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00:0011h-13h sur Europe 1, Pascal Praud.
00:03Thibault de Montbrial, vous qui êtes souvent d'ailleurs sous menacé et je ne sais pas si aujourd'hui encore vous êtes accompagné par une sécurité,
00:14quand vous entendez cette chanson Jean-Napoléon à la tendresse ou quand vous entendez Brigitte parler,
00:20est-ce que dans votre vie aujourd'hui, de tous les jours, au-delà de cette actualité qui vous mène en tant que président du centre de réflexion sur la sécurité intérieure
00:29mais également avocat, est-ce que vous arrivez à avoir des parenthèses enchantées ?
00:34Alors non seulement ça, mais l'adversité renforce l'importance et l'intensité de ces parenthèses enchantées.
00:39Elles sont absolument indispensables parce que vous savez, l'adversité, les menaces, les risques auxquels vous faites référence, c'est la conséquence d'un engagement.
00:49Et cet engagement, il implique de savoir pourquoi on se bat, c'est-à-dire les valeurs, la société.
00:55Il y a une forme de vision pour laquelle on prend tous ces risques et on quitte le confort relatif de la société moderne.
01:02Et évidemment, à la base de tout ça, il y a l'amour, la tendresse et une certaine espérance d'une société qui retrouverait sa cohésion et sa fraternité.
01:17D'abord, commencer par la fraternité avant d'arriver à la tendresse.
01:21Non, ce n'est pas gagné, mais votre vie a changé par exemple dans votre vie privée, cinéma, théâtre, soirée ?
01:27Moi, ça fait 9 ans que je ne suis pas sorti tout seul de chez moi, c'est-à-dire que ça fait 9 ans que je n'ai pas marché tout seul dans la rue dans France.
01:33Donc oui, ma vie a changé bien sûr. Il y a eu des moments plus ou moins intenses, il y a eu, en fonction d'éléments précis recueillis par la DGSI par exemple,
01:44il y a un moment, il y a quelques temps où en une demi-heure, ma sécurité a été triplée, en une demi-heure, avec des nouvelles qui n'étaient pas bonnes et effectivement ça a impacté immédiatement tous les projets.
01:55Donc vous n'allez jamais au théâtre par exemple ?
01:56Alors j'y vais, mais c'est toujours une logistique, il faut prévoir des places pour les policiers, il faut prévoir un certain nombre de précautions à l'avance.
02:03Il n'y a plus de spontanéité si vous voulez, mais on peut continuer à vivre et encore une fois, ce qu'il faut c'est être aligné.
02:10C'est-à-dire que quand on sait pourquoi on le fait, quand on sait pourquoi on se bat, on se bat toujours mieux.
02:15Alors le ministre de l'Intérieur, Brenaud Retailleau, menace de démissionner si la France cède sur le dossier algérien et je pense qu'elle ne cèdera, en tout cas l'Algérie ne cèdera pas.
02:25Je ne sais pas si la France cèdera ou pas, mais l'Algérie ne cèdera pas.
02:27Tant que j'ai la conviction d'être utile et que les moyens me sont donnés, je serai mobilisé à déclarer le ministre dans une interview au journal, aujourd'hui en France.
02:36Mais si on me demandait de céder sur ce sujet majeur pour la sécurité des Français, évidemment que je refuserais l'humiliation, ça suffit.
02:44Et à Cannes, samedi, les policiers ont été attaqués par un Algérien d'ailleurs avec un couteau, connu des services de police, notamment pour trafic de stupéfiants selon les informations d'Europe 1.
02:52Écoutez David Lissnard, le maire de Cannes.
02:54On n'a pas à être le résidu, soit des barjots, soit des terroristes a fortiori, des délinquants, on n'a pas à être la poubelle du monde, c'est aussi simple que ça.
03:03Allez faire un acte comme ça aux Etats-Unis, aux Émirats Arabes Unis, au Maroc, croyez-moi que vous serez sanctionnés et virés. Donc il faut qu'on sanctionne et qu'on vire.
03:13Ça fait 4 mois aujourd'hui que Boalem Sansal, c'était le 19 novembre, est dans une prison algérienne.
03:19Le pouvoir algérien ne cède pas, il est dans un rapport de force avec la France, d'humiliation, et la France est humiliée et ne réagit pas.
03:28Évidemment j'ai une forte pensée pour Boalem Sansal qui est membre du comité stratégique du centre de réflexion sur la sécurité intérieure que je préside, donc que je connais bien Boalem.
03:37Je pense à lui tous les jours. Il faut bien mesurer que son avocat, François Zimmeret, ne l'a toujours pas vu, c'est-à-dire que voilà un cas où l'avocat n'a même pas le droit d'aller voir son client.
