Avec Hugues Defoy (directeur général par intérim de l’AGEFIPH), Mohamed El Alaoui (étudiant en comptabilité, non-voyant), Célestine, Christian Pensart (directeur de la mission handicap du Groupe Accor) et Anthony Martins Misse (animateur de "Sud Radio, Faut que ça change !")
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00:00En direct du salon Inclusive Day, 9h10 Sud Radio, La Vérité en Face, Patrick Roger.
00:09La Vérité en Face en direct de la Défense Arena, c'est à Nanterre, juste aux portes de Paris.
00:15C'est la journée où beaucoup d'entreprises qui interviennent évidemment dans le monde de handicap, d'institutions aussi, sont là.
00:22Et puis des personnes qui sont en situation de handicap.
00:25Anthony Martin-Smith, je rappelle que vous êtes animateur sur Sud Radio, journaliste, avec l'émission Faut que ça change.
00:31C'est la seule émission d'ailleurs en audiovisuel qui existe sur le handicap, que l'on a lancé ensemble.
00:37Avec ce titre évidemment, un brin provocateur. Faut que ça change Anthony.
00:41Effectivement, la seule sur une radio nationale généraliste en continu qui traite d'autres sujets que le handicap.
00:47Avant il existait une station consacrée qui a disparu en avril.
00:50Et effectivement, notre programme, chaque semaine, aborde le handicap sans détour, avec des vérités qui dérangent parfois.
00:59Oui, et pour s'adresser aussi à toute la population.
01:02Parce que vous avez vu, nous avions Sabine en réaction tout à l'heure à Emmanuel Macron sur la politique en général.
01:09Et qui elle-même disait évidemment qu'elle était concernée parce qu'elle était en situation de handicap.
01:13Et c'était difficile d'aménager son poste alors qu'elle était dans la fonction publique depuis 20 ans où elle avait des problèmes.
01:22Donc c'est vrai qu'il y a les handicaps les plus sévères.
01:24Et puis tout un tas de handicaps.
01:2612 millions, 18 millions même selon certains chiffres de personnes concernées.
01:31Il y a Hugues de Foix qui est avec nous, qui est directeur général de la GEPHIP.
01:35La GEPHIP c'est l'association de gestion du fonds pour l'insertion des personnes handicapées.
01:39Bonjour, merci d'être avec nous.
01:43Et puis Christian Pansard qui est directeur de la mission handicap aussi du groupe Accor.
01:47Bonjour.
01:47Bonjour à tous et à tous.
01:48Bon, dans la présentation que j'ai faite là, Hugues de Foix, est-ce que vous êtes d'accord ?
01:55Ça correspond un peu à la situation.
01:56C'est-à-dire qu'il y a des personnes, 2 millions et demi, 3 millions de personnes qui ont des handicaps un petit peu plus sévères.
02:02Et puis toutes ces personnes aussi qui, au fil de leur vie, ont connu d'autres handicaps et qui les accompagnent et parfois rendent la vie compliquée.
02:13Ce qu'il faut dire, c'est que le handicap, ça concerne tout le monde, possiblement.
02:17Parce que c'est souvent quelque chose qui survient au cours de la vie, puisque nous avons 15% des handicaps qui sont de naissance.
02:23Et puis s'agissant du professionnel, puisque vous l'avez dit, la GFIP, c'est l'emploi des personnes handicapées.
02:28Eh bien, on a des situations de handicap qui peuvent intervenir évidemment au cours de la carrière.
02:34Et plus les carrières s'allongent, évidemment, plus ça peut arriver.
02:38Donc c'est important d'avoir à l'esprit que c'est un sujet qui, possiblement, concerne tout le monde.
02:43Alors ça concerne tout le monde aussi, parce que même si on n'est pas en situation de handicap, on peut travailler avec un collègue en situation de handicap, avec un manager en situation de handicap.
02:50Et sa famille, dans la famille, bien sûr.
02:53Alors bien sûr, dans la famille, mais dans l'entreprise, ça concerne tout le monde, parce que ça doit concerner aussi les dirigeants, puisque ce sujet, alors nous, on conseille, on accompagne les entreprises.
03:01Et la première chose qu'on dit à une entreprise que nous rencontrons pour justement l'accompagner à construire une politique inclusive, c'est que ça doit être porté au plus haut niveau de l'organisation.
03:11Donc évidemment, le dirigeant, le COMEX, tout le monde doit se préoccuper du sujet du handicap.
03:15Et puis ce qu'on dit aux entreprises, évidemment, parce qu'ici on était à l'inclusivité, donc on parle de diversité, on parle d'inclusivité, on dit comme ça aujourd'hui.
03:24C'est que tout ça, évidemment, c'est bon pour le business, parce que se tourner vers des personnes en situation de handicap, c'est se tourner vers des talents, et c'est ouvrir les portes des entreprises à ces talents.
03:35Donc forcément, c'est bénéfique pour les entreprises.
03:36Est-ce que ces portes s'ouvrent ? Alors vous, vous êtes chez Accor, donc Christian Pansard, donc il y a des efforts.
03:43On comprend, c'est un grand groupe, quoi, même.
03:46Et donc j'imagine que c'est une, comme le disait Hugues de Foix tout à l'heure, une volonté d'une stratégie, en fait, de s'ouvrir.
03:53Mais je voudrais savoir si les portes s'ouvrent quand même facilement, ou si c'est un peu complexe.
