Les clefs d'une vie avec Christine Orban
🗝 Découvrez plusieurs dates-clefs de la vie des plus grands artistes, auteurs et personnalités aux côtés de Jacques Pessis.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
________________________________________
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
________________________________________
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéos des clefs d’une vie : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQVk_MxJ_jFc3Az4Aqy_giC
##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-04-16##
🗝 Découvrez plusieurs dates-clefs de la vie des plus grands artistes, auteurs et personnalités aux côtés de Jacques Pessis.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
________________________________________
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
________________________________________
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéos des clefs d’une vie : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQVk_MxJ_jFc3Az4Aqy_giC
##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-04-16##
Catégorie
✨
PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06La romancière que vous êtes a régulièrement choisi de partir à la recherche de la vérité
00:11chez des femmes qui ne sont que légendes.
00:13C'est encore le cas aujourd'hui avec une princesse dont le destin de contes de fées a viré au cauchemar.
00:19Bonjour Christine Orban.
00:20Bonjour Jacques.
00:21Alors on parlera tout à l'heure de Mademoiselle Spencer, votre nouveau roman,
00:24inspiré bien sûr de Lady Di, chez Albain Michel.
00:27Mais on va évoquer votre parcours.
00:29Vous êtes déjà venu il y a bien longtemps dans les clés d'une vie,
00:31bien avant qu'on ait un million d'abonnés sur notre chaîne YouTube,
00:34donc vous connaissez l'émission.
00:36Mais j'ai quand même trouvé des choses différentes sur vous pour évoquer votre parcours.
00:39Avec des dates.
00:40Et la première, elle ne vous concerne pas directement,
00:43mais le 25 décembre 1941, pour la première fois,
00:46cette chanson est interprétée à la radio nbéricaine, la NBC.
00:50What Christmas, Bing Crosby.
01:01Et je sais que Bing Crosby est important dans votre vie.
01:04Dans celle de mon père, en effet.
01:05C'est fou, je ne sais pas, vous avez fait ces recherches et comment vous avez découvert ça.
01:10Mais enfant, j'ai été bercée par Bing Crosby, Dean Martin.
01:15« Mon père adorait ses crooners ».
01:18Heureusement, il y avait ma mère qui jouait Chopin pour équilibrer.
01:22Mais en effet, vous êtes vraiment un enquêteur hors pair.
01:27En tout cas, Bing Crosby a chanté cette chanson pour la première fois,
01:30quatre jours après l'entrée de la guerre des Etats-Unis dans la guerre mondiale.
01:36Et il a été un soldat de la voix du micro,
01:39en défendant sur le front de l'Ouest les soldats américains,
01:42en leur remontant le moral par des chansons.
01:44C'est beau.
01:45Et vous, vous avez grandi dans une ville où il n'y a pas beaucoup de neige.
01:51C'est Casablanca.
01:52Non, mais on allait la trouver à Bine-le-Wydane et à Ifran,
01:58où j'ai fait mes premiers pas sur des planches de ski.
02:02Voilà. Il y a aussi, c'est Ouka Imedem qui est une station.
02:05Et Luca, absolument, mais alors que vous êtes renseigné.
02:10En effet, le nom ne me venait pas à l'instant, c'est Luca Imedem,
02:15qui est au-dessus de Marrakech.
02:17Il y a de la neige.
02:17Il y a aussi skier.
02:18Oui, il y a de la neige. Pas tous les hivers, mais souvent.
02:22Et le plus étonnant, c'est quand même Dubaï, où je suis allé un jour,
02:24il y a un grand magasin où il y a une piste de ski à l'intérieur,
02:27avec un rebond de pente.
02:28J'ai été aussi, et c'est assez stupéfiant.
02:31Grande chaleur à l'extérieur, et puis à l'intérieur,
02:34on voit des mamans accompagner leurs enfants,
02:37en haut du sommet, reconstitués de Courchevel.
02:40Alors, Casablanca, c'est une ville pleine de chaleur aussi.
02:43Oui.
02:44Ça a marqué votre jeunesse.
02:45Oui, j'aime le sud, j'aime la chaleur.
02:48Et Casablanca, c'est aussi une ville qui a marqué l'histoire du cinéma.
02:52Puisque vous aimez les crôneurs américains,
03:01Casablanca a un film avec Humphrey Bogart que vous avez vu, bien sûr.
03:03Bien sûr, plusieurs fois.
03:06Et vous savez qu'au départ, Humphrey Bogart était engagé,
03:09mais ça ne devait pas être Ingrid Bergman qui devait jouer le rôle,
03:12mais Michel Morgan.
03:13Mais ses tarifs étaient supérieurs à ceux d'Ingrid Bergman,
03:16et c'est pour ça qu'elle n'a pas été retenue.
03:17J'aime beaucoup Michel Morgan,
03:20mais j'avoue qu'Ingrid Bergman était formidable dans le rôle.
03:23Alors, vos jeunes années sont paisibles à Casablanca, Christine Orban.
03:27C'est une vie de jeune fille sage,
03:30qui va à l'école et qui apprend bien tout ce qu'on lui dit.
03:34Et près de la nature,
03:35et qui se baigne à l'heure du déjeuner,
03:38qui monte à cheval en fin de journée,
03:41avant de faire ses devoirs.
03:43Donc, en effet, rythmée aussi par les chevaux et par la mer.
03:47Oui, car les chevaux, ça a été très important dans votre vie.
03:50Je crois que vous avez fait des concours,
03:51vous avez été championne du monde.
03:53Du Maroc.
03:53Du Maroc, oui.
03:54Et junior.
03:56Mais du concours hippique,
03:59et aussi dressage et crosse.
04:01Donc, voilà.
04:02Mais c'est des heures et des heures de travail, ça,
04:03et de passion.
04:04Oui, oui.
04:06C'était une vraie passion.
04:07La passion des chevaux est une passion très grande.
04:11Je pensais même ne jamais pouvoir me séparer de mes chevaux.
04:15Et puis, vous voyez, la vie fait que j'habite à Paris,
04:17loin de la campagne et des clubs de sport et d'équitation.
04:22Et je crois d'ailleurs qu'à 20 ans,
04:24vous séparer de vos deux chevaux a été un drame profond.
04:29Absolument.
04:29J'ai même fait le vœu de plus jamais remonter à cheval.
04:32En souvenir de ces chevaux.
04:33Oui.
04:34Alors, il y a le dressage olympique aussi qui existe aujourd'hui.
04:37Mais ce qu'on ne sait pas, ce que j'ai découvert,
04:39c'est qu'au Jeu olympique de Stockholm,
04:41pour la première fois, il y a un dressage.
04:43Il y avait simplement quatre obstacles à sauter de 1m10 de haut.
04:47Et le champion était celui qui passait ces obstacles.
04:501m10, ce n'est pas très haut.
04:52Voilà, c'était le cas de ça.
04:53Ça a beaucoup changé depuis.
04:54Ah bah oui.
04:55Alors, il y a aussi un problème quand même,
04:56c'est que votre mère vous dit de vous méfier à Casablanca en permanence.
05:00Oui.
05:00C'est vrai que j'ai été élevée avec le mot attention.
05:03Pourquoi ?
05:04Parce qu'elle avait peur de tout.
05:07Elle avait peur quand je traversais la rue,
05:09quand j'allais me baigner trop loin.
05:11Et je me suis dit que, moi, je ne dirais jamais attention à mes enfants.
05:16Ce qui fait qu'ils parcourent le monde,
05:18que je meurs de peur, mais je ne dis rien.
05:21Parce que je sais quelle marque ça laisse.
05:24Et comme ça m'a finalement empêchée, parfois, de faire des choses,
05:28ou bien je l'ai fait, je l'ai fait,
05:30mais j'entends la voix de ma mère qui me dit attention.
05:34Alors, il se trouve aussi que votre père n'a pas parcouru le monde,
05:37mais l'Afrique du Nord, car il n'était pas souvent à la maison.
05:40Je crois qu'il s'occupait de droit maritime.
05:42Oui.
05:42Mon père était, en effet, spécialisé en droit maritime.
05:47Ce qui fait que j'ai fait sept années d'études de droit
05:50avec une spécialisation en droit maritime et notariat
05:54qui ne m'a servi absolument à rien,
05:55puisque je voulais écrire des livres.
05:57Mais alors, qu'est-ce que c'était que le droit maritime ?
06:00Et pourquoi voyageait-il ?
06:02Non, il voyageait parce qu'il chassait.
06:05C'est un chasseur.
06:06Je déteste la chasse, moi.
06:08Et vraiment, j'aime les animaux.
