Un déjeuner partagé avec Ayda Hadizadeh, députée socialiste du Val-d'OIse, pour parler de sécurité sociale alimentaire; Créer un accès universel à une alimentation saine de qualité... c'est le principe défendu par l'élu écologiste Charles Fournier ! Avec une carte vitale alimentaire créditée de 150 euros par mois, le député estime que les économies générées à long terme sur la santé des Français pourraient largement compenser cet investissement. Comment mettre ces dispositions en place et avec quels moyens?
Nous parlerons également de l'une des tables iraniennes les plus réputées de Paris pour y découvrir les secrets de la cuisine traditionnelle iranienne.
Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.
Nous parlerons également de l'une des tables iraniennes les plus réputées de Paris pour y découvrir les secrets de la cuisine traditionnelle iranienne.
Valérie Brochard et Jean-Pierre Montanay partagent un repas avec une personnalité : politiques, chefs cuisiniers, artistes.... L'occasion d'aborder un thème d'actualité, autour de reportages et d'un menu élaboré avec des plats typiques de leur région, souvenirs d'enfance ou qu'ils apprécient particulièrement. Comment le contenu de nos assiettes impacte-t-il nos modes de vie ? Tout en parlant gastronomie, c'est l'avenir de notre société et les enjeux de demain qu'ils questionnent.
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00:00Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Politique à table, l'émission qui nous fait voyager depuis l'assiette de nos invités.
00:24Et cette semaine on part en Iran grâce à la députée socialiste Aïda Adizadeh. Bonjour.
00:29Bonjour. Bonjour Aïda. Bonjour à vous Jean-Pierre Montanet. Bonjour Valérie Brochard.
00:33Aïda Adizadeh, vous êtes née à Téhéran. Mais très vite, vos parents ont dû fuir l'Iran pour se réfugier en France, plus précisément à Saint-Ouen-la-Mône dans le Val-d'Oise.
00:43Un territoire qui vous élira députée cet été après la dissolution. Mais votre engagement en politique remonte un peu plus loin.
00:51Dès 2007, vous rejoignez les rangs du parti socialiste et décidez de soutenir Vincent Payon, ancien ministre de l'éducation lors de la primaire du PS pour l'élection présidentielle de 2017.
01:02L'éducation nationale, un ministère pour lequel vous travaillerez plusieurs années au sein de la direction de l'enseignement scolaire.
01:09L'école, ce socle de la République qui vous a accueilli et pour lequel vous éprouvez toujours une profonde gratitude, une reconnaissance que vous avez portée à la tribune de l'hémicycle par ces mots.
01:22Je vous cite, je n'ai pas une goutte de sang français et pourtant c'est toute la France qui coule dans mes veines.
01:28Et c'est donc tout naturellement qu'aujourd'hui, élu de la République, vous siégez dans la commission des affaires culturelles et de l'éducation ici, à l'Assemblée nationale.
01:38Transmission des valeurs, partage de connaissances, assouvir notre soif de découvrir et d'apprendre.
01:43C'est un peu l'école à travers l'assiette que vous nous proposez aujourd'hui grâce à un menu totalement perse, n'est-ce pas Jean-Pierre ?
01:50Oui, et pas un menu, un festin avec des brochettes de poulet, du ragoût accompagné de riz iranien et du fameux tadiq, vous allez m'en dire, des nouvelles.
01:58Et puis en dessert, on a un chaux-lésard, c'est encore du riz, mais cette fois-ci c'est au lait et aux épices.
02:03Très bien, hâte de goûter tout ça. Dans le dessous des plats, on parlera de sécurité sociale alimentaire.
02:09C'est l'idée d'un député écologiste, Charles Fournier en est convaincu.
02:14La santé commence dès le premier coup de fourchette. Il veut mettre en place une sorte de carte vitale alimentaire.
02:20Alors nous verrons dans quelques instants par quel procédé le système pourrait fonctionner et son modèle économique.
02:25Dans les pieds dans le plat, on va déjeuner au Mazé, l'une des tables iraniennes les plus réputées de Paris pour y découvrir les secrets de cette cuisine traditionnelle perse.
02:34Voilà pour le menu. Maintenant, je vous propose de passer à table et on va s'ouvrir l'appétit avec Cuisine et Confidence.
02:40Aïda Adizadeh, ici, il nous est souvent arrivé de déguster des cuisines exotiques avec des convives aux racines étrangères ou lointaines.
02:56Poulet au lait de coco de Mayotte, Acra martiniquais, Bougna canac, couscous algérien, cannellonis corse, mafé togolais, bol renversé de Maurice, pastilla marocaine.
03:06Bref, à chaque fois, avec Valérie, on se régalait à un détail près. On aurait tellement aimé partager ses plats sur place en immersion.
