Lundi 12 mai 2025, retrouvez Christophe Le Tourneau (oncologue et professeur de médecine, Paris-Saclay), Iris Pauporté (directrice de la recherche, de l’innovation et de l’information scientifique, La Ligue contre le cancer) et René Ducroux (président, Atout Cancer) dans SANTÉ FUTURE, une émission présentée par Alix Nguyen.
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00:00Les thérapies ciblées transforment le paysage oncologique de grandes avancées
00:09qui posent des défis en termes d'efficacité, d'accessibilité et de personnalisation des traitements.
00:16C'est le thème de ce débat.
00:18Pour commencer, Christophe Le Tourneau, j'aimerais vous poser une question.
00:22Les thérapies ciblées ont-elles changé la prise en charge des cancers rares ?
00:28Les thérapies ciblées sont effectivement approuvées dans certains cancers rares.
00:32Je pense que c'est important de remettre tout ça un petit peu dans le contexte.
00:36On est passé d'un taux de guérison du cancer de 20% à l'après-guerre.
00:40Grâce à la chimiothérapie, on est passé à 50% grâce à tous les traitements des leucémies, des lymphomes, etc.
00:46Ensuite, grâce à une meilleure connaissance de la biologie des cancers,
00:49on a identifié des altérations moléculaires dans certains types de cancers
00:53qui ont permis de créer ce qu'on appelle des thérapies ciblées,
00:56mais qui s'adressent juste à des petits groupes de patients.
00:59C'est-à-dire que ce n'est plus par type de cancer,
01:01ou dans le cancer du poumon, on donne telle chimiothérapie.
01:03Non, c'est dans tel type de cancer, avec telle altération, on a telle thérapie ciblée.
01:07Et effectivement, les gains pour les patients qui sont éligibles,
01:10entre guillemets, parce que leur tumeur le permet,
01:14il y a eu des gains très importants.
01:17Gains très importants dans des cancers rares, mais aussi dans des cancers fréquents,
01:20mais dans des sous-groupes de ces patients qui ont un cancer fréquent.
01:23Donc finalement, chez une minorité de patients.
01:26Vous avez des exemples de cancers où cette approche a particulièrement fait ses preuves ?
01:30Oui, bien sûr, on en parlait tout à l'heure, mais HER2 dans le cancer du sein,
01:35c'est 15% des patients qui ont un cancer du sein avec une surexpression de la protéine HER2.
01:41Donc les traitements qui ciblent l'HER2, qui ont maintenant plus de 20 ans,
01:44sont des médicaments extrêmement efficaces,
01:46et ça a réellement changé le pronostic de ces patientes.
01:49Iris, vous portez, les immunothérapies et les thérapies cellulaires
01:53sont des approches prometteuses dans les traitements des cancers.
01:57Quels développements ou recherches récentes vous paraissent les plus intéressantes dans ces domaines ?
02:03Dans les immunothérapies, on en parlait justement,
02:06Hervé, je crois qu'il en a touché un mot,
02:08il y a eu récemment, depuis une bonne quinzaine d'années,
02:12des médicaments qui sont arrivés, qui visent à lever tous les freins du système immunitaire.
02:17On a compris en fait que notre propre système immunitaire nous défend parfois du cancer.
02:21Donc l'objectif de ces médicaments, c'était,
02:24mais on ne comprenait pas très bien pourquoi,
02:25certaines cellules ne reconnaissaient pas les cellules cancéreuses
02:28comme des cellules extérieures au corps humain,
02:32parce qu'en fait une cellule cancéreuse, ce n'est pas une cellule normale,
02:35donc on aurait dû être reconnue par le système immunitaire.
02:38Donc l'objectif de ces médicaments était justement là de lever ce frein
02:42et de faire en sorte que le système immunitaire reconnaisse la cellule cancéreuse
02:46comme un corps étranger et qu'il la combatte.
02:48Donc il y a eu, il y a des noms un peu barbares, inhibiteurs de checkpoint,
02:52mais néanmoins, et la deuxième, je dirais, grande nouvelle thérapeutique
02:58a été l'arrivée des médicaments qui sont basés sur des cellules modifiées.
03:02C'est-à-dire qu'on va reprendre les cellules du patient,
03:06on va les sortir en fait, on va les extraire,
03:09on va les traiter à l'extérieur avec un médicament
03:12et on va les réinjecter dans le corps du patient
03:14afin de rebooster l'immunité du patient.
03:18Donc il y a ce qu'on appelle aujourd'hui les fameuses CAR-T,
03:22des thérapies cellulaires,
03:24qui ont été initialement effectivement développées sur les cellules lymphocytes T,
03:28mais qui aujourd'hui on voit arriver sur,
03:31et plutôt dans les maladies du sang,
03:33et aujourd'hui on les voit arriver dans d'autres types de maladies,
03:36notamment en essai clinique, dans le cerveau, dans le pancréas,
03:39et qui ont ciblé d'autres cellules immunitaires
03:42comme les NK, les B, etc.
03:46Donc c'est une voie de recherche en pleine expansion
03:48et effectivement la Ligue contre le cancer finance,
03:51depuis l'année dernière et pendant trois ans,
03:53des programmes de recherche là-dessus
03:54et on compte financer pour 20 millions d'euros
03:57des projets français afin que la France
03:59trouve une belle place dans la compétition mondiale
04:01sur ce type de thérapie.
04:03Alors voilà, du coup, les patients que vous soutenez,
04:05ils bénéficient de ces avancées ?
04:07Oui, alors je voulais dire deux mots sur l'immunothérapie
04:10parce que pour nous c'est un peu une révolution
04:12dans la médecine.
