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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:0019h c'est l'heure, ravie de vous retrouver ce soir avant tout et à la fois avec Maureen, bonsoir Maureen.
00:00:07Bonsoir Christine, bonsoir à tous, à la ligne de l'actualité, un accident entre deux avions de la patrouille de France a eu lieu dans l'Est cet après-midi.
00:00:14Les deux Alphajet étaient en répétition, en pleine figure. Ils sont entrés a priori en collision à proximité de la base aérienne de Saint-Dizier à Haute-Marne.
00:00:22L'un des avions s'est écrasé dans un silo et l'autre dans une zone boisée marécageuse.
00:00:26Les deux pilotes et un passager ont pu s'éjecter et ont été retrouvés conscients. Ils ont été emmenés à l'hôpital en urgence relative.
00:00:33La marche silencieuse en soutien aux rabbins d'Orléans agressés samedi se déroule actuellement.
00:00:37Le point de départ était la synagogue de la ville. A l'initiative de la Likraï, la communauté juive d'Orléans, l'agression d'Arieh Engelberg a provoqué une onde de choc.
00:00:46A noter que Bruno Retailleau a annoncé demander au préfet de renforcer la sécurité aux abords des lieux de culte juif.
00:00:52Et Volodymyr Zelensky salue de bonnes mesures annoncées par Washington. L'Ukraine s'engage à mettre en oeuvre les accords.
00:00:58Cependant, le président ukrainien prévient qu'il s'oppose à tout affaiblissement des sanctions à l'encontre de Moscou.
00:01:03Face au sommet sur l'Ukraine prévu jeudi à Paris, Volodymyr Zelensky veut savoir qui est prêt à participer à un contingent sur la paix.
00:01:12Merci Maureen. Et au sommaire ce soir, invité exceptionnel de Face à l'Info, David Lysnard, le maire de Cannes, président de l'Association des maires de France, viendra nous parler de son nouveau livre Ainsi va la France.
00:01:26Où va donc la France ? Quelles sont les causes et les expressions de son déclassement ? Quelle solution concrète pour sauver la France ?
00:01:33Est-il candidat à la présidentielle ? Lui qui est apparemment sur la même ligne sur l'immigration et la sécurité que le RN.
00:01:39Qu'est-ce qui le différencie concrètement des partis de la droite nationale ? Quelle est sa vision de l'union des droites ?
00:01:45David Lysnard est notre invité dans la deuxième partie de l'émission ce soir.
00:01:51Dans la première partie de Face à l'Info, c'est l'assidération après la disparition du petit Émile le 8 juillet 2023.
00:01:57La garde à vue du grand-père qui en avait la garde au moment de sa disparition.
00:02:01De la grand-mère, d'un oncle et d'une tante se prolongent depuis ce matin 6h30 garde à vue.
00:02:07Avec une incrimination assez forte, homicide volontaire et recelle de cadavres.
00:02:11Avant d'en venir aux faits, on se demandera d'abord pourquoi ce sujet fascine-t-il autant l'édito de Mathieu Bocoté ?
00:02:19Les grands-parents ont-ils une responsabilité dans la disparition ? Le meurtre même du petit Émile ?
00:02:26S'agit-il de meurtre volontaire ? Beaucoup de questions se posent ce soir.
00:02:30L'enfant avait-il simplement échappé à leur vigilance dans le petit hameau du Auvergnet ?
00:02:35Ou s'agit-il d'un crime ? Philippe et Anne Védouveni sont donc en garde à vue avec deux de leurs enfants sur les dix au total.
00:02:42Mais qu'en est-il des parents du petit Émile ?
00:02:45Ont-ils des informations ? Ont-ils été tenus à l'écart de ce qui aurait pu se passer ?
00:02:49Les questions que l'on se pose avec Gabrielle Cluzel.
00:02:54La piste de la disparition a longtemps été évoquée.
00:02:58Un temps a été évoquée également la piste d'une correction qui aurait mal tourné de la part d'un grand-père,
00:03:03décrit par certains comme austère et rigide.
00:03:06Il y a un an, une reconstitution avait eu lieu pour bien comprendre ce qu'il se serait passé.
00:03:11Deux jours après, on découvrait les ossements de l'enfant par une randonneuse.
00:03:16Est-ce à ce moment que tout a basculé ? Pourquoi la piste criminelle a-t-elle si longtemps été écartée ?
00:03:22Marc Menand reviendra lui aussi sur ces questions qui nous laissent tous dans la sidération ce soir.
00:03:28Le 30 mars 2024, je vous le disais, une randonneuse avait retrouvé le crâne, les dents, mais pas tout le corps de l'enfant.
00:03:35Les vêtements du petit Émile auraient même été retrouvés intacts, ce qui était un détail d'importance.
00:03:41Comment ces vêtements ont-ils pu séjourner huit mois dehors, exposés aux intempéries et être quasi intacts ?
00:03:47C'est sans doute à ce moment que l'enquête aurait pu basculer, peut-être un pas de plus, vers la piste criminelle.
00:03:54À cet instant, retour sur les faits avec les questions du soir. Charlotte Dornelas.
00:03:59Une perquisition qui a donc eu lieu pour la première fois au domicile de la famille à la Bouilladis, une commune des Bouches-du-Rhône.
00:04:06On ne sait pas ce que les enquêteurs ont pu trouver comme élément nouveau,
00:04:09mais c'est la première fois également en 20 mois qu'une garde à vue a lieu dans ce dossier.
00:04:15Si dans Face à l'info, on aborde souvent la différence entre faits divers et faits de société,
00:04:20cette affaire du petit Émile est un réel fait divers, l'édito de Mathieu Beaucoup.
00:04:26Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans tabac.
00:04:30Dans la deuxième partie de cette émission, nous recevrons David Lysnard, à qui nous poseront toutes les questions.
00:04:48Beaucoup de questions sur la droite. Qu'en est-il de l'Union des droites ? Est-il candidat à la présidence de la République ?
00:04:55On en parle dans un instant. D'abord, l'histoire du petit Émile qui vient de ressurgir dans l'actualité depuis ce matin.
00:05:03Comme chaque fois, elle éclipse. L'ensemble de la vie médiatique, on ne parle plus que de ça, sans nécessairement en apprendre davantage.
00:05:09Mathieu Beaucoup, tu es bien qu'aujourd'hui, il semble effectivement que l'enquête progresse.
00:05:14Comment expliquer cette fascination ?
00:05:18C'est une question qu'on peut se poser. À chaque génération, il y a une, deux ou trois histoires comme celle-là qui se greffent dans l'actualité,
00:05:27qui, d'une certaine manière, ne sont jamais véritablement résolues, qui passionnent comme un immortel,
00:05:34qui passionnent au point de devenir une forme de trame de fond récurrente de l'actualité, sans pour autant qu'il ne s'agisse d'un événement politique.
00:05:42Je reviendrai en deuxième partie. Donc, sans qu'il ne s'agisse d'un événement politique, sans qu'il ne s'agisse de ce qu'on appelle un fait de société,
00:05:48pourtant, tout le monde en parle. Donc, c'est effectivement une forme de point d'interrogation.
00:05:53Comment expliquer cette étrange passion ?
00:05:56Alors, le point de départ, évidemment, c'est le tragique absolu. La mort d'un enfant, c'est un événement qui, par définition, heurte la conscience universelle.
00:06:04La mort d'un enfant, tout le monde est capable de s'imaginer.
00:06:07Plus encore, la mort d'un enfant, dans des circonstances que l'on n'a pas encore identifiées, avec une part de mystère.
00:06:12La mort d'un enfant, il y a quelque chose là-dedans qui relève du tragique absolu, le mal absolu, en quelque sorte.
00:06:19Et le mystère fait en sorte que tous peuvent s'emparer de l'histoire pour spéculer.
00:06:25C'est-à-dire, moins on en sait, et plus on théorise. Moins on en sait, et plus on spécule. Moins on en sait, et plus on commente.
00:06:32Et chacun s'approprie l'histoire pour dire, finalement, c'est probablement la faute de lui. Non, c'est la faute d'elle.
00:06:39Non, c'est la faute de l'arrière-cousin. Non, c'est la faute du cousin et du cousin.
00:06:42Donc, il y a, à partir de là, ça devient une forme de, je dirais, de jeu de spéculation collectif pour chercher à élucider une histoire qui nous échappe tous.
00:06:52Par ailleurs, par ailleurs, au-delà de la mort irrésolue, et ça on l'aura compris, c'est aussi un milieu particulier.
00:06:59C'est-à-dire, on comprend, on nous le dit souvent, ce sont des catholiques de tradition.
00:07:03Et présentés ainsi, catholiques de tradition, il y a tout un vocabulaire de la suspicion qui accompagne cette présentation.
00:07:11S'ils sont catholiques de tradition, est-ce que ça ne veut pas dire qu'ils sont sectaires ?
00:07:15S'ils sont catholiques de tradition, est-ce que ça ne veut pas dire qu'ils vivent avec un gourou ?
00:07:20S'ils sont catholiques de tradition, est-ce que ça ne veut pas dire qu'ils vivent dans un environnement clos,
00:07:25un espèce de cluster qui accueille toutes les pathologies disponibles dans nos sociétés ?
00:07:30Est-ce que ce n'est pas un environnement qui, par définition, serait suspect ?
00:07:34L'idéologie médiatique dominante jette la suspicion sur le catholicisme de tradition.
00:07:38En général, la religion est très mal considérée. Imaginez de voir des gens qui prennent leur religion au sérieux.
00:07:43Donc là, on est dans... ça rajoute, donc, premièrement à l'horreur, ensuite au mystère, ajoutez à ça la suspicion.
00:07:52Vous avez tous les éléments pour que ça devienne une véritable boîte à fantasmes.
00:07:56Et depuis deux ans, en fait, depuis le début de cette histoire, on a l'impression que toujours, en fait,
00:08:03et ça me frappe, j'insiste là-dessus, chaque fois que ça ressurgit dans l'actualité, on fait toujours le portrait d'un milieu
00:08:09qui, par définition, aurait pu conduire à une telle horreur.
00:08:13C'est comme si, finalement, là on a aujourd'hui la nouvelle autour du grand-père, on verra ce qu'il y a de vrai, ce qu'il y a de faux là-dedans,
00:08:19mais là, c'est comme une espèce, dans le récit médiatique, il y a presque un « je le savais ».
00:08:23On le savait, en fait, on savait qui était le coupable, on n'avait pas réussi à l'identifier clairement,
00:08:27mais là, enfin, nous l'avons trouvé. Donc chacun y voit de sa théorie.
00:08:31Par ailleurs, il faut dire les choses, ce n'est pas un événement politique, ce n'est pas un fait social dans ce cas-là,
00:08:36c'est un fait divers, assurément, mais ça permet de réactiver, et ça, je pense, c'est la mauvaise part de la bête humaine,
00:08:43c'est-à-dire que ça réactive la passion du ragot et du comérage qui existent dans tout village,
00:08:48et de ce point de vue, l'humanité devient un grand village de comères lorsqu'on a un événement comme celui-là.
