L'escalier social, un thème d'actualité dans un monde de plus en plus complexe où les jeunes citoyens n'ont pas toujours les outils et les codes pour le comprendre. C'est là que le ministère des Armées joue un rôle important. En proposant un cadre, des formations, des évolutions de carrière ou des reconversions, il crée des parcours de réussite pour les militaires, comme pour les civils. Comment cette institution préserve-t-elle l'égalité des droits ? Pour y répondre nous sommes allés à la rencontre de femmes et d'hommes méritants et inspirants !
Immersion au sein des forces armées.
Au travers d'images réalisées au plus près des entraînements comme en opérations, Le Journal de la Défense pose chaque mois un autre regard sur l'actualité des armées pour mieux appréhender et comprendre l'univers de la Défense.
Immersion au sein des forces armées.
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00:00L'escalier social, un thème d'actualité dans un monde de plus en plus complexe où
00:17les jeunes citoyens n'ont pas toujours les outils et les codes pour le comprendre.
00:21C'est là que le ministère des armées joue un rôle important en proposant un cadre,
00:26des formations gratuites, des évolutions de carrière ou des reconversions, il crée
00:31des parcours de réussite pour les militaires comme pour les civils.
00:34Nous allons partir à la rencontre de ces femmes et de ces hommes qui ont fait preuve
00:40de résilience.
00:57Saint-Cyr, à Coetquidan, l'école prestigieuse des officiers, forme les cadres de demain.
01:03De grands noms en sont sortis, du maréchal de l'âtre de Tassigny au général Philippe
01:09Leclerc.
01:10Il existe trois voies pour y rentrer, en recrutement sur dossier après un cursus universitaire,
01:16en concours externe et en interne pour les militaires du rang et les sous-officiers qui
01:20souhaitent gagner leur galon.
01:22Une formation à la fois intellectuelle et physique.
01:27Ce matin, au programme, séance de crossfit pour l'aspirant Kenji.
01:33Une préparation nécessaire avant de partir en exercice d'assaut d'infanterie dans
01:37les terres humides et hivernales de la forêt de Brocéliande.
01:40Il devra faire preuve à la fois d'endurance face aux conditions rustiques et d'esprit
01:47d'analyse pour donner des ordres clairs à ses subordonnés.
01:51Cet ultramarin a très vite su qu'il voulait intégrer l'armée.
01:56Après le collège, il a quitté la chaleur de la Réunion pour faire son lycée militaire
02:00en métropole, puis s'est engagé en tant que militaire du rang.
02:20Séance de sport terminée, l'élève officier Kenji se rend à son cours de comptabilité.
02:35Le jeune réunionnais suit un cursus de deux ans au sein de l'EMIA, l'école militaire
02:41interarmes, réservée aux meilleurs profils ayant au moins trois ans de service.
02:47L'armée de terre a plus de 200 métiers différents.
03:04Lui a choisi la finance pour obtenir une licence.
03:08Un parcours débuté loin de l'univers familial.
03:11Mes parents n'étaient pas du tout dans ce milieu.
03:14Mon père est agriculteur et ma mère est employée communale.
03:16Pour eux, intégrer l'armée, c'était une fierté.
03:19Aujourd'hui, me voir officier, c'est une grande fierté pour mes parents, mes frères
03:22et soeurs.
03:23Par rapport à mon parcours, les sacrifices que mes parents et mes soeurs et mes frères
03:28ont pu subir, le fait de quitter mes parents à 15 ans, aujourd'hui, réussir le concours,
03:34devenir officier, ça me fait grand fier et en même temps une reconnaissance envers eux
03:38par rapport à tous les sacrifices qu'ils ont pu faire aux parents.
03:41D'une point de vue personnel, l'armée m'a apporté énormément.
03:44Trois années au lycée, plus mes années en tant que sous-officier.
03:47Et ensuite, l'armée me permet aussi de grandir, notamment sur l'aspect commandement, responsabilité,
03:53que je pense que j'aurais continué dans une carrière civile, que je n'aurais pas
03:57eu forcément les ambitions ou pensé que j'aurais eu ces capacités.
04:01En tout cas, maintenant, je me sens reconnaissant et j'ai aussi le devoir de tirer aussi mes
04:09subordonnées à atteindre leurs objectifs, comme j'ai pu être encouragé par mes anciens
04:13chefs et mes chefs actuels.
