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Dix jours après l'adoption de la proposition de loi sur "la fin de vie" en commission, les députés se plient désormais à l'exercice dans l'hémicycle. Le projet de loi sur la fin de vie, dont l'examen avait été interrompu par la dissolution de l'Assemblée en juin 2024, a été scindé en deux textes, examinés à la suite l'un de l'autre à compter de ce 12 mai. Le premier traite des "soins palliatifs et d'accompagnement", tandis que le second est consacré à la "fin de vie", et prévoit notamment l'instauration d'une "aide à mourir".

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Transcription
00:00:00Bonjour à tous et bienvenue sur LCP, à l'ordre du jour, la question de la fin de vie.
00:00:12Souvenez-vous, il y a environ un an, un projet de loi était déposé à l'Assemblée Nationale sur le sujet,
00:00:18mais le débat est resté inachevé en raison de la dissolution de l'Assemblée Nationale.
00:00:23En ce printemps 2025, le débat revient puisque deux propositions de loi ont été déposées,
00:00:30l'une qui vise à développer les soins palliatifs destinés aux patients en fin de vie,
00:00:36à soulager leurs souffrances physiques et psychologiques,
00:00:39et l'autre texte, beaucoup plus sensible, vise à créer une aide à mourir sous certaines conditions strictes.
00:00:45Alors cette évolution législative divise les parlementaires puisque plus de 2600 amendements ont été déposés,
00:00:52de quoi promettre des débats intenses sur ce texte dense,
00:00:56et pas moins de 7 rapporteurs ont été nommés, parmi eux, Olivier Falorni, investi de longue date sur le sujet.
00:01:05La parole est à présent à M. Olivier Falorni, rapporteur général de la Commission des Affaires Sociales
00:01:10pour la proposition de loi relative aux droits à l'aide à mourir.
00:01:13Applaudissements
00:01:15Madame la Présidente, Madame la Ministre, Monsieur le Président de la Commission,
00:01:35mes chers collègues,
00:01:36Il n'y a rien de plus beau que la vie.
00:01:41Et aimer la vie comme je l'aime, c'est vouloir qu'elle soit la plus belle possible jusqu'à sa fin.
00:01:48Il n'y a rien de plus beau que la vie,
00:01:51mais il y a parfois pire que la mort.
00:01:56Oui, il y a encore pire que la mort
00:01:58quand la vie n'est devenue qu'une inexorable agonie.
00:02:02Oui, il y a pire que la mort
00:02:05quand la vie n'est devenue qu'un océan de foufrance
00:02:08que rien ne peut apaiser.
00:02:11Oui, il y a pire que la mort
00:02:14quand la vie n'est devenue qu'une survie hurlante
00:02:18dont la seule espérance
00:02:20est celle de l'ultime délivrance.
00:02:23Qui parmi nous
00:02:25n'a jamais été confronté dans sa vie
00:02:27à cette question existentielle ?
00:02:31Que veut dire vivre
00:02:32quand vivre n'est plus que souffrir
00:02:35sans espoir de guérison ?
00:02:38Cette question, nous ne devons pas l'occulter.
00:02:42Au contraire, nous devons l'aborder avec respect
00:02:44et humilité.
00:02:47Le respect d'écouter les malades
00:02:48et de ne pas s'arroger le pouvoir de décider pour eux-mêmes.
00:02:53L'humilité de ne pas prétendre avoir la vérité.
00:02:56L'humilité d'avoir des convictions, mais pas de certitude.
00:03:01Certitude qui se fracasse d'ailleurs parfois
00:03:04sur la réalité d'expériences personnelles et douloureuses
00:03:08et qui bouleverse alors souvent
00:03:10les points de vue sur la fin de vie.
00:03:13Au fil des ans et des lois, depuis 1999 jusqu'à 2016,
00:03:18deux droits essentiels ont été conquis.
00:03:22Le droit de ne pas souffrir
00:03:23en obtenant que la souffrance ne soit plus considérée
00:03:27comme inévitable et encore moins nécessaire.
00:03:31Et le droit de ne pas subir
00:03:32en obtenant le droit de dire non à l'acharnement thérapeutique,
00:03:37de dire stop à l'obstination déraisonnable.
00:03:40Cela semble aujourd'hui être des évidences.
00:03:45Cela ne l'était pas il n'y a pas si longtemps.
00:03:49Notre devoir est donc de faire de ces droits
00:03:51une réalité partout et pour tous.
00:03:56Cela passe par le renforcement et le développement massif
00:03:58des soins palliatifs qui sont la réponse principale.
00:04:03Mais comme toute médecine humaine,
00:04:05et malgré le professionnalisme et le dévouement des soignants,
00:04:10ils sont dans certaines circonstances démunis
00:04:12face à certaines souffrances réfractaires ou insupportables.
00:04:17Et c'est pour cela que ce texte propose un ultime recours.
00:04:21Celui d'une aide à mourir pour des malades condamnés par la maladie
00:04:24mais qui ne veulent pas être condamnés à l'agonie.
00:04:27Une réponse principale et un ultime recours.
00:04:31Deux propositions de loi qui ne s'opposent pas
00:04:33mais qui se complètent.
00:04:35C'est sur cette conviction que repose ce texte sur le droit à l'aide à mourir
00:04:40dont j'ai l'honneur d'être le rapporteur général.
00:04:44Un texte qui a été largement adopté en commission
00:04:47par les deux tiers des députés.
00:04:49Un texte qui est solide et équilibré.
00:04:53Un texte qui est solide car équilibré.
00:04:56Et je veillerai en responsabilité à ce qu'il le reste.
00:05:00Un texte enfin qui porte nos valeurs républicaines.
00:05:02Oui, c'est une loi de liberté.
00:05:07La liberté de disposer de sa mort
00:05:09à l'image de la liberté de disposer de son corps
00:05:13que nous avons sanctuarisé dans notre Constitution.
00:05:19Oui, c'est une loi d'égalité
00:05:20qui permettra de ne plus avoir à s'en remettre
00:05:23à la clandestinité ou à l'exil
00:05:27pour éteindre la lumière de son existence.
00:05:30Oui, c'est une loi de fraternité.
00:05:34La fraternité d'accompagner chacune et chacun
00:05:36jusqu'au bout du chemin
00:05:37conformément à ses choix et à sa volonté.
00:05:43Alors mes chers collègues,
00:05:44à l'orée de nos débats, je forme un double vœu.
00:05:47Le vœu que nous saurons collectivement nous montrer
00:05:50à la hauteur de l'exigence de respect et de dignité
00:05:54qui s'impose à nous tous
00:05:55et comme cela a été le cas en Commission.
00:06:01Et je forme aussi le vœu que la représentation nationale
00:06:04soit à l'unisson de la nation,
00:06:07qu'elle soit à l'unisson d'une immense majorité
00:06:09de Françaises et de Français
00:06:11qui aspirent à pouvoir mourir
00:06:14comme ils ont voulu vivre
00:06:17dans le respect de leur volonté,
00:06:21dans le respect de leur dignité
00:06:23et dans le respect de leur liberté.
00:06:27Je vous remercie.
00:06:28Merci beaucoup, monsieur le rapporteur général.
00:06:31Dans les heures et les jours qui viennent,
00:06:34nous allons débattre d'un sujet
00:06:35qui nous concerne tous
00:06:36et qui touche à l'essence même
00:06:39de notre humanité,
00:06:41la vie et la mort.
00:06:41Accompagner une personne en fin de vie,
00:06:45c'est lui reconnaître sa valeur,
00:06:47même dans la fragilité,
00:06:49même dans la souffrance
00:06:51et lui dire qu'elle compte.
00:06:53C'est un acte de solidarité et d'humanité.
00:06:56Il ne s'agit pas seulement de soigner,
00:06:58il s'agit d'accompagner la vie jusqu'à son terme,
00:07:01de considérer, d'écouter
00:07:03et d'entourer une personne
00:07:05dans l'ultime étape de son parcours
00:07:08qui, je le crois,
00:07:09est un des moments les plus importants de sa vie.
00:07:12Un moment où se mêlent les contradictions,
00:07:15les questionnements, voire les angoisses,
00:07:17la vulnérabilité
00:07:18et parfois la vérité de toute une vie.
00:07:22Pourtant, aujourd'hui encore,
00:07:23et je le regrette,
00:07:24trop de malades, 48% précisément,
00:07:27n'ont pas accès à cela.
00:07:29Trop de familles vivent ces derniers moments
00:07:31dans l'angoisse et le désarroi
00:07:32et parfois l'isolement.
00:07:34À ce jour, près de 20 départements
00:07:36ne disposent pas d'unités de soins palliatifs
00:07:38et l'accès à ces services reste inégal sur les territoires,
00:07:43bien que cela soit un droit fondamental
00:07:45inscrit dans la loi du 9 juin 1999.
00:07:48L'enjeu sociétal des soins palliatifs
00:07:50ne se résume pas à l'exercice d'une spécialité,
00:07:53mais propose de reconfigurer le rapport à la mort,
00:07:56à la maladie, aux malades et à son entourage.
00:07:59C'est une transition tout autant nécessaire
00:08:02à celui qui meurt
00:08:03qu'à celles et ceux qui vont continuer à vivre.
00:08:07Pour toutes ces raisons,
00:08:08je me suis engagée pour que chaque personne
00:08:10dont l'état de santé le requiert
00:08:12puisse avoir effectivement accès
00:08:14à l'accompagnement et aux soins palliatifs.
00:08:17Avant de dire quelques mots
00:08:18du contenu de la présente proposition de loi
00:08:20comportée par mon collègue François Gernigon,
00:08:23je tiens à rappeler qu'elle est soutenue
00:08:25par une ambitieuse et dynamique stratégie décennale
00:08:28présentée par le gouvernement,
00:08:30dotée d'un milliard 100,
00:08:32soit 66% de budget supplémentaire.
00:08:35Cela permettra, entre autres,
00:08:37de créer des unités de soins palliatifs
00:08:38dans les départements qui en sont dépourvus.
00:08:41Ainsi, trois départements ont été dotés
00:08:43d'une unité de soins palliatifs en 2024,
00:08:46six le seront d'ici la fin de cette année
00:08:48et quatre d'ici 2026.
00:08:51Permettez-moi, chers collègues,
00:08:52de profiter de cette tribune
00:08:54pour souligner combien les unités de soins palliatifs
00:08:57sont de véritables lieux de vie
00:08:59où les mots accompagnement et soins vont de pair,
00:09:03tout comme l'engagement médical et sociétal
00:09:05et où les professionnels,
00:09:07que je veux ici saluer,
00:09:09travaillent avec empathie et humanité
00:09:11en associant les proches et les bénévoles.
00:09:14À la relecture de la présente proposition de loi
00:09:17issue du titre 1 du projet de loi 2024,
00:09:21tel qu'amendé lors de nos précédents débats,
00:09:23il m'est apparu nécessaire d'en améliorer la rédaction.
00:09:27J'ai donc déposé en commission et en séance
00:09:29des amendements en ce sens.
00:09:30Nous avons en commission, dès l'article 1er,
00:09:33et à mon initiative,
00:09:35renforcé l'assise législative des soins palliatifs
00:09:37en l'adossant à la définition
00:09:40de l'Organisation mondiale de la santé,
00:09:42connue et reconnue,
00:09:44et en y ajoutant la notion plus englobante
00:09:46de l'accompagnement,
00:09:47telle que proposée dans le rapport de Franck Chauvin.
00:09:50Ainsi, la terminologie de l'accompagnement
00:09:52et des soins palliatifs
00:09:54permet de donner toutes leurs dimensions
00:09:56et importance à l'accompagnement,
00:09:58mais aussi aux soins palliatifs.
00:10:00Sur les articles 1 à 9 et 14,
00:10:02le texte prévoyait déjà
00:10:04la mise en place d'organisations territoriales dédiées,
00:10:08un droit opposable à l'accompagnement
00:10:09et aux soins palliatifs assortis de voies de recours,
00:10:12une évaluation de la stratégie décennale,
00:10:14une loi de programmation pluriannuelle,
00:10:17des formations renforcées,
00:10:18ou encore un plan personnalisé d'accompagnement.
00:10:22A l'issue de la commission,
00:10:24il prévoit en plus un débat annuel au Parlement,
00:10:26des formations supplémentaires
00:10:28ou encore des indicateurs d'évaluation
00:10:30de la stratégie décennale.
00:10:32Chers collègues,
00:10:34certains sujets transcendent les clivages
00:10:36et les intérêts partisans.
00:10:38L'accompagnement et les soins palliatifs
00:10:39en font partie,
00:10:41car ils touchent à ce qu'il y a de plus fondamental,
00:10:43la dignité humaine.
00:10:44A travers ces questions de l'accompagnement
00:10:47de la fin de vie,
00:10:48de la mort,
00:10:49de la protection des plus fragiles,
00:10:51se pose au fond la question
00:10:52de la société que nous voulons.
00:10:54Si notre objectif commun
00:10:55est de garantir à toutes et tous
00:10:57une fin de vie apaisée et accompagnée,
00:11:00notre politique doit aussi refléter
00:11:02notre volonté commune
00:11:04de construire une société humaine et solidaire
00:11:06qui ne laisse personne face à la mort.
00:11:09Telle est ma conviction la plus profonde
00:11:11et tout l'enjeu de cette proposition de loi.
00:11:14Chers collègues,
00:11:15à l'issue de nos débats,
00:11:16je vous invite à voter massivement
00:11:18pour cette proposition de loi.
00:11:19Nous l'avons adoptée à l'unanimité
00:11:21en commission.
00:11:22Fixons-nous ce même objectif
00:11:24en pensant à celles et ceux
00:11:26qui, grâce à nous,
00:11:27pourront approcher de leur mort
00:11:29et mourir le plus sereinement possible.
00:11:31Je vous remercie pour eux.
00:11:32Côté gouvernement,
00:11:34c'est Catherine Vautrin
00:11:35qui porte le texte.
00:11:37La ministre,
00:11:37qui est notamment en charge de la santé,
00:11:39a promis d'être dans l'hémicycle
00:11:41pendant toute la discussion du texte
00:11:42en séance publique.
00:11:44En ouverture des débats,
00:11:45à l'Assemblée,
00:11:46elle a défendu un texte de progrès
00:11:47en assurant que le gouvernement,
00:11:50en quête d'un équilibre,
00:11:51déposerait des amendements
00:11:53en vue d'améliorer les propositions de loi.
00:11:55Catherine Vautrin,
00:11:56qui connaît bien ce sujet
00:11:58et qui espère un consensus éclairé
00:12:00sur ce sujet.
00:12:02Madame la Présidente,
00:12:04Monsieur le Président
00:12:05de la Commission des Affaires Sociales,
00:12:07Monsieur le Rapporteur Général,
00:12:08Mesdames et Messieurs les Rapporteurs,
00:12:10Mesdames et Messieurs les députés,
00:12:13tous dans cet hémicycle,
00:12:15nous partageons, je pense,
00:12:17la volonté de soulager
00:12:18la souffrance des malades
00:12:20en fin de vie.
00:12:22En revanche,
00:12:23pour y parvenir,
00:12:24les moyens divergent.
00:12:25Nous sommes donc appelés
00:12:27à débattre d'un sujet
00:12:28extrêmement sensible,
00:12:30un sujet éthique,
00:12:32un sujet médical,
00:12:33un sujet juridique,
00:12:36un sujet qui appelle de notre part
00:12:38humilité et humanité.
00:12:41Et c'est là,
00:12:42l'honneur du Parlement,
00:12:43que de s'emparer des sujets
00:12:45les plus graves,
00:12:46les plus bouleversants,
00:12:48et de trouver le point d'équilibre
00:12:50respectant les attentes des uns,
00:12:52les préventions,
00:12:54voire les oppositions des autres.
00:12:56J'ai à nouveau l'honneur
00:12:57de m'exprimer à cette tribune
00:12:59pour porter cette question
00:13:00qui touche chacune
00:13:02et chacun d'entre nous.
00:13:04Une question intime
00:13:05à laquelle nul
00:13:07ne peut rester étranger.
00:13:09C'est à la fois une femme,
00:13:11une fille,
00:13:12une mère,
00:13:13une élue
00:13:13que les expériences de la vie
00:13:15ont fait évoluer,
00:13:16qui abordent ce débat
00:13:18avec toute l'humilité
00:13:20que requiert le sujet.
00:13:21Pour reprendre les mots
00:13:23du président de la République,
00:13:25la fin de vie
00:13:26est un vertige,
00:13:27un vertige qui bouscule,
00:13:29un vertige qui interroge,
00:13:31qui convoque
00:13:31des convictions intimes
00:13:32et personnelles
00:13:33souvent profondes.
00:13:35Les Français se sont saisis
00:13:37de ce débat
00:13:38parce qu'il les concerne
00:13:40profondément.
00:13:42Tous savent qu'un jour,
00:13:44ils pourraient y être confrontés,
00:13:46pour eux-mêmes
00:13:47ou pour un proche.
00:13:49Pour ces raisons,
00:13:50Mesdames et Messieurs les députés,
00:13:52je suis animée
00:13:53par la conviction
00:13:54que le Parlement
00:13:55doit pouvoir débattre
00:13:57en conscience
00:13:58de cette question essentielle.
00:14:01Comment traitons-nous
00:14:02la vie qui prend fin ?
00:14:06Refuser ce débat
00:14:07alors que l'État
00:14:07de notre droit
00:14:08ne répond pas
00:14:10à toutes les situations,
00:14:12c'est laisser
00:14:12celles et ceux
00:14:13qui attendent
00:14:14sans réponse.
00:14:15C'est fermer les yeux
00:14:16devant une souffrance
00:14:17à laquelle seuls
00:14:19et ceux qui le peuvent
00:14:20trouvent une issue
00:14:21en partant à l'étranger.
00:14:23C'est quelque part
00:14:24manqué
00:14:25à notre devoir
00:14:26d'écoute
00:14:27et d'humanité.
00:14:29Le fait générateur,
00:14:31je souhaite le rappeler
00:14:32au moment
00:14:32où nous commençons
00:14:33nos débats,
00:14:35est la maladie.
00:14:36Et c'est la maladie
00:14:37in fine
00:14:38qui entraîne la mort.
00:14:40Ce n'est pas l'âge,
00:14:41c'est bien la maladie
00:14:43qui entraîne la mort.