03:13Sur les plages de Nouvelle-Calédonie, au pied des aiguilles corse de Bavella, enveloppées par les odeurs d'épices de la Médina, de Casablanca, de bananes cuites, d'arachides sur les marchés de Mayotte ou de Lomé au Togo.
03:24Mais aujourd'hui, Aïda, je suis désolé de vous le dire, pour déguster avec vous ces brochettes, je suis soulagé d'être avec vous dans ce studio.
03:34Certes, je regrette l'énergie furieuse de Téhéran, la mélodie de la langue, le farci, le charme des restos de quartier où le yaourt et le sumac trônent sur la table,
03:42ces terrasses en escalier au pied des montagnes ou au nord de la ville. Mais vous auriez dû, sous la contrainte d'Emola, porter le voile.
03:49Vivre dans l'angoisse du passage d'une patrouille qui ne tolère pas qu'une femme partage un repas librement avec un inconnu.
03:56Impossible non plus de trinquer avec cette bière de Sergi que les Pazdaran, les gardiens de la Révolution, auraient repéré immédiatement jeté en nous tabassant.
04:05Alors oublions vite ce cauchemar pour jouir d'un instant de liberté si précieux autour de ce repas typiquement iranien, des brochettes, du ragoût, du riz.
04:14Mais rassurez-moi, ce n'est pas tous les jours comme ça, cette abondance.
04:18Cette abondance sur les tables iraniennes, si. En Iran, bien manger, c'est d'abord beaucoup manger. Je dois le dire.
04:25Et il y a ce truc quand même chez les familles iraniennes de toujours s'assurer que la table soit généreusement fournie. Il faut qu'il y ait beaucoup et même beaucoup plus.
04:34C'est une marque d'hospitalité, je crois.
04:35Ah oui, oui, oui. Il faut que la table déborde. Et d'ailleurs, la conception de la table est tout à fait différente.
04:41Il n'y a pas, comme dirait ma mère, entrée-plat-sortie. La première fois que ma mère a fait un repas en France, elle n'en revenait pas, c'était interminable.
04:47Ça n'en finissait pas.
04:49C'est vrai, en plus.
04:50Oui, c'est vrai.
04:51Le choc culturel était total. En Iran, on pose tout sur la table. Il n'y a pas tellement cette notion de dessert.
04:57Le dessert, on le déguste avec le thé, soit un petit peu avant, soit beaucoup après.
05:01On met tout sur la table, les plats principaux. Il n'y a pas d'entrée.
05:06La salade, c'est souvent des herbes fraîches qu'on met et qu'on mange en même temps, qu'on mange avec le riz.
05:13Le yaourt, il n'y a pas de fromage. Le yaourt, on le mange aussi en même temps en accompagnement en sauce.
05:18Et je dois dire qu'on mange assez vite en Iran.
05:21C'est la grande différence avec la France.
05:24C'est qu'on met deux heures à cuisiner et s'expédier toujours en 15 billets.
05:27Oui, d'accord.
05:28Mais en fait, il faut que quand la table ou la nappe, parce que traditionnellement aussi, on mange par terre, même si le pays s'est beaucoup occidentalisé de ce point de vue-là,
05:37mais on peut continuer à manger par terre assez facilement.
05:40Une tradition de pique-nique aussi.
05:42Les Iraniens adorent pique-niquer.
05:44Le barbecue.
05:44Ah oui, le passion pique-nique, moi j'appelle ce pays.
05:47Et on met tout sur la table et on mange assez vite.
05:51Et après, on boit le thé.
05:54Les hommes ou les femmes aussi peuvent fumer le narguelé.
05:56Et surtout, on danse.
05:57Quand vous êtes invité chez les Iraniens, ça se finit toujours souvent en danse.
06:01Et je vais vous dire quelque chose par rapport à votre introduction.
06:03En fait, c'est vrai que l'Iran renvoie cette image-là.
06:08Et je déconseillerais à tous les Occidentaux d'aller en ce moment en Iran,
06:12surtout que nous avons toujours deux compatriotes français détenus en otage,
06:16pour lesquels on se bat.
06:17Et tant qu'ils ne sont pas rentrés,
06:19il est vraiment très urgent que tous ceux qui souhaitent voyager
06:23dans ce merveilleux pays que j'adore n'y aillent pas.
06:26Mais en ce moment même en Iran,
06:28il y a eu le Nouvel An iranien il y a quelques jours.
06:30Moi, j'ai vu sur Internet, sur Instagram,
06:32des scènes de liesse dans la rue,
06:34des gens qui dansaient, des femmes dévoilées.
06:36Depuis le mouvement Femme-vie-liberté,
06:38depuis la révolte des femmes et des hommes
06:41suite à la mort de Masha Amini,
06:44les femmes ont abandonné le voile.
06:47Enfin, c'est tout à fait saisissant.