03:58Oui, les portes s'ouvrent, on s'aperçoit qu'il y a un renforcement aussi des actions depuis les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
04:05Alors c'est tout récent, alors que bon, ça fait 15 ans, 15-20 ans qu'on parle de la loi, justement.
04:11Oui, mais c'est un renforcement des actions.
04:131987 la loi.
04:151987, mais qui avait été renforcée avec Roselyne Bachelot, je crois.
04:19Oui, on a mis beaucoup un plan d'action, justement, sur l'accueil des clients en situation de handicap.
04:24Et en parallèle, on a parlé beaucoup de handicap.
04:26Et on s'aperçoit que dès qu'on a des actions, dès qu'on sollicite les hôtels, tout de suite, ils lèvent la main pour mettre en place des actions.
04:32Et c'est eux qui viennent vers nous, justement, pour dire, moi, j'ai envie aussi d'embaucher des personnes en situation de handicap, etc.
04:38Et c'est vrai que la loi date de nombreuses années, etc.
04:42Mais c'est au quotidien qu'on met des actions en place pour compenser la situation que les personnes en situation de handicap sont beaucoup plus au chômage que d'autres personnes.
04:52Ah bah alors, justement, quels sont les chiffres, Anthony Martin, Suisse ?
04:547,3%, c'est la moyenne nationale pour les personnes dites valides.
04:5812% chez les personnes en situation de handicap.
05:01Et parmi elles, on peut compter le chiffre le plus important, c'est chez la déficience visuelle, le handicap en l'occurrence qui me concerne.
05:0750%, selon certains chiffres, voire même 75%, parce qu'il y a ceux qui se déclarent au chômage,
05:14mais ceux qui sont aussi totalement en dehors du système de comptabilité de ces chiffres-là.
05:20Vous me disiez que vous attendiez et que toutes les associations sont déçues après l'intervention d'Emmanuel Macron hier soir,
05:27qu'il y allait avoir un petit mot et qu'il n'y a rien eu.
05:29Il y avait des annonces possibles, comme le remboursement intégral de certains fauteuils roulants,
05:33le fait qu'il y a des améliorations en cours, en tout cas avec la task force que la ministre en charge des personnes handicapées
05:41a voulu mettre en place sur la simplification des démarches des maisons départementales des personnes handicapées.
05:46Il y avait des sujets qu'il pouvait aborder, il y avait des annonces qu'il pouvait faire,
05:49notamment sur le plan autisme aussi, avec 680 millions d'euros qu'il avait engagés sur 5 ans,
05:551,5 milliard sur tout le handicap et sur l'accessibilité du cadre bâti, au transport, etc.,
06:00qui sont des préalables à l'employabilité des personnes handicapées.
06:03Parce que ce n'est pas tout de trouver un emploi, eu que deux fois, mais c'est aussi le fait de pouvoir y accéder.
06:08Oui, oui, ça c'est vrai, ça fait partie des problématiques.
06:11Alors déjà trouver un emploi, oui, bien alors y accéder, vous avez évoqué tout à l'heure l'adaptation des situations de travail.
06:17La GICIP intervient là-dessus, évidemment, pour prendre en charge les dépenses.
06:20On finance, on a une aide spécifique, mais au-delà de ça, on a la capacité de mobiliser un ergonome,
06:26par exemple, pour faire une étude de poste et pour voir ce qui correspond besoin à la personne.
06:30Alors il faut aussi indiquer que ça n'est pas automatique, dans le sens où il y a des situations où il n'y a pas besoin d'adapter les postes.
06:37Ça n'est pas forcément nécessairement des choses très compliquées,
06:39parce que de ce qu'on finance à la GICIP en termes d'adaptation de postes, en moyenne, c'est moins de 3 000 euros.
06:44Donc il ne faut pas non plus...
06:46Oui, se dire, c'est colossal, on va être obligé de faire des travaux.
06:49Et tout n'est pas une question d'argent.
06:51Oui, tout n'est pas une question d'argent. Ça, c'est vrai, non ?
06:54Exactement, tout n'est pas une question d'argent, puisqu'on a aussi des adaptations organisationnelles, par exemple,
06:58qui ne coûtent pas forcément beaucoup d'argent.
07:00La question, c'est prendre en compte un besoin spécifique et être en capacité d'y apporter une réponse,
07:06qu'elle soit technique ou organisationnelle.
07:08Et c'est ce que font de plus en plus les entreprises, aujourd'hui.
07:12Alors c'est vrai qu'il y a des chiffres qui restent très préoccupants, parce qu'Anthony l'a rappelé,
07:18la situation des personnes handicapées par rapport au taux de chômage, c'est plus élevé.
07:25On reste plus longtemps au chômage quand on est en situation de handicap.
07:28Mais pour autant, le nombre des salariés dans les entreprises privées et publiques, il augmente.
07:34Le nombre de personnes en situation de handicap aussi augmente.
07:37Bon, ça veut dire qu'on a peut-être une meilleure capacité, aujourd'hui, dans la société, à appréhender le handicap,
07:42parce que les personnes, aussi, font une démarche pour se faire reconnaître.
07:47C'est important, parce que les entreprises, il y en a une à côté de moi, et je sais que Christian ne va pas démontrer.
07:52Parce que c'est vrai que le sujet, c'est aussi, on a parfois des collaborateurs qui ont un besoin spécifique,
07:58mais qui ne se déclarent pas.