04:15Un gros apport, c'était la qualité de vie améliorée des patients
04:18puisque l'immunothérapie a pu se développer en HAD,
04:22c'est-à-dire à domicile.
04:26Ça allège, ça diminue les transports,
04:28ça diminue la fatigue des patients
04:30et ça vraiment, c'était un grand bienfait.
04:32D'ailleurs, j'ai vu que récemment,
04:34il y a un décret qui est sorti le 5 février
04:36où on va faire de la chimiothérapie en HAD.
04:40Et ça, c'est encore un bienfait pour la qualité de vie des patients.
04:44Donc voilà, l'immunothérapie, c'est quelque chose d'important
04:47qui a révolutionné, à mon avis, la médecine
04:50et qui participe à la guérison de beaucoup de cancers.
04:54Oui, ce qui est extraordinaire avec l'immunothérapie,
04:56c'est que certains patients atteints de cancers qualifiés d'incurables
05:00sont guéris de leur cancer.
05:01C'est-à-dire des patients qui ont des métastases,
05:03donc des cellules tumorales qui sont parties dans d'autres organes,
05:07donc des patients qui sont traités par immunothérapie,
05:09tout disparaît, on arrête le traitement
05:11et ces patients sont guéris.
05:12Alors certes, c'est une minorité,
05:13mais c'est quelque chose qu'on ne voyait pas avant,
05:15en tous les cas, en oncologie solide, dans les cancers solides.
05:18Donc c'est aussi une révolution dans ce sens-là.
05:21Et dans la pratique quotidienne, clinique quotidienne,
05:23quels sont les critères qui permettent de juger
05:25de l'efficacité réelle des traitements ciblés ?
05:28Alors en fait, tout traitement qui est commercialisé un jour
05:30passe par des étapes de recherche clinique,
05:32par des essais cliniques
05:33qui comparent ce qu'était le standard avant
05:36au nouveau traitement qui peut être l'immunothérapie.
05:40Si on voit qu'il y a une différence notable
05:41et que les patients s'en sortent beaucoup mieux
05:43grâce aux nouveaux traitements,
05:44à l'immunothérapie en l'occurrence,
05:46ça devient le standard.
05:47C'est ce qu'on appelle la médecine par l'épreuve.
05:49Et donc c'est comme ça que les nouveaux traitements
05:51sont commercialisés chaque jour.
05:54René, quelles sont les principales préoccupations
05:57des patients par rapport aux thérapies ciblées ?
06:01En fait, ce qui intéresse le patient,
06:03c'est les effets secondaires.
06:04Ils créent beaucoup ces effets secondaires
06:06quand on voit les dégâts créés par la chimiothérapie
06:10où les personnes sont très fatiguées,
06:12elles ont envie de vomir,
06:13elles n'ont pas envie de se lever en fait.
06:17Et donc en fait, le travail qui est fait
06:20justement en immunothérapie
06:22montre que les effets secondaires
06:24sont fortement diminués.
06:26Et les nouvelles thérapies,
06:29je pense aux thérapies nucléaires
06:31qui se développent,
06:33les effets secondaires sont vraiment diminués.
06:36Et ça, c'est important pour le patient.
06:38La durée du traitement aussi,
06:39c'est une préoccupation ?
06:40Bien sûr, bien sûr.
06:41Plus ça va être long,
06:43plus ça va être difficile.
06:45Donc ce qui est développé dans la médecine,
06:47c'est justement de raccourcer.
06:48Et je pense que ces thérapies ciblées,
06:51justement, elles vont diminuer
06:52ces effets secondaires
06:53parce que les doses seront peut-être moins fortes
06:56ou peut-être mieux ajustées.
06:58Et donc ça, la qualité de vie des patients
07:00est améliorée.
07:01C'est important pour nous.
07:02Si je peux me permettre,
07:03en fait, ce qui est intéressant
07:03pour les patients,
07:04c'est le fait qu'à un moment donné,
07:06ils ont pu bénéficier
07:07par certaines thérapies cellulaires
07:09qui étaient dans certaines pathologies
07:12vraiment avec une grande efficacité.
07:14Je prends par exemple
07:15le cas d'un patient
07:16traité pour un cancer du rat
07:18qui était très très gros
07:19il y a une dizaine d'années.
07:20Il a en première intention
07:22bénéficié de thérapies ciblées
07:24et précises par voie orale.
07:26Et puis, deux ou trois ans plus tard,
07:28de nouveaux médicaments sont apparus.
07:30Il a pu bénéficier de l'immunothérapie.
07:33En fait, ce que recherchent les patients,
07:34c'est aussi le fait qu'à chaque étape
07:37de l'évolution de leur maladie,
07:39il y ait une proposition thérapeutique
07:40qui est faite.
07:42Et c'est là où, effectivement,
07:43l'arrivée de différents médicaments
07:46nouveaux, avec de nouveaux concepts,
07:48qui sont issus d'une meilleure compréhension
07:50de Christophe,
07:52par la recherche de la biologie de la tumeur,
07:55et ça a permis pour les patients
07:56vraiment de faire des maladies
07:59qui étaient impurables
08:00il y a une dizaine d'années
08:01en face de ces personnes
08:02pour partir en vacances
08:04avec leurs familles
08:05et continuer le train de leur vie.
08:07C'est ça la bonne nouvelle.
08:09Pour faire écho à ce que disait Hervé
08:12dans son édito,
08:14les traitements ciblés
08:16sont de plus en plus efficaces,
08:18mais l'accès reste inégal.
08:19Les questions de coûts,
08:21de géographie,
08:22d'infrastructures,
08:23limitent leur disponibilité.
08:25René, dans quelle mesure
08:26est-ce compliqué
08:27de mettre ces traitements en place
08:29dans les petits hôpitaux,
08:31plus loin,
08:32au moins des grands centres ?
