Dans un arrêté conjoint en date du 6 mars 2025, les ministères de l’Enseignement de base et de l’Enseignement secondaire ont instauré une règlementation visant à encadrer la coiffure des élèves dans les établissements scolaires du Burkina Faso. Pour mieux comprendre cette décision, Lefaso.net a rencontré Dr Denis Vimboué, inspecteur général de français et directeur régional de l’enseignement secondaire et de la formation professionnelle et technique du Centre. Selon lui, cette mesure vise à mettre l’accent sur la discipline et la concentration des apprenants, en évitant les distractions liées à l’apparence.
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00:00C'est parti !
00:30En tant que responsable de vise en œuvre des politiques éducatives,
00:45nous n'avons pas à commenter les motivations des textes de niveau supérieur.
00:50Mais, en tant que collaborateur des autorités,
00:53nous savons que la question éducative est une des très grandes priorités
00:58du gouvernement de notre pays, avec les plus hautes autorités de ce pays.
01:04Et le comportement des élèves, leur attitude,
01:09tout ce qui est en lien avec la qualité des apprentissages,
01:12c'est une procuration majeure.
01:15Donc, c'est la raison pour laquelle cette mesure,
01:19du coup, de toute une stratégie,
01:20qui vise à une reprise en mai de l'éducation dans notre pays.
01:27Voilà ce qu'on peut dire d'une manière globale.
01:30Le texte dit en substance que la coiffure des garçons,
01:37c'est une coiffure à rat.
01:38Et pour les jeunes filles, les tresses et les nattes sont admises
01:46sans qu'il n'y ait donc des sortes de décoration,
01:51tout ce qui est en lien avec les perles.
01:53Et puis, voilà, c'est la coiffure simple.
01:57Alors, comme nous sommes dans le milieu éducatif,
02:01si nous la mesure, on va l'appliquer.
02:03Voilà, il n'y a pas de, si vous voulez,
02:07d'interprétation à faire pour une mesure de l'autorité.
02:11Mais comme nous sommes dans le milieu éducatif,
02:14il nous a été demandé de faire en sorte
02:16que les élèves comprennent le sens de la mesure.
02:19Donc, l'instruction a été donnée en différentes structures
02:23par une note de service que nous avons prise le 28 mars 2025
02:27pour dire à l'ensemble de nos collaborateurs
02:31qu'en plus des mesures de coercition,
02:34les mesures de sanction,
02:36il faut veiller à ce que le texte soit bien compris
02:41de l'ensemble des acteurs.
02:43Alors, nous sommes dans le cadre scolaire.
02:46Ça se fait d'une certaine manière.
02:48Les agents de la vie scolaire
02:50peuvent faire, en début de reprise des cours,
02:55ce qu'on appelle une lecture commandée.
02:57l'administration du lycée peut solliciter
03:00également les professeurs principaux
03:03et c'est toute la communauté éducative
03:05qui veille à ce que les élèves comprennent bien la mesure.
03:09Mais, en principe, on ne passe pas le temps à sensibiliser.
03:13Une mesure s'applique.
03:15Et donc, on prend le dispositif des règlements intérieurs,
03:18tout ce qui est en lien avec le comportement.
03:21En règle générale, nous avons un dispositif
03:23d'un établissement qui gère la question.
03:26Tant l'établissement, par exemple, est clôturé
03:27pour l'arrivée à l'heure,
03:30pour le port de l'atelier scolaire,
03:34on a nos raisons qui se déploient.
03:37Celui qui n'est pas en conformité
03:39avec le dispositif réglementaire
03:41n'a pas accès à l'enseigne de l'établissement.
03:44Ça peut être ça.
03:45Là où il n'y a pas de clôture,
03:46vous voyez bien qu'on va trouver un autre moyen,
03:48ce sera peut-être l'accès aux salles de classe.
03:50Voilà.
03:52Donc, chaque structure en fonction des réalités de terrain
03:56met en marche l'ensemble des mesures
03:59qui permettent donc à tous les élèves
04:02de se conformer au dispositif qui est institué.
04:06Je voudrais, madame, profiter de votre micro
04:10pour saluer l'engagement des parents,
04:14l'engagement de nos collaborateurs,
04:16les chefs d'établissement,
04:18les enseignants, les agents de la vie scolaire,
04:20et saluer également l'engagement des élèves.
04:23Voilà, parce que ce sont les premiers concernés.