07:59Alors pour ça, il faut que l'entreprise, évidemment, mette en place une vraie politique,
08:03où le message qui est envoyé, c'est qu'il vaut mieux exprimer un besoin pour être en capacité de le traiter,
08:09que de ne pas le faire.
08:10Et donc ça s'appelle une politique handicap.
08:12Ça s'appelle démontrer par des actes que, évidemment, ce ne sont pas des mots,
08:16mais on met bien en place les actions qui permettent, justement,
08:20et comme le disait Anthony, ce n'est pas forcément une question d'argent,
08:22mais qui permettent de répondre à un besoin spécifique.
08:25Tout ça, ça ne s'improvise pas, mais ça s'organise.
08:28Ça passe aussi, j'imagine, Hugues de Foix comme Christian Ponsard, par de la formation.
08:33Bien sûr.
08:34Pour adapter, pour qu'il y ait une adaptation.
08:38Formation à plusieurs niveaux, parce que, alors, ça passe aussi par le travail qui est fait par le référent handicap.
08:43Là aussi, Christian, avant de me démentir, parce qu'il est référent handicap au sein du groupe Accor.
08:47Le référent handicap, c'est la cheville ouvrière, c'est la personne qui met en place toutes les actions.
08:53Et parmi ces actions, évidemment, il y a des actions de sensibilisation.
08:56Alors, sensibilisation des collaborateurs, parce que, par exemple,
08:59vous allez accueillir dans un collectif de travail un collaborateur en situation de handicap,
09:03et bien, ça peut poser des questions, et c'est normal qu'on apporte des réponses à ces questions,
09:08des questions des collègues, des questions du manager.
09:10Donc, il faut former, il faut informer, il faut former, il faut sensibiliser.
09:14On a encore beaucoup de représentations du handicap qui ne sont pas toujours en phase avec la réalité.
09:21Donc, c'est très important.
09:21Est-ce que, ça veut dire que, entre guillemets, ça fait peur dans les entreprises ?
09:27Alors, peut-être pas dans le groupe Accor, parce que vous l'avez adopté, si je puis dire.
09:32En fait, vous avez une stratégie, mais dans certaines entreprises, de dire,
09:35voilà, je vais accueillir un handicapé, comment faire, etc.
09:39Ça effraie un petit peu la direction, ou alors aussi le personnel, quoi.
09:44On dit les choses, c'est la vérité en face.
09:46Il faut les dire.
09:47Oui, absolument.
09:48Ça peut faire peur, parce qu'un manager qui recrute, par exemple, va se poser la question.
09:52Est-ce que, si je recrute, ça va être une difficulté supplémentaire pour moi ?
09:56Est-ce que je vais pouvoir atteindre mes objectifs ?
09:58Est-ce que, quand il y a le rush, peut-être dans un hôtel, est-ce que ça va permettre,
10:02le travail ne va pas se repenser sur les autres personnes, etc.
10:05Toutes ces questions se posent pour un manager, et c'est normal.
10:08C'est là qu'on doit rassurer, qu'on doit valoriser aussi les managers qui recrutent des personnes en situation de handicap,
10:14où on doit mettre des dispositifs en place qui permettent de compenser ces situations.
10:18Moi, j'ai une question par rapport à ça, Christian Penseur.
10:21Vous parlez de managers qui doivent encadrer, mais combien de personnes en situation de handicap,
10:25et Hugues Dufoy, je m'adresse aussi à vous, arrivent à atteindre les fonctions de manager et de dirigeant ?
10:30Parce qu'on a le sentiment que, en tout cas, les chiffres parlent d'eux-mêmes,
10:35l'intérim est le secteur dans lequel on recrute le plus de personnes en situation de handicap en France.
10:40Est-ce qu'on a une progression professionnelle possible ?
10:43Alors l'intérim, aujourd'hui, l'intérim, c'est à peu près 1,5% des émissions d'intérim avec des personnes en situation de handicap.
10:521,5% ?
10:53Ah oui, mais c'est rien !
10:53Donc c'est pas énorme.
10:55Il y a encore beaucoup de travail à faire sur l'intérim.
10:57En revanche, il y a un vrai sujet sur les quatre.
10:59C'est vrai, nous, on a travaillé avec l'APEC il n'y a pas très longtemps.
11:02On identifie à peu près 7% de cadres en situation de handicap, dont 2% qui sont reconnus administrativement.
11:10C'est évidemment très en deçà de la réalité.
11:13Parce que les cadres, évidemment, ils ont parfois une petite appréhension à déclarer leur situation de handicap,
11:20parce que justement, on continue...
11:22Il y en a qui passent ça sous silence, qui ne veulent pas, parce que sinon ça va me bloquer dans l'entreprise.
11:27Oui, mais parce que justement, on ne fait pas l'association entre handicap et performance.
11:31Or, il faut faire l'association entre handicap et performance.
11:34Et à partir du moment où on fait cette association, quand on est cadre, on aura moins d'appréhension.
11:38Je vois la dynamique avec Anthony, évidemment, qui est un entrepreneur polyvalent, si je puis dire.
11:43On se dit oui, peut-être que d'ailleurs, ils mettent davantage d'énergie, plus de concentration et d'effort, Anthony, non ?
11:52Je ne sais pas, parce que je me demande, pour reprendre la question que vous vous posez aujourd'hui, Patrick,
11:57a-t-on vraiment envie de recruter des personnes en situation de handicap ?
12:00Moi, je la rallongerais un petit peu.
12:03A-t-on envie de les faire évoluer ou de leur donner accès à des fonctions directives ?
