Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.
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00:00Et bienvenue dans Les Informer, l'émission de décryptage de l'actualité de France Info. Bonjour Renaud Delis.
00:12Bonjour Salia, bonjour à tous.
00:13Avec nous autour de la table ce matin, Valérie Riaco, chef adjointe du service politique du Parisien aujourd'hui en France.
00:18Bonjour Valérie. Et à vos côtés, Gilles Bernstein, éditeur réaliste politique à France Info TV.
00:23Bonjour Salia.
00:24Renaud Delis, l'ERN intensifie sa riposte.
00:27Et oui Salia, des tracts, une pétition et même un meeting dimanche à Paris pour protester contre la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics à 4 ans de prison,
00:35dont 2 fermes, 100 000 euros d'amende, 5 ans d'inéligibilité avec exécution provisoire, donc immédiate.
00:41La présidente, pardon, pas la présidente, la chef de file du Rassemblement national qui intensifie la protestation,
00:49qui mobilise ses troupes et qui continue de s'indigner de cette décision de justice.
00:55Le système a sorti la bombe nucléaire et s'il utilise une arme aussi puissante contre nous,
01:03c'est évidemment parce que nous sommes sur le point de gagner les élections.
01:07Les choses sont extrêmement claires, on ne se laissera pas faire.
01:10Et l'après-midi d'ailleurs, les députés, les troupes de Marine Le Pen sont passés aux travaux pratiques en quelque sorte,
01:16se succédant pour transformer un peu l'hémicycle en meeting.
01:21Le député RN de La Somme, Jean-Philippe Tanguay.
01:25Voilà qu'un carteron de procureurs et de juges prétend sortir du droit pour exercer la vendetta du système
01:32contre son seul opposant, le Rassemblement national, et contre sa principale incarnation, Marine Le Pen.
01:39Il y a des tyrannies qui enferment leurs opposants.
01:42Il y a désormais des justes tyrans qui exécutent l'état de droit en place publique.
01:48Et voilà, finie la fameuse dédiabolisation.
01:51La quête de respectabilité place à la brutalisation du débat public et à la dénonciation des juges tyrans.
01:58Plusieurs élus RN ont enchaîné dans le même sens.
02:02Pourquoi une stratégie aussi violente ?
02:05Est-ce que c'est une rechute, qui rappelle évidemment les accents de Jean-Marie Le Pen en son temps,
02:10une rechute populiste ?
02:12Et puis est-ce que c'est bien habile lorsqu'on prétend obtenir la clémence des juges en appel ?
02:16Ou est-ce que c'est une façon aussi pour Marine Le Pen de surfer en quelque sorte sur l'ère du temps trumpiste
02:22d'un certain nombre de dirigeants qui contestent eux-mêmes les juges ?
02:25D'ailleurs, la plupart d'entre eux, Donald Trump, Jair Bolsonaro ou Viktor Orban,
02:30sont plutôt venus en soutien de Marine Le Pen.
02:32Parce que les mots sont forts.
02:33Bombes nucléaires, juges tyrans qui exécutent en place publique.
02:36Pourquoi cette stratégie violente, Gilles ?
02:39Parce que Marine Le Pen se sent acculée et considère qu'elle n'a pas d'autre choix.
02:43Mais enfin, pour répondre à la question de Renaud,
02:46est-ce que c'est bien habile pour essayer ?
02:49Parce que le but de Marine Le Pen, on l'a compris, c'est de gagner.
02:52Effectivement, cette stratégie de dédiabolisation avait été inventée
02:55parce qu'il y a toujours eu pour les élections nationales
02:58un plafond de verre qui faisait que Marine Le Pen n'arrivait pas à franchir la barre des 50%
03:02et qu'ils avaient considéré que la seule solution était effectivement
03:05de finir par attirer le bourgeois en Loden, le chef d'entreprise ou le cadre supérieur.
03:11Et que pour ça, ça nécessitait de l'institutionnalisation, de la dédiabolisation.
03:15On luttait à l'intérieur du système et pas à l'extérieur du système,
03:18qui était la stratégie de la cravate.
03:20On est bien gentil, on dit bonjour à la dame, on se mouche pas dans les rideaux
03:23et on répond normalement à l'Assemblée nationale,
03:25contrairement à ce qui se passe de l'autre côté de l'hémicycle.
03:30Parce que là, elle veut fédérer autour d'elle.
03:33Avoir 37% de gens convaincus ou 37% de gens très très très très convaincus,
03:38c'est la même chose.
03:40Ça ne favorise pas forcément le passage à 50%.