03:49Si on reprend votre question sur l'humiliation, en réalité l'humiliation elle a commencé il y a un certain temps.
03:56Elle trouve ses racines dans le fait que l'Algérie utilise la mémoire des événements des années 50 et du début des années 60 comme une rente mémorielle
04:06qui permet de maintenir une cohésion dans son pays, d'éviter de parler des vrais problèmes, et ils sont nombreux là-bas.
04:13Et si on se rapproche de l'époque actuelle, pour moi l'humiliation elle a commencé par la déclaration d'Emmanuel Macron qui était alors candidat début 2017
04:23quand il est allé de façon extrêmement curieuse, il faut bien le dire, à Alger, expliquer que la France avait commis des crimes de guerre.
04:30Ensuite il a enchaîné en disant qu'il n'y avait pas de culture française. Tout ça a situé, a cadré son quinquennat qui est devenu ensuite un double quinquennat
04:41sur des bases qui ne pouvaient pas être de bonnes bases avec un pays comme l'Algérie qui s'est toujours compris dans une forme de rapport de force.
04:49Pour commencer par la fin, si j'ose dire, pour poser le cadre de ma pensée, il me semble absolument indispensable d'établir des relations adultes avec l'Algérie.
05:03C'est-à-dire que les deux pays ne se considèrent plus sous le prisme particulier de leur histoire d'il y a 60 ans.
05:09Mais ce n'est pas l'intérêt des Algériens, vous expliquez à juste titre que les Algériens, ceux qui gouvernent en tout cas, ils n'en veulent pas puisqu'ils gardent la solidarité, ce que vous avez très bien dit.
05:19Donc pourquoi voulez-vous que ça change ?
05:21Je pose juste le cadre de ce qui me semble devoir être la position française, c'est-à-dire qu'avant de partir dans les invectives, je pense que le préalable dans la discussion, c'est de rappeler,
05:32et je pense qu'il faudrait le faire à chaque fois, que ce que nous, la partie française, souhaitons, c'est d'établir des relations, que moi j'appelle d'adultes, mais qu'on peut dire des relations normales d'État à État.
05:44Mais il faut être deux !
05:45Je suis d'accord, mais pour être deux, il faut d'abord commencer par exprimer son souhait.
05:49Je suis d'accord avec vous, on marque une pause, 11h42, on est avec Thibaut de Montbrial, sur cette situation si particulière, les relations tendues entre la France et l'Algérie,
05:58et il est président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure, il est 11h42, vous êtes sur Europe 1.
06:06La colonisation fait partie de l'histoire française, c'est un crime, c'est un crime contre l'humanité, c'est une vraie barbarie,
06:12et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant aussi nos excuses à l'égard de celles et ceux vers lesquels nous avons commis ces gestes.
06:20C'est vrai que cette phrase aujourd'hui, je pense qu'il ne la redirait pas d'ailleurs, parce que les effets négatifs de cette phrase que vous citiez tout à l'heure du président de la République en 2017,
06:29avant qu'il ne devienne président de la République, ont eu des effets sans doute contre-productifs.
06:36Je ne vous demande pas ce qu'il faudrait faire, puisqu'on sait ce qu'il faudrait faire, mais on ne le fait pas.
06:42Alors peut-être à ton raison de ne pas le faire d'ailleurs, peut-être que ce serait pire, moi je n'en sais rien, le discours de fermeté, ou plus exactement d'être ferme,
06:49peut-être que si on était encore plus ferme, il y aurait des conséquences, que Boalem Sansal ne serait pas libéré, que sais-je ?
06:55Puisque par définition, je ne suis pas au cœur de cette diplomatie. Quelle est votre analyse ?
07:00Mon analyse, c'est que d'abord le président de la République s'est enfermé dès le début avec cette rhétorique, et que c'est très difficile pour lui de remonter la pente.
07:10On l'a bien vu du reste, parce que souvenez-vous, il y a une dizaine de jours, quand Bruno Retailleau puis François Bayrou ont annoncé qu'ils allaient transmettre à la partie algérienne
07:17une liste d'une soixantaine de personnes extrêmement dangereuses que la France expulse, dont il est incontestable qu'ils ont la nationalité algérienne,
07:25donc l'Algérie ne peut pas les refuser, au prétexte qu'on ne saurait pas s'ils sont algériens.
07:30Et que si dans six semaines, la liste n'est pas récupérée par l'Algérie, il y aurait un procès de rétorsion qui pourrait aboutir à la remise en cause des accords de 68.
