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  • il y a 4 jours
Après 1 an à l’ARS Nouvelle-Aquitaine, Nejm Si-Mohamed, gériatre et médecin expert grand âge, dresse le bilan. Et il est plutôt positif !

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Transcription
00:00C'est récemment que j'ai rejoint ARS, mais je trouve que j'ai quand même un impact plus important, plus pertinent que j'en aurais pu avoir à l'hôpital.
00:15Ça a été d'abord un internat de gériatrie, hospitalier, au CHU de Montpellier, deux stages en CHU périphériques.
00:22Le dernier stage de docteur junior à l'ARS Nouvelle-Aquitaine à mi-temps avec le CHU de Bordeaux.
00:26Et après, j'ai travaillé pendant un an entre l'HAD et la clinique, et puis j'ai pris le poste à l'ARS Nouvelle-Aquitaine.
00:34C'était de vouloir changer les choses et de comprendre comment on peut les changer.
00:38À l'hôpital, à fortiori, on est aussi dans un système qui reste, malgré tout, féodal.
00:42Et pour arriver à changer les choses comme on le souhaite, c'était un parcours que je n'avais pas forcément envie de porter.
00:47Alors je suis encore aussi en stade de découverte, parce que c'est récemment que j'ai rejoint ARS,
00:51mais je trouve que j'ai quand même un impact plus important, plus pertinent que j'en aurais pu avoir à l'hôpital.
00:59Mon dogme, quand je voulais faire médecine, c'était de soulager la souffrance des gens.
01:02C'est pour ça que j'ai choisi la gériatrie d'ailleurs.
01:04Mais en fait, je me suis rendu compte que c'était beaucoup plus large que simplement donner un traitement.
01:08J'avais beaucoup d'insatisfaction à l'hôpital de ne pas pouvoir apporter un niveau de service optimal aux patients.
01:13J'espère que le travail que je fais à l'ARS, je le verrai concrétisé dans ma pratique que j'aspire aussi.
01:19Et ça sera possible en tant que clinicien d'avoir un exercice partagé entre l'ARS.
01:23Et alors moi, ce serait plutôt les EHPAD ou l'HAD.
01:28On me demande des avis, notamment sur les politiques régionales de santé qui sont appliquées à la population des plus âgés.
01:35Mon rôle, c'est de formuler un avis sur les projets, de construire les appels à projets, d'aider à faire des grilles d'instruction.
01:41Après, il y a coordonnée, ce qu'on appelle la campagne de programmation PATHOS.
01:45Dans les EHPAD, le PATHOS, c'est l'équivalent de la T2A à l'hôpital.
01:48Et mon rôle, c'est de m'assurer que les médecins coordonnateurs déclarent correctement.
01:53Alors il y a un guide, il y a un référentiel édité par les gériatres, la Société Savante de Gériatrie.
01:57Et donc j'ai un rôle de formation, j'apprends aux médecins coordonnateurs en EHPAD à coder.
02:01Par le codage, je fais passer les nouveaux messages de bonnes recommandations.
02:05Puis la toute dernière partie, c'est le réseau.
02:07Par exemple, je vais aller voir les URPS pour leur dire quel est le point de vue des médecins libéraux,
02:11quels sont vos problèmes relatifs à l'intervention des médecins libéraux en EHPAD.
02:18Dans ma vie de tous les jours, je suis en contact avec des médecins, soit généralistes, médecins coordonnateurs d'EHPAD,
02:25qui sont en contact avec des résidents, avec des patients.
02:28En fait, je viens leur apporter des réponses aux problèmes du quotidien.
02:31Je vais en EHPAD une fois par semaine quasiment.
02:33Ça peut être comprendre les problématiques entre les médecins et les résidents ou les patients,
02:38entre les médecins et les autres professionnels de santé.
02:40Je me suis rendu compte que j'avais un devoir aussi d'information envers mes pères,
02:43qui a été une des raisons pour lesquelles je trouve beaucoup de satisfaction dans mon travail.