03:43Et de fait, pour répondre juste sur le côté politique des choses,
03:47elle va souder autour d'elle un noyau.
03:50Est-ce que pour autant, ça va l'aider à gagner les 10 ou 15%
03:53de voix dont elle a besoin, elle ou Jordan Bardella ?
03:56Parce qu'on ne sait pas qui ce sera.
03:58Dont le Rassemblement national aura besoin un jour
04:00pour accéder à la magistrature suprême
04:02ou pour gagner des élections législatives,
04:05c'est pas sûr du tout.
04:07Donc en faisant ça, pour des impératifs personnels,
04:10de souhaits de candidature personnelle,
04:12elle prend le gros risque de bâtir ce qui avait été,
04:15qu'on le veuille ou non, plutôt un succès
04:17de la stratégie du Rassemblement national,
04:19cette dédiabilisation.
04:21Parce qu'il faut expliquer, Valérie,
04:23c'est vraiment une riposte qui est organisée.
04:25Alors il y a pétition, il y a un meeting aussi
04:27qui va avoir lieu dimanche ?
04:28Ils ont fait toute la palette.
04:30Ils font des tractages déjà sur les marchés
04:32pour mobiliser les troupes.
04:34Effectivement, il y a un appel à meeting
04:36pour dimanche à 15h Place Vauban
04:38où Marine Le Pen a déjà prévenu
04:40qu'elle prendrait la parole pour mobiliser les troupes.
04:43Et il y a effectivement cette consultation en ligne,
04:46enfin plutôt cette pétition en ligne,
04:48qui selon le Rassemblement national,
04:50a déjà reçu 300 000 signatures.
04:52Donc effectivement, c'est large.
04:53Il y a aussi une coordination,
04:55on a vu Jean-Philippe Tanguy à l'Assemblée,
04:57mais aussi Jordan Bardella,
04:58pour taper à boulet rouge sur les juges.
05:01Ce qui n'est pas sans effet,
05:03puisque la magistrate Bénédicte de Pertuis,
05:07qui a rendu le verdict,
05:09a été placée sous protection judiciaire.
05:11Elle a reçu beaucoup de menaces depuis le procès.
05:14Donc c'est quand même quelque chose
05:16qui marque quand même dans l'opinion.
05:18On voit qu'il y a des réactions.
05:20Ce qui est aussi problématique,
05:22peut-être que pour Marine Le Pen,
05:24ça peut poser la question du plafond vert,
05:26mais on voit aussi qu'au même moment,
05:27au sein de l'exécutif,
05:29François Bayrou, Premier ministre,
05:31se déclare comme troublé par cette réaction.
05:35Cette décision de justice, effectivement.
05:37Exactement, cette décision de justice.
05:39Donc le souci aussi,
05:41c'est que cette réaction du Premier ministre,
05:43et ce silence qui est parfois au sein de l'exécutif
05:45sur cette question,
05:47peut aussi entretenir cette petite musique
05:49de les juges ont rendu une décision politique,
05:51même si François Bayrou s'en défend
05:53dans sa première partie de réponse au QSG,
05:55hier après-midi.
05:56C'était très confus quand même,
05:57ce que disait le Premier ministre.
05:59Avant d'en venir,
06:00il y a un problème Bayrou, très clairement,
06:02même si de son côté, il faut rappeler
06:03que Gérald Darmanin a très clairement défendu
06:05les juges, les magistrats,
06:07le Premier ministre aussi au passage,
06:08avant sa laborieuse explication,
06:10nous expliquant une fois de plus qu'il y avait
06:11en fait deux personnes,
06:12il y a le Premier ministre,
06:13puis il y a le citoyen Bayrou.
06:14Mais juste, il faut quand même mesurer
06:15qu'un meeting organisé
06:17par un parti qui prétend gouverner le pays
06:19et donc les institutions,
06:21pour dénoncer une décision de justice
06:23prise par des juges indépendants,
06:25c'est quand même un événement considérable.
06:27Et le risque qu'a pris Marine Le Pen
06:29et que prend le Rassemblement national,
06:31c'est quand même considérable.
06:32D'abord, c'est un risque très concret,
06:34parce que qu'est-ce qui peut se produire,
06:35comme débordement,
06:36et puis j'imagine que dans la foule,
06:38il suffit d'aller interroger
06:39les gens qui vont y aller.
06:40Je ne pense pas qu'on entende
06:41effectivement beaucoup de louanges
06:43sur la justice et l'état de droit.
06:45D'autre part, c'est un risque politique pour elle,
06:47mais ça, Gilles Bernstein l'a dit.