06:12Et droit maritime, c'est les bateaux dans les ports.
06:17C'est un métier d'armateur, en fait.
06:21On assure les bateaux, je crois.
06:23Je ne suis pas spécialiste.
06:24Je veux vous comprendre.
06:25Alors, il faut savoir aussi que, dans vos jeunes années,
06:28Casablanca était une ville culturelle.
06:30Je crois qu'il y avait une cinquantaine de cinémas à Casablanca.
06:35Oui, on allait au cinéma, absolument.
06:37J'ai vu des films qui m'ont marquée.
06:40La Laurence d'Arabie, où j'ai dû partir au moment où,
06:43je me souviens, un jeune homme est pris dans les sables mouvants
06:46et ça m'avait tellement émue et bouleversée.
06:50Mais on ne se rend pas compte de ce que représentait le cinéma au Maroc.
06:55Il y avait des salles qui étaient des multiplexes avant l'heure,
06:58avec quatre lieux en même temps pour voir des films.
07:01Oui.
07:02C'était important pour les Marocains ?
07:05Pour les Français du Maroc ?
07:06Sûrement, oui.
07:08Alors, il y avait aussi la littérature.
07:10Et je crois que c'est votre père qui vous a donné le goût des livres
07:12en disant, il faut lire un livre par jour.
07:15Oui.
07:15Lui, il lisait, il était insomniaque et il lisait quasiment un livre par nuit.
07:20Et donc, chez moi, il y avait beaucoup de bibliothèques.
07:23J'allais piquer des livres et c'est vrai que ça marque.
07:29Et j'écrivais, j'avais dans ma chambre pas encore de bibliothèque,
07:33mais toutes les phrases que je trouvais dans ces livres et qui m'aidaient à vivre,
07:37j'étais une enfant assez mélancolique,
07:38je les inscrivais, au grand-dame de ma mère, sur les murs de ma chambre.
07:44D'où ce livre, les petites phrases pour traverser la vie en cas de tempête
07:48et par beau temps aussi,
07:50qui sont finalement inspirées de beaucoup de phrases.
07:54Alors, on me demandait le livre qui soigne de la dépression.
07:57Je ne sais pas si...
07:59En tout cas, je pense que les mots peuvent soigner, en effet, des mots M-A-U-X.
08:04En tout cas, moi, ils m'ont beaucoup aidée.
08:06Oui, parce que c'est à ce moment-là que vous avez dit,
08:08tiens, pourquoi pas un jour écrire ?
08:11Oui, en fait, c'est quand j'ai terminé dans une nuit Rebecca.
08:16Je me suis dit, je n'avais pas pu le lâcher,
08:19et je me suis dit, mon rêve, c'est de raconter des histoires
08:22que les gens ne peuvent pas lâcher.
08:25Des histoires où je suis...
08:29J'arrive à créer un suspense, et même psychologique.
08:33On a envie de tourner les pages où on aime le héros ou l'héroïne.
08:38Le problème, c'est que votre père vous a envoyé à Paris,
08:40Christine Orban, étudier le droit,
08:43et que ça vous destinait à être notaire.
08:45Oui, oui, oui.
08:47Vous avez déjà les contraintes et forcées un petit peu.
08:49Oui, mais je suis soumise, finalement.
08:53Je commence maintenant à retrouver une certaine liberté,
08:57à essayer.
08:57Mais j'ai été une enfant trop disciplinée.
09:04Mais bon, peut-être que c'était bien, finalement.
09:06J'ai fait les études que mon père,
09:08il est mort quand j'avais 20 ans,
09:12donc j'ai décidé d'aller jusqu'au bout des études
09:16qu'il avait décidées pour moi,
09:18et qu'après avoir accompli mon devoir,
09:21j'étais finalement libre d'aller là où mon cœur me portait,
09:25et c'était la littérature.
09:26Mais le métier de notaire, il y a quand même des histoires de famille,
09:29des secrets de famille.
09:30Là, je suis tombé sur un document
09:31où un monsieur fait son testament,
09:34et la moitié de l'héritage va à sa femme,
09:36la moitié à sa maîtresse.
09:38C'est quand même assez étonnant.
09:39Il y a des secrets chez les notaires.
09:40Ça, c'est formidable.
09:42C'est un sujet de roman.
09:44Mais vous savez, quand on débute,
09:46on vous donne des, comment dirais-je,
09:50successions à traiter,
09:53et c'est évidemment pas les plus riches.
09:55Donc, il faut partager.
09:57Vous sentez bien comme c'est sentimental,
10:00des découvertes en argent,
10:02et une voiture entre les enfants,
10:05et tout ça demande beaucoup de psychologie,
10:08et aussi de bienveillance et d'attention.
10:13C'est un peu comme un psy, le notaire.
10:15Oui.
10:15Et entre deux PV,
10:16vous avez commencé à écrire un livre discrètement,
10:19le premier.
10:19Oui, absolument.
10:21C'était « Les petites filles ne meurent jamais ».
10:24Et j'ai été démissionnée en disant à la femme notaire,
10:28qui s'appelait Christiane Le Tulle-Jolie,
10:30qui est restée une amie,
10:33donc qui était mon patron,
10:36que j'allais écrire des livres,
10:38que je l'avais posté,
10:39que s'il n'était pas pris,
10:41j'allais me jeter dans la scène,
10:43mais je voulais écrire des livres
10:46et ne plus être notaire.
10:47Mais elle a pris ça au sérieux,
10:48c'était un risque énorme, Christine Orban.
10:51Oui, mais je pense qu'il faut prendre des risques.
10:54La vie est beaucoup plus intense comme ça.
10:57Sinon, je serais notaire,
10:58j'aurais eu une vie très différente,
11:00je n'aurais pas rencontré mon mari,
11:02je n'aurais pas les enfants que j'ai, vous voyez.
11:04Je pense que le seul chemin possible,
11:07c'est celui du cœur
11:09et des choses qui vous font vraiment envie.
11:12Et vous l'avez suivi,
11:13et on va continuer à l'évoquer
11:14à travers une autre date,
11:15le 15 mars 2002.
11:17A tout de suite sur Sud Radio,
11:18avec Christine Orban.
11:19Sud Radio, les clés d'une vie,
11:21Jacques Pessis.
11:22Sud Radio, les clés d'une vie,
11:24mon invité, Christine Orban,
11:25nous parlerons tout à l'heure
11:26de Mademoiselle Spencer,
11:28un roman qui est paru chez Albain Michel
11:29et qui évoque Lady Diana à votre façon.
11:32C'est un sujet vaste
11:34qu'on va évoquer tout à l'heure.
11:36Et on revient au 15 mars 2002.
11:38Alors c'est un défilé de mode
11:40sur France 3
11:41et vous intervenez entre deux mannequins
11:43pour donner votre avis sur la mode.
11:45A l'époque,
11:45chaque fois qu'il y a un défilé de mode
11:46et que vous êtes là,
11:47on vous demande votre avis,
11:48Christine Orban.
11:49Oh là là,
11:50alors ça je ne m'en souviens même pas.
11:52Je me souviens juste
11:53qu'une de mes phrases,
11:54en effet peut-être,
11:55a été reprise partout
11:57parce qu'on me demande
11:58qu'est-ce que vous pensez
11:59de la collection Garo ?
12:01Je n'allais en fait que chez lui,
12:02c'était mon ami.
12:03Et j'ai répondu,
12:05c'est hippie chic.
12:07Et donc,
12:08hippie chic a été très repris.
12:10Et au fond,
12:10j'aimais beaucoup ce côté hippie chic,
12:12c'est-à-dire pouvoir mélanger
12:14des vêtements du souk du Maroc
12:16ou des accessoires
12:19avec les choses plus chiques
12:22des couturiers parisiens.
12:24Emmanuel Leungaro était quelqu'un
12:25qui avait réussi sans moyens
12:27ce qui ne serait plus possible aujourd'hui.
12:29Il n'y avait pas de gros groupes derrière.
12:31Et c'était aussi un destin incroyable
12:32de quelqu'un qui a énormément travaillé.
12:34Énormément travaillé.
12:37Lui aussi a suivi son cœur.
12:40Il a été là où son cœur le portait.
12:43Il a toujours été un enfant pauvre.
12:45Il a toujours rêvé d'habiller les femmes.
12:49Et il a commencé par des stages
12:51et il a créé sa maison.
12:53Donc, en effet,
12:54son groupe financier, tout seul.
12:56En travaillant 15 heures par jour
12:57parce que c'est le secret de la mode.
12:59C'est le secret de toutes les réussites,
13:02le travail.
