C’est un jour capital pour le Premier ministre François Bayrou, il répond ce 14 mai aux questions de la commission d'enquête qui porte notamment sur le scandale Notre-Dame-de-Bétharram. François Bayrou a toujours nié être au courant des violences physiques et sexuelles perpétrées dans l'établissement. Mais plusieurs acteurs de l'affaire ont affirmé le contraire devant les députés.
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00:00Ce rapport, vous le commandez, vous nous indiquez aujourd'hui que vous le lisez à l'époque de façon très rapide
00:06pour vous concentrer sur sa conclusion, ce qui vous conduit là à écarter une partie des faits graves
00:13que vous avez qualifiés de sévices physiques, qu'il relate, et à relativiser peut-être l'enjeu de l'internat,
00:21je dois dire qu'il est central à Betaram, parce que l'essentiel des victimes, des pédos criminels de Betaram,
00:27sont les élèves internes. Et la question de la taille de cet internat, qui était, permettez-moi cette expression malheureuse,
00:35le terrain de chasse de ces prédateurs sexuels, est une des grandes questions, et si une réaction était intervenue à l'époque
00:41constatant donc que l'établissement ne respectait pas les règlements en vigueur, je ne dis pas que tout aurait été solutionné,
00:48mais peut-être un point d'attention et des actions qui auraient permis de protéger les enfants auraient été conduites.
00:55Ce rapport, vous en faites le 4 mai 1996, une lecture en vous rendant dans l'établissement,
01:03vous êtes alors ministre de l'Éducation nationale, et devant la presse, vous indiquez toutes les informations
01:08que le ministre pouvait demander, il les a demandées, toutes les vérifications ont été favorables et positives.
01:16Vous nous dites aujourd'hui, si j'ai bien compris, M. le Premier ministre, que vous n'auriez pas la même appréciation
01:20à la lecture désormais de ce document.
01:24Non, je n'ai pas dit ça, et vous déformez encore une fois la réalité,
01:28parce que je ne me rends pas à l'établissement.
01:33Je répète que l'inauguration dont il s'agit, et dont la presse rapporte,
01:39qu'elle a été faite au galop, parce que j'avais une autre manifestation,
01:44j'y vais avec le ministre de la Culture de l'époque, et je suis ministre de l'Éducation,
01:52il ne s'agit pas de l'établissement scolaire, il s'agit de la chapelle classée monument historique
01:58dont le toit a été refait.
02:00On n'est pas entré dans l'établissement, en tout cas moi.
02:05J'y suis entré pour inaugurer un gymnase, je ne sais pas si c'est deux ans avant ou deux ans après,
02:09et pour une inondation je ne sais quand, mais je ne suis pas entré dans l'établissement,
02:15c'est en répondant au micro-tendu des journalistes que j'ai prononcé cette phrase
02:20qui m'a servi de fil d'Ariane pour retrouver le rapport,
02:25dont je n'avais pas de souvenirs, je répète les choses.
02:29Est-ce que j'aurais une lecture différente aujourd'hui ?
02:32Aujourd'hui, ça ne serait pas du tout de la même façon,
02:34parce qu'on aurait mille alertes ou mille alarmes ou des centaines d'alertes ou d'alarmes,
02:41parce que les réseaux sociaux, parce que les parents d'élèves,
02:45parce que, en tout cas je l'espère, je vais vous dire ce que je ressens de tout ça.
02:53Et peut-être vous rattacherez ça à d'autres moments de ma vie.
02:56Je ne connais rien de pire, rien de plus abject que des adultes utilisant des enfants comme objets sexuels.
03:11Je ne connais rien de pire.