06:50Et alors, ça ne veut pas dire que le pays a changé,
06:51il y a encore énormément de corruption,
06:53il n'y a pas d'État de droit,
06:54il n'y a pas de démocratie, j'en parle même pas,
06:56mais il y a une vitalité,
06:58une joie de vivre
06:59maintenue à bout de bras par les Iraniens
07:02qui est absolument stupéfière.
07:04Même moi, j'étais sidérée de voir...
07:05Le vent monté, venir, quoi.
07:07On se disait avec ma famille
07:09que par rapport aux vidéos qu'on voyait avant,
07:12les vidéos de cette année
07:13étaient encore plus joyeuses, festives.
07:15Vraiment, des scènes absolument incroyables
07:18de gens réunis pour faire le décompte
07:20de la nouvelle année.
07:21Alors, nous, en Iran, on est passé,
07:22enfin, en 1404.
07:23Oui, oui, bien sûr.
07:24On n'est pas tout à fait le même calendrier.
07:24Calendrier lunaire.
07:25Et le Nouvel An, c'est le premier jour du printemps,
07:28le solstice de printemps.
07:30Et des scènes de joie, de danse, voilà.
07:33Les Iraniens adorent danser, adorent la musique.
07:35C'est quelque chose que les Moulins
07:36n'ont jamais réussi à enlever.
07:37Ils ont essayé de l'interdire
07:38en disant que c'était tout ça.
07:39Mais c'est impossible.
07:40C'est vraiment quelque chose
07:41qui est profondément ancré.
07:43Il faut...
07:44Quand on est un bon Iranien,
07:45on aime la musique et on aime danser.
07:46Et on aime manger aussi.
07:47On adore manger.
07:48Vous avez raison de faire cette précision.
07:49Et Valérie, moi, je faisais référence,
07:50effectivement, à un voyage
07:51en 1999 ou 2000
07:54où, effectivement, manger dans des lieux publics
07:56était vraiment très compliqué.
07:57Moi, j'ai vu prendre des bouteilles de vin,
07:59les jeter et les casser.
08:00Mais Valérie a raison.
08:03Goûtons sur les râles.
08:04Et goûtons, parce qu'il y a plein de choses,
08:05là, comme on est en Iran.
08:06Je vous commente ou pas ?
08:07Alors, c'est l'idée.
08:09On va vous demander, évidemment,
08:10ce que vous en pensez.
08:11Vous allez peut-être nous dire un mot aussi
08:12du restaurant
08:13où vous nous avez conseillé
08:16d'aller chercher ce plat iranien.
08:19Alors, dites-nous d'abord, voilà.
08:20Est-ce que c'est bon ?
08:21Alors, oui, c'est très bon.
08:22Je suis sûr qu'il y a un ordre.
08:23Alors, non.
08:24Non, même pas.
08:25Alors, ça, c'est bien.
08:25En Iran, il y a beaucoup de liberté.
08:28Alors, la seule contrainte,
08:29c'est que vous devez manger.
08:29Vous devez montrer que vous mangez
08:32et que vous avez envie de vous resservir.
08:34Si vous vous reservez,
08:35c'est que vous faites honneur à votre...
08:36Ah oui, c'est pas mal poli.
08:37Ah non, non, non.
08:38Voilà.
08:38Vous voyez ?
08:39Non, les codes sont tout à fait différents.
08:41Et déjà, d'ailleurs, on vous conseille,
08:42si vous ne voulez pas trop manger,
08:43de peu vous servir d'abord,
08:44pour vous resservir.
08:45Pour se resservir après.
08:46Oui, d'accord.
08:46Moi, j'ai ma tante,
08:47on peut être à table
08:48et on est en train de manger.
08:49Elle me dit, mais vous ne mangez rien,
08:50vous n'aimez pas ce que je fais.
08:51Voilà, c'est vrai que...
08:52Il y a un côté un peu juif,
08:54mère juive chez les Iréniens.
08:55Ou italien aussi,
08:56que je connais un peu mieux.
08:57Mais c'est ça.
08:58C'est ce rapport-là à la nourriture.
09:01Et c'est des nourritures...
09:01Alors, la comparaison avec la France,
09:03c'est que les Iréniens aiment beaucoup
09:05le produit aussi.
09:07Peut-être moins que les Français,
09:09où il y a vraiment cette culture du produit
09:10poussé à l'extrême,
09:11et de la gastronomie, mais quand même...
09:12C'est du terroir en France,
09:13on a besoin à chaque région.
09:15Mais il y a une...
09:16Donc, il n'y a pas d'ordre,
09:18on mange un peu de tout...
09:20Le seul ordre qu'il peut y avoir,
09:21c'est que quand vous avez du Tadig,
09:23alors là, c'est du Tadig particulier,
09:24parce que c'est...
09:25Alors, expliquez-nous, c'est quoi ?
