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Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.
Transcription
00:00Les informes et l'émission de décryptage de l'actualité de France Info avec Renaud Delis.
00:09Bonjour Renaud. Bonjour Salia. Avec nous autour de la table ce matin,
00:13Alix Bouillag, éditorialiste politique à France Info Télé.
00:15Vous présentez tous les matins l'interview politique à 7h45. Bonjour Alix.
00:19Bonjour Salia. A vos côtés, Louis Ossalter, journaliste politique au Figaro.
00:23Bonjour Louis. Bonjour Salia. Ossalter, Renaud Delis.
00:26Ça marche aussi. Renaud Delis, on commence tout de suite par le président de la République qui passe à la télé ce soir.
00:31Eh oui, parce qu'il n'y aura pas de Koh-Lanta ce soir, Salia.
00:34Mais le retour du chef de l'État Emmanuel Macron en prime time sur TF1.
00:39Une forme de retour sur la scène politique intérieure.
00:42Il va s'exprimer aussi sur les dossiers de politique étrangère, les dossiers géopolitiques.
00:46Mais ensuite, cette émission est supposée marquer son retour sur les sujets de politique intérieure.
00:52La politique intérieure sur laquelle il est particulièrement absent depuis la dissolution ratée de l'été dernier.
00:58Il va dialoguer avec des Français. Une émission très pensée, très mise en scène.
01:03Il va dialoguer aussi avec un certain nombre de personnalités, notamment le maire de Béziers, Robert Ménard.
01:08Ou encore la patronne de la CGT, Sophie Binet.
01:12Donc sur les problématiques sécuritaires, les sujets régaliens ou sur les questions économiques et sociales.
01:17Il y a une autre leader de syndicats que vous receviez il y a quelques minutes, Marie-Élise Léon, la secrétaire générale de la CFDT.
01:25On sait qu'on fausse fort du côté de l'Élysée sur l'hypothèse d'annoncer un référendum, une consultation sur tel ou tel sujet.
01:33Quel sujet, Marie-Élise Léon, verrait bien à l'agenda du Président ?
01:37Sur quel sujet elle souhaiterait qu'il interroge les Français ?
01:40La réponse de Marie-Élise Léon.
01:41Le sujet de la fiscalité, c'est le sujet tabou du Président de la République.
01:45De façon dogmatique, il nous explique toujours que rien ne doit pouvoir bouger, qu'il a raison depuis 2017.
01:50Or, on voit la situation actuelle et je pense que ça peut être une thématique intéressante.
01:54En tout cas, en ce qui concerne mon organisation, c'est un moment qui va être important.
02:00On va voir comment ça se déroule.
02:02Et moi, j'attends, en tant que responsable syndical, qu'Emmanuel Macron, quand il va dire « je fais face aux défis, j'accepte de m'être trompée ».
02:11Alors ça, c'est pas sûr.
02:12On verra si le chef de l'État se fend d'un mea culpa ce soir.
02:16C'est pas forcément son style.
02:18Ce qui est certain, c'est qu'il ne mettra pas un mea culpa, en tout cas, à l'ordre du jour d'un éventuel référendum.
02:23Est-ce qu'il peut y avoir une consultation ?
02:25Sur quel sujet ?
02:25Du côté de l'Élysée, on phosphorait ces dernières semaines sur des sujets plus consensuels, on va dire non partisans, touchant à la vie quotidienne des Français.
02:32Mais d'ailleurs, est-ce qu'Emmanuel Macron est vraiment décidé à annoncer une consultation à référendum ou autre ?
02:38Et puis, que peut-on attendre finalement de cette émission et du retour du chef de l'État sur la scène politique intérieure ?
02:44Alix ?
02:45Alors oui, c'est vrai que cette option de référendum, c'est aujourd'hui la question qui est sur la table.
02:50C'est toujours bien vu de consulter des Français.
02:53Donc en ça, il sera plutôt bien accueilli.
02:56On sait qu'il y a un sondage Elab qui est publié ce week-end.
02:5983% des Français ont envie d'un référendum.
03:03Donc le principe, c'est une bonne chose.
03:06La question et la problématique, c'est est-ce qu'Emmanuel Macron aura du courage politique pour aller au bout des questions ?
03:14Parce que c'est ça l'enjeu.