07:41Dès le lendemain, le président de la République a dit que ça n'arriverait pas. C'est-à-dire que voilà, dans notre propre camp, vous avez l'autorité suprême qui dit que de toute façon, la menace...
07:48— Mais j'entends bien, mais je ne comprends pas l'intérêt du président de la République. — Alors, moi, je vais vous dire mon analyse, perso, parce qu'on ne va pas répéter ce que disent tous les hommes politiques pour ou contre la fermeté avec l'Algérie.
07:57Moi, je suis pour une fermeté absolue. Chacun le sait, ou en tout cas, maintenant, chacun l'a compris. Et je pense que ce qui tétanise les autorités françaises, c'est le nombre de gens qui sont franco-algériens ou d'origine algérienne
08:11qui sont susceptibles de créer des désordres sur le territoire national. Je pense que c'est aussi simple que ça. — Combien de personnes ?
08:17— Alors, ça, c'est un grand débat. Il y a 900 000 Algériens, il y a des binationaux et les gens qui sont d'origine algérienne en France. Le chiffre, selon les interlocuteurs, ça varie de 3 à 7 millions.
08:33Le chiffre de 7 millions, qui est élevé, m'a été donné l'autre jour par le conseiller d'un ministre réguélien, mais il m'a dit que c'était un chiffre qui était, je cite, « hyper off ». Fin de citation.
08:42Je m'empresse donc de vous le donner, parce que je pense que ça explique beaucoup de choses.
08:45— Mais vous pensez que ces jeunes Algériens sont alignés sur le gouvernement algérien ?
08:51— Il suffit qu'il y en ait 5% qu'il le soit pour que la situation devienne ingérable. Donc, la question n'est pas de savoir s'il y a une unanimité. Je suis bien d'accord avec...
08:59— Mais alors, ça se traduirait par quoi ? — Pascal, arrêtons-nous un instant sur votre question. Je suis totalement d'accord avec vous.
09:07Moi, je connais énormément de gens qui sont franco-algériens, ou même algériens, et qui sont en faveur d'une fermeté absolue de la République française.
09:15Parce qu'ils disent ce qu'on disait à l'instant, c'est-à-dire que seule une fermeté absolue peut permettre de remettre les relations entre ces deux pays sur les rails.
09:25Ça paraît paradoxal, mais en fait, tant qu'on restera dans les mains, dans cette humiliation permanente que Bruno Retailleau dénonce à raison, on ne s'en sortira pas.
09:33Et donc, les Algériens qui sont dans une situation régulière en France, ou les franco-algériens qui sont, par hypothèse, tout aussi en situation régulière,
09:42et qui veulent vivre tranquillement comme tous les autres citoyens français, subiront toujours par ricochet le pourrissement de ces relations.
09:51— Alors, Ludovic est avec nous, puisque vous savez que cette émission est interactive, et que les auditeurs aiment interroger ou donner leur avis, d'ailleurs, sur un sujet d'actualité.
09:59Vous avez 26 ans, Ludovic ? — C'est ça, tout à fait. Bonjour.
10:02— Vous êtes étudiant, vous travaillez déjà ? — Alors, de base, je travaille, mais actuellement sans emploi.
10:08— Et vous êtes dans quelle activité ? Qu'est-ce que vous recherchez ?
10:11— Alors, avant, j'étais dans tout ce qui est sécurité, et maintenant, je suis plutôt du côté de la vente.
10:15— De la vente. Eh bien, écoutez, vous savez, des bons vendeurs, on en cherche. Donc ne craignez rien, parce que ça, c'est... Vous m'auriez dit du marketing !
10:23Bon, ça, c'est... On n'en cherche pas vraiment, parce que des gens qui veulent penser à la stratégie, les pieds sur la table, dans les bureaux, il y en a plein.
10:31Mais en revanche, des gens qui vont les mettre dans le cambouis pour vendre, on en aura toujours besoin.
10:37Ludovic, question peut-être pour Thibaut de Montbrial ou Adalise ?
10:42— Bah, moi, non. C'est par rapport à M. Retailleau. Moi, par rapport à ce monsieur, je trouve que c'est, en fait, c'est un peu un clown.
10:51Il fait croire qu'en fait, il va peut-être dénoncer... — M. Retailleau est un clown, dites-vous ?
10:56— Oui, oui, pour moi, c'est un clown. — Oh non, écoutez, là, franchement... Non, écoutez, alors... Ludovic, ce mot, vous vous rendez compte ?
11:03Il est ministre de l'Intérieur. Moi, je le connais, Bruno Retailleau. Je veux dire, on peut critiquer une politique, je vous assure.