09:26Le Tadig, c'est ça, hein ?
09:27C'est la demi-lune en gâteau de riz.
09:29D'accord.
09:30Oui, là, il est un peu sophistiqué,
09:31ce Tadig.
09:32Exactement.
09:32Ah, il ne se présente pas toujours comme ça ?
09:34Non.
09:34Là, ils ont fait des mini...
09:35Le restaurant en question,
09:36qui est à Paris,
09:37dans le 9e arrondissement,
09:38qui s'appelle Namak,
09:40qui veut dire sel en iranien.
09:43C'est un restaurant qui a été monté
09:44par deux jeunes, deux trentenaires,
09:46un Français, un Iranien,
09:48et figurez-vous que c'est le Français
09:49qui est en cuisine
09:50et l'Iranien qui est en salle.
09:51Et je trouve que leur histoire
09:52est trop mignonne,
09:53parce que le Français,
09:55c'est des amis d'enfance,
09:56lui, il était tout le temps fourré
09:57chez son ami iranien à manger iranien,
10:00et il a bien raison,
10:01parce que, franchement,
10:02c'est la nourriture de tous les jours
10:04chez les Iraniens...
10:05Pardon, hein, pardon les Français,
10:06mais elle est bien meilleure,
10:07parce que les femmes iraniennes,
10:09qui souvent cuisinent,
10:10passent énormément de temps à cuisiner.
10:11OK.
10:12C'est une nourriture qui mijote.
10:13Les Français, quand ils sortent
10:15la grande cuisine,
10:16c'est très, très bon,
10:17mais la nourriture de tous les jours,
10:18des fois, quand on cuisine vite...
10:20Moins sophistiquée, bien sûr.
10:21Moins sophistiquée, voilà.
10:24Et vraiment, on mange très bien
10:25tous les jours en Iran,
10:27même trop bien,
10:27parce que des fois, voilà.
10:29Et donc, lui,
10:30je pense qu'il a fait des études de cuisine,
10:33et il a donné l'idée à son ami,
10:34il vient, on ouvre un resto iranien,
10:36on revisite, sans être revisité.
10:38Oui, parce que ça reste iranien.
10:40Voilà, tout à fait.
10:40Et donc là, ils expliquaient
10:43cette histoire de mini-gâteau de riz.
10:45C'est un tachin,
10:47donc c'est un plat iranien particulier,
10:49où le riz est cuit d'une certaine façon,
10:51c'est un riz qui est un peu plus collant,
10:53que le riz traditionnel iranien,
10:54qui doit être désamidonné,
10:56pour être très léger.
10:57Celui-là, il est très collant,
10:58mais au fond,
11:00en fait, le tadiq,
11:01c'est quand vous cuisez le riz,
11:02vous le cuisez d'une certaine manière,
11:04vous le cuisez d'abord al dente,
11:06vous le rincez pour enlever l'amidon.
11:10D'abord, avant de le cuire,
11:11vous l'avez rincé plusieurs fois
11:12pour bien enlever l'amidon.
11:13Vous le cuisez une première fois
11:14pour enlever l'amidon.
11:16Ensuite, vous le mettez à cuire
11:17dans un fait-tout avec un revêtement
11:21qui permet...
11:22Ça, c'est extraordinaire.
11:26J'ai appris, avant de rentrer sur le plateau,
11:28que vous saviez faire le tadiq.
11:30Il nous l'expliquera dans quelques instants.
11:33Et donc, cette croûte de riz gratinée
11:35est tout simplement...
11:36C'est l'or de l'assiette iranienne.
11:39Génial.
11:40Et comme il n'y en a pas à profusion,
11:41parce que c'est le fond de la poêle,
11:42il y a souvent une petite bagarre.
11:43Oui, c'est ça.
11:45Pour aller chercher...
11:47Toutes les femmes iraniennes
11:48ont ce souvenir de...
11:48Tu en as donné plus à mon frère
11:50ou à ma soeur,
11:51c'est que tu l'aimes plus.
11:52Très bien, pour gratter le fond de la casserole.
11:55Ou alors, ma mère qui nous en donne,
11:56mais qui, en fait,
11:56en a mangé un peu avant.
11:58Donc, il en reste un peu moins pour les enfants.
12:00On y reviendra un tout petit peu plus tard,
12:03parce qu'on aura plein de choses à apprendre
12:05et plein de choses à savoir
12:06sur cette spécialité iranienne.
12:09La viande, elle est importante en Iran.
12:11On en mange beaucoup, pas beaucoup.
12:13Expliquez-nous.
12:14Alors, dans les restaurants,
12:16vous avez beaucoup de brochettes.
12:17Le cholo kabob, c'est le plat traditionnel.
12:20Vous faites des brochettes au feu de bois.
12:22C'est très, très bon.