00:14:44Je le répète
00:14:45en conscience
00:14:46dans notre société
00:14:47vieillissante.
00:14:48Je sais l'implication
00:14:49de nos médecins,
00:14:50de nos équipes soignantes.
00:14:52Je voudrais rappeler
00:14:53l'importance
00:14:54des soins palliatifs,
00:14:56idées partagées
00:14:56par tous
00:14:57dans cet hémicycle.
00:14:59Oui,
00:14:59nous devons garantir
00:15:01un accès
00:15:01aux soins palliatifs
00:15:03partout
00:15:04sur le territoire.
00:15:05C'est tout le sens
00:15:06de la première proposition
00:15:07de loi
00:15:08déposée par Annie Vidal
00:15:10adossée
00:15:10à la stratégie décennale
00:15:12que j'ai eu
00:15:13l'honneur d'initier.
00:15:14L'accompagnement
00:15:15et la prise en charge
00:15:16de la douleur
00:15:17sont encore
00:15:18très largement
00:15:19insuffisants.
00:15:20Conscients
00:15:21que la loi
00:15:22Clès-Leonetti
00:15:23de 2016
00:15:23ne répond pas
00:15:25à toutes
00:15:25les situations,
00:15:27nous devons
00:15:28proposer
00:15:28une autre réponse,
00:15:30strictement fondée
00:15:31sur cinq conditions
00:15:33cumulatives
00:15:34et précises,
00:15:36bien encadrées,
00:15:37pour que les patients
00:15:38dont rien
00:15:39ne peut plus
00:15:40apaiser la souffrance,
00:15:41malgré tous
00:15:42les accompagnements
00:15:43possibles aujourd'hui,
00:15:45puissent avoir
00:15:45la liberté
00:15:46de choisir
00:15:48leur fin de vie.
00:15:49C'est ce que
00:15:50permet la seconde
00:15:51proposition de loi
00:15:52portée par Olivier Falorni
00:15:54et beaucoup d'entre vous
00:15:55depuis de nombreuses années.
00:15:57Ces deux textes
00:15:58ne s'opposent pas,
00:15:59ces deux textes
00:15:59ne se contredisent pas.
00:16:02Ils sont le fruit
00:16:02d'un travail collectif,
00:16:04celui des sociétés
00:16:05savantes,
00:16:06du rapport
00:16:07du professeur
00:16:07Franck Chauvin,
00:16:08de la Convention
00:16:09citoyenne,
00:16:10du comité
00:16:11consultatif national
00:16:12d'éthique,
00:16:14de plusieurs semaines
00:16:15de débats parlementaires,
00:16:17en commission,
00:16:18en séance,
00:16:19de nouveau en commission.
00:16:21Ils reposent
00:16:21sur un même socle,
00:16:23assurer une prise
00:16:24en charge continue
00:16:25de la douleur,
00:16:26dans le respect
00:16:27de la dignité
00:16:28de chacun,
00:16:29en tenant compte
00:16:30de la volonté
00:16:31exprimée
00:16:32par le patient.
00:16:34Depuis plusieurs années,
00:16:35cette question
00:16:36traverse notre société.
00:16:38Elle nous confronte
00:16:39à l'indicible.
00:16:40Comment mieux
00:16:41accompagner
00:16:42celles et ceux
00:16:43qui approchent
00:16:44de l'inéluctable ?
00:16:45Comment leur offrir
00:16:46la fin de vie
00:16:47la plus digne possible ?
00:16:49Comment leur tendre
00:16:50la main
00:16:50pour qu'ils puissent
00:16:51choisir librement
00:16:53et avec discernement
00:16:54la manière
00:16:55dont ils souhaitent
00:16:56être accompagnés ?
00:16:58Ces questions
00:16:58dépassent largement
00:17:00les clivages partisans.
00:17:01Elles échappent
00:17:02aux appartenances politiques.
00:17:04Car aujourd'hui,
00:17:06mesdames et messieurs
00:17:06les députés,
00:17:08nous cherchons
00:17:08une réponse humaine
00:17:10à une souffrance humaine.
00:17:13Ces deux propositions
00:17:14de loi,
00:17:15dans le prolongement
00:17:16du projet de loi
00:17:16que j'ai porté
00:17:17l'an dernier,
00:17:18sont animées
00:17:19par une même ambition,
00:17:20offrir à chacun
00:17:21une fin de vie digne
00:17:23dans le respect
00:17:24de son autonomie.
00:17:26Alors,
00:17:26sur la proposition
00:17:27de loi
00:17:28concernant les soins palliatifs,
00:17:30comme beaucoup
00:17:31d'entre vous,
00:17:32j'ai visité
00:17:32des unités
00:17:33de soins palliatifs.
00:17:34Comme vous,
00:17:34j'ai écouté
00:17:36des patients,
00:17:36des familles,
00:17:37des soignants,
00:17:38des amis,
00:17:38des proches,
00:17:40des femmes et des hommes
00:17:40confrontés probablement
00:17:42à l'un des moments
00:17:43les plus éprouvants
00:17:44de leur vie.
00:17:45Des malades
00:17:46entourés
00:17:46de professionnels
00:17:47engagés,
00:17:49portés par une humanité
00:17:50admirable.
00:17:52À leur côté,
00:17:53j'ai vu
00:17:53la tendresse,
00:17:55la dignité,
00:17:56la douleur aussi,
00:17:57des souffrances
00:17:58parfois insoutenables.
00:18:00La semaine dernière encore,
00:18:01j'étais à Jean Jaurès
00:18:02à Paris,
00:18:03auprès des patients
00:18:04et des équipes
00:18:05de soins palliatifs.
00:18:06Je veux ici saluer
00:18:08l'engagement
00:18:09de celles et ceux
00:18:10qui accompagnent
00:18:10jusqu'au bout
00:18:11avec une force tranquille,
00:18:14avec une infinie
00:18:16bienveillance.
00:18:23Développer les soins
00:18:23palliatifs,
00:18:24c'est affirmer
00:18:25que la République
00:18:26ne détourne jamais
00:18:28le regard
00:18:29de la souffrance.
00:18:29Et pourtant,
00:18:31aujourd'hui encore,
00:18:32l'accès aux soins
00:18:33palliatifs
00:18:34reste inégal
00:18:34selon les territoires.
00:18:36C'est un déchirement
00:18:36pour les familles,
00:18:38c'est un échec
00:18:38pour la puissance publique.
00:18:40Face à cette réalité,
00:18:42nous prenons
00:18:42nos responsabilités.
00:18:44Votre rapporteur
00:18:45Annie Vidal
00:18:45vient de le rappeler.
00:18:46Nous agissons,
00:18:47même si le temps
00:18:48est trop long.
00:18:49Il y a un an,
00:18:50nous avons lancé
00:18:51une stratégie décennale
00:18:52pour les soins
00:18:53d'accompagnement
00:18:54adossée à un financement
00:18:56inédit,
00:18:56un milliard d'euros
00:18:57sur dix ans.
00:18:58La dernière loi
00:18:59de financement
00:19:00de la sécurité sociale
00:19:01emporte déjà
00:19:02la traduction concrète
00:19:03avec 100 millions
00:19:05d'euros supplémentaires
00:19:06chaque année.
00:19:07Notre ambition
00:19:07est claire,
00:19:09garantir à chaque Français,
00:19:11quel que soit son âge,
00:19:12quel que soit son lieu de vie,
00:19:14un accès effectif
00:19:15aux soins palliatifs.
00:19:17Dès 2024,
00:19:18cette stratégie
00:19:19a commencé
00:19:19à produire ses effets,
00:19:21notamment au domicile,
00:19:22car nous savons
00:19:23combien de nos concitoyens
00:19:25souhaitent être accompagnés
00:19:26aussi longtemps
00:19:28que possible
00:19:28dans le cadre familier
00:19:30de leur vie quotidienne.
00:19:33Plus de 17 000 visites longues
00:19:34ont été assurées
00:19:35chaque trimestre
00:19:36par les médecins de ville
00:19:37pour offrir
00:19:38un accompagnement
00:19:39renforcé à domicile.
00:19:40L'hospitalisation
00:19:41à domicile
00:19:42a connu une hausse
00:19:43de 22%
00:19:44du nombre
00:19:45de patients
00:19:45pris en charge.
00:19:46Des équipes
00:19:47d'intervention rapide
00:19:48ont été déployées,
00:19:49capables d'intervenir
00:19:50en quelques heures
00:19:51auprès des patients.
00:19:52420 équipes mobiles
00:19:55de soins palliatifs
00:19:56sont désormais actives
00:19:57sur tout le territoire,
00:19:59apportant leur expertise
00:20:00aux soignants
00:20:01comme aux familles.
00:20:02À l'hôpital,
00:20:03également,
00:20:04le renforcement
00:20:05de l'offre
00:20:05s'est poursuivi.
00:20:06Le nombre
00:20:07de lits identifiés
00:20:08en soins palliatifs
00:20:09a progressé.
00:20:1013 départements
00:20:11jusque-là
00:20:11dépourvus d'unités
00:20:12spécialisées
00:20:13en ont ouvert
00:20:14ou en ouvriront
00:20:15dans les prochains mois.
00:20:16Je pense aux Chers,
00:20:17aux Ardennes,
00:20:18aux Vosges,
00:20:19à Lornes,
00:20:19à la Corrèze,
00:20:20aux Lottes,
00:20:21aux Hautes-Pyrénées,
00:20:22à la Lozère,
00:20:23à la Guyane,
00:20:23à la Sarthe,
00:20:25à l'Eure-et-Loire,
00:20:26aux Pyrénées-Orientales
00:20:27et à la Meuse.
00:20:28Deux premières unités
00:20:29pédiatriques
00:20:30de soins palliatifs
00:20:31ouvriront cette année.
00:20:33En parallèle,
00:20:34et c'est indispensable,
00:20:35nous investissons
00:20:36dans la formation,
00:20:38levier décisif
00:20:39pour faire émerger
00:20:40une véritable
00:20:41culture palliative.
00:20:43Plus de 100 postes
00:20:43ont été ouverts
00:20:44pour la rentrée
00:20:45universitaire
00:20:452024-2025,
00:20:48posant les bases
00:20:48d'une filière dédiée.
00:20:50Avec Yannick Noder,
00:20:51nous savons qu'il faut
00:20:52continuer,
00:20:53voire accélérer,
00:20:54autant que possible.
00:20:55C'est tout notre engagement.
00:20:57Nous devons également
00:20:57mieux faire connaître
00:20:58les droits des patients.
00:21:00Une campagne nationale
00:21:01d'information
00:21:02sera lancée cette année
00:21:03sur la désignation
00:21:04de la personne
00:21:05de confiance
00:21:05et sur la rédaction
00:21:07des directives anticipées.
00:21:09Nous devons désormais
00:21:10aller plus loin
00:21:11dans l'accompagnement
00:21:12et dans l'organisation
00:21:13des soins.
00:21:14C'est tout l'objet
00:21:15de la proposition
00:21:15de votre rapporteur
00:21:16Anibidal,
00:21:17qui reprend
00:21:18le cœur du texte
00:21:19gouvernemental
00:21:20autour de trois
00:21:21priorités structurées.
00:21:23La création
00:21:23d'organisations
00:21:24territoriales
00:21:25dédiées
00:21:26aux soins palliatifs
00:21:27et à l'accompagnement
00:21:28pour garantir
00:21:29un accès effectif
00:21:30partout en France.
00:21:31La mise en place
00:21:32d'une formation
00:21:33spécifique
00:21:33pour les professionnels
00:21:35du soin
00:21:35et de l'accompagnement
00:21:36et la généralisation
00:21:37du plan personnalisé
00:21:38d'accompagnement
00:21:39pour assurer
00:21:40un suivi cohérent
00:21:42et respectueux
00:21:43des volontés
00:21:43des patients.
00:21:44Ce plan
00:21:45ne sera en aucun cas
00:21:46un document de plus.
00:21:47Il sera le fruit
00:21:48d'un véritable dialogue
00:21:50entre le soignant
00:21:51et le patient.
00:21:53Les professionnels
00:21:54sont unanimes.
00:21:55Cet échange
00:21:56à cette étape
00:21:58de la maladie
00:21:58est indispensable.
00:22:00Chaque patient
00:22:01a des attentes
00:22:02spécifiques
00:22:03et doit pouvoir
00:22:04les exprimer
00:22:05pour que son parcours
00:22:07soit le mieux
00:22:08adapté possible.
00:22:10Je souhaite,
00:22:10Mesdames et Messieurs
00:22:11les députés,
00:22:12préciser clairement
00:22:13que ce plan
00:22:14ne contiendra
00:22:15aucune mention
00:22:16de l'aide à mourir.
00:22:17Votre rapporteur
00:22:18François Gernigon
00:22:19l'a rappelé tout à l'heure.
00:22:21Ce n'est ni la vocation
00:22:22ni le moment opportun
00:22:25pour aborder cette question.
00:22:27Parmi les avancées
00:22:28majeures du texte
00:22:29figure le développement
00:22:29de structures
00:22:30d'hébergement
00:22:31à taille humaine
00:22:32offrant une alternative
00:22:34aux domiciles.
00:22:36Elles permettront
00:22:36d'accueillir des patients
00:22:37pour des séjours
00:22:38temporaires ou plus longs
00:22:39tout en respectant
00:22:40pleinement
00:22:40leurs souhaits d'accompagnement.
00:22:41Je le redis,
00:22:43le personnel
00:22:44de ces structures
00:22:45n'a pas vocation
00:22:46à pratiquer
00:22:47l'aide à mourir.
00:22:48Si un patient
00:22:49formulait une telle demande,
00:22:51elle serait instruite
00:22:52dans les mêmes conditions
00:22:53que s'il était
00:22:53à son domicile,
00:22:55conformément
00:22:55au cadre prévu
00:22:56par la loi.
00:22:57Mesdames et Messieurs
00:22:58les députés,
00:22:59ce texte adopté
00:23:00à l'unanimité
00:23:01en commission,
00:23:02nous espérons
00:23:03qu'il le sera
00:23:04également
00:23:05en séance publique.
00:23:06Nous partageons
00:23:07une exigence,
00:23:08celle d'être
00:23:09à la hauteur
00:23:10des attentes
00:23:10des Françaises
00:23:11et des Français
00:23:11sur ce sujet.
00:23:12Je voudrais maintenant
00:23:13venir sur la proposition
00:23:14de loi
00:23:15sur l'aide à mourir.
00:23:17C'est l'attente
00:23:17de certains
00:23:18de nos concitoyens
00:23:19qui nous conduit
00:23:20à regarder
00:23:21les limites
00:23:21du cadre actuel
00:23:22pour certaines situations
00:23:24de fin de vie.
00:23:25J'entends bien sûr
00:23:26toutes celles et ceux
00:23:27qui demandent
00:23:28pourquoi légiférer
00:23:29à nouveau.
00:23:30La loi
00:23:30Clès-Leonetti
00:23:31existe déjà.
00:23:33La sédation profonde
00:23:34et continue
00:23:35jusqu'au décès
00:23:36est une avancée
00:23:37majeure
00:23:38et cette loi
00:23:38du 2 février 2016
00:23:40doit être aujourd'hui
00:23:41mieux connue,
00:23:43mieux appliquée.
00:23:44Mais il ne s'agit pas
00:23:45et je voudrais
00:23:45le rappeler ici
00:23:46d'un acte anodin.
00:23:49La sédation profonde
00:23:50et continue
00:23:50lorsqu'un patient
00:23:52atteint d'une infection
00:23:53grave et incurable
00:23:54et dont le pronostic
00:23:55vital est engagé
00:23:56en fait la demande
00:23:58génère l'arrêt
00:23:59des traitements.
00:24:00De tous les traitements
00:24:02y compris
00:24:03la nutrition
00:24:04et l'endormissement
00:24:05irréversible.
00:24:07C'est donc
00:24:07une démarche lourde
00:24:09qui accompagne
00:24:10inéluctablement
00:24:11vers la mort.
00:24:13Les deux auteurs
00:24:14de ce texte de loi
00:24:15auquel je redis
00:24:17mon respect
00:24:18et mon attachement
00:24:19n'en partagent pas
00:24:21la même lecture.
00:24:22Pour Alain Clès
00:24:23que je salue
00:24:24et que je cite
00:24:25ce n'est pas
00:24:26un acte létal
00:24:27mais c'est déjà
00:24:28de l'aide à mourir.
00:24:30On ne se réveille pas.
00:24:31Pour Jean Léonetti
00:24:32si je cite
00:24:33c'est une façon
00:24:34de soulager
00:24:35les souffrances
00:24:36du malade
00:24:36dormir n'est pas mourir.
00:24:39Les professionnels
00:24:40de santé
00:24:40que j'ai rencontrés
00:24:41m'ont précisé
00:24:42que cette pratique
00:24:43reste aujourd'hui
00:24:44peu utilisée.
00:24:46L'accompagnement global
00:24:47et la prise en charge
00:24:48de la douleur
00:24:49en soins palliatifs
00:24:50répondent
00:24:51dans de nombreux cas
00:24:52aux besoins des patients
00:24:53mais cette loi
00:24:54je le redis
00:24:55ne répond pas
00:24:56à toutes les situations.
00:24:58Même avec une prise
00:24:59en charge palliative
00:25:00exemplaire
00:25:01certains patients
00:25:03restent confrontés
00:25:04à des douleurs
00:25:05physiques
00:25:06réfractaires
00:25:07et à une perte
00:25:08d'autonomie
00:25:09vécue comme une atteinte
00:25:10insupportable
00:25:12à leur dignité.
00:25:13Ne devons-nous
00:25:14pas entendre
00:25:15ces patients
00:25:16connaissant
00:25:17l'évolution
00:25:18plus que probable
00:25:19de leur maladie
00:25:20qui considèrent
00:25:21que c'est à eux
00:25:22de déterminer
00:25:24s'ils souhaitent
00:25:24ou non
00:25:25subir
00:25:26ces situations.
00:25:27oui
00:25:28mesdames
00:25:29et messieurs
00:25:29les députés
00:25:30cette question
00:25:31est lourde
00:25:32elle est même
00:25:33vertigineuse
00:25:34mais parce qu'elle
00:25:35est vertigineuse
00:25:36devons-nous
00:25:37la repousser
00:25:38ou bien
00:25:39devons-nous
00:25:39chercher ensemble
00:25:40une réponse ?