06:49Et puis, ça révèle la vraie nature
06:50du Rassemblement national,
06:51qui n'a pas beaucoup changé
06:52par rapport à celle du Front national.
06:54Derrière la fameuse, entre guillemets,
06:55dite dédiabolisation,
06:56c'est ce qu'on voit une fois de plus,
06:58c'est que face à un défi,
07:00face à une vraie question,
07:01le naturel revient au galop.
07:03D'ailleurs, il y a un précédent,
07:05c'est Jean-Marie Le Pen
07:06qui avait organisé le 21 février 1998
07:08une manifestation de ses troupes,
07:12en l'occurrence parce qu'il était menacé
07:14par une peine d'inéligibilité.
07:15Et elle reprend exactement la stratégie
07:17de son père.
07:18Il faut rappeler d'ailleurs au passage
07:19qu'il y a à peine deux mois,
07:21le RN a totalement réhabilité Jean-Marie Le Pen
07:23et que Marine Le Pen elle-même a expliqué
07:25qu'elle ne se pardonnerait jamais
07:26de l'avoir exclue du parti.
07:27Gilles ?
07:28En termes de tactique judiciaire en plus,
07:29c'est risqué parce qu'on a tous vu
07:31que les juges ont considéré
07:33que la négation, l'attaque perpétuelle
07:35de ne rien reconnaître
07:36n'avait pas été féconde au procès.
07:39Et donc, il y aura un appel un jour.
07:41C'est ce qui a alimenté le risque de récidive
07:43pour les juges.
07:44Absolument.
07:45Il y aura un appel à jour.
07:46Là, on sait qu'il va être relativement rapide.
07:48Je ne vois pas l'intérêt maintenant,
07:50donc elle va être devant ses juges
07:51dans un an à peu près,
07:52d'aller expliquer matin, midi et soir
07:54que tous les juges participent au système,
07:56que tous les juges veulent sa mort,
07:58ce n'est pas le meilleur moyen
08:01de se les mettre un peu plus dans la poche
08:04que ce qui s'est passé la semaine dernière.
08:06Donc, si elle continue à insulter les juges
08:08matin, midi et soir pendant un an
08:10et en plus à non seulement
08:12ne pas changer de tactique judiciaire
08:14mais de stratégie de défense,
08:16mais continuer à dire
08:17que c'était la bonne stratégie de défense,
08:19il y a peu de chances que les mêmes effets
08:21ne produisent pas les mêmes peines.
08:23Et juste quand même sur l'opinion publique
08:25qui entend les attaques permanentes
08:27du RN contre la justice
08:29depuis l'annonce de la condamnation,
08:32ça réagit comment, Valérie ?
08:35À ce stade, nous ce qu'on a fait aux Parisiens,
08:37on allait évidemment interroger
08:38des électeurs du RN.
08:39Là-dessus, il n'y a pas photo.
08:41Ils sont d'accord ?
08:42Ils sont à fond derrière Marine Le Pen.
08:44Si je ne m'abuse dans la foulée
08:46de la décision de justice,
08:47ceci dit, il y a un sondage,
08:48c'est un élaboré,
08:49qui était sorti lundi,
08:50pour le coup, la majorité des Français
08:52trouvait que c'était parfaitement normal
08:54qu'elle soit condamnée
08:55pour des faits qui se sont avérés
08:57pas dans les clous de la loi.
09:00Ce qu'elle fait aussi, Marine Le Pen,
09:02avec ça, c'est qu'elle allume un contre-feu.
09:04C'est-à-dire, ils ont eu toute une défense
09:06qui reposait sur le fait
09:07qu'ils n'avaient rien fait de mal,
09:09que ce n'était pas du détournement
09:11de fonds publics,
09:12au motif qu'il n'y avait pas eu
09:14d'enrichissement personnel.
09:15Il y a quand même eu 4,4 millions d'euros
09:17qui ont été détournés
09:19par le renseignement national,
09:20c'est avéré,
09:21pour verser des salaires
09:22à des assistantes parlementaires.
09:23Au profit d'un enrichissement partisan,
09:25c'est ce que dit la justice.
09:26Partisan du parti.
09:27Ça a permis au parti de tourner,
09:28au parti qui avait des grosses difficultés financières,
09:30c'est ce qui a été trouvé
09:31pour pouvoir continuer à faire fonctionner.
09:33Plus important que ce qui se fait d'habitude,
09:35à préciser les choses.
09:36Exactement.
09:37Le modem...
09:38Qui permettait un confort de vie
09:39qui n'était pas possible
09:40avec l'argent du parti.
09:41Et par ailleurs, le modem
09:42qui a été condamné pour les mêmes faits,
09:43c'était de 400 000 euros,
09:44si ma mémoire est bonne,
09:45donc quand même dix fois moins.