13:03Alors, la mode, c'est un univers
13:05que vous avez découvert
13:06assez vite, finalement, Christine Orban.
13:09Oui, au fond, ils m'ont découvert.
13:12Non, parce que je m'amusais
13:14à mélanger les choses.
13:16Et donc, ça a sûrement
13:21attiré l'attention
13:22d'Emmanuel Lungaro.
13:27Voilà, la façon
13:28dont j'aimais mélanger les vêtements.
13:32J'ai écrit aussi un livre,
13:33décidément surtout,
13:35mais qui s'appelle
13:36« Fringues » sur l'apparence.
13:38Parce que la mode et le vêtement
13:41n'est pas la chose aussi futile
13:44qu'on imagine.
13:45Elle peut servir aussi
13:46à cacher des états d'âme.
13:48Je sais que, moi,
13:49quand j'ai eu un deuil
13:51terrible dans ma vie,
13:53j'ai voulu le dissimuler
13:55à mes enfants
13:56pour ne pas les rendre
13:57aussi tristes que je l'étais.
13:59Et la couleur m'a aidée.
14:01Le vêtement m'a aidée
14:03à ne pas montrer, forcément.
14:06Alors après, c'est dangereux
14:07parce qu'il peut y avoir
14:08un malentendu
14:08et vous prendre pour celle
14:09ou celui que vous n'êtes pas.
14:11Mais aussi, je trouve
14:14qu'il y a une politesse
14:15de se soigner
14:18pour voir un ami.
14:21C'est aussi une marque d'attention.
14:23Oui, mais la mode a évolué.
14:25Dans les années 50-60,
14:26quand on sortait le soir
14:27pour aller au restaurant
14:28ou dans les cabarets russes,
14:30on mettait un smoking.
14:31Aujourd'hui, dans les discothèques,
14:32on y va en jean.
14:33C'est plus du tout la même chose.
14:34Oui, c'est peut-être
14:35le smoking d'aujourd'hui.
14:36Vous regardez même
14:37la collection Chanel.
14:38Moi, je trouve
14:40que c'est formidable
14:41ces robes du soir
14:42avec des baskets.
14:43On est tellement
14:43plus à l'aise, finalement.
14:45Oui, mais en même temps,
14:46la mode est un univers impitoyable.
14:48Vous parlez de Coco Chanel.
14:49Je me souviens
14:50d'Elisabeth Tessier
14:50qui a fait ensuite
14:51une grande carrière
14:52d'astrologue,
14:53a débuté comme mannequin
14:54chez Chanel.
14:55Elle a eu le malheur
14:56de ne pas défiler
14:56comme elle le souhaitait.
14:57Elle a été virée sur l'heure.
14:59Ah oui, mais c'est
15:00un monde difficile
15:01et cruel.
15:02Alors, vous avez petit à petit
15:03aussi, grâce à Hungaro
15:05et à d'autres,
15:05appris les codes de la mode.
15:06Ce n'est pas seulement
15:08pour vous habiller,
15:09mais aussi l'univers
15:10vous a passionné.
15:12Beaucoup de choses
15:13m'ont passionné.
15:14Je dois vous dire que
15:15non, les codes,
15:17j'aime bien la liberté
15:18dans la mode aussi.
15:19Vous voyez,
15:20on m'a demandé
15:20pour Diana
15:21si j'aimais la manière
15:22dont elle avait été
15:23vêtue.
15:25Non, pas du tout.
15:27Ça manque de liberté.
15:28Je n'aime pas
15:29ces uniformes chiques.
15:31Non, j'aime bien
15:32le goût,
15:34parfois l'excentricité
15:36du moment
15:37qu'elle est personnelle.
15:40Je n'aime pas
15:41les dictacs
15:41de la mode.
15:42J'aime bien
15:43recréer.
15:44Il faut mélanger
15:45les choses.
15:47Mais, et d'ailleurs,
15:47il y a un film aussi
15:48qui a marqué
15:49une génération.
15:50Vous l'avez peut-être vu.
15:51C'est celui
15:51dont vous allez entendre
15:52la bande-annonce.
15:53Le diable s'habille
15:59en Prada.
16:00Je ne sais pas
16:00si vous l'avez vu.
16:01Oui, oui,
16:02j'ai vu, évidemment.
16:03Je connais
16:04le diable aussi, oui.
16:06C'est-à-dire que ça aussi,
16:07c'est un univers
16:08très particulier.
16:09Les journalistes de mode
16:10et d'ailleurs,
16:11la personne
16:12qui incarnait
16:13Meryl Streep,
16:15qui était
16:16Anna Wintour,
16:17la patronne
16:18de Vanity Fair,
16:18a dit que c'était
16:19extraordinaire
16:20de montrer
16:21combien la mode
16:22était un univers
16:22très très très
16:23très dur parfois.
16:24Oui, c'est dur.
16:25C'est dur
16:26parce qu'en plus,
16:27le physique compte
16:28et c'est
16:29une des plus
16:30grandes injustices
16:31finalement.
16:34Mais c'est
16:35un univers
16:37de femmes aussi.
16:39Alors,
16:39effectivement,
16:40il y a deux
16:40Christine Orban.
16:41Il y a celle
16:42qui justement
16:42sort le soir
16:43et celle
16:43qui passe
16:44ses jambes
16:44à son bureau.
16:45C'est vrai que
16:45quelquefois,
16:46on a dit
16:46qu'elle sort
16:46tous les soirs,
16:47elle a une vie mondaine
16:48quand elle trouve
16:49le temps d'écrire.
16:51Mais c'est
16:52pas mal
16:53de sortir
16:54le soir.
16:55Je ne vois pas
16:56la critique
16:57d'ailleurs
16:58dans tout ça
16:58quand on travaille
16:59toute la journée.
17:01Mais vous savez,
17:03parfois,
17:03les gens aiment bien
17:04aussi critiquer.
17:05La jalousie,
17:07l'envie
17:07existent
17:08dans ce monde
17:09et on peut aussi
17:09raconter parfois
17:10n'importe quoi.
17:12Je suis à mon
17:1226e roman
17:13donc j'ai pas mal
17:15aimé être seule
17:15aussi.
17:16J'aime beaucoup
17:16être seule.
17:17J'aime beaucoup
17:18le silence
17:19et la solitude
17:22et me promener
17:24une heure par jour
17:25après avoir écrit
17:26et parfois
17:27voir des amis
17:28le soir.
17:29Mais c'est vrai
17:29que si je sors
17:32plutôt au théâtre
17:33où je vais beaucoup
17:35voir aussi
17:35des expositions,
17:36on me photographie.
17:38Est-ce que vous voulez
17:39que je vais
17:39cet antipathique
17:40de dire non ?
17:41On peut pas.
17:42Mais pourquoi
17:43refuser ?
17:45Pourquoi dire
17:45à quelqu'un
17:46c'est même vexant ?
17:49On peut pas
17:49faire ça.
17:50Et quand vous avez
17:51débuté Christine Orban
17:52avec ce premier livre,
17:53est-ce que vous pensiez
17:54qu'un jour,
17:54aujourd'hui,
17:55vous en seriez
17:56à votre 26e ?
17:57Franchement,
17:58non.
17:59Franchement,
18:00non.
18:01Pas du tout.
18:02Parce que
18:02c'était déjà
18:03une surprise
18:04et j'étais tellement
18:06heureuse
18:08d'être publiée
18:09que mon livre
18:09puisse intéresser
18:10un éditeur
18:12avoir un excellent
18:13papier de François
18:15Nourissier.
18:15Tout ça m'a marquée
18:16et je remercie
18:19encore aujourd'hui.
18:22Mais c'est une question
18:24de travail aussi.
18:28Mais travail et d'idées,
18:29car il faut avoir
18:29des idées en permanence,
18:31c'est surtout
18:31énormément travaillé.
18:32Un livre,
18:33parce que beaucoup
18:34de gens rêvent
18:34d'écrire,
18:35c'est un an de travail.
18:37Sur Blaise Pascal,
18:39c'était trois ans.
18:39Ça a été trois ans
18:40de travail
18:41et de lecture
18:43acharnée.
18:45Je crois que
18:46j'aurais pu remplir
18:47mon bureau entier
18:48des œuvres
18:49de la correspondance
18:52entre Jacqueline
18:53et Blaise Pascal.
18:55Mais je ne regrette
18:57vraiment pas.
18:58C'était tellement
18:59formidable.
19:00C'est tellement
19:00formidable de voyager
19:02au XVIIe siècle.
19:03c'est plus marrant
19:06peut-être même
19:06qu'aller au Bahamas,
19:07je vais vous dire.
