Le ministre de l'intérieur Bruno Retailleau était à Nîmes ce vendredi 16 mai pour un dernier déplacement avant le vote dimanche des 120.000 adhérents du parti LR pour désigner un nouveau chef de parti.
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00:00Si je suis venu ici à Nîmes, dans ce quartier, c'est parce que c'est un quartier symbolique.
00:05C'est un quartier symbolique, le quartier Pisevin.
00:08Vous savez qu'il y a près de deux ans, à quelques pas d'ici, c'est le jeune Fayed qui a trouvé la mort
00:14parce que la voiture de son père a été rafalée par des narco-racailles.
00:20Et nous menons ici, à Nîmes comme ailleurs, un combat républicain.
00:25C'est un combat qui est à la fois pour restaurer l'ordre public et c'est un combat qui est vital.
00:33Nous le menons à la fois avec une stratégie très volontaire et nous le menons aussi avec de nouvelles armes.
00:41La stratégie volontariste, c'est celle que j'ai voulu impulser il y a quelques mois, qu'on appelle ville sécurité renforcée.
00:50Nîmes, bien entendu, en bénéficie. C'est quoi ville sécurité renforcée ?
00:55C'est taper fortement les narcos lorsqu'ils sont très forts et en profondeur lorsque la drogue,
01:04lorsque le narcotrafic est profondément enquisté sur un territoire.
01:09C'est pas seulement des opérations de police.
01:13C'est d'abord des opérations avec l'autorité judiciaire.
01:16Si on veut démanteler vraiment des points de deal, il faut judiciariser des profils.
01:24C'est-à-dire qu'avec un travail d'information, avec un travail de renseignement très en amont,
01:29avec cette coopération, cette coordination entre les policiers, les forces de sécurité intérieure et l'autorité judiciaire,
01:37préparer soigneusement, méticuleusement, accumuler des preuves, faire des dossiers
01:43pour que lorsque l'on fait une opération, on puisse judiciariser et on puisse démanteler des réseaux.
01:51Ça, c'est une dimension qui est pour moi essentielle si on veut travailler dans la profondeur et dans la durée.
01:57Ensuite, il y a des opérations de police, de gendarmerie parfois aussi.
02:02C'est-à-dire que la deuxième dimension, la première, elle est judiciaire.
02:06La deuxième, elle est sécuritaire.
02:08C'est-à-dire qu'on investit un lieu, la voie publique.
02:12Et là, en m'entretenant tout à l'heure avec les policiers, que ce soit de la BAC,
02:16avec la commissaire qui est tout près de moi, qui n'était pas très loin,
02:20la BAC me disait que c'est deux fois par jour qu'ils mènent des opérations.
02:24Il y a des opérations plus fortes qui sont menées, monsieur le directeur, deux fois par semaine.
02:31Donc c'est un harcèlement permanent, permanent, avec dans ce harcèlement l'occupation, bien sûr, de l'espace public,
02:40mais aussi des coups de poing, là encore y compris avec des chiens, pour fouiller,
02:44pour trouver des armes, pour trouver de la drogue, pour trouver tout ce qui est
02:49et tout ce qui constitue l'écosystème de la criminalité organisée.
02:53Donc le judiciaire, le sécuritaire et l'administratif.
02:58C'est-à-dire que sous l'autorité du préfet, sous l'autorité, là aussi, de la procureure de Nîmes,
03:04il y a des réunions de travail où il y a l'ensemble des administrations de l'État
03:08et on essaie de suivre des profils, on essaie de les renseigner,
03:12on essaie de faire en sorte d'atteindre les têtes.
03:15Et ça, c'est important parce que ça permet à la fois d'atteindre les têtes,
03:20mais en même temps d'essayer d'ébranler l'écosystème économique de la drogue.
03:25Il faut toujours se souvenir que Al Capone n'est pas tombé pour une question de crime,
03:29il est tombé sur de la fiscalité.
