Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00Elisabeth Lévy est avec nous, Geoffroy Lejeune, Gilles-William Golnadel, Joseph Massé-Scaron.
00:06Nous allons commencer cette émission par la contre-manifestation de la France insoumise
00:11qui se met en place, si on veut faire la liaison, les liaisons dangereuses, et puis avec un
00:20récit qui, là aussi, s'organise, s'articule, ne laissant pas l'extrême droite faire sa
00:26loi.
00:27C'était une réaction de Mme Le Pen qui avait imaginé une manifestation pour rassembler
00:34ses soutiens et cette idée de manifestation, ces derniers jours, s'est transformée en,
00:40pour ses adversaires, une volonté séditieuse, factieuse, pourquoi pas ? Donc, beaucoup de
00:48réactions que nous allons écouter, beaucoup d'interventions, et par exemple, mots de
00:51Bréjon de la Macronie qui a pris la parole sur ce sujet.
00:55Ça ressemble évidemment à du Trump, il y a une forme de Trumpisation du rassemblement
01:01national qui, pourtant, depuis plusieurs années, avait tenté de dissimuler ces relents-là
01:08au sein de son discours.
01:09Au fond, ils en reviennent à ce qui est probablement leur première nature, et moi, je suis extrêmement,
01:16encore une fois, extrêmement choquée de tel propos, extrêmement choquée qu'on puisse
01:20ainsi remettre en cause ce pilier qu'est l'état de droit, extrêmement choquée qu'on
01:25place une cible dans le dos des magistrats, comme ils sont en train de le faire depuis
01:30lundi.
01:31Sans avoir aucun mot de soutien, ce qui se passe depuis lundi est une dérivie libérale
01:36extrêmement grave, une forme de Trumpisation de la vie politique, qui doit tous nous inquiéter,
01:41et je pense, je vais vous dire, que ça inquiète beaucoup de Français qui ont gardé la tête
01:46froide, contrairement à certains responsables politiques.
01:48Ce qui est intéressant avec Marine Le Pen, c'est que...
01:52C'est un révélateur au sens chimique du terme.
01:55Non, oui, alors bien sûr.
01:57C'est un révélateur au sens chimique du terme.
01:58Si je peux terminer ma phrase.
02:01Ce qui est intéressant, c'est que du camp du bien jusqu'à l'extrême-gauche, quand
02:07on parle de Marine Le Pen, c'est le même discours, alors que, par exemple, Maude Brebeu
02:12et Jean, elles ne parlent pas de la même manière de M. Rodrigo, des écologistes.
02:15Très juste.
02:16Du monde à quotidien, aux services publics, à ses adversaires, c'est exactement le même
02:22récit.
02:23Et on l'avait vu au mois de juin, au moment des législatives.
02:26Ça valide en tous les cas l'analyse de Zemmour quand il disait que de toute façon, cette
02:32stratégie de respectabilisation, ça ne marchera jamais, parce que de toute façon, on la renverra
02:36toujours à autre chose.
02:38Oui, mais là, c'est encore autre chose, c'est vraiment le sujet.
02:42C'est le même discours et au même moment, presque à la minute près, moi qui suis souvent
02:50sur les réseaux sociaux, je regarde, à la minute près, c'était frappant, le mot
02:54« trumpisation » est sorti et tout le monde l'a repris.
02:58Bien sûr, c'est ça.
02:59Alors qu'on peut penser beaucoup de choses, mais j'ai pas le sentiment justement que ça
03:04ne correspond pas vraiment à sa nature, ni à celle de Bardella, d'être dans une trumpisation
03:09ou dans une provocation.
03:10Ce n'est pas ce sentiment.
03:12C'est exactement l'inverse qui est en train de se passer.
03:14C'est-à-dire qu'au lieu de faire la trumpisation, que ses électeurs auraient pu comprendre,
03:17elle est quand même frappée d'inégibilité par des juges, par trois juges, et son destin
03:21politique s'arrête.
03:22Elle aurait pu s'énerver un petit peu.
03:23Au lieu de ça, au contraire, elle dit en réunion de groupe avant-hier ou hier, je
03:29sais plus, elle dit « il faut respecter les magistrats, il ne faut pas que ce soit sédicieux,
03:34Bardella dit exactement la même chose, ils ont une politesse invraisemblable, ils appellent
03:37à une manifestation au calme ».
03:38Il y a quand même un piège à cette manifestation.
03:40C'est sans doute une erreur.
03:41Mais c'est quand même grave ce qui est en train de se passer, Pascal, parce qu'on
03:45rigole.
03:46Mais c'est un récit or.
03:47Il ne faut pas commencer maintenant ?
03:48Allez-y.
03:49Juste, je suis quand même frappée par le récit orwellien que vous venez d'écrire
03:54et qui est en train de devenir la vérité quand même.
03:56Parce que le grand événement maintenant, c'est l'extrême-droite qui va marcher
03:59aux portes du pouvoir.
04:00Excusez-moi, mais ce récit est en train de se répandre, on n'en sortira pas.
04:05Ce que je vous propose, c'est…
04:07Moi, ce qui me frappe, pardonnez-moi, pour le passage de Montbréjon que vous avez fait,
04:12c'était l'extraordinaire bouillie intellectuelle.
04:15Je le dis franchement.
04:16C'est de la bouillie intellectuelle.
04:17Parce que là-dedans, vous avez Trump, l'extrême-droite, l'illibéralisme, qui sont des choses
04:22totalement différentes, sous-entendu le 6 février 1934.
04:26Le 6 février 1934, allons-y, il n'y a pas de problème.
04:29Donc moi, c'est cette bouillie intellectuelle, ce brouet idéologique qui est servi et que
04:36tout le monde ment.
04:37Ce qui est important, bien sûr, sur ces débats, c'est la parole contradictoire.
04:41Elle doit être mise en place, cette parole de contradictoire.
04:43Donc je vous propose d'écouter Mme Primas.
04:47Écoutez, alors évidemment, on n'a pas envie du capital parce qu'on est dans une démocratie
04:51qui est solide et il faut la garder solide.
04:54Il y a un risque là pour vous ?
04:56Par conséquent.
04:57Il y a un risque de dérapage ?
04:58Parce que moi, je fais confiance aux organisateurs et au Rassemblement National qui veut se montrer
05:05présidentiable pour respecter à la fois les conditions de sécurité, les conditions,
05:11les bonnes conditions de la manifestation.
05:13Cette décision, elle a amené un trouble chez les 11 millions de Français qui ont voté
05:16pour le Rassemblement National.
05:1811 millions plus 1, visiblement.
05:19Oui, qu'il y ait la volonté de montrer l'adhésion au Rassemblement National.
05:26Je trouve qu'ils ont parfaitement le droit de le faire.
05:30Il faut que ça se passe dans le calme parce qu'une démocratie n'a rien à gagner dans la violence.
05:34La matinale d'RTL, globalement, elle a pris la tangente d'une forme d'anti-Le Pen assumée.
05:45Pour les écouter, vous disiez hier que c'était France Inter.
05:49C'est vrai qu'ils ont profité lâchement de deux jours de grève de France Inter.
05:55Ils ont vu qu'il y avait une clientèle et un créneau.
05:58Plus sérieusement, je trouve que Mme Prima, c'est une fois de plus, assez remarquable d'honnêteté,
06:04de cohérence.
06:06Quand je viens d'entendre ce procès en sorcellerie, largement basé sur la sottise de la dame Bréjean.
06:17On ne va pas dire la sottise, s'il vous plaît.
06:19Les sottises de ce qu'elle dit, si vous voulez, mais pas de la dame.
06:22Soyez gentil.
06:23On n'a pas le droit de dire.
06:24Non, dites pas.
06:25Ce qu'elle a dit peut être saud, mais n'interrogez pas personnellement Mme Bréjean.
06:28En plus, elle est très intelligente.
06:30C'est pas une dame.
06:31Vous dites la sottise de Mme Bréjean.
06:34Je vous reprends, les sottises du propos de Mme Bréjean.
06:36Les sottises, ce n'était pas du tout.
06:38C'est la sottise qu'elle préfère.
06:40Ah bon, d'accord.
06:41Bien sûr.
06:42En plus, c'est une femme très intelligente, Mme Bréjean.