08:34Ça, c'est un problème d'organisation
08:35dans les HAS,
08:38dans les régions,
08:41les ARS.
08:43C'est elles qui organisent
08:45ces interventions
08:47et elles le font
08:48en fonction de l'argent
08:49dont elles disposent.
08:50C'est pour ça qu'ils rappelaient
08:51tout à l'heure
08:52que quand vous avez moins d'argent,
08:55c'est beaucoup plus difficile.
08:56Et puis vous avez des régions
08:57plus pauvres que d'autres
08:59où là encore,
09:00c'est encore plus difficile.
09:01Donc c'est un problème de politique
09:03sur la médecine en France.
09:05Il faut la rendre plus égalitaire,
09:07mais ce n'est pas toujours facile à faire.
09:09Iris, en matière de recherche,
09:11il y a des projets spécifiques
09:12qui visent à faciliter
09:14l'accessibilité au traitement ?
09:16Oui, effectivement.
09:17On a parlé du cas
09:18du Conseil du poumon,
09:18mais c'est à modérer
09:20un tout petit peu
09:20ce propos d'inaccessibilité.
09:23Aujourd'hui,
09:23un patient en France,
09:24où qu'il soit,
09:26si le traitement a reçu
09:27son autorisation
09:28de mise sur le marché,
09:29il y a accès.
09:31Il y a d'autres cas
09:32d'accès aux médicaments.
09:34C'est un cas, par exemple,
09:35d'une procédure accélérée.
09:37Et c'est dans ces cas-là
09:38où justement,
09:38il y a dans certains endroits
09:40où la prise en charge
09:42du biomarqueur
09:43qui doit être évaluée
09:45avant la prescription
09:46la prescription du médicament,
09:48c'est là où il peut y avoir
09:49des inégalités.
09:50Mais ça reste,
09:51je me permets de le dire,
09:53quand même,
09:53des exceptions.
09:55Mais malgré tout,
09:55on se bat pour que
09:56ces exceptions puissent
09:58justement ne pas l'être.
09:59Et on a mis en place,
10:00on a soutenu
10:01une plateforme collaborative
10:03qui est un concept
10:04assez intéressant
10:04qui est développé
10:05par une association
10:06qui s'appelle
10:07Liberté Living Lab
10:08avec l'apport de patients
10:10qui sont dans le réseau
10:13des patients,
10:14mes patients en réseau.
10:15Et l'objectif est que justement
10:17la demande remonte
10:18par les patients,
10:19qu'ils aillent se renseigner
10:21sur les essais cliniques
10:22qui sont repris ensemble
10:25dans cette plateforme.
10:26C'est un bien numérique commun.
10:27Et l'objectif est effectivement
10:28de mettre en phase
10:29les cliniciens
10:31et les patients
10:32pour que les autorités
10:34de santé,
10:35notamment les agences
10:36régionales de santé,
10:37puissent assurer
10:38la prise en charge
10:39de ces tests
10:39dans ces rares cas
10:41où ce n'est pas encore
10:42homogène
10:43au niveau national.
10:45Si je peux rebondir là-dessus,
10:47l'accès aux soins standards
10:49est disponible
10:50partout en France.
10:51Là où il y a vraiment
10:52une inégalité,
10:53c'est sur la recherche clinique,
10:54l'accès aux essais cliniques.
10:56Mais bon,
10:56les essais cliniques,
10:57c'est l'évaluation
10:57de médicaments
10:58qui ne sont pas encore
10:59commercialisés,
11:00qui le sauront peut-être,
11:01qui ne le sauront peut-être pas.
11:03Et c'est là où effectivement
11:04il y a plus de recherche clinique
11:06dans les grands centres,
11:07il n'y a pas de recherche clinique
11:08dans tous les services
11:09d'oncologie en France.
11:11Et c'est là où éventuellement
11:12il y a une inégalité
11:13parce qu'il faut peut-être
11:15demander à certains moments
11:16aux patients de voyager
11:17pour avoir accès
11:18à des essais cliniques
11:19de nouvelles molécules
11:20qui sont peut-être
11:21les molécules de demain.
11:23Donc c'est là effectivement
11:23où il y a un effort à faire
11:25qui est en train d'être réalisé
11:26avec ce qu'on appelle
11:27les essais cliniques décentralisés
11:28qui permettent de traiter
11:30des patients dans des essais cliniques
11:31mais proches de chez eux.
11:33Mais ça c'est un effort
11:33qui est en cours
11:34et qui n'est pas encore déployé
11:36sur tout le territoire.
11:37Et vous en tant que praticien,
11:38vous n'êtes pas confronté
11:39à des cas où des patients
11:40n'ont pas accès
11:40à certains traitements ?
11:42Alors j'ai la chance
11:43de travailler dans une institution
11:44où effectivement
11:45la recherche clinique
11:45est une priorité.
11:47Donc nous avons accès
11:48à ces traitements
11:49mais il m'arrive parfois
11:50malgré tout
11:50de suggérer à un patient
11:53de participer
11:54à un essai clinique
11:54dans un autre établissement
11:55parce qu'il n'est pas ouvert
11:56dans mon établissement.
11:58Donc c'est là ensuite
11:58toute la question
11:59de la possibilité
12:00pour des patients
12:01de faire un peu plus
12:02de kilomètres,
12:03parfois de nombreux kilomètres
12:04pour avoir accès
12:05à un nouveau traitement.
12:05Mais je le répète,
12:07un traitement qui est évalué
12:07dans un essai clinique
12:08n'est pas un traitement
12:09pour lequel on a démontré
12:11qu'il était efficace.