09:46Effectivement,
09:47on se retrouve à parler
09:48d'une décision politique,
09:49mais on ne parle plus du fond
09:50de ce procès.
09:51Exactement.
09:52Il faut juste rappeler
09:53que parmi les bénéficiaires
09:54de ces salaires,
09:55il y avait par exemple
09:56le garde du corps de Jean-Marie,
09:57puis Marine Le Pen,
09:58le majordome de Jean-Marie Le Pen,
09:59l'une des sœurs de Marine Le Pen,
10:00etc.
10:01C'est une affaire de famille.
10:02On va revenir
10:03sur cette condamnation
10:04de Marine Le Pen
10:05avec cette question
10:06de l'exécution provisoire
10:07de l'ineffibilité.
10:08Ça repose sur une loi,
10:09on va en parler juste après,
10:10le Conseil des ministres
10:11C'est un visage bien connu
10:12de Hollywood
10:13qui disparaît.
10:14L'acteur américain
10:15Val Kilmer
10:16est mort d'une pneumonie.
10:17Il avait 65 ans.
10:18Il incarnait Iceman
10:19dans Top Gun
10:20ou encore Bruce Wayne
10:21dans Batman Forever.
10:22Israël annonce ce matin
10:23étendre son offensive militaire
10:24à Gaza.
10:25L'armée va s'emparer
10:26d'une partie du territoire
10:27pour créer des zones
10:28de sécurité objective
10:29selon le ministre
10:30de la Défense.
10:31Faire plier le Hamas,
10:32la défense,
10:33l'armée,
10:34l'armée,
10:35l'armée,
10:36l'armée,
10:37l'armée,
10:38l'armée,
10:39l'armée,
10:40le Hamas,
10:41la défense civile
10:42de l'enclave palestinienne
10:43fait état de 15 morts
10:44dans des frappes.
10:45Le parquet de Paris
10:46ouvre une enquête
10:47après les menaces
10:48visant les magistrats
10:49qui ont condamné
10:50Marine Le Pen
10:51pour détournement
10:52de fonds publics.
10:53Il rappelle le parquet
10:54que l'appel
10:55est la seule voie légitime
10:56pour contester
10:57une décision de justice.
10:58D'ailleurs,
10:59la cour d'appel de Paris
11:00fait savoir
11:01que sa décision
11:02interviendra
11:03à l'été 2026,
11:04soit 9 mois
11:05avant la présidentielle.
11:06Une très bonne nouvelle
11:07dit la chef
11:08des députés RN.
11:09La définition légale
11:10de l'agression sexuelle
11:11en passe
11:12d'être reformulée
11:13à l'Assemblée nationale.
11:14L'Assemblée
11:15qui a adopté
11:16dans la soirée
11:17une proposition
11:18de loi transpartisane
11:19intégrant la notion
11:20de non-consentement.
11:21Le texte
11:22doit maintenant
11:23être examiné
11:24par le Sénat.
11:35Et les informés
11:36continuent
11:37avec Valérie Haco,
11:38présidente du service politique
11:39du Parisien
11:40aujourd'hui en France,
11:41avec Gilles Bernstein,
11:42éditorialiste politique
11:43à France Info Télé.
11:44Renaud Dely,
11:45suite à la condamnation
11:46de Marine Le Pen,
11:47certains se demandent
11:48maintenant
11:49s'il faut changer la loi.
11:50En tout cas,
11:51Marine Le Pen
11:52a fait appel
11:53évidemment
11:54pour être rejugée
11:55et la cour d'appel
11:56a fait savoir
11:57hier en fin de journée
11:58que cet appel
11:59se déroulerait
12:00dans un délai
12:01assez rapide
12:02puisque ce délai
12:03permettra une décision
12:04à l'été 2026.
12:05Une prise de position
12:06est intervenue
12:07par Desso lui-même
12:08et souhaité
12:09à titre personnel
12:10que ce procès en appel
12:11se déroule dans un délai
12:12raisonnable.
12:13Alors,
12:14est-ce qu'il y a
12:15en quelque sorte
12:16un passe-droit
12:17ou un coupe-fil
12:18pour Marine Le Pen
12:19pour obtenir
12:20un délai aussi rapide ?
12:21Voici ce qu'en disait
12:22ce matin
12:23Christophe Soulard,
12:24le premier président
12:25de la cour de cassation
12:26et invité de France Info.
12:27Cette date d'audiencement
12:28prouve que la justice
12:29sait s'adapter
12:30en fonction des circonstances.
