuvent pas partir, en fait. Donc c'est juste de la cruauté.
05:39Ils disent que c'est pour mettre la pression au Hamas et pour inciter à la démilitarisation du Hamas que le Hamas n'acceptera jamais, évidemment.
05:46C'est juste des manifestations de cruauté envers une population qu'ils honissent parce qu'elles empêchent la réalisation du nettoyage...
05:56Enfin, leur présence, leur simple existence aux Palestiniens est un problème pour Israël. Là, on est vraiment dans le fascisme pur.
06:05J'ai pas d'autres termes. Il n'y a pas... Quand on prive 2 millions de personnes, dont la moitié sont des enfants, de nourriture, d'électricité, de toit, d'hygiène, de soins, etc.,
06:18on est dans le fascisme pur. Et je n'ai pas d'autre explication que ça, parce que Netanyahou, qu'est-ce qu'il a dit au moment où il refuse, là,
06:27le passage à la deuxième phase du cessez-le-feu ? C'est qu'on exige la démilitarisation tout de suite de la bande de Gaza, plus de Hamas,
06:35et le retour des otages sans condition, etc., comme s'il en avait quelque chose à faire, des otages, Netanyahou. Netanyahou n'en a rien à faire, des otages.
06:42Ça, en Israël, c'est dit et redit par les familles des otages. – Oui, il y a des manifestations aussi à Tel Aviv, en Grosse.
06:49– Là, les familles des otages demandent juste un accord sur la libération de tous les otages, point, une trêve longue, voilà, pour permettre la libération de tous les otages.
07:00Et Netanyahou, c'est le cadet de ses soucis. N'importe quelle analyse sérieuse le voit. Dès le 7 octobre, c'est le cadet de leurs soucis, puisque dès le 7 octobre,
07:11j'anticipe sur d'autres questions, mais je veux dire, dès le 7 octobre, la doctrine annivale a été employée. Maintenant, ça sort dans la presse,
07:18la doctrine annivale qui consiste à tout... Enfin, dès qu'un israélien est pris en otage, à tirer sur tout ce qui bouge, quitte à sacrifier l'otage.
07:30Et après, l'attitude vis-à-vis des otages n'a fait que confirmer qu'ils n'en ont rien à faire, des otages, et que c'est vraiment pour...
07:38Voilà, ils essaient parfois cet accord de cesser le feu. C'est parce que Trump a tordu le bras à Netanyahou. Mais sinon, il n'y avait pas d'accord sur les otages.
07:46Le problème de Netanyahou n'est pas les otages. Le problème de Netanyahou est de vider la Palestine des Palestiniens. C'est tout. Voilà.
07:54– D'autant plus qu'effectivement, quand on dit... 1. Netanyahou a fait échouer plusieurs fois le cessez-le-feu pendant que l'administration Biden était encore en place.
08:02La presse israélienne le révèle régulièrement. Plusieurs tentatives, d'ailleurs, différents diplomates israéliens ont parlé, que ce soit Ared, soit 972,
08:11le magazine israélo-palestinien, qui a sorti énormément d'enquêtes sur la période. Et en fait, nous, on a tous vu cette question de cesser le feu
08:19comme sur le plan de la perspective internationale, c'est-à-dire le fait qu'il y aurait eu un accord avec différentes parties.
08:24Mais en fait, c'est un enjeu interne à la politique israélienne. Quand le cessez-le-feu est accepté par Netanyahou, enfin supposément accepté,
08:33parce qu'on a bien vu que tout de suite, des violations se multiplient, et en vérité, il n'y a aucune volonté politique d'aller au bout de la logique
08:40d'une démilitarisation de Gaza, d'un retrait des troupes israéliennes, qui est un des enjeux de la négociation, il y a eu une fracturation partielle
08:48de la coalition politique qui portait Netanyahou. Je rappelle qu'il est en coalition avec 50 nuances d'extrême-droite, si vous voulez, mais à l'intérieur,
08:55il y a les plus durs, que ce soit Bézalel Smotrich ou que ce soit Benvir, ils se sont retirés temporairement de la coalition au lendemain de l'acceptation.
09:06Parce qu'eux, leur ligne, qui est la ligne de la droite des colons israéliens de l'extrême-droite la plus radicale, et revendiquée effectivement
09:13comme fasciste, c'est de réimplanter les gens dans Gaza, et c'est le cas à minima depuis 2005 pour l'extrême-droite israélienne, qui s'est construite
09:23organisationnellement sur cette question, mais effectivement qui est le but du projet colonial depuis le départ, à savoir vider la Palestine des Palestiniens
09:30pour pouvoir installer un autre État à sa place. Et cette rupture dans la coalition, elle a mis sous pression Netanyahou, qui a été obligé de plus vite
09:40que l'on ne pouvait le penser, faire un pas en arrière sur cette question de cesser le feu, effectivement acceptée au forcé par le fait que Trump
09:47voulait une victoire ou une annonce à faire pour pouvoir commencer sa présidence, et en sachant que Trump et Netanyahou ont de bien bonnes relations,
09:55qu'avec l'administration Biden, la meilleure preuve, c'est que quand Netanyahou est reçu à la Maison Blanche, il est reçu, et c'est à ce moment-là
10:06que Trump fait sa première déclaration sur transformer Gaza comme en Côte d'Azur. Donc c'est aussi un problème de politique intérieure et de fracturation,
10:15de stabilité du pouvoir que Netanyahou veut garder.
10:18– Et justement, pour vous en dire, le ministre israélien, donc Smotrich, a annoncé un plan pour expulser tous les Palestiniens de Gaza.
10:24Il a créé, je cite, une agence spéciale pour déporter 5 000 Gazaouis par jour et renforcer l'emprise de l'État d'Israël sur la Cisjordanie.
10:33Encore une fois, t'en as parlé aussi, Mériem, sur le fait d'évacuer, justement, la Palestine, aussi...
10:40– C'est une manière de mettre la pression sur les pays arabes et sur la communauté internationale de dire ça, c'est-à-dire qu'ils essayent de...
10:49Leur but, aux Israéliens, encore une fois, on le répétera jamais assez, est de nettoyer la Palestine, des Palestiniens.
10:56Enfin nettoyer, pardon pour le mot, j'emploie un mot, c'est du nettoyage ethnique.
11:02Et pour ça, ils essayent tout ce qui est possible, en fait, avec des déclarations toujours plus scandaleuses les unes que les autres.
