Selon les médias américains, Donald Trump souhaite que l'avion, estimé à 400 millions de dollars offert par le Qatar et accepté par le président américain, remplace l'actuel appareil présidentiel. La constitution américaine interdit pourtant les cadeaux des gouvernements étrangers.
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00:00– Bonsoir Nelson Getten. – Bonsoir Anne.
00:06– Le président Trump vient de quitter le Moyen-Orient après avoir, on l'a vu tous ensemble,
00:10visité l'Arabie Saoudite, le Qatar et les Émirats Arabes Unis.
00:14C'était son premier long voyage officiel, un voyage sous le signe de la démesure
00:18et aussi des soupçons de corruption.
00:20– Un family business trip, vous allez comprendre pourquoi dans un instant,
00:23mais d'abord, regardez ces images assez dingues.
00:26– Donald Trump qui reçoit la plus haute distinction civile qatari,
00:29le cortège présidentiel escorté par des Tesla rouges et les chameaux qui longent sa route sur son passage,
00:36les danses des longues cheveux lures brunes, ça c'était à Abu Dhabi juste avant qu'il ne rentre.
00:42– Alors ça c'est pour la forme et Donald Trump a aussi signé des gros contrats Nelson.
00:45– 160 Boeing pour Qatar Airways pour 200 milliards de dollars,
00:50142 milliards de dollars d'armement vendu à l'Arabie Saoudite.
00:54Les Émirats Arabes Unis ont prévu d'investir dans l'énergie et l'intelligence artificielle aux États-Unis,
00:58un chiffre dingue, 1400 milliards de dollars pour les dix prochaines années.
01:03– Alors le problème, c'est que le président Trump est accusé aussi de faire du business personnel avec ces pays-là.
01:08– Il a accepté en cadeau cet avion que vous allez voir de la part du Qatar,
01:14un Boeing d'une valeur de 400 millions de dollars.
01:16Je vous laisse apprécier la déco que moi je trouve un peu douteuse,
01:20toujours est-il que c'est luxueux.
01:21– Certains disent roncoco, voilà.
01:22– Certains disent roncoco, mais là-dessus Trump dit que c'est un cadeau
01:26au ministère de la Défense américaine et pas un cadeau personnel.
01:29En revanche, sa société personnelle, la Trump Organization, fait bien des affaires à Dubaï.
01:34– Welcome to the first and only Trump International Hotel and Tower in the Middle East.
01:41A hotel for those who never settle for less.
01:45And two exclusive penthouses for those who define.
01:49What's next ?
01:51Trump International Hotel and Tower, Dubaï.
01:55– What's next ?
01:57– Il y a quelques semaines, un autre Trump est venu au Moyen-Orient pour signer des contrats.
02:02Le fils Eric, le fils de Donald Trump, devant la maquette d'un futur complexe de golf au Qatar.
02:09Les Trump aiment le golf avec ou sans eux.
02:11– En mon nom et au nom de toute la famille Trump, je dois le dire,
02:15nous aimons Dubaï, nous aimons le golf, nous aimons les habitants.
02:19Nous avons tellement d'amis incroyables ici.
02:21Les relations sont très bonnes entre les Etats-Unis et ceux qu'on considère comme étant l'un des meilleurs endroits au monde.
02:27– Alors, lors de ce voyage, Nelson et Eric Trump en ont également profité
02:30pour faire fructifier le business des crypto-monnaies de son papa.
02:34– Deux milliards de dollars vont être investis dans la société de crypto-monnaies de Trump.
02:39Mais pour aller encore plus loin dans le mélange des genres,
02:41Eric Trump s'est associé avec Zach Witkoff.
02:45Zach Witkoff, c'est le fils de Steve Witkoff,
02:47qui est l'envoyé spécial de la Maison Blanche au Moyen-Orient.
02:51Depuis le retour de Donald Trump aux affaires, donc le père et le fils font des affaires.
02:55– Et qui s'est un peu aussi immiscé dans le dossier ukrainien.
02:58Comment réagit-on aux Etats-Unis ?
02:59– Les Républicains sont un peu gênés aux Etats-Unis et les Démocrates sont outrés.
03:04Un sénateur fait entendre sa voix sur le sujet, c'est le sénateur du Connecticut, Chris Murphy.
03:08– Il n'a pas honte, il ne fait pas ça discrètement.
03:12Sa corruption est totalement publique et son espoir, c'est qu'en le faisant ouvertement,
03:16il peut convaincre les Américains que ce n'est pas de la corruption, puisqu'il ne se cache pas.
03:21– Une citation lors de ce voyage signé de Donald Trump s'adressant à Mohamed Ben Salman.
03:26« Vous construisez des grâces-ciels à Jeddah, dit-il à Mohamed Ben Salman,
03:29pendant que ceux de Téhéran s'effondrent.
03:32Veut-il réconcilier l'Iran avec tout le monde ou s'offrir de nouveaux marchés ? »
03:35– Probablement les deux.
03:36– Oui, merci beaucoup Nelson.
03:39Philippe Etienne, on rappelle que les cadeaux d'un gouvernement étranger sont explicitement
03:43prohibés par la Constitution américaine.
03:44Votre réaction à ce que vient de nous dire, nous dévoiler Nelson ?
03:48Regardez d'ailleurs la façon avec laquelle Trump s'est justifié sur son raison de trousse social.
03:52Le Boeing 747, dit-il, est offert à l'US Air Force, au département de la Défense,
03:57pas à moi.
03:59Qu'est-ce que ça suscite chez vous comme réaction ?
04:01– Ça évoque d'abord notre pratique à nous, parce que moi je sais qu'en France,
04:07et d'ailleurs dans les pays européens en général, on a des règles extrêmement strictes
04:10et qu'on doit refuser tout cadeau au-delà d'une somme très très réduite.
04:16Alors bon, certes la culture aux États-Unis est assez largement différente,
04:22mais là comme le dit le sénateur Murphy, ce qui est frappant, c'est la désinhibition totale.
04:25Et il dit même que c'est peut-être une façon de faire passer encore mieux l'affaire,
04:31en montrant qu'on n'a aucun scrupule.
04:34L'affaire de l'avion a quand même pris, comme on l'a vu, une certaine extension.
04:40– Ah oui, ça embarrasse beaucoup les Républicains, c'est ce que nous disait Nelson.
04:42– Et les Républicains un peu traditionnels, comme Racle, un peu la gorge,
04:47on va voir maintenant si ça prend.
04:50Le don de l'avion Qatari a été un peu d'ailleurs, pas gommé,
04:55mais on en a parlé un peu moins que des grands contrats qui bénéficiaient à l'économie américaine.
05:00Ce qui est aussi très important dans ce voyage,
05:02c'est le message de Donald Trump à ses interlocuteurs des pays du Golfe,
05:07qui est de dire que, mais qui vaut pour le monde entier,
05:09qui est de dire que les États-Unis ne vont plus prétendre dicter la morale au reste du monde,
05:15ne vont plus essayer de faire du state building,
05:18c'est-à-dire de construire des régimes ou d'en changer.
05:22– Ou d'en défaire, oui.
05:23– Et vont simplement faire des affaires.
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