12:31Ici,
12:32en l'espèce,
12:33la cour d'appel de Paris,
12:34les juges
12:35n'ont pas rendu
12:36une décision juridique
12:37en droit.
12:38C'est une décision
12:39de justice
12:40mais c'est une décision
12:41qui, évidemment,
12:42a un impact politique
12:43et donc,
12:44les juges
12:45dans l'organisation
12:46des audiences
12:47ne peuvent pas faire
12:48abstraction
12:49de l'environnement politique
12:50et tiennent compte,
12:51en effet,
12:52dans ce cas précis,
12:53d'une échéance électorale.
12:54Pas de pression donc
12:55mais on tient compte
12:56d'une échéance électorale
12:57dit le premier président
12:58de la cour de cassation
12:59donc quand même
13:00du contexte politique
13:01pour accorder
13:02ce petit délai de faveur
13:03calendaire à Marine Le Pen
13:04qui se réjouit
13:05de cette bonne nouvelle
13:06ça on le verra évidemment
13:07en fonction de la décision
13:08des juges
13:09à l'issue de ce procès en appel
13:10si c'est vraiment
13:11une bonne nouvelle.
13:12Par ailleurs,
13:13on a noté le flou
13:14pour le moins
13:15d'une partie de l'exécutif
13:16en l'occurrence
13:17le Premier ministre
13:18François Bayrou
13:19sur la question
13:20de l'exécution provisoire
13:21qui trouble François Bayrou
13:22qui évoque même
13:23l'idée d'une réflexion
13:24pour voir
13:25s'il ne faudrait pas
13:26modifier
13:27cette disposition législative
13:28et d'ailleurs
13:29Éric Ciotti
13:30l'un des alliés
13:31et même le principal allié
13:32de Marine Le Pen
13:33a annoncé
13:34qu'il déposerait
13:35dans le cadre
13:36de la niche parlementaire
13:37de son groupe
13:38au mois de juin
13:39une proposition de loi
13:40à cet effet.
13:41Alors il faut expliquer
13:42pour ceux qui ne l'ont pas vu
13:43et entendu ce qu'a dit
13:44hier quand même
13:45François Bayrou
13:46c'était un peu flou
13:47on n'a pas tout compris
13:48tout était un peu mélangé
13:49mais vous allez être plus clair
13:50Gilles Bernstein.
13:51Je crains que non
13:52j'étais à l'assemblée
13:53hier dans la tribune de presse
13:54on s'est tous regardés
13:55à l'issue
13:56de la courte déclaration
13:57de François Bayrou
13:58en disant
13:59t'as compris quelque chose
14:00en fait
14:01peu nombreux
14:02étaient ceux
14:03qui l'avaient compris
14:04oui il y a eu un problème
14:05François Bayrou
14:06dans cette séquence
14:07c'est à dire que la veille
14:08il a fait fuiter
14:09par son entourage
14:10qu'il était troublé
14:11par cette décision
14:12on se demandait
14:13s'il allait revenir dessus
14:14ou bien confirmer
14:15il a confirmé
14:16qu'il était très troublé
14:17avec cet espèce de
14:18dédoublement de personnalité
14:19dont t'as fait preuve
14:20dont t'as parlé
14:21Renaud tout à l'heure
14:22c'est à dire qu'à l'endroit
14:23il faut bien
14:24donc il a parlé
14:25en tant que citoyen
14:26il a dit en tant que
14:27Premier ministre
14:28on ne peut pas contester
14:29une décision de justice
14:30on n'a même pas le droit
14:31donc je ne la conteste pas
14:32mais en tant que citoyen
14:33il a dit ça
14:34à l'endroit
14:35l'endroit le plus symbolique
14:36de la République
14:37qui symbolise son poste
14:38le Premier ministre
14:39dirige la majorité
14:40à l'Assemblée Nationale
14:41il était à son poste
14:42de Premier ministre
14:43s'il y a bien un endroit
14:44sur Terre
14:45un mètre carré sur Terre
14:46il ne faut pas tenir ça
14:47c'est son discours
14:48où il n'est pas citoyen
14:49mais où il est Premier ministre
14:50c'est là
14:51que dans son champ à bord d'air
14:52ils disent
14:53en tant que citoyen
14:54mais là
14:55il ne peut pas
14:56il est Premier ministre
14:57dans l'Assemblée Nationale
14:58la seule chose
14:59qu'il ne peut pas
15:00c'est son avis
15:01de Premier ministre
15:02et pas son avis
15:03de citoyen
15:04ça c'est sur la forme
15:05après sur le fond
15:06que le Premier ministre
15:07prenne des distances
15:08avec une décision de justice
15:09a exaspéré tout le monde
15:10et quand je vous dis
15:11exaspéré
15:12donc j'ai traîné
15:13à l'Assemblée hier
15:14Priscate et Venault