00:25:41C'est la question
00:25:42évoquée à l'instant
00:25:43par le rapporteur
00:25:43général
00:25:44Olivier Falorni
00:25:45C'est tout le sens
00:25:47de sa proposition
00:25:48de loi
00:25:49relative à l'aide
00:25:50à mourir
00:25:50Il est des souffrances
00:25:52qu'aucun traitement
00:25:53aujourd'hui
00:25:54ne peut plus apaiser
00:25:55Il est des parcours
00:25:57où les soins palliatifs
00:25:58malgré leur qualité
00:26:00ne suffisent pas
00:26:01Il ne s'agit pas
00:26:03d'opposer
00:26:04la vie
00:26:04et la mort
00:26:05Il ne s'agit pas
00:26:07davantage
00:26:07d'opposer
00:26:08les soins palliatifs
00:26:09et l'aide à mourir
00:26:10Il ne s'agit pas
00:26:12non plus
00:26:12d'opposer
00:26:13la sédation profonde
00:26:14et continue
00:26:15et l'aide à mourir
00:26:16Pour l'immense majorité
00:26:18des patients
00:26:18la question
00:26:19d'une sédation profonde
00:26:21ou d'un recours
00:26:22à l'aide à mourir
00:26:23ne se posera pas
00:26:25parce que oui
00:26:26les soins palliatifs
00:26:28suffiront
00:26:28à apaiser
00:26:29leur souffrance
00:26:31jusqu'au terme
00:26:31de leur vie
00:26:32Mais pour les autres
00:26:34la question
00:26:35reste entière
00:26:36La souffrance
00:26:37de cette fin de vie
00:26:38n'est pas apaisée
00:26:40Mesdames et Messieurs
00:26:41comme vient de nous interpeller
00:26:42votre rapporteur
00:26:44Brigitte Lizot
00:26:44n'avons-nous pas
00:26:46le droit
00:26:46de ne pas penser
00:26:49à ces malades
00:26:50N'est-ce pas
00:26:51en quelque sorte
00:26:52une forme
00:26:53d'abandon ?
00:26:55N'est-ce pas
00:26:55notre devoir
00:26:56que de rechercher
00:26:56une autre réponse
00:26:57une autre forme
00:26:58d'accompagnement
00:26:59dans le cadre
00:27:00d'une fin de vie
00:27:01d'un patient
00:27:02qui nous le demande ?
00:27:04Si certains
00:27:05expriment en conscience
00:27:06la volonté
00:27:07d'accéder
00:27:08à l'aide
00:27:08à mourir
00:27:09notre responsabilité
00:27:10sera
00:27:11de leur garantir
00:27:12une réponse
00:27:13médicale
00:27:14claire
00:27:14dans un cadre
00:27:16strictement encadré
00:27:17fondé sur le respect
00:27:18de leur discernement
00:27:19de leur volonté
00:27:21de leur dignité
00:27:22un cadre clair
00:27:24avec des principes
00:27:26non négociables
00:27:27et des lignes
00:27:28à ne pas
00:27:28franchir
00:27:29Voilà
00:27:30Mesdames et Messieurs
00:27:31les députés
00:27:31ce qu'il nous appartient
00:27:33de construire
00:27:33Voilà ce que pourrait
00:27:35être le modèle
00:27:36français
00:27:37de la fin de vie
00:27:38Je le redis
00:27:39c'est une lourde
00:27:40responsabilité
00:27:41et je veux fixer
00:27:42devant vous
00:27:43les limites
00:27:44essentielles
00:27:45de cette aide
00:27:45à mourir
00:27:46Premièrement
00:27:48l'aide à mourir
00:27:48ne s'adressera
00:27:49qu'aux patients
00:27:50en phase avancée
00:27:51d'une maladie grave
00:27:53et incurable
00:27:53et dont le pronostic
00:27:55vital est engagé
00:27:56La phase avancée
00:27:57vient d'être définie
00:27:58par la Haute Autorité
00:27:59de Santé
00:27:59comme l'entrée
00:28:00dans un processus
00:28:02irréversible
00:28:03marqué par l'aggravation
00:28:05de l'état de santé
00:28:06qui affecte
00:28:07la qualité de vie
00:28:08Le gouvernement
00:28:09proposera d'inscrire
00:28:10dans la loi
00:28:10cette définition
00:28:12de la phase avancée
00:28:13issue
00:28:14des travaux
00:28:15de la Haute Autorité
00:28:15de Santé
00:28:16Cette définition
00:28:17confirme que
00:28:18l'aide à mourir
00:28:19sera réservée
00:28:20à des patients
00:28:20en fin de vie
00:28:21répondant à l'ensemble
00:28:23de critères cumulatifs
00:28:24après leur avoir proposé
00:28:26des soins palliatifs
00:28:27et un accompagnement
00:28:28La vie de la Haute Autorité
00:28:29de Santé
00:28:30est utile
00:28:30aucun critère
00:28:32temporel
00:28:32individuel
00:28:33ne peut fonder
00:28:34une approche satisfaisante
00:28:36ni moyen terme
00:28:37ni aucune autre
00:28:39alternative
00:28:39ne sont jugées pertinentes
00:28:40Deuxièmement
00:28:42l'autonomie du patient
00:28:43doit rester au cœur
00:28:44de notre réflexion
00:28:45Pour que cette autonomie
00:28:47soit réellement garantie
00:28:48jamais
00:28:49l'aide à mourir
00:28:50ne pourra être proposée
00:28:51suggérée
00:28:52ou encouragée
00:28:53C'est un choix
00:28:55intime
00:28:55et réitéré
00:28:56que seule
00:28:58la personne malade
00:28:59dans son fort intérieur
00:29:01peut formuler
00:29:02Pour que cette autonomie
00:29:04soit respectée
00:29:04le texte initial
00:29:06prévoyait
00:29:07que le patient
00:29:07s'administre lui-même
00:29:09la substance létale
00:29:11Ce n'est que
00:29:12dans de rares exceptions
00:29:13lorsque l'état physique
00:29:14du patient
00:29:15ne le permet pas
00:29:16qu'un professionnel
00:29:17de santé
00:29:18pourrait intervenir
00:29:19La commission
00:29:20est revenue
00:29:21sur cet équilibre
00:29:22Je porterai
00:29:23le rétablissement
00:29:23de la rédaction initiale
00:29:24L'auto-administration
00:29:26doit rester
00:29:27la première intention
00:29:28Aussi garantir
00:29:30l'autonomie
00:29:31suppose
00:29:31de laisser au patient
00:29:33un temps
00:29:33de réflexion
00:29:34incompressible
00:29:35une fois la demande
00:29:37acceptée
00:29:37par le médecin
00:29:38Ce délai
00:29:39de 48 heures
00:29:40inscrit
00:29:40dans le projet initial
00:29:41est une garantie
00:29:42supplémentaire
00:29:43Le rétablir
00:29:44me paraît
00:29:45une nécessité
00:29:46Troisièmement
00:29:47le discernement
00:29:47du patient
00:29:48doit être plein
00:29:49et constant
00:29:50tout au long
00:29:51du processus
00:29:52Au moment
00:29:53de la demande
00:29:53dans les jours
00:29:54et les semaines
00:29:55qui suivent
00:29:56jusqu'à l'instant
00:29:57même
00:29:57de l'administration
00:29:59de la substance
00:30:00létale
00:30:00Comme je m'y étais
00:30:02engagée
00:30:02j'ai saisi
00:30:03le comité
00:30:04consultatif
00:30:05national d'éthique
00:30:06L'avis rendu
00:30:08est sans ambiguïté
00:30:09Pour que l'aide
00:30:10à mourir
00:30:10reste fidèle
00:30:11à la dignité humaine
00:30:12le patient
00:30:13doit être apte
00:30:14à manifester
00:30:15sa volonté
00:30:15de façon
00:30:16libre
00:30:17et éclairée
00:30:18à chaque instant
00:30:20de la procédure
00:30:21Aucune demande
00:30:22d'aide à mourir
00:30:23ne pourra être formulée
00:30:24par l'intermédiaire
00:30:25des directives
00:30:26anticipées
00:30:27Quatrièmement
00:30:28les conditions
00:30:29d'accès
00:30:29doivent être
00:30:30strictement encadrées
00:30:31et strictement définies
00:30:33L'aide à mourir
00:30:34ne pourra pas
00:30:35être accordée
00:30:35aux personnes majeures
00:30:36ne pourra être
00:30:38accordée
00:30:38qu'aux personnes
00:30:39majeures
00:30:40de nationalité française
00:30:42ou résidant
00:30:43de manière
00:30:43stable et régulière
00:30:45atteintes
00:30:46d'une infection
00:30:46grave et incurable
00:30:47avec pronostics
00:30:49vital engagés
00:30:49souffrant de douleurs
00:30:51devenues insupportables
00:30:52et réfractaires
00:30:53au traitement
00:30:53exprimant leur volonté
00:30:55de manière libre
00:30:56et éclairée
00:30:56Ce sont autant
00:30:58de garanties
00:30:59En modifier
00:31:00un seul
00:31:01reviendrait
00:31:02à déséquilibrer
00:31:03l'ensemble
00:31:03du dispositif
00:31:04Je tiens évidemment
00:31:06à saluer
00:31:06le travail
00:31:07de votre commission
00:31:08qui les a
00:31:09sanctuarisés
00:31:09et à remercier
00:31:10les rapporteurs
00:31:11les députés
00:31:12qui ont contribué
00:31:13à les préserver
00:31:14Un consensus
00:31:15s'est dégagé
00:31:16sur ces cinq critères
00:31:17mais pour garantir
00:31:18leur efficacité
00:31:19ils doivent être définis
00:31:21avec précision
00:31:22dans la loi
00:31:22Pour que le corps
00:31:23médical puisse
00:31:24se prononcer
00:31:25en toute clarté
00:31:26Pour que les patients
00:31:28puissent bénéficier
00:31:29d'un dispositif
00:31:30strictement encadré
00:31:31Pour que ce texte
00:31:32soit applicable
00:31:33Pour que les médecins
00:31:35puissent accueillir
00:31:36les demandes
00:31:36dans un cadre sécurisé
00:31:38Les critères doivent
00:31:39être objectifs
00:31:40les garanties
00:31:41incontestables
00:31:42Certains d'entre eux
00:31:43pourront encore
00:31:44être précisés
00:31:45C'est tout le débat
00:31:46tout le sens du débat
00:31:47qui s'ouvre aujourd'hui
00:31:48comme le rappelle
00:31:50le rapporteur
00:31:50Stéphane Delautrette
00:31:51Cinquièmement
00:31:52La liberté des médecins
00:31:54doit être garantie
00:31:55tout comme la collégialité
00:31:57des décisions
00:31:57J'entends les inquiétudes
00:31:59exprimées par les soignants
00:32:00Ils sont les premiers visages
00:32:02de l'humanité
00:32:03dans l'épreuve
00:32:04et rien ne peut se faire
00:32:06sans eux
00:32:07Leurs préoccupations
00:32:08doivent être pleinement
00:32:09prises en compte
00:32:10Je veux être
00:32:12parfaitement clair
00:32:13L'aide à mourir
00:32:15n'est pas un renoncement
00:32:16aux soins
00:32:17Pas plus que la sédation
00:32:19profonde et continue
00:32:20ne l'est aujourd'hui
00:32:21Il s'agit
00:32:22Il s'agit de reconnaître
00:32:27que malgré l'engagement
00:32:28exemplaire des soignants
00:32:30certains patients
00:32:31ne trouvent aucune réponse
00:32:33dans le cadre existant
00:32:35Mesdames et Messieurs
00:32:36les députés
00:32:37Ce que nous vous proposons
00:32:38c'est de prolonger
00:32:39la main tendue
00:32:41de la médecine
00:32:42jusqu'au bout
00:32:43jusqu'au moment
00:32:46où dès lors
00:32:48que la personne le peut
00:32:49si elle le souhaite
00:32:51elle la lâchera
00:32:52en paix
00:32:53Le respect
00:32:54de la clause
00:32:55de conscience
00:32:56est un principe
00:32:57absolu
00:32:58Aucun professionnel
00:33:00de santé
00:33:00ne sera jamais
00:33:02contraint
00:33:02d'accomplir
00:33:03un acte contraire
00:33:04à ses convictions
00:33:05C'est une ligne rouge
00:33:07et je souhaite
00:33:07qu'elle le reste
00:33:08Toute demande d'aide à mourir
00:33:10devra faire l'objet
00:33:11d'une évaluation collégiale
00:33:12dans un cadre défini
00:33:14La possibilité
00:33:15d'un troisième avis médical
00:33:17a été évoquée
00:33:18Je suis favorable
00:33:20à un renforcement
00:33:21de cette collégialité
00:33:23comme votre rapporteur
00:33:25Laurent Panifousse
00:33:26Aucun soignant
00:33:27ne doit se trouver seul
00:33:29face à la demande
00:33:30d'un patient
00:33:31En conclusion
00:33:32Mesdames et Messieurs
00:33:33les députés
00:33:34j'ai suivi
00:33:35les débats
00:33:36en commission
00:33:36rappelés par votre rapporteur
00:33:38Élise Le Boucher
00:33:39Je suis pleinement consciente
00:33:41que certains points
00:33:42appellent encore
00:33:43des clarifications
00:33:44Le gouvernement
00:33:45prendra pleinement
00:33:46sa part
00:33:47dans la discussion
00:33:47en séance publique
00:33:48pour faire en sorte
00:33:49que ces textes
00:33:50soient équilibrés
00:33:51et portés
00:33:52par la majorité
00:33:53la plus large possible
00:33:54Cela suppose
00:33:56de faire progresser
00:33:56notre réflexion
00:33:58vers un consensus
00:33:59éclairé
00:33:59Toutes les convictions
00:34:01méritent
00:34:02écoute
00:34:03et respect
00:34:03Malgré nos différences
00:34:05nous pouvons chercher
00:34:06un chemin commun
00:34:07Les mots
00:34:09de ce débat
00:34:09Mesdames et Messieurs
00:34:10les députés
00:34:11sont graves
00:34:11Accompagnement
00:34:13Douleur
00:34:14Fin de vie
00:34:15Maladie
00:34:16Soins
00:34:17Souffrance
00:34:19Mort
00:34:20Il nous invite
00:34:21à répondre
00:34:22à cette question fondamentale
00:34:23Comment garantir
00:34:25la liberté
00:34:25de sa fin de vie
00:34:26aux malades
00:34:27dans le respect
00:34:28et la dignité
00:34:29alors que
00:34:31la situation
00:34:31est devenue
00:34:32irréversible
00:34:33Je vous propose
00:34:35malgré nos différences
00:34:36de rechercher
00:34:37ce chemin commun
00:34:39car ce débat
00:34:40ne se résume pas
00:34:41à un choix
00:34:42entre la vie
00:34:43et la mort
00:34:43Il nous invite
00:34:44à répondre
00:34:45à une question fondamentale
00:34:46Comment accompagner
00:34:48au mieux
00:34:49chaque fin de vie
00:34:51dans le respect
00:34:52et la dignité
00:34:53de chaque parcours
00:34:55Je veux redire
00:34:56aux soignants
00:34:57vous ne serez jamais seuls
00:34:58Nous serons à vos côtés
00:34:59pour vous accompagner
00:35:00vous former
00:35:01sécuriser vos pratiques
00:35:03Je veux dire
00:35:04aux patients
00:35:04et à leurs familles
00:35:05Vous êtes entendus
00:35:06Votre souffrance
00:35:08et votre parole
00:35:09sont au cœur
00:35:10de ces textes
00:35:11Et enfin
00:35:11je veux dire
00:35:12aux Français
00:35:12Le Parlement
00:35:14sera au rendez-vous
00:35:15de ses responsabilités
00:35:16La proposition de loi
00:35:18qui crée
00:35:18un droit à l'aide à mourir
00:35:20divise au sein même
00:35:21des formations politiques
00:35:23Chacun a sa position
00:35:24sur ce sujet
00:35:25qui renvoie
00:35:25à des convictions personnelles
00:35:26intimes
00:35:27et qui suscite
00:35:28des questions médicales
00:35:29juridiques
00:35:30ou encore éthiques
00:35:31Retour en séance
00:35:32Madame la Présidente
00:35:34Madame la Ministre
00:35:36Monsieur le Président
00:35:37de la Commission
00:35:37des Affaires Sociales
00:35:38et je tiens
00:35:38à vous remercier
00:35:39de l'animation
00:35:41de la Commission
00:35:42telle que vous avez
00:35:42pu la conduire
00:35:43pendant tous ces jours
00:35:44Monsieur le Rapporteur Général
00:35:46mon cher Olivier Falorni
00:35:47je salue tous les rapporteurs
00:35:48Je veux vous saluer
00:35:50toutes mes chers collègues
00:35:51et vous dire
00:35:52que je m'exprime devant vous
00:35:52avec beaucoup d'humilité
00:35:54C'est un moment grave
00:35:55mais c'est un moment
00:35:55qui honore notre Parlement
00:35:57à cette même tribune
00:35:59il y a 50 ans
00:35:59Madame la Ministre
00:36:00c'était Simone Veil
00:36:01qui était là
00:36:01Il est des moments
00:36:02où le Parlement
00:36:03est convoqué
00:36:05pour avancer
00:36:06et avancer avec intelligence
00:36:07Madame la Ministre
00:36:09vous serez celle
00:36:09qui permettra
00:36:10enfin à cette France
00:36:11d'avoir des soins palliatifs
00:36:13partout sur le territoire
00:36:15et cette promesse
00:36:16elle nous engage tous
00:36:18parce qu'il y a des patients
00:36:18qui nous écoutent
00:36:19et qui nous regardent
00:36:21il y a des soignants
00:36:22qui attendent aussi
00:36:24ces soins palliatifs
00:36:25mais vous aurez également
00:36:26une responsabilité importante
00:36:27c'est de faire en sorte
00:36:29que la formation
00:36:30soit au rendez-vous
00:36:31pour qu'il y ait suffisamment
00:36:32de soignants
00:36:32qui embrassent demain
00:36:34ce métier merveilleux
00:36:35que d'aider celles et ceux
00:36:36qui produisent les soins palliatifs
00:36:38J'ai une pensée
00:36:39pour Henri Caillavé
00:36:40un sénateur
00:36:41qui vous le savez
00:36:42à la fin des années 70
00:36:43a été le premier
00:36:44à ouvrir la voie
00:36:45j'ai une pensée
00:36:46pour Bernard Kouchner
00:36:47j'ai une pensée
00:36:47pour Alain Klaes
00:36:48j'ai une pensée
00:36:49pour Jean Léonetti
00:36:50qui avec cette merveilleuse loi
00:36:52de 2015
00:36:52et j'étais là
00:36:53ont été capables