11:09Mais il est tellement engagé, tellement investi, il est tellement cohérent, il est tellement... Non, mais ça fait pas des années, il est ministre de l'Intérieur depuis moins d'un an.
11:18— Mais M. E. Proulx, ça fait des années que des soi-disant ministres de l'Intérieur... — Mais c'est pas... Ne faites pas d'amalgame, on parle de Bruno Retailleau.
11:25Je veux dire, Bruno Retailleau, il est... C'est au contraire... — C'est la même classe.
11:29— Mais ne dites pas que c'est la même classe, puisque précisément, lui, il dit « je vais partir » si je ne suis pas écouté.
11:35En fait, c'est l'exact contraire de ce que vous dites, Ludovic. — Oui, mais parce qu'il essaie de préparer éventuellement une prochaine élection, c'est facile à deviner.
11:42— Mais vous... Alors, d'abord, vraiment, moi, je ne veux pas le défendre. Oui, d'ailleurs, j'ai envie de le défendre, parce que c'est un homme engagé, c'est un homme engagé.
11:51Vous lui faites un procès d'intention. Vous pensez qu'il quitte le ministère de l'Intérieur pour uniquement des raisons personnelles, ambitieuses et de tactique politique.
12:01Ben, non, je ne partage pas votre avis. Thibaud de Montbrial, d'ailleurs, le veut... — C'est parce que ça a toujours été comme ça. Ça a toujours été comme ça.
12:09— Thibaud de Montbrial. — Bonjour, Ludovic. Je veux juste vous dire deux choses. D'abord, Bruno Retailleau a fait, sur le plan réglementaire, c'est-à-dire sur ce qui relève des prérogatives de son ministère,
12:22sans être obligé de passer par la loi, ce qui est compliqué compte tenu de l'absence de majorité à l'Assemblée, il a pris un certain nombre de mesures,
12:31qui sont des mesures techniques, mais qui sont des mesures importantes. Et puis ensuite, on ne peut pas reprocher à quelqu'un qui fait de la politique de constater qu'un certain nombre de facteurs sont bloquants
12:41et de dire qu'il y aurait des choses à améliorer. Moi, je pense que Bruno Retailleau, contrairement à beaucoup de gens qui ont occupé des fonctions sur des ministères régueliens depuis des années,
12:52il n'a pas changé de discours quand il est devenu ministre, et le fait de ne pas pouvoir faire les choses à cause de la situation actuelle, mais de dire que, de réfléchir sur ce qu'il faudrait pouvoir faire,
13:03au contraire, ça me paraît toute la noblesse de la politique. — Ludovic qui nous appelle, parce que Ludovic, en même temps, il appelle pour nous donner son avis, et puis on le contre immédiatement.
13:12Mais le mot « clown » m'a choqué. C'est pour ça, Ludovic ? — Il n'y a pas de souci, mais de toute façon, on est là pour en parler, il n'y a pas de problème.
13:19Mais du moment, en fait, qu'on se met avec Macron, qu'on sait que Macron, depuis des années, depuis, je crois, à peu près sept ans, il nous le met, je ne vais pas dire le reste,
13:29il nous le met en tout cas bien profond, je suis désolé, mais du moment qu'on va dans son équipe, qu'on dit de voter pour lui, etc., je suis désolé pour moi, c'est la même chose.
13:38— Non, il n'a pas dit de voter pour lui du tout. On va marquer une pause, on va continuer. Mais non ! Mais ce n'est pas un allié ! Mais non ! — LR sont des alliés à Macron.
13:46— Mais non ! Mais non ! — Mais si ! Depuis le début ! — Je pense que c'est bien plus compliqué que ça. — Mais non, on ne peut pas le dire comme ça, c'est-à-dire que vous avez un vote...
13:54— LR sont en train de mourir, donc ils ont des intérêts à s'allier avec Macron. — Mais ils ne sont pas en train de mourir, ils sont plutôt mieux, ils étaient très moribonds, et ils le sont un petit peu moins.
14:04Mais bon, restez avec nous, parce que c'est bien de discuter quand on n'est pas d'accord, et il y a eu des élections législatives, il y a eu une nouvelle donne, et si Bruno Retailleau est là,
14:13il n'aurait pas choisi naturellement Emmanuel Macron, c'est parce qu'il n'a pas vraiment le choix, c'est-à-dire que c'est un nouveau gouvernement qui est en place pour tenir.
14:21Il est 11h56, je le répète, et on marque une pause, chère Aldine, et on reste, ce n'était pas prévu qu'on poursuive le débat, Laurent Tessier, mais on peut garder M. de Montbréal encore quelques secondes.