06:45Elle fait de la politique.
06:46Alors, de vous à moi, ça ne m'a pas frappé.
06:48Mais ils font de la politique.
06:49Alors, j'ai bien compris qu'elle était dans la concurrence.
06:53Mais sur le fond des choses...
06:55M. Attal est pareil.
06:56Ils pensent que ça marche.
06:58Ils ont peut-être raison.
06:59Mais sur le fond des choses, si on s'attache au fait,
07:04le Rassemblement national, il n'est pas le seul,
07:08est choqué par l'utilisation de l'exécution provisoire.
07:12Il veut en faire, sur ce point-là, une manifestation légale.
07:18Et de vous à moi, c'est loin de me choquer.
07:21Robert Ménard a pris la parole également.
07:23Je vous propose de l'écouter.
07:26Moi, je me suis posé la question de signer leur pétition.
07:29Vous avez vu, elle dit, dans la pétition,
07:31on est totalement innocente.
07:34Non, non, non.
07:37Moi, je la défends sur ce qu'on est en train de lui faire,
07:40sur le risque qu'elle puisse pas se présenter.
07:44Enfin, totalement innocente.
07:45Mais pas plus que le modem ne l'était avant.
07:48Je sais pas qui a décidé cette idée.
07:50Peut-être que tu peux commencer par dire,
07:53on a commis une erreur, on a mélangé les gens,
07:56on devrait pas les mélanger.
07:57Ça te coûte rien de dire ça.
07:59Je ne comprends pas qu'on dise ça.
08:01Et donc, par exemple, moi, je ne signerais pas cette pétition
08:04alors que je l'aurais signée
08:05s'il n'y avait pas une phrase comme ça,
08:07parce que c'est pas vrai.
08:08Il y a beaucoup de prise de parole, bien évidemment,
08:11sur cette manifestation de dimanche prochain,
08:14celle de Jean-Luc Mélenchon,
08:16puisque nous parlions tout à l'heure de la contre-manifestation.
08:19Et on peut revoir d'ailleurs le tweet que je vous ai montré
08:21en tout début d'émission de La France Insoumise.
08:24Ne laissons pas l'extrême droite faire sa loi.
08:26La France Insoumise, ça sera Place de la République,
08:29alors que c'est Place Vauban dans le 7e arrondissement
08:31pour le Rassemblement National et Place de la République,
08:33donc sur la rive droite pour la France Insoumise.
08:36Écoutons Jean-Luc Mélenchon.
08:39Nous prenons au sérieux le fait que le Rassemblement National
08:43a décidé d'une manifestation nationale
08:46contre la décision de justice
08:48qui s'applique à son premier responsable.
08:51Par conséquent, il y a, en quelque sorte,
08:54du fait même de ceux qui convoquent,
08:57un risque séditieux qui est déjà apparu dans l'histoire,
09:00un risque de violence.
09:02Et comme nous ne sommes pas de ces gens qui attendent
09:06pour voir si vraiment un facho est un facho,
09:10est-ce que le type qui arrive là-bas avec un gourdin,
09:13il va me frapper moi ou le voisin ?
09:15Et je vous dis, ce qui est intéressant vraiment,
09:18c'est que c'est dit évidemment dans le camp politique,
09:21mais dans le camp médiatique également.
09:24C'est ça qui est tout à fait intéressant.
09:26Sur le Rassemblement National, je le répète,
09:28tous ceux qui prennent la parole disent la même chose.
09:31Oui, mais le seul qui est dans une logique compréhensible,
09:35c'est M. Mélenchon.
09:37Il était, il n'y a pas 15 jours,
09:40il était le diable.
09:42Personnifié.
09:44Avec son affiche antisémite.
09:47Avec sa manifestation antisémite.
09:49Et tout d'un coup, on lui serre sur un plateau,
09:52parce qu'il ne l'a pas inventé tout seul,
09:54on lui serre sur un plateau le retour du diable
09:57naturel et fasciste.
09:59Il ne manquerait plus qu'il fasse le difficile.
10:01Il a raison de son point de vue.
10:03Est-ce que les Français, comment décodent-ils ça ?
10:07On le verra sans doute ces prochaines semaines.
10:10Mme Tondelier, à présent.
10:14Il y a beaucoup de gens qui sont sincèrement choqués.
10:16Je ne veux pas que dimanche, sur toutes les chaînes de télé,
10:18la seule chose qu'on leur donne à voir,
10:20c'est la grande entreprise de victimisation de Marine Le Pen.
10:22Parce que ce qu'elle fait, ça blesse des gens.
10:24Des gens qui, eux, ont une justice, celle de tous les Français.
10:27Qui ne vont pas avoir une procédure d'appel accélérée.
10:29Justement, le procès présidentiel de Marine Le Pen,
10:31il y a des gens qui ont des affaires très lourdes
10:33sur le placement de leurs enfants.
10:34Il y a des gens qui ont perdu la garde de leurs enfants,
10:36qui sont placés, ou alors qu'on joigne leur compagne.
10:38Ils doivent attendre deux ans pour savoir s'ils peuvent les récupérer ou pas.
10:41Et là, il n'y a pas d'accélération.
10:42Pour Marine Le Pen, oui, c'est une privilégie.
10:44C'est difficile quand même.
10:46Et là, ce n'est pas un jugement de valeur que je donne.
10:48C'est simplement factuel.
10:49C'est quand même le Rassemblement national,
10:51c'est seul contre le reste du monde.
10:53Donc, ce n'est pas facile.
10:57Ça annonce le retour du Front républicain.
10:59C'est seul contre le reste du monde.
11:01Je vous envoie le papier du Monde,
11:02juste pour que vous lisez les quatre premières lignes.
11:03Je vous suggère de lire le chapeau de ce papier.
11:06C'est un résumé.
11:07Je vais vous lire.
11:08Il y en a des fariboles qu'on va nous raconter.
11:10Je vous assure, ça fait peur.
11:11Oui, mais il faudra quand même faire un saut.
11:13Le parti d'extrême-droite renoué,
11:15avec la rhétorique violemment populiste et antisystème
11:18de son ancêtre frontiste,
11:20allant jusqu'à organiser un week-end de mobilisation
11:22dans les rues afin de mettre la pression contre l'institution judiciaire.
11:25Allant jusqu'à organiser un parti politique.
11:29Organise une manifestation.
11:31Il va jusqu'à manifester.
11:33Mais ça vous agace.
11:35Non, ça ne m'agace pas.
11:36Ça me fait peur.
11:37Non, parce que tout ça, d'abord,
11:38personne ne lit Le Monde.
11:39Tout ça n'a pas beaucoup d'intérêt.
11:40Il y a peut-être deux ou trois personnes qui lisent Le Monde.
11:42Oui, mais c'est le là médiatique.
11:48C'est le là du système médiatique quand même.
11:50J'entends tout ce que vous dites,
11:52mais le système médiatique, il est contre Mme Le Pen depuis 40 ans.
11:55Il ne fait que monter.
11:56Non, mais un mot sur Mme Tondelier quand même.
11:58Oui.
11:59Mme Tondelier, elle est maintenant dans la radicalité,
12:02dans l'outrance, dans l'intolérance,
12:05à égalité avec M. Mélenchon.
12:08Je ne sais pas si c'est vrai.
12:10Très bien.
12:11Je n'y connais pas grand-chose en matière électorale,
12:12mais elle est pareille.
12:13C'est elle qui a expliqué, il n'y a pas deux jours,
12:16qu'il était normal que les juges soient contre le rassemblement
12:21national.
12:22Elle a justifié la décision de justice de manière politique.
12:27Et là, il n'est pas question que ce ne soit pas la gauche
12:30qui est le monopole de la rue.
12:31Parce qu'en réalité, ces gens-là considèrent que la rue
12:34est à gauche.
12:35Il n'y a pas de trottoir à droite.
12:37Mais un mot sur cette affaire de trumpisation,
12:39parce qu'il y a beaucoup de jeunes dans le rassemblement national,
12:42des militants, qui commencent à trouver justement
12:44qu'au contraire, il faudrait être moins respectable.
12:48On le voit sur les réseaux.
12:51Parce que, pourquoi ?