03:16Si c'est pour donner deux, trois questions un peu subalternes ou des questions un peu marginales,
03:22ça ne mobilisera personne, ça va démonétiser cette idée.
03:25Il faut qu'il ait le courage politique d'aller sur des sujets qui clivent,
03:29des sujets forts sur lesquels les Français se sentent totalement investis.
03:34Quand on se pose la question, que veulent les Français ?
03:36Ils veulent être interrogés sur le budget.
03:39Ça, c'est la proposition du Premier ministre François Bayrou.
03:41Il me semble qu'Emmanuel Macron l'a écarté.
03:43Ils veulent qu'on les interroge sur l'immigration.
03:46C'est ce que veut la droite.
03:47Ça aussi, ça a été écarté.
03:48Ils veulent aussi, sur les retraites, je ne pense pas qu'Emmanuel Macron ait l'intention de détricoter la réforme,
03:53d'autant qu'en ce moment, il y a un conclave.
03:55Donc, il lui reste effectivement, dans les idées qu'on entend ici ou là, la fin de vie.
04:00Mais en ce moment, c'est débattu à l'Assemblée.
04:03Donc, ce serait peut-être vu comme une manière de contourner l'Assemblée nationale
04:06sur une proposition de loi qui, effectivement, n'est pas sûre d'être adoptée
04:10avant la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron.
04:12Les écrans, pourquoi pas ?
04:14Ce n'est pas un petit sujet, mais est-ce que ça mérite un référendum ?
04:16Est-ce qu'une loi ne serait pas suffisante ?
04:18Donc, voilà. Est-ce qu'il aura l'audace d'aller jusqu'au bout de cette proposition de référendum ?
04:24Il faut quand même dire, Louis, qu'un cas référendum, c'est risqué.
04:28Donc, dans le choix du sujet et puis de la manière dont c'est fait,
04:30comment la question est posée, il risque beaucoup, là, Emmanuel Macron.
04:34Oui, mais ça va faire 20 ans à la fin du mois qu'il n'y a plus de référendum en France.
04:37La dernière fois, c'était le nom au traité constitutionnel européen
04:41avec ce référendum convoqué et perdu par Jacques Chirac.
04:45On a l'impression que ça a traumatisé et tétanisé l'ensemble des dirigeants
04:47et des partis de ce pays.
04:48Nicolas Sarkozy n'en a pas fait, François Hollande n'en a pas fait.
04:50Emmanuel Macron en a parlé à plusieurs reprises.
04:52Il ne l'a jamais fait.
04:54Ce qui est risqué, c'est la question que vous posez, effectivement.
04:56Il y a deux écueils.
04:57Il y a le fait que ce soit personnalisé et que les gens répondent à l'homme qui pose la question
05:02et non à la question elle-même.
05:04Mais il y a aussi le risque, si on pose une question sur les sujets consensuels qu'on évoquait,
05:08de démonétiser complètement l'outil référendaire.
05:11Si c'est une question sur laquelle tout le monde est d'accord,
05:12personne n'ira voter.
05:13Deuxièmement, ça va décrédibiliser complètement cet outil constitutionnel
05:17qui est un des deux leviers dans la constitution d'exercice de la souveraineté par le peuple.
05:22C'est élire les représentants, d'une part, et répondre à des questions par référendum, d'autre part.
05:26Élire des représentants, on le fait tous les cinq ans, voire plus quand il y a des dissolutions.
05:29Le référendum, ça fait 20 ans que ça n'a pas eu lieu.
05:31Donc, si Emmanuel Macron ressuscite ce soir, ce qui n'est pas certain,
05:34ce n'était pas du tout tranché hier soir,
05:36s'il ressuscite ce soir le référendum, ce sera peut-être quelque chose d'important dans son bilan.
05:42Pour l'instant, le bilan est maître parce qu'il est surtout fait de gestion de crise.
05:45S'il est le premier président depuis Jacques Chirac en 2005 à interroger les Français sur un référendum
05:50et sur un sujet important, donc un petit peu clivant quand même,
05:53ce sera mis à l'actif de son bilan démocratique.
05:56Pour le reste, je me permets juste sur l'exercice de ce soir,
06:00depuis l'été dernier, depuis qu'Emmanuel Macron est en retrait forcé de la vie politique nationale,
06:04moi je me demande à quel moment il allait craquer,
06:06à quel moment il allait...