19:08J'ai préféré
19:09à tous ces voyages-là
19:11d'aller au XVIIIe.
19:12Puis là,
19:13je suis passée,
19:14c'est un grand écart
19:16de Port-Royal
19:18à Buckingham.
19:19C'est autre chose.
19:20On est mieux à Port-Royal
19:22qu'à Buckingham,
19:23je pense.
19:24Quand on n'est pas aimé,
19:25c'est aussi un univers
19:26très dur.
19:27Mais ça permet
19:28d'étudier tellement de vies
19:31et de personnes différentes.
19:35C'est formidable.
19:36Mais j'aime bien voir aussi
19:37les personnes en vrai.
19:40Elles m'intéressent aussi.
19:41Oui, mais vous avez aussi
19:42beaucoup progressé
19:43car aujourd'hui,
19:45vous avez appris
19:45un véritable métier.
19:46Vous êtes arrivée
19:47dans la littérature
19:48sans savoir ce que c'était.
19:49Et puis aujourd'hui,
19:50c'est une véritable
19:50organisation personnelle.
19:53Vous savez,
19:54je ne sais pas
19:55s'il y a des études
19:56de romanciers.
19:57Je ne crois pas,
19:58il y a des cours
19:59qui ne servent à rien.
20:00Mais surtout,
20:00on apprend son métier.
20:01Il faut lire.
20:02Il faut aimer lire.
20:03Vous savez,
20:04j'ai beaucoup lu avant
20:06et au fond,
20:08peut-être qu'il faut avoir
20:09quelque chose en soi
20:10de détraqué,
20:11je ne sais pas,
20:12parce qu'au fond,
20:13c'est vrai,
20:13pour aimer plus être seule
20:15dans le silence
20:16qu'aller faire la fête
20:19tout le temps,
20:19contrairement à ce qu'on dit,
20:22il faut peut-être
20:23être un peu détraqué,
20:25je ne sais pas.
20:25Mais il faut surtout
20:26se servir des bases
20:28et les rendre
20:28de plus en plus solides.
20:30Oui,
20:32je ne sais pas.
20:35Peut-être que c'est
20:36ce que je ne comprends pas
20:37qui me fait écrire
20:38ou ce que je ne connais pas
20:40qui me fait écrire
20:41et que j'ai envie
20:42de connaître,
20:43j'ai envie d'approfondir.
20:46En fait,
20:46je voulais être psychiatre
20:47et je me suis sentie
20:51incapable d'analyser,
20:53de rester peut-être
20:5415 ans,
20:5520 ans,
20:56avec sur un divan
20:57quelqu'un qui ne m'était
20:58pas sympathique
20:59ou qui ne m'intéressait
21:00pas beaucoup.
21:01Alors que là,
21:02je le suis
21:03parce que finalement,
21:04j'analyse des gens
21:06très différents
21:07de Virginia Woolf
21:09à Marie-Antoinette,
21:11à Diana,
21:12à Blaise Pascal
21:13et sa soeur.
21:16Je les analyse,
21:17j'essaie de les comprendre
21:18et je choisis
21:20mes patients.
21:22C'est formidable d'abord,
21:23les patients que j'ai.
21:25Vous êtes passé,
21:26autrement dit,
21:27des divans en couverture
21:28et on va en reparler
21:29à travers une autre date,
21:30le 10 juin 2016.
21:31A tout de suite
21:32sur Sud Radio
21:33avec Christine Orban.
21:34Sud Radio,
21:35les clés d'une vie,
21:36Jacques Pessis.
21:37Sud Radio,
21:38les clés d'une vie,
21:39mon invité Christine Orban,
21:40nous parlerons tout à l'heure,
21:41on a déjà commencé
21:42à évoquer le sujet
21:43de Mademoiselle Spencer,
21:44ce roman
21:45inspiré de Lady Diana
21:47et de sa vie
21:47chez Albain Michel.
21:48On en revient à votre parcours
21:50et j'ai trouvé une date
21:51aussi importante,
21:52le 10 juin 2016,
21:54une télévision encore
21:55au Petit Trianon.
21:56Vous êtes à Versailles
21:57interviewé au Petit Trianon,
21:59ce qui n'est pas évident
22:00pour ce livre
22:00sur Marie-Antoinette.
22:02Oui,
22:02c'était une grande émotion
22:04d'être au Petit Trianon,
22:08surtout d'aller me promener
22:11dans des endroits
22:12qu'on ne peut pas visiter.
22:14Ça,
22:14c'était extraordinaire.
22:16On découvre des pièces,
22:19des petites pièces.
22:20J'adore voir les petites pièces,
22:22puis aussi la grotte
22:22où elle pouvait,
22:24elle l'avait installée
22:26à côté d'une cascade
22:27pour pouvoir dire des secrets
22:28et ne pas être entendue
22:30parce qu'évidemment,
22:31elle n'était jamais seule.
22:32Donc,
22:33elle s'est mise à côté
22:33du flot de l'eau
22:35et de se promener
22:38dans tous les endroits
22:40que Marie-Antoinette a connus.
22:42Et c'est un privilège
22:43pour qu'être admise
22:44dans ce lieu,
22:45il faut vraiment,
22:46pas insister,
22:48mais il faut vraiment
22:48être reconnu
22:49comme quelqu'un
22:50qui a écrit
22:51sur Marie-Antoinette.
22:52Oui,
22:53j'ai écrit,
22:55j'ai travaillé
22:56beaucoup sur Marie-Antoinette.
22:58C'était un peu fou aussi
22:59parce qu'après Stéphane Zweig,
23:01après tous les livres
23:02tellement brillants
23:05et de grands historiens
23:08très connus,
23:10Varesquiel a fait
23:11un livre formidable aussi,
23:14c'était un pari.
23:16Ce livre s'intitulé
23:17Charmer,
23:18s'égarer et mourir
23:19et c'est un portrait
23:21de Marie-Antoinette
23:22tout à fait original.
23:23Comment est venue l'idée
23:24de ce livre
23:24sur Marie-Antoinette
23:25Christine Orban ?
23:27Peut-être parce que
23:27j'avais un a priori
23:29contre la reine.
23:30Ah bon ?
23:30Et je me bats
23:32contre les a priori
23:33surtout faits aux femmes.
23:35Vous m'en avez cité
23:36un tout à l'heure.
23:39Donc,
23:39on le disait
23:40qu'elle était
23:41une tête avant,
23:42c'était l'expression
23:42à l'époque.
23:43Elle a montré
23:46quand elle arrive
23:47aux Tuileries
23:48et qu'elle dit
23:49« Je me suis retrouvée
23:50dans la solitude
23:52et dans le silence ».
23:54Vous voyez,
23:54des mots que je vous ai dit.
23:57Et elle a prouvé
23:58que comme elle était intelligente,
23:59elle est arrivée
24:00à inventer
24:01un langage scripté
24:02pour s'entretenir
24:03avec Fersen.
24:05Elle a montré
24:06le courage
24:07et la femme
24:07extraordinaire
24:09et forte
24:10qu'elle était.
24:12Et donc,
24:12en lisant
24:14sur elle,
24:15je me suis dit
24:15finalement,
24:16ce n'est pas bien.
24:17J'avais un a priori.
24:19Il faut
24:19que j'étudie
24:21cette femme
24:21et que je lui rende justice.
24:24Elle n'avait pas
24:24évidemment besoin de moi
24:25mais en tout cas,
24:26ma justice
24:27c'était important
24:27pour moi.
24:28Et j'ai écrit
24:29sur toutes les choses
24:31qui vont
24:32ponctuer
24:33la vie
24:33de Marie-Antoinette.
24:34Le sang,
24:36les chiens,
24:38des détails
24:39que j'ai retrouvés
24:42et qui ne sont pas
24:43d'ailleurs des détails
24:44puisque le sang
24:44va la suivre
24:46toute sa vie.
24:49Je me suis lancée
24:52et là,
24:52c'est vrai
24:53qu'il faut un peu
24:53de courage
24:54après les grands historiens
24:55que j'ai cités
24:56tout à l'heure.
24:57Il faut surtout
24:58trouver un angle
24:59à chaque fois,
25:00un angle original
25:00pour évoquer le personnage
25:02et ça,
25:02ce n'est pas simple.