03:31Eh bien, notamment dans les CODAF ou ailleurs, dans d'autres structures,
03:34on essaie en mobilisant toutes les administrations de l'État,
03:38qui sont les administrations, bien sûr, du ministère de l'Intérieur,
03:41mais qui peuvent être aussi la sécurité sanitaire.
03:44On essaie, justement, d'avoir une entrave administrative pour aller fermer des commerces.
03:50On a des résultats.
03:52Là, depuis le début des opérations ville-sécurité renforcée,
03:56c'est plus de 100 commerces qui ont été vérifiés, qui ont été contrôlés
04:00et c'est une vingtaine de commerces qui ont été fermés.
04:04Là encore, on a eu près de 600 interpellations, exactement 598,
04:12qui ont mené à, je crois, 163 déferments à la justice.
04:19Ce sont des kilos et des kilos de drogue qui ont été trouvés.
04:21Ce sont des armes, des armes blanches par dizaines, des kalachnikovs, etc.,
04:26qui ont été, là encore, confisquées.
04:29Donc des commerces qui peuvent être des blanchisseuses qu'on a fermés.
04:33Donc on assène des coups.
04:36C'est un travail qui est long, qui perd à terme, mais il doit s'installer dans la durée.
04:43Je vous parlais tout à l'heure d'une nouvelle stratégie que je viens de développer,
04:46ville-sécurité renforcée, mais aussi d'un nouvel arsenal,
04:50un nouvel arsenal avec de nouvelles armes.
04:52C'est le texte contre la criminalité organisée qui a été voté à l'unanimité au Sénat,
04:58une très forte majorité à l'Assemblée nationale.
05:00C'est un texte, il y aura un avant, il y aura un après.
05:03C'est un texte que moi j'avais lancé quand j'étais au Sénat,
05:05où nous avions lancé une commission d'enquête.
05:07À partir de la commission d'enquête, il y avait une proposition de loi transpartisane.
05:13Et là, c'est vraiment permettre à l'État de lutter à armes égales.
05:17Qu'est-ce que ça va changer ?
05:19Ça va changer, ça va transformer l'État dans son organisation.
05:23Parce que l'État, il est organisé en tuyaux d'orgue, il est cloisonné.
05:27On ne communique pas suffisamment.
05:30Et là, au contraire, on va décloisonner,
05:33parce qu'on a en face de nous des réseaux qui, eux, sont décloisonnés,
05:37qui, eux, sont structurés, qui, eux, sont très coordonnés.
05:40Et la transformation de l'État, c'est deux choses.
05:44On aura un parquet national anticriminalité organisé,
05:48toute une chaîne judiciaire qui va être spécialisée.
05:52Ça, c'est fondamental.
05:53Pourquoi est-ce qu'on a loupé la dangerosité d'un type comme Amra ?
05:57C'est parce que les affaires avaient été disséminées dans trois ressorts judiciaires
06:01qui n'avaient pas eu cette communication.
06:02Donc, comme pour le terrorisme,
06:05le terrorisme, il y a un parquet spécialisé antiterroriste,
06:08et là, il y aura un parquet spécialisé anticriminalité organisée.
06:13Et il y aura, comme un miroir pour mon ministère,
06:16on vient de l'inaugurer avec le président de la République
06:19et trois autres ministres, cette semaine, à Nanterre,
06:23sous la direction de la DNPJ, la direction nationale de la police judiciaire,
06:27un État majeur permanent.
06:29Précisément pour décloisonner l'État,
06:31pour lui donner beaucoup plus d'agilité,
06:34pour lui donner beaucoup plus de puissance,
06:36on aura dans un même lieu, sur un même plateau,
06:40tous les services, tous les services interministériels
06:43qui concourent au renseignement.
06:45Donc, vous aurez la DGSI,
06:47vous aurez le renseignement pénitentiaire,
06:49vous aurez la DGSE qui dépend de l'armée,
06:52vous aurez aussi Bercy, Traquefin,
06:54les douanes, etc.