11:11Et c'est cette nouvelle dinguerie, il n'y a pas d'autre mot que de...
11:17– Lui se défend en disant qu'il souhaite mettre en œuvre, ce qu'on disait tout à l'heure, le projet Trump-Gaza, voilà.
11:23Donc c'est dans la continuité de ce que dit aussi le président des États-Unis.
11:28– Absolument, comme on disait, quand Trump a expliqué qu'il voulait faire de Gaza une nouvelle Côte d'Azur sans souveraineté palestinienne,
11:37parce que c'est ça l'enjeu, c'était se faire le porte-voix de l'extrême-droite israélienne et de son projet de déplacement,
11:45forcer des populations d'expulsion, voire, quand il y a des gens qui refusent cette expulsion et se sortent,
11:52systématique dans l'histoire palestinienne d'expulsion et d'exil, en fait, la mort, c'est ça qui est proposé aux Palestiniens.
12:00La mort ou le départ et la vie en exil, il n'y a pas d'autre chose que les Israéliens aient proposé aux Palestiniens depuis 1948.
12:08Donc il s'est fait le porte-voix de ça et on a des voies à l'intérieur de l'espace israélien,
12:14qui sont les voies les plus radicales, qui vont du coup rentrer dans une surenchère.
12:17Une surenchère, pourquoi ? Pour mettre la pression à Netanyahou ? Pour mettre la pression à Netanyahou ?
12:22De quelle manière ? En lui disant, ben voilà, nous, nous sommes les gens qui défendons cette vraie ligne.
12:26Donc ce que tu as expliqué pendant toute cette période, quand dire, d'attaque sanglante à Gaza, il faut que tu ailles jusqu'au bout.
12:33Parce que sinon, tu vas perdre le soutien de notre parti, du corps politique, qui est encore une fois important.
12:39C'est des gens qui sont dans les coalitions, alors oui, le système israélien, politique israélien,
12:44permet une représentation de petits groupes, parce que c'est une proportionnelle avec des faibles seuils.
12:49Mais enfin, ces coalitions-là, elles fonctionnent aussi sur la base d'un consensus politique,
12:53qui est ce consensus colonial de, quand dire, nettoyage ethnique des Palestiniens.
12:58Et cette surenchère, c'est pour s'assurer, entre guillemets, c'est prendre Netanyahou sur sa droite pour s'assurer qu'il aille jusqu'au bout
13:06et s'assurer qu'il continue avec les Etats-Unis de porter un plan pour Gaza, qui est un plan, encore une fois, qui est un crime contre l'humanité.
13:13Le nettoyage ethnique et la dépossession des Palestiniens de Gaza, de ce qu'il en reste,
13:19et de faire en sorte que, contre la volonté des Palestiniens, contre la volonté des pays qui s'estiment être leurs alliés,
13:29en tout cas qui essayent de jouer un rôle dans ce sens, on parle des pays arabes du coin, mais pas que,
13:35on impose ce narratif qu'au final, ce n'est pas simplement une dinguerie, pour reprendre le terme de Trump,
13:41mais que c'était une véritable proposition, et que l'on est en train de faire passer un crime de guerre, le nettoyage ethnique,
13:47qui peut être qualifié de crime contre l'humanité dans certaines circonstances, en une proposition de politique publique.
13:51Et c'est là où on est dans l'horreur, parce que l'horreur, quand elle est vue, quand elle est sue, on est tous indignés,
13:56il y a des mobilisations, il y a des choses à faire, mais là, on est en train d'essayer de transformer une horreur en une proposition convenable,
14:02sur laquelle on devrait même discuter, et ça, c'est ça qui est...
14:05Face à ce que tu dis, sur quoi je n'ai rien à ajouter, il y a la réaction du monde, et la réaction du monde est absolument scandaleuse,
14:14que ce soit le monde arabe, ou le monde occidental, dit porte-parole des droits de l'Homme, comme la France.
14:22En fait, c'est le narratif israélien qui est imposé, et face à ce narratif, tout le monde dit non, non, non, mais il ne faut pas faire donner...
14:28Enfin, tous ceux qui se prétendent porte-parole des droits de l'Homme, ou les pays arabes,
14:33qui sont franchement, qui ne pèsent plus rien, ils subissent le narratif israélien, et ils réagissent vis-à-vis de ça.
14:44Ils réagissent en disant non, non, pas de nettoyage ethnique, les palestiniens ne partiront pas de chez eux,
14:48on va proposer tant de milliards pour la reconstruction de Gaza, etc.
14:50Le problème, en fait, tout ça, c'est de la lâcheté pour moi.
14:53À un moment donné, les Israéliens n'ont pas imposé un narratif.
14:57Israël est un État colonial, donc cette époque devrait être révolue, elle devrait être dernière à nous, or on est en plein dedans.
15:04Donc, en fait, s'il y avait des États avec des gouvernants qui ont du répondant par rapport à cette situation,
15:12personne ne devrait parler ni de reconstruction seulement de Gaza ou d'enlever les colons extrémistes de Cisjordanie,
15:19parce que là, on nous parle de ça, et d'un espèce d'État chimère palestinien dont on nous rebat les oreilles depuis je ne sais combien de temps.
15:25Non, ça suffit, en fait. Il faudrait que des États et l'ONU parlent de la seule solution réaliste dans ce territoire
15:35qui est un État pour les gens qui souhaitent vivre ensemble.
15:39Donc c'est d'abord la terre des Palestiniens, c'est le peuple autochtone.
15:45Et les Israéliens qui souhaitent vivre à égalité avec les Palestiniens pourront rester dans ce territoire.
15:51Et ceux qui ne peuvent pas, qui voient s'ils ont un deuxième passeport pour partir.
15:55Je veux dire, à un moment donné, c'est la terre des Palestiniens. Il faut une solution à un seul État où les Palestiniens ont le droit de circuler partout sur leur terre.
16:02Je ne vois pas d'autre solution juste. Et il n'y a aucun gouvernement dans le monde, même pas les pays arabes, même l'Algérie aujourd'hui,
16:12qui est quand même l'État qui représente l'anticolonialisme, parle de la solution à deux États.
16:17À un moment, il faut arrêter avec cette fable. C'est de la poudre aux yeux. C'est gagner du temps.
16:21Ça, c'est du sionisme de gauche. C'est franchement du bullshit pour moi. Ça n'a pas de sens. Sur quelles frontières ?
16:29On nous parle d'un État palestinien. On ne nous dit jamais sur quelles frontières. Est-ce que c'est Gaza et la Cisjordanie ?