12:13On est en cours de démonstration
12:14mais si ça se trouve
12:15la réponse ce sera que non,
12:16ce n'est pas plus efficace
12:17que ce qu'on faisait avant.
12:19Je pense également
12:20qu'il y a un problème
12:21d'information,
12:22information,
12:23j'allais dire,
12:24locale,
12:24dans les déserts médicaux.
12:27Les personnes sont
12:28un peu isolées,
12:29ils n'ont pas l'information.
12:30Je pense en particulier
12:31à tout ce qui est vaccination
12:32sur le papillomavirus.
12:35Il est étonnant
12:35qu'en France,
12:36on a un taux de vaccination
12:38qui est relativement faible.
12:40Et en fait,
12:41il faut combler ce...
12:43Qui va même décrescendo,
12:44au fur et à mesure.
12:46Pas crescendo, non.
12:47Je pense que,
12:48je répète,
12:48c'est un problème d'information.
12:50Donc, il faut faire arriver
12:51cette information
12:51dans ces endroits particuliers
12:54où il y a moins de médecins,
12:57où l'information passe moins.
13:00C'est pour ça que,
13:01sur Atout Cancer,
13:01on a un site internet
13:03où on développe
13:04ce genre d'informations,
13:05en particulier sur la vaccination.
13:07Parce que c'est très important.
13:08Donc, on pourrait éviter
13:09un grand nombre de cancers
13:12par ces informations
13:13s'ils étaient bien distribués,
13:15bien connus.
13:16Iris,
13:17sur la personnalisation
13:19des traitements,
13:20où en est la recherche
13:21sur la médecine de précision ?
13:23En fait,
13:24la recherche sur la médecine
13:25de précision,
13:25ça fait une bonne vingtaine d'années
13:27qui a été transformée.
13:31Et là,
13:31pour le coup,
13:32ça a été plutôt
13:33les avancées technologiques
13:34qui nous ont permis
13:35d'avancer un peu plus vite.
13:37On a mis en place
13:39des gros programmes internationaux.
13:40ça a été un effort majeur
13:42de tous les scientifiques
13:43et des médecins
13:44pendant une bonne dizaine d'années
13:46un peu partout dans le monde.
13:47Et on avait le catalogue
13:48des mutations,
13:50des altérations,
13:51tout ce qui arrive
13:51dans le génome.
13:54Et suite à ça,
13:55on a pu identifier
13:56quelles étaient
13:57les bonnes cibles.
13:58Donc,
13:58ça a ouvert des voies
14:00pour développer
14:01de nouveaux médicaments
14:02qui sont assez majeurs.
14:04Et en fait,
14:05ces technologies aujourd'hui
14:06nous permettent
14:07d'aller beaucoup plus vite
14:08qu'en allait avant.
14:10Donc,
14:11on espère
14:12que le temps
14:12de la recherche
14:13entre un concept
14:14innovant
14:16qui a été développé
14:17par un chercheur
14:18peut aller
14:19un peu plus vite
14:19aujourd'hui.
14:21Christophe,
14:22quel est l'impact
14:22de l'analyse génétique
14:24dans la personnalisation
14:25des traitements ?
14:27C'est majeur
14:27dans certains types de cancers
14:28puisque dans certains types
14:29de cancers,
14:30il y a des thérapies ciblées
14:31qui sont basées
14:32sur la présence
14:33d'un biomarqueur
14:33ou d'un autre.
14:34Dans le cancer du poumon,
14:35il existe de multiples biomarqueurs
14:37avec de multiples traitements
14:38différents
14:39selon la présence
14:40ou l'absence
14:40de ces biomarqueurs.
14:42Ce qui se développe également,
14:43ce sont des biomarqueurs
14:44qui sont pertinents
14:45non pas dans un seul type de cancer
14:46mais finalement
14:47dans tous les types de cancers.
14:48Et donc,
14:49aux Etats-Unis,
14:49aujourd'hui,
14:50il y a neuf médicaments
14:51qui sont prescrits
14:52non plus sur la base
14:53d'un type de cancer
14:54mais sur la base
14:55d'une altération moléculaire.
14:58Ce qui est un changement
14:59de paradigme
15:00d'une certaine manière.
15:00Pas un changement
15:01mais un nouveau paradigme
15:02en tous les cas.
15:03Malheureusement,
15:04en Europe et en France,
15:05on n'a pas encore accès
15:06à ces médicaments
15:07qui sont prescrits
15:08uniquement sur la base
15:09d'une altération moléculaire
15:10et indépendamment
15:11du type de cancer.
15:13Et la conséquence de ça,
15:14c'est qu'effectivement,
15:15nous avons des patients
15:16qui ont une altération moléculaire
15:18qui a été détectée
15:19mais si le médicament
15:20n'est pas approuvé
15:21dans le type de cancer
15:22qu'ils ont,
15:23ils n'ont pas accès
15:23à ces médicaments.
15:24Donc ça,
15:24c'est un travail
15:25qu'on est en train de faire
15:27avec les agences de régulation
15:29pour finalement
15:30permettre d'avoir accès
15:33à ces médicaments
15:34sur la base
15:34d'essais cliniques
15:35qui ne sont pas réalisés
15:37selon l'ancienne méthodologie
15:39par type de cancer.
15:41Et René,
15:42du point de vue du patient,
15:44la personnalisation
15:44des traitements,
15:45ça peut être perçu
15:46comme une avancée majeure,
15:48mais est-ce que ces traitements
15:50sont compris de tous ?
15:51Pas toujours
15:53parce que,
15:54comme le disait
15:54le collègue tout à l'heure,
15:55on emploie un verbiage
15:57qui n'est pas toujours
15:58accessible aux patients
16:00et c'est vrai
16:01qu'il y a eu
16:02des améliorations
16:03qui ont été faites
16:03dans ce domaine.