04:15Je suis subordonné avec 40 pour laisser passer, pour se reprendre ma position vers le PIA.
04:21Mentalement, j'étais dans un état d'esprit plutôt conquérant, parce que c'était
04:25vraiment une phase de formation et en même temps où là, je vais en pratique ce que
04:28j'ai pu apprendre sur ces derniers mois, d'autant plus en ayant des camarades en tant
04:33que chef de groupe, ça me permet de me conforter un peu sur mes acquis, sur la partie commandement
04:38et être sûr que les missions soient réalisées de la plus belle manière.
04:41L'avantage dans cette école, c'est qu'on a un minimum d'expérience et d'engagement.
04:44C'est vraiment passer au niveau au-dessus et faire la bascule, mais au contraire, c'est
04:49avec envie et impatience qu'on souhaite passer en situation sur des postes de chef d'équipe.
04:54Au sein de l'armée, il y a cet esprit de transmission qui est inculqué exactement
04:58sur les premiers mois à Saint-Cyr.
04:59La première semaine, on a tout le parcours tradition avec nos aînés de la promo au-dessus,
05:03et en plus, nos cadres qui nous font vraiment prendre un peu plus de hauteur sur notre statut d'officier maintenant.
05:25Loin de Brosséliande, à La Rochelle, c'est un tout autre parcours que propose le SMV,
05:31le Service Militaire Volontaire, destiné aux jeunes de 18 à 25 ans en besoin d'insertion.
05:36Il est doté d'un encadrement militaire et civil.
05:40Le but est de leur redonner un cadre et un enseignement civique à travers une formation
05:58militaire initiale, puis de les réinsérer grâce à l'emploi, une formation ou à
06:04la reprise du parcours scolaire.
06:05Là, tu viens régler au niveau de la biellette axiale, avec juste cette vis-là, et le but,
06:12c'est d'être dans le vert.
06:15Là, qu'est-ce qu'il nous reste à faire après avoir réglé la géométrie ?
06:18Imprimer.
06:19Voilà, on imprime le rapport pour le client.
06:23On leur propose quand même, d'une, ils ont le service militaire en 8 mois, c'est ça ?
06:26Oui.
06:28Mais ce qui est bien, c'est qu'on leur propose un CQP, ça permet de les former et qu'ils
06:35soient autonomes en reprise s'ils veulent continuer dans cette filière-là, ou par exemple
06:38s'engager dans l'armée.
06:39Ça n'apporte que du plus, de toute façon.
06:41Je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie, donc on nous propose une déformation,
06:49on a le permis de conduire gratuit, et ça nous ouvre des portes.
06:52On nous met un cadre et on apprend à être meilleur, à pousser nos limites.
06:59Je pense que l'on peut oser parler d'utilité publique dans cette période où la jeunesse
07:05est en recherche de sens, où elle a parfois du mal à trouver sa place.
07:08Et le défi quotidien du SMV est d'achever la construction du jeune pour en faire un
07:15adulte, citoyen, bien dans sa tête, bien dans ses baskets.
07:18Après un manque de repères et un début de parcours difficile, le jeune Lucas a retrouvé
07:24confiance en lui, et veut rendre l'appareil aux futures générations.
07:27Je te laisse te réinstaller, là tu fais correctement ton installation au poste de
07:35conduite, et là on va sortir à l'extérieur, d'accord ? Est-ce que tu as des questions
07:40avant de partir ?
07:41Il a décidé de devenir formateur poids lourd au sein de l'armée de terre, et peut
07:57se former gratuitement grâce au SMV.
07:59Le SMV c'est un bon moyen de se retrouver, pour trouver son chemin c'est très bien,
08:04des futurs jeunes en auront besoin, comme moi j'en ai eu besoin, donc il faut être
08:08là pour les aider.
08:10Je vais vous surprendre, je suis intimement convaincu que nous sommes l'incarnation
08:18de l'idéal républicain, c'est une communauté humaine soudée autour de valeurs qui sont
08:25des valeurs extrêmement saines, de fraternité, d'équité, de mérite, de dépassement.