12:23Mais dans la cuisine de tous les jours,
12:25vous avez beaucoup de ragout,
12:26de khorecht.
12:27OK.
12:28Et le khorecht, ce qui est intéressant,
12:29c'est que vous pouvez doser la viande.
12:32Et quand vous avez peu de moyens,
12:34et en ce moment, il y a beaucoup d'inflation en Iran,
12:35eh bien, on réduit le nombre de viandes qu'il y a.
12:36Vous avez quand même le ragout.
12:38C'est comme dans les nourritures françaises,
12:41les ragouts qu'il y avait.
12:43C'était des nourritures un peu de pauvres,
12:45qu'on a un peu remis au goût du jour,
12:46mais dont on pouvait adapter le niveau de viande.
12:51Ah oui, c'est ça.
12:52C'est quand même goûteuse.
12:52Et on prenait aussi des viandes qui étaient moins nobles,
12:54parce qu'elles cuisaient très lentement.
12:55Parce que bon, ça se mélange un peu dans la sauce.
12:57Et puis elles cuisent très lentement.
12:58Même si elles ne sont pas de bonne qualité,
12:59elles finissent par être tendres.
13:00Et c'est ce que font les Iraniens.
13:01Et donc vous avez ces brochettes-là
13:04qu'on peut faire les jours de fête dans les pique-niques
13:06ou qu'on mange beaucoup dans les restaurants en Iran.
13:08Mais la nourriture de tous les jours,
13:09c'est souvent ces ragouts marinés,
13:12beaucoup de viande de mouton, pas beaucoup de vache,
13:14beaucoup de poulet aussi.
13:15Et selon les moyens qu'on a,
13:18on peut adapter le nombre de viandes.
13:19Et quand les prix augmentent avec l'inflation,
13:22les Iraniens se plaignent beaucoup de l'explosion
13:24du prix du poulet ou du prix de la viande de mouton.
13:27Si je vous pose la question,
13:28c'est aussi pour vous amener à connaître
13:31votre réflexion à vous sur la consommation de viande.
13:34Là, en tant que députée française,
13:38comment vous regardez les choses ?
13:40Est-ce que vous dites,
13:41voilà, moi je viens de cette culture-là
13:42où on connaît le prix de la viande aussi,
13:43on fait attention,
13:44mais est-ce qu'il faut en manger moins ?
13:46Pas du tout.
13:47Moi, je suis devenue très facilement,
13:50ce que j'ai compris, être flexitarienne.
13:52C'est-à-dire que je ne suis pas végétarienne,
13:54encore moins végane,
13:55mais que je peux très facilement me passer de viande.
13:58Alors la grande différence qu'il y a
13:59avec la cuisine française,
14:00c'est que nous, on ne cuisine pas du tout
14:01des viandes, vous savez,
14:03entrecôtes,
14:04faux filets, filets mignons,
14:06enfin, ça n'existe pas.
14:07Et surtout, alors,
14:08pour les Iraiens,
14:09comme dans beaucoup de cultures,
14:10et parce que je pense que nous,
14:12la viande principale,
14:13c'est de la viande de mouton,
14:14vous amenez une viande très cuite.
14:16La viande saignante,
14:17c'est quoi ?
14:17Ah, ce n'est pas possible.
14:18Impossible.
14:18Parce qu'il faut une viande de très bonne qualité
14:22pour qu'elle soit peu cuite.
14:23Exactement.
14:24Et en fait, on n'a pas cette...
14:25Et des conditions sanitaires très vies,
14:27très sourcilleuses,
14:28ce qui n'est pas toujours le cas dans ces pays.
14:29Donc vous,
14:29moi, dans un resto,
14:30je ne prends jamais une entrecôte.
14:32Moi, mon conjoint,
14:33mon mari,
14:33il est français,
14:34alors c'est la grande différence.
14:35Lui, aller au resto,
14:36c'est la bonne viande.
14:38Et il se rêve de ces entrecôtes,
14:39machin,
14:40mais alors moi,
14:40pas du tout.
14:41Parce que je pense,
14:42et je me faisais la réflexion,
14:43que j'ai été élevée,
14:45nous,
14:45à la maison,
14:46de manger qu'il ragnait,
14:46en fait.
14:47Et c'est marrant,
14:47quand j'étais demi-pensionnaire toute ma vie,
14:51j'allais à la cantine,
14:52et nous, à la cantine,
14:53c'était comme aller au resto.
14:54Ah, des haricots verts,
14:55des machins,
14:55des paupiètes.
14:56Alors la première fois que j'ai vu,
14:57les paupiètes,
14:58c'était extraordinaire,
14:58ou les tomates farcies.
15:00On a vraiment l'impression
15:01d'avoir une nourriture de restaurant.
15:01Même les choux de Bruxelles ?
15:03Les choux de Bruxelles,
15:03c'était moins.