06:07Voilà, c'est ça, parler, parce que là on sent qu'il veut parler,
06:11il ne veut pas parler que d'Ukraine, du Proche-Orient,
06:13ou de la garde commerciale déclenchée par Donald Trump.
06:15Bon voilà, là il a craqué, c'est clair,
06:17et c'est sûr qu'il profite aussi de la faiblesse politique de François Bayrou pour réinvestir.
06:21Oui mais alors attention, parce que ça peut être une opération de com,
06:24comme disait Marie-Élise Léon, est-ce que ça va servir à quelque chose cette émission ?
06:27On ne va pas critiquer le contenu de l'émission avant de la voir.
06:31Si c'est qu'une opération de com, évidemment que ça ne servira à rien,
06:33ça servira à ce à quoi servent les opérations de com.
06:36En l'occurrence c'est de politique, c'est sur le terrain politique qu'on l'attend.
06:41Vous évoquiez à l'instant, Louis Osalter, le souvenir du référendum de 2005 et de Jacques Chirac,
06:47ce serait mis à son crédit de consulter les Français,
06:49avec le risque aussi, comme Jacques Chirac, d'être le deuxième président
06:54à perdre à la fois une dissolution et un référendum.
06:56Jacques Chirac jusqu'à présent est le seul à avoir accompli cette performance,
07:00donc c'est évidemment le risque politique.
07:02Il faut juste rappeler quand même sur l'idée d'un référendum,
07:04j'allais dire entre guillemets d'un vrai référendum,
07:06que la première contrainte, c'est de répondre aux exigences de la Constitution.
07:11On ne peut pas solliciter, consulter les Français par référendum sur n'importe quel sujet.
07:16Ça répond évidemment à l'article 11 de la Constitution,
07:19plus particulièrement donc ratification d'un traité, organisation des pouvoirs publics,
07:22notamment par exemple la question des territoriales,
07:25la question des collectivités locales, les sujets économiques et sociaux,
07:28mais par exemple sur l'immigration, ce qui n'est pas du tout l'intention de toute façon du chef de l'État.
07:33Ce n'est pas possible.
07:33A priori, d'un point de vue constitutionnel aujourd'hui, ce serait impossible,
07:36comme sur d'autres sujets, sur la question de la fin de vie par exemple,
07:39mais qui de surcroît heurterait quand même de plein fouet le Parlement
07:41qui vient de recommencer un débat parlementaire.
07:44On a du mal d'imaginer que le chef de l'État là convoque un référendum sur ce sujet.
07:48Et donc reste la deuxième hypothèse,
07:50si tant est qu'il s'y rallie, comme le disait Louis-Alter,
07:52rien n'était décidé hier soir à l'Élysée,
07:54c'est celle, l'hypothèse d'une consultation,
07:57qui là ne serait pas un vrai référendum,
07:59mais une consultation qui n'aurait pas forcément de valeur institutionnelle,
08:02puisqu'un référendum ça vise aussi normalement à ratifier un projet de loi,
08:05mais une forme de consultation qui banaliserait en quelque sorte
08:09cette consultation des Français,
08:11mais qui évidemment d'un point de vue politique
08:13rapporterait beaucoup moins, entre guillemets,
08:16de bénéfices sur le plan politique au chef de l'État qui,
08:19là je rejoins ce qui vient d'être dit à l'instant,
08:20piaf visiblement de revenir sur un scène de digue intérieur.
08:23Alex ?
08:23Et ce qui est quand même assez inquiétant,
08:25c'est ce que vous dites,
08:26c'est-à-dire que rien n'est tranché.
08:28Bon, la dissolution, rien n'était tranché,
08:31cinq minutes après c'était tranché,
08:33et on a vu ce que ça a donné.
08:34Donc j'ose espérer qu'il sait quand même ce qu'il va dire,
08:38et qu'il ne va pas travailler à l'instinct,
08:40vous voyez, et c'est-à-dire qu'il a un peu sorti de quelque chose.
08:43C'est un peu le problème, parce que quand on lit le Figaro ce matin,
08:44on comprend, Louis, que rien n'est tranché,
08:48qu'en fait il va le faire un peu au feeling,
08:49en fonction des questions qu'on lui pose,
08:52de comment il se sent lui pendant l'émission.