12:52J'ai parlé avec un cadre du RN, qui ne veut pas être cité,
12:55mais qui disait, en fait, ce que j'apprends là,
12:57c'est qu'ils ne nous laisseront pas gagner.
12:59Jamais.
13:00Et vous verrez.
13:01La dernière fois qu'elle s'est présentée dans une élection européenne,
13:03son score a été calamiteux.
13:05Oui, bien sûr.
13:06C'est pour ça que je n'arrive pas à comprendre.
13:08C'est calamiteux, c'est la vérité des urnes.
13:12Juste un truc amusant, c'est que l'extrême-gauche
13:14et la gauche ne se dérangent pas pour manifester
13:16contre des décisions de justice.
13:18Ils ont soutenu la famille Traoré dans l'affaire Adama,
13:21qui avait décision de justice sur décision de justice,
13:23qui était renvoyée.
13:24Et ils étaient dans la rue à côté d'eux.
13:25Mais bien sûr, vous avez parfaitement raison.
13:27Mais, comment dire ?
13:30L'espace médiatique devrait dire à Mme Tondelier
13:35ou à M. Mélenchon, quand ils l'interrogent,
13:38vous étiez dans la rue pour Assa Traoré ?
13:41Vous contestez cette décision de justice ?
13:44Vous les contestez ?
13:45Mme Traoré, qui était reçue en majesté à quotidien,
13:49elle conteste cette décision de justice ?
13:52Pourquoi est-ce qu'ils ne leur rappellent pas ?
13:55Il y a une raison très simple.
13:56En fait, les médias et la classe politique hors RN,
13:59ils ont un besoin commun.
14:01Ils ont besoin du retour du nazisme.
14:03Ils l'attendent.
14:04Vous savez, on parle souvent du gouvernement par la peur.
14:06En fait, c'est pareil avec les médias.
14:08Ils ont besoin de cet épouvantail.
14:09Oui !
14:10C'est ça qui est en train de se passer.
14:12Ils attendent le retour de l'extrême droite.
14:15La vraie, la dure.
14:16Mais ils se trouvent que les massacres du Hamas,
14:21largement applaudis,
14:25ils auraient pu y trouver leur compte.
14:27Mais non !
14:28Ils veulent les années 30, les années 40.
14:31C'est ça dont ils ont besoin.
14:32Il a raison.
14:33Mais Geoffroy, il a raison.
14:34Geoffroy a raison.
14:35Bien sûr.
14:36Et vous allez voir que si Jean-Denis Bardella fait campagne,
14:40ils vont trouver qu'il a été nazi dans sa jeunesse.
14:42Ils ont raison.
14:43C'est tout le problème, Geoffroy.
14:45Il touche exactement au bon endroit.
14:48Parce que c'est le problème de la gauche de la gauche.
14:51Elle est antifasciste.
14:53Et elle n'a jamais été antitotalitaire.
14:55Donc, comme elle n'est pas antitotalitaire,
14:58jamais elle ne va dénoncer le Hamas.
15:00Et comme elle est antifasciste,
15:02il faut absolument qu'il y ait un fascisme.
15:03Même un fascisme de substitution.
15:05Bon, voilà ce que vous pouvez dire sur ce sujet.
15:07L'autre grand sujet du jour, c'est évidemment les droits de douane.
15:09On va écouter Emmanuel Macron.
15:11Parce que j'ai vu que la bourse, c'est une catastrophe aujourd'hui en France.
15:15Notamment beaucoup de valeurs.
15:16Valeurs bancaires, valeurs de luxe, évidemment.
15:19Valeurs d'automobile.
15:22J'ai vu que Stellantis perdait 10%.
15:24Aujourd'hui, 10%, 40%.
15:26Une action qui perd 10% en une seule journée, c'est pas rien.
15:30Oui.
15:31La dernière fois que les États-Unis ont modifié comme ça les tarifs,
15:34c'était juste avant la crise de 1929.
15:36Oui.
15:37Voilà.
15:39Donc évidemment, il y a un choc.
15:41Ce qu'on avait imaginé d'ailleurs.
15:42Beaucoup de gens avaient dit, attention, lorsque Trump va arriver,
15:45vous regardez Trump, vous aimeriez peut-être qu'il y ait un Trump français.
15:49Pourquoi pas ?
15:50Mais en tout cas, vous allez voir, vous Européens,
15:53vous allez être en très grande difficulté.
15:55C'est ce qui semble arriver.
15:57America first.
15:58Oui, c'est ce qui semble arriver.
15:59Alors, écoutons ce qu'a dit M. Macron qui prépare la riposte.
16:03La décision qui a été annoncée cette nuit est une décision brutale et infondée.
16:08Elle est infondée parce qu'on ne corrige pas des déséquilibres commerciaux
16:12en mettant des tarifs.
16:13Et les bases de la théorie économique montrent le contraire,
16:17surtout d'ailleurs quand les déséquilibres ne prennent pas en compte
16:20les services numériques, pour ne citer qu'eux ou d'autres.
16:23Et donc, on le voit bien, c'est un impact massif
16:26qui va toucher tous les secteurs de l'économie et de l'export européen.
16:32Alors, avec un enjeu pour la France qui est plus limité
16:35que pour certains autres pays, enfin, qui est là,
16:38et qui pour certaines filières va être massif.
16:40Et une chose est sûre, avec les décisions de cette nuit,
16:43l'économie américaine et les Américains,
16:47qu'il s'agisse des entreprises ou des citoyens,
16:49sortiront plus faibles qu'hier et plus pauvres.
16:53Et je pense qu'il faut le marteler.
16:55Et il faut le marteler, et nous, il faut tenir,
16:57je vais y revenir, parce que ces décisions,
16:59elles ne sont pas soutenables pour l'économie américaine elle-même.
17:01L'impact sur l'économie américaine est immédiat,
17:04là où il va mettre plusieurs années à être tangible
17:07dans les économies européennes, mais surtout, il est bien plus massif.
17:10Je veux bien qu'il donne des leçons à l'économie américaine
17:12après les huit ans qu'il vient de passer en France, M. Macron.
17:15Je veux bien, mais je serais lui, je me concentrerais déjà
17:19sur l'économie française.
17:22C'est une bonne question, de savoir si c'est vraiment bon pour l'Amérique.
17:26Oui, mais ça ne nous regarde pas d'une certaine manière.
17:29Moi, ce que j'attends d'un président de la République,
17:31c'est qu'il nous dise les conséquences pour la France.
17:33Qu'il donne des leçons à l'Amérique, je vous dis,
17:35avec les résultats qu'il a en France, je ne suis pas sûr
17:37qu'il soit le mieux passé.
17:39Non, mais c'est toujours le même problème avec M. Macron.
17:41Comme chef de guerre, la dernière fois, je ne le trouvais pas crédible.
17:44Et comme grand spécialiste de l'économie et des finances,
17:48j'avoue qu'il ne s'impose pas par ses résultats.
17:50Non, mais là, on est en danger.
17:52La France est en danger, c'est ça qui m'intéresse.
17:54Et comment est-elle en danger ? Pourquoi est-elle en danger ?
17:57Je ne me sens pas mentir en disant que je me sens un très grand
18:00magistère intellectuel en matière d'économie.
18:03Mais c'est vrai qu'aux États-Unis, il y a toujours eu un très grand débat
18:09sur le capitalisme complet, la libre entreprise, la liberté des prix,
18:14et au contraire, l'interventionnisme, la McKinsey et compagnie,
18:17de M. Trump.
18:20De manière totalement instinctive,
18:25j'ai l'impression que M. Trump n'a pas un bon raisonnement.
18:30De toute manière, M. Trump...
18:31Je vous confirme que vous n'avez pas un grand magistère sur l'économie.
18:33Je vous confirme qu'effectivement, ce n'est pas votre meilleure spécialité.
18:36Je n'ai pas réussi à tromper mon monde.
18:38Je voudrais savoir les conséquences de ça pour la France,
18:41c'est ça qui m'intéresse, ou pour l'Europe.
18:43Alors je vous propose d'écouter une deuxième fois Emmanuel Macron
18:46sur ce sujet.
18:47Puis on écoutera également François Bayrou parce que c'était assez intéressant.