06:55Donc, les services de renseignement,
06:59et ça, c'est fondamental,
07:00quand on veut s'attaquer,
07:02et c'est pour ça qu'on fait des prises, des saisies très importantes,
07:04et vous aurez aussi des services d'enquête.
07:06Donc, on va travailler de façon très décloisonnée,
07:09et cet État majeur permanent,
07:11il a été inauguré il y a quelques jours,
07:14c'était mercredi dernier,
07:15alors que la loi a été votée il y a simplement quelques semaines.
07:18On ne perd pas de temps,
07:19parce qu'il n'y a pas de temps à perdre,
07:21la situation, elle est gravissime.
07:23Et puis, on aura un arsenal aussi,
07:25on va donner aux préfets, par exemple, plus de pouvoir,
07:28pour fermer les commerces,
07:29qui sont souvent des blanchisseuses.
07:31Moi, j'ai été visiter des communes,
07:33des maires, je pense à Belfort,
07:36où le maire avait dû acheter plus de 30 commerces
07:38pour s'assurer que les commerces
07:39ne retombaient pas dans les mains
07:42de l'industrie du blanchiment de l'argent sale.
07:46Là, le préfet aura ce pouvoir.
07:47Le préfet aura le pouvoir d'interdire
07:49un narco-racaille de paraître sur un point de deal.
07:52Il aura le pouvoir de se substituer
07:53un bailleur, parce qu'il y a des logements sociaux
07:55qui sont occupés par ces narco-racailles,
07:58qui pourrissent tout l'immeuble.
07:59Le préfet pourra se substituer au bailleur
08:02pour enclencher la démarche,
08:04la procédure d'expulsion.
08:06On aura des techniques d'enquête
08:08pour le renseignement.
08:09On aura, là encore, une protection
08:11de nos enquêteurs
08:12avec ce qu'on appelle le dossier COF,
08:14ce qu'on appelle désormais
08:15le procès verbal distinct,
08:17où le nom des enquêteurs,
08:19les techniques spéciales d'enquête,
08:21seront cachées pour que les criminels,
08:24ces grands criminels,
08:24n'aient pas accès au nom.
08:25C'est parfois une question de vie ou de mort
08:28avec les menaces qui peuvent peser.
08:30On aura aussi des mesures
08:31contre la corruption, etc.
08:34Donc ça, c'est quelque chose de fondamental.
08:37Une nouvelle stratégie,
08:38ville sécurité renforcée,
08:40et à côté, un nouvel arsenal
08:41avec ce texte qui a été voté
08:43et qui va changer beaucoup,
08:45beaucoup de choses.
08:46Mais là encore, il fera du temps.
08:49Il nous en a fallu pour le terrorisme.
08:51Je veux dire que cette organisation
08:52en matière de terrorisme,
08:54a payé, puisque en l'espace de 13 ans,
08:57on a évité, on a déjoué
08:5886 attentats terroristes.
09:00Ça ne veut pas dire que demain,
09:01il n'y en aura pas.
09:02Mais on en a beaucoup,
09:03beaucoup, beaucoup déjoué,
09:04alors que la menace,
09:05elle est de plus en plus forte.
09:07Il y a trois ans,
09:08il y avait trois attentats
09:09qui avaient été déjoués.
09:10Deux ans, il y en avait six.
09:12Et l'an dernier, neuf.
09:15C'est donc que nous avons été efficaces.
09:16Cette efficacité contre le terrorisme,
09:18il faut que désormais,
09:20on la construise
09:21contre les narcotrafiquants.
09:22Il y en a beaucoup plus.
09:24C'est une industrie
09:25qui charrie des milliards,
09:27environ 7 milliards.
09:29C'est plus de 200 000 personnes
09:31qui dépendent de l'économie de la drogue,
09:33vraisemblablement beaucoup plus.
09:35Voilà.
09:35Et c'est des gens
09:36qui n'hésitent vraiment,
09:39qui n'ont pas de limite,
09:42contre rien.