16:05Vous menez des actions
16:06pour les sensibiliser
16:07justement à cet effet ?
16:09Vous savez,
16:09il y a eu les lois Kouchner,
16:10elles datent de 2000
16:11les lois Kouchner
16:12et elles ne sont pas
16:14toujours appliquées,
16:15il faut bien reconnaître.
16:16Donc on se bat,
16:18nous en tant qu'association,
16:19pour faire appliquer
16:20ces lois Kouchner.
16:21qui sont finalement
16:23que la sensibilisation
16:25du médecin
16:26à parler
16:27de manière simple
16:28aux malades
16:29et à bien leur faire comprendre
16:30leur type de maladie
16:32et leur parcours de soins.
16:34Et Christophe,
16:35du point de vue
16:35des oncologues,
16:36ça demande de s'adapter
16:38la personnalisation
16:39des traitements ?
16:41Oui, bien sûr,
16:42puisque les traitements
16:43sont de plus en plus complexes,
16:45ils sont de plus en plus multiples.
16:47On a la chimiothérapie,
16:49les thérapies ciblées,
16:50l'immunothérapie,
16:52les carticelles,
16:52la vaccination thérapeutique,
16:54etc.
16:55Et finalement,
16:56c'est extrêmement compliqué
16:57de comprendre
16:58tout ça
16:59pour les patients.
17:00Je dois avouer
17:01que quand je vais
17:01chez le garagiste
17:02parce que ma voiture
17:03tombe en panne,
17:03quand j'essaie de comprendre,
17:04j'ai aussi beaucoup
17:05de mal à comprendre.
17:07Et donc finalement,
17:08souvent,
17:08tout ça,
17:08ça se résume
17:09à une histoire
17:09de confiance.
17:10Est-ce qu'il y a
17:11un lien de confiance
17:11entre le patient
17:12et son médecin ?
17:13Et ce lien de confiance,
17:13il se tisse
17:14que grâce au temps
17:16et à l'empathie finalement.
17:17Et c'est ça
17:17qui permet finalement
17:18aux patients,
17:20puisque ça va être compliqué
17:22d'avoir vraiment
17:23une connaissance
17:24très précise
17:25des traitements,
17:26même si on emploie
17:27des termes
17:27qui sont simples,
17:28avoir la compréhension
17:29globale de ces traitements,
17:30c'est finalement
17:31extrêmement compliqué.
17:32Et je dirais même,
17:33pour moi,
17:34en dehors de l'oncologie,
17:35si je dois recevoir
17:36un traitement
17:36en cardiologie,
17:38même si je vais comprendre
17:39ce qu'on me raconte,
17:40à la fin,
17:40probablement que ma décision
17:42elle sera prise
17:42sur la confiance
17:43que j'ai dans le cardiologue
17:44que je vois,
17:45parce que je n'aurai pas
17:45le temps,
17:46ni l'énergie,
17:47ni probablement
17:47les compétences
17:48pour finalement comprendre
17:49tout l'enjeu
17:50de tous les traitements
17:51qui existent en cardiologie
17:52pour la pathologie que j'ai.
17:54Et on a évoqué
17:54le sujet très important
17:55de la qualité de vie,
17:58ça fait l'unanimité
17:59parmi vous,
18:00la médecine de précision
18:02offre une meilleure gestion
18:03des effets secondaires
18:05dans les traitements
18:05par rapport
18:06aux thérapies traditionnelles ?
18:08C'est deux choses différentes,
18:09les traitements c'est une chose,
18:11la qualité de vie
18:12et la gestion
18:13des effets secondaires
18:13c'est autre chose,
18:15la chimiothérapie
18:16n'a pas les mêmes effets secondaires
18:17que les thérapies ciblées,
18:18que l'immunothérapie,
18:20chaque médicament
18:21a ses effets secondaires propres,
18:23il n'y a pas de médicament
18:24qui n'ait pas d'effet secondaire,
18:25ça c'est la première chose,
18:26alors maintenant
18:27les effets secondaires
18:27peuvent être plus importants
18:29ou moins importants
18:30en proportion,
18:31en sévérité,
18:32etc.
18:33Mais oui,
18:35la prise en charge
18:36de la qualité de vie
18:37des patients
18:38c'est devenu une priorité
18:39et effectivement
18:40les services,
18:43les institutions
18:44se structurent
18:45pour prendre en charge
18:46tous les effets secondaires
18:47potentiels
18:48des médicaments
18:49mais aussi
18:50les effets secondaires
18:51liés à la maladie
18:51elle-même
18:52avec le développement
18:53des soins de support,
18:54le développement
18:55d'unités
18:56comme les plaies cicatrisations
18:58comme on peut avoir
18:58l'Institut Curie,
19:00le développement
19:00d'unités
19:01qui prennent en charge
19:02toutes les oxicités cutanées
19:03et puis ensuite
19:04des liens
19:05avec d'autres services
19:06avec la cardiologie
19:07par exemple
19:07pour toutes les oxicités
19:08cardiaques,
19:09etc.
19:11En fait,
19:11c'était un peu
19:12la promesse
19:12pour ceux qui...
19:13On a tous un peu
19:14d'expérience
19:16dans...
19:18C'était la promesse
19:18des thérapies ciblées
19:19qui auraient
19:20beaucoup moins
19:21d'effets secondaires.
19:22Quand vient de le dire
19:22Christophe,
19:24ces effets sont
19:25de nature différente
19:26et effectivement
19:27pour les patients
19:28ce qui est important
19:29c'est qu'ils soient
19:29considérés comme un tout.