16:34On met un pont entre les deux. Et comme ça, aucune chance qu'un Arabe ne croise un Juif. On reste dans ce suprémacisme, dans l'apartheid.
16:42La solution à deux États, c'est la continuité de l'apartheid. Pourquoi les Palestiniens n'auraient pas le droit d'aller n'importe où sur leur terre ?
16:47Ils ont été chassés de leur terre. Israël, ce n'est que des terres palestiniennes qui ont été volées ou où les Palestiniens ont été spoliés.
16:53Donc c'est vraiment agaçant de négocier sur des pacotilles et de répondre, de réagir au narratif israélien qui est
17:03Israël a le droit d'exister, de se défendre, etc. Et de réagir à ça alors qu'un État colonial qui pratique l'apartheid et le nettoyage ethnique,
17:12dans sa forme actuelle, dans la forme qu'on a toujours connue depuis 1948, est inacceptable. Et c'est ça qui devrait être dit.
17:19Et je crois qu'à un moment donné, le courage serait de dire ça et de ne pas réagir au narratif.
17:26Je ne sais pas si j'exprime correctement ce que je veux dire, mais ne pas réagir au récit colonial, en fait, et essayer de négocier dans le récit colonial.
17:35Stop au récit colonial. Les décolonisations ont oublié la Palestine, en fait. L'Algérie est décolonisée, l'Afrique est décolonisée officiellement, etc.
17:48Pourquoi la Palestine est toujours colonisée, en fait ? Il faut que les Israéliens cessent d'avoir cette mentalité de colons, qu'ils acceptent que les
17:55Palestiniens sont des êtres humains à égalité. Il n'y a aucune raison que les Palestiniens aient moins de droits que les Israéliens.
18:02Et voilà, en fait, la vie est simple. Et je ne sais pas pourquoi on nous rebat les oreilles de choses qui n'ont pas de sens.
18:11Le problème est à revoir de fond en comble. Le récit est à revoir de fond en comble.
18:16Moi, je n'en peux plus de discuter à partir d'un narratif colonial. C'est ça, le problème, je pense.
18:21On reviendra tout à l'heure, justement, sur les négociations à Doha et les dirigeants arabes sur le plan de reconstruction.
18:27On va juste finir avec Trump. Donc, on a bien conscience et compris que les États-Unis jouaient un rôle central dans cette crise.
18:36Et justement, encore plus avec le soutien de Donald Trump, justement, à Israël, qui a un soutien inépandable.
18:43Donc, c'est une surprise pour personne. D'une certaine façon, ça donne aussi l'impression qu'Israël a un peu carte blanche, du coup,
18:50pour continuer à faire ce qu'elle est en train de faire. Et donc, malgré, en fait, tous les leviers de pression internationaux
18:57dont on a parlé tout à l'heure, la question du droit international. Et la semaine dernière, Donald Trump a aussi menacé le peuple de Gaza.
19:04Je cite « Si vous gardez des otages, vous êtes morts ». Donc, il l'a dit. Il a ensuite dit « Envoyez à Israël tout ce dont il a besoin pour finir le travail à Gaza ».
19:14Il rappelle aussi, je cite « C'est maintenant qu'il faut quitter Gaza, tant que vous pouvez encore le faire ».
19:20Donc, pour faire justement le lien avec les négociations en cours à Doha, quand on écoute, justement, les États-Unis et donc le soutien inépandable
19:28qu'ils donnent à Israël, et là, on a l'impression aussi que Trump dit « Bon, faites un peu ce que vous voulez, quitte à raser, pardon, Gaza et la Cisjordanie ».
19:38Et à côté, il y a des négociations en cours à ce qu'on peut encore croire, justement, à ces négociations. Est-ce qu'elles vont réellement aboutir ?
19:44– Non, directement, pour la première fois, entre les États-Unis et le Hamas. Et ça, c'était de nature à agacer les Israéliens passablement.
19:51Et certains disent que... Parmi les Palestiniens, parmi les amis palestiniens, il y en a qui disent que c'est justement parce qu'il y a eu
19:58des discussions directes entre la Maison-Blanche et le Hamas pour la première fois que Trump surenchérit dans les déclarations à s'en dire ultra-fascistes, etc.,
20:07pour un peu calmer les Israéliens. Parce que c'est ce qui se dit, en tout cas, en coulisses. Parce que c'est vrai que pour la première fois,
20:13Trump, ce qui est affligeant avec lui, c'est qu'il est totalement imprévisible. Il va faire ça, par exemple, ouvrir des négociations directes avec le Hamas.
20:25Et ça, c'est surprenant. Qu'est-ce qu'il s'est dit dans ses pourparlers ? Il est imprévisible. Il faut s'attendre à tout.
20:34Après, Trump est tenu financièrement, en fait. C'est ça, le truc aussi. Parce que je ne suis pas sûre que ce soit tant un idéologue que ça du sionisme.
20:43Je ne suis pas certaine. Je pense que c'est juste quelqu'un qui est tenu. Sa campagne a été financée par des milliardaires pro-israéliens.
20:51Je veux dire, c'est aussi leur doigt quelque chose. C'est ça, en fait. Trump, c'est la réelle politique. Mais il est imprévisible.
20:57Donc voilà, c'est lui qui dit « Stop ». C'est lui le cessez-le-feu. Il faut reconnaître. Voilà. C'est complètement... Comment dire ?
21:08Ça fait peur, en fait, parce que c'est quelqu'un d'imprévisible. Et à la fois, parfois, voilà, quand même, le cessez-le-feu, on doit reconnaître que c'est Trump, quoi.
21:17— Une réaction pâle. — Ouais. De fait, la réaction des États-Unis, là, cette surenchère qui correspond encore une fois en écho avec le narratif de l'extrême-droite israélienne,
21:29c'est l'idée de maintenir ce rapport de force pour imposer ce projet. C'est une négociation. On peut en dire un mot. Qu'est-ce que c'est ?
21:36Donc c'est la Ligue de coopération islamique qui rejoint donc des pays arabes, pas que, en fait, des pays sous une base confessionnelle, des pays musulmans.
21:43Donc il y a des pays africains, des pays d'Asie du Sud-Est. Et en fait, c'est un plan qui est aussi proposé plutôt par l'Égypte à la base des négociations.
21:51Pourquoi ? Parce que je rappelle qu'ils avaient dit que les Palestiniens, s'ils vont pas à Gaza, il faut les mettre en Égypte ou en Jordanie.