15:15par exemple
15:16ancienne porte-parole
15:17du gouvernement
15:18disait d'un ton martial
15:19il n'y a pas
15:20de trouble à avoir
15:21elle disait
15:22vous voulez que je le répète
15:23il n'y a pas
15:24de trouble à avoir
15:25ça c'est chez Renaissance
15:26et même au Modem
15:27on était très très très gênés
15:28hier
15:29pour commenter
15:30les propos du Premier ministre
15:31même au Modem
15:32on commence à trouver
15:33que François Bayrou
15:34a un peu de mal
15:35à habiter la fonction
15:36ça fait 30 ans
15:37que sa force
15:38c'était sa liberté de parole
15:39quand on est à Matignon
15:40on n'est plus là
15:41pour dire ce qu'on pense
15:42d'un point de vue
15:43philosophique
15:44on est là
15:45pour diriger la majorité
15:46et cette déclaration
15:47après celle
15:48sur les 62 ans
15:49après celle
15:50sur la subversion migratoire
15:51montre qu'il a
15:52un petit peu de mal
15:53à prendre
15:54non pas la dimension
15:55du poste
15:56mais à respecter
15:57un certain nombre
15:58d'impératifs du poste
15:59là où c'est étrange
16:00c'est qu'il n'a pas répondu
16:01à une question
16:02lors d'un micro-tendu
16:03comme on dit
16:04lors d'une interview
16:05c'est pas comme ça
16:06que ça s'est passé
16:07quand il dit
16:08qu'il est troublé
16:09par la décision de justice
16:10c'est son entourage
16:11qui fait fuiter
16:12cet élément de langage
16:13tout à fait
16:14c'est fait d'une manière
16:15volontaire, manifeste
16:16pour que
16:17il n'a pas fait un tweet
16:18qui aurait sans doute été
16:19porté
16:20alors délirante
16:21donc ils ont trouvé
16:22cette autre solution
16:23notez
16:24c'est pas sur ses matignons
16:25c'est sur ses entourages
16:26mais ça revient
16:27grosso modo au même
16:28et ça instille
16:29cette petite musique
16:30on se retrouve aussi
16:31avec la PPL d'Eric Ciotti
16:32au mois de juin
16:33qui va donc
16:34une proposition de loi
16:35une proposition de loi
16:36oui pardon
16:37pour revenir sur
16:38cette exécution de provisoire
16:39Marine Le Pen
16:40qui a interviewé
16:41dans le Parisien ce matin
16:42du coup vu ce contexte
16:43est très très optimiste
16:44sur les chances
16:45de passer
16:46de cette proposition de loi
16:47ce qui est quand même
16:48aussi troublant
16:49concernant François Bayrou
16:50pour rappel
16:51son parti
16:52le Modem
16:53pas lui
16:54mais son parti
16:55pour les mêmes faits
16:56que Marine Le Pen
16:57donc ça rend le
16:58ça amène de l'eau
16:59au moulin
17:00de l'urgence national
17:01il faut rappeler juste que
17:02l'exécution de provisoire
17:03n'a rien à voir
17:04avec la décision
17:05je suis d'accord
17:06elle n'a pas été inventée
17:07après cette décision
17:08bien sûr
17:09ça n'a même rien à voir
17:10avec la loi Sapin
17:11la fameuse loi Sapin de 2016
17:12c'est bien antérieur
17:13ça s'applique assez régulièrement
17:14plus ou moins
17:15voilà plus ou moins souvent
17:16effectivement selon les cas
17:17mais cette disposition
17:18et donc juste un point
17:19la fameuse loi Sapin
17:20dont on a beaucoup parlé
17:21sur l'inégibilité
17:22qui maintenant
17:23les juges doivent forcément
17:24l'apprendre à l'épreuve
17:25mais étudier lorsqu'il y a
17:26des affaires de détournement
17:27de fonds publics
17:28elle avait été prise
17:29on s'en souvient
17:30dans l'émotion
17:31notamment
17:32enfin un peu après
17:33mais en tout cas
17:34il y avait l'émotion
17:35et les suites de l'affaire Cahuzac
17:36et on s'aperçoit
17:37qu'aujourd'hui
17:38dans l'émotion générée
17:39en tout cas attisée
17:40par l'ERN
17:41liée à la condamnation
17:42en première instance
17:43de Marine Le Pen
17:44certains
17:45dont le Premier ministre
17:46considèrent
17:47qu'il faut effectivement
17:48se poser la question
17:49de relégiférer
17:50c'est quand même assez
17:51consternant
17:52quant à la responsabilité politique
17:53d'être
17:54voilà
17:55dans l'urgence
17:56et l'émotion
17:57liée à telle ou telle décision
17:58pour envisager
17:59de modifier les textes
18:00Et juste petite précision aussi
18:01donc la cour d'appel