00:08:53Chacun a son opinion sur la chose. En fait, on va tomber sur des gens qui n'ont pas d'opinion politique, pas d'opinion sociale,
00:08:57pas d'opinion économique, pas d'opinion religieuse, mais qui auront leur opinion sur l'affaire du petit Émile
00:09:02et qui ne se gêneront pas pour le faire savoir dans toutes circonstances.
00:09:05Et, par ailleurs, ajoutons à cela le fait qu'une partie de la presse s'empare de cette histoire
00:09:10et au moindre frétillement à la possibilité d'une information nouvelle, dans ce cas-là, ce soir, il y en a une vraie,
00:09:15mais rappelez-vous, il y a quelques mois, on avait le début d'une information nouvelle, black-out médiatique,
00:09:20on ne parle dès lors que de cela, donc il y a un écrasement de la vie publique, il y a un éclipse médiatique.
00:09:26D'ailleurs, je dirais méchamment, si vous avez une réforme des retraites à faire passer ou un pays à envahir,
00:09:30profitez d'une journée d'éclipse médiatique comme celle-là, vous pourrez en profiter.
00:09:35À vous entendre, votre manière de parler, Mathieu Bocoté, de cette histoire est révélatrice des travers dans notre société ?
00:09:41Oui, oui, je pense qu'il y a une manière d'aborder cette question-là, je le redis, qui est absolument tragique en elle-même,
00:09:46qui nous émeut tous, c'est une histoire, tout le monde conviendra que c'est une histoire absolument horrible
00:09:50et il est normal qu'elle habite la société. Ensuite, il y a dans le traitement, quelquefois, que je peux voir ici et là,
00:09:56il y a, vous connaissez ce terme, la quête du sensationnalisme, et bien là, on est véritablement, quelquefois,
00:10:02dans ce moment où c'est l'histoire qui provoque des émotions telles, qui fait en sorte qu'on ne peut,
00:10:08lorsque ça arrive dans l'actualité, on ne peut parler que de ça, et si on ne parle pas que de ça,
00:10:12alors on devient suspect d'un manque d'émotion humaine. J'ajouterais une chose, on est ici, effectivement,
00:10:17devant un fait divers, en guillemets, qui ne remet en question, en fait, qui n'est pas susceptible d'être instrumentalisé,
00:10:23ou faire le jeu, vous connaissez le terme, ça ne fait pas le jeu de l'extrême droite, du RN, de Reconquête,
00:10:29de tout ce que vous voulez. Donc, puisque ça fait le jeu de personne, pour une fois, alors là, on peut commenter
00:10:33très, très, très librement, et c'est une forme de paradoxe, je reviendrai en deuxième partie,
00:10:36parce que c'est un fait divers, qui n'engage pas la société dans son ensemble, on en parle sans arrêt,
00:10:41mais quand c'est un fait divers, qui est un vrai fait de société, et qui, de ce point de vue, mériterait qu'on en parle,
00:10:46le système médiatique préférerait qu'on n'en parle pas du tout. À travers tout cela, on peut, par ailleurs,
00:10:51dire que c'est un portrait de l'être humain qui se révèle, c'est-à-dire la part cruelle, la part tragique,
00:10:55c'est les grands contrastes du cœur humain qui se révèlent à travers cela. On aurait envie de dire,
00:10:59traitons-la avec la plus grande pudeur, la plus grande pudeur, évitons, par ailleurs, je dirais,
00:11:04de se substituer aux enquêteurs en ces matières, mais sommes-nous capables, dans de tels moments,
00:11:08nous nous prenons tous pour les détectives.
00:11:10Dans un instant, vous nous direz en quoi c'est un vrai fait divers.
00:11:15Gabrielle Cluzel, pourquoi est-il important de penser ce soir aux jeunes parents
00:11:20qui ont été les grands absents dans les médias aujourd'hui ?
00:11:25Bien sûr, parce qu'ils sont les premiers concernés. Je voulais m'arrêter une minute sur ce séisme
00:11:31que peut représenter ce drame pour eux. Vous savez, déjà, quand on a des jeunes enfants,
00:11:37s'il y a des gens auxquels on confie ses enfants en toute tranquillité, c'est bien des parents.
00:11:42Donc quand il arrive une telle affaire, y compris dans un contexte accidentel, c'est déjà dramatique.
00:11:49Mais imaginez avec cette dimension potentiellement criminelle.
00:11:54Il faut savoir que Colomban est né en 1996, Marie en 1998.
00:11:58Donc beaucoup de jeunes de leur âge ont encore une vie insouciante d'étudiants.
00:12:03À une époque où on appelle jeunes des trentenaires, on peut même dire que ce sont des enfants.
00:12:09Ces enfants ont perdu leur premier enfant parce qu'ils en ont d'autres.
00:12:13La vie continue, mais ça n'enlève pas le chagrin pour Emilie.
00:12:17Ils ont une petite-fille qui a trois ans et un petit garçon qui est né en octobre dernier.
00:12:22Il faut comprendre la personnalité de ces deux jeunes.
00:12:25Samuel Prouveau, un journaliste de Famille Chrétienne qui les avait interrogés,
00:12:29qui avait eu le premier entretien avec eux, m'avait dit qu'ils sont d'une maturité édifiante.
00:12:34Il m'a dit que c'était un véritable coup de poing dans le ventre.
00:12:36Pourtant, Samuel Prouveau avait écrit un livre sur les candidats aux présidentielles à Confès.
00:12:43Il avait rencontré Sarkozy, il avait rencontré Emmanuel Macron.
00:12:46Là, c'était la rencontre qu'il avait le plus impressionnée.
00:12:51Il faut savoir que le 24 novembre dernier, ils étaient revenus par la voix de Marie, la jeune mère,
00:12:59s'adresser au bourreau d'Emile, qu'ils ne connaissaient pas, évidemment.
00:13:03Elle suppliait, s'il s'agit d'un accident, peut-être avez-vous paniqué,
00:13:07si vous avez commis l'irréparable, peut-être regrettez-vous.
00:13:11Tout cela, nous pouvons le comprendre, mais dites-nous où est Emile.
00:13:15Et elle continue encore, par pitié, s'il est vivant, ne nous laissez pas vivre sans lui,
00:13:19rendez-le-nous, ne nous laissez pas sans une tombe pour nous recueillir.
00:13:24Là aussi, on peut s'arrêter...
00:13:27C'était le 24 novembre, pas le 24 novembre.
00:13:30C'était le 24 novembre, oui, c'est ça, exactement, 2023.
00:13:34Et on peut s'arrêter un instant, c'était un vendredi, je me souviens,
00:13:39c'était un Black Friday, vous savez, je me disais, en regardant cette déclaration,
00:13:43toutes les jeunes filles de son âge doivent courir les magasins,
00:13:45elle, c'était le Black Friday, mais voyez, le vendredi sombre,
00:13:48comme la pieta dont elle porte le nombre.
00:13:52Et alors, pour Pâques, son bourreau l'a-t-il entendu ? Est-ce le hasard ?
00:13:56En tout cas, les restes d'Emile ont été retrouvés,
00:13:59donc Colomban et Marie ont pu, à un certain instant,
00:14:02commencer à faire leur deuil.
00:14:04Je ne sais pas si vous l'avez entendu dire, mais il y a quelques jours,
00:14:07on a appris qu'ils avaient remercié, dans une lettre, la randonneuse
00:14:11qui avait retrouvé les restes d'Emile.
00:14:14Ils lui ont envoyé une lettre avec un petit mémento, une photo d'Emile.
00:14:18Elle en a été très touchée.
00:14:20Ils lui ont dit, écoutez, merci, parce que grâce à vous,
00:14:22nous pouvons continuer et nous pouvons commencer ce deuil.
00:14:25Elle a dit espérer que les parents soient en paix.
00:14:28Alors, vous savez, la souffrance est évidemment toujours là.
00:14:32On dit qu'il y a un mot pour parler des enfants qui ont perdu leurs parents orphelins
00:14:38et qu'il n'y a pas de mot pour parler des parents qui ont perdu leurs enfants,
00:14:42parce que c'est indicible au sens propre du terme.
00:14:46C'est violent, c'est contre nature.
00:14:48Et j'ai gardé en mémoire cette phrase de la mère du petit Grégory,
00:14:52Christine Villemin, qui s'était confiée à la Croix il y a quelques années.
00:14:56Elle disait, nous vivons des moments de bonheur.
00:14:58La famille s'est reconstruite.
00:14:59Vous savez, le ménage est resté uni, d'ailleurs, malgré toutes les épreuves.
00:15:02Il y a eu trois autres enfants, ou trois enfants en tout.
00:15:05Je ne sais plus exactement.
00:15:06Il y a eu un enfant, en tout cas, qui est né après.
00:15:08Mais je ne suis plus pleinement heureuse, dit-elle.
00:15:12Puisque vous en parlez, il y a un point commun entre les grands-parents,
00:15:16les parents du petit Grégory et les parents du petit Émile.
00:15:19Oui, les deux cas, c'est différent, mais il y a des similitudes.
00:15:22Dans les deux cas, les parents ont été malmenés.
00:15:25On peut vraiment dire que c'est double peine pour eux.
00:15:29Bien sûr, dans toutes les affaires judiciaires médiatisées,
00:15:31il y a les commentaires des anonymes.
00:15:33Les anonymes ne se rendent pas compte qu'il y a une réalité derrière.
00:15:35Ils font comme si c'était une partie de Cluedo.
00:15:37Donc, ils disent, moi, je pense que celui-là, il n'est pas net.
00:15:40Ça doit être lui, le coupable, sans imaginer la réalité derrière.
00:15:44Mais de journaliste professionnel, on est censé attendre mieux.
00:15:47Il faut que nous, nous soyons meilleurs.
00:15:50Il faut que nous tirions l'expérience de l'affaire Grégory.
00:15:54Vous savez que ces huit clos en famille, ils fascinent toujours
00:15:58parce qu'on y voit un scénario de Chabrol.
00:16:02Vous voyez, des films de Chabrol.
00:16:04Sauf que là encore, les films de Chabrol, c'est fictif.
00:16:06Là, c'est la vraie vie.
00:16:08Pour l'affaire Villemin, vous vous souvenez,
00:16:10Marguerite Duras, dans Libération,
00:16:12avait écrit un article qui s'appelait Forcément sublime,
00:16:16où elle disait que la mère avait dû tuer son enfant.
00:16:20Alors là, en l'occurrence, ils n'ont pas eu le droit à ce genre d'accusation
00:16:23puisqu'ils n'étaient pas sur place.
00:16:25Mais je vous rappelle quand même, le 11 juillet,
00:16:28la question du journaliste procureur, lors de sa conférence de presse.
00:16:32Mais le passé militant d'extrême droite des parents, est-ce qu'il est étudié ?
00:16:36Voilà, donc on ne voyait pas très bien ce que ça venait faire là-dedans.
00:16:39D'ailleurs, dans l'affaire Villemin, les accusations à la Hussarde
00:16:43avaient conduit à un drame.
00:16:45Vous vous souvenez, il y a eu une mort.
00:16:47Alors moi, je crois que ce soir, il faut que nous prenions une résolution.
00:16:50Que la France entière, qui a été émue par la mort du petit Emile,
00:16:54entoure de sa sollicitude et de sa délicatesse discrète,
00:16:58en résistant peut-être aux ragots dont parlait Mathieu,
00:17:02les parents qui doivent être bien perdus ce soir.