08:53Oui, parce qu'en plus il y a le problème du format,
08:54c'est-à-dire que c'est un format d'émission
08:55où il va répondre en permanence soit à des gens,
08:58à des interlocuteurs sur le plateau,
08:59à d'autres en vidéo, aussi à des reportages.
09:02Donc ce n'est pas une allocution solennelle,
09:03il n'y a pas de cadre de solennité.
09:04Certes, il sera au centre de l'émission
09:06pendant deux heures et demie, voire plus,
09:08parce que ça peut être un petit peu long,
09:10mais annoncer un référendum face à l'influenceur Thibaut Unchep,
09:13face à Sophie Binet de la CGT,
09:14ça n'a pas du tout le cadre solennel
09:16qu'on connaît d'habitude sur ce genre d'annonce.
09:18Donc ça aussi, c'est un problème de forme
09:20et aujourd'hui Emmanuel Macron a dégagé l'agenda de sa journée
09:23pour pouvoir préparer cette émission.
09:24Effectivement, ce qu'il va dire ce soir
09:26n'est pas tranché complètement à l'heure actuelle.
09:28Mais c'est vrai que le meilleur ennemi d'Emmanuel Macron,
09:31c'est lui-même, il veut être un gars cool.
09:33Et donc un gars cool, ça sort les choses un petit peu,
09:36comme vous le dites, au feeling.
09:37Et parfois, on voit que la navigation de la France à la cool,
09:41ce n'est pas toujours suivi,
09:44ce n'est pas pratique pour les Français de comprendre la lisibilité.
09:48Après, oui, il a une folle envie de sortir de son purgatoire,
09:51parce qu'il est dans le purgatoire depuis la dissolution,
09:54et que là, il a ce qu'on appelle en politique un momentum,
09:57un alignement des planètes,
09:58qui fait qu'il a un Premier ministre totalement en berne dans les sondages,
10:03totalement fragilisé, qu'on soupçonne d'immobilisme.
10:05Il a les Républicains, les Socialistes qui sont en train de se chercher un chef,
10:10la crise à LFI, le RN totalement assommé par la condamnation de sa candidate,
10:15une Assemblée nationale totalement à Tônes.
10:17Ben oui, là, il y a le champ libre pour essayer de reconstruire un lien avec les Français.
10:21Le champ libre pour essayer de faire quelque chose qu'il ne peut pas faire,
10:23de toute façon, puisqu'il faut rappeler qu'il n'a pas de majorité,
10:26qu'il est lui-même extrêmement...
10:27Non, mais il a suré d'être aux manettes pendant deux ans.
10:29Oui, mais pour ne rien faire, pour ne rien pouvoir faire, en tout cas,
10:33sans dépendre totalement des autres.
10:34Donc c'est quand même le problème, c'est la marge de manœuvre politique
10:36qui, à l'heure qu'il est, est quand même...
10:37Et juste un dernier mot, il y a un risque aussi d'un malentendu.
10:42On évoquait tout à l'heure le fait que les Français,
10:44quand on regarde les sondages, souhaitent un référendum,
10:46souhaitent une consultation sur différents sujets,
10:48mais voilà, qu'ils trouvent ça très très bien.
10:49Mais il faut se souvenir que la dissolution,
10:52ils trouvaient ça très très bien aussi.
10:53Et d'ailleurs, le chef de l'État, à l'époque,
10:54il disait s'appuyer sur les sondages qui montraient
10:57que les Français étaient ravis qu'il y ait une dissolution.
10:58Ils étaient ravis pour envoyer le message politique qu'on a vu.
11:01Donc attention, effectivement.
11:02Bon, patience, 20h10 ce soir,
11:04pour comprendre et entendre ce que va dire le président de la République.
11:08Il est 9h17 sur France Info,
11:09on se retrouve juste après le fil info de Maureen Suinière.
11:11J'espère qu'il y aura du fond,
11:14parce qu'il y a de véritables attentes sociales de la part des Français.
11:17Réaction sur France Info ce matin de Marie-Lise Léon,
11:20la secrétaire générale de la CFDT,
11:21avant l'interview d'Emmanuel Macron ce soir sur TF1.