18:50Quand François Bayrou a pris la parole à côté d'Emmanuel Macron,
18:52vous verrez le langage corporel d'Emmanuel Macron.
18:55Et ça, c'est intéressant.
18:56Mais écoutons d'abord Emmanuel Macron une deuxième fois.
18:59En termes de méthode, la riposte européenne se fera en deux étapes.
19:03Parce que riposte, il y aura de manière claire.
19:06Et je le dis pour que ce soit clair pour tout le monde,
19:09la première riposte aura lieu mi-avril.
19:11Elle portera sur les taxes déjà décidées, en particulier sur acier et aluminium.
19:16Et les difficultés qui avaient pu apparaître sur des premières listes
19:20ont pu être corrigées.
19:22Et donc les réponses qui arriveront dans les jours qui viennent
19:25seront des réponses qui sont sur le premier paquet, acier et aluminium.
19:30La deuxième réponse, plus massive, celle aux tarifs annoncés hier,
19:34se fera à la fin du mois, après une étude précise secteur par secteur,
19:39et un travail avec l'ensemble des Etats membres,
19:42et évidemment des filières économiques.
19:44Rien n'est exclu.
19:45Et donc tous les instruments sont sur la table.
19:48Des réponses tarifaires, faire face.
19:51L'activation de mécanismes qui sont en notre main,
19:53comme le mécanisme anti-coercition.
19:55La possibilité d'avoir des réponses sur les services numériques,
19:59où les Etats-Unis sont extrêmement bénéficiaires sur l'Europe.
20:04La possibilité de regarder aussi les mécanismes de financement
20:07de l'économie américaine.
20:08Il ne faut rien exclure à court terme.
20:10Il faut faire ce qui est le plus efficace, le plus proportionné,
20:13mais qui, en tout cas, marque très clairement
20:16que nous sommes décidés à ne pas laisser faire,
20:20à ne pas avoir des filières qui sont victimes de ces tarifs,
20:24et donc à nous défendre et nous protéger.
20:26Qu'est-ce que vous retenez de ce que dit le Président de la République ?
20:29Ce que je retiens d'abord, c'est qu'à l'attaque de Trump,
20:34il ne répond pas par la guerre des tarifs.
20:36Et ça, pour moi, c'est une bonne chose.
20:38Parce qu'instituer la guerre des tarifs, c'est une catastrophe.
20:42C'est quoi la guerre des tarifs ?
20:44La guerre des tarifs, c'est-à-dire Trump augmente,
20:46nous allons augmenter en proportion.
20:48Reconnaissons qu'Emmanuel Macron dit qu'il y a une palette de possibilités.
20:52Les taxes sur l'acier et l'aluminium.
20:56Bien sûr, mais ce n'est pas comme les propositions faites par Trump
21:02où il prenait en gros sa cartographie ou son diagramme, que sais-je,
21:06et il reprenait 10%, 20%, 30%.
21:10D'ailleurs, on ne sait pas très bien.
21:12Ça n'a rien à faire avec ce que je pense des journalistes français en économie.
21:14Non, non, non.
21:16Mais moi, je suis pareil que vous.
21:18Non, mais attendez.
21:20On est meilleurs en sociétal qu'en économie pure.
21:24Pardonnez-moi.
21:26Trump, ce qui a frappé, pas simplement moi, mais aussi d'autres personnes dans la démonstration,
21:30c'est que vous avez l'impression qu'il l'avait fait faire par Chachibiti.
21:34Parce que vous ne saviez pas pourquoi, comment.
21:36Est-ce que je peux dire juste un mot ?
21:38Non, s'il vous plaît.
21:40Jean-François n'a pas parlé.
21:42Pardon, du coup, ça ne va pas être très galant, mais je vais prendre la parole.
21:44Non, mais moi, ce qui m'a frappé, je ne suis pas non plus économiste, attention,
21:46mais ce qui m'a frappé, c'est que j'ai le sentiment,
21:48et notamment c'est ce que j'ai étudié en économie quand j'étais jeune,
21:50que le monde, dans les cours d'économie,
21:52le monde s'est construit depuis les années 80 sur la mondialisation libérale
21:56et que Trump, là, la journée d'aujourd'hui,
21:58Trump dit stop et Macron répond stop aussi.
22:00Moi, je retiens qu'au contraire, nous aussi,
22:02on est obligés, en fait, on est contraints par cette concurrence
22:04de faire la même chose, alors qu'Emmanuel Macron...
22:06Oui, mais tu ne peux pas arrêter la mondialisation, ça n'a pas de sens.
22:08Non, ce n'est pas une question d'arrêter la mondialisation,
22:10c'est une question de...
22:12Ça ne se décrète pas, la mondialisation.
22:14Non, non, non, je ne suis pas d'accord avec vous.
22:16C'est remettre des barrières, remettre des frontières
22:18entre les ongles des grands côtés.
22:20Ecoutez ce qu'a dit Mme Méleny, après on met la pause.
22:22Ça sera la pause tout de suite.
22:24Mme Méleny, voilà ce qu'elle a dit sur ce sujet.
22:26Il faut ouvrir une discussion franche, sur le fond, avec les Américains,
22:30avec, selon moi, l'objectif d'arriver à supprimer les droits de douane,
22:32pas de les multiplier.
22:34On marque une pause, à tout de suite.
22:40Les droits de douane, j'ai un peu réfléchi pendant la pause,
22:42et moi j'ai l'impression que les barrières de cette amplitude
22:44provoquent des chocs de stagflation.
22:46Moins de croissance économique, plus d'inflation,
22:48et provoque un choc sur la consommation.
22:50C'est vous qui avez réfléchi ?
22:52Et les réponses proposées par le président Macron
22:54restent trop agressives, probablement trop.
22:56Je cite, évidemment, quelqu'un qui m'envoie
22:58cette analyse qu'il a proposée.
23:00En tout cas, les marchés sont très déçus
23:02par le séquençage des mesures du cabinet Trump,
23:04trop restrictives, les tarifs sans aucune mesure accommodative.
23:08Et cet interlocuteur termine en disant,
23:12je m'interroge sur l'impréparation apparente de l'Union Européenne,
23:16toutes ces mesures étaient dans le programme électoral de Trump.
23:18Ça, c'est intelligent.
23:20Vous voyez ?
23:22Mais voilà.
23:24C'est quelque chose qu'on peut souligner souvent,
23:26et qu'on ne dit pas assez.
23:28C'est souvent simplement des amateurs.
23:30L'impréparation.
23:32Je pense qu'ils n'y ont pas cru, honnêtement, Pascal.
23:34Tout le logiciel européen, c'est
23:36les Américains sont gentils.
23:38Moi, je trouve, quand je lis cela,
23:40parce qu'effectivement, ce sont des gens qui connaissent précisément.
23:42Ce serait pire, parce que ça voudrait dire
23:44que tous pensaient que Kamala Harris allait être élue.
23:46Toutes ces mesures étaient dans le programme électoral de Trump.
23:50C'est une phrase clé.
23:52C'est ce que disait Geoffroy.
23:54Il y a une mystique de la mondialisation.
23:56Ils ne pensent même pas que ça puisse s'arrêter.
23:58C'est quelque chose de quasiment pour eux religieux.
24:00Ça ne va pas s'arrêter.
24:02Alors, écoutez,
24:04la dernière intervention sur ce sujet que je vous propose,
24:06c'est François Bayrou qui prend la parole.
24:08Mais regardez bien.
24:10C'est toujours intéressant
24:12le comportement,
24:14le body language, comme on dit.
24:16Parce qu'à M. Macron,
24:18il n'écoute pas du tout, quasiment.
24:20Il fait autre chose, il fait ses notes, etc.
24:22C'est très intéressant de voir.
24:24C'est des séquences, je trouve,
24:26qui en disent beaucoup.
24:28Écoutez cette séquence.
24:30Ce n'est pas seulement une atteinte
24:32au principe du commerce international.
24:34C'est une atteinte
24:36à l'idée que nous nous faisions
24:38de notre alliance avec les Etats-Unis
24:40et une atteinte à l'idée
24:42que nous nous faisions
24:44de la stabilité du monde,
24:46en tout cas occidentale.
24:48Les deux conséquences,
24:50les deux conséquences sont
24:52extrêmement impressionnantes.