19:30Donc il y a
19:31le médecin,
19:33il y a l'équipe
19:34qui va le prendre en charge
19:35mais il y a aussi
19:35tout l'entourage
19:36qui va être important
19:37pour lui
19:38pour l'aider
19:39à traverser
19:40cette épreuve
19:41et y compris
19:42les effets secondaires
19:42qui en ressortent.
19:45Ce qui est important aussi
19:46je crois,
19:47c'est cette notion
19:48de communauté de patients
19:49c'est-à-dire
19:49le moment où ils vont
19:50pouvoir échanger entre eux.
19:52Donc il y a l'hôpital
19:52mais il y a aussi
19:53d'autres lieux
19:54donc les associations
19:55de patients
19:55comme la Ligue
19:56contre le cancer
19:56qui vont organiser
19:57notamment des soins de support
19:59parce que beaucoup d'associations
20:01en France
20:01et la Ligue contre le cancer
20:02offrent gratuitement
20:04aux patients
20:04des soins de support
20:05là où on peut le faire
20:07avec nos moyens
20:08chacun de nous
20:08il met le meilleur
20:09mais les moyens
20:10sont toujours
20:11ceux qu'ils sont
20:11et ça permettra
20:13par exemple
20:13aux patients
20:14de baisser
20:15les effets secondaires
20:16en fonction
20:17du type de prise en charge
20:19qu'il aura.
20:20La socio-esthétique
20:21est par exemple
20:22quelque chose
20:22de très utilisé
20:23et dans les comités
20:25de la Ligue
20:25on a une mise en place
20:26de consultations
20:30et avec
20:31la socio-esthétique
20:32oui tout à fait
20:33avec l'utilisation
20:34de crèmes très spécifiques
20:35pour les patients
20:36pour qu'ils puissent
20:37en bénéficier
20:38et se sentir mieux
20:39il y a les groupes de parole
20:41vous venez de le dire
20:42l'information est très importante
20:43et elle ne passe pas forcément
20:45de façon verticale
20:46cette information
20:47ce qui est important aussi
20:48c'est tout ce qui se passe
20:49au niveau horizontal
20:51où les patients
20:52échangent entre eux
20:53et ça leur permet
20:54d'avoir des petits tuyaux
20:57de comment
20:57s'en sortir
21:01dans certains cas
21:01sur certaines situations
21:02vous parliez
21:05de la socio-esthétique
21:06il faut savoir
21:07que la sécurité sociale
21:08prend en charge
21:09maintenant
21:10la socio-esthétique
21:11la kiné
21:12la nutrition
21:13c'est des choses
21:14qui sont prises en charge
21:15par la sécurité sociale
21:16oui oui
21:16c'est prise en charge
21:17par la sécurité sociale
21:19nous on se bat beaucoup
21:20pour les soins de support
21:21parce que comme vous l'expliquiez
21:22les soins de support
21:23c'est une aide importante
21:24physique et morale
21:25pour les patients
21:26et donc ça se développe
21:28dans toutes les associations
21:29on fait aussi
21:31de la sophrologie
21:32on fait de la gym adaptée
21:33dans nos associations
21:34ça ça a des coûts aussi
21:36donc voilà
21:38on est toujours en recherche
21:39de financement
21:40pour aider nos patients
21:41et disons qu'en fait
21:43cette notion de personnalisation
21:45elle ne passe pas uniquement
21:46par les traitements ciblés
21:47il y a aussi
21:48le soin personnel
21:51qui va être donné
21:53à chaque patient
21:54qui passe par l'équipe médicale
21:56et aussi par d'autres personnes
21:57autour du patient
21:58s'agissant des technologies
22:01on n'a pas encore abordé
22:02l'incontournable sujet
22:03de l'intelligence artificielle
22:05dans quelle mesure
22:07est-ce que ça va révolutionner
22:08la recherche
22:09sur les traitements
22:11la détection des tumeurs
22:12l'intelligence artificielle
22:14touche à beaucoup de domaines
22:16alors concrètement
22:17en médecine
22:18en oncologie
22:18aujourd'hui
22:19c'est essentiellement
22:20pour la lecture d'images
22:21que ce soit la lecture
22:22de scanners
22:23ou la lecture
22:24de lames histologiques
22:26au microscope
22:27ou l'intelligence artificielle
22:28finalement ayant appris
22:29à reconnaître
22:30tout ce qui est anormal
22:31permet d'aller
22:32beaucoup plus rapidement
22:33maintenant en termes
22:35de traitement
22:35en recherche
22:36l'intelligence artificielle
22:38a fait d'énormes progrès
22:39puisqu'on est capable
22:40de connaître
22:40la structure des protéines
22:42maintenant de façon
22:42quasiment instantanée
22:44grâce à l'intelligence artificielle
22:46et ça
22:46ça aide beaucoup
22:47les chercheurs
22:48pour avancer
22:48dans leur recherche
22:49maintenant pour les traitements
22:51c'est à dire
22:51pour le choix des traitements
22:53on n'en est pas encore
22:54à une intelligence artificielle
22:56qui va dire
22:57ce patient
22:58c'est plutôt
22:59cette stratégie thérapeutique
23:00qu'il doit avoir
23:00et tel traitement
23:01aujourd'hui
23:02c'est encore
23:02les médecins
23:03qui ont la main là-dessus
23:04maintenant
23:06on peut imaginer
23:07dans le futur
23:09qu'effectivement
23:10une intelligence artificielle
23:12soit capable
23:12de tenir compte
23:13non seulement
23:13des caractéristiques
23:14de la tumeur
23:14mais des caractéristiques
23:15des patients
23:16etc.