00:17:06Merci, Gabrielle Cluzel.
00:17:08Dans un instant, avec Charlotte, on va s'arrêter sur les faits.
00:17:12Que sait-on exactement de ce qui se passe aujourd'hui ?
00:17:15Alors rappelons que vous avez effectivement parlé
00:17:17qu'on avait retrouvé les ossements.
00:17:19Et on avait retrouvé les ossements, une partie des ossements du petit Emile,
00:17:22deux jours après la reconstitution.
00:17:25Peut-être que c'est à ce moment-là que tout aurait peut-être basculé.
00:17:28On marque une pause et on revient sur ce sujet avec Charlotte et Marc.
00:17:34Retour sur le plateau de Face à l'Info.
00:17:36Dans un instant, nous recevons un invité exceptionnel,
00:17:38David Lysnard, pour son livre « Ainsi va la France ».
00:17:41On continue juste avant avec nos chroniqueurs
00:17:44sur le dossier du petit Emile et des quatre gardes à vue qui ont lieu depuis ce matin.
00:17:49Marc Menon.
00:17:50J'ai une ou deux questions à vous poser, si vous en êtes d'accord.
00:17:53Et je pense que ceux qui sont avec nous auront ainsi un petit éclairage différent.
00:17:58Mais je vais d'abord laisser mon amie Charlotte s'exprimer,
00:18:01si vous en êtes d'accord, de changer ce protocole d'expression.
00:18:04Pas de souci. On va parler des faits, donc, avec vous, Charlotte.
00:18:07Depuis ce matin, Charlotte Dornelas, quatre gardes à vue sont en cours
00:18:12dans l'affaire de la disparition du petit Emile.
00:18:14Il s'agit de la famille. Que sait-on exactement de ce qui se passe aujourd'hui ?
00:18:19En effet, Mathieu et Gabrielle l'ont dit, c'est un cauchemar sans fin, cette histoire.
00:18:24Et l'horreur des éléments qui viennent s'ajouter aujourd'hui,
00:18:27qui sont portés à notre connaissance aujourd'hui,
00:18:29nous oblige à une extrême prudence.
00:18:33D'autant qu'on sait que les commentaires médiatiques,
00:18:36au-delà des commentaires de la population qui déjà existe,
00:18:39on sait combien ils peuvent polluer les dossiers
00:18:41dans lesquels nos imaginations galopent systématiquement.
00:18:43On a mis l'exemple en tête de la responsabilité médiatique, on va dire,
00:18:47et voilà, l'horreur est suffisamment grande pour éviter qu'on en rajoute.
00:18:51Alors, le procureur a d'ailleurs communiqué lui-même ce matin,
00:18:54ce qui n'est pas toujours le cas, comme pour couper court aux supputations
00:18:58en donnant les faits, placement en garde à vue des grands-parents maternels
00:19:02et de deux de leurs enfants qui sont majeurs,
00:19:04pour homicide volontaire et recelle de cadavres,
00:19:07dans, dit-il, une phase de vérification et de confrontation
00:19:10des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées
00:19:14ces derniers mois.
00:19:16Alors concrètement, il faut des éléments graves et concordants
00:19:19dans l'enquête pour ouvrir une telle garde à vue,
00:19:22qui laisse en l'occurrence, et c'est ce qui a stupéfait tout le monde,
00:19:25c'est la qualification homicide volontaire,
00:19:27il y a la question de l'intention de tuer
00:19:29qui est examinée par les enquêteurs.
00:19:31Maintenant, à l'issue de cette garde à vue, vous savez,
00:19:33elle est de 24 heures et elle peut être prolongée jusqu'à 48 heures,
00:19:37à l'issue de cette garde à vue, il y a plusieurs solutions.
00:19:40Il peut y avoir des mises en examen,
00:19:42il peut y avoir d'autres interpellations,
00:19:44il peut y avoir d'autres placements en garde à vue,
00:19:46il peut y avoir des personnes relâchées,
00:19:48il peut y avoir la cessation des poursuites pour certaines,
00:19:50les personnes peuvent être libres, sous contrôle judiciaire,
00:19:52placées en détention provisoire, en attendant le reste de l'enquête.
00:19:56Simplement, le temps de la garde à vue,
00:19:58c'est un temps d'enquête extrêmement précieux pour les enquêteurs,
00:20:01c'est la raison pour laquelle parfois ils attendent
00:20:03avant de placer telle ou telle en garde à vue,
00:20:05parce qu'il y a des actes d'enquête
00:20:07qu'ils ne peuvent faire que sous le régime de la garde à vue.
00:20:10Notons simplement que nous ne savons pas grand-chose en réalité,
00:20:13nous, journalistes, on sait simplement que l'enquête
00:20:16initialement ouverte pour disparition,
00:20:18s'était transformée en information judiciaire
00:20:21pour enlèvement, arrestation, détention et séquestration arbitraires
00:20:24et déjà à l'époque, la justice avait expliqué
00:20:27que ça ne voulait pas forcément dire qu'il y avait les éléments pour ça,
00:20:30que la recherche était permise par ces qualifications-là.
00:20:34Jusqu'à maintenant, il n'y avait pas eu de garde à vue.
00:20:37Et maintenant, je vais éviter, contrairement à certains de mes confrères,
00:20:40de rentrer dans les supputations sur la jardinière.
00:20:43On nous a beaucoup parlé de la jardinière qui avait été saisie il y a quelques jours.
00:20:46Le procureur lui-même avait expliqué qu'il y a des traces de sang,
00:20:49on ne sait même pas de quel sang il s'agit.
00:20:51Ça peut être du sang animal, ça peut être du sang humain,
00:20:53ça peut être le son du petit Emile,
00:20:55mais personne n'en a aucune idée.
00:20:57Les perquisitions diverses et variées,
00:20:59je ne sais pas si des choses ont été trouvées ou non.
00:21:02Je suis incapable, contrairement aux enquêteurs,
00:21:04de savoir si ce que je dirais, éventuellement,
00:21:07relève ou non de l'information,
00:21:09ce qui, vous en conviendrez, est un peu gênant dans les circonstances.
00:21:12Et pourtant, Charlotte Dornelas, l'émotion est intense
00:21:15et on ne peut s'empêcher d'avoir le sang glacé
00:21:19par ces informations ou par celle du suicide récent du prêtre
00:21:24qui a baptisé le petit Emile.
00:21:27Est-ce que ce n'est pas normal d'avoir cette stupéfaction ?
00:21:30Bien sûr, l'émotion et la stupéfaction, elles sont normales,
00:21:32elles sont compréhensibles.
00:21:34La disparition de cet enfant, sa bouille qui revient en boucle
00:21:37sur nos écrans, ses parents, la jeunesse de ses parents,
00:21:40leur cri de douleur, on avait entendu la voix de cette mère
00:21:42qui suppliait, je pense qu'on l'a tous dans la tête,
00:21:45le mystère, son corps retrouvé, l'enterrement de ce tout petit.
00:21:48Tout nous émeut, évidemment, dans cette affaire et chaque étape.
00:21:51Alors évidemment, même les mots des grands-parents
00:21:53qui sont aujourd'hui en garde à vue,
00:21:55souvenez-vous, au moment de l'enterrement,
00:21:57ils demandaient à ce que le silence prenne fin
00:21:59et qu'enfin la vérité éclate sur cette affaire.
00:22:01Forcément, ce sont des mots qui résonnent dans nos têtes.
00:22:04Ils disaient « espérez bientôt la vérité ».
00:22:07Alors évidemment, il y a les affaires passées du grand-père.
00:22:10On nous explique qu'il avait été placé sous le statut,
00:22:12vous vous souvenez, de témoin assisté dans une affaire de violence.
00:22:15Mais qu'est-ce que ça veut dire exactement ?
00:22:17Est-ce que ça fait de lui un coupable dans cette affaire ?
00:22:19Est-ce que ça fait de lui le meurtrier de son petit-fils ?
00:22:22Les éléments, évidemment, s'arrêtent là dans l'explication.
00:22:26Ce qui est sûr, c'est qu'évidemment,
00:22:28tuer son petit-fils relève de l'impensable.
00:22:32Donc notre émotion, notre sidération, elle appartient à ça.
00:22:35On imagine évidemment la question du mensonge à l'intérieur d'une famille
00:22:39et notre sidération est normale.
00:22:41Simplement apporter des réponses alors que nous n'avons pas les éléments,
00:22:44on bascule dans autre chose.
00:22:46Et vous l'avez dit à la nouvelle glaçante de ce matin,
00:22:49de ces gardes à vue,
00:22:51on a l'information du suicide du prêtre proche de la famille.
00:22:54Mais là encore, la prudence devrait nous obliger
00:22:57à donner cette information en tremblant littéralement.
00:23:01C'est-à-dire que le prêtre, nous dit-on,
00:23:04il y avait eu une brouille entre le prêtre et les parents
00:23:06parce que le prêtre avait transmis une photo de la famille.
00:23:09Si le prêtre a transmis une photo de la famille,
00:23:11la colère ou la brouille ou l'énervement
00:23:14entre les parents, les grands-parents et ce prêtre
00:23:16peut être compréhensible.
00:23:18Elle ne pousse pas quelqu'un au suicide,
00:23:20en tout cas, elle ne l'explique pas aujourd'hui.
00:23:22En tout cas, moi, je suis incapable de l'expliquer comme ça.
00:23:24Et là encore, évidemment, avec ce prêtre,
00:23:26puisque la coïncidence est stupéfiante,
00:23:28notre imagination galope.
00:23:30Il était proche de la famille.
00:23:32Beaucoup ont évoqué aujourd'hui la question de la possibilité
00:23:34du secret de la confession.
00:23:35Vous savez qu'il pouvait être trop lourd.
00:23:37Mais qui sait, qui s'est confessé de quoi à ce prêtre ?
00:23:40Le mot qu'il a laissé n'évoque absolument pas
00:23:43la question des mille.
00:23:44Peut-être faudrait-il évidemment le préciser en premier.
00:23:48Encore une fois, je suis incapable de répondre.
00:23:50Et l'indécence, la décence, pardon,
00:23:52m'oblige à m'arrêter ici.
00:23:54Et je précise, à toute fin utile,
00:23:56que dans ce dossier,
00:23:58toute la famille, absolument toute la famille,
00:24:00est catholique, pratiquante
00:24:02et de rite traditionnelle.
00:24:04En tout cas, c'est ce qu'elle suit.
00:24:05Le prêtre en question disait la messe traditionnelle.
00:24:07Les parents des mille suivaient la messe traditionnelle.
00:24:09Les grands-parents des mille également.
00:24:11Toute la famille.
00:24:12Même s'il y a des agresseurs,
00:24:14il y a aussi des victimes.
00:24:16On comprend bien que ce n'est pas le mobile
00:24:18et qu'il n'y avait pas la motivation
00:24:20par le biais de cette religion.
00:24:22Peut-être, un jour, découvrira-t-on
00:24:24qu'il y a une immense déception
00:24:26par rapport à ce qui a été professé.
00:24:28Encore une fois, aujourd'hui,
00:24:29personne n'a les éléments pour l'affirmer.