12:10Alors, on a plus la question au niveau du groupe Accor.
12:13On a fait un sondage au niveau mondial pour savoir si les personnes se ressentaient en situation de handicap.
12:19On n'est pas parti, parce que les réglementations sont différentes aussi dans les différents pays.
12:23On a posé la question, est-ce que vous vous ressentez en situation de handicap visible ou invisible ?
12:27Donc, 6% des collaborateurs dans le monde se sont déclarés en situation de handicap chez Accor.
12:32Et 3% des directrices et directeurs d'hôtels.
12:35Donc, ça, c'est un chiffre que l'on n'avait pas forcément, donc qui est important.
12:39Peut-être qu'ils n'ont pas le besoin aussi de se déclarer en situation de handicap.
12:43Parce que Hugues Defoy le disait tout à l'heure, quand on a des besoins spécifiques,
12:46c'est utile de se déclarer en situation de handicap parce qu'on va pouvoir compenser le handicap.
12:51Mais autrement, ce n'est pas forcément utile non plus.
12:53Mais il peut y avoir aussi les craintes sur une évolution, sur une perception des autres personnes, etc.
12:57Et c'est la communication, la sensibilisation que l'on peut faire qui peut lever toutes ces craintes, etc.
13:02Et que tout le monde se sente libéré d'en parler.
13:04En tout cas, aux Etats-Unis, ce n'est pas le moment de déclarer son handicap.
13:07– Oui, avec, effectivement, les déclarations de Trump, même s'il visait autre chose.
13:11– Il visait autre chose.
13:12– C'est le wokisme au sens plus large, quoi.
13:15– Non, mais ça peut être important de déclarer sa situation de handicap,
13:18y compris quand on est dirigeant, il y en a quelques-uns qui le font.
13:21Et puis après, vous avez tous entendu, ici, on est dans une radio,
13:24vous avez tous entendu votre collègue Nicolas Demorand aussi déclarer sa situation de handicap.
13:29– Alors, c'est du handicap, la santé mentale, oui, c'est considéré comme du handicap.
13:33– Évidemment.
13:34– Et c'est la grande cause nationale de 2025.
13:36– Oui, oui.
13:37– C'est important d'en parler, parce que plus on en parle,
13:39évidemment, plus la société sera incline à évoluer sur ce sujet.
13:44Et je pense qu'elle a déjà beaucoup évolué.
13:45Christian faisait tout à l'heure référence aux Jeux Olympiques.
13:48Alors, c'est vrai que les Jeux Paralympiques, ça aide aussi.
13:50Alors, on a été porté par tout ça.
13:53Il y a une vraie question de savoir si, effectivement,
13:55le soufflet ne retomberait-il pas un petit peu.
13:58C'est une question.
13:58Mais en tout cas, tout ce qu'on peut faire aujourd'hui
14:01pour mettre en lumière le handicap et l'appréhender pour ce qu'il est,
14:06c'est évidemment utile, y compris dans le milieu professionnel.
14:09– Allez, nous poursuivons avec des témoignages dans un instant,
14:12justement, de personnes, de jeunes qui cherchent du travail,
14:17qui voudraient être insérés, certains qui réussissent,
14:20d'autres qui ont plus de difficultés.
14:21Et puis, si vous voulez témoigner, comme Sabine tout à l'heure qui était avec nous,
14:250826 300 300, 0826 300 300, la vérité en face.
14:30Et on se dit les choses, et notamment sur cette situation du handicap dans les entreprises,
14:36et puis dans la vie courante, dans la vie quotidienne également, sur Sud Radio.
14:39– Comment être recruté, comment travailler, comment améliorer en fait son poste,
14:53comment réussir à accéder également à son travail ou chez soi ?
14:57– Ce sont toutes les questions qu'on se pose, notamment ici à Inclusivité,
15:00c'est à la Défense Arena, aux portes de Paris,
15:04c'est organisé par le groupe Les Écoles Parisiens, en partenariat avec Sud Radio,
15:09beaucoup d'autres partenaires, on l'a vu avec la GFIP tout à l'heure,
15:12et on y reviendra, et puis Anthony Martin-Smith qui est avec nous,
15:15et qui anime sur Sud Radio, il faut que ça change.
15:17Nous sommes aussi, et vous pouvez appeler, 0826 300 300, pour réagir comme Sabine tout à l'heure.
15:22Nous sommes toujours avec Christian Pansard, qui est directeur de la mission Handicap dans le groupe Accor,
15:27et vous êtes venu avec un stagiaire alternant pour l'instant, Célestino.
15:34Bonjour Célestino. – Bonjour.
15:36– Vous êtes en situation de handicap, vous êtes en alternance,
15:39vous allez nous raconter comment ça se passe en fait pour vous,
15:43et puis avec également Mohamed El-Alaoui, qui est étudiant en comptabilité,
15:48qui est malvoyant, et qui cherche en fait un stage.
15:51Bonjour Mohamed. – Bonjour.
15:53– Bonjour. Vous allez nous raconter, vous aussi,
15:55quel est votre chemin pour essayer de trouver du travail et un stage.
16:00Célestino, que faites-vous aujourd'hui dans le groupe Accor ?
16:04– Oui, bonjour je suis Célestino.
16:08Je suis chargé de projet à la mission Handicap d'Accor.
16:14– Chargé de projet ? – Oui.
16:15– Oui, d'accord.
16:16– Donc, le matériau est sur l'aspect client, et sur l'aspect collaborateur.