18:02a laissé entendre
18:03que ça devrait
18:04ça pourrait aboutir
18:05beaucoup plus rapidement
18:06que sur un dossier classique
18:08A été 2026
18:09A été 2026
18:10par ailleurs
18:11la question se pose quand même
18:12est-ce que
18:13après la décision
18:14de la cour d'appel
18:15imaginons le scénario
18:16où effectivement
18:17la cour d'appel
18:18ne prend pas la même décision
18:19que la première instance
18:20ça ne veut
18:21si Marine Le Pen
18:22ne veut pas dire
18:23qu'elle n'aura pas
18:24d'exécution provisoire
18:25non plus
18:26petit détail
18:27voilà
18:28c'est pas non plus
18:29la fin du processus
18:30Non non
18:31c'est pas du tout la fin
18:32mais le calendrier
18:33effectivement a été accéléré
18:34et d'où le coupe-fil
18:35dont parlait
18:36Renaud Nelly
18:37Pour le coup
18:38il y a un débat là-dessus
18:39alors personnellement
18:40je ne trouve pas ça scandaleux
18:41effectivement
18:42que les juges
18:43les juges n'ont pas
18:44à prendre en compte
18:45les conséquences politiques
18:46de leur décision
18:47quand ils prennent
18:48leur décision
18:49après on ne peut pas nier
18:50que cette décision
18:51que le pays puisse voter
18:52normalement
18:53l'accord d'appel
18:54accélère
18:55l'appel
18:56de Marine Le Pen
18:57ne me paraît pas scandaleux
18:58du tout
18:59Oui mais le justiciable
19:00Lambda
19:01qui nous écoute
19:02il doit se dire
19:03pourquoi elle
19:04elle a un pas droit
19:05Oui on peut se poser la question
19:06mais on peut y répondre
19:07voilà le justiciable Lambda
19:08ça concerne
19:09les gens
19:10qui sont concernés
19:11par cette affaire
19:12elle de fait
19:13ça concerne 70 millions
19:14d'électeurs
19:15il y a 70 millions d'électeurs
19:16qui veulent savoir
19:17et ça je trouve ça logique
19:18enfin c'est pas méconnaître
19:19les décisions de justice
19:20ça serait pas mal
19:21que lors de l'élection présidentielle
19:22on sache à peu près
19:23où on en est
19:24donc qu'il y ait un appel
19:25plus rapide
19:26je suis parfaitement d'accord
19:27avec ce qu'a dit
19:28le magistrat
19:29ça me paraît assez logique
19:30ça pose quand même
19:31une autre question
19:32qui est que
19:33François Bayrou lui
19:34le parquet a fait appel
19:35de François
19:36sur la relax
19:37de François Bayrou
19:38donc la société
19:39dans son ensemble
19:40la relax c'était il y a un an
19:41il y a un an
19:42la société dans son ensemble
19:43par la voix du parquet
19:44considère qu'il n'était pas normal
19:45que François Bayrou
19:46soit relaxé
19:47donc
19:48par contre
19:49ce que je trouve
19:50illogique
19:51c'est que l'appel
19:52concernant Marine Le Pen
19:53pour une décision
19:54qui a eu lieu
19:55il y a une semaine
19:56se juge avant
19:57l'appel de François Bayrou
19:58pour une décision
19:59qui a eu lieu
20:00il y a un an
20:01la logique voudrait
20:02que donc
20:03il y ait très très vite
20:04audiencement
20:05pour l'appel
20:06de François Bayrou
20:07ce qui pour le coup
20:08aurait des conséquences
20:09politiques énormes
20:10ça veut dire que
20:11dans trois mois
20:12on pourrait avoir
20:13un premier ministre
20:14qui serait à Matignon la journée
20:15et au palais de justice
20:16l'après midi
20:17et ça pour le coup
20:18ça serait vraiment
20:19une première
20:20ce serait logique
20:21vous avez raison
20:22mais quant au délai
20:23concernant l'appel
20:24de Marine Le Pen
20:25je partage l'opinion
20:26de Gilles Bernstein
20:27c'est même plutôt sain
20:28d'un point de vue démocratique
20:29de toute façon
20:30comme ce serait sain
20:31pour l'ensemble
20:32des justiciables
20:33que les délais
20:34soient plus rapprochés
20:35ça laisse quand même
20:36deux questions
20:37l'une
20:38à laquelle a répondu
20:39Marine Le Pen
20:40lundi soir
20:41si jamais en appel
20:42elle est de nouveau condamnée
20:43donc pour détournement
20:44de fonds publics
20:45et on connait les charges
20:46extrêmement lourdes
20:47elle est condamnée
20:48à l'éligibilité
20:49mais qu'il n'y a pas
20:50d'exécution provisoire
20:51sera-t-elle candidate ?