00:24:31Certains évoquent également des dissensions
00:24:33dans la famille
00:24:35qui auraient été révélées par des écoutes téléphoniques.
00:24:37Et là encore, on l'a entendu, en effet,
00:24:39certains journalistes parler de ces dissensions.
00:24:41Après un tel drame,
00:24:43qu'est la disparition d'un enfant ?
00:24:45Quelles que soient les circonstances,
00:24:47et qui en plus, aujourd'hui, relèvent du mystère
00:24:49pour tout le monde,
00:24:51la colère après un drame survenu,
00:24:53après qu'un enfant a échappé à la surveillance,
00:24:55au sein d'une famille, est compréhensible par tout le monde.
00:24:57Cela n'explique pas
00:24:59la situation dans laquelle nous nous sommes rendus
00:25:01ou ce qui s'est passé ce mois de juillet
00:25:03où Emile a disparu.
00:25:05Ce qui nous sidère revient souvent dans ces faits-là
00:25:07et c'est exactement ce que disait Mathieu tout à l'heure.
00:25:09On a tous les éléments pour que notre imagination
00:25:11ne s'arrête pas.
00:25:13Le secret familial, le mensonge,
00:25:15l'enfant absolument innocent,
00:25:17la violence de tel ou tel, du grand-père en l'occurrence,
00:25:19il y a tous les éléments pour refaire
00:25:21une de ces grandes histoires
00:25:23qui nous ont passionnés.
00:25:25L'information du jour ajoute à la sidération,
00:25:27c'est certain. On a entendu toute la journée.
00:25:29Certains diront qu'ils s'en doutaient,
00:25:31d'autres qu'ils ne peuvent pas le croire.
00:25:33Simplement, ces affaires ont toujours passionné
00:25:35les foules. Nous sommes un peu plus,
00:25:37nous, journalistes, que des foules, normalement.
00:25:39Nous devrions nous obliger précisément
00:25:41à ces moments-là, à la prudence et à la décence
00:25:43devant ce qui est déjà suffisamment monstrueux
00:25:45sans notre commentaire.
00:25:47Marc Menand.
00:25:49Une question,
00:25:51mais soyons clairs,
00:25:53il n'est pas la question
00:25:55d'aller plus loin
00:25:57dans la suspicion
00:25:59de culpabilité du grand-père.
00:26:01Reste que vous avez rencontré
00:26:03le grand-père, la grand-mère
00:26:05au mois de septembre.
00:26:07Comment et dans quelles circonstances ?
00:26:09J'ai rencontré
00:26:11effectivement
00:26:13le grand-père et la grand-mère
00:26:15qui voulaient
00:26:17m'accorder
00:26:19une interview exclusive
00:26:21parce qu'ils n'avaient jamais
00:26:23parlé à la presse.
00:26:25Il en était question pendant des mois.
00:26:27J'ai pris beaucoup de temps
00:26:29pour les rencontrer.
00:26:31C'était à leur demande.
00:26:33J'ai pris plusieurs temps,
00:26:35plusieurs mois, d'ailleurs, pour les rencontrer.
00:26:37Et finalement,
00:26:39depuis avant l'été, il en était question
00:26:41et je les ai rencontrés en septembre.
00:26:43Lorsque vous êtes avec eux,
00:26:45l'image du grand-père,
00:26:47ce personnage que l'on décrit
00:26:49comme particulièrement autoritaire,
00:26:51il y a l'intuition féminine.
00:26:53Est-ce que vous êtes gêné quand vous êtes face à lui
00:26:55ou il vous paraît être quelqu'un
00:26:57comme tout à chacun,
00:26:59de particulièrement, pourquoi pas, convivial ?
00:27:01Beaucoup de prudence, effectivement,
00:27:03sur ce dossier, comme on l'a bien signalé.
00:27:05C'est un témoignage.
00:27:07Tout à fait, un témoignage, ni défendre, ni accuser.
00:27:09Et quand j'arrive
00:27:11au sein de cette famille
00:27:13où je suis accueillie,
00:27:15je suis accueillie avec le sourire,
00:27:17tout simplement.
00:27:19Je n'ai pas d'intuition particulière
00:27:21parce que je ne me pose pas
00:27:23la question de la culpabilité ou pas.
00:27:25Je viens rencontrer la famille.
00:27:27Le grand-père avait été décrit
00:27:29comme quelqu'un d'extrêmement austère
00:27:31et sévère.
00:27:33Et lui, avec le sourire
00:27:35de façon agréable, ça ne veut pas dire
00:27:37qu'il n'est pas coupable, ça ne veut pas dire
00:27:39qu'il l'est, ça ne veut pas dire quoi que ce soit.
00:27:41Mais en tout cas, voilà, un accueil
00:27:43agréable, poli, correct,
00:27:45ce qui ne peut préjuger
00:27:47de rien.
00:27:49Est-ce qu'il dominait la famille ?
00:27:51Est-ce qu'on avait l'impression qu'autour de la table,
00:27:53s'il donnait un coup de fourchette,
00:27:55soudain, c'était le silence ?
00:27:57Pas du tout, c'était des échanges
00:27:59avec les enfants.
00:28:01On venait ensemble, tout le monde était
00:28:03très bien élevé, poli,
00:28:05certains discutaient,
00:28:07je n'avais pas cette impression.
00:28:09Après, même mon frère a 5 enfants,
00:28:11tout le monde est calme quand on a 5 enfants.
00:28:13Quand on a 2, en général,
00:28:15on n'arrive pas toujours à maîtriser,
00:28:17mais c'était une famille calme au moment
00:28:19où je suis venue, ce qui ne peut,
00:28:21encore une fois, préjuger de rien.
00:28:23Une dernière question, peut-être ?
00:28:25Pourquoi il n'y a jamais eu cette interview ?
00:28:27Il n'y a jamais eu cette interview
00:28:29à un moment donné,
00:28:31ils ont eu
00:28:33certaines réticences, je ne sais pas pourquoi,
00:28:35et devant l'ombre
00:28:37d'une réticence, comme c'est eux
00:28:39qui m'avaient sollicité pour l'interview,
00:28:41j'ai laissé tomber
00:28:43cette interview et nous n'avons pas été
00:28:45plus loin. Il n'empêche qu'ils
00:28:47m'avaient fait confiance à un certain moment
00:28:49et pour cette interview exclusive
00:28:51qui n'a finalement pas eu lieu.
00:28:53Je n'ai pas plus d'informations
00:28:55là-dessus.
00:28:57Cela me permet de voir un peu.
00:28:59J'étais dans cette maison
00:29:01qui a été perquisitionnée,
00:29:03c'est là que j'ai été accueillie.
00:29:05Merci pour vos questions,
00:29:07Marc, merci beaucoup.
00:29:09Merci à vous sur ce sujet.
00:29:11Je vous propose maintenant
00:29:13de tourner la page.
00:29:15Je rappelle que la garde à vue
00:29:17va se terminer
00:29:19à demain matin, 6h30,
00:29:21et elle peut être prolongée jusqu'à jeudi,
00:29:23donc on suivra bien le dossier avec nos mousquetaires.
00:29:25Notre invité ce soir,
00:29:27je vous propose d'accueillir maintenant
00:29:29David Lissnard, si on peut bien
00:29:31le faire entrer, notre invité exceptionnel
00:29:33sur ce plateau
00:29:35ce soir. Bonsoir David Lissnard.
00:29:37Installez-vous à la
00:29:39gauche de Marc Menand.
00:29:41C'est un honneur pour nous
00:29:43de vous recevoir.
00:29:45Ça vous engage.
00:29:47Voilà, installez-vous
00:29:49tranquillement. Nous nous étions rencontrés
00:29:51il y a quelques années.
00:29:53C'était un débat sur ce plateau de Face à l'info
00:29:55avec Éric Zemmour,
00:29:57qui avait vraiment très bien marché,
00:29:59qui avait été très suivi.
00:30:01Vous êtes membre des Républicains, vous êtes maire de Cannes
00:30:03depuis 11 ans, vous êtes vice-président
00:30:05du conseil départemental,
00:30:07patron des maires de France,
00:30:09et vous avez écrit plusieurs livres, dont
00:30:11le dernier en date, on va le voir affiché,
00:30:13Ainsi va la France, sorti il y a
00:30:15quelques jours. D'abord,
00:30:17on va parler du livre, on parlera de la France,
00:30:19on parlera de Marlène Saint-Saëns, et on parlera de la droite.
00:30:21On parlera de la droite de vous, au sein de la France.
00:30:23Vaste programme.
00:30:25Où va la France ?
00:30:27C'est ce que vous avez voulu expliquer, David Lissnard, dans le livre.
00:30:29Où va la France ? Quelles sont les causes
00:30:31et les expressions de son déclassement ?
00:30:33Pouvez-vous nous dire ce soir en quelques mots
00:30:35où va la France ?
00:30:37Alors, effectivement, j'ai essayé de dire dans ce livre
00:30:39où est la France, où surtout elle peut aller,
00:30:41puisqu'il y a des constats, des diagnostics,
00:30:43si on veut attribuer
00:30:45un bon remède,
00:30:47ils font des bons diagnostics, mais aussi le comment faire,
00:30:49dans certaines chroniques,
00:30:51dans certains textes, je soulève le capot
00:30:53du système social, et ce que je constate,
00:30:55d'abord, c'est un déclassement
00:30:57dans de nombreux domaines, le déclassement éducatif
00:30:59le plus grave,
00:31:01la perte d'une culture scientifique,
00:31:03bien sûr, l'effondrement régalien
00:31:05ou le délitement régalien, et parfois
00:31:07l'effondrement régalien, la sécurité, etc.
00:31:09Le problème budgétaire,
00:31:11financier,
00:31:13mais parallèlement, une grande différence aussi
00:31:15entre ces constats-là
00:31:17et une énergie dans le pays,
00:31:19une énergie vitale, on aurait pu dire,
00:31:21et un bon sens
00:31:23qui se sent brimé,
00:31:25contraint, par la bureaucratie,
00:31:27par la bien-pensance,
00:31:29par les lieux communs.
00:31:31Il y a une très grande différence
00:31:33entre tout ce que l'on peut entendre parfois
00:31:35dans des microcosmes,
00:31:37y compris politiques, médiatiques, etc.,
00:31:39et une France du bon sens qui s'adapte
00:31:41à l'environnement qui est le sien.
00:31:43Si on lui fait une France du guichet, elle va aller au guichet,
00:31:45mais au fond
00:31:47de l'être humain, du français,
00:31:49un esprit créatif,
00:31:51fantastique,
00:31:53une volonté de panache, une volonté de retrouver
00:31:55la fierté du pays.
00:31:57Pour cela, il est temps, je crois,
00:31:59de mettre en adéquation cette demande
00:32:01diffuse avec une proposition
00:32:03politique qui mette un terme
00:32:05à 40 ans
00:32:07de laxisme sécuritaire,
00:32:09mais aussi de
00:32:11ce que j'appelle le socialétatisme.
00:32:13Bref, d'apporter
00:32:15un projet qui soit un projet libéral,
00:32:17sécuritaire,
00:32:19pour retrouver les voies de la prospérité,
00:32:21pour retrouver
00:32:23un Etat qui soit fort
00:32:25avec les forts et qui ne cesse d'être fort
00:32:27avec les faibles et les faibles avec les forts,
00:32:29qu'on retrouve de la justice, et puis une unité nationale
00:32:31par une culture
00:32:33commune, par la transmission du patrimoine,
00:32:35par une ambition collective.