21:56Un retour à, encore une fois, un narratif qui a été très utilisé pendant tout le début de l'État colonial israélien, en gros de 1947 jusqu'à 1977,
22:04avec l'idée qu'on va trouver une solution puisque, niant que les populations sur place sont des Palestiniens et les assimilant au fait qu'ils sont arabes,
22:12on disait qu'ils iront dans un pays arabe avec des musulmans et des arabes et ils seront contents.
22:16Mais parce que la négation de la souveraineté palestinienne, c'est le point de départ et c'est la base obligée du discours pour pouvoir organiser ce nettoyage,
22:24pour pouvoir organiser ce nettoyage ethnique et cette expulsion des populations, c'est qu'il faut les nier comme ayant une quelconque possibilité de souveraineté.
22:33Donc il y a des négociations. Je veux juste les présenter en deux mots, mais en gros, à quoi servent ces négociations ?
22:39C'est ces pays musulmans, arabes, africains, d'Asie du Sud-Est qui ont reçu le soutien des pays occidentaux non américains,
22:49donc la France, l'Allemagne, l'Italie et moins manquant, qui ont proposé un plan de reconstruction.
22:55L'idée, en gros, c'est de dire trois phases. D'abord des phases de mesure d'urgence. On déblaie les axes de communication.
23:04On essaye de faire en sorte qu'on puisse réorganiser du travail dans la bande de Gaza pour voir au plus urgent avec des constructions, de logements temporaires, etc.
23:14Et on place Gaza sous le contrôle d'un comité qui sera en lien avec l'autorité palestinienne.
23:21Donc là, on voit la question de la souveraineté pour eux, c'est-à-dire qu'on se débarrasse de la souveraineté politique qui existait à Gaza
23:27par le gouvernement du Hamas, qui avait été élu en 2006 et qui ensuite avait pris par la force la bande de Gaza.
23:34Et on va mettre l'autorité palestinienne en lien avec des technocrates qui vont réorganiser la chose.
23:37Puis ensuite, des phases différentes de construction avec une présence internationale pour empêcher l'affrontement.
23:45Et ça ne nous dit pas grand-chose. On comprend que derrière, il y a des militarisations et le retrait des troupes israéliennes.
23:50Mais du coup, ce n'est pas accepté par les Israéliens.
23:53Donc en tout cas, l'idée, c'est de dire une présence internationale qui maintienne ce climat, qui soit favorable à la reconstruction.
23:58Donc reconstruction ensuite des infrastructures.
24:01Et la troisième phase, c'est reconstruction encore plus élargie des infrastructures, des logements, etc.
24:06Avec l'idée qu'on installe un nouveau système de gouvernance et qu'en gros, de réconcilier la gouvernance de Gaza avec la gouvernance de l'autorité palestinienne,
24:15qui est une gouvernance faillie, parce qu'on a déjà parlé, on a déjà eu l'occasion de le dire ici.
24:20L'autorité palestinienne est un policier pour l'État colonial israélien à l'intérieur de la Cisjordanie.
24:24Un policier corrompu, très corrompu, par lequel est filtré l'ensemble de l'aide qui arrive en Cisjordanie.
24:30Et qui, encore une fois, n'a aucune forme de légitimité politique à l'intérieur de l'espace palestinien.
24:35C'est ça que j'allais dire. C'est que d'un côté, ces négociations sont intéressantes au sens où, contre le projet qui est un projet de crime,
24:41encore une fois, contre l'humanité qui est proposé par Trump, expulsion, nettoyage ethnique, destruction de la souveraineté de Gaza,
24:47mais par la destruction physique de ses habitants ou de leur présence sur place, on y oppose autre chose.
24:53En disant, non, les Palestiniens doivent rester. Ils doivent rester. Et en fait, on va les mettre sous une forme de tutelle.
24:58Tutelle de l'autorité technocratique de l'autorité palestinienne et tutelle plus ou moins internationale.
25:03Comme on va les aider à reconstruire, c'est nous, les pays qui allons reconstruire et qui allons payer, qui allons gérer la zone en attendant.
25:10Et donc, le problème, c'est qu'encore une fois, c'est un effacement de la souveraineté politique.
25:13Il n'y a jamais de proposition de retourner aux Palestiniens pour qu'ils choisissent. Si, dans ce plan, si on veut être tout à fait exact,
25:20il est dit qu'une fois que tout ceci sera réalisé, potentiellement, on organisera des élections à cette... Mais c'est ça, le problème.
25:27C'est qu'on demande de charger le destin des Palestiniens par des gens qui ne sont pas les Palestiniens, soit par des pays voisins,
25:33soit par des gens qui ne sont plus choisis par les Palestiniens depuis des années, puisqu'encore une fois, la dernière élection présidentielle
25:40qu'a élue Mahmoud Abbas, c'est en 2006. Et l'élection législative qui n'a même pas été respectée, c'est 2007. Et systématiquement, ensuite, les élections.
25:47Donc voilà. Moi, je dirais des négociations pour dire on s'oppose. Et on va voir dans le rapport de force international qu'est-ce qui s'impose.
25:55Est-ce que les États-Unis vont dire non, non, mais c'est nous qui décidons, et puis c'est comme ça ?
25:58Et quelles sont les marges de manœuvre, entre guillemets, des pays de la coopération islamique et des pays européens pour dire non aux États-Unis ?
26:05Et de l'autre côté, des négociations qui sont, à mon avis, pas une solution magique pour la situation, parce qu'elles font les mêmes erreurs
26:13que ce qui a toujours été fait pendant le processus d'Oslo, pendant tous les processus qui ont fait en sorte qu'on décide du sort des Palestiniens
26:19sans les Palestiniens et contre leurs intérêts. — Et surtout, la question qui va se poser aussi, c'est qui sera la tête de Gaza.
26:24Il y a aussi cette question qui se pose de savoir qui est-ce qu'on va mettre aussi pour pouvoir gérer en tout cas cette...
26:31— En fait, c'est ça. C'est l'acceptation du narratif colonial qui n'est, comme tous les narratifs coloniaux,
26:38qu'une entreprise de déshumanisation du peuple colonisé. Il n'existe pas. C'est un sous-peuple. C'est on va décider pour lui qui va gouverner Gaza.
26:47Mais c'est aux Palestiniens de décider ça en souveraineté. Et on a marre de parler des Palestiniens comme un sous-peuple. C'est insupportable.