09:43Qui utilisent des jeunes,
09:44qui sont de plus en plus jeunes,
09:46qui les recrutent,
09:47qui sont des toirages à gage,
09:49qu'on jette comme des Kleenex.
09:50Ils ont 14 ans,
09:51ils ont 15 ans.
09:53Ils tuent
09:53et ils se font tuer.
09:54C'est ça, aujourd'hui,
09:56l'écosystème du narcotrafic.
09:58Dans le monde,
09:59pas que la France.
10:00Mais il faut qu'on réagisse
10:01et on est en train de réagir.
10:03Quelle est votre réaction
10:04par rapport à cette vidéo
10:04d'un youtubeur allemand
10:06dans un quartier voisin à Nîmes ?
10:08C'est vrai, franchement,
10:09je ne l'ai pas vu.
10:09Je ne regarde pas
10:10l'ensemble des vidéos.
10:12C'est une vidéo
10:13qui s'est utilisée
10:14en début de semaine
10:15où il y a
10:15des dealers,
10:17des rodeos,
10:18beaucoup de vues.
10:18Je ne peux pas vous répondre.
10:20Sur Pissevin,
10:20le commissariat
10:21qui avait ouvert
10:21à Tenic un jour ici,
10:22il a été brûlé.
10:23Quand est-ce qu'il va rouvrir ?
10:24On a eu une réunion
10:26tout à l'heure
10:27avec la municipalité.
10:28Il y a plusieurs options.
10:30Soit on le réouvre sur place,
10:31on est prêt,
10:32l'argent est là,
10:32mais est-ce que c'est
10:33le meilleur endroit ?
10:34Soit on installe
10:35un commissariat plus moderne
10:37dans les bars
10:37qui ont été déconstruites
10:38tout près.
10:39soit on va se donner
10:40deux mois de réflexion,
10:42soit on trouve
10:43un endroit
10:44qui serait bien approprié.
10:46Ce n'est pas
10:46une question d'argent.
10:47On veut réinvestir
10:48évidemment le secteur.
10:51Ce n'est pas
10:51avec un seul commissariat,
10:52avec les forces
10:53d'un seul commissariat
10:54qu'on peut tenir
10:54un quartier
10:56comme celui de Pissevin.
10:58Ça veut dire aussi
10:59de renforcer
11:00les effectifs policiers.
11:03On va être capable
11:04déjà,
11:05on a affecté
11:0613 policiers adjoints.
11:08On va en recruter
11:0930 de plus
11:10et j'ai pris
11:11un engagement
11:11auprès de Jean-Paul Fournier
11:13qui me l'a demandé.
11:14C'est que
11:15si on parvient
11:16puisqu'on a changé
11:17les choses,
11:18je veux que
11:19des jeunes
11:20puissent s'engager
11:20dans la police
11:21et on sait
11:22que leur crainte,
11:22souvent,
11:23la crainte,
11:24c'est d'être muté,
11:25de réussir le concours
11:25à Nîmes
11:26et d'être muté
11:27ensuite à Paris
11:28ou dans le Nord.
11:29Et je sais
11:29qu'à Nîmes,
11:31on aime,
11:31préfère le soleil
11:32et c'est normal,
11:33il y a les racines
11:33et dans tous les départements,
11:36les jeunes réagissent
11:36de la même façon.
11:37Donc, on fait des concours
11:38désormais départementaux
11:39et ces jeunes
11:40qui seront demain
11:41des policiers adjoints,
11:43ils sont sûrs
11:43de pouvoir servir
11:45en proximité.
11:45Donc, je résume.
11:4713 plus 30,
11:49mais si on arrive
11:50à recruter
11:51encore plus
11:52par des méthodes
11:53de communication
11:54que je laisse au préfet
11:55et à l'émail
11:56d'autres policiers,
11:57moi, je suis prêt
11:58à ouvrir
11:58au-delà
11:59des 43.