02:47C'est d'aller voir mes confrères, mes consoeurs, et de leur dire,
02:49ben voilà, quels sont les critères pour candidater, voici ce qu'on met en place,
02:53quelles sont les pratiques à mettre en place ou pas, à quel titre.
02:55Quand je veux faire passer un message, je le fais passer, par exemple, dans mon rôle, à plus de 800 EHPAD.
03:04Ça représente plus de 80 000 places en Nouvelle-Aquitaine.
03:08L'autre partie où je me sens utile, c'est aussi dans l'application de ce qui nous a été demandé
03:12par le ministère au sein des EHPAD, c'est-à-dire conduire les enquêtes flash,
03:17ce qu'on appelle les inspections, donc c'est secondaire au scandale des EHPAD.
03:22C'est hyper riche, il y a beaucoup de choses.
03:27Si je devais synthétiser ma semaine, le lundi, c'est de l'analyse de dossiers médicaux,
03:31le mardi, rédaction de bilan, de rapport, le mercredi, ça va plutôt être visite sur site,
03:36le jeudi, les événements, et le vendredi, partenaire, en tout cas, visioconférence, formation.
03:43La première chose, c'est une légitimité.
03:45Voir travailler dans le secteur, ça permet de comprendre les enjeux.
03:48J'ai siégé en CME, j'ai siégé en tant que représentant des internes,
03:51j'ai siégé en commission d'organisation de permanence des soins,
03:54quand j'étais à l'ISNI, à l'époque, j'étais au comité R3C.
03:58Ça m'a permis de comprendre comment faire pour aller donner l'information à la personne qui en a besoin.
04:05D'aller sur site, voir beaucoup de choses différentes,
04:08pouvoir apporter des réponses à des personnes en difficulté.
04:10J'aime aussi le fait de voir des nouvelles initiatives,
04:13parce que ça, c'est des choses qu'on peut mettre en avant.
04:14J'aime le fait d'être aussi au premier plan en termes de construction politique de santé.
04:21La première chose, ce serait de dire que je n'ai pas encore vu les conséquences de ce sur quoi j'ai travaillé.
04:27Par contre, je sais qu'elles vont arriver.
04:29Pour le pathos, par exemple, les modifications financières vont s'appliquer au 1er janvier 2026.
04:33Mais par contre, je sais que là où je suis passé en EHPAD,
04:36j'ai pu apporter des réponses à certains questionnements,
04:38notamment sur l'application de certaines pratiques, etc.
04:41Les modifications qu'on fait, elles sont durables.
04:43Elles sont durables dans le temps, mais pour qu'elles s'inscrivent, il faut se laisser un peu de temps.
04:47Donc je pense qu'il faudrait qu'on se revoie dans deux ans,
04:49et là, on pourra faire le point.
04:54Le cliché du 9-17 à l'ARS, j'avais peut-être un peu en arrivant aussi,
04:58parce que c'est vrai qu'on est à ces clichés-là.
05:00Là, ce n'est clairement pas le cas.
05:02Ce n'est pas comme si j'avais passé 8 heures de consultation avec 2 heures de retard, etc.
05:07Certes, moi, je dis que l'ARS, c'est comme la préfecture,
05:09mais pour le ministère de la Santé.
05:11On est vraiment opérationnel sur le terrain.
05:13Il faut faire preuve du niveau de l'autonomie.
05:17Si vous n'êtes pas capable de prendre des décisions, d'aller voir des gens,
05:21de dire « voilà, on va construire ça, ça, ça, ça », ça ne sert à rien.
05:26On est dans la rédaction d'articles, l'évaluation économique.
05:29On a toutes les données, notamment des hôpitaux et des EHPAD de la Nouvelle-Aquitaine,
05:32et ça permet de sortir des statistiques, de faire des études d'impact,
05:37et de publier, parce qu'on reste aussi des médecins, et on a même des PUPH à l'ARS.
05:40Donnez la voix à ceux qui n'en ont pas.

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