08:31C'est une petite société dans laquelle l'escalier social fonctionne, c'est une
08:39petite société qui est tendue vers un objectif extrêmement élevé, extrêmement noble,
08:46et dans laquelle chacun a une place, une responsabilité.
08:48Que vous soyez première classe ou que vous soyez général, vous avez votre place, vous
08:53êtes investi d'une responsabilité, vous faites quelque chose que votre voisin ne peut
08:57pas faire à votre place.
09:09Sur la base navale de Toulon, nous retrouvons Romain, capitaine de corvette, aujourd'hui
09:23en exercice de simulation avec son équipage de la frégate Languedoc.
09:27Rompu aux opérations de la marine nationale sur différents théâtres tels que la protection
09:32de la marine marchande en mer rouge, sa carrière sous l'uniforme de la Royal n'était pourtant
09:37pas une évidence au départ.
09:38Sa vie de marin est surtout une histoire faite de rencontres et de soif d'aventure.
09:43Ça m'a donné un cadre, la marine m'a vraiment donné un cadre et je pensais y rester, mais
09:49pas forcément mes parents.
09:50Mon père m'a toujours dit quand il m'a déposé au train qu'il était persuadé de
09:54me revoir 15 jours plus tard.
09:55Au final, 20 ans plus tard, je suis encore ici et aujourd'hui, ils sont très fiers de
09:58moi parce que je ne vais pas dire qu'ils n'allaient pas miser un copec, mais pas un
10:04copec sur cette carrière là en tout cas.
10:07Je suis brestois, dans mon entourage, il y avait souvent des marins que j'ai côtoyés
10:12lors de mes sorties le week-end plutôt souvent et ils m'ont fait un peu rêver avec leurs
10:17histoires, avec leurs aventures, avec les escales qu'ils faisaient et ça m'a donné
10:22envie. Ma journée d'appel à la défense aussi que j'ai effectuée dans la marine est
10:26venue un peu enfoncer le clou et je suis rentré chez moi un jour, j'ai dit je vais m'engager
10:30dans la marine demain comme second maître, comme matelot, je ne sais pas comment, mais
10:34je vais m'engager là-bas.
10:36J'ai visité quelque chose comme 45 pays en 20 ans, j'ai découvert autant de civilisations,
10:45de modes de vie, de paysages, de plages, de montagnes, de monuments, de musées et il n'y
10:53a pas beaucoup d'autres métiers qui nous permettent de faire ce genre de découverte.
10:57Une hôtesse de l'air peut-être ou un pilote d'avion, mais je ne connais pas beaucoup
11:02d'autres métiers qui nous permettent de nous ouvrir au monde comme ça.
11:08Ce qu'il faut bien se dire, c'est que c'est assez incroyable l'évolution de carrière
11:14qu'on est capable d'avoir au sein des armées. Je suis vraiment parti de rien, j'ai quitté
11:19le lycée avec le bac en poche et aujourd'hui, j'ai un niveau bac plus 6 et tout ça grâce
11:25à l'armée et aux gens qui sont venus m'apporter, m'offrir ces possibilités d'évoluer.
11:32Afin d'évoluer, il faut faire preuve de motivation, mais il faut aussi savoir bien
11:42s'entourer et il y a des rencontres qui restent pour la vie.
11:46Je suis très fiable, surtout que j'ai un peu participé à son évolution.
11:51Complètement, d'ailleurs, sans soutien familial, on ne peut pas, pour évoluer, il
11:56faut travailler.
11:57Moi, j'ai travaillé le soir, le week-end ou pendant les vacances.
12:00Pendant ce temps, je ne m'occupe pas forcément de mes enfants ou de ma famille.
12:02Effectivement, sans soutien familial fort, c'est plus compliqué.
12:07Tous ces sacrifices qu'on fait, les absences, de travailler plus, de gérer seul, etc.
12:14On se rend compte qu'au final, ça a servi, que ça ne peut pas mener à rien et qu'on
12:18a notre vie tous les deux avec nos deux filles.
12:20On a quand même des belles carrières.
12:22Souvent, on se dit qu'on n'est pas capable alors que oui, on l'est largement.
12:27J'ai une anecdote à propos de ça, c'est que j'ai failli ne pas passer officier quand
12:31j'étais au BES et que j'ai posé le cours officier.
12:33Il y a eu un petit problème administratif et au final, ça a pris du temps.