25:03Oui,
25:04mais ils me viennent
25:06par l'intérêt
25:07que je leur porte
25:08parce qu'au fond,
25:10Virginia Woolf,
25:12c'est vrai
25:12que c'est le vampirisme
25:14d'un écrivain
25:15qui va transformer
25:17son amour
25:18en personnage
25:19de roman
25:19et puis c'est quelque chose
25:20qui me touche
25:21forcément
25:22parce que moi aussi,
25:23parfois,
25:23j'ai envie
25:24de transformer
25:25peut-être un homme
25:26que j'aime
25:27en personnage de roman
25:28et puis je ne le fais pas
25:29mais elle,
25:29elle l'a fait
25:30avec Vita Sagville-Ouest
25:31donc forcément,
25:32ça me passionne.
25:34Dans chaque livre,
25:35il y a un point
25:37qui me passionne
25:38et que je développe
25:40et je ne fais pas
25:41des grandes biographies.
25:43Je me fixe
25:44sur un point,
25:45sur Joséphine
25:47et Bonaparte,
25:48c'est la répudiation.
25:50Forcément,
25:50c'est un moment
25:51extraordinaire.
25:52Ils l'aiment
25:53mais en même temps,
25:53c'est un roman
25:56d'une violence incroyable
26:01et d'un courage aussi
26:03de la part de Joséphine.
26:06Donc,
26:06je trouve un point
26:07qui me passionne.
26:09Alors,
26:09il y a un tas de choses
26:10qu'on connaît
26:10sur Marie-Antoinette
26:11mais il y a une chose
26:11qu'on ne sait peu,
26:12c'est qu'elle est à l'origine
26:14de ce classique.
26:15C'est fini,
26:17tout trouble,
26:17ça pèsera.
26:19Ça ira,
26:19ça ira,
26:20ça ira,
26:21ça ira,
26:22malgré les mutins.
26:23Vous connaissez
26:24« À ça ira,
26:24ça ira » ?
26:25Et c'est elle
26:26qui est à l'origine
26:27car en effet,
26:28elle reçoit un jour
26:28Benjamin Franklin
26:29pour parler des Etats-Unis
26:30et elle lui dit
26:31« À ça ira,
26:32ça ira ».
26:33La phrase est partie
26:34dans le peuple
26:34et c'est devenu
26:35la phrase de la Révolution.
26:36C'est terrible
26:37que vous dites
26:38« Non,
26:38ça je ne le savais pas ».
26:39Alors,
26:40il se trouve
26:40qu'à chaque fois,
26:42vous vous plongez
26:43dans le personnage
26:44mais vous lisez aussi
26:45tous les autres sujets
26:46où il y a les pièces.
26:47Je ne sais pas
26:47si vous avez vu
26:47le grand spectacle
26:48sur Marie-Antoinette
26:49de Robert Rossen
26:50au Palais des Sports.
26:51J'y étais,
26:52bien sûr.
26:52Là aussi,
26:53c'était extraordinaire
26:54où Caroline Seyol
26:55se faisait guillotiner
26:56pratiquement chaque soir.
26:58Oui,
26:59c'était d'ailleurs
27:00Caroline Seyol
27:01qui est une amie,
27:02ça l'avait bouleversée.
27:04Elle nous en a parlé
27:06dans la clé d'une vie
27:06et je lui ai raconté
27:07une chose qu'elle ignorait.
27:08En fait,
27:09on votait,
27:10vous savez,
27:10tous les soirs
27:10pour savoir
27:11la mort ou la vie
27:13avec une boule blanche
27:14et une boule noire.
27:15Et il y a deux spectateurs
27:16suisses qui arrivent un jour
27:17qui disent
27:17« On ne peut pas voter,
27:18on est Suisse ».
27:19Tout ça est authentique.
27:22Alors,
27:23finalement,
27:24ce livre a eu de l'importance
27:25parce que vous avez quand même obtenu
27:26un prix du roman historique
27:28qui a été remis par Jean Tullard.
27:30Ce n'était pas n'importe quoi,
27:31Christine Orban.
27:31C'est vrai,
27:32ça m'a énormément touchée.
27:35Parce qu'au départ,
27:35vous n'êtes pas historienne
27:36et vous avez réussi
27:37à avoir un prix d'histoire.
27:39Oui,
27:40mais vous savez
27:40ce que disait Zweig.
27:42Il le dit d'ailleurs
27:43dans le Marie-Antoinette
27:44que l'intuition,
27:46selon lui,
27:46va plus loin
27:47que les froids documents.
27:50On a besoin,
27:51en tant que romancier,
27:52des livres d'histoire,
27:53bien évidemment,
27:54c'est notre nourriture.
27:54Mais Zweig
27:56est un romancier aussi.
27:59C'est-à-dire que
28:00l'avantage
28:00qu'on a sur un historien pur,
28:02c'est qu'on peut
28:03interpréter
28:04et prendre parfois
28:07des risques,
28:09le risque de dire,
28:10par exemple,
28:11pour Zweig,
28:12forcément,
28:12il y a une aventure
28:13entre Marie-Antoinette
28:15et Fersen.
28:16Un historien
28:16ne peut pas l'assurer.
28:17On n'a pas vraiment
28:18les preuves.
28:20Et puis,
28:21je suis très fière
28:21parce que je suis
28:22au Grand Prix
28:23du livre d'histoire
28:24à Versailles
28:25avec des vrais historiens.
28:28Je leur ai dit
28:28« Mais qu'est-ce que vous
28:29allez faire d'une romancière ? »
28:30Mais ils ont eu
28:32l'amabilité
28:33de dire que c'était utile.
28:34Oui, parce qu'une romancière,
28:36c'est une autre façon
28:37de raconter l'histoire.
28:38Oui, mais on en parlera
28:40tout à l'heure
28:41parce que vous dites
28:42« roman »
28:42évidemment pour
28:44Mlle Spencer,
28:45mais c'est même plus,
28:46c'est un journal.
28:48Je rentre vraiment
28:49dans Mlle Spencer,
28:51à l'intérieur d'elle.
28:52C'est la caméra intérieure.
28:53J'aime la caméra
28:54de ma longue psychanalyse
28:57intérieure des psys.
28:58Et vous voyez,
28:59je n'ai jamais autant appris
29:00sur Madame de Maintenon
29:02que dans le livre
29:03de Chandernagor
29:05qui est aussi
29:08un livre à la première personne.
29:10Elle est
29:10Madame de Maintenon
29:13et on apprend
29:14énormément.
29:16Et Marguerite Hursenard,
29:18Adrien,
29:19c'est à la première personne aussi.
29:21Donc c'est des romans,
29:23mais Dominique Bonnat
29:24appelle ça des romans vrais.
29:27Elle a peut-être raison.
29:29On se permet juste
29:31avec notre sensibilité
29:32d'interpréter
29:34un fait historique.
29:36Est-ce que finalement,
29:37ce n'est pas une plus belle façon
29:38et plus simple
29:39d'apprendre l'histoire
29:40aux gens
29:40avec des romans simples
29:42que des livres d'histoire
29:42parfois très compliqués ?
29:45Alors là,
29:46j'ai l'ambition
29:50de toucher aussi
29:52les gens très compliqués.
29:54et vous voyez là,
29:58j'ai relu
29:59Blonde
30:01de Carol Oates
30:02qui évidemment
30:03interprète
30:04Marilyn Monroe.
30:05Mais c'est formidable
30:06parce que
30:07c'est une romancière
30:09qui ajoute
30:11à une biographie simple,
30:14qui donne son interprétation.
30:17On se trompe toujours
30:18et comme dit Hursenard,
30:20tout est roman
30:20de toute façon,
30:22parce qu'on peut toujours
30:23se tromper,
30:24mais j'ai l'ambition
30:27de toucher aussi
30:31les gens
30:32qui apprécient
30:33le roman.
30:36On parlait du prix littéraire
30:37de Versailles
30:39dont vous êtes membre.
30:40Il y en a aussi
30:40un autre à Marrakech.
30:42Ça, ça doit vous toucher
30:42particulièrement.
30:44Oui, j'ai présidé
30:45pendant dix ans
30:46le prix de littérature
30:48marocaine
30:49sponsorisé par la Mamounia
30:52et on l'a donné d'ailleurs
30:53aussi en premier prix
30:55à Leïla Slimani.
30:58Ça l'a lancé pratiquement.
30:59Oh non,
31:00je ne dirais pas ça.
31:01Mais enfin,
31:02c'était avant
31:03le prix Goncourt
31:03en effet
31:04pour Le Jardin de l'Ocre
31:07qui est un livre
31:08formidable,
31:10très fort,
31:10très courageux.
31:13Évidemment,
31:14ça a choqué un peu
31:15dans le pays,
31:16mais bon.
31:17En tout cas,
31:18non seulement
31:19vous écrivez des livres,
31:20mais vous aimez en lire
31:21et surtout participer
31:22à des jurys
31:23parce que c'est une façon
31:24de rendre aux autres
31:25ce qu'on vous a apporté.