00:36:54d'apporter une réponse
00:36:56à ses passions
00:36:56avec notamment
00:36:57la fin de l'obstination
00:36:59déraisonnable
00:37:00je voudrais dire
00:37:01à Olivier Falorni
00:37:02que son nom s'inscrit
00:37:03à la suite
00:37:04de celles et ceux
00:37:05que je viens de citer
00:37:06c'est pour ça
00:37:07que nous vivons
00:37:07un moment très important
00:37:08avec ces 4 années
00:37:09tumultueuses
00:37:10où à cette même tribune
00:37:11plus de 8000 amendements
00:37:13l'entouraient
00:37:13lorsque un article 1
00:37:14avait été péniblement voté
00:37:15à 23h50
00:37:17à titre personnel
00:37:18je vous le dis
00:37:19avec beaucoup de gravité
00:37:20j'ai évolué
00:37:20j'ai évolué d'abord
00:37:22parce que
00:37:22depuis 40 ans soignants
00:37:23évolué
00:37:24car confronté
00:37:25très directement
00:37:26à ma famille
00:37:27la plus proche
00:37:28à des cas
00:37:29qui ont appelé
00:37:30une fois de plus
00:37:31de regarder les choses
00:37:33avec plus de discernement
00:37:34mais je suis fier
00:37:35aujourd'hui
00:37:36d'être
00:37:36favorable à cette loi
00:37:38et je dis devant
00:37:39mon ami et collègue
00:37:40Cyril Isaac-Siby
00:37:41qui portera une voix différente
00:37:42pour le groupe démocrate
00:37:43attaché
00:37:44que nous sommes
00:37:45les uns et les autres
00:37:46à pouvoir s'exprimer
00:37:47à la fin du texte
00:37:48en toute liberté
00:37:49mais ce texte
00:37:51est équilibré
00:37:51et ce texte
00:37:52il est solide
00:37:53il est équilibré
00:37:54il est solide
00:37:55parce qu'on nous a dit
00:37:55au début
00:37:56les enfants sont concernés
00:37:57non ils ne le sont pas
00:37:57on nous a dit
00:37:58évidemment
00:37:59il faut d'autres
00:38:00qui viendront
00:38:01d'autres pays du monde
00:38:02non ce sont les français
00:38:03ce texte équilibré
00:38:04est solide
00:38:04parce qu'on a encadré
00:38:06les choses
00:38:06il protège le patient
00:38:08vous l'avez dit
00:38:08madame la ministre
00:38:09c'est lui qui décide
00:38:11c'est lui qui réitère
00:38:13mais est-ce que
00:38:13dans une situation
00:38:14profonde et continue
00:38:15il peut le faire
00:38:15certainement pas
00:38:16je vous invite à réfléchir
00:38:18il protège le médecin
00:38:19oui
00:38:21il peut dire
00:38:22je ne ferai pas cet acte
00:38:23il y aura une liste
00:38:24où ils diront
00:38:25si vous ou non
00:38:25et il n'est plus seul
00:38:26car il y a une décision
00:38:28collégiale
00:38:29et vous l'avez dit
00:38:29madame la ministre
00:38:30et cette décision collégiale
00:38:32elle est transmise
00:38:32par la collégialité
00:38:34aux médecins
00:38:34qui le dit
00:38:35aux patients
00:38:35cette loi
00:38:36elle apportera
00:38:37des garanties
00:38:38oui des garanties
00:38:39elle sera évaluée
00:38:41l'était-elle
00:38:41pour la loi
00:38:42Claes-Leonetti
00:38:43non
00:38:43il n'y avait pas
00:38:44de registre national
00:38:45le 1er janvier 2025
00:38:46ça y est
00:38:47grâce à vous
00:38:48madame la ministre
00:38:48cette loi
00:38:49s'il y a des dérives constatées
00:38:51il pourrait y en avoir
00:38:52et bien
00:38:52il y aura des saisines
00:38:53judiciaires possibles
00:38:54auprès du procureur
00:38:55il y aura
00:38:56les conseils de l'ordre
00:38:57qui seront là pour dire
00:38:58il y a eu telle dérive
00:38:59qui a pu s'installer
00:39:00et puis le fait
00:39:01d'avoir fait ce choix
00:39:02et je le dis devant
00:39:03des collègues
00:39:04d'autres groupes politiques
00:39:05de faire en sorte
00:39:05que les directives anticipées
00:39:07n'intègrent pas
00:39:08cette idée
00:39:09d'aide à mourir
00:39:10montre bien
00:39:11que notre texte
00:39:12est solide
00:39:12et équilibré
00:39:13et vous l'avez précisé
00:39:14madame la ministre
00:39:15l'avis de la Haute Autorité de Santé
00:39:17lorsqu'on vous dit
00:39:18quelqu'un va mourir
00:39:19à court et moyen terme
00:39:20j'ai entendu ce message
00:39:22c'était il y a plus de 50 ans
00:39:24pour mon propre frère
00:39:2440 ans il a vécu
00:39:2640 ans il a vécu
00:39:28donc on ne sait pas
00:39:29ce qui se passe
00:39:29en revanche
00:39:30il y a des cas où
00:39:31lorsque la douleur
00:39:32est indécible
00:39:33qu'elle est réfractaire
00:39:34qu'on sait
00:39:35qu'on ne peut plus rien faire
00:39:36et que l'humanité
00:39:38et l'humanité
00:39:38n'est plus au rendez-vous
00:39:39il faut aider
00:39:40ces hommes et ces femmes
00:39:41si on les aime
00:39:42si on les aime
00:39:43à les laisser partir
00:39:45c'est parce que
00:39:46ce texte est équilibré
00:39:47c'est parce que
00:39:48ce texte apporte des garanties
00:39:49c'est parce que
00:39:50le débat
00:39:50je dis devant
00:39:51les amis républicains
00:39:51et les amis de Rennes aussi
00:39:53et de tous ceux qui sont là
00:39:54où chacun fait des pas
00:39:55les uns vers les autres
00:39:56on s'est écouté
00:39:57et le débat était digne
00:39:59en commission
00:39:59je souhaite
00:40:00qu'il le soit
00:40:01tout autant ici
00:40:02alors mes chers collègues
00:40:04vous l'aurez compris
00:40:05moi je n'ai aucune certitude
00:40:07la seule certitude
00:40:10qui me porte
00:40:11c'est que je crois
00:40:11que le test
00:40:13que nous avons bâti
00:40:13tous ensemble
00:40:14permet de répondre
00:40:16à quelques cas
00:40:16où nous sommes
00:40:17dans une impasse totale
00:40:18c'est la raison pour laquelle
00:40:19je soutiendrai
00:40:21ce texte d'Eda Moury
00:40:22et puis j'ai une pensée
00:40:23enfin pour
00:40:24les conventionnaires
00:40:26oui
00:40:26il y a eu une magnifique convention
00:40:28à la demande
00:40:28du président de la république
00:40:29qui a fait un boulot formidable
00:40:30et j'ai eu l'honneur
00:40:31d'aller justement
00:40:32à la restitution des travaux
00:40:33leur message
00:40:35je vous le dis
00:40:36et c'est un message
00:40:38qui appelle
00:40:39à la réflexion
00:40:40à l'humilité
00:40:41et surtout
00:40:41qui montre
00:40:42que les meilleurs
00:40:42de nous-mêmes
00:40:43c'est lorsque
00:40:43nous sommes forts
00:40:44collectivement
00:40:44merci
00:40:45lorsque le parlement
00:40:47se saisit de questions
00:40:47à la fois éthique
00:40:49morale et de santé
00:40:50il arrive
00:40:51que notre longue marche
00:40:52législative
00:40:53soit rythmée
00:40:53comme c'est le cas
00:40:54aujourd'hui
00:40:55par le battement
00:40:56têtu de deux horloges
00:40:57celle de la médecine
00:40:59qui recule sans cesse
00:41:00la frontière de la mort
00:41:01et celle
00:41:02intime
00:41:03des femmes
00:41:04et des hommes
00:41:05qui nous interroge
00:41:06quand la science
00:41:07ne peut plus rien
00:41:07pour moi
00:41:08qui va m'aider
00:41:09c'est à la croisée
00:41:11de ces deux cadences
00:41:12que nous examinons
00:41:13ces propositions de loi
00:41:14issues du projet de loi
00:41:16de 2024
00:41:17fruit d'un travail
00:41:19de longue haleine
00:41:20ouvert en 2022
00:41:21par le président
00:41:22de la république
00:41:22que je remercie
00:41:23avec émotion
00:41:24et gratitude
00:41:25je me dois également
00:41:26de remercier
00:41:27les membres
00:41:27de la convention citoyenne
00:41:29pour leur travail
00:41:30considérable
00:41:31et remarquable
00:41:32certains sont présents
00:41:33aujourd'hui ici
00:41:33Franck Chauvin
00:41:35pour la stratégie décennale
00:41:36des soins palliatifs
00:41:37tout comme les malades
00:41:38les soignants
00:41:39ainsi que toutes les parties
00:41:40prenantes
00:41:40qui se sont exprimées
00:41:41quelles que soient
00:41:42leurs convictions intimes
00:41:43lors de l'élaboration
00:41:45du projet de loi initial
00:41:46mais aussi
00:41:47lors des très nombreuses
00:41:48auditions parlementaires
00:41:49sur notre chemin
00:41:51les obstacles ont été
00:41:51nombreux
00:41:52la dissolution
00:41:53qui fut sans doute
00:41:54le plus douloureux
00:41:55mais également
00:41:56la scission du texte
00:41:57en deux
00:41:58rompant de facto
00:41:59l'unité du modèle français
00:42:01d'accompagnement
00:42:01de la fin de vie
00:42:02mais rien
00:42:03ne saurait arrêter
00:42:04cette marche
00:42:05tant elle est portée
00:42:06par les français
00:42:07et leurs angoisses
00:42:08par les malades
00:42:09et leurs souffrances
00:42:10depuis 1999
00:42:12la république
00:42:14a appris
00:42:14à refuser
00:42:14l'acharnement
00:42:15à reconnaître
00:42:16la primauté
00:42:17de la volonté
00:42:18du patient
00:42:18à faire germer
00:42:19la culture palliative
00:42:21mais 26 ans plus tard
00:42:23chacun mesure
00:42:24l'écart
00:42:24entre les principes
00:42:25et la réalité
00:42:26pour trop
00:42:28de nos concitoyens
00:42:29la fin de vie
00:42:29demeure un territoire
00:42:30d'abandon
00:42:31parfois
00:42:32de détresse muette
00:42:33face à cela
00:42:35nous devons résister
00:42:36à la tentation
00:42:37d'écrire la loi
00:42:37sous le souffle
00:42:38de la compassion immédiate
00:42:39un texte législatif
00:42:41n'est pas un plaidoyer
00:42:43il énonce
00:42:44sobrement
00:42:44des principes
00:42:45et des droits
00:42:46et doit faire confiance
00:42:47aux acteurs de terrain
00:42:48au sortir
00:42:50de la commission
00:42:50des affaires sociales
00:42:51la proposition
00:42:52de loi
00:42:53sur l'accompagnement
00:42:54et les soins palliatifs
00:42:55portés par Annie Vidal
00:42:55compte 31 articles
00:42:58contre 4
00:42:59dans le projet
00:42:59de loi initial
00:43:00elle compte
00:43:015600 mots
00:43:02alors que la loi
00:43:03Claes-Leonetti
00:43:03de 2016
00:43:04en compte
00:43:05moitié moins
00:43:05je crains que
00:43:07cette inflation
00:43:07législative
00:43:08n'éloigne en réalité
00:43:09les malades
00:43:10de soins palliatifs
00:43:11accessibles
00:43:11et humains
00:43:12je vous proposais
00:43:13donc plusieurs amendements
00:43:14allégeant ce texte
00:43:16mais bien sûr
00:43:17comme tous ici
00:43:18je suis intimement
00:43:19persuadée
00:43:19qu'il nous faut
00:43:20continuer
00:43:20à œuvrer
00:43:21pour développer
00:43:22les soins palliatifs
00:43:23et comme vous l'avez fait
00:43:24madame la ministre
00:43:25remercier les soignants
00:43:26qui au quotidien
00:43:27accompagnent
00:43:29nos concitoyens
00:43:30en fin de vie
00:43:30depuis le début
00:43:32de nos travaux
00:43:32sur l'aide à mourir
00:43:33j'ai porté la conviction
00:43:34qu'un équilibre
00:43:35était possible
00:43:36face à ce vertige
00:43:38que représente la mort
00:43:38un équilibre
00:43:40entre la liberté
00:43:41de chacun
00:43:41la protection
00:43:42des plus vulnérables
00:43:43et le respect
00:43:43de la conscience
00:43:44des soignants
00:43:44cet équilibre
00:43:46je le crois
00:43:46était au cœur
00:43:47du projet de loi initial
00:43:48articulé entre autonomie
00:43:50et solidarité
00:43:51cet équilibre
00:43:53a été rompu
00:43:54d'abord
00:43:54les critères d'accès
00:43:55à l'aide à mourir
00:43:56ont été élargis
00:43:57il nous faut désormais
00:43:58collectivement
00:43:59parvenir à des conditions
00:44:00objectivables
00:44:01compréhensibles par tous
00:44:03qui respectent
00:44:04l'avis de la haute
00:44:05autorité de santé
00:44:05c'est la seule voie
00:44:07pour rendre notre texte
00:44:08crédible
00:44:08et pour avoir
00:44:09la confiance
00:44:10des soignants
00:44:10comme des malades
00:44:11l'irréversibilité
00:44:13semble être
00:44:13un critère objectif
00:44:14ensuite le texte
00:44:16initial faisait
00:44:16de l'auto-administration
00:44:18la règle
00:44:18et réservait
00:44:19l'intervention
00:44:19d'un soignant
00:44:20au seul patient
00:44:21physiquement empêché
00:44:22cette distinction
00:44:23n'est pas technique
00:44:24elle est éthique
00:44:26supprimer cette limite
00:44:27je le crains
00:44:28parce que beaucoup
00:44:28me l'ont dit
00:44:29reviendra à détourner
00:44:30les soignants
00:44:31d'un accompagnement
00:44:31de leurs patients
00:44:33jusqu'au bout
00:44:34alors qu'ils auraient
00:44:35accepté jusque là
00:44:36le sondage IFOP
00:44:37sorti hier
00:44:38nous montre
00:44:39à quel point
00:44:39le corps médical
00:44:40a aussi beaucoup évolué
00:44:41sur ce sujet
00:44:42n'oublions pas
00:44:43les médecins
00:44:44sont des citoyens
00:44:45je garde l'espoir
00:44:46que nous puissions ensemble
00:44:47retrouver la ligne de crête
00:44:49exigeante
00:44:50capable de rassembler
00:44:51non seulement une majorité
00:44:52mais la part le plus large
00:44:53de cet hémicycle
00:44:54mes chers collègues
00:44:55il est de ces instants
00:44:56où le parlement
00:44:57quitte le tumulte
00:44:58du quotidien
00:44:58se tient face
00:44:59à ce qu'il y a
00:45:00de plus sacré en l'humain
00:45:01la dignité
00:45:02qui doit demeurer
00:45:03face à la vie
00:45:03qui s'éteint
00:45:04écrivons donc ici
00:45:05ce qui demain
00:45:06accompagnera
00:45:07le dernier souffle
00:45:08de nos concitoyens
00:45:09avec humilité
00:45:10et le doute
00:45:11qui doit toujours guigner
00:45:12cette réflexion
00:45:13si difficile
00:45:13voilà l'horizon
00:45:15de ce débat
00:45:16puisse notre assemblée
00:45:17comme elle a su le faire
00:45:18quelquefois dans son histoire
00:45:19hausser la loi
00:45:20à la hauteur
00:45:21de la condition humaine
00:45:22alors seulement
00:45:23le texte que nous voterons
00:45:24ne sera pas
00:45:25un texte de plus
00:45:26mais la promesse
00:45:27tenue
00:45:28d'une république
00:45:29fidèle à sa devise
00:45:30la liberté du choix
00:45:31l'égalité d'accès
00:45:33à l'apaisement
00:45:33des souffrances
00:45:34la fraternité
00:45:35jusqu'à la dernière heure
00:45:36nous le devons
00:45:37aux malades
00:45:38qui attendent
00:45:38l'évolution
00:45:39de notre législation
00:45:40à ce stade
00:45:41j'ai une grosse pensée
00:45:42car oui
00:45:43la mort est inscrite
00:45:44en nous
00:45:44c'est notre destinée
00:45:46notre dernière vague
00:45:47cher Charles
00:45:48je vous remercie
00:45:49c'est avec beaucoup
00:45:52de responsabilité
00:45:53qu'il nous faut
00:45:53aujourd'hui examiner
00:45:54les propositions
00:45:55de loi relatives
00:45:56à l'accompagnement
00:45:56et aux soins palliatifs
00:45:57et au droit
00:45:59à l'aide à mourir
00:45:59beaucoup
00:46:01de responsabilité
00:46:02car il s'agit
00:46:04d'un sujet
00:46:04qui touche
00:46:05à la dignité
00:46:05à l'intime
00:46:07et à notre conscience
00:46:08individuelle
00:46:09aussi bien que collective
00:46:10si un choix
00:46:12a été fait
00:46:13celui de séparer
00:46:13en deux
00:46:14le projet de loi
00:46:14interrompu
00:46:15l'année dernière
00:46:15il faut rappeler
00:46:17que le développement
00:46:17des soins palliatifs
00:46:18ne rentre
00:46:20en aucun cas
00:46:21en concurrence
00:46:22avec l'ouverture
00:46:23du droit
00:46:23à l'aide à mourir
00:46:24car s'il est essentiel
00:46:26et indispensable
00:46:27de combattre
00:46:28efficacement
00:46:29la douleur
00:46:30et de mieux
00:46:31accompagner
00:46:31les personnes
00:46:31qui souffrent
00:46:32il est également
00:46:33légitime
00:46:34et nécessaire
00:46:35d'accompagner
00:46:35celles
00:46:36pour lesquelles
00:46:37la souffrance
00:46:38est devenue
00:46:38insupportable
00:46:39et inévitable
00:46:41j'ai reçu
00:46:42nombre de personnes
00:46:43inquiètes
00:46:44des conséquences
00:46:44de l'ouverture
00:46:45de l'aide à mourir
00:46:46et je les comprends
00:46:48je me suis rendu
00:46:49en visite
00:46:49dans les unités
00:46:50de soins palliatifs
00:46:50moi aussi