15:04Alors un truc que j'ai jamais apprécié,
15:05c'est les quenelles de la cantine.
15:06Ah là là,
15:06ça m'a dégoûté des quenelles à vie.
15:08C'est compliqué.
15:08Parce que c'est pas bon.
15:09C'est compliqué.
15:10Allez à Lyon,
15:11et vous mangez des bonnes quenelles.
15:12Mais du coup,
15:13voilà,
15:14mais c'était toujours un peu exotique
15:15pour nous,
15:15la cantine,
15:16pendant très longtemps.
15:17Et à la cantine,
15:18on ne servait pas des entrecôtes.
15:20Donc moi,
15:20j'ai pas ce rapport-là
15:21à la viande,
15:21de la bonne viande,
15:22tout ça.
15:23Mais du coup,
15:24quand j'achète de la viande,
15:26j'achète de la viande
15:27de très bonne qualité
15:28parce que je fais beaucoup attention.
15:30Et c'est ma mère
15:30qui nous a élevés là-dedans.
15:32La nourriture
15:33est peut-être un médicament.
15:35Et les Iraniens
15:36ont cette espèce de...
15:38Voilà,
15:39de croyance.
15:39C'est pas une croyance,
15:40ça a été démontré scientifiquement.
15:41Maintenant,
15:42c'est que maintenant,
15:42on le sait de plus en plus.
15:43Mon grand-père,
15:44feu mon grand-père
15:45que j'ai pas du tout connu,
15:47mais ma mère nous en parle beaucoup,
15:49disait,
15:49non,
15:49il n'aimait pas les médecins
15:50ni les médicaments,
15:51mais quand ses enfants
15:52étaient malades
15:52ou bien ils étaient malades,
15:52il allait acheter des cajots
15:54d'abricots
15:55ou de fruits frais.
15:57Voilà,
15:57c'était vraiment la culture
15:58du on peut guérir
15:59par l'alimentation.
16:00Et même la cuisine iranienne
16:02est fondée sur
16:03un concept de chaud et de froid.
16:06C'est pas des aliments chauds
16:07et des aliments froids
16:07en température,
16:08c'est par exemple
16:09le poisson est considéré
16:09comme un aliment froid
16:11et donc pour l'équilibrer
16:12dans votre corps,
16:13pour que tout ça
16:14s'ambiance bien,
16:15j'ai envie de dire,
16:16il faut le combiner
16:17avec des éléments chauds
16:18mais pas trop,
16:18sinon ça fait un cache.
16:20Par exemple,
16:20des aliments trop vinaigrés,
16:22c'est trop chaud
16:22et donc il ne faut pas
16:23les manger.
16:25Donc il y a des règles
16:26comme ça à suivre
16:28si on veut manger sainement
16:30et aider notre corps.
16:32Et cette histoire,
16:33enfin ce concept
16:34de manger sainement,
16:35pour vivre en bonne santé,
16:37il faut manger sainement,
16:38moi je crois que j'ai grandi,
16:39enfin je crois,
16:40j'ai grandi avec ça.
16:41Quand on était malade,
16:43ma mère,
16:43alors il fallait qu'on mange,
16:44alors la diète,
16:44elle ne connaissait pas,
16:45c'est ce que je trouve
16:45le même problème,
16:46elle nous prestait
16:47des jus d'orange,
16:48le thé,
16:48le thé en Iran,
16:49c'est le thé.
16:50C'est prouvé.
16:52C'est peut-être pas un hasard
16:53Aïda,
16:53si dans ces fameux ragoûts,
16:55on trouve souvent
16:56des noix et des grenades
16:57qui sont des aliments
16:58très bons pour la santé.
17:00Tout à fait.
17:01Antioxydants,
17:02du bon gras.
17:03Bon gras, voilà.
17:03Tout à fait.
17:04Parce qu'on ne met pas de vin
17:05dans les ragoûts iraniens,
17:07on met des noix,
17:08des grenades,
17:08des épines vinettes
17:09et des choses comme ça.
17:10Beaucoup d'épices,
17:11ce qui est intéressant
17:11avec la nourriture iranienne...
17:12Pas de piment, attention.
17:13Il faut faire le distinguo
17:14parce que les Français
17:15mélangent piment et épices.
17:16C'est une cuisine très épicée.
17:17Il n'y a pas de piment.
17:18Oui, c'est ce que j'allais dire,
17:19c'est qu'on sent
17:20qu'il y a une forme d'épice.
17:22L'épice star,
17:23c'est le safran.
17:24Oui, voilà.
17:24Le safran et le curcuma.
17:26C'est ce qui donne
17:27cette couleur un peu jaune.
17:28Ce jaune-là,
17:29il doit y avoir du safran,
17:30je pense.
17:31Oui, parce qu'on sent le safran.