31:27J'adore,
31:28j'adore lire
31:29et si je peux,
31:31évidemment,
31:32aider des jeunes auteurs.
31:34Là,
31:35je suis au prix
31:36de Françoise Sagan
31:37et je trouve
31:39que le pitch,
31:42on va dire,
31:42on va parler moderne,
31:44est très intéressant.
31:46C'est un livre
31:47qui n'a pas eu de succès,
31:48dont l'auteur
31:49n'est pas connu.
31:50Donc,
31:51là,
31:52c'est vraiment ça.
31:53On a vraiment
31:54fait un travail
31:54de lancement
31:55si possible
31:56et qui est bon,
31:57évidemment.
31:57Donc,
31:58vous savez,
31:58parfois,
31:59ça passe entre
32:00les mailles du filet.
32:01Bien sûr,
32:01c'est de plus en plus
32:02difficile aujourd'hui
32:03d'être lu
32:03par des éditeurs
32:06qui cherchent
32:07la rentabilité
32:07parfois au lieu
32:08de l'auteur.
32:10Ah,
32:10mais vous savez,
32:11les éditeurs,
32:12en fait,
32:13je connais bien
32:13les éditeurs.
32:16C'est un métier
32:18difficile
32:19et je trouve
32:20qu'au contraire,
32:22parfois,
32:22ils peuvent prendre
32:23des livres
32:24grand public,
32:25mais qui leur permettent
32:26aussi de prendre
32:27d'autres livres.
32:28Moi,
32:28je suis même
32:29très admirative
32:30parce qu'il y a
32:31beaucoup d'éditeurs
32:32qui prennent
32:33des très bons livres
32:34qui n'ont pas forcément
32:36une grande audience
32:39publique,
32:40mais ils les prennent
32:40quand même
32:41parce qu'ils sont bons.
32:42Il y a un autre prix
32:43auquel vous avez participé,
32:45c'est le prix
32:45de littérature et musique
32:46à Deauville,
32:47alors que vous habitez
32:48parfois Trouville,
32:49qui sont des rivales.
32:50Oui,
32:50ça,
32:51c'est un prix
32:52auquel je tiens beaucoup
32:53et qui continue
32:54et c'est grâce
32:56à Jérôme Garcin
32:57qui est le président
32:58de ce prix.
33:00Je suis là
33:00depuis le début,
33:01on a fêté
33:02notre 21e année
33:03du prix
33:04et donc c'est un prix
33:05particulièrement intéressant
33:07puisque c'est tous
33:08les livres
33:08qui parlent
33:10de musique
33:11et on est tous
33:12passionnés
33:12de musique classique
33:14et de littérature.
33:16Donc,
33:16quand un livre
33:17réunit
33:18la littérature
33:19et la musique
33:21et parle bien
33:22de musique,
33:23c'est un cadeau
33:24énorme.
33:26Il y a une rivalité
33:26Deauville-Trouville,
33:27un monsieur
33:28qui s'appelait Cornuchet
33:29qui a créé Maxims
33:30et qui a créé
33:31Trouville
33:33pratiquement,
33:34les premiers casinos
33:34de Trouville,
33:35il a eu
33:37un problème
33:38indifférent
33:38avec le patron
33:39du casino
33:39de Trouville,
33:40il est parti
33:41à Deauville
33:41où il a créé
33:41le casino.
33:42Donc,
33:42il y a une rivalité
33:43Deauville-Trouville
33:44qui s'est installée.
33:45Voilà,
33:45oui,
33:46on dit que Deauville
33:47c'est les paillettes
33:48et Trouville,
33:49je crois,
33:49les intelots,
33:50c'est faux
33:51parce qu'il y a un maire
33:52formidable à Deauville
33:54qui est Philippe Augier
33:56et qui a créé
33:57les Franciscaines
33:58qui est un lieu
33:59de culture absolue
34:01où vous pouvez
34:02aussi bien écouter
34:03de la musique,
34:04voir des expositions.
34:06Il organise aussi
34:07des signatures
34:08d'auteurs
34:09et ce prix littéraire
34:12évidemment
34:13qu'il a fondé
34:14avec Jérôme Garcin
34:16et auquel il participe.
34:17Donc,
34:18nous sommes
34:18un groupe
34:20à Deauville
34:21qui,
34:23grâce aussi
34:24au maire
34:25qui nous abrite
34:27et qui nous soutient
34:28a créé
34:30ce prix littéraire
34:31qui maintenant
34:32est important.
34:33Donc ça,
34:34maintenant,
34:34on va traverser
34:34la Manche
34:35pour une autre date
34:36importante de votre vie
34:37et ce livre
34:38le 26 mars 2025.
34:40A tout de suite
34:40sur Sud Radio
34:41avec Christine Orban.
34:42Sud Radio,
34:43les clés d'une vie,
34:44Jacques Pessis.
34:45Sud Radio,
34:46les clés d'une vie,
34:46mon invité Christine Orban.
34:48On a évoqué
34:49votre parcours
34:49mais on en vient
34:50maintenant à l'actualité.
34:52Le 26 mars 2025
34:54est sorti
34:54Mademoiselle Spencer
34:55chez Albin Michel.
34:57Un roman
34:57mais un journal aussi.
34:59En fait,
34:59vous avez décidé
35:00après tous ces romans
35:02sur Marie-Antoinette
35:03et autres
35:03de vous intéresser
35:05à un personnage
35:05archi-moderne et culte
35:07qu'est Lady Diana
35:08Mademoiselle Spencer.
35:09Pourquoi ce choix ?
35:10D'abord,
35:11elle est peut-être moderne
35:12mais elle est maintenant
35:13elle est rentrée
35:14dans l'histoire.
35:14Ah oui.
35:15C'est un personnage historique.
35:16Elle a vraiment quitté
35:17les Pages People
35:18et elle est un personnage historique.
35:22Et un journaliste
35:23me disait hier justement
35:25qu'elle aurait passionné
35:27Stéphane Zweig
35:28qui évidemment
35:28aurait écrit sa biographie.
35:31Moi,
35:31dans mon Marie-Antoinette,
35:33je dis qu'au fond,
35:34Marie-Antoinette
35:35était la Lady Di
35:37du 18ème.
35:37et il y a un vrai
35:39rapprochement à faire
35:40entre les deux personnes.
35:43Et justement,
35:43on va réécouter sa voix
35:44pour se mettre
35:45dans l'ambiance.
35:45Il y a certainement
35:47il y a.
35:47Il est typique
35:48de 3 ans.
35:49J'ai travaillé
35:49avec 3 ans.
35:50Elle avait une voix douce
35:54et timide
35:54Lady Diana, non ?
35:55Oui.
35:56Ce qui m'a passionnée
35:59d'étudier,
36:00c'est sa transformation.
36:02Parce qu'au fond,
36:03il y a deux grandes transformations
36:05dans la vie de Diana.
36:07Il y a cette jeune fille
36:08qui est un peu mal dégrossie,
36:13qui est grougie,
36:16qui va se transformer
36:17en star.
36:18ça va être,
36:19on dit,
36:20la Marilyn
36:21des années 80-90,
36:23qui va devenir
36:25une beauté absolue.
36:28Et c'est aussi
36:28cette jeune femme timide
36:30qui marche derrière
36:32le prince Charles
36:32avec un petit bouquet
36:33à la main,
36:34qui va se transformer
36:36en valkyrie
36:37devant la BBC.
36:41Et qui va tout déballer.
36:43Il y a des dizaines
36:44de livres sur les Diana,
36:45mais l'originalité
36:47de cet ouvrage,
36:48c'est que justement,
36:48c'est Mademoiselle Spencer.
36:50Parce que peu de gens,
36:51Christine Orban,
36:51ont évoqué ce parcours
36:52qui a commencé
36:53dans sa jeunesse.
36:54Une jeunesse particulièrement
36:55difficile qu'on ne connaît pas.
36:57Oui, alors c'est
36:57Mademoiselle Spencer
36:58pour, au fond,
37:00deux ou trois raisons.
37:01Et j'ai tenu absolument
37:03à ce titre.
37:05Parce que c'est quand
37:06elle est Mademoiselle Spencer
37:08que sa mère part.
37:11C'est le drame de sa vie.
37:12Elle va, je pense,
37:15cultiver ce drame
37:17de l'abandon.
37:18C'est peut-être pour ça aussi
37:20qu'elle va vivre si mal
37:21la seconde vie
37:24de Charles.
37:25Peut-être qu'il y aurait
37:26une moyen
37:26de s'arranger avec ça
37:28et elle ne le supporte pas.