00:46:51trop peu nombreuses
00:46:52de ma circonscription
00:46:53dans les Yvelines
00:46:54et je veux ici
00:46:55avoir
00:46:56et pouvoir
00:46:57exprimer
00:46:58mes remerciements
00:46:58pour leur engagement
00:46:59humaniste
00:47:00aux soignants
00:47:01et soignantes
00:47:01exceptionnels
00:47:02que j'y ai rencontré
00:47:04comme par exemple
00:47:05à la MGEN
00:47:06de la Verrière
00:47:07et elles m'ont
00:47:08notamment expliqué
00:47:09et démontré
00:47:10par des exemples
00:47:11concrets
00:47:11que le manque
00:47:12de communication
00:47:13sur les soins
00:47:14palliatifs
00:47:14existant déjà
00:47:15dans notre pays
00:47:16pourtant
00:47:17poussait parfois
00:47:18des personnes
00:47:19malades
00:47:20à partir
00:47:21déjà
00:47:21dans d'autres
00:47:22pays
00:47:23pour y mourir
00:47:24afin d'anticiper
00:47:25des douleurs
00:47:26qu'elles ne pensent
00:47:27même pas possible
00:47:28d'annihilées
00:47:29pour elles-mêmes
00:47:30dans notre pays
00:47:31le manque
00:47:33d'accompagnement
00:47:33d'informations
00:47:34ou d'offres
00:47:34de soins palliatifs
00:47:35accélère alors
00:47:36la décision
00:47:37des patients
00:47:38qui se sentent
00:47:39abandonnés
00:47:40alors que les personnes
00:47:41bien accompagnées
00:47:42demandent
00:47:43beaucoup moins
00:47:44l'accès
00:47:45à l'aide à mourir
00:47:46elles m'ont également
00:47:48informé
00:47:48des possibles
00:47:49conséquences psychologiques
00:47:50du message
00:47:51qui serait délivré
00:47:52aux personnes malades
00:47:53par l'adoption
00:47:54de la loi
00:47:55sur la fin de vie
00:47:55celui d'une société
00:47:57qui fait une hiérarchie
00:47:58entre les personnes
00:47:59qui seraient dignes
00:48:00de rester en vie
00:48:01et celles
00:48:02qu'elles accepteraient
00:48:03de perdre
00:48:03je souhaiterais
00:48:05ici
00:48:05les rassurer
00:48:06sur ces deux points
00:48:07tout d'abord
00:48:09le droit à l'aide à mourir
00:48:10s'il est voté
00:48:11par notre assemblée
00:48:12est
00:48:12et doit rester un choix
00:48:14qui doit se faire
00:48:15de façon libre
00:48:15et éclairée
00:48:16comme le prévoit le texte
00:48:18et qui implique
00:48:18une bonne connaissance
00:48:20en amont
00:48:20de la décision
00:48:21des possibilités
00:48:22accessibles
00:48:23pour limiter
00:48:24leur souffrance quotidienne
00:48:25et lutter
00:48:26contre
00:48:26toutes
00:48:27toutes les douleurs
00:48:29c'est en cela
00:48:30qu'un bailleur accès
00:48:31sur tout le territoire
00:48:32aux soins palliatifs
00:48:33est absolument
00:48:34indispensable
00:48:35ensuite
00:48:37non
00:48:37notre société
00:48:39n'abandonne personne
00:48:40en voulant adopter
00:48:41la proposition
00:48:42de loi relative
00:48:43au droit à l'aide à mourir
00:48:44j'entends également
00:48:45les témoignages
00:48:46de personnes malades
00:48:47qui souffrent parfois
00:48:47depuis des années
00:48:49et qui nous disent
00:48:50qu'elles ne se sentent
00:48:51pas écoutées
00:48:52quand nous ne leur
00:48:53permettons pas
00:48:54de choisir la façon
00:48:55dont elles souhaitent
00:48:55finir leur jour
00:48:56elles sont alors obligées
00:48:58de partir loin de chez elles
00:48:59pour faire entendre
00:49:00leur voix
00:49:01et leur terrible choix
00:49:02intime
00:49:03aussi
00:49:05voici selon nous
00:49:06le message clair
00:49:07que ces deux propositions
00:49:08de loi doivent envoyer
00:49:09la France
00:49:11fera tout ce qui est nécessaire
00:49:13pour vous accompagner
00:49:14pour nous accompagner
00:49:15toutes et tous
00:49:16nous-mêmes
00:49:17et limiter vos
00:49:19et nos souffrances
00:49:20dans les meilleures conditions
00:49:21possibles
00:49:22et si toutefois
00:49:23vous faites le choix
00:49:24malgré tout
00:49:25de recourir à l'aide à mourir
00:49:27alors
00:49:27là aussi
00:49:28elle vous accompagnera
00:49:30pour que vous puissiez
00:49:31le faire dignement
00:49:32de façon encadrée
00:49:33et également
00:49:34dans les meilleures conditions
00:49:35possibles
00:49:36pour vous
00:49:37et pour votre entourage
00:49:38un autre message
00:49:40est aussi clairement affirmé
00:49:41l'accès à l'aide à mourir
00:49:43à mourir
00:49:43n'est pas la solution
00:49:44pour pallier
00:49:46le manque de soins palliatifs
00:49:47elle n'est que l'ultime voie
00:49:49quand la souffrance
00:49:50est insupportable
00:49:52mais surtout
00:49:53définitivement
00:49:54incurable
00:49:55il ne peut en être autrement
00:49:57il ne saurait
00:49:58en être autrement
00:49:59il reste
00:50:01que notre système palliatif
00:50:02est défaillant
00:50:03malgré les efforts
00:50:04engagés depuis des années
00:50:06et malgré le dévouement
00:50:07indéfectible des professionnels
00:50:09mais aussi des proches
00:50:10aidants
00:50:11et des bénévoles
00:50:12pour eux aussi
00:50:13il faut que nous agissions
00:50:14davantage
00:50:15afin qu'ils puissent
00:50:16accompagner au mieux
00:50:17les personnes malades
00:50:19nos propres proches
00:50:20notre groupe
00:50:22continuera de défendre
00:50:23des amendements
00:50:24visant à améliorer
00:50:25ces deux textes
00:50:26pour ma part
00:50:27et pour ce qui concerne
00:50:29les soins palliatifs
00:50:29ils visent à garantir
00:50:31un égal accès
00:50:32à ces soins
00:50:32une prise en charge
00:50:33personnalisée
00:50:34une plus grande place
00:50:35du patient
00:50:36des bénévoles
00:50:37et des proches aidants
00:50:38concernant ces derniers
00:50:39je souhaite profiter
00:50:40de cette prise de parole
00:50:41pour les remercier
00:50:42pour tout l'accompagnement
00:50:43l'aide
00:50:44le soutien physique
00:50:45et moral
00:50:45qu'ils apportent au quotidien
00:50:47à la fois aux personnes
00:50:48morales
00:50:49malades
00:50:49mais aussi
00:50:51aux personnes
00:50:51qui ne peuvent être
00:50:52quotidiennement présentes
00:50:54pour leurs proches
00:50:54il est nécessaire
00:50:56d'aller plus loin
00:50:56dans les dispositions
00:50:58qui sont mises en place
00:50:59pour soutenir les aidants
00:51:00je pense notamment
00:51:01au séjour de répit
00:51:02qui devrait être plus accessible
00:51:04alors que les proches aidants
00:51:06sont surexposés
00:51:07à des risques
00:51:08psychosociaux graves
00:51:09pourtant
00:51:10l'accès à ces six jours
00:51:11de répit
00:51:12fait face à de nombreux freins
00:51:13du fait de l'éclatement
00:51:14de l'offre sur notre territoire
00:51:16et de la diversité
00:51:17des financements
00:51:18il est nécessaire
00:51:19de se pencher
00:51:20sur ce sujet
00:51:20ce qui fera d'ailleurs
00:51:22également l'objet
00:51:22d'un amendement
00:51:23notre groupe
00:51:24s'attachera aussi
00:51:25à maintenir les avancées
00:51:26que nous avons déjà
00:51:27obtenues en commission
00:51:28et tout particulièrement
00:51:29la création d'un diplôme
00:51:31d'études spécialisées
00:51:32dans l'objectif
00:51:33de reconnaître
00:51:33une filière palliative
00:51:35qui serait ainsi
00:51:36valorisée
00:51:37la formation
00:51:38à l'approche palliative
00:51:40est primordiale
00:51:41dans notre pays
00:51:42par ailleurs
00:51:43comme pour beaucoup
00:51:44d'autres sujets
00:51:45le manque de moyens
00:51:46alloués au développement
00:51:47des soins palliatifs
00:51:47est conséquent
00:51:48alors qu'il est nécessaire
00:51:49d'avoir des fonds pérennes
00:51:51et en adéquation
00:51:52avec les besoins
00:51:52la stratégie décennale
00:51:54et les crédits prévus
00:51:56qui l'accompagnent
00:51:57est une bonne chose
00:51:58tout comme la loi
00:51:58de programmation pluriannuelle
00:52:00toutefois
00:52:01nous avons besoin
00:52:02de garanties
00:52:02que les sommes prévues
00:52:03à l'article 7
00:52:04ne subissent pas
00:52:05de coûts budgétaires
00:52:06des lois de programmation
00:52:07sur d'autres thématiques
00:52:08importantes pour le bon
00:52:09fonctionnement
00:52:10d'autres sociétés
00:52:11ne sont malheureusement
00:52:12aujourd'hui pas respectées
00:52:13on peut donc
00:52:13s'en inquiéter
00:52:14je ne saurais concevoir
00:52:16et nous serions
00:52:18dans une indignité
00:52:20absolue
00:52:21si demain
00:52:22et si les deux textes
00:52:23proposés sont votés
00:52:24par manque de crédit
00:52:26nous ne présentions pas
00:52:28des soins palliatifs
00:52:29accessibles
00:52:30et connus de tous
00:52:31ce qui entraînerait
00:52:32ceux qui souffrent
00:52:33à envisager
00:52:34de mettre fin
00:52:35à leur jour
00:52:36par l'application
00:52:37d'une loi
00:52:37de notre république
00:52:38pour les deux textes
00:52:40examinés aujourd'hui
00:52:41il s'agit de garantir
00:52:42la dignité
00:52:43des personnes malades
00:52:44au moment où
00:52:45elles en ont le plus besoin
00:52:46où elles sont
00:52:46les plus fragiles
00:52:47et où elles doivent
00:52:48parfois faire un choix
00:52:49difficile
00:52:50qui a des conséquences
00:52:51irrémédiables
00:52:52pour elles évidemment
00:52:53mais également
00:52:54pour les personnes
00:52:55qui les accompagnent
00:52:56au quotidien
00:52:56comme d'habitude
00:52:58et encore plus
00:53:00que jamais certainement
00:53:01la liberté de vote
00:53:02de mon groupe
00:53:03s'appliquera
00:53:03totalement
00:53:04elle sera d'autant
00:53:06plus libre
00:53:06pour ces deux propositions
00:53:07de loi
00:53:08tant elles font
00:53:09résonner
00:53:10en chacun de nous
00:53:11des sentiments
00:53:12et des expériences
00:53:14intimes
00:53:15dans tous les cas
00:53:16tous les députés
00:53:17du groupe Liot
00:53:18ont le même objectif
00:53:19qui est le même
00:53:21j'en suis certain
00:53:21que le vôtre
00:53:22garantir aux patients
00:53:24mais aussi
00:53:25à tous ceux
00:53:25qui les aident
00:53:26au quotidien
00:53:26un accompagnement
00:53:28adapté
00:53:28dans le strict
00:53:29respect
00:53:30de la volonté
00:53:31et de la dignité
00:53:32des personnes malades
00:53:34je vous remercie
00:53:36je vous remercie
00:53:36Madame la Présidente
00:53:46Madame la Ministre
00:53:47Monsieur le Président
00:53:48de la Commission
00:53:49des Affaires Sociales
00:53:49Mesdames et Messieurs
00:53:50les rapporteurs
00:53:51chers collègues
00:53:51pendant les prochaines semaines
00:53:53nous aurons examiné
00:53:54successivement
00:53:54deux propositions
00:53:55de loi
00:53:56l'une relative
00:53:56à l'accompagnement
00:53:57et aux soins palliatifs
00:53:58l'autre craint
00:53:59un droit
00:53:59à l'aide à mourir
00:54:00je considère
00:54:01pour ma part
00:54:01que c'est une bonne chose
00:54:03que ces deux propositions
00:54:03de loi
00:54:04aient été séparées
00:54:05en deux textes distincts
00:54:06chacun de ces textes
00:54:07n'a pas pour ambition
00:54:08de répondre aux mêmes questions
00:54:09et en conséquence
00:54:11chacun de ces textes
00:54:11ne relève pas
00:54:12de la même décision
00:54:13le premier texte
00:54:14dont nous allons débattre
00:54:14doit répondre
00:54:15à un constat simple
00:54:16terrible et sans appel
00:54:17dans notre pays
00:54:19selon le rapport
00:54:19remis en juillet 2023
00:54:21par la Cour des Comptes
00:54:2250% des Français
00:54:23qui devraient être pris en charge
00:54:24en soins palliatifs
00:54:25n'y ont pas accès
00:54:26seuls 30% des enfants
00:54:28nécessitant des soins palliatifs
00:54:29en bénéficient
00:54:30les deux tiers
00:54:31des personnes
00:54:32qui meurent en France
00:54:32chaque année
00:54:33pourraient prétendre
00:54:34à des soins palliatifs
00:54:34selon des estimations
00:54:35du Centre National
00:54:37des Soins Palliatifs
00:54:38et de la Fin de Vie
00:54:38si aucune décision politique
00:54:40franche n'est adoptée
00:54:41les estimations
00:54:42seront demain
00:54:43encore plus dramatiques
00:54:44puisque selon
00:54:44la Cour des Comptes
00:54:45en raison du vieillissement
00:54:46de la population
00:54:47de la croissance
00:54:48des maladies chroniques
00:54:49et des ALD
00:54:49les besoins estimés
00:54:51pourraient être augmentés
00:54:52de 23%
00:54:52jusqu'en 2046
00:54:54à cela s'ajoute
00:54:55une fracture territoriale
00:54:56vertigineuse
00:54:5719 départements
00:54:58sont toujours dépourvus
00:54:59d'unités de soins palliatifs
00:55:00d'aider aux cas
00:55:01les plus complexes
00:55:02et certains qui en disposent
00:55:04sont en deçà
00:55:04du ratio d'un lit
00:55:05pour 100 000 habitants
00:55:06la diversification médicale
00:55:08désormais étendue
00:55:09à la quasi-totalité
00:55:10de notre pays
00:55:11amplifie ces défaillances
00:55:12de la prise en charge
00:55:13palliative
00:55:14par ailleurs également
00:55:14très inégale
00:55:15entre l'hôpital
00:55:16et le domicile
00:55:17le nombre d'interventions
00:55:18à domicile
00:55:19par les équipes mobiles
00:55:20pour 100 000 habitants
00:55:21varie de 1 à 10
00:55:22selon les départements
00:55:23qui dans ces conditions
00:55:25pourrait s'opposer
00:55:26à une proposition de loi
00:55:27qui a enfin pour ambition
00:55:28de rendre accessibles
00:55:29les soins palliatifs
00:55:30à toute personne
00:55:31qui en a besoin
00:55:32de fait
00:55:33il s'agit d'une mesure
00:55:34de justice
00:55:35pour les patients
00:55:35et leurs familles
00:55:36qui ont besoin
00:55:37d'être soulagés
00:55:38il s'agit d'une mesure
00:55:39de justice
00:55:40pour les soignants
00:55:41qui doivent les accompagner
00:55:42il s'agit d'un texte
00:55:43que nous aurions dû débattre
00:55:44il y a une décennie au moins
00:55:46et il mérite à ce titre
00:55:47un traitement à part
00:55:48sérieux et exigeant
00:55:50l'examen en commission
00:55:51des affaires sociales
00:55:52a permis des avancées
00:55:53je pense notamment
00:55:53à la redéfinition
00:55:55de l'accompagnement
00:55:55et des soins palliatifs
00:55:56ou à la précision
00:55:58des missions
00:55:58des maisons d'accompagnement
00:55:59mais disons-le clairement
00:56:00derrière le vote unanime
00:56:02des commissaires
00:56:03aux affaires sociales
00:56:03existent des points de friction
00:56:05et non des moindres
00:56:06en premier lieu
00:56:07certains ont pu critiquer
00:56:09argant de trop de complexité
00:56:11le fait de hisser
00:56:12au rang de droit opposable
00:56:13l'accès à l'accompagnement
00:56:14et aux soins palliatifs
00:56:15d'autres
00:56:16au premier rang desquels
00:56:17madame la rapporteure
00:56:18ont voulu supprimer
00:56:19des articles relatifs
00:56:20à la stratégie décennale
00:56:21et à la loi de programmation
00:56:23plurannuelle
00:56:23expliquant que ces dispositions
00:56:25n'avaient aucune valeur normative
00:56:26mais un texte de loi
00:56:28fixe différentes natures
00:56:29de normes
00:56:30celles immédiatement agissantes
00:56:31et celles qui prennent
00:56:32acte et date
00:56:33et ce faisant
00:56:34engagent et obligent à terme
00:56:36faire du droit
00:56:37aux soins palliatifs
00:56:38un droit opposable
00:56:39c'est traduire
00:56:39notre exigence
00:56:40en matière d'accompagnement
00:56:41des personnes malades
00:56:42et de leur famille
00:56:43le droit opposable
00:56:44aux soins palliatifs
00:56:45c'est aussi rappeler
00:56:45les agences régionales
00:56:46de santé
00:56:47et donc tout gouvernement
00:56:48a ses responsabilités
00:56:50en matière de santé publique
00:56:51et il n'y a pas de mystère
00:56:53pour rendre ce droit
00:56:54aux soins palliatifs
00:56:55enfin effectifs
00:56:56il faut des moyens
00:56:57la stratégie décennale
00:56:58la définition de ces moyens