17:32Puis le curcuma,
17:33effectivement, ça sent...
17:35Alors justement,
17:35parlez-nous de ce safran
17:36parce que c'est vraiment
17:37l'or iranien.
17:38C'est là qu'il est né.
17:39C'est incroyable à prélever.
17:42On en fait beaucoup en France,
17:43maintenant.
17:43Vous le savez, ça ?
17:43Oui, j'ai vu.
17:44En baie de Somme, d'ailleurs.
17:45Oui, en baie de Somme,
17:46en Corse.
17:47Je pensais qu'il fallait
17:48beaucoup de soleil,
17:48mais non.
17:50Est-ce que vous arrivez
17:52à cuisiner
17:53avec votre emploi du temps ?
17:55Alors non.
17:56Surtout pas de la cuisine iranienne.
17:57Mais il faut que je me dégage
18:01du temps pour apprendre
18:03les recettes que ma mère nous fait.
18:05Ma mère est le pilier
18:06de notre organisation familiale.
18:08J'habite toujours à côté d'elle,
18:10à 5 minutes à pied.
18:10D'ailleurs, hier soir,
18:11elle a gardé mes enfants.
18:13Et mes enfants adorent
18:14la cuisine de ma mère.
18:15Je me dis,
18:16il faut absolument
18:16que je m'y mette,
18:17mais je n'ai pas le temps
18:17parce que la cuisine iranienne
18:19peut demander
18:19beaucoup de temps en préparation.
18:20Mais là,
18:21depuis que je suis députée,
18:22c'est vraiment...
18:23La chose la plus dure
18:23dans ce métier,
18:24c'est le temps.
18:25J'ai souvent les enfants...
18:26Quand je suis visitée,
18:28c'est marrant
18:28parce que les questions
18:29des adultes des enfants
18:29diffèrent souvent,
18:30mais les enfants,
18:31leur question,
18:31c'est est-ce que c'est dur
18:32d'être députée ?
18:33Alors, je dis non
18:33par rapport à d'autres métiers
18:34et des métiers
18:34bien plus difficiles
18:35physiquement,
18:37en termes de charge mentale.
18:38Nous, c'est le temps.
18:39Donc, je cuisine encore,
18:41mais je cuisine plutôt...
18:43Je suis beaucoup
18:44des vidéos de recettes
18:45et je suis fascinée
18:46par la cuisine italienne,
18:48à quel point ils arrivent
18:48en 10 minutes
18:49à sortir des plats
18:50absolument succulents
18:51avec 3-4 ingrédients.
18:53J'aime bien ce qui est
18:54simple et rapide et sain.
18:55Je crois que c'est...
18:56Je me suis inventée
18:57un nouveau concept.
18:57Les Français savent le faire
19:01mais les Italiens
19:02sont très bons
19:02dans le marketing
19:03donc ils nous font croire
19:04qu'ils savent très bien faire.
19:05Mais c'est vrai.
19:06Il y a beaucoup de sauce.
19:08Une fois,
19:08je me suis lancée
19:10dans une blanquette de veau,
19:10je n'avais jamais fait ça.
19:11Ça m'a pris un temps monstrueux.
19:12Oui, mais c'est normal.
19:13Une fois,
19:13j'ai voulu préparer
19:14des artichauts
19:15et je me suis dit
19:15mais quelle est cette nourriture
19:17de bière ?
19:17Je m'en souviens encore.
19:18J'avais du soin
19:19plein les mains.
19:20Mais qui fait ça ?
19:22Non, il y a une élaboration.
19:23Je veux dire,
19:24la gastronomie française,
19:25je ne fais pas de classement
19:27mais c'est sans doute
19:27l'une des plus élaborées
19:29et plus sophistiquées.
19:30Avec les Chinoises.
19:31Il y a un art de la table.
19:32Ce que j'adore
19:32chez les Français,
19:33ma double culture
19:34me fait souvent
19:35avoir des comparaisons.
19:36Les Français sont passionnés
19:37de nourriture.
19:38Ils sont capables...
19:39Il y a une grande différence
19:40avec mon mari.
19:42Les conversations téléphoniques
19:43qu'il a avec ses parents
19:43qui n'habitent pas ici,
19:44c'est alors
19:44qu'est-ce que vous avez mangé
19:45à Noël ?
19:46Et ils peuvent passer
19:47un quart d'heure d'avis.
19:48En Iran, ne fais pas ça.
19:50Est-ce que c'était bon ?
19:51Il faut qu'il y ait beaucoup
19:55On déjeune, on dit
19:56et on parle tout le temps
19:58de la nourriture
19:58qu'on est en train de manger.
20:00Exactement.
20:00Il faut qu'on en reparle.
20:01Moi, j'adore ça.
20:02Je trouve que...
20:04C'est aussi l'objet
20:04de cette émission.