37:31Et aussi,
37:33parce que
37:33c'est un refus,
37:36au fond,
37:37quand elle va devant la BBC
37:38et qu'elle déballe tout,
37:40c'est un refus
37:41du monde
37:43dans lequel
37:44elle a été plongée
37:47par un mariage
37:48arrangé,
37:49elle veut retourner,
37:51au fond,
37:51à ce qu'elle était.
37:52Elle refuse
37:53cette image
37:54d'icône
37:55royale.
37:57Ce qu'elle était
37:58avec une difficulté,
37:59et on l'apprend dans votre livre
38:00parce qu'on ne le sait pas assez,
38:01son père était très violent.
38:03Oui,
38:04moi aussi,
38:04j'avoue que j'ai appris
38:05beaucoup de choses
38:06parce que
38:07en étudiant aussi
38:10les photos
38:10de sa jeunesse,
38:12on voit ce regard
38:13tellement mélancolique
38:15et triste,
38:16toujours vers le bas.
38:18Et donc,
38:18j'ai évidemment cherché,
38:20étudié,
38:21lu.
38:23Son père était violent.
38:25Quand elle découvre
38:26dans les journaux
38:27que son père
38:28bat sa mère
38:29et que sa mère
38:29se remarie,
38:32elle quitte
38:33ses trois enfants,
38:34ses quatre enfants même.
38:36C'est Diana
38:36qui va élever
38:37son petit frère.
38:39Elle les abandonne
38:40à des nurses
38:40qui changent tout le temps.
38:42Sa vie d'enfant
38:43n'a pas été très gai, non.
38:45Non,
38:45elle n'a pas été gai
38:46et en plus,
38:47elle a dû se battre
38:48contre sa propre personne.
38:50Elle se jugeait moche.
38:52Oui,
38:53elle se jugeait...
38:56Enfin,
38:57son frère lui disait aussi
38:58qu'elle ne s'est jamais
38:59vécu en tout cas
39:00jeune fille
39:01avec une grande assurance.
39:04Elle n'a pas fait d'études.
39:07Son mariage,
39:08elle,
39:08elle rêve du prince Charles
39:09depuis qu'elle a huit ans.
39:10Elle l'a vue à la télévision
39:11lors du couronnement
39:12prince de Galles
39:14par sa mère.
39:15Elle est comme
39:16toutes les petites anglaises
39:17amoureuses
39:18du prince Charles.
39:19Puis,
39:20ça se réalise.
39:22Et vous évoquez
39:23dans ce livre
39:24Ressine Orban
39:24une autre figure
39:25qui a compté
39:25dans sa jeunesse
39:26qui était Barbara Cartland,
39:27la romancière.
39:28Oui,
39:29Barbara Cartland
39:31est la mère
39:33de Rain.
39:34Rain est la seconde femme
39:36donc de son père
39:37qu'elle déteste.
39:39Et je crois
39:40que ses premiers sentiments
39:41de violence
39:41vont être là
39:42avec son frère.
39:44Les enfants,
39:45Spencer,
39:46ont envie
39:46de la pousser
39:47dans la piscine
39:48toute habillée.
39:49enfin avec des...
39:50Rain prend une grande assurance
39:54dans la maison.
39:56Elle redécore tout
39:57avec un goût
39:58qu'elle juge
39:59affreux,
40:00pas assez chic.
40:01Enfin,
40:01bref.
40:02En même temps,
40:03Barbara Cartland
40:04qui a une image
40:05de romancière
40:06très sérieuse
40:07dans le monde entier,
40:08elle fréquentait
40:09les nightclubs
40:09dans sa jeunesse,
40:10elle lançait des modes,
40:11elle a participé
40:12au vol du premier planeur
40:14remorqué par avion
40:15en 1931.
40:15Ça, c'est chouette.
40:17C'est tout à fait différent
40:18de l'image qu'on a.
40:19Oui, mais c'est pas
40:21sa belle-mère,
40:21c'est sa belle-grand-mère
40:22et avec elle,
40:23elle avait des relations
40:24normales.
40:25Et ce qu'on apprend aussi
40:26dans ce livre,
40:26Christine Orban,
40:27c'est qu'au départ,
40:29la favorite
40:30pour épouser
40:31le prince Charles,
40:31c'était pas Diana,
40:33mais sa sœur Sarah.
40:34Oui, oui.
40:35Comme quoi,
40:36la famille Spencer
40:37intéresse beaucoup
40:38les Windsor
40:39parce que c'est
40:41une très haute
40:43aristocratie
40:44et puis c'est une famille
40:46très proche de la couronne.
40:48Les deux grands-mères
40:48ont travaillé l'une
40:49pour la reine-mère,
40:51l'autre pour Élisabeth.
40:53Elle a été première femme
40:54de chambre,
40:55dame de compagnie,
40:56etc.
40:56Donc très, très proche.
40:58Et son père
40:58a été écuyer
40:59du roi Georges VI
41:01puis de la reine Élisabeth.
41:03Donc c'est une famille
41:04où le rêve absolu,
41:06d'ailleurs je crois
41:07qu'elle a été contaminée
41:08complètement,
41:09c'est d'épouser
41:10un prince
41:11et si possible
41:12le prince Charles.
41:13Alors je m'amuse
41:15à décrire
41:15le complot
41:16des grands-mères
41:17qui vont tout faire
41:19pour que la petite Diana
41:20après avoir échoué
41:21avec Sarah
41:22qui a du tempérament,
41:23rien à voir
41:24qui envoie balader
41:26le prince
41:26qui ne veut pas
41:27être prisonnière,
41:28alors ils se rusent
41:29sur la petite Diana
41:30qui elle
41:31croit
41:32au conte de fées.
41:34Voilà.
41:34Et justement
41:35quand on lit votre livre
41:36on se rend compte
41:37que finalement
41:37les coulisses
41:38depuis une gamme
41:38Christiane Morban
41:39c'est pire que Dallas.
41:41C'est-à-dire que
41:41tout ça est un complot
41:43qui a été monté
41:44par la reine
41:44et par Buckingham
41:45parce que Diana
41:46était la femme idéale
41:47naïve
41:48alors que Camilla
41:49était dans la vie de Charles.
41:51Oui, tout ça
41:52est assez triste
41:54et très triste
41:55mais en fait
41:56ce qu'a apporté Diana
41:58en créant ce scandale
42:01c'est que je pense
42:02que c'est le dernier mariage
42:04arrangé
42:04pour une d'Angleterre
42:06que c'était cruel
42:07pour Diana
42:08mais ça l'était aussi
42:09pour le prince Charles
42:11parce qu'il était amoureux
42:13d'une femme
42:13et on ne lui a pas
42:14permis de l'épouser
42:16puis probablement
42:17pour Camilla aussi.
42:19Tout ça était
42:21douloureux
42:21pour tout le monde
42:22et la naïve
42:24c'était Diana.
42:26Je pense que
42:27Charles
42:27comme un héros
42:28shakespearien
42:30devait être
42:30tiraillé entre
42:32le pouvoir
42:34et l'obligation
42:36d'être roi aussi
42:37et l'amour
42:38et elle ne voit
42:40que l'amour
42:41pour elle
42:42c'est d'ailleurs
42:43c'est très intéressant
42:44comme la vie
42:46de Marie-Antoinette
42:46qui commence
42:47comme des contes de fées
42:48c'est un conte de fées
42:50au début.
42:50Et vous racontez
42:51justement ce livre
42:52à la première personne
42:53comme si c'était
42:54les Mlle Spencer
42:55qui parlaient
42:56et on se rend compte
42:57à un moment
42:58que finalement
42:58elle devine
43:00que Mme C
43:01Camilla
43:02est présente
43:03dans la vie de Charles
43:03elle le comprend très vite
43:05mais ça a été
43:06un drame important.
43:08Mais vous savez
43:08finalement
43:09c'est elle qui parle
43:11alors
43:11c'est elle qui parle
43:13parce que
43:14je me glisse
43:15complètement
43:16dans Diana
43:17d'ailleurs
43:18je vais vous dire
43:18c'est assez douloureux
43:19pourquoi ?