12:0113 plus 30,
12:0143.
12:02Si on arrive
12:03à en attirer
12:0410, 15 ou 20 autres,
12:06il n'y a pas de problème.
12:07Ils seront embauchés.
12:09Quand ?
12:09Quand est-ce qu'ils arrivent ?
12:10Très vite.
12:1113 sont arrivés.
12:13Vous avez en plus
12:14une école de police,
12:15une très belle école de police.
12:16Les 30 autres
12:17arriveront
12:17à l'automne
12:19ou sur les recrutements.
12:21Voilà.
12:22Et on continuera
12:22comme ça.
12:23On a des résultats.
12:33Je vous les donnais
12:33tout à l'heure.
12:34On a donc
12:35en interpellation
12:36598.
12:38En défermant,
12:39on a...
12:40Sur Nîmes ?
12:40Je vous parle d'ici.
12:42Je ne vous parle pas d'ailleurs.
12:43Je vous parle de Nîmes.
12:45C'est bien de nous préciser.
12:45Je ne grossis pas
12:46les chiffres
12:47en additionnant
12:48Grenoble,
12:49Nantes,
12:49Bordeaux.
12:50Non, non.
12:50Je parle
12:51de 580...
12:53Je préfère parler
12:54parce que ça ne sert
12:55à rien au niveau national.
12:56C'est beaucoup plus significatif
12:58sur Nîmes.
13:01Vous avez donc
13:01sur Nîmes
13:02598 interpellations,
13:04163 défermants.
13:08Vous avez là encore
13:09100 commerces,
13:10plus de 100 commerces,
13:11103 commerces
13:12qui ont été
13:12là encore vérifiés,
13:14contrôlés.
13:1520 commerces
13:15qui ont été
13:16fermés
13:17à différents tiers.
13:19Vous avez des kilos
13:19et des kilos de drogue
13:20qui ont été saisis.
13:21Vous avez des dizaines
13:22d'armes blanches,
13:23des dizaines d'armes
13:24notamment de Longue,
13:26Kalachnikov et autres.
13:28Vous avez aussi
13:29beaucoup d'autres choses
13:31qui ont été
13:31sur un laps
13:34de 2 à 3 mois
13:35depuis exactement
13:37fin février.
13:39Ça veut dire
13:39mars, avril
13:40et on est la mi-mai.
13:42Donc ce que je veux moi,
13:43c'est dire un grand coup de chapeau
13:44aux policiers
13:46qui m'entourent.
13:48Là, c'est leur chef,
13:49mais ils sont sur le terrain,
13:50ils prennent
13:50d'énormes risques
13:51parce que ces gens
13:52sont très très dangereux.
13:53Et vous vous rendez compte,
13:54la BAC,
13:55c'est plusieurs fois par jour.
13:56Plusieurs fois par jour
13:57qu'ils opèrent ici.
13:59Les policiers
14:00dans des actions
14:01plus fortes,
14:02c'est plusieurs fois
14:02par semaine.
14:03Donc il y a vraiment
14:04un harcèlement.
14:05On a renforcé
14:07notamment avec
14:08des CRS
14:09quand il le faut
14:10et ça continuera.
14:11C'est pas prévu
14:12qu'ils reviennent ici ?
14:13Pardon ?
14:13Les CRS ?
14:14Ils sont là d'ailleurs.
14:16Je veux dire
14:16de manière plus pérenne.
14:18Régulière.
14:19Je vais vous donner,
14:20j'ai donné au maire
14:21qui était attaché
14:22à ce que je renforce
14:23les effectifs policiers.
14:26Entre le 1er janvier
14:27l'an dernier
14:28et le 12 mai,
14:32il y a eu,
14:32je crois,
14:3328 jours.
14:347 jours
14:38l'an dernier
14:39et cette année,
14:4182.