00:57:00son évaluation annuelle
00:57:01et la loi de programmation
00:57:02pluriannuelle
00:57:03répondent à cette exigence
00:57:04de moyens
00:57:05et de transparence
00:57:06à l'égard de l'ensemble
00:57:07de nos concitoyens
00:57:08à chaque discussion
00:57:09de loi de finances
00:57:10nous députés
00:57:11rappellerons le gouvernement
00:57:12quel qu'il soit
00:57:13à ces outils de programmation
00:57:15que nous avons votés
00:57:16cette proposition de loi
00:57:17sur l'accompagnement
00:57:18et les soins palliatifs
00:57:19est finalement à l'image
00:57:21de ce que devrait être
00:57:22une grande loi
00:57:22de santé publique
00:57:23parce que
00:57:24disons-nous les choses
00:57:26franchement
00:57:26cette proposition de loi
00:57:27sur les soins palliatifs
00:57:28n'aurait jamais vu le jour
00:57:30sans le souhait
00:57:30d'Emmanuel Macron
00:57:31de nous conduire
00:57:32à légiférer
00:57:32sur l'aide à mourir
00:57:33nous hésissons
00:57:35la ballon bon
00:57:35en quelque sorte
00:57:36mais force est de constater
00:57:37madame la ministre
00:57:38que vous ne pouvez pas
00:57:40continuer à maltraiter
00:57:41ainsi notre système
00:57:42de soins
00:57:42en intervenant par bribe
00:57:44et quand il est
00:57:45à la limite du trop tard
00:57:46en réalité
00:57:47pour que les soins
00:57:48palliatifs fonctionnent mieux
00:57:49il faut des hôpitaux
00:57:50de proximité
00:57:51qui ne soient pas
00:57:52contraints de fonctionner
00:57:53sur un mode dégradé
00:57:54il faut rompre
00:57:55la spirale
00:57:55de la désertification médicale
00:57:57il faut investir
00:57:58dans notre système
00:57:59de santé
00:57:59et reconnaître
00:58:00les personnels soignants
00:58:01et les étudiants
00:58:02pour éviter
00:58:02qu'ils ne se découragent
00:58:03définitivement
00:58:04d'ailleurs
00:58:05l'avis 139
00:58:06du comité consultatif
00:58:07national d'éthique
00:58:08le CCNE
00:58:09et le rapport
00:58:10de juillet 2023
00:58:11de la cour des comptes
00:58:12soulignent que ce n'est
00:58:13pas seulement faute
00:58:13de moyens financiers
00:58:14que le droit
00:58:15aux soins palliatifs
00:58:16consacré depuis 25 ans
00:58:17n'est pas partout effectif
00:58:19mais que c'est aussi
00:58:19du fait de défauts
00:58:20structurels d'organisation
00:58:22et de tels défauts
00:58:23ne se corrigent pas
00:58:24selon les besoins
00:58:24d'une proposition de loi
00:58:26il nécessite
00:58:27pour être surmonté
00:58:28une remise à plat
00:58:29d'ensemble
00:58:29et je pense que c'est là
00:58:30aussi l'avantage
00:58:31des lois de programmation
00:58:32en soins palliatifs
00:58:33certes
00:58:34mais de celles
00:58:34qu'il nous faudrait définir
00:58:36relativement à l'ensemble
00:58:37de l'accès aux soins
00:58:38parce que bien pensé
00:58:39en fonction des besoins
00:58:40ces lois de programmation
00:58:41supposent de repenser
00:58:42l'architecture
00:58:43du système de soins
00:58:44au plus proche des besoins
00:58:45c'est pourquoi
00:58:46dans ce contexte
00:58:47quand la porte-parole
00:58:48du gouvernement
00:58:48annonce il y a à peine
00:58:49un mois
00:58:50que le prochain budget
00:58:51sera un cauchemar
00:58:52je suis inquiet
00:58:53quand ce gouvernement
00:58:54n'a comme seule obsession
00:58:55de réaliser 40 milliards
00:58:57d'euros d'économie
00:58:57sans jamais en revanche
00:58:59évoquer la possibilité
00:59:00de créer 40 milliards
00:59:02de recettes nouvelles
00:59:03je suis très perplexe
00:59:05de la même manière
00:59:06comment légiférer
00:59:07sur la fin de vie
00:59:08en contournant
00:59:08une fois de plus
00:59:09la promesse
00:59:10d'une loi grand âge
00:59:11formulée devant les français
00:59:12par Emmanuel Macron
00:59:14il y a 7 ans
00:59:15comment mettre en place
00:59:16le virage domiciliaire
00:59:17comment favoriser
00:59:18une prise en charge
00:59:19palliative à domicile
00:59:20comment permettre
00:59:21dans le respect des malades
00:59:22et des soignants
00:59:23une aide à mourir
00:59:24quand en l'état actuel
00:59:25de la proposition de loi
00:59:26le domicile apparaît
00:59:27comme le lieu par défaut
00:59:28de cet acte
00:59:29sans avoir au préalable
00:59:30défini les conditions
00:59:31les plus favorables
00:59:32à vieillir chez soi
00:59:33vous l'aurez compris
00:59:34cette première proposition
00:59:35de loi relative
00:59:36à l'accès aux soins palliatifs
00:59:37représente pour l'ensemble
00:59:39des députés communistes
00:59:40et des territoires
00:59:41dits d'outre-mer
00:59:41du groupe GDR
00:59:42un engagement
00:59:43auprès des personnes
00:59:44malades et de leur famille
00:59:45qui doit nécessairement
00:59:46se traduire
00:59:47par une obligation
00:59:48de moyens
00:59:48de la part de l'état
00:59:49pour l'ensemble
00:59:50de notre système de soins
00:59:51et même si nous examinerons
00:59:53les deux propositions
00:59:53de loi distinctement
00:59:54la première
00:59:55en rendant compte
00:59:56de l'état dramatique
00:59:57de notre système
00:59:58de soins dans son ensemble
00:59:59nourrit des appréhensions
01:00:00légitimes
01:00:01chez certains d'entre nous
01:00:02quand il s'agit
01:00:03d'aborder
01:00:03la deuxième proposition
01:00:04de loi
01:00:05précisément
01:00:06en ce qui concerne
01:00:07la seconde proposition
01:00:07de loi
01:00:08le CCNE
01:00:08en définit bien l'enjeu
01:00:10il existe des souffrances
01:00:11auxquelles il ne peut être
01:00:12remédié
01:00:13ni par les soins curatifs
01:00:14ni par les soins palliatifs
01:00:16et c'est à l'égard
01:00:17de telles souffrances
01:00:17que le droit d'avoir
01:00:18une fin de vie digne
01:00:20consacrée actuellement
01:00:21par la loi
01:00:22peut être un droit
01:00:23inaccessible
01:00:23l'enjeu de cette proposition
01:00:25de loi
01:00:25n'est donc pas pour moi
01:00:26et comme je peux l'entendre
01:00:28parfois
01:00:28de permettre à chacun
01:00:30de choisir librement
01:00:31le moment de sa mort
01:00:32l'enjeu est d'apporter
01:00:33une réponse circonscrite
01:00:34à des personnes
01:00:35malades incurables
01:00:36qui ne peuvent plus
01:00:37trouver secours
01:00:38dans les soins
01:00:38qui leur sont administrés
01:00:40et qui au regard
01:00:41de souffrances physiques
01:00:42et psychologiques
01:00:43insurmontables
01:00:43souhaitent abréger
01:00:45leur fin de vie
01:00:45en ce sens
01:00:46l'aide à mourir
01:00:46n'est pas un soin
01:00:47elle doit être envisagée
01:00:49quand dans le cadre
01:00:50d'une affection grave
01:00:51et incurable
01:00:52en face avancée
01:00:53ou terminale
01:00:53le recours aux soins
01:00:54est épuisé
01:00:55et qu'une personne malade
01:00:56choisit de ne plus
01:00:57recevoir de soins
01:00:58en revanche
01:00:59l'aide à mourir
01:01:00est un acte médical
01:01:01car pour prévenir
01:01:02toute dérive
01:01:03elle doit reposer
01:01:04sur l'expertise
01:01:04et l'accompagnement
01:01:05des soignants
01:01:06de ce point de vue
01:01:07j'attends de nos débats
01:01:08qu'une véritable
01:01:09collégialité soit définie
01:01:10dans la proposition de loi
01:01:12ce ne peut pas être
01:01:13un médecin qui seul
01:01:14décide sur le recueil
01:01:16de l'avis
01:01:16de deux autres soignants
01:01:17que la demande
01:01:18d'aide à mourir
01:01:19doit être accordée
01:01:19plus concrètement
01:01:20l'option retenue
01:01:22est celle du suicidacité
01:01:23et de l'euthanasie
01:01:24selon la volonté
01:01:25de la personne malade
01:01:26à titre personnel
01:01:27comme la majorité
01:01:29des membres du groupe
01:01:30de mon groupe
01:01:30je n'y suis pas opposé
01:01:32d'autres le sont
01:01:33créant des dérives
01:01:34quelques députés
01:01:35de mon groupe
01:01:36y sont franchement favorables
01:01:37et souhaiteraient même
01:01:38que la proposition actuelle
01:01:39soit plus ambitieuse
01:01:41en permettant notamment
01:01:41aux directives anticipées
01:01:43ou à l'expression
01:01:44de la personne de confiance
01:01:45d'être opposable
01:01:46en la matière
01:01:46pour ma part
01:01:48je n'y suis pas favorable
01:01:49pour une raison simple
01:01:50la personne malade
01:01:51doit pouvoir
01:01:52jusqu'au dernier moment
01:01:53exprimer sa décision
01:01:55de mourir
01:01:55le souhait de mort
01:01:56notre représentation
01:01:57de la mort
01:01:58est variable
01:01:59selon l'âge
01:01:59notre état de santé
01:02:00et les événements
01:02:01de la vie
01:02:02les personnels
01:02:03en soins pédiatifs
01:02:04en apportent le témoignage
01:02:05dans les jours
01:02:06qui suivent un accident
01:02:07la demande de mort
01:02:07est fréquemment très forte
01:02:08avant de s'amenuiser
01:02:10en raison du choc
01:02:11subi par la personne
01:02:12j'entends également
01:02:13les doutes
01:02:14et les réticences
01:02:15et même la stricte opposition
01:02:16de certains de mes collègues
01:02:18au-delà de ma propre
01:02:18famille politique
01:02:19il faut peser le poids
01:02:21de cette évolution
01:02:22législative
01:02:22au regard de l'état
01:02:23de notre système de soins
01:02:24au regard des attaques
01:02:26persistantes
01:02:26contre notre modèle
01:02:28solidaire
01:02:29de protection sociale
01:02:30au regard
01:02:31de la paupérisation
01:02:32de notre société
01:02:33qui accroît
01:02:33la vulnérabilité
01:02:34dans la vie
01:02:35et face à ces aléas
01:02:36et particulièrement
01:02:37face à l'approche
01:02:38de la mort
01:02:38en aucun cas
01:02:39et d'aucune manière
01:02:40il ne faudrait
01:02:41que le recours
01:02:42à l'aide à mourir
01:02:43soit une solution
01:02:44de repli
01:02:44ou par défaut
01:02:45par manque d'accompagnement
01:02:47dans cette perspective
01:02:48avec certains de mes collègues
01:02:49je proposerai
01:02:50de renforcer
01:02:51les conditions d'accès
01:02:52à l'aide à mourir
01:02:53en ajoutant
01:02:54comme sixième critère
01:02:55que la personne
01:02:55demandant
01:02:56doit avoir bénéficié
01:02:57d'un accompagnement
01:02:58et de soins palacifs
01:03:00si elle le souhaitait
01:03:01en aucun cas
01:03:03la mise en place
01:03:04du droit
01:03:04à l'aide à mourir
01:03:05ne doit devenir
01:03:06une norme
01:03:07ou banaliser
01:03:08la fin de vie
01:03:09et la mort
01:03:09et c'est pourquoi
01:03:10j'entends aussi
01:03:11les collègues
01:03:12qui nous alertent
01:03:12sur l'état du monde
01:03:13au moment où nous tenons
01:03:14nous tentons
01:03:15de légiférer
01:03:16sur l'aide à mourir
01:03:17des guerres ancrées
01:03:18et larvées
01:03:18le déboiement
01:03:19d'un libéralisme forcené
01:03:21qui prône
01:03:21l'individualisme mercantile
01:03:23les folies du surhomme
01:03:24et de l'eugénisme
01:03:25d'un Elon Musk
01:03:26au plus haut du niveau
01:03:27du pouvoir aux Etats-Unis
01:03:28autant de dérives
01:03:29qui malheureusement
01:03:30travaillent les consciences
01:03:32individuelles
01:03:32et collectives
01:03:33chers collègues
01:03:35pour toutes ces raisons
01:03:36cette seconde proposition
01:03:37de loi nous engage
01:03:38comme sans doute
01:03:39aucune autre
01:03:40car il nous est demandé
01:03:41d'inscrire dans la loi
01:03:42ce qui par nature
01:03:43échappe
01:03:44à toute prise
01:03:45ce dont bien naturellement
01:03:47nous nous détournons
01:03:47et qui est
01:03:48l'instant de mourir
01:03:49aussi
01:03:51pour que ce droit
01:03:52nouveau
01:03:53soit bien synonyme
01:03:54d'une réponse exceptionnelle
01:03:55à un besoin
01:03:56clairement identifié
01:03:57auquel la législation
01:03:58en vigueur
01:03:59n'apporte pas de réponse
01:03:59devons-nous poursuivre
01:04:01les débats engagés
01:04:02en commission
01:04:02avec intelligence
01:04:03patience
01:04:04et humilité
01:04:05je vous remercie
01:04:06chers collègues
01:04:07nous sommes aujourd'hui
01:04:08à un moment charnière
01:04:09un carrefour moral
01:04:11éthique
01:04:11civilisationnel
01:04:12d'un côté un texte
01:04:14celui sur les soins palliatifs
01:04:15un texte porteur
01:04:17d'une réponse nécessaire
01:04:18attendue
01:04:19urgente
01:04:20celle de garantir
01:04:21enfin
01:04:21l'égalité d'accès
01:04:23aux soins
01:04:24sur tout notre territoire
01:04:25celle de réaffirmer
01:04:27une promesse républicaine
01:04:28ne jamais abandonner
01:04:29un seul français
01:04:30face à la souffrance
01:04:31mais ceux qui ont été
01:04:33chargés de le rédiger
01:04:34n'y ont
01:04:34semble-t-il
01:04:35jamais vraiment cru
01:04:36et cela se ressent
01:04:38car sous couvert
01:04:39de solidarité
01:04:40ce texte introduit
01:04:41en réalité une rupture
01:04:42l'abandon
01:04:43institutionnalisé
01:04:44par la mise à mort
01:04:45sans même attendre
01:04:46que notre pays
01:04:47se dote
01:04:48des garanties fondamentales
01:04:49d'égalité d'accès
01:04:50aux soins
01:04:51certains veulent déjà
01:04:52offrir une alternative
01:04:53mais de quelle alternative
01:04:55parlons-nous
01:04:55quand le choix réel
01:04:56n'existe pas encore
01:04:57aujourd'hui en France
01:04:59la liberté de mourir
01:05:00est envisagée
01:05:01alors même que la liberté
01:05:02de vivre
01:05:03n'est toujours pas garantie
01:05:04en effet
01:05:05le texte qui nous est présenté
01:05:06ne se contente pas
01:05:07de modifier la loi
01:05:08il bouleverse
01:05:09le regard
01:05:10que nous portons
01:05:10sur la vie
01:05:11la vulnérabilité
01:05:12et le rôle
01:05:13de la médecine
01:05:14il nous engage
01:05:15collectivement
01:05:16bien au-delà
01:05:16des clivages partisans
01:05:18à toutes les familles
01:05:20qui ont accompagné
01:05:20un proche
01:05:21jour après jour
01:05:22dans la maladie
01:05:23ou le handicap
01:05:24à celles
01:05:24qui ont vu décliner
01:05:25un être cher
01:05:26avec impuissance
01:05:27je veux dire
01:05:28nous vous entendons
01:05:29nous savons
01:05:30ce que signifie
01:05:31la fatigue
01:05:32l'épuisement
01:05:32parfois la solitude
01:05:34ces douleurs
01:05:35traversent le corps
01:05:36autant que l'âme
01:05:36et parfois
01:05:37oui
01:05:38la tentation
01:05:38d'une délivrance
01:05:39émerge
01:05:40c'est justement
01:05:41parce que nous ne jugeons pas
01:05:42ces pensées
01:05:43qu'il faut les accueillir
01:05:44avec compassion
01:05:46et surtout
01:05:47avec fraternité
01:05:48la fraternité
01:05:50c'est un engagement
01:05:50c'est la promesse
01:05:52de soigner
01:05:52de soulager
01:05:53physiquement
01:05:54comme moralement
01:05:54c'est affirmer
01:05:55que la dignité
01:05:56d'une personne
01:05:57ne dépend pas
01:05:57de son autonomie
01:05:58ne disparaît pas
01:05:59dans la maladie
01:06:00que leur dignité
01:06:01ne passe pas
01:06:02par leur disparition
01:06:03la fraternité
01:06:04c'est enfin garantir
01:06:05qu'aucun citoyen
01:06:06ne devienne un poids
01:06:07pour la société
01:06:08le texte
01:06:09qui nous est soumis
01:06:10considère l'euthanasie
01:06:11comme une réponse possible
01:06:12une solution médicalisée
01:06:13cadrée
01:06:14présentée comme rassurante
01:06:16mais que signifient
01:06:17ces termes au fond
01:06:18qu'est-ce qu'une souffrance
01:06:19réfractaire
01:06:20une affection incurable
01:06:21comment décider
01:06:22qu'une vie
01:06:23ne vaut plus
01:06:24d'être vécue
01:06:24ces questions
01:06:25ne sont pas théoriques
01:06:26elles sont brûlantes
01:06:27car les critères proposés
01:06:29sont flous
01:06:29mouvants
01:06:30vulnérables
01:06:31aux interprétations
01:06:32nous devons également