12:37C'est un ami de BES qui m'a dit « attends, t'es bête, t'as les capacités, pose-le
12:41ton cours, va voir les adjudants et pousse ton cours ». Et sans l'insistance de cet
12:46ami, je ne serais pas là aujourd'hui.
12:47Il y a cet esprit de cohésion, il y a une émulation qui se fait entre nous.
12:53Quand on voit les autres évoluer, on a aussi envie d'évoluer.
12:57C'est ça qui fait la force des armées et de la marine.
13:01On peut rentrer second maître et après derrière, on matelot.
13:05Et après, si on voit aussi ses collègues évoluer, on a envie, un petit challenge un
13:09peu de ne pas se retrouver en arrière et on s'encourage.
13:13On s'aide aussi pour travailler, pour avancer et c'est pareil dans le travail.
13:27Dans le ciel de la région aquitaine, le général Manuel Alvarez s'apprête à retourner
13:44sur des terres qu'il connaît bien.
13:46Ce matin, il se rend à l'école des sous-officiers de l'armée de l'air et de l'espace à Rochefort.
13:52Une base qu'il a commandée jusqu'en 2019.
14:09La jeunesse, le cheval de bataille de ce général cinq étoiles nommé inspecteur général des armées
14:15par le ministre, s'est vu confier un cahier des charges des plus actuels.
14:20Il concerne le développement des technologies du quantique ou encore la lutte contre les violences
14:24sexuelles et sexistes.
14:30Il enchaîne les visites sur les bases aériennes à la rencontre de la nouvelle génération.
14:38Ici, c'est une remise d'un signe pour cette jeune pompier de l'air.
14:41Bravo pour cette réussite. Vous êtes présenté au drapeau vendredi.
14:53Des pilotes, mécaniciens en passant par les contrôleurs aériens, ce passionné de l'aviation
15:00depuis l'enfance tient à apporter une considération pour chaque engagé qu'il croise.
15:05Cette jeunesse qui nous rejoint, c'est une belle jeunesse. Mais désormais, c'est à nous de la
15:16former, de leur inculquer les valeurs de l'armée de l'air et de l'espace et de leur donner bientôt
15:21les clés de la maison. C'est quand même l'école d'enseignement technique. Son uniforme de haut
15:32gradé suivi de son protocole pourrait impressionner, mais cet ancien mécanicien et spécialiste de la
15:38télécommunication a su rester proche des forces vives sur le terrain. Aujourd'hui, il lui tient
15:43à cœur de restituer aux nouvelles générations les opportunités que l'armée de l'air et de l'espace
15:48lui a offerts. L'armée de l'air vous proposera toujours des opportunités pour progresser. Après,
15:53vous les saisissez ou pas, mais pour ceux qui veulent progresser et faire l'effort, l'escalier
15:58social est là. L'escalier et pas l'ascenseur. Parce que l'ascenseur, on appuie sur le bouton,
16:01ça monte tout seul. Là, il faut quand même faire un petit effort pour gravir les marches.
16:07En tout cas, aujourd'hui, on a besoin de vous. Avant de poser un pylône sur l'avion,
16:12on vérifie son intégrité et ensuite, à l'arrière, on va avoir tout ce qui est le câblage du pylône.
16:22Et vous avez besoin d'une équipe de combien pour fixer un pylône ? On a besoin d'être trois.