24:54Et si on se projette
24:56à moyen terme,
24:58c'est un changement assez important
25:00de l'équilibre du monde.
25:02Ça m'a rappelé,
25:04ça m'a rappelé cette séquence.
25:06Ça m'a rappelé Chirac
25:08et Mitterrand.
25:10Quand un jour une question est posée
25:12à Chirac, qui est à côté de Mitterrand,
25:14et qu'avec autorité,
25:16Mitterrand dit,
25:18il n'y a qu'une voix, c'est moi.
25:20Et alors Chirac est à côté.
25:22Vous vous souvenez de cette séquence
25:24qui est très célèbre ?
25:26Parce que François Bayrou,
25:28je ne suis pas sûr que sur ce sujet,
25:30c'est un sujet de politique internationale
25:32quand même, et il prend effectivement
25:34la parole. Alors bien sûr,
25:36ça concerne aussi la France,
25:38mais je trouve que ça en dit beaucoup.
25:40Je n'ai pas politisé spécialement
25:42cette attitude.
25:44Je pense qu'il ne s'intéressait pas
25:46beaucoup à l'autre.
25:48C'est ce que j'étais en train de vous dire.
25:50Ce n'était pas politique ma réflexion.
25:52Il veut le montrer quand même.
25:54Vous avez parfaitement raison.
25:56Bon, Saint-Ouent.
25:58Saint-Ouent, et on va écouter
26:00je crois que c'est...
26:02Qui est à Saint-Ouent aujourd'hui ?
26:04Maxime Legay, vous connaissez cette histoire
26:06absolument extraordinaire.
26:08C'est-à-dire qu'à Saint-Ouent,
26:10il y a une école maternelle
26:12qui est proche d'un point de deal.
26:14Tu pourrais imaginer que c'est le point de deal
26:16qui déménage et que
26:18la police intervienne.
26:20Ce sont les écoliers
26:22qui vont déménager.
26:24Parce qu'on n'est pas capable en France
26:26de faire respecter la loi
26:28et de dégager un point de deal
26:30et de le sécuriser pendant
26:328 jours, 15 jours, 3 semaines avec des forces de police.
26:34Écoutez, aujourd'hui,
26:36il y avait une votation
26:38puisque le maire a demandé
26:40aux parents s'il voulait
26:42que l'école soit délocalisée.
26:44C'est l'école maternelle d'Emile Zola
26:46qui est située à Saint-Ouent en Seine-Saint-Denis.
26:48Elle sera délocalisée
26:50ou pas ?
26:52Écoutez la réponse de Maxime Legay.
26:54Ce sont des parents soulagés
26:56et un minimum rassurés
26:58qui ont donc voté à une très courte majorité
27:00de délocaliser les 4 classes
27:02de maternelle de cette école
27:04Emile Zola, des enfants qui seront
27:06désormais scolarisés
27:08à partir du 28 avril,
27:10après les vacances de Pâques
27:12au moment de la rentrée scolaire
27:14dans les locaux de l'école principale
27:16située à quelques centaines de mètres
27:18de l'école actuelle.
27:20Il faut dire que pour beaucoup de parents
27:22la situation était devenue intenable
27:24avec ce point de deal situé
27:26à quelques mètres seulement
27:28de l'établissement scolaire.
27:30Des parents soulagés
27:32mais pour beaucoup d'entre eux
27:34une incompréhension persiste.
27:36Pourquoi ne pas avoir fermé le point de deal
27:38d'un gouvernement qui interpelle les pouvoirs publics
27:40et demande désormais qu'une solution pérenne
27:42soit trouvée ?
27:44Je vous assure, c'est invraisemblable.
27:46Écoutez les parents, la réaction des parents.
27:48J'ai voté pour que l'école
27:50du 15 Passage Elisabeth
27:52soit, à partir de la rentrée
27:54après les vacances de printemps
27:56soit délocalisée
27:58dans les locaux
28:00ici du 7
28:02qui est juste à côté.
28:04Moi j'ai habité longtemps juste à côté
28:06j'ai bien vu tout le trafic qu'il y a
28:08il n'y a jamais...
28:10toujours des descentes de policiers
28:12mais ça ne bouge pas.
28:14Je comprends que
28:16les parents dont leurs enfants sont au 15
28:18sont peut-être un peu ras-le-bol.
28:20Un déménagement le plus vite possible
28:22le but c'est la sécurité des enfants
28:24et là on ne les sent pas du tout en sécurité
28:26donc même si c'est compliqué
28:28le milieu est en petite section
28:30ça fait beaucoup de changements pour une seule année
28:32même s'ils gardent la même maîtresse et les mêmes élèves
28:34les mêmes camarades
28:36mais il faut les mettre en sécurité vite.
28:38Finalement j'ai décidé de voter pour
28:40par rapport à tout le parcours
28:42qui a déjà été fait
28:44toutes les réunions, etc
28:46j'ai trouvé que par rapport aux faits qui se sont passés
28:48c'était déjà assez grave
28:50et donc j'ai décidé de voter pour
28:52une délocalisation dès les prochaines vacances.
28:54Ils ont retrouvé dans la cour
28:56de récréation plusieurs fois
28:58des sachets de drogue
29:00il y a eu également des bonbonnes d'azote
29:02de gaz hilarant qui ont été jetés
29:04par les fenêtres
29:06et qui ont atterri sur les fenêtres
29:08de la bibliothèque et qui les ont fissurés.
29:10C'est triste
29:12vraiment c'est triste
29:14ces parents que vous entendez
29:16c'est invraisemblable.
29:18C'est une allégorie
29:20indépassable de ce qui se passe en France
29:22il y a des dealers qui décident d'être dans la conquête de territoire
29:24il y a des gens qui ont peur et je les comprends
29:26il y a des professeurs
29:28qui n'ont pas envie de travailler à proximité de dealers
29:30il y a un maire qui ne peut rien faire
29:32des pouvoirs publics qui ne font rien
29:34et à la fin ils s'en vont.
29:36C'est une allégorie de ce qui se passe avec les français.
29:38L'impuissance d'Etat
29:40et la résignation.
29:44Les gens qui déménagent de banlieue c'est ce qui leur arrive aussi
29:46c'est la même chose.
29:50Karim Bouamran
29:52qui est le maire de Saint-Ouen
29:54trouvait que ce déménagement c'était pas du tout un échec
29:56c'était la méthode Saint-Ouen
29:58donc
30:00il a raison
30:02l'important c'est la sécurité des enfants
30:04mais enfin
30:06on sécurise les sites des jeux olympiques
30:08pendant un mois et on peut pas sécuriser une école ?
30:10Il est maire, honnêtement c'est pas le premier responsable
30:12on va pas se le vivre ensemble avec les dealers
30:14son discours est nul
30:16mais par contre il est pas responsable de ce qui s'est passé
30:18je dis pas qu'il est responsable, je dis qu'il considère pas que c'est un échec
30:20le déménagement
30:22ça s'appelle un déni en fait
30:24c'est plus agréable de la défaite en chantant
30:26que la défaite en pleurant
30:28L'antisémitisme
30:30hier soir c'était une émission
30:32c'était une soirée
30:34particulière à l'Elysée
30:36puisque Arthur, le célèbre animateur
30:38producteur était présent
30:40il a reçu le prix Jean-Pierre Bloch
30:42de la LICRA récompensant son engagement
30:44contre le racisme et l'antisémitisme
30:46Sophia Aram également a été récompensée
30:48je vous propose d'écouter
30:50la première intervention d'Arthur
30:52on l'a pas écoutée celle-là ce matin
30:54et c'est peut-être la plus importante
30:56finalement
30:58écoutez ce qu'il dit sur ceux
31:00qui ne sont pas présents
31:02je parle aussi parce que je n'en peux plus
31:04du silence
31:06où sont-ils ?