14:33Il a un rendez-vous, M. de Montbréal, cinq minutes, allez, cinq minutes, cinq minutes, à tout de suite.
14:39— Restez bien avec nous, la suite de Pascal Freuil-Voussé, dans un instant, ici comme Ludovic qui écoute Europe 1 sur 94.8, et on débute plus dans le quart, vous voulez réagir, vous nous appelez au 01-80-20-39-21, à tout de suite sur Europe 1.
14:51Europe 1.
14:54Europe 1, 11h, 13h, Pascal Freuil-Voussé et vous.
14:59— On est avec Ludovic, qui a donc 26 ans, qui était très virulent sur Bruno Retailleau, qui dit, et j'ai réagi sur le mot « clown » que vous avez employé, parce que je trouvais ça injuste,
15:11et vous faisiez un amalgame entre Bruno Retailleau et tous les ministres de l'intérieur, ou tous les hommes politiques, finalement, disant que leur sincérité n'est pas au rendez-vous.
15:21En ce qui concerne Bruno Retailleau, au contraire, le fait qu'il menace de démissionner devrait vous inciter à penser qu'il est raccord avec ce qu'il pense, puisque s'il n'est pas d'accord, il s'en va, Ludovic ?
15:35— Non, mais au bout d'un moment donné, il savait très bien qu'en étant avec Macron, que Macron allait lui mettre des bâtons dans les roues.
15:43C'est où Macron lui a menti directement en lui disant qu'il allait le laisser faire. Macron sait très bien qu'il a tendance à mentir, ça, ça ne nous choque pas.
15:52Ou il a été naïf en pensant que Macron allait le laisser faire sa politique. Surtout qu'à chaque fois que le RN, par exemple, a proposé des idées, à chaque fois, on disait non, c'est impossible, c'est impossible, c'est impossible.
16:04Et à chaque fois, après le gouvernement de Macron, on fait en sorte de reprendre un peu les idées de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Donc pour moi, il est complice avec Macron.
16:15— Écoutez, c'est votre avis, je n'arriverai pas à vous convaincre. Thibaud de Montbrial, on va vous laisser. Et peut-être, on n'a pas parlé de la possibilité de lutter contre les narcotrafiquants, mais manifestement, la loi qui était prévue a été là aussi bien édulcorée.
16:31Je suis un de ceux qui est pendu au signal d'alarme depuis quelques années sur l'évolution catastrophique du narcotrafic en France avec son corollaire de violences extrêmes, y compris contre les agents de l'État.
16:45On se souvient de la fusillade d'Uncarville au mois de mai dernier, les menaces contre les magistrats, une équipe qui a été arrêtée au pied du domicile du procureur général de Douai au mois d'octobre.
16:56Mais surtout, c'est la corruption. C'est-à-dire que moi, je dénonce une sud-américanisation, une reprise mexicanisation, mais chacun comprend l'idée, de notre pays.
17:07Ça implique une augmentation... C'est le corollaire de la faiblesse et de l'absence d'autorité de l'État. C'est-à-dire que la nature horreur du vide est qu'aujourd'hui, pour faire court et synthétique, il y a deux grandes entités qui empiètent sur l'autorité de l'État.
17:19Il y a l'islamisme d'un côté et le narcotrafic de l'autre. Et il faut faire extrêmement attention parce que les empires s'effondrent, les sociétés meurent, et nous sommes face à deux challenges qui font que des mesures drastiques doivent être prises.
17:34Le projet de loi narcotrafic est un projet de loi qui était à la base un bon projet, qui permettait d'aller dans la bonne direction, et il a été détricoté en commission. J'attire l'attention de chacun sur le fait que beaucoup de députés, y compris de gens dits favorables à ce projet, n'ont pas pris la peine d'aller en commission pour défendre les articles.
17:54On se retrouve maintenant avec une discussion parlementaire qui va être entamée sur la base d'un texte vidé de sa substance. Une fois de plus, la gauche et l'extrême-gauche s'allient contre la loi et l'ordre.
18:08Ça va être intéressant à suivre, mais si on ne veut pas que notre pays s'écroule dans les mois et les années qui viennent, et j'emploie ce terme à dessein, il va falloir que chacun, un, assume ses responsabilités, et que deux, on en arrive à ce choc d'autorité que j'appelle de mes voeux et pour lequel cette loi pourra permettre un pas dans la bonne direction.
18:26Thibaud de Montbrial sur Europe 1 ce matin à 12h06, je le remercie, président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure, merci d'être passé par le micro d'Europe 1.

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