04:26Dès la reprise du 1er avril,
04:28nous avons donc eu des remontées
04:31qui signifiaient que tout le monde s'activait
04:35pour l'effectivité de la mesure.
04:39Je voudrais rappeler que les cours prévus
04:41pour reprendre le 1er
04:43ont finalement repris le 2er,
04:45puisque le ramadan, c'était le 1er.
04:46Évidemment, on était au lendemain d'une fête.
04:50On connaissait très bien les jeunes,
04:52et puis les coiffures à cause de la fête.
04:54Évidemment, le 2er, en arrivant à l'école,
04:58on a constaté ça et là
04:59que quelques élèves n'étaient pas encore
05:02en conformité avec la mesure.
05:04Mais bon, chacun, chaque structure,
05:07donc on appelle les dispositions pour cela.
05:10Il y en a qui les ont renvoyés
05:11pour qu'ils aillent se mettre en conformité.
05:14et revenir, il y en a qui ont laissé les élèves
05:16suivre le cours de l'après-midi.
05:19Ils devaient donc prendre les dispositions
05:20pour être en conformité, etc.
05:23Une chose est sûre,
05:24c'est que la mesure est effective
05:27dans l'ensemble de nos structures.
05:30Alors, nous sommes actuellement
05:31à la deuxième édition
05:34des journées d'engagement patriotique
05:37et de participation citoyenne.
05:40Ces mesures,
05:42loin d'être des mesures de coercition,
05:46d'écrivation des libertés,
05:48sont au contraire,
05:49voilà,
05:51des éléments qui accompagnent
05:53tout le changement que nous voulons
05:55pour que nos élèves apprennent mieux.
05:58un nannage dit qu'il faut
06:00un esprit sain
06:03dans un corps sain.
06:05Les élèves à l'école,
06:06la priorité absolue,
06:08c'est l'apprentissage,
06:09les activités d'enseignement,
06:10apprentissage.
06:12On doit les accompagner
06:13pour qu'ils ne mettent pas leur énergie
06:15à des choses qui sont périphériques.
06:18Pour le moment,
06:19ils sont accompagnés
06:20par leurs parents,
06:22par les enseignants.
06:23Nous devons donc faire en sorte
06:25que ce qu'ils ont comme capacité
06:27soit essentiellement orienté
06:30aux activités d'enseignement apprentissage.
06:31Le reste ne sont que des aspects périphériques
06:34qui plus tard pourront être pris en compte.
06:37L'espace scolaire,
06:39ce n'est pas un espace de concours de beauté.
06:41L'espace scolaire,
06:42ce n'est pas un espace d'étalement des richesses.
06:46Le statut des parents,
06:48certes, existe,
06:50mais dans l'environnement scolaire,
06:51on doit amener les élèves
06:52à faire attention
06:54parce que ce sont leurs parents
06:56et ils ne le sont pas.
06:57Nous avons à nous battre avec eux
06:59pour qu'ils deviennent eux aussi à leur tour
07:01plus que leurs parents,
07:03mieux que leurs parents.
07:04Et donc,
07:05lorsqu'on comprend cet enjeu,
07:07il faut qu'avec les élèves,
07:09on crée un environnement propice.
07:11Et je crois que les élèves
07:13l'ont très bien compris.
07:14Nous n'avons pas constaté
07:16ça et là des récalcitrances.
07:19Et je profite également
07:20de votre nouveau pour saluer
07:21tous les établissements
07:23qui, avant même la mesure,
07:25étaient déjà dans ces dispositifs.
07:27L'enseignement catholique,
07:29voilà,
07:30c'est un établissement privé,
07:32il y a des établissements publiques
07:33où c'était déjà d'initiative.
07:35Vous voyez bien que
07:36un adage également dit
07:39que le bon sens
07:41devrait être la chose,
07:43la mieux partagée.
07:44Sur ces questions,
07:45croyez-moi que
07:46avant que le gouvernement
07:48ne prenne ces mesures,
07:50beaucoup, beaucoup,
07:51beaucoup dans les familles
07:51étaient déjà
07:52dans ces dispositions.
07:55Donc,
07:55c'est un ouf de soulagement
07:57et nous voudrions donc aussi
07:59remercier les autorités
08:00pour nous accompagner
08:01dans notre combat
08:03pour que l'école
08:04se déroule
08:05dans les meilleures conditions possibles.