16:25– D'accord, et avec les collaborateurs.
16:27Ça correspond à quoi exactement, Christian ?
16:30– Alors, déjà, pour parler de la rencontre, de la belle rencontre avec Célestino,
16:37dans le cadre des actions pour le handicap, pour développer l'emploi,
16:40on est des partenariats avec des associations comme Arpège, comme Tremplin Handicap,
16:44qui nous mettent en relation avec, par exemple, les écoles.
16:47Et c'est dans ce cadre-là qu'on va présenter aux jeunes l'entreprise, nos métiers, etc.
16:53Et qu'on peut faire des rencontres comme on l'a fait avec Célestino.
16:56Et après, c'est tous des parcours que l'on peut faire en utilisant différents dispositifs
17:01qui existent pour l'emploi, et Célestino pourra peut-être en parler,
17:04par exemple les périodes opérationnelles à l'emploi,
17:06qui permettent de mettre un premier pas dans l'entreprise, c'est les duodets aussi.
17:11Donc tous ces dispositifs que l'on utilise,
17:13et là, qui permettent d'accéder, par exemple, à un contrat en alternance,
17:17parce qu'une difficulté pour les personnes en situation de handicap,
17:19c'est de pouvoir poursuivre les études également.
17:21Et ça, c'est une difficulté qu'on a rencontrée à Célestino,
17:24qui nous disait, moi je ne peux pas poursuivre les études,
17:27j'ai un ami qui a essayé, c'était trop difficile, il a dû arrêter,
17:30le rythme ne correspondait pas.
17:31– Qu'est-ce qu'il faisait, Célestino ?
17:32Qu'est-ce que vous faisiez, Célestino, comme étude ?
17:35– Oui, j'étais en baccalauréat, gestion administrative.
17:44– Gestion administrative, baccalauréat, d'accord, oui.
17:47Et c'était difficile pour vous, donc vous avez choisi l'alternance,
17:50difficile de continuer, vous avez choisi l'alternance.
17:53Et sur quel poste est-il précisément, alors Christian,
17:55et vous allez nous raconter ?
17:56– Alors c'est un poste qui va lui permettre de poursuivre ses études,
18:00justement, et de faire cette formation à distance.
18:02C'est-à-dire qu'il est trois jours dans le travail au sein de la mission handicap,
18:07qui va faire des tâches administratives, la comptabilité aussi de la mission handicap,
18:13mais avoir un rôle aussi sur le suivi de toute la labellisation tourisme et handicap des hôtels
18:19partout en France, et donc un rôle aussi au niveau de l'emploi des collaborateurs en situation de handicap,
18:25en gérant toutes les candidatures que l'on reçoit, en redispatchant ses candidatures au niveau de l'ensemble des hôtels.
18:31Et c'est un travail précieux qu'il peut faire et de qualité.
18:35Et donc…
18:36– Quel handicap d'ailleurs, il faut le préciser pour les auditeurs,
18:40quel handicap avez-vous, Célestino, ou si Christian peut compléter ?
18:44– Oui, moi, j'ai un handicap monteur.
18:47– Oui.
18:48– Il y a un handicap monteur qui fait que j'ai des difficultés,
18:54notamment sur le début de parole,
18:58quand on a des troubles d'éducation.
19:02– Oui, oui, oui.
19:03Plus qu'à certains moments qu'à d'autres, peut-être, ou pas ?
19:06Est-ce que quand vous êtes en situation un peu de stress,
19:09c'est ce que l'on dit parfois, ou pas, Christian pense-à ?
19:12– Il y a deux choses par rapport à ça.
19:16C'est l'accès même aux entretiens de recrutement.
19:19C'est-à-dire que, du fait de ces difficultés d'élocution,
19:22Célestino n'avait même pas accès à l'entretien.
19:24On disait, c'est pas la peine d'aller à l'entretien, ça va pas se passer.
19:27Alors que, dans l'entreprise, on voit les progrès que Célestino a pu réaliser.
19:32Le travail guérit, fait faire des progrès aux personnes en situation de handicap.
19:36Et ces difficultés d'élocution peuvent passer par une déficience intellectuelle qu'il n'a pas.
19:40Il me fait un travail extraordinaire de qualité.
19:43– Eh oui, bien sûr.
19:44– Et voilà, et c'est ça.
19:45– Ce que l'on dit souvent, c'est qu'on compense, quoi.
19:47C'est-à-dire que, Anthony me le raconte souvent,
19:49et on va en parler avec Mohamed dans un instant,
19:51quand, par exemple, on est malvoyant,
19:53on réussit à imaginer, à fixer des situations,
19:58à avoir un niveau de concentration
19:59sur des tâches que l'on développe, quoi, en fait.
20:03– Oui, et c'est sa personnalité,
20:05c'est sa prise des initiatives,
20:07il force de proposition, il m'étonne, il m'épate,
20:10il m'apprend des choses aussi sur le digital,
20:11il utilise aussi l'intelligence artificielle.
20:14Voilà, donc au départ, il me demandait de vérifier tous ses mails, etc.
20:17Maintenant, je n'ai plus besoin.
20:19– L'intelligence artificielle, Célestino, vous maîtrisez ?
20:23– Oui, en plaisantant un peu, pas encore totalement.
20:28– Oui, en plaisantant un peu.
20:31– Mais bon…
20:32– Après, pour moi, on est…
20:34Je vais vous dire, l'intelligence artificielle,
20:38pour moi, c'est un moyen
20:40que nous devons saisir.