11:24Le syndicat demande au président de la République
11:26un référendum sur la justice fiscale,
11:28alors que l'État cherche à faire 40 milliards d'euros d'économie.
11:32C'est dans moins d'une heure que Gérard Depardieu saura
11:34s'il est condamné ou non pour agression sexuelle.
11:37La décision du tribunal correctionnel de Paris sera rendue ce matin.
11:40Deux femmes accusent l'acteur français de les avoir agressés
11:43lors d'un tournage en 2021.
11:44Il nie les faits qui lui sont reprochés.
11:47Le festival de Cannes commence aujourd'hui,
11:49et avant l'arrivée des stars sur la croisette,
11:51des dizaines de personnalités du cinéma signent une tribune
11:54publiée dans le journal Libération
11:55pour dénoncer ce qu'ils qualifient de génocide à Gaza.
11:59Parmi les signataires, les acteurs américains
12:00Robert De Niro, Richard Gere ou encore Suzanne Sarandon.
12:04Le président américain est arrivé ce matin en Arabie Saoudite
12:07pour quatre jours de visite au Moyen-Orient.
12:10Donald Trump se rendra aussi au Qatar,
12:12pays médiateur dans le conflit entre Israël et le Hamas.
12:14France Info
12:18Les informés, Renaud Deli, Salia Bracchia
12:23Maureen Suignard qui s'appelle en fait Mathilde Romagnon pour le Fil Info.
12:29Merci à elle.
12:30On revient avec les informés,
12:31Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info Télé,
12:34Louis Ouzalter, journaliste politique au Figaro,
12:36et Renaud Deli.
12:37On revient sur ce pompier renversé lors d'un rodéo urbain à Evian-les-Bains.
12:42C'était samedi.
12:43L'automobiliste de 19 ans qui a percuté ce pompier a d'ailleurs été mis en examen
12:47pour tentative de meurtre et placé en détention provisoire.
12:49La victime est-elle toujours dans un état stable, critique, mais stable ?
12:53La Fédération des sapeurs-pompiers s'est portée partie civile en soutien à cette victime.
12:57Le week-end dernier, il y a aussi deux autres pompiers qui ont été frappés à Saint-Sergue.
13:01Bref, on le voit, les agressions se sont multipliées à l'endroit des sapeurs-pompiers
13:06et donc celle d'Evian est particulièrement grave.
13:10Pourquoi ? Il faut-il se montrer plus sévère, renforcer la loi ?
13:13La réponse ce matin de Jean-Paul Bosselan,
13:15qui est le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers,
13:18qui était l'invité de France Info.
13:19Il faut appliquer ces peines, les sanctions doivent être appliquées.
13:24Nous avons passé un cap, ce n'est pas tant le nombre,
13:27nous avons passé un cap samedi avec une volonté délibérée
13:31de foncer sur un sapeur-pompier dans le dos,
13:34de lui cracher dessus après, lors de l'opération de secours,
13:38et revenir une troisième fois pour les toiser.
13:41On a passé un cap et c'est inadmissible.
13:441462 agressions de sapeurs-pompiers en 2024,
13:47soit à peu près 3% d'augmentation.
13:49La plupart sont des violences urbanes,
13:51mais il y a aussi de nombreuses violences physiques.
13:53609 sapeurs-pompiers ont été blessés contre 555 l'année précédente.
13:58Alors pourquoi est-ce que cette corporation bien particulière,
14:01au service du bien commun, est elle aussi devenue une cible ?
14:05Et la cible donc d'un nombre d'accrétitions croissantes.
14:08Comment protéger davantage les sapeurs-pompiers ?
14:10Louis, pourquoi les pompiers sont carrément visés ?
14:13Parce que l'uniforme, là où il inspirait le respect,
14:17souvent la crainte, même aussi avant,
14:19inspire aujourd'hui dans une partie de la population,
14:21l'agressivité, la défiance.
14:24Je pense que les raisons sont multiples.
14:25Dans les témoignages des sapeurs-pompiers,
14:26il y a quelque chose qui revient assez fréquent.
14:29Ils sont souvent agressés par des gens qu'ils vont secourir,
14:33ou par l'entourage des gens qu'ils vont secourir.
14:35Comme si en fait, les sapeurs-pompiers,
14:36c'était devenu un peu une espèce d'entreprise avec des clients.