23:17et de formuler
23:18des hypothèses
23:19sur quel devrait être
23:20le traitement
23:20le plus adapté
23:22voilà
23:23on n'y est pas encore
23:24je n'ai pas grand chose
23:27à ajouter
23:27oui effectivement
23:28c'est en recherche
23:28qu'on le voit le plus
23:29vous voyez un risque
23:31vous d'un trop grand recours
23:33à l'intelligence artificielle
23:34je ne crois pas
23:36qu'il y ait un trop grand recours
23:38en tout cas
23:39on ne l'a pas
23:40pour l'instant perçu
23:41on ne voit pas ce risque
23:42en revanche
23:43on voit vraiment
23:43plein de potentialités
23:46par exemple
23:46aujourd'hui
23:47dans le temps
23:48on devait séquencer
23:49un millier de tumeurs
23:50pour pouvoir savoir
23:51quelles sont
23:52les altérations génomiques
23:53aujourd'hui
23:54on est capable
23:55avec l'intelligence artificielle
23:56de créer des tumeurs virtuels
23:57et de tester des hypothèses
23:59sur les interactions
24:00et sur les cibles thérapeutiques
24:01à trouver
24:02donc effectivement
24:03pour l'instant
24:04ce qu'on y voit
24:05mais bon
24:05on est toujours
24:05en côté recherche
24:06un peu optimiste
24:07on y voit plutôt
24:08des opportunités
24:09pour développer
24:10de nouveaux traitements
24:11et on a vu
24:12à quel point
24:12c'est arrivé
24:13de façon très rapide
24:14pour les cliniciens
24:16les radiothérapeutes
24:17par exemple
24:17sont ravis de l'utiliser
24:19là où avant
24:20ils mettaient
24:20une heure et demie
24:21de travail
24:22pour contourner
24:23ils le font
24:23en quelques minutes
24:24en fait
24:24donc c'est un gain de temps
24:26et ça libère
24:28du temps médecin
24:29qui est extrêmement important
24:30donc je passe
24:32sur l'imagerie
24:33et les effets
24:34sur les lames
24:35par ailleurs
24:37en fait
24:37les établissements
24:38c'est là où
24:38pour le coup
24:39il peut y avoir
24:39un peu de différence
24:40les établissements
24:41ne sont pas tous
24:42aujourd'hui
24:43équipés
24:44de ces outils
24:46numériques
24:47qui passent
24:48par l'intelligence artificielle
24:49de lecture
24:49des lames d'histologie
24:51et la ligue
24:52contre le cancer
24:53en ce moment
24:53finance
24:54un peu partout
24:55dans certains hôpitaux
24:56en France
24:56l'acquisition
24:57de tels matériaux
24:58on utilise
25:00l'intelligence artificielle
25:01pour nos malades
25:02en fait
25:04on a des casques
25:05de réalité virtuelle
25:06qui utilisent
25:07l'intelligence artificielle
25:08et qui permet
25:09de déstresser
25:10le patient
25:11en particulier
25:12on l'a
25:13mis à disposition
25:14dans deux associations
25:16et une association
25:18qui a des enfants
25:19qui ont des cancers
25:21qui sont traités
25:22en chimiothérapie
25:23donc ils mettent
25:24ces casques
25:24et ça les déstresse
25:26ça les fait voyager
25:27un petit peu
25:28dans la mer
25:29dans la montagne
25:29et voilà
25:30et c'est des casques
25:31de réalité virtuelle
25:32qui utilisent
25:33l'intelligence artificielle
25:35et Christophe
25:36un peu de science-fiction
25:38vous avez dit
25:39que bien sûr
25:40aujourd'hui
25:40c'est les médecins
25:41qui décident
25:43notamment quant au choix
25:44des traitements
25:45est-ce qu'on peut imaginer
25:47néanmoins
25:47qu'un jour
25:48l'IA pourra
25:50remplacer
25:51des aspects
25:52humains
25:53du diagnostic
25:54du suivi
25:55j'ai du mal
25:56à penser
25:57qu'une IA
25:57soit capable
25:58de remplacer
25:59la relation humaine
26:00qui finalement
26:01est primordiale
26:02dans la prise en charge
26:04des patients
26:05alors on a vu
26:07des expériences
26:08d'intelligence artificielle
26:10où on nous a dit
26:11qu'elles étaient
26:11même plus empathiques
26:12que les médecins
26:14mais bon
26:15le contact physique
26:17d'un soignant
26:19avec son patient
26:20et puis qui est disponible
26:21pour répondre aux questions
26:22avec qui il peut échanger
26:23et finalement
26:24sur qui il peut se reposer
26:26et pas sur uniquement
26:27une machine
26:27parce que qu'est-ce qu'on fait
26:28contre une machine
26:29quand ça ne se passe plus bien
26:30quand on n'est pas d'accord
26:31donc non
26:32je vois l'intelligence artificielle
26:34comme
26:34comme le dit Iris
26:36comme finalement
26:37complémentaire
26:38de la médecine traditionnelle
26:41on va dire
26:42et pour aider
26:43les médecins
26:44aider les patients
26:45pour avoir
26:47des soins
26:48de meilleure qualité
26:49mais je ne vois pas
26:50l'intelligence artificielle
26:51remplacer
26:52les médecins
26:54et les soignants
26:55et il faut s'attendre
26:56à ce que l'oncologie
26:57joue
26:57dans les prochaines années
26:58pour la médecine
27:00de précision
27:01un rôle
27:02déterminant
27:03l'intelligence artificielle
27:05oui
27:06enfin
27:07pour la médecine
27:08enfin quel rôle
27:09l'oncologie va jouer
27:10dans les prochaines années
27:11pour que
27:11plutôt la médecine
27:13de précision
27:13devienne la norme
27:15bon
27:15c'est l'oncologie