31:08où sont-ils ceux qu'on admirait, ceux qui se levaient
31:10pour toutes les causes
31:12ceux qui avaient toujours le mot juste
31:14les artistes, les penseurs
31:16les humanistes, les féministes, les grandes voix
31:18les amis d'hier
31:20aujourd'hui si silencieux
31:22si flou, tiède
31:24ambigu
31:26ce silence ce n'est pas de la douleur
31:28c'est pire que de la douleur
31:30c'est un abandon
31:32et croyez-moi
31:34il blesse plus que toutes les insultes
31:36ça c'est vraiment intéressant
31:38parce qu'effectivement
31:40les intellectuels, les artistes
31:42pourquoi pas les éditorialistes
31:44très peu de gens
31:46sont au rendez-vous depuis
31:48le 7 octobre
31:50disons-le, les artistes quand même
31:52les éditorialistes
31:54William et vous-même Elisabeth
31:56ont évoqué
31:58ces sujets-là et ont évoqué
32:00de manière différente
32:02l'ensemble de la presse
32:04mais en revanche
32:06ils ont été naïfs en même temps
32:08parce que qu'est-ce que nous dit Arthur ?
32:10toutes ces grandes voix qui étaient là pour les grandes causes
32:12c'est-à-dire en gros tant que les juifs
32:14étaient de gauche on les défendait
32:16et si vous voulez ils ont finalement accepté
32:18ils étaient dans l'antifascisme avec les autres
32:20ils avaient la carte aussi
32:22je ne dis pas ça en mauvaise part
32:24contre lui
32:26ils ont été naïfs, ils se sont laissés
32:28comme ça et un jour on a découvert
32:30que finalement les juifs n'étaient plus
32:32de gauche et que les israéliens
32:34étaient les nouveaux nazis
32:36et accessoirement
32:38on m'a parlé du discours d'Emmanuel Macron
32:40qui paraît-il était presque
32:42goldenadélien
32:44ce qui veut dire
32:46vraiment
32:48c'est un coup Yacine Benatar
32:50et un coup Goldenadélien
32:52je ne dirais pas ça quand même
32:54attendez
32:56d'abord
32:58Elisabeth
33:00je me permets quand même de te rappeler
33:02que le fond du problème
33:04c'est que ceux qui ont assassiné
33:06les juifs cette fois-ci
33:08n'avaient pas la bonne couleur de peau
33:10c'est ce qui explique très largement
33:12la lâcheté artistique
33:14c'est la première chose
33:16deuxièmement j'ai beaucoup apprécié
33:18évidemment ce qu'a fait
33:20Arthur pendant la période
33:22j'ai beaucoup apprécié
33:24ce qu'a
33:26dit Sophia Aram
33:28pendant la période aussi
33:30extraordinaire
33:32j'observe que celui qui vous parle est debout
33:34depuis 7h de temps en temps
33:36il a entendu France Inter
33:38pas une seule fois
33:40elle est quand même de la maison
33:42elle a entendu complimenter
33:44sur la chaîne de service public
33:46pas une seule fois et enfin
33:48parce que tu l'as dit
33:50peut-être que le discours était comme tu dis
33:52de monsieur Macron
33:54personne ne m'empêchera
33:56de vous dire
33:58que c'est quand même difficile
34:00d'être dans un endroit
34:02avec quelqu'un
34:04qui a refusé de marcher
34:06contre l'antisémitisme
34:08parce qu'il avait peur
34:10d'un lieu islamisé
34:12donc les bonnes paroles
34:14ensuite, pardon, moi je ne marche pas
34:16écoutez ce qu'a dit Sophia Aram
34:18précisément qui a été récompensé également
34:22mon constat est simple
34:24j'ai grandi dans un monde
34:26dans lequel l'antiracisme
34:28était une évidence
34:30l'universalisme une boussole
34:32et la laïcité un socle
34:34pour tout vous dire je viens d'un monde dans lequel
34:36Jean-Marie Le Pen était déjà antisémite
34:38et Jean-Luc Mélenchon ne l'était pas encore
34:40ce qui je conviens
34:42pour les plus jeunes d'entre nous ici
34:44peut être un peu surprenant
34:46personne à l'époque n'aurait pu confondre
34:48l'extrême droite avec un rempart
34:50contre quoi que ce soit, ni considérer
34:52le hijab comme un embellissement
34:54le combat contre le racisme et l'antisémitisme
34:56était un combat contre les identitaires
34:58de tout poil et de toute barbe
35:00il n'y a rien à redire
35:02sur ce qu'elle dit
35:04mais elle même est ostracisée
35:06dans son propre camp
35:08c'est ce que je voulais dire
35:10vous voulez qu'on écoute Emmanuel Macron ?
35:16le poison antisémite n'est constitué
35:18que d'un seul ingrédient
35:20la haine
35:22et quelle que soit l'expression que prend
35:24l'antisémitisme religieuse, sociale
35:26ou raciale, elle n'est que
35:28le produit de la haine
35:30une haine née à l'extrême droite
35:32qui a prospéré à l'extrême droite
35:34et qui a su
35:36s'aimer au-delà de l'extrême droite
35:38et aujourd'hui, malheureusement
35:40jusqu'à certains rangs de l'extrême gauche
35:42et de la gauche, pour qui l'antisionisme
35:44fait office d'alibi à l'expression
35:46de l'antisémitisme
35:48l'antisémitisme n'est pas forcément né
35:50à l'extrême droite
35:52il y a Pierre Dreyfus, il y a la libre parole
35:54il y a Drumond, etc.
35:56avant, il y a Marx
35:58il n'y a pas d'idéal
36:00ils n'ont pas attendu l'extrême droite
36:02et puis il y a le premier Jaurès
36:04au moment de l'affaire Dreyfus aussi
36:06et Jules Guedde
36:08Proudhon, c'est érabique
36:14bon, cela étant, je reconnais que
36:16dans les mots, comme très souvent
36:18M. Macron
36:20est assez heureux dans l'expression
36:22oui, mais malheureusement, il adapte ses mots
36:24à son auditoire
36:26je voulais qu'on évoque
36:28un sujet qui me passionne
36:30et qui nous passionne
36:32et qui passionne notamment la jeune génération
36:34l'Assemblée nationale a adopté
36:36c'était le 1er avril
36:38en première lecture, la proposition de loi
36:40intégrant le non consentement
36:42dans la définition pénale
36:44du viol
36:46ce texte a été voté
36:48par 161 voix contre 56
36:50et la proposition sera examinée
36:52au Sénat
36:54donc la proposition de loi vise à intégrer
36:56l'absence de consentement de la victime
36:58dans la définition du viol
37:00et des autres agressions sexuelles
37:02elle précise que le consentement doit être
37:04libre, éclairé, spécifique, préalable
37:06et révocable
37:08oui
37:10oui
37:12il s'agit de passer de la culture du viol
37:14à la culture du consentement, ça c'est autre chose
37:16elle redéfinit l'article du code pénal
37:18portant sur l'ensemble
37:20des agressions sexuelles dont le viol
37:22alors, on a peut-être
37:24besoin d'un décryptage
37:26que signifie
37:28intégrer l'absence de consentement
37:30de la victime
37:32dans la définition du viol
37:34parce que ceux qui nous écoutent peuvent se dire
37:36par définition
37:38elle n'est pas consentante
37:40la victime, donc qu'est-ce que ça signifie
37:42judiciairement
37:44je vais avoir quand même du mal
37:46à expliquer quelque chose que je n'accepte pas
37:48pour moi c'est une très
37:50mauvaise idée, c'est une fausse bonne idée
37:52d'accord, mais expliquez-nous
37:54on peut, dès l'instant où il y a les moyens de preuve
37:56c'est par la violence
37:58par la surprise
38:00par la contrainte, etc. là maintenant
38:02ils ajoutent le consentement
38:04c'est-à-dire qu'il faudrait en plus
38:06qu'il y ait un consentement, et vous avez vu
38:08un consentement révocable
38:10ça veut dire que pendant
38:12l'acte, si
38:14la dame, ou peut-être le monsieur
38:16ça donne des ouvertures peut-être aux hommes
38:18qui se sentiront violés à partir du moment où ils auront
38:20changé d'avis
38:22dans ce cas-là ce serait
38:24le début du viol, je peux vous dire que
38:26parti, ah bah si
38:28on vous dit que le consentement est révocable
38:30oui mais pas révocable pendant l'acte
38:32c'est révocable, c'est-à-dire qu'une fois j'ai eu
38:34le lendemain j'en avais plus
38:36pas du tout, je lui ai dit non au milieu
38:38non, non, non, j'ai dit que j'avais plus
38:40il m'a raison Pascal, soyez sérieux
38:42c'est eux qui ne sont pas sérieux
38:44le révocable, je vous l'ai dit
38:46je l'entends, il y a une question
38:48de bon sens, vous avez eu une aventure
38:50avec quelqu'un et puis le lendemain
38:52vous ne souhaitez pas revoir cette personne
38:54pas du tout
38:56enfin c'est pas aussi, mais si la personne
38:58ne souhaite pas, il y a
39:00contraintes, je suis désolé
39:02il y a déjà eu des plaintes après l'acte
39:04parce qu'il y avait un regret
39:06oui mais elles n'ont pas été
39:08vous plaisantez
39:10elles n'ont pas été jugées
39:12je ne vais pas citer les affaires, Pascal, il y en a une que vous connaissez
39:14bien sûr, il peut y avoir besoin d'en faire
39:16pour la personne qui a accusé
39:18mais pourquoi
39:20ça vous choque ?