00:32:37On va parler de ce projet
00:32:39que vous voyez pour la France.
00:32:41Lorsque vous parlez à la fois
00:32:43du déclassement et à la fois
00:32:45de ce bon sens, ce petit frétillement
00:32:47que l'on voit, ce petit frétillement
00:32:49avec cet espoir
00:32:51ou cette espérance chez certains Français,
00:32:53est-il étouffé par ce déclassement
00:32:55ou bien existe-t-il réellement ?
00:32:57D'abord, je pense
00:32:59que c'est plus
00:33:01qu'un frétillement. Je vois une énergie
00:33:03quand je visite
00:33:05une usine liée
00:33:07à une pêcherie pour le poisson
00:33:09en Bretagne, lorsque je vais voir
00:33:11une entreprise de verre
00:33:13très solide dans le Loiret,
00:33:15etc. Je vois des salariés,
00:33:17des patrons très concernés et qui sont
00:33:19à la fois concernés et consternés
00:33:21par le fait que le travail
00:33:23coûte plus cher qu'ailleurs mais qu'il rapporte moins,
00:33:25c'est la fameuse différence entre le salaire
00:33:27brut et le salaire net,
00:33:29que l'investissement,
00:33:31au moment où l'on se parle, est le plus taxé
00:33:33de l'Europe et de l'OCDE.
00:33:35C'est-à-dire que ce gros mot de capital
00:33:37qu'on rejette en France alors que c'est
00:33:39de l'investissement et qu'ils savent très bien que si on veut retrouver
00:33:41du pouvoir d'achat, si on veut retrouver
00:33:43des soignants dans les hôpitaux,
00:33:45si on veut retrouver des policiers dans les rues
00:33:47tout en ayant moins de dépenses
00:33:49publiques puisque plus on dépense de l'argent public,
00:33:51moins on a de services publics. Pourquoi ?
00:33:53Parce qu'on a atteint tel niveau
00:33:55de suradministration, de surbureaucratie,
00:33:57de surréglementation
00:33:59qu'on entrave ceux qui veulent créer
00:34:01et qu'on est
00:34:03laxiste avec ceux qui nuisent.
00:34:05Ça c'est votre spécialité, votre particularité,
00:34:07votre angle et vous êtes, je pense, le seul à en parler.
00:34:09De cette façon,
00:34:11cette surbureaucratie, cette suradministration.
00:34:13Donnez-moi des exemples
00:34:15concrets de cette
00:34:17surbureaucratisation, on va dire,
00:34:19et pour essayer ensuite d'aller vers
00:34:21ce que vous prenez, c'est-à-dire aller moins
00:34:23de fonctionnaires pour voir est-ce que ça fonctionne réellement.
00:34:25Et puis surtout avoir des agents
00:34:27de l'infrastructure publique qui soient moins nombreux, mieux payés,
00:34:29qui aient du sens dans leur mission
00:34:31et qui soient au contact du terrain.
00:34:33Plus on a eu de services publics
00:34:35depuis 40 ans, moins on a
00:34:37de gens sur le terrain.
00:34:39Et on n'a qu'un débat complètement absurde
00:34:41où il y a ceux qui disent, regardez, on manque d'infirmiers
00:34:43donc il faut dépenser plus alors qu'on
00:34:45dépense le plus au monde, 57% du PIB
00:34:47et ceux qui se donnent une vertu comptable
00:34:49en disant, il faut raboter, raboter.
00:34:51Non, il faut gérer comme toute entité,
00:34:53comme toute entreprise, donner du sens.
00:34:55Des exemples très concrets.
00:34:57J'en ai tous les jours. En venant ce matin,
00:34:59j'ai eu un message d'un dirigeant d'une commune,
00:35:01je vais la citer, Manos,
00:35:03qui me dit, je veux
00:35:05alimenter, parce que j'en ai
00:35:07tous les jours. On est en train de
00:35:09terminer, on est obligé de faire une piste cyclable.
00:35:11Ça s'appelle Eurovélo 8.
00:35:13C'est-à-dire un grand axe cyclable
00:35:15qui va de Perpignan,
00:35:17où j'étais dernière la semaine dernière,
00:35:19à Menton, si vous voulez, donc sur toute la
00:35:21Méditerranée. C'est une obligation avec
00:35:23des dispositifs européens, régionaux, etc.
00:35:25Il nous manque un
00:35:27tronçon d'une trentaine de kilomètres. Sur ce tronçon
00:35:29de kilomètres, il y a deux kilomètres qui passent
00:35:31dans une zone de biodiversité
00:35:33renforcée, qui est en fait une compensation
00:35:35à la réalisation de cas d'arrache.
00:35:37Vous voyez, on est entre les Bouches-du-Rhône
00:35:39et les Alpes-de-Haute-Provence. Huit ans d'études
00:35:41et les mêmes administrations
00:35:43direction régionale de l'environnement,
00:35:45qui sont des services de l'État
00:35:47pléthoriques, sont en contradiction
00:35:49avec la direction départementale, territoire de la mer,
00:35:51etc., qui eux-mêmes contredisent le préfet,
00:35:53qui lui-même soutient le maire,
00:35:55qui est obligé de faire cette piste cyclable,
00:35:57parce que la loi l'oblige, mais en même temps, on lui dit
00:35:59vous ne pouvez pas faire une bande de deux mètres
00:36:01dans cette zone protégée qui était en compensation
00:36:03à la réalisation de cas d'arrache.
00:36:05Huit ans que ça dure, et là, on vient
00:36:07de leur demander quatre ans d'études supplémentaires ?
00:36:09Non. Mais des ans comme ça,
00:36:11je peux en faire, mais
00:36:13le livre noir, j'en ai cité
00:36:15au Congrès des maires, mais il n'y a pas
00:36:17que les maires qui constatent ça, quand vous parlez avec
00:36:19des chefs d'entreprise.
00:36:21Et c'est l'injonction contradictoire, on va vous dire
00:36:23en même temps qu'il faut industrialiser,
00:36:25mais qu'en même temps,
00:36:27il ne faut pas utiliser du foncier,
00:36:29parce qu'il y a le zéro artificialisation net.
00:36:31Donc, vous savez, c'est toujours,
00:36:33j'appelle ça la malédiction des
00:36:35signes ou des acronymes en trois lettres.
00:36:37ZFE, zone forte
00:36:39d'exclusion.
00:36:41Voilà.
00:36:43C'est comme ça qu'on la qualifie, d'autant mieux qu'Alexandre Jardin.
00:36:45DPE, on est en train de priver
00:36:47de logement,
00:36:49dans notre pays, où on a des gens qui dorment dans la rue,
00:36:51on n'a jamais autant dépensé d'argent
00:36:53en politique sociale,
00:36:55on n'a jamais autant de gens qui dorment dans la rue.
00:36:57On est au bout de ce système, qui est un système
00:36:59avec une multitude
00:37:01d'entités
00:37:03qui créent de la norme, qui créent de la règle,
00:37:05qui créent de la contrainte,
00:37:07et donc un système qui, au lieu
00:37:09de punir ceux qui abusent,
00:37:11pénalise l'usage.
00:37:13Et moi,
00:37:15je vous assure que
00:37:17en jouant sur
00:37:19la dynamique du terrain,
00:37:21les constats que l'on fait,
00:37:23en dénonçant ces absurdités,
00:37:25c'est tellement absurde,
00:37:27c'est tellement débile.
00:37:29Et vous, votre projet, dégraisser le mammouth,
00:37:31supprimer les fonctionnaires, c'est plus que ça, c'est quoi ?
00:37:33C'est bien plus que ça.
00:37:35C'est de retrouver une matrice créatrice en France.
00:37:37Quand vous pensez qu'on a 5,6 millions,
00:37:395,7 millions d'agents publics,
00:37:41donc on a beaucoup plus que le reste du monde,
00:37:4357% de la richesse,
00:37:45c'est de la dépense publique en France.
00:37:47La dépense publique
00:37:49capte 57% de la richesse.
00:37:51C'est l'acte entrepreneurial, le capital et le travail.
00:37:53Et qu'on a donc
00:37:55quasiment 10 points de plus de dépenses publiques
00:37:57que le reste du monde.
00:37:59Mais que quand vous allez porter plainte,
00:38:01en zone police,
00:38:03à chaque fois, on vous dit, attendez, l'OPJ,
00:38:05l'officier de police judiciaire, pardon, il ne faut pas moi-même que je technocratise
00:38:07le discours, l'officier de police judiciaire n'est pas disponible.
00:38:09Une plainte,
00:38:11prenez en moyenne 18 minutes, il y a 15 ans.
00:38:13Elle prend 44 minutes.
00:38:15Si on retrouve une simplicité
00:38:17dans le dépôt de plainte, déjà vous gagnez
00:38:19une productivité.
00:38:21Charlotte Dornelas en parle régulièrement.
00:38:23On a plus de policiers
00:38:25par habitant que le reste de l'Europe.
00:38:27On a moins de policiers qu'avant
00:38:29dans nos rues. Il me manque à Cannes,
00:38:31dans ma commune, très compliquée, très contrastée,
00:38:33contrairement à un lieu commun, je suis obligé à chaque fois
00:38:35de déconstruire les clichés,
00:38:3753 enquêteurs
00:38:39par rapport à il y a 15 ans à peine.
00:38:41Alors qu'il y a plus
00:38:43de salariés, parce que
00:38:45si vous voulez plus de policiers,
00:38:47plus de soignants, plus d'enseignants,
00:38:49des enseignants
00:38:51avec des élèves en face, parce que la priorité
00:38:53c'est l'instruction publique. Il faut que la France
00:38:55redevienne une superpuissance éducative.
00:38:57Il faut moins de bureaucrates.
00:38:59Parce que le bureaucrate, il crée de la bureaucratie.
00:39:01Parce qu'aujourd'hui,
00:39:03vous avez
00:39:05480 000 agents
00:39:07de la fonction publique
00:39:09ou statutaire ou pas,
00:39:11dans 1 200 entités
00:39:13de l'Etat, qui éclatent
00:39:15l'action de l'Etat. Donc, première mesure,
00:39:17ARS,
00:39:19Agence Régionale de Santé,
00:39:21Direction Régionale de l'Environnement,
00:39:23MRAE,
00:39:25DDTM, etc.
00:39:27On supprime, on donne
00:39:29l'autorité, la seule autorité
00:39:31aux préfets, on réarme les préfectures,
00:39:33puisque le mot réarmer est à la mode.