01:06:34en conscience
01:06:34interroger
01:06:35les non-dits
01:06:36de ce débat
01:06:36personne ici
01:06:38n'oserait réduire
01:06:39la fin de vie
01:06:40à une simple
01:06:40équation comptable
01:06:41et pourtant
01:06:42les tensions budgétaires
01:06:43du système de santé
01:06:44sont bien réelles
01:06:45dans un tel contexte
01:06:47qui peut garantir
01:06:48que la solution létale
01:06:49qui coûte
01:06:50une centaine d'euros seulement
01:06:52ne finira pas
01:06:53un jour
01:06:53par devenir
01:06:54une réponse rentable
01:06:55face à des soins
01:06:56pour pathologies graves
01:06:57qui eux
01:06:58s'élèvent
01:06:59à plusieurs milliers
01:07:00d'euros
01:07:00et que dire
01:07:02de la parole
01:07:02du patient
01:07:03sommes-nous certains
01:07:04qu'une demande
01:07:05de mourir
01:07:05soit toujours libre
01:07:06éclairée
01:07:07non influencée
01:07:07qu'un entourage
01:07:09soit systématiquement
01:07:10bienveillant
01:07:10non intéressé
01:07:11qui demain
01:07:12protégera
01:07:13ces personnes vulnérables
01:07:14comment empêcher
01:07:16des cas
01:07:16comme Sophie
01:07:17cette grand-mère
01:07:18hollandaise
01:07:18qui souffrant
01:07:19de la maladie
01:07:20d'Alzheimer
01:07:20avait demandé
01:07:21l'euthanasie
01:07:22par directive
01:07:22anticipée
01:07:23mais qui a dû
01:07:24être endormie
01:07:26parce qu'elle se
01:07:26débattait
01:07:27de toutes ses forces
01:07:27au moment
01:07:28de l'injection
01:07:28létale
01:07:29ne voulant plus
01:07:30mourir
01:07:30cet exemple
01:07:32parmi tant d'autres
01:07:33montre que cette loi
01:07:34touchera en réalité
01:07:35d'abord les plus fragiles
01:07:36les personnes âgées
01:07:37celles en situation
01:07:38de handicap
01:07:39les personnes isolées
01:07:40dans une société
01:07:42marquée par
01:07:42l'individualisme
01:07:43et la solitude
01:07:44quel est le message envoyé
01:07:46qu'ils sont un fardeau
01:07:47preuve que ce projet
01:07:49n'est pas un progrès
01:07:49mais un renoncement
01:07:50les exemples étrangers
01:07:52du Canada
01:07:53aux Pays-Bas
01:07:53nous avertissent
01:07:54les critères
01:07:55d'euthanasie
01:07:56s'élargissent inexorablement
01:07:57de la phase terminale
01:07:58on passe à la maladie chronique
01:08:00puis à la souffrance
01:08:01psychologique
01:08:01puis à la simple lassitude
01:08:03qui sera demain
01:08:04juge du mal-être
01:08:05de l'autre
01:08:05chers français
01:08:07vous qui nous écoutez
01:08:08vous devez prendre
01:08:09la mesure
01:08:10de ce débat
01:08:10vous qui vivez
01:08:12dans des territoires
01:08:12où l'hôpital
01:08:13est à bout de souffle
01:08:14où les soins palliatifs
01:08:15sont absents
01:08:16est-il juste
01:08:17est-il humain
01:08:18qu'on vous propose la mort
01:08:19alors même que le soin
01:08:20vous est refusé
01:08:21offrir la mort
01:08:22n'est pas une solution médicale
01:08:24c'est un aveu
01:08:25de défaite morale
01:08:26non la main qui soigne
01:08:28ne peut être celle qui tue
01:08:29et ce sont les soignants
01:08:30eux-mêmes
01:08:31signataires du cirement
01:08:32d'Hippocrate
01:08:33qui demain
01:08:33devront porter cette charme
01:08:35enfin
01:08:36chers collègues députés
01:08:38nous avons
01:08:38une responsabilité historique
01:08:40tenir bon
01:08:41choisir le soin
01:08:42pas l'abandon
01:08:43la présence
01:08:44pas l'effacement
01:08:45la vie même fragile
01:08:46pas l'élimination
01:08:47car une société
01:08:49qui légalise
01:08:49le suicide assisté
01:08:50ou l'euthanasie
01:08:51ne se libère pas
01:08:52elle abdique
01:08:53j'en appelle donc
01:08:55à un sursaut de conscience
01:08:56à une réflexion profonde
01:08:57sur ce que nous sommes
01:08:58en train de voter
01:08:59et ce que nous allons
01:09:00transmettre
01:09:00pas une société du tri
01:09:02et du renoncement
01:09:03mais une société
01:09:04de l'attention
01:09:04et de la fidélité à la vie
01:09:06je vous remercie
01:09:06Madame la Présidente
01:09:08Madame la Ministre
01:09:09Mesdames et Messieurs
01:09:10les rapporteurs
01:09:11mes chers collègues
01:09:12il y a un an
01:09:13nous examinions
01:09:14un projet de loi
01:09:15relative
01:09:15à l'accompagnement
01:09:17des malades
01:09:17et de la fin de vie
01:09:18aujourd'hui le sujet
01:09:20nous revient scindé
01:09:21en deux
01:09:22nous aurions pu
01:09:23nous en féliciter
01:09:24car nous l'avions demandé
01:09:25avec insistance
01:09:26mais n'est-ce pas en réalité
01:09:28une manœuvre artificielle
01:09:29en effet
01:09:31après les débats
01:09:32en commission
01:09:33nous ne pouvons qu'être
01:09:34particulièrement inquiets
01:09:35pour prendre l'exemple
01:09:37de la Belgique
01:09:38qui a adopté
01:09:39les deux lois
01:09:40en même temps
01:09:40force est de constater
01:09:42que celle légalisant
01:09:43l'euthanasie
01:09:43a largement pris le pas
01:09:45sur celle relative
01:09:46aux soins palliatifs
01:09:47le nombre des euthanasies
01:09:49n'a plus que décuplé
01:09:50en 20 ans
01:09:52alors que l'offre palliative
01:09:53n'a augmenté
01:09:54que de 7,9%
01:09:56entre 2012
01:09:57et 2019
01:09:58montant
01:09:59très inférieur
01:10:01à la hausse en moyenne
01:10:02de 25%
01:10:03dans les autres pays
01:10:04où l'euthanasie
01:10:05reste interdite
01:10:06comme dans tous les pays
01:10:08ayant légalisé
01:10:09une euthanasie
01:10:10nous constatons
01:10:11l'inefficacité
01:10:12des gardes fous
01:10:12censés éviter
01:10:14les dérives
01:10:14après 22 ans
01:10:16de pratique
01:10:17l'impact réel
01:10:18de la loi
01:10:19pour les personnes
01:10:19fragilisées
01:10:20et qu'elles perçoivent
01:10:22leur dignité
01:10:22comme étant réduite
01:10:24du fait de leur maladie
01:10:25quant aux soignants belges
01:10:27les services
01:10:28de soins palliatifs
01:10:29évoquent
01:10:30à mot couvert
01:10:31une pression
01:10:32qui pèse sur eux
01:10:33pour les inciter
01:10:34à pratiquer l'euthanasie
01:10:35que signifie donc
01:10:37le vote d'une loi
01:10:38qui autorise la mort
01:10:39programmée
01:10:39pour certaines personnes
01:10:41et dans certaines circonstances
01:10:42n'y aura-t-il pas
01:10:44un risque
01:10:44de confondre
01:10:45la dépendance
01:10:46et l'indignité
01:10:47et de différencier
01:10:48arbitrairement
01:10:49les vies
01:10:49qui ne méritent pas
01:10:50d'être vécues
01:10:51des autres
01:10:51au crépuscule
01:10:53de la vie
01:10:54l'homme est partagé
01:10:55entre le désir
01:10:56de vivre
01:10:56et le désir
01:10:57de mort
01:10:57désir d'éviter
01:10:59ou de retarder
01:11:00l'inélectable
01:11:01désir d'en finir
01:11:02avec sa souffrance
01:11:03et d'abréger
01:11:04ce temps long
01:11:05qui nous fait
01:11:06aussi souffrir
01:11:07dépénaliser
01:11:08l'euthanasie
01:11:09sur une transgression
01:11:10majeure
01:11:11il y a un droit
01:11:12à la protection
01:11:13de la vie
01:11:14exigible
01:11:16envers la société
01:11:17mais il n'y a pas
01:11:18pour équivalent
01:11:19un droit
01:11:20à la mort
01:11:20que l'on peut exercer
01:11:22mais pas revendiquer
01:11:23pour les partisans
01:11:24de la mort programmée
01:11:25leur légalisation
01:11:26ne retirerait rien
01:11:28à ceux
01:11:29qui y sont opposés
01:11:30ce serait oublier
01:11:31le caractère
01:11:32norminatif
01:11:33universel
01:11:34de la loi
01:11:34et sa portée symbolique
01:11:36cela revient à dire
01:11:38à toutes les personnes
01:11:39qui deviennent vulnérables
01:11:40qu'elles ont perdu
01:11:41une part de leur dignité
01:11:42et qu'il est légitime
01:11:43pour elles
01:11:44de disparaître
01:11:45pourtant
01:11:46la dignité
01:11:47est inaltérable
01:11:48et elle ne se perd jamais
01:11:49la demande de mort
01:11:51est toujours légitime
01:11:52elle doit être entendue
01:11:53elle traduit
01:11:54une angoisse
01:11:54de la souffrance
01:11:55ne pas souffrir
01:11:57ne pas être prolongé
01:11:58par un acharnement
01:11:59thérapeutique
01:12:00ne pas mourir seul
01:12:01c'est cela
01:12:02l'attente
01:12:02de la majorité
01:12:03des français
01:12:04si les lois
01:12:05de 99
01:12:062005
01:12:07et 2016
01:12:08peinent à devenir
01:12:09effectives
01:12:09c'est que les moyens
01:12:10financiers et humains
01:12:11de développement
01:12:12des soins palliatifs
01:12:13ne sont pas au rendez-vous
01:12:15entre ces lois
01:12:16sur les soins palliatifs
01:12:17et celles
01:12:18que vous voulez
01:12:19nous voir adopter
01:12:20légalisant la mort programmée
01:12:21il n'y a pas
01:12:22une différence
01:12:23de degré
01:12:23mais de nature
01:12:24l'adoption
01:12:25de la seconde PPL
01:12:27marquera une vraie rupture
01:12:28dans notre société
01:12:29comme le dit
01:12:30Jean Léonetti
01:12:31ce ne sera pas
01:12:32aller plus loin
01:12:33mais aller ailleurs
01:12:34l'interdit de tuer
01:12:36est un élément
01:12:36fondateur
01:12:37de notre civilisation
01:12:38franchir cette barrière
01:12:40c'est permettre
01:12:41toutes les dérives
01:12:42nous nous félicitons
01:12:44bien sûr
01:12:44des annonces
01:12:45du plan décennal
01:12:46sur les soins palliatifs
01:12:47mais en réalité
01:12:48il faut dès aujourd'hui
01:12:49doubler les sommes
01:12:50annoncées
01:12:51et sanctuariser
01:12:52l'enveloppe consacrée
01:12:53il est évidemment
01:12:54indispensable
01:12:55d'accélérer
01:12:56le développement
01:12:57des soins palliatifs
01:12:58avant de légaliser
01:12:59une mort programmée
01:13:00sinon elle serait perçue
01:13:01comme une alternative
01:13:02au manque de soins palliatifs
01:13:04en France
01:13:05et constituerait
01:13:06une rupture
01:13:06de solidarité
01:13:07ils sont impréalables
01:13:09indispensables
01:13:10car il n'y a pas
01:13:11de demande à mourir
01:13:12persistante
01:13:13lorsqu'un accompagnement
01:13:14palliatif
01:13:15de qualité
01:13:16est apporté
01:13:17aux malades
01:13:17il faut faire
01:13:18des soins palliatifs
01:13:19une grande cause nationale
01:13:21Madame la Ministre
01:13:22Monsieur le Président
01:13:23de la Commission
01:13:24Mesdames et Messieurs
01:13:25les rapporteurs
01:13:26chers collègues
01:13:27elles sont rares
01:13:28les occasions
01:13:29d'octroyer
01:13:29de nouveaux droits
01:13:30fondamentaux
01:13:30à notre époque
01:13:31au même titre
01:13:32que l'IVG
01:13:33le droit à disposer
01:13:34de soi
01:13:34jusqu'au bout
01:13:35constituera
01:13:35une avancée majeure
01:13:36pour notre société
01:13:37avant toute chose
01:13:39nous regrettons
01:13:39que le texte
01:13:40malgré la richesse
01:13:41et la solennité
01:13:41des débats
01:13:42lors de la mandature
01:13:43précédente
01:13:43soit aujourd'hui
01:13:45scindé en deux
01:13:46Monsieur Bayrou
01:13:48a évoqué
01:13:48des considérations
01:13:49religieuses
01:13:49or la foi
01:13:50aussi respectable
01:13:52soit-elle
01:13:53elle serait fondée
01:13:54la loi
01:13:54de notre république
01:13:55laïque
01:13:56quoi qu'il en soit
01:13:58nous refusons
01:13:59la division artificielle
01:14:00de l'enjeu
01:14:01de la fin de vie
01:14:02digne et choisie
01:14:03qui doit être perçu
01:14:04comme un tout cohérent
01:14:05du diagnostic
01:14:06au dernier souffle
01:14:07de l'information
01:14:08du droit du patient
01:14:09à l'accompagnement
01:14:09des proches
01:14:10nous avons tenu
01:14:12à maintenir
01:14:12corrélé
01:14:13les sujets
01:14:13de soins palliatifs
01:14:14et celui
01:14:14de l'accès
01:14:15à l'aide à mourir
01:14:16tout au long
01:14:17de l'examen
01:14:18en commission
01:14:18nous avons été guidés
01:14:19par le principe
01:14:20d'une république
01:14:21sociale et solidaire
01:14:22et de dignité humaine
01:14:23notre boussole
01:14:24la liberté
01:14:25de disposer
01:14:26de soi
01:14:26et la volonté
01:14:27souveraine
01:14:28du patient
01:14:29sur la partie
01:14:31relative aux soins
01:14:31palliatifs
01:14:32nous saluons
01:14:32un texte
01:14:33adopté à l'unanimité
01:14:34en commission
01:14:34notre groupe
01:14:35a contribué
01:14:36à élargir
01:14:37l'accès
01:14:37aux plans
01:14:37personnalisés
01:14:38d'accompagnement
01:14:39acter la création
01:14:40de diplômes spécialisés
01:14:41en soins palliatifs
01:14:42et d'accompagnement
01:14:42limiter les dépassements
01:14:44d'honoraires
01:14:44exclure le profit privé
01:14:46de toutes futures
01:14:47maisons d'accompagnement
01:14:48qui devront être déployées
01:14:49sur tout le territoire
01:14:50et renforcer
01:14:51l'effectivité
01:14:52du droit
01:14:52à l'acidation profonde
01:14:53et continue
01:14:53via une stratégie
01:14:55décennale
01:14:55territorialisée
01:14:56que nous espérons
01:14:57voir évaluer
01:14:58chaque année
01:14:58l'aide à mourir
01:15:01suscite plus de débat
01:15:02bien qu'elle concerne
01:15:04l'intime
01:15:05les convictions
01:15:06personnelles profondes
01:15:08nous devons permettre
01:15:09ce droit
01:15:09à celles et ceux
01:15:10qui en ont besoin
01:15:11sachant qu'il n'allait
01:15:13avoir rien
01:15:13à celles et ceux
01:15:14qui ne veulent pas
01:15:15y recourir
01:15:15je veux m'adresser ici
01:15:17aux progressistes
01:15:18mais avant
01:15:19est-il nécessaire
01:15:20de faire taire
01:15:20certaines craintes
01:15:22jamais notre groupe
01:15:23parlementaire
01:15:24ne cautionnera
01:15:24un système
01:15:25qui met un terme
01:15:26à la vie
01:15:26des personnes
01:15:27considérées indésirables
01:15:28par un système
01:15:29capitaliste
01:15:29autoritaire
01:15:30jamais
01:15:31il ne tolérera
01:15:32que l'on se résigne
01:15:33à mourir
01:15:33faute de soins
01:15:34ou de structures
01:15:35adaptées
01:15:36nous défendons
01:15:36l'augmentation
01:15:37des moyens
01:15:37pour la santé publique
01:15:38et les hôpitaux
01:15:39lors du PLFSS
01:15:40jamais
01:15:43il ne se résoudra
01:15:43à ce que la loi
01:15:44permette de se débarrasser
01:15:45de ses aînés
01:15:46des personnes
01:15:47en situation
01:15:47de grave maladie
01:15:48ou de handicap
01:15:49ce texte
01:15:51aux contours
01:15:51bien cadrés
01:15:52rend ces craintes
01:15:53infondées
01:15:53il part d'un principe
01:15:55simple
01:15:56en cas de maladie
01:15:56grave et incurable
01:15:57soigner d'abord
01:15:58soulager toujours
01:16:00accompagner jusqu'au bout
01:16:01il repose
01:16:04sur la collégialité
01:16:05l'accompagnement
01:16:06le consentement
01:16:07libre
01:16:07éclairé
01:16:08et donné
01:16:09de manière répétée
01:16:10par le patient
01:16:11mais la société
01:16:13a aussi compris
01:16:13que malgré
01:16:14l'évolution
01:16:14de la médecine
01:16:15celle-ci
01:16:15ne parvient pas
01:16:16toujours
01:16:16à soulager
01:16:17certaines souffrances
01:16:18c'est alors
01:16:19que l'aide à mourir
01:16:20trouve tout son sens
01:16:21comme un ultime
01:16:22recours de liberté
01:16:23et d'humanité
01:16:24elle est une issue
01:16:26elle est un soulagement
01:16:27elle est un ultime soin
01:16:29comme beaucoup d'entre vous
01:16:31j'ai connu dans ma propre famille
01:16:32la dégradation irréversible
01:16:33le maintien d'un vie
01:16:34sans consentement
01:16:35dans la douleur
01:16:36parfois sans conscience
01:16:38je pense ici
01:16:39à celles et ceux
01:16:39qui atteignent
01:16:40de maladies neurodégénératives
01:16:42ou évolutives graves
01:16:43doivent s'exiler
01:16:44s'ils en ont les moyens
01:16:45pour avoir
01:16:46une fin de vie digne
01:16:47la loi
01:16:48a déjà posé
01:16:49l'obstination
01:16:50déraisonnable