26:54Et ça, je comprends pas que ça saute pas aux yeux des gens et que même ceux qui veulent soutenir les Palestiniens parmi de nombreux États,
27:05disons... Il y a quand même... On rentre dans ce narratif. Et ça, ça devient vraiment... Enfin je trouve que c'est de plus en plus insupportable
27:12et irrespectueux par rapport au peuple palestinien qui est un peuple mature, qui ne vit que dans la résistance depuis 1948
27:22et qui a le droit à sa souveraineté totale sur l'ensemble de sa terre, voilà, avec tous les gens qui sont prêts à vivre à égalité avec lui.
27:30C'est ça, il faut... Enfin moi, ça me dépasse, en fait, la...
27:35– Et justement, aujourd'hui, des Palestiniens ont témoigné devant l'ONU à visage découvert vis-à-vis des abus, des coups et des violences sexuelles
27:44infligées par des Israéliens dans les prisons ou par les colons, des pratiques qui ont été très répandues et dénoncées
27:50devant la Commission indépendante des Nations unies sur la situation dans les territoires palestiniens occupés,
27:56créée par le Conseil des droits de l'homme. Donc il y a eu des témoignages qui sont assez durs à lire,
28:04donc des coups sur les parties génitales, des matraques dans l'anus, des fouilles à nu. On leur urinait aussi dessus.
28:10Donc est-ce qu'aussi on peut se dire qu'il y a un autre travail qui est en train de se faire, aussi, avec les instances internationales ?
28:17Parce que plusieurs fois, on s'est même posé la question au sein du Média, qu'en est-il du droit international ?
28:22Et est-ce qu'avec, justement, ce type de témoignages, est-ce que ça ne va pas aussi faire, peut-être, bouger les choses plus tard ?
28:33– Ça fait des mois, déjà. Moi, dans mon livre, il y a plusieurs rapports qui sont cités, d'ONG israélienne,
28:38dont B'Tselem, sur les centres de détention israéliens, sur les prisons d'Etayman, d'Ofer, etc., les centres de torture, en fait.
28:50Un rapport de l'ONU, des experts de l'ONU, dont Francesca Albanizi, qui faisait part de tortures et de viols sur des femmes palestiniennes.
28:58Donc c'est sur des hommes et des femmes et des enfants, des petites filles palestiniennes. Ces rapports existent depuis des années.
29:06J'ai pas l'impression que ça soulève la levée de bouclier qu'il devrait y avoir. Les centres de détention israéliens sont des centres de détention arbitraires,
29:20parce que la majorité des détenus palestiniens sont sous le régime de la détention administrative, où vous êtes incarcéré sans charge,
29:30sans savoir de quoi vous êtes accusé, sans droit à la défense. Et c'est renouvelable à l'infini.
29:35Donc la majorité des détenus, c'est ça. Et même ceux qui sont condamnés, même à des peines longues, ils sont condamnés par des cours martiaux.
29:41C'est un simulacre de justice. Au nom de quoi les Israéliens jugent les Palestiniens ? Est-ce que les Palestiniens ont un tribunal ?
29:49Encore une fois, l'égalité des droits, l'égalité des humains, on me fera pas bouger de ça. Au nom de quoi les Israéliens jugent les Palestiniens ?
29:56Au nom de quoi ils les mettent en prison ? Ils sont qui pour faire ça, en fait ? Même si les Palestiniens... J'irais même jusqu'à dire
30:02même si des Palestiniens ont commis des crimes. Est-ce qu'il y a égalité ? Est-ce qu'il y a réciprocité ? Il n'y a pas réciprocité.
30:08– Il n'y a pas forcément besoin de commettre des crimes. On l'a vu même avec la figure étudiante pro-palestinienne aux États-Unis, dernièrement.
30:14Et il avait juste incarné un peu le mouvement de la législature, c'était voilà, américaine. Mais aux États-Unis, c'est dans le monde entier.
30:21Il y a aussi le fait qu'on passe aussi un cap dans la répression des voix palestiniennes.
30:27– Oui. Et ce qu'il faut comprendre, pour revenir à la question originale, c'est que la torture est systématique.
30:34Les agressions sexuelles sont systématiques dans les centres de détention israéliens.
30:39Et que c'est un phénomène extrêmement répandu. Il n'y a qu'à voir de toute façon l'état des otages quand ils sortent.
30:45Ils ont des marques de brûlure partout. Il y en a qui sortent amputés parce qu'ils ont été tellement ligotés pendant des jours
30:53qu'il a fallu les amputer. Les mains et les pieds ne tenaient plus. Voilà. C'est innommable.
31:04Vous lisez les rapports d'ONG israéliennes. C'est l'enfer. C'est d'ailleurs... Un des rapports s'appelle « Bienvenue en enfer ».
31:11– Un mot, là-dessus. – Oui, mais l'utilisation systématique de la torture,
31:15comme l'utilisation systématique de la puissance armée pour pouvoir tuer les Palestiniens,
31:18encore une fois, c'est une longue histoire que les Palestiniens connaissent depuis des décennies.
31:23Il faut quand même aller voir ces rapports pour montrer à quel point le nombre de témoignages étant hallucinant.
31:30Tous les enquêteurs, enquêtrices qui ont travaillé là-dessus sont capables de reconstituer des techniques de torture spécifiées
31:36qui ont été israéliennes, qui ont été théorisées. Des manières de faire en sorte que les gens ne puissent pas s'asseoir, etc.
31:42C'est-à-dire qu'on a une reconstitution qui est possible par le caractère massif des témoignages
31:48et donc la preuve que c'est une utilisation systématique.
31:51Mais de nouveau, en lien avec la répression, etc., c'est qu'on ne veut pas avoir ça et qu'il y a deux enjeux.
31:57D'un côté, la question du droit international et des instances internationales.
32:01Les Palestiniens ont toujours eu un rôle vis-à-vis de ça qui est très clair.
32:07D'une part, sur place, il n'y a aucune illusion.
32:09C'est-à-dire que moi, encore une fois, après les deux ans que j'ai vécu là-bas,
32:12les gens n'ont pas d'illusion sur le fait que ça va être des instances
32:15qui vont tout d'un coup, magiquement sauver le peuple palestinien.
32:18Dans le sens où ils savent aussi que c'est l'ONU,
32:20sous la forme à l'époque d'un rassemblement d'entités coloniales,
32:23l'Empire français par exemple, etc.,
32:25qui ont autorisé la partition du pays et donc la fondation de l'État colonial israélien.