00:39:35Les préfectures et les sous-préfectures sont des couloirs vides
00:39:37aujourd'hui. On les a totalement
00:39:39vidés. Donc, on voit des préfets et des sous-préfets
00:39:41qui ont une expérience de l'action
00:39:43territoriale, qui ont le sens de l'Etat
00:39:45et qui sont contredits
00:39:47par des services et des agents qui ne sont pas intrinsèquement
00:39:49mauvais. Il y a quelques-uns qui sont des
00:39:51idéologues qui, eux-mêmes, donnent des éléments
00:39:53à des associations qui font des contentieux
00:39:55comme sur l'A69. On voit le résultat
00:39:57de ce gaspillage inouï de temps
00:39:59et d'argent. Et je peux vous assurer que
00:40:01il n'y a pas de fatalité à ce que
00:40:03la France soit le pays qui soit le plus
00:40:05long pour délivrer
00:40:07une autorisation d'installation
00:40:09d'une entreprise. Je le vois, moi, dans
00:40:11toutes les communes, je parcours le pays partout. Je vois
00:40:13partout des gens compétents, honnêtes, qui ont envie de faire
00:40:15des choses. Nous-mêmes,
00:40:17maires de France, qu'on soit du centre, de gauche,
00:40:19de droite, c'est des gens très pragmatiques. Il n'y a
00:40:21que dans certaines grandes villes qu'on voit parfois des gens
00:40:23un peu bizarres. Je ne me citerai
00:40:25pas, évidemment, sur tous les adhérents de l'AMF.
00:40:27Mais nous-mêmes,
00:40:29on devient des agents.
00:40:31C'est pour ça qu'il y a 42 démissions de maires par mois.
00:40:33On est en insécurité juridique permanente.
00:40:35Des faisceaux contradictoires.
00:40:37On devient, nous-mêmes, des agents
00:40:39d'une administration ubuesque. Le droit
00:40:41de l'urbanisme, qu'on est obligé de faire appliquer,
00:40:43est un droit
00:40:45qui va en kikiner,
00:40:47pour trouver un terme correct,
00:40:49j'ai failli citer le président Pompidou, qui va emmerder,
00:40:51allant jusqu'au bout. Les gens honnêtes,
00:40:5398% des gens, vous voulez, quand j'avais
00:40:55un commerce, vous voulez changer une enseigne,
00:40:57refaire une vitrine, c'est des mois, il faut faire
00:40:59des simulations. Vous voulez faire un abri à vélo,
00:41:01chez vous, un abri à voiture, on va vous demander des simulations
00:41:03en 3D, des documents.
00:41:05Nous sommes la république des serfas.
00:41:07Pour un abri à voiture, il faut 14
00:41:09serfas. Voilà. En revanche,
00:41:11celui qui connaît les astuces du droit de l'urbanisme,
00:41:13il va faire son opération,
00:41:15il respecte aucune règle, ou quasiment,
00:41:17et ensuite, vous êtes quasiment obligé de le régulariser.
00:41:19Donc tout ça, il y en a marre, c'est plus
00:41:21possible. La France a tout
00:41:23pour redevenir une puissance de qualité
00:41:25de vie dominante dans le pays,
00:41:27mais pour cela, il faut retrouver du bon
00:41:29sens sécuritaire,
00:41:31il faut retrouver les voies de la prospérité
00:41:33en étant compétitif sur
00:41:35ce qui crée la richesse,
00:41:37c'est-à-dire
00:41:39revoir toute la politique sociale,
00:41:41révolutionner le travail,
00:41:43900 milliards de politique sociale,
00:41:4533% du PIB, et
00:41:47pour gagner plus, il faut cotiser
00:41:49moins. Voilà, vous voyez, ce serait un bon slogan,
00:41:51ça. Et c'est urgent,
00:41:53parce que le déclassement, il est très rapide.
00:41:55Parce que, tous les matins, quand
00:41:57je lis le rapport d'activité de la police municipale
00:41:59de nuit, que je vois que c'est les mêmes individus
00:42:01dont l'immense majorité n'ont rien
00:42:03à faire en France, qui font les mêmes
00:42:05faits, et qui
00:42:07n'ont rien...
00:42:09On a perdu le sens de l'exécution
00:42:11des choses. Moi, ce qui m'a beaucoup frappé, c'est que
00:42:13on a une belle fonction publique en France,
00:42:15c'est tout le paradoxe, de gens qui veulent bien faire,
00:42:17mais qui sont étouffés, engoncés,
00:42:19et la différence avec
00:42:21ce que j'ai pu vivre dans le privé ou ailleurs,
00:42:23c'est le sens de l'exécution des choses,
00:42:25le respect des échéances, de gérer en mode projet,
00:42:27d'être concret, réaliste,
00:42:29d'avoir une vision, une perspective, et d'être
00:42:31pragmatique. – J'ai encore beaucoup de questions.
00:42:33– J'ai encore beaucoup de réponses. – Je sais, mais
00:42:35j'aimerais aussi que mes mousquetaires vous posent des questions
00:42:37dans un instant. Un mot sur Boilem-Sensal,
00:42:39un mot sur la droite, et ensuite, je laisse
00:42:41la place aux mousquetaires. Boilem-Sensal,
00:42:43déjà, vous étiez
00:42:45cet après-midi, à la
00:42:47manifestation organisée
00:42:49par le comité international de soutien
00:42:51à Boilem-Sensal, en présence
00:42:53du ministre de l'Intérieur, Bruno Rotailleau.
00:42:55Comment ça s'est passé ?
00:42:57– La manifestation s'est bien passée,
00:42:59c'était transpartisan, ça avait
00:43:01de l'allure, le président du Sénat
00:43:03est venu, le président de l'Assemblée, etc.
00:43:05Je suis depuis le premier jour
00:43:07dans ce comité de soutien, parce que
00:43:09pour des raisons personnelles,
00:43:11il faut être honnête jusqu'au bout, je connais Boilem-Sensal
00:43:13depuis de nombreuses années, nous avions organisé
00:43:15ensemble un événement sur la
00:43:17littérature algérienne
00:43:19francophone, parce qu'il y a des grands auteurs
00:43:21algériens, et des grands éditeurs, d'ailleurs,
00:43:23beaucoup moins maintenant, malheureusement, depuis que le régime
00:43:25devient de plus en plus dictatorial,
00:43:27et c'est un homme exquis.
00:43:29Mais indépendamment de cela, c'est un
00:43:31compatriote, puisqu'il a obtenu la nationalité
00:43:33française, qui est détenu de façon arbitraire.
00:43:35Et l'honneur d'une
00:43:37nation, et l'idée que je me fais de la France,
00:43:39c'est de défendre
00:43:41ses compatriotes lorsqu'ils sont détenus
00:43:43de façon arbitraire, c'est le cas en Algérie
00:43:45que Boilem-Sensal, c'est le cas avec deux de nos compatriotes
00:43:47en Iran, notamment.
00:43:49Et si on n'est plus capable de dire cela,
00:43:51je crois qu'on n'est pas digne
00:43:53de la France, qui, de surcroît,
00:43:55s'est toujours fait
00:43:57un honneur que de
00:43:59défendre concrètement la liberté
00:44:01d'expression, l'universalisme,
00:44:03une forme d'insolence. Moi, ce que j'aime
00:44:05chez Boilem-Sensal, comme
00:44:07chez Romain Garry, je le cite à dessein
00:44:09ou assurant qu'il n'avait pas une goutte
00:44:11de sang français, mais qu'il incarnait un esprit
00:44:13français par la langue, par l'esprit,
00:44:15par l'humour, par la dérision.
00:44:17Mais là, l'Algérie piétine tout ça ?
00:44:19La France se couche devant l'Algérie ?
00:44:21Regarde, vous qui avez fait partie de la pétition
00:44:23pour le nommer ministre de la Francophonie.
00:44:25Oui, mais ça devient presque une évidence
00:44:27que de le dire, mais oui, je ne veux pas
00:44:29vous dire le contraire.
00:44:31Beaucoup ne penseraient ça.
00:44:33S'il n'y avait que l'expression
00:44:35de la détention arbitraire et scandaleuse
00:44:37de Boilem-Sensal, parce qu'il
00:44:39est français, en grande partie,
00:44:41parce qu'il incarne cette liberté d'être
00:44:43et d'expression,
00:44:45c'est pour ça qu'il est incarcéré.
00:44:47Mais lorsque vous voyez la façon
00:44:49dont a été et conduit
00:44:51le ministre de l'Intérieur, lorsqu'il présente
00:44:53une liste d'individus
00:44:55dangereux, qui sont
00:44:57ressortissants à 100%.
00:44:59Si la situation n'était pas
00:45:01aussi dramatique pour Boilem-Sensal, et parce qu'il
00:45:03est malade de surcroît, je dirais
00:45:05qu'on aurait dû prononcer une OQTF
00:45:07à son encontre, et au moins l'Algérie
00:45:09l'aurait refusée, il serait revenu en France.
00:45:11Donc, évidemment...
00:45:13Vous êtes président de la République, là,
00:45:15pour le dossier Boilem-Sensal, vous faites quoi ?
00:45:17Je ne déjuge pas le Premier ministre
00:45:19et le ministre de l'Intérieur,
00:45:21lorsqu'ils disent qu'il faut créer un rapport
00:45:23de force qui nous permette d'obtenir
00:45:25la libération de Boilem-Sensal,
00:45:27et de retrouver une relation bilatérale
00:45:29équilibrée. Je demande à l'Italie
00:45:31de nous aider dans cette démarche.
00:45:33L'Italie est proche de l'Algérie
00:45:35avec des intérêts économiques évidents.
00:45:37Je rappelle à l'Algérie
00:45:39que nous sommes attachés à une relation bilatérale
00:45:41forte, parce que la France a
00:45:43forcément un avenir avec l'Algérie pour des raisons géopolitiques,
00:45:45de lutte contre l'islamisme,
00:45:47à condition que le régime le veuille. Malheureusement, il a une dérive
00:45:49antisémite et proche de l'islamisme,
00:45:51hélas,
00:45:53démographique, parce qu'il y a un enjeu démographique
00:45:55évident. J'en parle souvent, y compris avec certains
00:45:57de nos compatriotes qui sont d'origine algérienne,
00:45:59et qui ne veulent pas voir la France se faire insulter.
00:46:01Il faut le dire aussi. Il ne faut pas que
00:46:03le régime algérien s'imagine
00:46:05qu'on est faible. Et je crains
00:46:07que parfois, au sommet de l'État, les présidents de la République
00:46:09se disent que si on va trop loin avec l'Algérie,
00:46:11cela pourrait créer des remous en France.
00:46:13Rien que cette idée-là est inacceptable,
00:46:15elle est insultante, y compris pour nos compatriotes
00:46:17d'origine maghrébine en général
00:46:19et algérienne en particulier.
00:46:21Je revois les accords de 68,
00:46:23les accords évidemment de 2007,
00:46:25je m'intéresse aux biens mal acquis en France,
00:46:27je demande le remboursement de la dette
00:46:29qui est due par l'Algérie
00:46:31en vertu d'un accord sur les hôpitaux
00:46:33de Paris, et surtout, j'utilise
00:46:35une arme, qui est celle de la délivrance
00:46:37de visas par la France
00:46:39pour accueillir des ressortissants algériens.
00:46:41Et tout commence par là.
00:46:43On ne peut plus accueillir,
00:46:45même si derrière il y a des réalités humaines
00:46:47qui sont respectables,
00:46:49mais moi, ce qui m'intéresse
00:46:51c'est l'intérêt national, c'est la cohérence
00:46:53de la société, c'est de retrouver
00:46:55de l'ordre, de voir la France respectée,
00:46:57on ne peut plus accueillir les ressortissants
00:46:59aussi nombreux d'un pays qui lui-même ne récupère pas
00:47:01ses voyous. La France n'a pas
00:47:03à être, mais c'est vrai pour le Maroc, l'Algérie,
00:47:05c'est vrai pour tous les pays du monde,
00:47:07le réceptacle
00:47:09des voyous
00:47:11qui ne veulent pas les autres pays.