20:48– Oui, oui, oui, ça c'est vrai.
20:50– Saisir de cette opportunité de l'IA,
20:56de l'intelligence artificielle, notamment sur les recourses, etc.,
21:06de certaines situations de handicap,
21:10parce qu'à mon avis,
21:11c'est ce que tu penses.
21:15À mon avis, l'intelligence artificielle,
21:20peut aider les collaborateurs en situation de handicap dans ça.
21:28– C'est vrai.
21:29Mohamed qui est avec nous.
21:30Rebonjour Mohamed.
21:31Vous êtes étudiant en comptabilité, malvoyant.
21:36Vous recherchez aujourd'hui aussi, même chose, un stage ?
21:39Racontez-nous ce que vous faites.
21:40– Eh bien, moi, oui, du coup, j'ai 18 ans.
21:43Je suis en première année de BTS comptabilité et gestion.
21:45Et donc, oui, déjà, tout au long de cette année,
21:50j'ai déjà été confronté à plusieurs difficultés scolaires,
21:53plus notamment aux adaptations,
21:56car je travaille en braille avec des outils numériques adaptés en braille.
22:02Mais du coup, pour les adaptations,
22:04ils n'ont pas été forcément très simples pour y accéder tout au long de l'année.
22:08Mais bon, j'ai réussi à me battre et à tenir.
22:11Et là, maintenant…
22:11– Quand vous dites que les adaptations n'ont pas été, en fait,
22:14peut-être complètement à la hauteur,
22:15c'est où ?
22:15À l'école ?
22:17Dans les entreprises ?
22:19– Non, déjà plus dans l'école,
22:21par rapport aux professeurs et établissements.
22:26Mais du coup, bon, ça va.
22:28J'ai quand même réussi à faire avec
22:29et j'ai réussi à tenir tout au long de l'année.
22:31Maintenant, j'ai réussi à passer l'année, maintenant.
22:33Mais actuellement, du coup, le vrai problème,
22:36c'est que du coup, en effet, là, c'est mon stage.
22:39Il faut que je trouve un stage
22:41et que du coup, un stage là pour six semaines.
22:45Sauf que du coup, ça fait déjà depuis novembre quand même
22:48que je le cherche, ce stage.
22:51Et je suis quand même concentré à beaucoup de difficultés, à beaucoup de…
22:54– Quelles sont les difficultés ?
22:55C'est-à-dire, est-ce que les entreprises, déjà, elles vous répondent, Mohamed ?
22:58– Justement, déjà, c'est ça le problème,
22:59c'est que déjà, une bonne partie, déjà, ne me répondent même pas
23:03ni pour me dire non, ni pour me dire oui.
23:05Et tout ça qui répond…
23:06– Alors bon, ça arrive aussi pour tout le monde.
23:10– Oui, ça arrive, oui.
23:10– Oui, bien sûr.
23:10Et après, aussi, une très grande partie aussi me répond non.
23:14Et je n'ai jamais trop compris leur…
23:17– Le refus ?
23:19– Oui, voilà, ça va, le refus.
23:21Mais il y en a certains, en tout cas, du moins,
23:24que j'ai pu voir en face à face ou par téléphone
23:27et que j'ai pu comprendre que, déjà, le fait de dire non
23:30était grandement lié au fait que je leur dise que je suis malvoyant
23:33parce que, du coup, je ne sais pas pourquoi,
23:35en leur disant ça, ça leur cause comme une sorte de frein.
23:39Et du coup, ils se mettent directement à juger…
23:43– Et alors, c'est peut-être parce que leurs outils ne sont pas adaptés
23:49et alors que là, on l'a dit avec la GFIP, et on y reviendra dans un instant,
23:53il y a la possibilité d'adapter.
23:55Parfois, ce n'est pas très cher, quoi.
23:57– Oui, certes.
23:58Moi, pour mon stage, en soi, j'ai déjà mon propre matériel.
24:02Du coup, il suffirait juste d'essayer de s'adapter un petit peu
24:06pour essayer de communiquer entre mon matériel et avec eux.
24:09Mais sinon, en soi, moi, je n'ai même pas vraiment besoin de grand-chose de leur part.
24:13– Oui, oui. Bon, on laissera, vous laisserez votre CV,
24:17on transmettra évidemment via Sud Radio, on espère, pour vous trouver.
24:23Ce que disait Célestino est intéressant, l'intelligence artificielle.
24:27Est-ce que vous, vous allez apprendre à la maîtriser,
24:31elle va vous servir demain ?
24:33Quand on est en situation de handicap, un petit peu plus ou pas ?
24:36Mohamed ?
24:38– Comme l'intelligence artificielle, j'avoue que moi, je ne l'utilise quasiment pas.
24:41Enfin, c'est juste assez rarement pour certains travaux, mais quasiment pas du tout.
24:46Donc, à moi, du moins, quand je l'utilise, je me fais plutôt aider par mes frères, par exemple.
24:51Parce que, bon, moi, je ne l'ai jamais utilisé encore tout seul.
24:54Par contre, c'est vrai que l'intelligence artificielle, en effet, elle a certains avantages.
24:58C'est qu'on peut lui demander pas mal de choses,
25:02elle peut nous donner pas mal de résultats assez concluants.
25:05Donc, c'est assez pratique, c'est une méthode assez pratique pour obtenir d'assez bons résultats.
25:10– Oui, oui. Et vous aider, en fait, quand il le faut, comme disait Célestineau,
25:15en question pensant, bien sûr.