32:29En même temps, pragmatique, les Palestiniens ont dit qu'il faut investir l'ensemble des instances
32:34qui nous permettent d'augmenter le rapport de force quant à la cohésion qui est faite de notre situation.
32:38Et c'est pour ça qu'ils se sont employés, notamment sous l'aide de l'OLP,
32:42à rentrer dans l'UNESCO pour que l'UNESCO reconnaisse la Palestine comme un État,
32:46ce qui n'était pas le cas dans le cadre de l'Assemblée générale de l'ONU par exemple.
32:50C'est aussi eux qui ont mené la bataille pour faire en sorte que la Cour internationale
32:55puisse saisir des affaires qui ont été effectuées sur le sol palestinien
32:59et dont on a un des résultats, c'est qu'il y a eu des mandats d'arrêt
33:04qui ont été émis contre des dirigeants israéliens,
33:06ce qui peut paraître, par rapport à la situation matérielle concrète,
33:09terrifiante des Palestiniens, rien, mais qui est aussi un pas, une avancée.
33:12Mais ce rôle-là du droit international et de toutes ces instances,
33:17il échoue encore une fois sur le même problème qui est un problème politique.
33:20La question du droit international, c'est la question des relations internationales
33:24et on le sait, elle est marquée par les rapports de force politique.
33:27Et le problème qu'on a là-dessus, c'est qu'il y a une solidarité coloniale évidente
33:31avec le monde occidental. Pourquoi ?
33:33Parce que la torture systématique, le nettoyage ethnique de pays,
33:36la négation de la souveraineté de peuple, mais c'est l'histoire de notre pays par exemple.
33:41Les pays occidentaux n'ont jamais été une solution à l'ordre international,
33:45ils ont toujours été le problème.
33:46Juste pour donner l'exemple de la France,
33:48quand est-ce que la France a été une puissance de paix dans sa longue histoire ?
33:51Donc prenons juste depuis la Seconde Guerre mondiale.
33:53Quand ? Quand en 1945, elle massacre en Algérie, à Sétif, à Gelma,
33:59quand en 1946-1947, on massacre à Madagascar,
34:03quand entre 1946 et 1954, on massacre en dite Indochine,
34:09c'est-à-dire sur le territoire du peuple vietnamien, du peuple du Laos,
34:12quand entre 1954 et 1960, on rebolote après une colonisation qui dure depuis 1830 en Algérie,
34:18on recontinue le massacre, quand on continue, il y a un nouveau rapport qui est sorti
34:22sur ce qui s'est passé au Cameroun jusqu'en 1971,
34:24quand est-ce que la France a été une puissance de paix ?
34:27Quand est-ce qu'elle a été une puissance de proposition, de respect du droit international ?
34:30Non, la France est un pays comme d'autres, comme l'Angleterre,
34:34comme les Etats-Unis qui, depuis 1945, ont envahi ou organisé des opérations militaires
34:38dans 40 pays à minima dans le monde, ont des facteurs de déstabilisation
34:42et la paix dans leur camp, c'est-à-dire dans le camp occidental,
34:45elle est liée à l'exportation de la violence sur les peuples du sud,
34:48et donc la question du droit international est liée à, d'une part,
34:50le réveil d'un certain nombre de pays du sud pour l'incarner,
34:53on a vu l'Afrique du Sud lancer, c'est quand dire, avec brio,
34:57des procédures au niveau international, mais elle est liée aussi à un rapport de force,
35:00et ce rapport de force, c'est faire tomber ce lien de solidarité coloniale
35:04entre les pays occidentaux et l'Etat d'Israël,
35:06et ça, c'est un combat politique qui ne se mène pas dans les tribunaux,
35:09mais qui se mène dans la vie politique, dans la vie politique des pays,
35:12et justement, ces questions de répression ou non des voix qui se sont soulevées,
35:17elles jouent le nom de cette frontière,
35:18cette frontière qui est celle d'une politique intérieure de répression
35:21entre ceux qui osent dire, regardez la France, regardez les Etats-Unis,
35:24regardez leur véritable visage, et ceux qui disent non,
35:27on donne un droit, une autorisation pour que l'Etat d'Israël continue
35:33de justifier sa situation d'exception qui justifierait
35:36qu'elle puisse mener l'ensemble des crimes contre l'humanité
35:39qu'elle mène jusqu'à présent, sans aucune forme de sanction,
35:42et c'est ça qui est rageant, mais en même temps, c'est un enjeu encore ouvert.
35:45– Et pour abonder dans ton sens, il n'y a qu'à voir la levée de bouclier
35:49par rapport à l'affaire Apathy, Jean-Michel Apathy,
35:52qui ne fait que rappeler quelque chose que nous, on sait tous,
35:55qui est une évidence, à savoir que des massacres du niveau d'Oradour-sur-Glane
36:01ont eu lieu des dizaines, voire des centaines de fois en Algérie,
36:04et la levée de bouclier médiatico-politique,
36:06et moi je suis algérienne, je suis franco-algérienne,
36:10pour moi c'est à chaque fois un choc et une surprise de voir ce genre d'attitude,
36:14c'est quand même, j'ai l'impression d'assister,
36:19soit de moi devenir de futur, soit d'être dans le passé,
36:21mais on n'a pas avancé, on n'a pas avancé d'un iota,
36:24c'est-à-dire qu'on n'a pas le droit de remettre en cause le colonialisme
36:31et sa violence, et les massacres qui ont été commis
36:36sans être accusé d'être anti-France, ou de ne pas aimer son pays,
36:40je ne vois pas le rapport en fait.
36:41J'allais dire même, peut-être qu'on recule en fait,
36:42parce que là il y a un documentaire aussi, je crois, de l'historien...
36:45Oui, je l'ai vu ce matin, alors lui, il est dans le film,
36:49mais je crois que c'est une dame, la réalisatrice.
36:50Ok, pardon, qui a été déprogrammé de France TV,
36:54il est en ligne, mais il a été déprogrammé au nom des tensions en Corse,
36:56c'est-à-dire que...
36:57Au nom de ce qui se passe avec Apathy, mais c'est hallucinant.
37:00Mais ce qu'il montre que tu dis, c'est que la réaction s'est armée de ce truc
37:03de remettre en cause la colonisation, c'est devenir anti-français,
37:06ce qui est la logique sur laquelle les débats qui...
37:08Et puis le service public qui se plie à ça, quoi.