14:42Donc sur le même
14:43laps de temps,
14:441er janvier,
14:46mi-mai,
14:47l'an dernier,
14:482024,
14:497 jours
14:50où on renforce
14:51avec la CRS
14:52et là,
14:5382.
14:54Ça veut dire
14:55quelque chose, non ?
14:56Ça veut dire
14:56qu'on a mis le paquet.
14:57Monsieur le ministre,
14:57une question par rapport
14:58à la crypto-monnaie.
14:59Vous avez rencontré
15:00ce matin des patrons.
15:01On a vu en tout cas
15:02des vidéos ces derniers jours
15:03de patrons,
15:03leurs enfants aussi
15:05qui ont subi parfois
15:06des tentatives d'enlèvement
15:07qu'a donné la réunion
15:08ce matin.
15:09Comment est-ce que vous comptez
15:10mieux protéger
15:10ces patrons
15:11du milieu de la crypto-monnaie
15:13et leurs familles aussi ?
15:14C'était une réunion importante
15:15parce que ce qu'il faut savoir
15:17c'est qu'on a un risque
15:18qui est un risque systémique.
15:20L'enlèvement,
15:23la séquestration,
15:23la torture,
15:25deux ont eu
15:25un doigt de sectionner
15:28et heureusement
15:29pour le dernier cas,
15:31la jeune maman
15:32n'a pas pu être enlevée
15:33et pour l'avant-dernier cas
15:34à Paris,
15:36je vous rappelle
15:36que la préfecture de police
15:40lui a fallu
15:41moins de 60 heures
15:42en 58 heures
15:43et heureusement
15:43parce qu'il s'apprêtait
15:45à faire subir
15:47d'autres actes de torture
15:49à celui
15:49qu'ils avaient séquestré.
15:51Et ce qu'il faut bien comprendre,
15:52pourquoi je parle
15:52de risque systémique ?
15:55Tout simplement
15:55parce que
15:56d'habitude
15:56la rançon,
15:58quand on la remet,
16:00c'est pour nous
16:00une opportunité.
16:01parce que c'est physique,
16:03c'est les billets,
16:04on arrive en voiture,
16:06il y a une place,
16:06il y a un rendez-vous
16:07et là,
16:08il y a des opportunités
16:09pour qu'on puisse
16:10arrêter les individus.
16:12Là,
16:13avec la technologie
16:14des blockchains,
16:15du wallet,
16:15etc.,
16:16ce n'est pas ça du tout.
16:18c'est totalement
16:19dématérialisé.
16:20Ce qui rend
16:21en fait
16:21la rançon
16:23quasiment invisible.
16:25En fait,
16:25elle n'est pas
16:25totalement invisible
16:26puisqu'on a pu faire
16:27des opérations,
16:28je pense à la gendarmerie,
16:29au mois de janvier
16:30dans le Cher.
16:32C'était fondamental
16:33de faire cette réunion
16:34parce qu'on sent bien
16:34que les affaires
16:35se multiplient.
16:37On a à peu près
16:37cinq affaires,
16:38ce n'est pas exactement
16:39les mêmes,
16:39mais trois affaires récentes
16:41depuis le début de l'année
16:42avec très franchement
16:44un mode opératoire
16:45très ressemblant,
16:46similitude au moment
16:48où je vous parle.
16:49Il y a une enquête,
16:50je ne sais pas tout,
16:51mais on voit bien
16:52que ces similitudes
16:53pourraient amener
16:55à des rapprochements,
16:56mais impossible
16:58aujourd'hui
16:58de le confirmer.
17:00Donc,
17:00je pense que
17:01ce qui était important,
17:02c'est qu'on avait là
17:03des entrepreneurs
17:04en la matière
17:06pour les crypto-monnaies
17:07et on a surtout
17:09une organisation
17:09récente,
17:11toute jeune,
17:11parce que c'est
17:11un secteur économique
17:12très très jeune,
17:14la DAN,
17:14qui regroupe justement
17:15et qui sera
17:16l'interlocuteur.