14:40Et donc, si le service rendu n'est pas à la hauteur,
14:43on va insulter, on va interpeller verbalement,
14:46on va agresser physiquement.
14:48L'autre, je pense, l'autre marqueur qui n'existe plus,
14:51et c'est exactement ce que disait l'interlocuteur,
14:53le représentant des pompiers qu'on a entendu,
14:56j'attends le prochain politique qui va proposer une nouvelle loi
14:59pour qu'on sanctionne plus.
15:00La question n'est vraiment pas là.
15:02La question, c'est, comme il disait,
15:03d'appliquer ce qui est déjà écrit dans la loi.
15:05Et je voulais reprendre le profil, le passé judiciaire
15:10de ce jeune homme qui a percuté volontairement,
15:12un pompier à avion volontairement,
15:13en tout cas, c'est ce dont il est accusé.
15:16Permis suspendu, multiples mentions judiciaires,
15:18faite conduite sans permis, sous alcool ou sous stupéfiants.
15:21Il avait déjà son permis retiré,
15:22donc il n'avait pas le droit d'être en voiture.
15:23En l'occurrence, il faisait des drifts sur un rôdeur urbain
15:26au volant d'une voiture à grande vitesse.
15:28Il a déjà été condamné à 18 mois de prison,
15:31c'est ce que j'ai lu dans la presse,
15:32purgé seulement de 6 jours d'incarcération,
15:34le reste étant des aménagements de peine.
15:36Donc là, dans le message envoyé,
15:37quand vous avez une condamnation à 18 mois de prison,
15:40et qu'en fait, vous faites 6 jours,
15:42le message envoyé à la société toute entière,
15:43déjà, est désastreux,
15:44parce que c'est incompréhensible pour les gens.
15:46Dans ce cas, autant dire,
15:46il est condamné à 6 jours, il va faire 6 jours.
15:48Mais le message, surtout envoyé à la personne,
15:51au coupable, est désastreux aussi,
15:53puisqu'en fait, on peut s'attaquer à des représentants,
15:55enfin, on peut, en l'occurrence,
15:56conduire sans permis, conduire sous stupéfiants,
15:58sans qu'en réalité, la sanction tombe,
16:00un, de manière immédiate,
16:01parce que la justice est lente
16:02et on ne revient pas sur ce sujet,
16:05pour envoyer un message sur le fait
16:07qu'on ne se comporte pas comme cela.
16:10Donc, je crois que c'était très juste
16:11ce qui a été dit sur l'urgence,
16:14non pas de voter des nouvelles lois,
16:15mais d'appliquer celles qui existent.
16:17– Alix ?
16:17– Oui, c'est sûr que tous les personnels
16:19qui sont concernés par cette problématique
16:22disent qu'effectivement,
16:23il n'y a pas besoin de nouvelles lois,
16:24de nouvelles mesures,
16:25et qu'effectivement, il faut juste
16:27appliquer ce qui existe.
16:30Et peut-être aussi, certains soulignent
16:32des peines de prison qui seraient un peu plus longues,
16:34des amendes peut-être un peu plus lourdes,
16:35après, il y a tout un travail aussi
16:37pour mieux protéger,
16:39notamment les sapeurs-pompiers.
16:41Eux revendiquent beaucoup,
16:42notamment le port d'une caméra piéton,
16:44il paraît que ça a un effet dissuasif,
16:46alors ça coûte cher,
16:47donc tout le monde ne peut pas avoir
16:48cet équipement-là,
16:49mais que ça pourrait se multiplier.
16:51Aussi, des gilets par lame, par balle,
16:55ce qui effectivement semble un peu incongru,
16:57parce qu'on se dit,
16:58ce n'est pas une force de l'ordre,
17:00ils viennent sauver les gens,
17:01ils se retrouvent dans des situations impossibles.
17:03Et puis, il y a aussi un gros volet formation,
17:07peut-être, qu'il faut développer,
17:09c'est-à-dire comment détecter les signes
17:12éventuellement d'agressivité,
17:14comment gérer une éventuelle désescalade,
17:16comment parfois partir aussi
17:18d'une intervention qui peut être dangereuse.
17:21Et puis, naturellement,
17:22un soutien aussi psychologique, juridique,
17:24à tous ces pompiers qui se retrouvent en première ligne.