16:27C'est quoi qui vous a amené à vous engager au sein de l'armée de l'air et de l'espace ? C'est une
16:35histoire un peu particulière. J'aime les histoires particulières. J'ai été amourdonnée à la naissance
16:40en Belgique et on sait par quel miracle je suis arrivée en France. J'ai toujours voulu faire ce
16:47métier. C'est mon père adoptif qui m'a mis devant la télé un 14 juillet. J'ai vu la patrouille de
16:52France et je me suis dit ok, c'est ça que je veux faire. Et du coup, petit à petit, de fil en
16:56aiguille, je me suis renseignée. J'ai voulu entrer dans l'armée pour pouvoir remercier la France de
17:01ce qu'elle m'a apporté. Toute une vie, toute une famille et voilà. C'est quelque chose qui me
17:06parle puisque moi, je suis arrivé en France à l'âge de 7 ans en provenance d'Espagne pour des
17:13raisons diverses. Et moi aussi, j'ai voulu remercier mon pays d'accueil en m'engageant le plus vite
17:18possible dans l'armée de l'air à l'époque puisque j'aimais beaucoup les avions. Et donc je me suis
17:24engagé à Sainte en tant qu'arpète à 15 ans. Donc là, l'adjudant-chef est un arpète aussi. Lui c'est
17:29pareil à 15 ans, mais l'adjudant, je ne l'ai pas vu. Donc lui, c'est un arpète aussi. Donc en fait,
17:36ce sont des histoires assez similaires. Le contrat, il est très très clair pour un jeune
17:46militaire du rang. Il sait que s'il répond à toutes les exigences que l'armée lui fixe, il a
17:51une carrière qui va se déplier pour atteindre le rang de sous-officier, voire pour les meilleurs
17:57d'entre eux et ceux qui le souhaitent, accéder au rang d'officier. Et cela sur une période assez
18:03courte. Et donc l'armée est une institution capable de produire de la confiance parce que
18:09l'injustice y serait moins grande qu'à l'extérieur, dans la société civile. L'armée a, d'une certaine
18:17manière, construit des citoyens qui, lorsqu'ils quitteront les armées, auront, de mon point de
18:23vue, un niveau de confiance beaucoup plus élevé à leur semblable. On a plus de 25% de nos officiers
18:30qui sont des anciens sous-officiers. On a plus de plus de 35% qui sont d'anciens soldats. S'ils
18:36travaillent et qu'ils se donnent les moyens et qu'ils sont bons, ils pourront progresser. On ne
18:40leur met aucune barrière statutaire. Au contraire, on cherche à ouvrir davantage et à fournir de
18:45plus en plus d'angles et d'options de progression, de manière à ce que chacun puisse trouver la
18:49solution qui lui convient le mieux. On a une haute fonctionnaire à l'égalité, à la mixité, qui a
18:53été nommée au ministère maintenant depuis plusieurs années, qui a beaucoup travaillé là-dessus et qui
18:57vraiment nous a aidé à progresser. Je pense qu'il n'y a aucune barrière à avoir. On vit dans une
19:02société où les gens ont beaucoup de mal à trouver un sens à ce qu'ils font et nous, on est là,
19:07on propose un travail au service du collectif. Il y a une place pour chacun. Vous pourrez faire
19:12quelque chose chez nous et vous en sortirez mieux que quand vous êtes entrés. S'en sortir, des mots
19:20qui résonnent chez ceux qui font face à des premières marches difficiles. Le parcours du
19:24général Alvarez est un destin marqué par l'histoire. C'est le 17 juillet, sous la direction des généraux
19:31franco, Caballena, Molat et Ipodeliano. Espagne 1936, le dictateur franco accède au pouvoir après
19:39une guerre civile ayant fait plus de 200 000 morts et 500 000 exilés. Il y reste jusqu'à sa mort en
19:461975, laissant les campagnes espagnoles dans une extrême pauvreté. C'est dans ce contexte et sans
19:53parler un mot de français que le jeune Manuel Alvarez passe la frontière avec ses parents à
19:58la recherche d'un avenir meilleur. Il s'accroche à l'école de la république et construit sa vie en
20:04France. Mes parents étaient persuadés que si on travaillait bien, on aurait un meilleur avenir que
20:12ceux qu'ils avaient connus et ils avaient raison. C'est vrai que le seul regret que j'ai, c'est
20:19qu'ils sont partis trop tôt. Ils ne m'ont pas vu devenir officier général. Après, ils doivent me
20:27voir de là où ils sont. Mais voilà, ils étaient quand même assez fiers du fait que moi et certains
20:34frères, on réussit à avoir une situation bien meilleure que la leur. Il y aurait français où
20:44il existe, mais à partir du moment où on se donne les moyens. C'est-à-dire que ce n'est pas en
20:48attendant que ça va tomber comme ça. Mais pour quelle que soit, je pense, la carrière, quel que
20:56soit le métier, quelle que soit la vie, il faut aussi se donner les moyens d'arriver. Cette jeunesse
21:03qui arrive, elle se cherche aussi. Je pense que c'est, moi comme je dis toujours, quand je me suis
21:10engagé à 15 ans, c'est la première fois que je prenais le train, je quittais mon village, je ne savais
21:14même pas qu'il fallait qu'on poste un billet. Aujourd'hui, les jeunes, ils arrivent dans les armées.