27:17qui est la spécialité médicale
27:19la plus avancée
27:20en termes de médecine
27:21de précision
27:21puisqu'effectivement
27:22les cancers
27:23comme le disait Iris
27:24sont des cellules
27:25qui sont différentes
27:26de nos cellules saines
27:27et qu'elles ont des mutations
27:28et qu'il n'y a pas
27:29deux patients
27:30qui ont exactement
27:30le même cancer
27:31et il n'y a pas
27:31en réalité
27:32il n'y a pas
27:32deux cellules
27:33qui ont exactement
27:33les mêmes mutations
27:34donc la médecine
27:36de précision
27:37en termes de traitement
27:39s'adapte tout à fait
27:40à l'oncologie
27:41maintenant la médecine
27:42de précision
27:42c'est également
27:43évalué
27:44en psychiatrie
27:45en maladie infectieuse
27:47mais bon
27:48ils sont
27:49beaucoup plus loin
27:50parce qu'ils n'ont
27:51pas cette caractéristique
27:53qui fait que
27:53les maladies
27:54sont identifiables
27:56aussi facilement
27:58et de l'une à l'autre
28:00tout simplement
28:01mais bon
28:02la médecine de précision
28:03c'est un terme générique
28:04effectivement
28:05qui touche à toutes
28:06les spécialités médicales
28:07mais l'oncologie
28:08est la plus avancée
28:09et il est possible
28:10effectivement
28:10que ce soit l'oncologie
28:12qui soit la première spécialité
28:13où un jour
28:14une aide informatique
28:18je ne parle pas
28:19d'intelligence artificielle
28:20mais une aide informatique
28:21finalement
28:22permette aux médecins
28:25de choisir
28:26avec plus de précision
28:28un traitement
28:29qui n'aurait pas été choisi
28:30d'emblée
28:30Iris
28:31on se rapproche
28:32de la fin de cet échange
28:33quels sont les prochains défis
28:36dans la recherche
28:37sur les thérapies ciblées
28:38et les traitements personnalisés
28:40pour se projeter un peu
28:41en fait
28:42le vrai prochain défi
28:44c'est de se dire
28:45est-ce qu'on peut faire plus vite
28:46parce qu'en fait
28:47en quoi
28:48les malades
28:49sont en attente
28:50c'est que ça aille plus vite
28:52chaque fois
28:53qu'il y a une information
28:54sur une découverte
28:55fondamentale
28:56avec une protéine clé
28:58on a encore vu hier
28:59des annonces de la presse
29:00il y en a tout le temps
29:01on a découvert
29:03un nouveau mécanisme
29:04d'action
29:05derrière
29:06nous recevons
29:07vous aussi
29:08les coups de fil des patients
29:10les courriers
29:10en disant
29:10mais oui oui
29:11mais moi j'en aurais
29:12accès quand
29:13effectivement
29:14le défi actuel
29:15de cette médecine
29:16de précision
29:17c'est de se dire
29:18avant on mettait 20 ans
29:19pour développer un médicament
29:20est-ce qu'on va y arriver
29:22en 5 ans
29:23alors je pense
29:25qu'il y a aussi
29:25la détection précoce
29:27est importante
29:28pour les patients
29:28je vais vous citer un cas
29:30c'est le cas
29:31du cancer du sein
29:32récemment
29:33la HHS
29:34a pris une décision
29:35d'avancer
29:36la détection
29:37à 40 ans
29:38pour les femmes
29:38parce qu'ils se sont perçus
29:40qu'il y avait 15%
29:40des femmes
29:41qui à partir de 40 ans
29:42avaient des cancers du sein
29:44donc la détection précoce
29:45est importante
29:46en particulier
29:48pour les malades
29:48parce que plus vite
29:49le cancer sera détecté
29:51et mieux
29:51il sera soigné
29:52c'est pour des femmes
29:53qui sont à risque
29:54c'est pas pour toutes les femmes
29:55pour l'instant
29:55le dépistage en France
29:57on est à 50 ans
29:58oui mais la HHS
29:59vient d'annoncer
30:00c'est tout récent
30:01qu'elle allait faire
30:02cette détection
30:02à partir de 40 ans
30:03pour les femmes
30:04à partir de 40 ans
30:05je le confirme
30:07en tous les cas
30:09ce que je peux ajouter
30:11c'est que
30:11effectivement
30:12on a fait beaucoup de progrès
30:13mais pour des petits
30:14sous-groupes de patients
30:14je disais qu'on guérissait
30:1550% des cancers
30:16avant l'avènement
30:17des thérapies ciblées
30:18que les thérapies ciblées
30:19on est passé à 55%
30:21avec l'immunothérapie
30:21on est passé à 60%
30:22donc vous voyez
30:2320, 50, 55, 60%
30:24on fait d'énormes progrès
30:26pour des petits
30:27sous-groupes de patients
30:27effectivement
30:28ce que dit Iris
30:29est tout à fait juste
30:30il faut pouvoir accélérer
30:32finalement tout ça
30:32on va probablement
30:33faire de plus en plus
30:35de progrès
30:35pour des petits groupes
30:36de patients
30:36mais il faut accélérer
30:37tous ces petits progrès
30:38pour effectivement
30:39aller bien au-delà
30:40des 60% de guérison
30:41du cancer
30:42qui sont quand même
30:42très largement insuffisants
30:44puisque le cancer
30:44reste la première
30:46cause de mortalité
30:47Merci à tous les trois
30:49d'avoir partagé
30:50votre expertise
30:51Iris Poporté
30:52directrice de la recherche
30:53à la Ligue contre le cancer
30:55Christophe Letourneau
30:56oncologue médical
30:57à l'Institut Curie
30:58et René Ducroux
30:59président d'Atout Cancer
31:00on passe à la pépite santé