00:47:13Qu'est-ce qui vous différencie
00:47:15du Rassemblement National ?
00:47:17Qu'est-ce qui vous différencie
00:47:19de la droite nationale ?
00:47:21Lorsqu'on vous entend sur la sécurité,
00:47:23sur l'immigration,
00:47:25on a envie de se dire, quelles sont
00:47:27vos différences ?
00:47:29D'abord, moi, je ne cherche
00:47:31ni à m'assimiler ni à me différencier,
00:47:33je cherche à faire valoir une voix
00:47:35que je défends depuis longtemps et qui est de plus en plus audible,
00:47:37qui est celle d'une espérance
00:47:39sécuritaire, libérale, éducative,
00:47:41scientifique. Premier élément.
00:47:43Deuxième élément, je ne suis pas
00:47:45socialiste.
00:47:47Je ne vous avais pas parlé de la gauche.
00:47:49Non, je vous parlais du Rassemblement National.
00:47:51Donc je vous dis que je ne suis pas socialiste, c'est ma réponse.
00:47:53C'est votre réponse. Je note, j'entends bien.
00:47:55Je crois que beaucoup de Français
00:47:57qui sont allés vers le Rassemblement National
00:47:59n'y sont pas du tout allés par extrémisme,
00:48:01ils ne sont pas non plus allés par socialisme, je vais vous dire pourquoi j'ai dit ça.
00:48:03Ils y sont allés parce qu'ils en ont assez
00:48:05Ils ne demandent pas de l'extrême,
00:48:07ils veulent que les choses soient exécutées avec bon sens.
00:48:09Et
00:48:11localement, on arrive à le faire.
00:48:13Je crois qu'il y a une génération aussi qui ne veut pas
00:48:15s'embourber dans des accords partisans.
00:48:17Moi, je ne veux pas faire la nupèce de droite,
00:48:19ça ne m'intéresse pas tout ça. Ce qui m'intéresse, c'est de faire gagner
00:48:21un projet. Or,
00:48:23les électeurs du Rassemblement National
00:48:25doivent venir vers nous. Moi, j'en suis convaincu.
00:48:27De même qu'il faut
00:48:29ramener des gens qui sont déçus par la gauche,
00:48:31qui a trahi avec le wokisme, l'universalisme.
00:48:33Il y en a beaucoup aussi qui viennent vers moi.
00:48:35Et de dire, vous êtes
00:48:37attachés à l'ordre, le Rassemblement National
00:48:39aussi, comme moi,
00:48:41comme d'autres, on l'était avant qu'il le soit
00:48:43aussi haut. Et moi, je n'ai pas à rougir
00:48:45de tout ce que j'ai dit et fait dans ma vie de ce point de vue là.
00:48:47Mais en plus, je ne vous fais pas croire
00:48:49qu'on va remettre la retraite à 62 ans ou à 60 ans.
00:48:51Mais en plus, quand je suis interrogé sur un plateau
00:48:53chez un de vos confrères d'une autre chaîne
00:48:55qui lui dit
00:48:57« Mais alors, Madame Le Pen,
00:48:59qu'est-ce que vous pensez du fait qu'il
00:49:01faille supprimer des agences, qu'il faille créer
00:49:03de la productivité dans la fonction publique,
00:49:05qu'il faille remettre de l'ordre ? »
00:49:07Et qu'elle dit « Oh là, ça ce sont des trucs de droite ! »
00:49:09Elle-même ne se sent
00:49:11pas à droite. Donc, je respecte
00:49:13sa position, mais je crois qu'elle
00:49:15est dans la continuité, en fait,
00:49:17beaucoup plus qu'on ne le pense, d'un système
00:49:19social-étatiste, d'un système
00:49:21qui, dès qu'il y a un problème,
00:49:23vise à faire
00:49:25rentrer en action la puissance
00:49:27publique, qui est en fait l'impuissance
00:49:29publique. Et moi, je...
00:49:31— Je comprends bien et je vous entends bien.
00:49:33— Et d'autres trucs, je n'aurais pas favorisé,
00:49:35rendu possible, l'élection
00:49:37de Richard Ferrand, président du Conseil constitutionnel.
00:49:39Voilà, une de nos différences aussi.
00:49:41— J'entends bien. Dernière question, après je fais
00:49:43un tour de table rapide. David Lysnard.
00:49:45Vous dites que vous ne voulez pas faire la nupège de droite.
00:49:47Vous n'avez pas remarqué, peut-être,
00:49:49que cet appel
00:49:51aux électeurs de droite pour venir
00:49:53voter pour un parti n'est pas forcément
00:49:55entendu ? Peut-être que la gauche
00:49:57arrive à se rassembler
00:49:59à chaque fois, au moment
00:50:01des élections. Entre deux élections,
00:50:03ils se disputent. Ils ont des avis
00:50:05complètement divergents. Ils arrivent à se
00:50:07rassembler. La droite et la droite nationale
00:50:09ont des avis convergents.
00:50:11Ils n'arrivent pas à se rassembler. N'est-il pas temps
00:50:13de faire, peut-être, une union d'un droit ?
00:50:15— Je répète.
00:50:17Vraiment,
00:50:19si la RN,
00:50:21demain, décide
00:50:23d'abandonner toutes ses lubies économiques
00:50:25et sociales, toute sa démagogie...
00:50:27Vraiment, la RN est bienvenue.
00:50:29Mais les citoyens, les électeurs
00:50:31vont venir. Ensuite,
00:50:33vous avez raison. C'est qu'il y a deux choses. Il faut éviter
00:50:35deux écueils, pardonnez-moi, rapidement.
00:50:37Un, la division qu'il faut perdre. C'est pourquoi
00:50:39je propose une grande compétition à droite
00:50:41pour qu'il n'y ait qu'un
00:50:43ou une candidat.
00:50:45Deux, il faut éviter la compromission
00:50:47des projets. Parce que si c'est pour faire
00:50:49une espèce de conclave,
00:50:51pour dire « Allez, je te mets un petit bout de mesures
00:50:53sociales et puis un petit bout de mesures
00:50:55nationales, autoritaires, machin »,
00:50:57on va faire du en même temps et on va
00:50:59continuer à amener le pays dans le mur.
00:51:01C'est ce qui a fait perdre la droite. C'est de vouloir
00:51:03d'en faire suffisamment pour énerver les gens de gauche
00:51:05et de ne pas en faire assez pour régler les problèmes du pays
00:51:07et pour satisfaire son électorat.
00:51:09Donc moi, j'y vais clairement avec mes idées.
00:51:11Si on me pose la question sur un plateau,
00:51:13si on me dit « Vous voulez supprimer ça et ça ? »
00:51:15Je dis oui, je ne dis pas « Ah, ça, c'est un truc de droite. »
00:51:17Et j'appelle chacun
00:51:19à cette compétition saine, parce que vous avez
00:51:21raison. Il est temps maintenant
00:51:23d'éviter la division pour gagner.
00:51:25Alors, il est temps d'éviter la division pour gagner.
00:51:27Vous avez fait la preuve il y a quelque temps, je crois que c'était l'an passé.
00:51:29Vous êtes capable de travailler avec d'autres. Je crois
00:51:31avec Hervé Morin et François-Xavier Benhamy. Vous travaillez ensemble.
00:51:33C'était raconté de mémoire dans l'opinion.
00:51:35Est-ce qu'on pourrait imaginer de la même manière ? Vous êtes capable de
00:51:37rassembler demain, sur votre
00:51:39diagnostic libéral notamment, par exemple une Sarah Knafo
00:51:41et une Marion Maréchal, malgré leurs désaccords politiques
00:51:43circonstanciels. Voyez-vous les désaccords
00:51:45idéologiques de fond avec des gens qui sont
00:51:47classés de l'autre côté du cordon sanitaire ?
00:51:49Mais finalement, qu'est-ce qu'il y a ? Est-ce que vous avez
00:51:51des points communs ? – Je vois dans votre
00:51:53question presque une aspiration
00:51:55personnelle. – Non, je veux savoir
00:51:57juste pour votre union des droits.
00:51:59Vous arrivez mortel jusqu'à qui ?
00:52:01– Mais si vous voulez, ce n'est pas à moi de le dire, ça.
00:52:03Moi, j'avance. J'ai passé
00:52:05l'âge d'être complexé.
00:52:07J'ai passé l'âge de me dire, est-ce que ça,
00:52:09c'est quand ? J'avance mes propositions.
00:52:11J'écris beaucoup.
00:52:13Je travaille beaucoup.
00:52:15J'expérimente beaucoup. Je viens
00:52:17d'un univers qui est celui du commerce.
00:52:19Je dirige une collectivité, plusieurs collectivités,
00:52:21et j'avance avec mes idées mon projet.
00:52:23Je ne veux surtout pas,
00:52:25mais surtout pas, donner des arguments
00:52:27à ceux qui voudraient m'enfermer
00:52:29dans un tiroir ou pas. – Reconquête vous fait peur ?
00:52:31– Ça veut dire ?
00:52:33Non, mais moi, vous savez,
00:52:35ce qui me ferait peur,
00:52:37c'est si notre pays continuait de décliner.
00:52:39Quand on est engagé, on ne peut pas
00:52:41avoir le luxe d'avoir peur.
00:52:43Moi, ce qui me...
00:52:45Le pire, c'est... Non, c'est pas ça.
00:52:47C'est les filles, mon ennemi.
00:52:49– Est-ce qu'il y a quelque chose
00:52:51comme un cordon sanitaire républicain
00:52:53qui fait en sorte que vous refuseriez
00:52:55d'avance une alliance avec RN Reconquête ?
00:52:57– Non, parce que tous ces mots sont démonétisés.
00:52:59Quand il y avait eu l'histoire du barrage,
00:53:01Lucas Jamy s'est terminé.
00:53:03Tout ça n'a aucun sens. J'avais même dit
00:53:05l'expression, à force de faire des barrages, on fait monter le niveau.
00:53:07Parce qu'en plus, ce sont des postures morales.
00:53:09Moi, je viens avec un projet politique
00:53:11pour convaincre sur mes idées
00:53:13et je ne veux donner aucun argument
00:53:15à ceux qui veulent amputer mes idées
00:53:17ou les enfermer.
00:53:19Donc, les considérations morales
00:53:21relèvent des individus.
00:53:23C'est à chaque individu de dire, est-ce que moralement,
00:53:25je peux aller avec telle ou telle ?
00:53:27C'est pas à moi de le dire aux gens.
00:53:29Moi, je viens avec mes propositions,
00:53:31avec une équipe nouvelle, avec des gens...
00:53:33Vous verrez qu'on déroule
00:53:35un plan de bataille qui, pour l'instant, fonctionne très bien.
00:53:37– J'ai vu votre plan de bataille,
00:53:39rétablir l'ordre, garantir l'unité de la nation,
00:53:41libérer la France, assurer l'avenir
00:53:43et délivrer la société.