21:18Notamment, j'en ai vu arriver presque 3000 pendant les deux années où j'étais à Rochefort. Ils ont
21:23déjà fait le tour du monde, au moins en numérique. Donc, ils sont beaucoup plus ouverts. Et du coup,
21:29comme je dis souvent, ils sont plus exigeants. Donc, il faut les guider. Une fois qu'ils sont
21:34chez nous, il faut les convaincre que ce qu'on va leur proposer, la mission, ça a du sens et
21:41qu'on va aussi les valoriser, leur donner du savoir-faire, une compétence, on va les former,
21:48mais également du savoir-être. Je n'avais pas conscience de l'effet inspirant que je peux avoir
21:56parce que je suis un ARPET. Donc, il rentre à 15 ans et je suis le premier qui était 4 étoiles. Et
22:02là, aujourd'hui, je suis non seulement le premier ARPET 5 étoiles, mais je suis le premier officier
22:05mécanicien. Des jeunes sergents viennent me voir, ils me disent « Général Alvarez ». Je dis « Oui,
22:09c'est moi ». Ils me disent « Mon général, vous êtes un autre modèle ». Et donc, finalement,
22:13je suis heureux. Je suis en toute humilité. Seulement de leur montrer qu'en fait, dans la vie,
22:21il faut oser. Il a toujours été très accessible. Moi, quand j'étais jeune, un général, c'était
22:26loin, c'était inaccessible, on n'y allait pas comme ça. Et du coup, les jeunes viennent,
22:33ils n'ont pas peur. Au contraire, il est tellement accessible qu'ils discutent, ils échangent.
22:39D'ailleurs, dans tous les endroits où on va, si je l'ai perdu, je sais le retrouver. Il sera avec
22:44les jeunes. Donc, c'est facile. L'armée n'a pas rompu le contrat émoral et social, et j'ai envie
22:54de dire le contrat républicain, de la méritocratie. Au-delà de former des jeunes engagés et de leur
23:03promettre un avenir professionnel tout à fait honorable, ils produisent aussi des citoyens.
23:12Ça, je crois que ce lien armée-nation, dont on a beaucoup parlé par le passé, aujourd'hui,
23:18on parle plus de cette notion de l'esprit de défense, eh bien, les armées y concourent
23:23pleinement. Est-ce que ça suffit pour qu'une société soit pleinement cohésive ? Je pense
23:30que non. Je pense que non. Et d'où toutes ces formules pour essayer de renouveler, raviver
23:37l'esprit de défense. La tentative du service national universel en est une, et on verra comment
23:44d'autres expériences permettront, dans un temps où les menaces n'ont jamais été aussi importantes
23:51depuis 25 ans, d'installer dans l'opinion publique cet esprit de défense. On parlait des jeunes,
23:58mais c'est finalement un sujet qui concerne toutes les générations. Tous ces jeunes sont
24:05en demande d'exigence, de cadre, et ça, on peut le fournir, mais on le fournit pas par dogmatisme,
24:11on le fournit parce qu'on sait qu'on peut extraire le meilleur de chacun. Et ça, aujourd'hui,
24:15dans un monde qui paraît peut-être un peu triste ou un peu déprimant, eh bien, c'est une manière
24:20d'avoir une prise sur son destin, mais peut-être aussi un peu sur le monde. Je pense, c'est très
24:26sincère, que nous incarnons l'idéal républicain, et que précisément, nos jeunes le savent, et que
24:31la raison pour laquelle nous sommes en Europe une des rares armées à réussir à recruter à ces niveaux-là,
24:36c'est qu'on est parfaitement connu et reconnu dans la société pour incarner cet idéal. Les publics
24:42ont changé. Il y a 40 ans, la question de l'intégration, notamment des Français de deuxième
24:48ou troisième génération, ne se posait pas. Aujourd'hui, elle se pose, et quand on voit le
24:51vivier de recrutement des armées, il y a une adaptation réelle pour les armées. Quelle que soit
24:57encore une fois sa condition, son origine, son lieu de résidence, il n'y a pas de différence dans l'intégration.
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