17:27Et eux, effectivement,
17:29c'est comme les élus,
17:30le maire, qui était avant une figure un peu incontournable,
17:33maintenant, on en a vu un.
17:35C'est toutes les figures d'autorité
17:37qui sont menacées aujourd'hui.
17:38Exactement.
17:39Et c'est ce qui peut alerter encore plus
17:43en ce qui concerne une corporation
17:44comme celle des sapeurs-pompiers.
17:45Vous évoquiez, à raison Alex Bouilléguel,
17:47le fait qu'il revendique un certain nombre
17:49de mesures de protection,
17:50justement les caméras piétons,
17:52les gilets par lame.
17:53Les gilets par lame, par exemple,
17:55c'est une protection classique,
17:58revendiquée, classique entre guillemets,
17:59par les policiers municipaux,
18:01les agents pénitentiaires,
18:03les agents de sécurité.
18:05Aucune agression envers
18:06quelque corporation que ce soit
18:08n'est évidemment justifiable ou tolérable.
18:10Mais les policiers,
18:12qu'ils soient nationaux, municipaux,
18:14les agents pénitentiaires,
18:15les surveillants de prison,
18:17sont par définition au contact
18:18d'individus potentiellement dangereux.
18:20Ça ne devrait pas être le cas
18:21des sapeurs-pompiers qui sont normalement
18:24au secours de victimes.
18:27Donc c'est en ce sens que le fait
18:29qu'ils soient devenus de plus en plus,
18:30parce que, comme le disait Louis Zalter,
18:32l'uniforme, quel qu'il soit,
18:35est devenu parfois de plus en plus une cible,
18:39ça, ça doit nous alerter encore un peu plus.
18:41C'est-à-dire que c'est plus simplement
18:42une question de respect de l'autorité,
18:44de respect élémentaire de l'autorité.
18:46C'est un signe de dysfonctionnement profond.
18:48On a vu aussi dans certains quartiers
18:50parfois des infirmiers
18:51ou des infirmières se faire agresser,
18:54alors qu'ils vont aussi secourir
18:56des gens à leur domicile.
18:59Et donc c'est vrai qu'il y a
19:01le respect de la règle,
19:03évoqué tout à l'heure,
19:04avant même de songer à la protection
19:06supplémentaire.
19:07Évidemment que c'est indispensable,
19:08si les sapeurs-pompiers le réclament,
19:09il faut, y compris si c'est coûteux,
19:12essayer de leur venir en aide,
19:14en leur fournissant
19:15les protections élémentaires indispensables.
19:19Mais au-delà de ça,
19:19c'est vrai qu'il y a un problème
19:20de respect de la règle
19:21et puis de fonctionnement simplement
19:23au CHP.
19:24Oui, mais alors comment on change ça ?
19:25Parce qu'effectivement,
19:26que ce soit les pompiers,
19:28les policiers,
19:29les infirmiers...
19:29Il faut aussi souligner que dans la plupart des cas,
19:31statistiquement,
19:31l'année dernière,
19:32je ne sais plus exactement si c'est deux tiers ou plus,
19:34d'ailleurs,
19:34les gens qui agressent des pompiers
19:36le font sous emprise de l'alcool
19:38ou de la drogue,
19:39ou les deux.
19:39C'est-à-dire que là,
19:40il y a aussi, évidemment,
19:41des conséquences directes,
19:44notamment de la drogue,
19:46très clairement.
19:47C'est aussi.
19:48Pardon, je parlais aussi de...
19:49Je veux rappeler juste
19:50les chiffres des agressions
19:51selon l'Observatoire des violences
19:52envers les sapeurs-pompiers.
19:53Donc, on a en moyenne
19:54quatre agressions par jour
19:54en 2024.
19:55Et c'était un chiffre
19:56qui était en hausse de 3%,
19:57qui augmente malheureusement,
19:59de même qu'augmente
20:00le nombre de pompiers blessés
20:02car agressés en intervention.
20:04Si on n'augmente pas,
20:05effectivement,
20:06le volet pénal,
20:07si on ne l'alourdit pas,
20:09qu'est-ce qu'on peut faire ?
20:10Ce n'est pas une question
20:11d'alourdissement.