00:53:45Charlotte Dornelas.
00:53:47– On a vu des batailles ces dernières décennies,
00:53:49des batailles économiques dans les discours
00:53:51entre la gauche et la droite.
00:53:53On a vu des batailles sur le terrain sécuritaire,
00:53:55sur le terrain de l'immigration.
00:53:57Est-ce que vous ne croyez pas, tout simplement,
00:53:59que les électeurs se tournent, soit vers le RN,
00:54:01soit vers LFI de l'autre côté,
00:54:03parce qu'ils veulent retrouver la possibilité
00:54:05de la mise en place d'un projet différent ?
00:54:07– Oui, certainement.
00:54:09Ils veulent surtout…
00:54:11Il y a des effets de polarisation,
00:54:13mais ce n'est pas à moi de les analyser.
00:54:15Mais il y a aussi la volonté
00:54:17de dégager ceux qui sont en place,
00:54:19que je ressens profondément.
00:54:21Et c'est pour ça que je suis, d'ailleurs,
00:54:23dans ce même état d'esprit.
00:54:25Le problème, c'est que, pour revenir
00:54:27à la question de tout à l'heure, je trouve
00:54:29qu'au RN, où il y a des gens de qualité
00:54:31et à qui on a fait souvent des faux procès,
00:54:33il y a un discours
00:54:35et des croyances économiques
00:54:37qui sont, pour moi, parmi les pires.
00:54:39Et c'est fondamental, parce que,
00:54:41vous parliez de déclassement,
00:54:43nous étions au 7ème rang de création
00:54:45de richesse par habitant, il y a 30 ans à peine.
00:54:47Nous sommes au 27ème rang.
00:54:49– Mais entre-temps, la droite a été au pouvoir
00:54:51et on n'a pas eu une situation mutuitaire ou financière.
00:54:53– Et c'est pour ça que j'ai créé mon parti politique.
00:54:55C'est pour ça que je suis passé à l'acte.
00:54:57C'est pour ça que je sors encore un livre
00:54:59qui parle de mes conseils.
00:55:01C'est pour ça que dans ma commune,
00:55:03qui est une commune, je le répète,
00:55:05on a une pauvreté élevée, parce qu'il y a une sociologie
00:55:07très compliquée, qui était très endettée,
00:55:09on a baissé la dette, on en est à 77 millions d'euros
00:55:11de baisse de dette, on a mieux rémunéré les agents,
00:55:13moins d'agents qu'avant,
00:55:15et là on baisse la fiscalité cette année, c'est faisable.
00:55:17– Marc Menand… – Comme les Nouvelles-Zélandes l'ont fait,
00:55:19la Suède l'ont fait, et d'autres l'ont fait.
00:55:21L'Argentine est en train de le faire dans un autre style.
00:55:23– Mais est-ce que, dans tout ce que vous nous dites là,
00:55:25il n'y a pas un oubli ?
00:55:27À savoir, on est entre Français,
00:55:29les partis, les guerres de ceci, cela.
00:55:31Or tout à l'heure, vous nous disiez
00:55:33que pour une piste cyclable,
00:55:35l'injonction nous vient de l'Europe.
00:55:37Alors qu'est-ce qu'il nous reste de possible ?
00:55:39– Marc Menand, alors,
00:55:41je vais répondre à cette question-là, mais pour la piste cyclable,
00:55:43l'injonction ne vient que de l'État français.
00:55:45C'est-à-dire de la Direction Régionale de l'Environnement,
00:55:47qui est un service déconcentré,
00:55:49qui contredit, etc.
00:55:51L'Europe, moi je suis pour,
00:55:53et depuis longtemps je plaide
00:55:55pour une DARPA européenne,
00:55:57c'est-à-dire une mise en réseau
00:55:59de coopération internationale au sein de l'Europe
00:56:01sur des objectifs très clairs.
00:56:03Donc je crois que c'est en train de revenir
00:56:05sur le devant de la scène.
00:56:07On sent bien que la Commission européenne
00:56:09essaie d'augmenter ses prérogatives
00:56:11au détriment de la souveraineté
00:56:13qui n'est par définition qu'unique.
00:56:15La souveraineté, c'est le dernier décideur,
00:56:17donc il ne peut rien avoir d'autre. Et c'est la nation,
00:56:19parce que ça s'appelle la démocratie, et aujourd'hui en tout cas c'est comme ça.
00:56:21Donc là-dessus, il est évident
00:56:23qu'il faut sortir de l'étau des jurisprudences européennes.
00:56:25Je remémore quand même
00:56:27le fait que un candidat
00:56:29qui s'était présenté pour la droite, qui était François Fillon,
00:56:31en 2017, avait beaucoup travaillé
00:56:33sur ces questions, j'étais un de ses porte-paroles,
00:56:35et nous avions proposé deux référendums
00:56:37dont on sait aujourd'hui qu'ils sont incontournables.
00:56:39Un, pour élargir le champ de l'article 11,
00:56:41il va falloir un petit peu de temps dans le droit du Conseil constitutionnel,
00:56:43et l'autre, pour sortir de l'étau
00:56:45des jurisprudences, Cour européenne des droits de l'homme,
00:56:47article 8, et autres cours françaises,
00:56:49qui font qu'on puisse
00:56:51faire à nouveau prévaloir ce que l'on estime
00:56:53comme le droit de maîtriser le peuplement,
00:56:55puisqu'il faut absolument couper le robinet de l'immigration,
00:56:57sur un droit
00:56:59considéré comme universel, qui consiste à dire
00:57:01qu'on peut s'installer où on veut avec sa famille.
00:57:03Donc là-dessus, pour moi, c'est très clair.
00:57:05Mais une coopération européenne,
00:57:07sécurité collective, ça c'est obligatoire dans le monde actuel.
00:57:09David Lisnan, il nous reste deux minutes,
00:57:11on a supprimé la dernière chronique de Mathieu,
00:57:13puisqu'on a beaucoup de questions à vous poser.
00:57:15Gabriel Cluzel,
00:57:17une question, Mathieu, ensuite j'ai deux questions
00:57:19finales à vous poser. Gabriel Cluzel.
00:57:21Oui, on a beaucoup reproché à la droite,
00:57:23justement, d'avoir instauré le primat
00:57:25de l'économie dans son programme,
00:57:27et de ne pas s'être préoccupé de la culture,
00:57:29de l'insécurité culturelle également.
00:57:31Je vois que vous écrivez un manifeste libéral,
00:57:33c'est aussi votre sujet ?
00:57:35La mer des batailles, c'est l'économie ?
00:57:37Ou c'est un autre thème ?
00:57:39Plusieurs choses.
00:57:41Mon premier livre était sur l'incivisme.
00:57:43Il faut le renouveau civique.
00:57:45J'en ferai la cause nationale demain, si on arrive
00:57:47à être au pouvoir.
00:57:49Deuxième livre avec Christophe Tardieu était
00:57:51la culture nous sauvera.
00:57:53Et je ne cesse de dire que nous devons avoir
00:57:55une ambition pour devenir une superpuissance.
00:57:57J'ai utilisé cette expression tout à l'heure.
00:57:59Éducative et culturelle, c'est la base de tout.
00:58:01Trois, c'était sur Pompidou pour dire comment on peut
00:58:03manager l'état de façon, y compris au XXIe siècle,
00:58:05moderne. Et aujourd'hui,
00:58:07manifeste libéral,
00:58:09la pensée libérale, c'est une pensée
00:58:11de patrimoine. C'est une pensée qui repose
00:58:13sur un principe simple, c'est qu'il n'y a pas
00:58:15de prospérité, de liberté,
00:58:17de dignité, de culture
00:58:19sans propriété.
00:58:21C'est que la propriété
00:58:23est la matrice du reste,
00:58:25y compris de la culture.
00:58:27Un manifeste libéral, ce n'est pas simplement
00:58:29l'économie. Mais si vous ne créez pas
00:58:31de richesse, si vous ne créez pas de prospérité,
00:58:33vous enquisterez
00:58:35le pays et vous ne pourrez pas faire
00:58:37fonctionner un service public moderne
00:58:39de sécurité, de justice, de défense,
00:58:41de santé et d'éducation.
00:58:43On a terminé.
00:58:45Une question.
00:58:47Ça fait 40 ans qu'on entend ce constat.
00:58:49Qu'est-ce qu'il y a de nouveau avec vous ?
00:58:51Très rapidement.
00:58:53Est-ce que vous avez entendu quelqu'un vous dire
00:58:55qu'il faut supprimer la carte scolaire ?
00:58:57Moi, je le dis. Est-ce que vous avez
00:58:59entendu quelqu'un ici vous dire
00:59:01que si demain je suis élu,
00:59:03je supprimerai le principe
00:59:05de précaution de la Constitution qui bloque
00:59:07la recherche scientifique, la recherche
00:59:09agronomique, etc.,
00:59:11et des projets industriels.
00:59:13Est-ce que vous avez entendu quelqu'un arriver
00:59:15en disant j'ai déjà un projet, un plan
00:59:17pour réduire de 200 milliards la dépense publique
00:59:19pour relancer, y compris la recette fiscale
00:59:21à terme en baissant la fiscalité et je travaille sur 300 milliards ?
00:59:23Est-ce que vous avez déjà
00:59:25entendu quelqu'un vous dire il faut supprimer
00:59:27la carte scolaire ? Je ne crois pas.
00:59:29Quelqu'un vous dire je vais instaurer
00:59:31un régime de retraite par capitalisation
00:59:33pour tous parce que la départition va dans le mur.
00:59:35Moi, depuis 40 ans, je ne l'ai jamais
00:59:37entendu dire et surtout, nous allons le faire.
00:59:39Et on le fera. C'est aussi une marque de fabrique
00:59:41de nouvelles énergies.
00:59:43Vous êtes candidat à la présidentielle ?
00:59:45Le système français fait que
00:59:47si vous voulez être entendu et
00:59:49si vous voulez gagner, il faut
00:59:51être présent sur la présidentielle législative
00:59:53donc je prépare cette candidature.
00:59:55Vous êtes candidat à la présidentielle ?
00:59:57Je prépare.
00:59:59Il faut être en capacité de le faire.
01:00:01Capacité intellectuelle, capacité de contenu,
01:00:03capacité politique. Moi, je suis un maire,
01:00:05je viens du terrain, je porte cet élan-là
01:00:07donc c'est une méthode, c'est beaucoup plus exigeant
01:00:09parce qu'il n'y a pas la notoriété
01:00:11d'un grand poste national.
01:00:13Mais je suis absolument convaincu que nous
01:00:15pouvons apporter une espérance française
01:00:17et de réhabilitation du travail,
01:00:19de l'ordre, de la dignité, par la liberté.
01:00:21Merci d'être venu partager avec nous
01:00:23sur le plateau cet élan,
01:00:25cette espérance. Merci David Lissner,
01:00:27merci à tous pour cette émission.
01:00:29Merci de ce temps d'expression.
01:00:31Et désolé.
01:00:33On va régler ça en coulisses.
01:00:35Je vais payer très cher.
01:00:37On va régler ça en coulisses. Tout de suite,
01:00:39c'était Pro 2 avec Pascal.
01:00:41Merci à tous.

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