17:16Donc,
17:17on a discuté,
17:18on a dévoilé
17:20que ce soit
17:20le directeur général
17:21de la Gendarmerie nationale,
17:23il a dit comment
17:24les choses s'étaient passées
17:25pour la première enquête
17:26qui a eu un bon résultat
17:27du mois de janvier.
17:28Le préfet de police
17:29a fait la même chose
17:30avec son équipe judiciaire
17:32pour ce qui s'est passé
17:33il y a quelque temps
17:35et ça nous a permis
17:37de leur dire
17:38ce que nous faisions.
17:40Ce que j'ai voulu leur dire,
17:41moi,
17:41c'est qu'on était
17:42totalement mobilisés
17:43et que le risque
17:45est un risque certain
17:46donc on va travailler ensemble
17:47à la fois pour mieux alerter,
17:49pour prévenir,
17:50pour dissuader
17:51et pour entraver.
17:53On va avoir,
17:54c'était une première étape,
17:55il y aura d'autres étapes
17:56mais il est hors de question
17:57qu'on laisse
17:59ces entrepreneurs,
18:00ces familles
18:01être la proie
18:02de ces narco-racailles,
18:04de ces criminels
18:04qui sont des criminels
18:06qui n'hésitent
18:07franchement
18:08contre rien du tout.
18:09donc il faut les aider,
18:11c'est ce que nous allons faire
18:12avec une très forte volonté
18:13et on avait besoin
18:15de cette réunion
18:15et je pense qu'ils étaient
18:16aussi satisfaits
18:18du contenu de la réunion.
18:19Petite question
18:19concernant Ville Sécurité Renforcée,
18:21quelle est la différence
18:21avec les opérations
18:22Place Net
18:22dont on a parlé
18:23il y a quelques mois,
18:24moi comme mes confrères ?
18:25J'ai voulu simplement,
18:27c'est ce que j'ai indiqué,
18:28ne pas m'en tenir
18:29à la dimension sécuritaire.
18:31La dimension coup de poing,
18:32elle est absolument nécessaire,
18:34c'est ce que je disais
18:34tous les jours
18:35avec la BAC
18:36et toutes les semaines
18:37avec nos forces de police.
18:38Ça, c'est la dimension
18:40plus traditionnelle
18:41qui est très importante.
18:42Mais en évoluant,
18:44on a fait ce qu'on appelle
18:44un rétexte,
18:46un retour d'expérience
18:47et on s'est dit
18:47si on veut être
18:49encore plus puissant
18:50et si on veut ancrer
18:52les choses dans la durée,
18:54dans la profondeur,
18:55ça ne suffit pas.
18:56Il faut une opération
18:57judiciaire en amont,
19:00même si c'est plus long,
19:01ça exige du renseignement,
19:02ça exige un travail
19:03en commun,
19:05main dans la main
19:05entre les forces de sécurité
19:07et puis bien entendu
19:08l'autorité judiciaire
19:09et puis il faut aussi
19:10quasiment simultanément
19:12l'entrave administrative.
19:14C'est quand on additionne
19:15les trois dimensions
19:16de façon très globale,
19:18de façon très intégrée
19:19qu'on peut avoir
19:19des résultats.
19:20Voilà.
19:21Le judiciaire,
19:22le sécuritaire
19:23et les entraves administratives
19:25pour ébranler vraiment
19:26tous les écosystèmes.
19:27C'est dur
19:28parce que
19:29cet écosystème
19:30s'est construit
19:31année après année.
19:33Quand j'étais au Sénat,
19:34j'ai tiré la sonnette d'alarme,
19:35c'est pour ça que j'avais
19:36déclenché une commission
19:37d'enquête.
19:38Mais ce combat est devenu
19:39un combat national,
19:40comme a été hier
19:41le combat contre le terrorisme.
19:43Il mettra des années
19:44et nous le gagnerons,
19:46mais il va falloir
19:47y consacrer du temps
19:48et beaucoup de force.
19:50Voilà.