25:17– Et le recruteur doit se projeter après les aménagements des postes qui peuvent être faits.
25:23C'est ça qu'ils ne font pas, ils n'ont pas connaissance de tous les aménagements possibles.
25:27On a recruté des personnes déficientes visuelles, des personnes non-voyantes,
25:30qui travaillent à l'accueil d'un hôtel.
25:31A priori, c'est pas possible, mais il fait un travail extraordinaire.
25:34Mais aussi, il faut adapter le poste à la personne,
25:37et pas forcément le mettre sur des difficultés qu'il pourrait y avoir.
25:41Mais il y a des lectures braille, il y a des plages braille, il y a des zoom textes,
25:45donc il y a des lectures vocales d'écran qu'on adapte sur nos logiciels, etc.
25:49Et tout ça permet de travailler presque normalement.
25:52– Merci à tous les deux, Célestineau.
25:54Et donc, Mohamed, on va passer vos CV.
25:58Nous allons poursuivre dans un instant pour voir justement ce qui est possible
26:01avec Anthony Martinspice et puis Huub de Foile,
26:04le directeur général de l'AGFIP,
26:06l'association de gestion du fonds pour l'insertion des personnes handicapées,
26:09en direct de l'Inclusive Day à la Défense Arena.
26:13J'ai pas toujours le mot inclusive, je préférerais un mot à la française,
26:17mais bon, c'est ainsi. Allez, nous poursuivons.
26:19– Comment faire quand on est malvoyant,
26:31comme Mohamed que vous avez entendu dans un instant,
26:34ou beaucoup d'autres qui souffrent de handicap,
26:36handicap plus sévère ou handicap un peu moins sévère,
26:39pour rentrer dans les entreprises,
26:41pour ensuite évoluer au sein des entreprises.
26:44C'est ce qu'on a vu, on a bien vu le défi en fait à l'instant avec ces deux témoignages,
26:49et vous pouvez d'ailleurs continuer de réagir, bien sûr,
26:52sur la page Facebook, de nous appeler au 0826 300 300.
26:55Nous sommes ici à Paris, la Défense Arena,
26:58avec Anthony et Martin Smith,
26:59qui va tout à l'heure enregistrer une émission,
27:02qui va animer aussi beaucoup de tables rondes,
27:04et puis Huub de Foix de l'AGFIP.
27:06L'AGFIP, c'est l'association de gestion du fonds pour l'insertion des personnes handicapées.
27:10D'ailleurs, Huub de Foix, pour les auditeurs qui nous entendent,
27:12peut-être pour certains qui voudraient,
27:15qui sont en situation un peu de handicap,
27:17qui n'osent pas l'avouer d'ailleurs,
27:19c'est ce que vous m'avez dit tout à l'heure,
27:20il y en a de peur de freiner un peu leur carrière,
27:23d'être mis à l'écart dans une entreprise,
27:25ou de petits patrons qu'ils pourraient recruter.
27:28Ils peuvent s'adresser directement aussi à vous,
27:31à l'AGFIP, pour avoir de l'information ?
27:33Ils peuvent s'adresser à l'AGFIP, évidemment,
27:34et puis ils peuvent s'adresser aussi à nos partenaires,
27:38France Travail, bien entendu,
27:39qui travaillent avec les Cap Emploi,
27:42qui sont spécialisés sur le handicap.
27:44Ils ont monté des teams handicap,
27:47justement pour être en capacité de bien accompagner les personnes vers l'emploi.
27:51Alors l'AGFIP, je l'ai dit tout à l'heure,
27:53on accompagne des entreprises,
27:54mais nous avons aussi des aides financières en direction des entreprises,
27:58mais aussi en direction des personnes.
28:00Les personnes peuvent contacter l'AGFIP en direct,
28:02mais souvent, c'est vrai que ça passe par l'intermédiaire d'un Cap Emploi,
28:09ou de France Travail, ou d'un professionnel.
28:11On ne peut pas s'adresser directement à vous ?
28:12On peut s'adresser directement à l'AGFIP,
28:14mais c'est vrai que c'est souvent...
28:16Il y a tout un environnement, évidemment.
28:18Exactement.
28:18Non, mais parce que souvent...
28:19Dans l'emploi.
28:20Oui.
28:21Quand on est...
28:22Pardon, Anthony ?
28:22Non, non, je dis,
28:23il faut surtout déjà être dans l'emploi quand on s'adresse à l'AGFIP.
28:26Oui.
28:26On peut avoir un besoin aussi de compensation,
28:29même quand on est demandeur d'emploi.
28:30Ou entrepreneur, en situation de handicap.
28:33Alors, ça, c'est important de le rappeler,
28:34parce que nous avons une politique d'aide à la création d'activités,
28:39où effectivement, on peut avoir un accompagnement auprès d'un spécialiste,
28:45non pas du handicap, mais justement pour aider à monter son projet.
28:49Et puis l'AGFIP continue de délivrer une aide à la création d'activités,
28:53qui aujourd'hui représente 3 000 euros,
28:55qui permet de donner un petit coup de pouce pour démarrer son activité.
28:59Oui. On rappelle d'ailleurs, Anthony,
29:02qu'il y a, pour les entreprises,
29:05il y a la possibilité d'avoir des aides directement
29:08quand on emploie quelqu'un qui est en situation de handicap.
29:12Des aides financières, des aides techniques,
29:13ou des plans d'aménagement,
29:15des aides humaines pour venir compenser la situation de handicap
29:18d'un salarié en situation, eh bien, lui-même,
29:21de déficience particulière.