43:21Parce qu'être une femme
43:22mal aimée
43:23c'est pas drôle
43:24et d'aimer
43:24en retour
43:26et c'est pas du tout
43:27une ambitieuse
43:27sinon
43:28elle aurait fermé les yeux
43:29elle aurait été reine
43:30non
43:32elle veut être aimée
43:34par le prince
43:36c'est au fond
43:38j'ai pris le maximum
43:40dans ce livre
43:41de phrases
43:42qu'elle a prononcées
43:43et certaines
43:44parfois je me dis
43:45oh là c'est quand même
43:45un peu mal tourné
43:46faudrait que je le refasse
43:47par exemple
43:48quand ils sont sur la botte de paille
43:49pour la première fois
43:51tout ça
43:52des scènes totalement vraies
43:53toutes les scènes sont vraies
43:54et après
43:55je les mets en scène
43:56moi
43:57il vient lui parler
43:59ça c'est intégralement
44:02ce qu'elle a dit
44:02alors je me suis dit
44:04et d'ailleurs j'ai demandé
44:05à mon éditeur
44:06est-ce que je le réécris
44:07parce que là quand même
44:08ça fait un peu nunuche
44:09quand elle lui dit
44:10je vous ai vu derrière
44:11le cercueil de votre oncle
44:13et je me suis dit
44:16vous aviez besoin
44:17de quelqu'un
44:17qui vous protège
44:18et qui vous aime
44:19enfin c'est hallucinant
44:20de dire ça
44:21et lui il est ébahi
44:22évidemment
44:23pour cette fille
44:24qui est tellement nature
44:26et alors je l'ai laissée
44:29dans ses mots à elle
44:32alors parfois
44:32c'est ses mots
44:33totalement à elle
44:34et il y a une scène
44:35qui est une scène clé
44:36de la vie de Lady Diana
44:37c'est le jour
44:38elle s'aperçoit
44:38que le prince Charles
44:39est parti dans un train
44:40avec une femme blonde
44:41oui alors cette histoire
44:43beaucoup de français
44:44ne la connaissent pas
44:45parce que je l'ai trouvée
44:46dans des journaux anglais
44:47mais c'est terrible
44:50avec sa soeur
44:51qui lui dit
44:52à Coquine
44:52tu as été avec Charles
44:55dans un train
44:56dans le love train
44:58évidemment ça n'était pas elle
45:00mais il ne faut pas tout dire
45:01mais c'est une scène
45:03qui m'a fait beaucoup
45:06de peine pour elle
45:07parce que finalement
45:09vous savez c'est terrible
45:11le doute
45:12c'est la première fois
45:13où elle va douter
45:15est-ce que Charles
45:17est-ce que Camilla
45:18est une amie de la famille
45:19ou plus que ça
45:20et le doute
45:23ce poison
45:24va commencer à grandir
45:26en elle
45:27à partir de là
45:28et le mariage du siècle
45:29est finalement
45:30l'un des plus mauvais jours
45:31de sa vie
45:31le mariage du siècle
45:34alors c'est un jour
45:36difficile
45:37elle ne veut pas y aller
45:38elle ne veut plus y aller
45:39parce qu'il y a
45:41un autre épisode
45:42qui se passe
45:43en plus du train
45:45et sa soeur
45:47Sarah
45:47la terrible Sarah
45:49lui dit
45:49mais maintenant
45:49tu as ta tronche
45:50tu as ta tête
45:51sur toutes les
45:52les tasses d'Angleterre
45:55tu ne peux plus
45:55il faut y aller
45:56puis sa robe
45:57avec je ne sais pas
45:58combien de milliers
45:59de perles
46:00les broder
46:01elle est
46:04là
46:05sa soeur lui dit
46:07maintenant c'est trop tard
46:08je t'avais dit
46:09de ne pas y aller
46:10maintenant c'est trop tard
46:11mais là elle a peur aussi
46:12mais je pense quand même
46:15qu'elle est amoureuse
46:16du prince Charles
46:17et qu'elle se dit
46:18qu'elle va arriver
46:19à le séduire
46:20Christine Orban
46:22c'est un roman
46:22mais on a l'impression
46:23que tout est vrai dedans
46:24non c'est un roman vrai
46:26puisque toutes les situations
46:29ont existé
46:31tout ce que je décris
46:33a existé
46:34je me permets seulement
46:36de remettre des mots
46:38sur la personne de Diana
46:40de l'anime
46:41et beaucoup des mots
46:43jusqu'au dernier
46:44là j'ai fait un anachronisme
46:48je termine ce livre
46:51avec la phrase
46:51qu'elle a prononcée
46:52avant de mourir
46:53qui est aussi très significative
46:55et ça
46:56c'est évidemment
46:59totalement
47:00il y a des choses
47:00on ne peut pas se permettre
47:01d'inventer
47:02M. Spencer est devenue
47:03Lady Diana
47:04mais au fond d'elle-même
47:05et vous le racontez
47:06dans ce livre
47:06elle rêvait d'être
47:07Audrey Hepburn
47:08oui
47:10quand elle est en face
47:13la première fois de Camilla
47:15elle l'admire
47:15forcément
47:16parce que Camilla
47:17est sûre d'elle
47:18elle sait parler
47:22elle sait
47:23tout le monde la connait
47:24elle fume
47:25elle boit
47:26elle rigole
47:27elle est belle
47:30elle est sexy
47:30donc elle
47:31elle est
47:32un peu nunuche
47:34elle arrive
47:35elle a 19 ans
47:36elle est très intimidée
47:37donc elle se dit
47:39moi
47:39qu'est-ce que je pourrais
47:40pour
47:41pour
47:41pour
47:41pour
47:42pour
47:43pour rivaliser
47:44avec
47:44avec cette femme
47:46tellement sûre d'elle
47:47et elle se dit
47:47j'aimerais être Audrey Hepburn
47:48Audrey Hepburn
47:49à dire qu'au départ
47:50qui était assistante dentaire
47:51et il y a un metteur en scène
47:53qui vient chez le dentiste
47:54qui est la remarque
47:54et qui l'a engagé
47:55pour Gigi
47:56c'est comme ça
47:56il a bien fait
47:57il a bien fait
47:58dans ce livre
47:59vous n'allez pas
48:00bien sûr
48:01jusqu'à la mort
48:01de Liliana
48:02en même temps
48:02on comprend pourquoi
48:03elle est passée
48:04à la postérité
48:05pourquoi elle est aujourd'hui
48:06une icône
48:07oui
48:08je vais
48:09jusqu'à sa mort
48:10sociale
48:13jusqu'à
48:15cet acte
48:17insensé
48:18qu'elle va commettre
48:19pour avoir
48:21sa liberté
48:21Diana
48:23c'est mariée
48:23à 19 ans
48:24elle veut sa liberté
48:26elle n'a pas réalisé
48:27qu'elle ne s'est pas volée
48:29donc
48:30on lui ouvre les portes
48:31parce qu'elle a dépassé
48:32les bornes
48:33elle dit que Charles
48:33n'est pas capable
48:34d'être roi
48:34qu'elle a un amant
48:35qu'elle l'adore
48:36enfin
48:36elle a dépassé
48:38les bornes
48:39et donc on lui ouvre
48:40la porte
48:41c'est le divorce
48:41et là
48:42pour moi
48:44elle part
48:44en vrille
48:45c'est
48:46c'est
48:47ça
48:48j'ai eu envie
48:49d'étudier
48:51qu'est-ce qui l'a emmené
48:53à faire
48:54cet acte là
48:56c'est
48:56c'est très intéressant
48:57de voir comment
48:58cette femme
48:59bien élevée
49:00va faire rentrer
49:03dans le
49:03chez elle
49:05les journalistes
49:08pour qu'on croit
49:09que ce soit des médecins
49:10des kinésies
49:11parce qu'elle voyait
49:12des tas de gens
49:12comme ça
49:13et enregistrer
49:14une émission
49:14qui sera vue
49:15par 23 millions
49:16de personnes
49:17mais en fait
49:18elle s'adresse à Charles
49:20c'est à lui
49:22qu'elle veut parler
49:23et là
49:23il va être obligé
49:24de l'écouter
49:24c'est
49:26donc
49:26je pense
49:28que
49:29après
49:30c'est moins
49:31pour moi
49:32moins intéressant
49:33même si
49:36parce que ça n'est
49:37plus elle
49:38elle part en vrille
49:39elle sait pas être libre
49:40tout ça
49:40vous le racontez
49:41dans ce livre
49:42Mademoiselle Spencer
49:43chez Albin Michel
49:44que je recommande
49:44à ceux qui nous écoutent
49:46parce qu'ils découvriront
49:47une autre Lady Diana
49:48ou Mademoiselle Spencer
49:49qu'on ne connaissait pas forcément
49:50merci de l'avoir écrit
49:52Christine
49:52merci
49:52les clés d'une vie
49:54c'est terminé
49:55pour aujourd'hui
49:55on se retrouve bientôt
49:56restez fidèles
49:57à l'écoute de Sud Radio