37:10Enfin, le service public, vraiment en ce moment sur la colonisation,
37:13c'est un truc de fou, c'est-à-dire qu'encore...
37:15Sur Gaza, c'est un échec totalement.
37:16Sur Gaza, il faut quand même rappeler cet épisode,
37:18quand Trump parle de rivières à Gaza,
37:21ils invitent un spécialiste du tourisme pour commenter ça, quoi.
37:24C'est-à-dire qu'on est à un niveau en ce moment jamais atteint
37:27de surenchère coloniale et vraiment avec beaucoup de...
37:32En ayant l'impression que c'est eux qui ont raison
37:34et ils présentent ça comme la base, quoi.
37:38Et justement, Myriam Laroui, tu as écrit un livre aux éditions critiques
37:42qui s'appelle CIGI, l'humanité, que vous pouvez retrouver dans plusieurs librairies.
37:48Dans toutes les librairies, normalement.
37:50Est-ce que, justement, c'est par rapport à tout ce dont on est en train de parler
37:55depuis tout à l'heure que tu as écrit ce livre ? Pourquoi ?
37:58Alors, l'idée de ce livre...
38:01Alors, juste pour refaire un peu la chronologie, à partir du 7 octobre,
38:05moi, je n'ai plus pu me concentrer sur autre chose que sur ce qui se passait à Gaza.
38:09À partir du 7 octobre 2023, j'ai fait que ça, suivre...
38:12D'ailleurs, pour ICI, j'avais fait aussi un documentaire pour Le Média.
38:17Et puis, je suivais au quotidien et je postais sur Twitter
38:20toutes les informations que j'obtenais de journalistes de terrain
38:23en Palestine ou dans le monde arabe, et pas que, même médias internationaux, etc.
38:29Et puis, au bout d'un moment, j'ai décidé de me rendre à l'Elysée,
38:33et puis au Quai d'Orsay, chaque semaine, pour interpeller les porte-parole du gouvernement.
38:37C'est comme ça que les gens ont commencé à plus me connaître
38:39et mon compte Twitter a pris beaucoup d'abonnés.
38:42Et les gens ont commencé à me suivre parce que ça les intéressait,
38:46ces passages à l'Elysée où j'allais toujours questionner sur Gaza, etc.
38:50Et c'est comme ça que l'éditeur s'est rapproché de moi et m'a proposé d'écrire un livre.
38:56Et je me suis demandé ce que je pouvais, moi, apporter à la cause par rapport à la Palestine.
39:05Et je me suis dit que j'allais reprendre le fil de tous les événements marquants de l'année,
39:09parce que j'ai commencé à l'écrire assez tard, en fait, en juillet 2024.
39:13Et il est paru là en février. Et j'ai repris l'année en cours.
39:17J'ai repris les événements les plus graves ou les plus marquants qui se sont passés à Gaza.
39:23Mais pas seulement. Je raconte aussi... J'en parle à la première personne.
39:27Je raconte à la première personne et je raconte les aventures que nous avons eues,
39:31d'ailleurs, avec Cemil, votre ancien collègue qui travaillait ici et qui venait aussi à l'Elysée,
39:37qui a aussi posé des questions sur la Palestine, etc.
39:39Et les confrontations qu'on a pu avoir avec des confrères qui nous ont pris à partie,
39:45Cemil et moi, pour nous reprocher notre façon de faire par rapport aux portes-paroles,
39:51en nous disant « Vous stressez les portes-paroles. Pourquoi vous venez toujours poser des questions ?
39:57Vous relancez. Toi, pourquoi tu viens toujours poser des questions sur Gaza,
40:00alors que la position du gouvernement n'a pas évolué sur Gaza ? »
40:04Voilà, en remettant en cause notre manière d'exercer le métier.
40:07Et donc ça, c'est aussi raconté dans le livre. C'est-à-dire c'est chronologico-thématique.
40:13Je raconte les chapitres du livre. C'est de octobre à octobre, de octobre 2023 à octobre 2024.
40:21Et c'est donc octobre, novembre, décembre, janvier. C'est chronologico-thématique.
40:25Donc je vais, par exemple, prendre le... Vous savez, vous vous rappelez,
40:30les premières semaines, c'était le mantra qui était répété sans arrêt.
40:33C'était « Israël a le droit de se défendre ». Donc voilà, je vais raconter que ça,
40:37c'est répété en boucle, que les médias reprennent, etc.
40:41Et c'est basé sur quoi ? Israël a le droit de se défendre.
40:44C'est basé sur quelles règles, en fait, qu'est-ce que ça implique ?
40:47Israël a le droit de se défendre. Voilà, donc je développe ça.
40:50Le Hamas utilise les civils comme boucliers humains. Qu'est-ce que ça implique ? Etc.
40:54Donc voilà, le livre, c'est ça. Et c'est un récit à la première personne.
40:58Dans l'avant-propos, je fais le lien aussi avec l'Algérie, pays dont je viens.
41:02Et moi, je suis issue de la génération après la décolonisation.
41:07Mes parents, quand ils naissent, que l'Algérie soit indépendante,
41:12c'était inenvisageable. Et quand moi, je suis née, l'Algérie était indépendante.
41:16Donc il peut y avoir des sursauts dans l'histoire auxquels on ne s'attend pas.
41:20Il peut y avoir des retournements comme ça. Et c'est ce que je souhaite pour la Palestine.
41:25Et j'essaye donc de faire ce lien. Et j'écris à la première personne
41:29parce qu'aussi, je pense que mon point de vue, mon jeu est collectif.
41:33Je pense qu'on a vécu un jeu collectif, une espèce de solitude collective
41:37dans l'horreur qu'on a pu tous et chacun voir sur nos téléphones portables
41:42et sur nos tablettes tous les jours avec des enfants massacrés, etc.
41:47On a vécu une espèce de dépression collective, mais chacun dans sa solitude.
41:51Et je pense que ce jeu, il incarne des millions de personnes
41:54qui ont une vision anticoloniale du monde. Et voilà aussi pourquoi je l'écris
42:00à la première personne.
42:02Et comment est-ce que tu expliques justement ce que tu as vécu, par exemple, à l'Élysée
42:06sur ce soutien constant et malgré les horreurs qui ont été vues
42:12de la part des politiques, mais aussi par exemple des médias mainstream ?
42:16Comment on explique ça ? Vous n'étiez pas la première à me poser la question.
42:19Ça, c'est vraiment une question qui, à mon avis, est multifactorielle.