29:24Mais également, on le dit, quand on est entrepreneur,
29:28ou en tout cas, quand on a envie d'entreprendre,
29:30quand on est en situation de handicap,
29:31parfois, c'est même là la seule solution que vous trouvez.
29:34C'est vrai.
29:34Parce que vous trouvez des freins à l'emploi.
29:36Et entreprendre, eh bien, personne ne peut rien vous dire,
29:39à part « vas-y ».
29:40Et donc, il y a beaucoup d'entrepreneurs en situation de handicap,
29:43on estime le chiffre entre 80 et 100 000 personnes
29:46qui seraient en situation de handicap et qui entreprendraient.
29:49Eh bien, l'AGFIP, là aussi, peut intervenir.
29:52Oui, comme je vous le disais, l'AGFIP intervient.
29:54Alors, c'est ce que dit Anthony, et très juste.
29:56Il y a aussi des personnes pour lesquelles
29:57l'entrepreneuriat, c'est une solution.
30:01Bien sûr.
30:02Parce qu'on peut avoir exercé un métier,
30:05puis avoir un problème pour le faire,
30:07mais par contre, on peut ensuite monter une entreprise
30:09et puis diriger des personnes.
30:12Enfin, voilà, il y a tout un tas de situations.
30:13Et puis, avec le télétravail, avec Internet,
30:16ça va dans ce sens également, quoi, non, Anthony ?
30:18Mais surtout, ce qu'il faut, c'est de ne pas se freiner.
30:21Mais j'allais dire, ça vaut pour la création d'entreprise,
30:23mais ça vaut pour tout le reste,
30:25y compris pour construire son projet professionnel.
30:27Nous, on travaille beaucoup sur ce qu'on appelle aussi
30:30le fait de promouvoir certains métiers
30:32avec les branches professionnelles.
30:34Parce que si je vous dis aujourd'hui
30:35qu'on peut avoir des super parcours d'accès à l'emploi
30:38dans l'aéronautique,
30:38spontanément, peut-être vous m'en avez dit,
30:40ce n'est pas ce que vous auriez pensé.
30:42Et pourtant, évidemment.
30:43Et pourtant, il y a un dispositif, par exemple,
30:45qui s'appelle Envol,
30:46qui permet de construire un parcours
30:49dans le secteur de l'aéronautique
30:51et d'aller travailler chez Airbus,
30:53d'aller travailler chez Collins.
30:54Moi, j'aimerais bien être pilote chez Air France.
30:56Alors, pourquoi pas ?
30:59C'est un petit peu compliqué, non ?
31:01Non, mais c'est une plaisanterie à deux minutes.
31:03Parce que quand on est non-voyant,
31:05on peut piloter des avions privés,
31:08des petits DR-400, par exemple,
31:11si on a des petits avions à hélice.
31:12Et en réalité, la réglementation aéronautique le permet.
31:15Vous pouvez être pilote d'avion
31:17en étant en situation de déficience visuelle
31:19ou de handicap,
31:20mais vous devez systématiquement voler
31:22avec ce qu'on appelle un safety pilot,
31:23un pilote de sécurité,
31:25qui est là pour reprendre la main
31:27lorsqu'il y a des manipulations
31:28que votre handicap ne vous permet pas de faire.
31:30Philippe Croison n'est pas autour de la table,
31:31mais il nous dirait que tout est possible.
31:32– Bien sûr, c'est vrai qu'il a une formidable énergie
31:35comme Anthony qui est avec nous.
31:37– En situation de handicap, par exemple,
31:39vous êtes monomanuel,
31:40ça veut dire que vous n'avez l'usage que d'un bras.
31:43Vous pouvez conduire aujourd'hui un camion de transport,
31:46vous pouvez conduire un quart de ramassage scolaire.
31:49Et si vous êtes en fauteuil,
31:51aujourd'hui, vous pouvez aussi conduire un camion
31:54parce que nous travaillons avec le secteur des transports.
31:57On a un très beau partenariat avec l'AFTRAL.
31:59On fait de la formation,
32:00on évalue les besoins de compensation,
32:01on met les adaptations qui vont bien.
32:04Et aujourd'hui, il y a quand même beaucoup de choses
32:05qui fonctionnent parce qu'il y a aussi l'innovation,
32:08la technologie est là pour nous aider.
32:10Et ça aussi, c'est pour ça que je dis qu'il ne faut pas se freiner
32:12dans ce projet professionnel.
32:13Et il faut envisager vraiment tous les champs des possibles.
32:15Merci, c'était une belle conclusion.
32:19Anthony, vous restez ici tout au long de la journée.
32:21Il y a des entreprises, il y a des conférences,
32:24des gens qui viennent chercher, comme Mohamed tout à l'heure,
32:27des stages.
32:28Et vous en reparlerez ce soir, d'ailleurs,
32:30dans Les Vrais Voix, sur Sud Radio et puis dans votre émission.
32:32Et l'alternance !
32:33L'alternance, c'est un vrai point d'entrée.
32:36Dans un instant, c'est Gilles Ganzman, Christine Bouillaud.
32:41On va revenir sur les chiffres dans la partie médias,
32:44les chiffres hier soir à la télévision.
32:46Combien de personnes ont suivi Emmanuel Macron ?
32:49Curieux de le savoir.
32:50Et surtout, jusqu'au bout, parce que c'était quand même assez long.