20:11Il y a une batterie
20:12de mesures de loi qui existent.
20:14Ça existe.
20:14Mais là, on revient encore
20:15sur le problème de la justice.
20:16Et ça, je pense,
20:17c'est un débat qui sera à nouveau
20:18rouvert dans les prochains mois
20:19puisque le ministre de la Justice,
20:20Gérald Garmanin,
20:21a adressé une lettre ce week-end
20:22au magistrat en disant
20:23quelle était sa conception
20:24des changements
20:24qu'il fallait apporter.
20:25Et il parle notamment
20:26exactement de ce que je mentionnais
20:28à l'instant,
20:28c'est-à-dire le fait
20:29qu'on condamne des gens
20:30à des peines
20:31qui ne sont pas du tout réalisées,
20:32et qui ne se traduisent
20:33par aucune réalité.
20:34Et lui, d'ailleurs,
20:34voulait revoir...
20:35Parce qu'en fait,
20:35c'est la surpopulation carcérale.
20:37Oui, aussi, bien sûr.
20:37C'est-à-dire que les juges,
20:38ils gèrent aussi une pénurie
20:39dans les prisons.
20:42Par ailleurs,
20:42la prison dysfonctionne
20:44dans le sens où
20:44il y a un taux de récidive
20:45qui est important.
20:46Gérald Garmanin,
20:46le chiffre à 60% de gens
20:48qui récidivent dans les 5 ans.
20:50Et on voit d'ailleurs
20:50que ce Charlie
20:52qui a renversé un pompier
20:53à Evian
20:54était très bien connu
20:56des services.
20:57La maire de la commune
20:58témoignait sur le fait
21:02et contre lesquels
21:03les services se sentent
21:05totalement impuissants.
21:06Voilà, jamais n'a été envoyé
21:07à ce jeune homme,
21:09visiblement,
21:09des véritables signaux
21:11de sanctions et d'autorité.
21:12Mais on retombe effectivement
21:13sur ce sujet de la justice,
21:14donc de la gestion de la prison,
21:16de l'échelle des peines,
21:17de la lenteur,
21:18du nombre insuffisant
21:19de magistrats, etc.
21:20C'est toute une chaîne
21:21qui est en cause,
21:21c'est-à-dire de l'application
21:22des premières peines
21:23aux conditions carcérales
21:24dont on débattait hier
21:25qui sont catastrophiques,
21:28en passant par la détention
21:30provisoire qui,
21:31à l'inverse,
21:31justement est parfois
21:32beaucoup trop utilisée.
21:35Il y a aussi des alternatives
21:35à la détention provisoire
21:36parce que parfois aussi
21:38la détention provisoire
21:39est tellement mise en œuvre
21:41de façon systématique
21:42ou massive
21:43qu'elle ne permet plus
21:44justement l'application
21:46de, entre guillemets,
21:47de petites peines
21:48comme le cas qu'on citait
21:50à l'instant
21:50et appliquer la première peine,
21:54ça a foncièrement
21:55un caractère dissuasif
21:56justement sur cet enchaînement
21:58et qui a produit
21:59le drame qu'on a vu à Evian.
22:01Merci à tous les trois,
22:03Alix Bouillaguet,
22:04éditorialiste politique
22:04à France Info Télé.
22:05Je le rappelle,
22:06on vous retrouve tous les matins
22:067h45 pour l'interview politique
22:08sur France Info Télé,
22:10le canal 27
22:10qui va basculer en canal 16.
22:12Canal 16,
22:13bientôt le 6 juin.
22:14Louis Aux Alters,
22:16merci beaucoup
22:17journaliste politique au Figaro,
22:18on en profite pour jeter
22:19un coup d'œil
22:19à la une du jour.
22:21Je faisais référence
22:21à la stratégie de Macron
22:23pour revenir au premier plan,
22:24c'est l'article à lire ce matin
22:26et ça se passe ce soir
22:29dans le Grand Oral
22:29sur TF1,
22:31article à lire
22:31dans le Figaro ce matin.
22:33Merci beaucoup Renaud.
22:34Merci Célia.
22:34On se retrouve demain.
22:35A demain.
22:36Il est très sérieux tout d'un coup.
22:38Les informés reviennent
22:41ce soir à 20h.
22:42Sous-titrage MFP.

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