20:52Elle l'a dit
20:53oui
20:54elle se dépêchera
20:55d'être candidate
20:56ce qui renvoie d'ailleurs
20:57à la motivation
20:58dite de trouble
20:59de l'ordre public
21:00évoqué dans le jugement
21:01en première instance
21:02parce que pourquoi
21:03veut-elle absolument
21:04être candidate ?
21:05Il faut rappeler
21:06que le Président de la République
21:07jouit d'une immunité
21:08pendant la durée
21:09de son mandat
21:10donc en quelque sorte
21:11l'idée c'est un peu
21:12d'aller chercher
21:13une planque à l'Élysée
21:14ce qui peut poser
21:15un problème
21:16d'exécution provisoire
21:17j'essaie de me faire écrire
21:18Présidente de la République
21:19pour être intouchable
21:20c'est un peu chat perché
21:21pendant au moins 5 ans
21:22voire 10 si je suis réélu
21:23deuxième point
21:24la question du délai
21:25c'est très bien
21:26qu'elle soit jugée
21:27en appel
21:28relativement rapidement
21:29effectivement
21:30mais d'ailleurs
21:31cette question du délai
21:32si jamais Marine Le Pen
21:33ensuite se pourvend
21:34en cassation
21:35la cassation
21:36pourrait elle aussi
21:37trancher dans 6 mois
21:38afin qu'au 1er janvier 2027
21:39l'affaire ait été jugée
21:40au fond
21:41c'est possible
21:42c'est possible
21:43mais ça nécessite un point
21:44c'est que toutes les parties
21:45participent à cette célérité
21:46or
21:47pourquoi est-ce que
21:48Marine Le Pen a été jugée
21:49en première instance
21:50qu'aussi tardivement
21:51au bout de 9 ans d'enquête
21:52parce que le RN
21:53a formulé
21:54à peu près 45 procédures
21:55de recours
21:56ce qui est parfaitement légal
21:57pour faire traîner les délais
21:58si jamais
21:59elle était condamnée
22:00sans exécution provisoire
22:01en appel
22:02et qu'elle se pourvend
22:03en cassation
22:04là
22:05les avocats de Marine Le Pen
22:06pourraient très bien
22:07faire traîner les délais
22:08ne pas donner leurs conclusions
22:09suffisamment tôt
22:10pour que la cour de cassation
22:11c'est le coup de fil
22:12dans sa larange
22:13le RN
22:14choisit aussi
22:15un peu le rythme
22:16de cette procédure
22:17donc il y a déjà des années
22:18si il n'y a pas toujours
22:19une exécution provisoire
22:20si il n'y a pas d'exécution provisoire
22:21si il n'y a pas d'exécution provisoire
22:22elle peut retarder
22:23elle-même
22:24la décision
22:25de la cour de cassation
22:26la décision de la cour de cassation
22:27en remettant
22:28enfin
22:29ces avocats
22:30peuvent gagner du temps
22:31mais tout en étant
22:32condamnée en appel
22:33et donc faire campagne
22:34avec
22:35ça elle l'a dit
22:36elle le ferait
22:37elle l'a dit
22:38elle le ferait
22:39et donc ce sont
22:40les électeurs
22:41aux français
22:42de décider après
22:43et je remercie beaucoup
22:44à tous les trois
22:45Valérie Racot
22:46chef adjointe du service politique
22:47du Parisien
22:48Aujourd'hui en France
22:49votre journal
22:50qui justement
22:51propose une interview
22:52exclusive
22:53de Marine Le Pen
22:54je ne me laisserai pas faire
22:55c'est ce qu'elle dit en une
22:56interview à lire
22:57donc ce matin
22:58dans le Parisien
22:59Aujourd'hui en France
23:00merci Gilles Bernstein
23:01éditorialiste politique
23:02à France Info Télé
23:03merci à vous
23:04on se retrouve demain
23:05les informés du soir
23:06c'est à partir de 20h
23:07avec Agathe Lambret
23:08et Jean-Rémi Baudot