01:16:50les directives anticipées
01:16:52la désignation
01:16:52d'une personne de confiance
01:16:54je suis de celles et ceux
01:16:55minoritaires
01:16:56en cohérence
01:16:57avec la loi
01:16:58qui défend
01:16:58l'introduction
01:16:59d'une tierce personne
01:17:00volontaire
01:17:00pour administrer
01:17:01la substance létale
01:17:02et les directives anticipées
01:17:05prévoyant
01:17:05le cas de perte
01:17:06irréversible
01:17:07de conscience
01:17:07nous
01:17:09insoumis
01:17:09et insoumises
01:17:10sommes convaincus
01:17:11que choisir
01:17:11sa fin de vie
01:17:12est une forme
01:17:12des plus abouties
01:17:13de l'autodétermination
01:17:15nous voulons
01:17:16un droit inviolable
01:17:17opposable
01:17:18public
01:17:18non marchandisé
01:17:20nous avons d'ailleurs
01:17:21fait adopter
01:17:22mon amendement
01:17:22inscrivant dans le texte
01:17:23l'interdiction
01:17:24de toute contrepartie financière
01:17:25hors rémunération
01:17:26des professionnels
01:17:27je conclurai ici
01:17:29avec les mots
01:17:29de celui qui fut
01:17:30l'un des premiers
01:17:30à porter
01:17:31il y a 25 ans
01:17:31cette lutte
01:17:33pouvoir décider
01:17:34de sa fin de vie
01:17:35c'est commencer
01:17:35à entrer
01:17:36dans une humanité
01:17:37radicale
01:17:38ne plus avoir
01:17:39peur de la mort
01:17:40c'est commencer
01:17:40à être radicalement
01:17:41et intimement libre
01:17:42dès lors que nous sommes
01:17:44institués comme personnes
01:17:45par ces libertés-là
01:17:46alors nous ne parlons
01:17:48plus d'une loi
01:17:49nous parlons d'un droit
01:17:50fondamental
01:17:50de la personne humaine
01:17:52et c'était
01:17:52Jean-Luc Mélenchon
01:17:53je vous remercie
01:17:54Madame la Présidente
01:17:56Madame la Ministre
01:17:58Monsieur le Président
01:17:59de la Commission
01:17:59des Affaires Sociales
01:18:00Mesdames et Messieurs
01:18:01les rapporteurs
01:18:02mes chers collègues
01:18:03mon groupe parlementaire
01:18:04a accueilli
01:18:04avec satisfaction
01:18:05l'existence
01:18:06de deux textes
01:18:07en effet
01:18:08nous sommes très vigilants
01:18:09à ce que l'on
01:18:09n'instaure pas
01:18:10le suicide assisté
01:18:11comme étant un continuum
01:18:13des soins palliatifs
01:18:14le suicide assisté
01:18:15de nature anthropologique
01:18:17et éthique
01:18:18très différente
01:18:18et doit clairement
01:18:20être distingué
01:18:21de l'univers
01:18:22du soin palliatif
01:18:23les soins palliatifs
01:18:24sont avant tout
01:18:25une médecine
01:18:26à visage humain
01:18:27centrée sur le patient
01:18:29qui doit s'y sentir
01:18:30en totale confiance
01:18:31ce qui caractérise
01:18:32d'ailleurs
01:18:33les soins palliatifs
01:18:34c'est une pratique
01:18:35du soin
01:18:35qui accepte
01:18:36la finitude
01:18:37et prend en charge
01:18:38le patient
01:18:39dans toute sa globalité
01:18:40honorant sa dignité
01:18:42jusqu'à sa fin de vie
01:18:43et évitant
01:18:44les deux extrêmes
01:18:46que sont d'une part
01:18:47l'obstination déraisonnable
01:18:48et l'euthanasie
01:18:49d'autre part
01:18:50je voudrais d'ailleurs
01:18:51aussi en profiter
01:18:52ici pour saluer
01:18:53l'action
01:18:54de tous ces professionnels
01:18:55de santé
01:18:55qui s'investissent
01:18:57sans compter
01:18:57en matière
01:18:58de soins palliatifs
01:18:59et comme vous avez été
01:18:59plusieurs à le faire
01:19:01leur engagement
01:19:01les honneurs
01:19:02les honneurs évidemment
01:19:03et constituent aussi
01:19:05un point très fort
01:19:06d'une éthique
01:19:06à la française
01:19:07en matière
01:19:08de fin de vie
01:19:09dans le prolongement
01:19:10de cette perspective
01:19:11nous rejetons
01:19:11fermement l'idée
01:19:12que le suicide assisté
01:19:14serait en quelque sorte
01:19:15et certains utilisent
01:19:16ce terme
01:19:17un soin ultime
01:19:18cette euphémisation
01:19:19serait de nature
01:19:20à créer un doute sérieux
01:19:22sur la finalité même
01:19:23des soins palliatifs
01:19:25un tel doute
01:19:26serait dommageable
01:19:27pour les patients
01:19:28tout comme pour les soignants
01:19:29qui sont mobilisés
01:19:30dans les unités
01:19:31de soins palliatifs
01:19:32et qui
01:19:33fort légitimement
01:19:34se font une très haute idée
01:19:36de la manière
01:19:36dont ils interagissent
01:19:38avec leurs patients
01:19:39évidemment nous sommes
01:19:41très favorables
01:19:41à une stratégie décennale
01:19:43pour le renforcement
01:19:44des soins palliatifs
01:19:45d'ailleurs
01:19:45lors de la précédente
01:19:47législature
01:19:47nous avions porté
01:19:49un texte
01:19:49dans ce sens
01:19:50au travers
01:19:51d'une proposition
01:19:52de loi
01:19:53laquelle fut
01:19:53d'ailleurs
01:19:54il faut le dire
01:19:55adoptée à l'unanimité
01:19:56ici à l'Assemblée nationale
01:19:58et c'est heureux
01:19:59les soins palliatifs
01:20:00doivent impérativement
01:20:02être prodigués
01:20:03dans un délai
01:20:03compatible
01:20:04avec l'état
01:20:05de santé des patients
01:20:06le droit d'accès
01:20:07doit être réel
01:20:09vous y faisiez référence
01:20:10Madame la Ministre
01:20:11c'est effectivement
01:20:12une difficulté
01:20:13à vrai dire
01:20:14notre crainte
01:20:15c'est de voir
01:20:16des concitoyens
01:20:16à réclamer le suicide
01:20:18assisté
01:20:18parce qu'ils n'auraient
01:20:19pas eu accès
01:20:20aux soins palliatifs
01:20:21ce serait un échec
01:20:22majeur
01:20:23et disons-le
01:20:24un échec collectif
01:20:25c'est pourquoi
01:20:26il est également
01:20:27essentiel
01:20:28que la stratégie décennale
01:20:29des soins palliatifs
01:20:30donne des moyens
01:20:31suffisants
01:20:32pour véritablement
01:20:33garantir l'accès
01:20:34aux soins
01:20:34et ceci dans la durée
01:20:36et vous savez
01:20:37le risque que cela représente
01:20:39en raison
01:20:39de l'annualité budgétaire
01:20:41et d'ailleurs
01:20:42les moyens ne doivent pas
01:20:43être uniquement financiers
01:20:44au moment où notre système
01:20:45de santé
01:20:46est fortement sous tension
01:20:47la question des moyens
01:20:49humains
01:20:49se pose plus que j'avais
01:20:51avec une grande acuité
01:20:52et c'est bien là
01:20:53que réside aussi
01:20:54la difficulté
01:20:55nous le savons
01:20:56et vous le savez
01:20:57Madame la Ministre
01:20:58l'enjeu est vraiment
01:20:59de taille
01:20:59car l'offre de soins palliatifs
01:21:01demeure très hétérogène
01:21:02sur notre territoire national
01:21:03et reste très insuffisante
01:21:05comme l'ont constaté
01:21:07aussi bien
01:21:07l'Académie nationale
01:21:08de médecine
01:21:09que la Cour des comptes
01:21:10encore récemment
01:21:10il y a toujours
01:21:11un certain nombre
01:21:12de départements en France
01:21:13qui n'ont pas d'unité
01:21:14de soins palliatifs
01:21:15ce qui reste préoccupant
01:21:16le groupe de la droite républicaine
01:21:18sera donc attentif
01:21:19à ce que ce texte
01:21:20puisse garantir
01:21:21à l'ensemble des français
01:21:23un accès effectif
01:21:24aux soins palliatifs
01:21:25et ceci partout
01:21:26sur notre territoire
01:21:27à ce stade
01:21:28nous avons cinq
01:21:29importantes questions
01:21:30à vous poser
01:21:30Madame la Ministre
01:21:32tout d'abord
01:21:32comment le gouvernement
01:21:33va-t-il s'en assurer
01:21:36aussi bien en termes
01:21:36de moyens financiers
01:21:37et humains
01:21:38deuxièmement
01:21:39le gouvernement
01:21:39est-il favorable
01:21:40à un amendement
01:21:41qui sépare clairement
01:21:42la notion
01:21:43quand même très floue
01:21:44d'accompagnement
01:21:45des soins palliatifs
01:21:48troisième question
01:21:51que compte faire
01:21:51le gouvernement
01:21:52pour que la loi
01:21:53Clès-Léonetti
01:21:54soit mieux connue
01:21:55aussi bien
01:21:56par les professionnels
01:21:56de santé
01:21:57que par les français
01:21:58car manifestement
01:21:59et nous sommes nombreux
01:22:00à le dire
01:22:01trop souvent
01:22:01elle n'est pas appliquée
01:22:03comme elle devrait l'être
01:22:04quatrième question
01:22:05ne faudrait-il pas
01:22:06assurer une mise
01:22:07en oeuvre efficace
01:22:08de la loi existante
01:22:10avant de légiférer
01:22:12sur une nouvelle loi
01:22:13concernant la fin de vie
01:22:14enfin
01:22:15dernière question
01:22:17le gouvernement
01:22:18est-il disposé
01:22:19à soutenir
01:22:20une inscription
01:22:21dans la loi
01:22:21de la définition
01:22:23des soins palliatifs
01:22:24telle qu'elle a été établie
01:22:25par l'Organisation Mondiale
01:22:27de la Santé
01:22:28en tout cas
01:22:28ce serait de nature
01:22:30à rassurer
01:22:30un certain nombre
01:22:31d'entre nous
01:22:32vous le voyez
01:22:32le questionnement
01:22:33et les questions
01:22:34restent très importantes
01:22:35et nous devons
01:22:37collectivement
01:22:38tout mettre en oeuvre
01:22:38pour protéger
01:22:39les plus vulnérables
01:22:41de nos concitoyens
01:22:42c'est l'engagement
01:22:43que nous devons
01:22:44collectivement porter
01:22:45et c'est cela
01:22:46qui doit nous motiver
01:22:46et c'est cela
01:22:47qui est aussi
01:22:48la grandeur
01:22:49d'un texte
01:22:50sur les soins palliatifs
01:22:52je vous remercie
01:22:53enfin
01:22:53enfin nous reprenons
01:22:55dans cet hémicycle
01:22:55les débats sur cette loi
01:22:56interrompue
01:22:57il y a plus de dix mois
01:22:58par la décision
01:23:00inalitérale
01:23:00du président de la république
01:23:01de dissoudre notre assemblée
01:23:03ce débat
01:23:05est fondamental
01:23:06la mort fait partie
01:23:08de la vie
01:23:08la mort est intime
01:23:09mais elle est
01:23:10tout à la fois politique
01:23:11notre société
01:23:13se doit
01:23:14de contribuer
01:23:15à réduire
01:23:15les souffrances
01:23:16pour toutes et tous
01:23:17accompagnées
01:23:18chacune et chacun
01:23:19dans ces derniers mois
01:23:20dernières semaines
01:23:22derniers jours
01:23:22garantir un droit
01:23:24inconditionnel
01:23:25aux soins palliatifs
01:23:26et instaurer
01:23:27une nouvelle liberté
01:23:29une ultime liberté
01:23:31celle de choisir
01:23:32d'en finir
01:23:34quand le pronostic vital
01:23:35est engagé
01:23:35en phase avancée
01:23:37ou terminale
01:23:37et quand les souffrances
01:23:39sont réfractaires
01:23:39à tout traitement
01:23:40tels sont les enjeux
01:23:42colossaux
01:23:43de nos débats
01:23:44abordons-les
01:23:45sans tabou
01:23:46dignement
01:23:47et en respect
01:23:48tant de citoyennes
01:23:49et de citoyens
01:23:50attendent cette loi
01:23:51depuis des décennies
01:23:52notre groupe
01:23:53écologiste et social
01:23:54déplore tout d'abord
01:23:55le choix du premier ministre
01:23:56de scinder le texte
01:23:58en deux
01:23:58que nous étudions
01:24:00avant le coup
01:24:01proie de la dissolution
01:24:02l'un et l'autre
01:24:03sont étroitement liés
01:24:04il est impératif
01:24:05de garantir
01:24:06l'accès aux soins palliatifs
01:24:08pour réduire au maximum
01:24:09les souffrances
01:24:10et en ultime recours
01:24:11garantir cette ultime liberté
01:24:13l'aide à mourir
01:24:15lorsque malgré tout
01:24:16les souffrances
01:24:17demeurent insupportables
01:24:18en laissant à chacune
01:24:20et chacun
01:24:20son libre choix
01:24:22il est urgent
01:24:23de garantir
01:24:24l'effectivité
01:24:25des droits
01:24:25des patients
01:24:26à des soins palliatifs
01:24:27sur l'ensemble
01:24:27des territoires
01:24:28de la république
01:24:29urbains
01:24:30ruraux
01:24:30sur tous les départements
01:24:32ultramarins
01:24:33compris
01:24:33et j'insiste
01:24:34parce que c'est souvent là
01:24:36où le retard
01:24:36est pire encore
01:24:38avec un droit
01:24:39opposable
01:24:40et nous avons bien dit
01:24:41un droit opposable
01:24:42aux soins palliatifs
01:24:43nous devons
01:24:45toutes et tous
01:24:45être conscients
01:24:46du retard pris
01:24:46tant liés aux politiques
01:24:48de casse de l'hôpital public
01:24:50d'austérité
01:24:50contre la santé
01:24:51en Ile-de-France
01:24:526 personnes sur 10 décédées
01:24:54auraient eu besoin
01:24:55de soins palliatifs
01:24:56seuls 43%
01:24:57non bénéficiaient à l'hôpital
01:24:59et moins encore
01:24:59à domicile
01:25:0119 départements
01:25:02sont encore
01:25:03dépourvus
01:25:04d'unités
01:25:05en soins palliatifs
01:25:06si la planification
01:25:07des moyens alloués
01:25:08aux soins palliatifs
01:25:09est une bonne chose
01:25:09par la stratégie décennale
01:25:11nous dénonçons
01:25:12fermement
01:25:13la décision
01:25:14prise en commission
01:25:15sur proposition
01:25:16de la rapporteure
01:25:17de diviser par 2
01:25:18les moyens globaux
01:25:20alloués à ce plan
01:25:22les faisant passer
01:25:23de 2,2 à 1,1 milliard
01:25:25certes ce plan
01:25:26n'est pas contraignant
01:25:27mais si en 10 mois
01:25:28les moyens
01:25:29que vous êtes prêts
01:25:29à mettre
01:25:30aux soins palliatifs
01:25:32ont été d'ores et déjà
01:25:33divisés par 2
01:25:34tout porte à craindre
01:25:35que comme l'ensemble
01:25:35des moyens alloués
01:25:36à la santé publique
01:25:37ceux alloués
01:25:38aux soins palliatifs
01:25:39soient les prochaines
01:25:40victimes de vos cures
01:25:41d'austérité successives
01:25:42réduisant les avancées
01:25:43prévues dans ce premier texte
01:25:45en matière de soins palliatifs
01:25:46comme de toutes les dépenses
01:25:48de santé
01:25:48les moyens doivent être
01:25:50adaptés aux besoins
01:25:51et non l'inverse
01:25:52il me semble donc décisif
01:25:54de rétablir les moyens
01:25:56initialement prévus
01:25:57l'an dernier
01:25:57pour réellement renforcer
01:25:59ce domaine de la médecine
01:26:00et améliorer réellement
01:26:01l'accompagnement des personnes
01:26:02qui en ont besoin
01:26:03comme cela a été adopté
01:26:05en commission
01:26:06suite notamment
01:26:07à mon amendement
01:26:08il faut développer
01:26:09une formation
01:26:09pour toutes et tous
01:26:10à la fin de vie
01:26:11avant d'être une science
01:26:13la médecine se doit
01:26:14d'être un humanisme
01:26:15l'accompagnement
01:26:16l'écoute
01:26:17la compréhension
01:26:18des patients
01:26:19toutes ces choses là
01:26:20sont essentielles
01:26:21les soignants
01:26:22doivent donc être
01:26:22formés à cela
01:26:24mais il faut également
01:26:25un diplôme
01:26:26d'études spécialisées
01:26:27et accompagner la recherche
01:26:29pourquoi n'avez-vous
01:26:30pas auditionné
01:26:30les 4 seuls maîtres
01:26:31de conférence
01:26:32en soins palliatifs
01:26:334 seulement
01:26:34mieux vaut tard
01:26:35que jamais
01:26:36je vous invite à le faire
01:26:37voilà pour ces extraits
01:26:39de la discussion générale
01:26:40sur la fin de vie
01:26:41les deux textes
01:26:43l'un sur les soins palliatifs
01:26:45l'autre sur l'aide à mourir
01:26:46occuperont l'essentiel
01:26:47de l'ordre du jour
01:26:48de l'Assemblée nationale
01:26:49avec à l'issue des débats
01:26:51deux votes solennels
01:26:53qui sont programmés
01:26:54à ce stade
01:26:54le 27 mai
01:26:55c'est la fin de cet épisode
01:26:57on va bien entendu
01:26:58continuer à suivre
01:26:59sur LCP
01:27:00la discussion
01:27:01de ces deux propositions
01:27:03de loi
01:27:03sur la fin de vie
01:27:04on se retrouve très vite
01:27:05ciao
01:27:06ciao
01:27:06Sous-titrage Société Radio-Canada
01:27:08Sous-titrage Société Radio-Canada

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