39:22d'abord il y a des associations
39:24féministes qui sont contre
39:26précisément parce que
39:28dans ces conditions ce serait
39:30quand même plus compliqué de dire après
39:32puisque tu avais consenti
39:34il y a des associations
39:36féministes qui sont contre
39:38parce que justement
39:40parce que maintenant il y a une partie
39:42des plaintes pour viol qui sont en gros
39:44j'ai consenti mais je n'aurais pas dû
39:46j'ai regretté, ce que vient de dire Geoffroy
39:48je vous assure que c'est vrai
39:50ça ne sera effectivement une fois
39:52ce que je veux dire c'est que
39:54si la fille a donné son consentement
39:56en réalité, même s'il est révocable
39:58après, ce sera très compliqué
40:00ensuite de plaider le viol, c'est pour ça
40:02que des féministes sont contre
40:04elles ont raison, je vous dis que
40:06la logique c'est d'établir
40:08devant notaire un contrat
40:10c'est la logique de cette
40:12folie qui s'empare
40:14du milieu féministe
40:16dans un autre ordre d'idée, je pense que peut-être
40:18on va avoir des mots tout de suite
40:20l'affaire Anouk-Drembert
40:22me plonge
40:24dans un très grand
40:26océan de perplexité
40:28Anouk-Drembert qui
40:30après la mort de Bernard Blier
40:32elle a partagé la vie
40:34de Bernard Blier, il est mort
40:36et maintenant elle considère
40:38Bertrand
40:40Bernard c'est le père
40:42de Bertrand Blier et maintenant qu'il est mort
40:44elle considère
40:46et d'ailleurs beaucoup de gens
40:48l'approuvent, que c'était un être
40:50qu'il l'a
40:52violé
40:54qu'il était odieux
40:56mais elle s'en est aperçue après
40:58je n'ai pas vu beaucoup de membres
41:00du milieu artistique, des acteurs qui ont
41:02tourné avec lui, des amis
41:04de Bertrand Blier
41:06essayer de respecter sa mémoire
41:08je vous dis que
41:10nous vivons dans une période étrange
41:12alors je vous propose d'écouter
41:14non pas Aurore Berger, parce que Aurore Berger
41:16elle a dit ce que vous avez dit
41:18et c'est elle qui a défendu
41:20cette loi, mais je vous propose d'écouter
41:22peut-être Sophie Blanc qui donne
41:24des arguments, députée du Rassemblement National
41:26qui est contre
41:28cette loi, écoutez ses arguments
41:30la proposition
41:32de loi que nous examinons aujourd'hui
41:34est une modification majeure
41:36de notre droit pénal qui prétend
41:38renforcer la répression des violences
41:40sexuelles. Cependant
41:42loin de renforcer la protection des victimes
41:44elle risque de créer des injustices
41:46de perturber l'équilibre fragile
41:48de notre système judiciaire
41:50et d'aboutir à des décisions
41:52arbitraires. L'un des aspects
41:54les plus inquiétants de cette PPL
41:56réside dans l'inversion de la charge
41:58de la preuve. Ainsi
42:00qu'il résulte de son dispositif
42:02ce sera à l'accusé de
42:04prouver son innocence et non plus
42:06à l'accusation de prouver sa
42:08culpabilité. Cette inversion
42:10de la charge de la preuve constitue une atteinte
42:12fondamentale à nos principes de droit
42:14pénal. Donc
42:16quelques élus PS, l'ERN
42:18et des élus siotistes
42:20n'ont pas voté cette loi.
42:22Je crois que ce que voulait dire William
42:24tu me corriges, c'est qu'avant en amour
42:26on pouvait se dire qu'il ne dit mon consent
42:28t'essayes d'embrasser ta compagne si elle
42:30te repousse pas, si elle te dit pas non
42:32c'est une forme de consentement
42:34L'explicitation de tout
42:36n'est peut-être pas notre idéal
42:38de la relation amoureuse. Mais pardonnez-moi
42:40il n'y a pas de soucis, ça restera comme ça
42:42Si vous n'avez pas consenti
42:44explicitement
42:46explicitement c'est explicite ce que vous dites
42:48Si quelqu'un ne dit pas non
42:50c'est explicite
42:52Vous vous trompez
42:54C'est vous qui vous trompez
42:56Vous êtes toujours très
42:58malléable par rapport aux néo-féministes
43:00Je ne suis pas malléable
43:02Je ne suis pas malléable
43:04Le cas que décrit
43:06Elisabeth Levy ne me paraît pas
43:08un cas de viol
43:10Si la personne
43:12propose d'embrasser
43:14sa nouvelle amie
43:16qu'il voit
43:18pour la première fois
43:20et que la jeune femme consent
43:22à se baiser
43:24je ne vois pas où est le non consentement
43:26Si elle ne l'a pas dit
43:28elle le fait
43:30Elle veut dire
43:32Elle veut dire
43:34avec sa timidité naturelle
43:36qu'ensuite
43:38que l'homme a obtenu le baiser
43:40a pensé
43:42à tort qu'il s'agissait d'une promesse
43:44s'il se fait plus expéditif
43:46et qu'il essaye d'aller
43:48jusqu'au bout de ses avantages
43:50à ce moment là on pourrait y voir
43:52un esprit chagrin, un début de viol
43:54Ou d'agression sexuelle
43:56Ou d'agression sexuelle
43:58C'est impossible à prouver
44:00Aux Etats-Unis il y a des gens qui établissent des contrats
44:02William disait pour s'amuser qu'il fallait convoquer le notaire
44:04La vérité c'est qu'on va arriver à cette logique là
44:06Qu'en pensez-vous Joseph ?
44:08Est-ce que vous êtes bien muet ?