42:22Je me rappelle, je suis passée chez Pascal Boniface récemment et j'en ai parlé
42:25en disant qu'au départ, certainement, il y a cette culpabilité vis-à-vis
42:31de ce qui a été fait aux Juifs en Europe. Et donc la considération qu'Israël
42:34est l'État des Juifs et refuse des Juifs. Et donc, il faut le protéger
42:39et en prendre soin parce qu'on leur a fait tellement de mal, etc.
42:42Mais sauf qu'on occulte que c'est sur le dos des Palestiniens que ça a été fait.
42:46C'est-à-dire que les Palestiniens, on estime tout à fait normalement
42:49dans sa super mentalité coloniale que c'est aux Palestiniens de payer
42:52ce qui a été fait aux Juifs ici. Et en quoi avoir un État à refuge aux Juifs,
42:57ça autorise un suprémacisme juif, ça autorise le nettoyage ethnique
43:01de la Palestine, la mise en apartheid du peuple autochtone, etc.
43:04Donc ça, déjà, c'est un problème. Bon, mais je pense que c'est un peu
43:08la seule explication rationnelle. Après, il y a la pression politique.
43:12Il y a les lobbies type le CRIF, la LICRA. Elle naît au niveau européen, l'UEJF.
43:18Tout ça, ce sont des organisations qui ont du poids politique en France.
43:24Il n'y a qu'à voir. Je veux dire, ils se permettent d'interpeller des ministres,
43:27des députés de seconde zone, j'ai envie de dire, excusez-moi,
43:32mais des députés qui représentent comme Meilleur Habib ou Caroline Adam,
43:37qui ont un pouvoir incroyable, qui peuvent faire virer un journaliste
43:40de France Info, etc. Donc c'est multifactoriel.
43:44Je pense qu'il y a à la fois chez certains une sincérité ou une méconnaissance
43:49de la situation des Palestiniens ou une indifférence vis-à-vis
43:51de la situation des Palestiniens. Et cette espèce de culpabilité
43:56instrumentalisée vis-à-vis de ce qui a été fait aux Juifs en Europe,
43:59qui est réelle, mais que les Palestiniens n'ont pas à payer, quoi.
44:03Et voilà, je ne sais pas si toi, tu as quelque chose à ajouter,
44:05parce qu'on me pose souvent cette question, comment expliquer le soutien ?
44:10Moi, j'ai envie de dire, c'est la mentalité coloniale,
44:12c'est l'inconscient colonial, en fait, qui persiste.
44:15Non, mais je suis d'accord sur l'idée d'inconscient colonial,
44:17à savoir qu'il y a des grilles de lecture qui se sont imposées.
44:20Moi aussi, j'ai vécu un décalage, je trouve, entre la façon dont
44:22la formation a été proposée et la façon dont, je pense,
44:24une grande partie de la population a vu ce qui s'est passé à Gaza.
44:27Et cette tension-là, elle est une tension très, très dangereuse
44:32pour une société. Et on a vu pourquoi, du coup, la question de la répression,
44:35encore une fois, des voix de ceux qui ont parlé sur la situation
44:37des Gazaouis, etc., elle a été tout de suite réprimée.
44:40Les manifestations, amendes en manifestation, puis ensuite,
44:43les convocations, l'instrumentalisation de l'appareil judiciaire administratif.
44:47Tout ça, j'en parle beaucoup dans le livre aussi.
44:49Pour quelles raisons ? Parce qu'encore une fois, je veux dire,
44:51à partir du moment où on défend l'indéfendable, c'est-à-dire une politique
44:55qui est un crime contre le...
44:57Quand on dit qu'il y a un crime de guerre ou ensuite des crimes contre l'humanité,
44:59une politique absolument légitime, d'aucun point de vue éthique,
45:04politique, moral, vous êtes dans une situation de défendre l'indéfendable.
45:08Et donc, du coup, la répression politique est souvent accompagnée
45:12d'un récit médiatique propagandiste.
45:14Parce qu'en gros, je veux dire, les moments de guerre,
45:18même si c'est une guerre qui est menée contre les Palestiniens,
45:21ils permettent ensuite de scinder en deux le champ politique,
45:23entre les pour et les contre.
45:24C'est la même chose, vous êtes des anti-France ou des pro-Français.
45:27Et ça veut dire tenir ou non la position du pouvoir.
45:29Et je pense que c'est des mécanismes assez classiques qu'on a.
45:32Et on a aussi un système médiatique politique, j'arrête là-dessus,
45:35qui est très marqué par une forme de courtisanisme.
45:37Le service public de l'œil visuel en France, c'est vraiment,
45:42je veux dire, c'est l'ORTF 2.0.
45:45Je veux dire, il faut le dire comme on le dit.
45:47Mais pas parce qu'ils sont sous ordre direct.
45:49C'est des mécanismes bien plus puissants,
45:53parce qu'ils sont beaucoup plus, comment dire, diffus.
45:58C'est une question de conscience de classe,
45:59c'est une question de représentation du monde.
46:01C'est cette question d'un concert colonial.
46:02C'est des dispositions permanentes partagées, des habitus, pour utiliser le terme.
46:07Surtout, ils viennent du même monde.
46:09Je sais qu'on n'a plus le temps, mais moi à l'Elysée,
46:12nous à l'Elysée avec Djémile, on l'a vu.
46:13C'est-à-dire, c'était du journalisme de cours.
46:15C'est des gens qui viennent du même monde, qui habitent les mêmes quartiers,
46:17qui font les mêmes écoles, etc., qui se tutoient.
46:19Quand nous, on débarque à l'Elysée, on est des intrus, quoi.
46:23Et ça, ils nous l'ont bien fait sentir.
46:25Et justement, je vous invite à découvrir tout ça dans le livre de Mériem El Haribi
46:29aux éditions critiques CIGI Humanité.
46:31Merci, Paul. Merci, Mériem, et merci à vous de nous avoir écoutés.
46:35Merci d'avoir regardé cette édition de notre émission
46:39au cœur de l'actu sur votre Freebox, sur Molotov,
46:42sur notre chaîne YouTube Le Média 24-7 et sur lemediatv.fr.
46:45Dites-nous ce que vous en avez pensé en commentaire,
46:48si vous nous regardez sur YouTube ou via l'adresse contact at lemediatv.fr.
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46:58soutenez-nous, soutenez notre travail de journalisme indépendant,
47:01des pouvoirs politiques et de l'argent en...
47:04Oui, pardon, en allant sur lemediatv.fr slash soutien.

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