44:10Je réfléchis à ça et moi ce qui est l'argument le plus fort
44:12que j'ai trouvé c'est en effet
44:14la version de la charge de la preuve
44:16et je trouve que le droit français
44:18via nos parlementaires
44:20court après le droit anglo-saxon
44:22de plus en plus
44:24qu'il s'agisse de ça, qu'il s'agisse
44:26de la criminalisation de la défense ou du reste
44:28et je suis effrayé de ça
44:30c'est-à-dire qu'il n'y a même plus
44:32parce qu'avant quand on parlait
44:34de l'extraterritorialité du droit américain
44:36on parlait juste des entreprises
44:38mais même aujourd'hui l'extraterritorialité du droit
44:40s'étend également
44:42sur tout le domaine social en France
44:44Nous courons après
44:46Je rappelle quand même aux Etats-Unis
44:48ici en France
44:50il y a les faits, on juge les faits
44:52et simplement les faits, aux Etats-Unis
44:54on juge deux discours contradictoires
44:56et généralement on pousse à ce que l'un
44:58plaide coupable, même s'il ne le l'est pas
45:00donc c'est à ça que progressivement
45:02nos parlementaires nous conduisent
45:06Comme souvent sur ces sujets
45:08sociétaux
45:10la barrière est générationnelle
45:12je me suis amusé
45:14aujourd'hui dans la rédaction
45:16à parler aux jeunes gens
45:18et aux jeunes femmes notamment
45:20qui ont entre 25 et 30 ans
45:22et la jeune fille notamment
45:24qui travaille avec nous ce soir
45:26elle pense que c'est plutôt
45:28une bonne chose
45:30c'est souvent une demande
45:32il existe, pardonnez-moi
45:34je ne peux que le constater
45:36je le constate
45:38vous êtes vieux
45:40et vous vous êtes dans le jeunisme
45:42en vérité
45:44il se fait leur porte-parole
45:46il nous dit ce qu'il pense
45:48il a raison
45:50mais pas du tout complaisant
45:52j'entends mes contemporains
45:54et mes jeunes contemporains
45:56est-ce qu'on peut craindre Pascal
45:58que cette loi
46:00c'est des feux comme d'autres lois
46:02comme sur l'exécution provisoire
46:04soit des lois où nos parlementaires
46:06ne réfléchissent pas toujours
46:08ils font doigt mouillé
46:10et se disent tiens l'air différent
46:12ça existe en Angleterre
46:14ça existe aux Etats-Unis
46:16cette disposition
46:18que je sache
46:20ça ne vient pas de nulle part
46:22si j'adressais un message à nos jeunes camarades
46:24Gautier Lebret est là
46:26je voudrais juste leur dire
46:28elles ont le droit
46:30de vouloir cela mais je voudrais juste leur rappeler
46:32que l'idée qu'avant MeToo
46:34il n'y avait pas de condamnation des viols
46:36des agressions sexuelles
46:38il n'y en avait pas
46:40vous savez bien
46:42le viol
46:44était sans doute condamné
46:46mais toutes les agressions
46:48au minimum dans l'entreprise
46:50pincer les fesses
46:52embrasser contre sa voloté
46:54toucher des cheveux
46:56n'étaient pas condamnées
46:58je suis désolé de vous le dire
47:00j'ai beaucoup de témoignages
47:02il y a beaucoup de femmes qui ont 50-55 ans
47:04qui disent je me suis fait pincer les fesses
47:06toute ma vie
47:08régulièrement dans l'entreprise
47:10et ce n'était pas condamné
47:12on est en train de parler du viol
47:14le consentement pardon
47:16on parlait du viol
47:18je disais juste
47:20qu'il y avait des condamnés pour viol à bord
47:22oui bien sûr
47:24le viol bien sûr
47:26vous avez raison
47:28les hommes se permettaient
47:30des comportements qui n'étaient pas convenables
47:32on condamnait
47:34toujours pareil c'est le problème de la preuve
47:36la plupart du temps ces choses là
47:38ne se font pas en public
47:40ça se faisait parfois en public
47:42quand ça se faisait en public devant tout le monde
47:44le viol
47:46je peux vous dire qu'ils étaient condamnés
47:48pour le reste
47:50il y a ce mouvement là
47:52avec aussi
47:54beaucoup d'accusations injustifiées
47:56ou mensongères
47:58je me permets de le dire en passant
48:00Gautier qui est le plus jeune d'entre nous
48:02et qui vient d'arriver
48:04je disais que les fractures sont souvent générationnelles
48:06je sais c'est votre grille de lecture
48:08que je ne partage pas sur tout
48:10je dis sur ce sujet
48:12vous l'avez sur nombre de sujets
48:14il est moins dans le jeunisme que vous
48:16c'est pas féministe de constater
48:18sur le sujet sociétal
48:20la fracture générationnelle elle existe souvent
48:22c'est vrai là dessus oui
48:24sur ce sujet là oui d'accord
48:26surtout il y a des sujets
48:28elles n'opèrent pas
48:30maintenant je trouve que la jeunesse
48:32ma génération est plus radicale
48:34sur le plan des idées que la vôtre
48:36par exemple
48:38une radicalité, une polarisation de la jeunesse
48:40elle est plus morale également la vôtre
48:42paradoxalement que
48:44la nôtre
48:46pourquoi paradoxalement ?
48:48parce que le progressisme a priori
48:50est plutôt
48:52vers davantage de tolérance
48:54ou de comportement qu'on admet
48:56alors qu'aujourd'hui
48:58on a un retour par rapport aux années 70
49:00aujourd'hui le progressisme est très moraliste
49:02exactement
49:04il est même dans l'interdiction
49:06je dirais même d'autres choses
49:08il est interdit de ne pas interdire
49:10mais ne sous-estimez pas aussi cette jeunesse
49:12anti-woke
49:14il y a aussi une part de la jeunesse
49:16plus conservatrice sans doute qui en a marre
49:18du wokisme
49:20évidemment il y a eu plein de bonnes choses
49:22dans le post-metoo
49:24mais aussi tout a changé maintenant
49:26le rapport homme-femme a quand même
49:28durablement changé pour le meilleur
49:30mais pas pour le meilleur à mon avis
49:32c'est plus compliqué
49:34c'est drôle de dire ça
49:36je vous assure, entendez les témoignages
49:38des femmes de 60 ans
49:40c'est exactement mon âge
49:42je vous l'ai déjà dit
49:44vous n'êtes pas exactement révélatrice
49:46vous ne reflétez pas
49:48exactement les témoignages
49:50honnêtement
49:52je reçois à chaque fois
49:54vous ne pouvez pas vous imaginer
49:56le nombre des femmes de ma génération
49:58et moi je vous rejoins
50:00il y a véritablement une fracture générationnelle
50:02parce que je pense que derrière
50:04la prétendue volonté de justice
50:06il y a une haine de la sexualité
50:08une haine du désir masculin
50:10et une haine des hommes
50:12de certaines sûrement
50:14des associations féministes
50:16peut-être
50:18des ultras
50:20évidemment je ne parle pas de vos filles
50:22il y a parfois une vengeance
50:24une rancœur
50:26il y a beaucoup de femmes
50:28qui n'ont pas eu la chance
50:30de regarder par les hommes
50:32et qui de ce fait nourrissent
50:34parfois contre eux
50:36un sentiment de revanche
50:38mais c'est vrai à l'inverse
50:40mais c'est vrai aussi à l'inverse
50:42il y a beaucoup d'hommes qui sont très misogynes
50:44parce que les femmes ne les ont jamais regardées de leur vie
50:46et c'est tout
50:48je ne pense pas que ça soit la bonne grille de l'écure
50:50ça doit exister
50:52forcément
50:54quand aucune femme ne vous a jamais regardé
50:56vous devez vous dire que les femmes
50:58sont des femmes formidables
51:00sans doute
51:02vous avez eu la chance d'être regardé
51:04c'est pour ça
51:06je pense très sincèrement que ce n'est pas une bonne grille de lecture
51:08c'est possible
51:10et d'ailleurs vous parliez des associations féministes
51:12ce sont celles-là
51:14qui sont à la manœuvre
51:16pour le texte dont nous parlons
51:18en tout cas c'est un sujet souvent qui nous divise
51:20nous allons revenir évidemment
51:22puisque les habitants de Satouin
51:24ont voté ce soir pour déménager
51:26l'école, ce n'est pas les dealers qu'on enlève
51:28c'est les élèves
51:30et l'école va déménager à la fin du mois d'avril
51:32et puis deuxième heure
51:34le préfet de police a dit ce soir
51:36qu'il ne s'attendait pas à des débordements
51:38lors de la manifestation du rassemblement national
51:40que pour le moment les choses avaient l'air plutôt calmes
51:42pourquoi
51:44le RN n'a pas le droit de se rassembler
51:46le RN n'a pas le droit de manifester
51:48sans doute parce que le RN n'est pas de gauche
51:50voilà ce qu'on pouvait dire ce soir
51:52avec Arnold de Cara qui était à la réalisation
51:54de la vision grecque qui était au son
51:56comment ?
51:58j'ai dit sans doute que le RN n'est pas de gauche
52:00j'ai dit quoi toi ?
52:02sur un peu de gauche quand même
52:04on s'est compris
52:06c'est pas Jean-Luc Mélenchon
52:08Benjamin Naud
52:10c'est à dire que ça a parti un peu fourre tout
52:12le rassemblement national
52:14il ne se dit pas à droite
52:16Marine Le Pen ne se dit pas du tout à droite
52:18Benjamin Naud
52:20était là avec nous, Robin Piette
52:22Louise Tertrais
52:24toutes ses émissions sont retrouvées sur cnews.fr
52:26bonne soirée à tous