20:05Oui, exactement.
20:06Et dans une société
20:07où on se pose souvent
20:08cette question,
20:09la société est plus polarisée,
20:10qu'est-ce qui nous lie
20:11les uns aux autres ?
20:12La table,
20:13c'est fondamental.
20:15Quand on prend du plaisir
20:16en mangeant ensemble,
20:17je pense qu'on ne peut plus
20:18se parler de la même manière.
20:20On peut se parler
20:20de plein de choses
20:21et puis on peut plus
20:21s'invectiver.
20:22Il y a quelque chose
20:22qui se passe à table.
20:25Et je trouve que les Iraniens
20:26gagneraient à passer
20:27un peu plus de temps à table.
20:29On dansait, c'est bien.
20:30Mais le 15 minutes,
20:30des fois, je me dis,
20:31c'est...
20:31Oui, oui, c'est exagéré.
20:33Il faudrait trouver un...
20:33Souvent, on dit,
20:34pour renforcer ça,
20:35c'est que les grands conflits
20:37se sont réglés à la table
20:38avec la diplomatie de la table.
20:40La diplomatie gastronomique.
20:41On arrive à faire passer
20:42quelque chose.
20:43On a peut-être intérêt
20:43à inviter Trump
20:44pour lui faire passer...
20:45On pourrait.
20:46On va réfléchir à un borgue.
20:47Mais même dans la vie
20:49de tous les jours,
20:49les repas d'affaires en France,
20:51enfin, c'est...
20:52Oui, ça, c'est l'importance.
20:54On règle des choses,
20:54évidemment.
20:55Les contentieux,
20:56des conflits.
20:56Et aussi, les repas politiques.
20:58Bien sûr.
20:59On va y revenir, évidemment.
21:01C'est tout l'objet
21:01de cette émission.
21:02Vous êtes la bonne...
21:03La bonne cliente
21:04de notre restaurant du jour.
21:06Et on va revenir, justement,
21:07à ce fabuleux riz croustillant.
21:10Alors, est-ce qu'on peut
21:11le faire à la maison ?
21:12C'est possible.
21:13Mais surtout,
21:14il faut qu'on suit vos conseils.
21:15Mes conseils, bien sûr,
21:17sous la haute surveillance...
21:19Alors, on l'a dit,
21:20c'est vrai que les Iraniens
21:22raffolent.
21:22Littéralement,
21:23ça signifie fond du pot.
21:24Fond de la marmite.
21:25Le dahadik,
21:26c'est donc ce riz
21:27qui va s'accrocher
21:28à la casserole
21:29qui va faire une croûte
21:30de riz croustillante,
21:31grillée.
21:32Et c'est ça que tout le monde veut
21:33alors que le reste du riz
21:35est bien et moelleux.
21:37On n'utilise qu'une casserole
21:38pour ça
21:38et puis après,
21:39c'est terminé.
21:40Non, alors justement,
21:40soit vous avez une casserole
21:43dédiée à ça.
21:44Moi, ce que je vous conseille,
21:45c'est de mettre
21:46un papier sulfurisé
21:47au fond de votre casserole.
21:49Vous protégez votre casserole
21:50parce qu'évidemment,
21:51si vous faites un tardigue
21:52à l'Iranienne,
21:53vous avez une heure et demie
21:53de cuisson
21:54mais trois heures
21:54pour laver la casserole.
21:55Donc, c'est pas bon.
21:56Alors, vous commencez
21:56par faire cuire,
21:57comme on l'a dit,
21:58du riz basmati à l'eau
21:59après l'avoir bien égoutté
22:00et puis ensuite,
22:01on va tapisser
22:02le fond de la casserole
22:03de ce papier sulfurisé
22:04et puis on va mettre
22:05un peu de beurre,
22:06un peu de safran,
22:07parfois un peu de yaourt
22:08et puis on va le faire cuire
22:10assez vif au début
22:11et puis après,
22:12on va le faire cuire
22:13à feu moyen
22:13pendant très longtemps.
22:14Donc, avec la vapeur,
22:16ce qui est pas mal,
22:16c'est de mettre un torchon
22:17entre la casserole
22:18et le couvercle
22:20si vous le faites chez vous.
22:20Vous faites comme ça ?
22:21Tout à fait.
22:22Et ensuite,
22:22vous le faites cuire...
22:23Un torchon propre,
22:23j'ai toujours...
22:24Bien sûr,
22:25pas le torchon des mains.
22:27D'accord.
22:27Et ensuite,
22:28vous le faites cuire
22:28une heure et demie,
22:29vous allez voir
22:29votre riz va gonfler,
22:31s'il a bien été rincé
22:32grain par grain
22:33et puis quand vous allez
22:34le retourner,
22:34vous allez voir
22:34cette croûte,
22:35c'est très beau
22:37et puis c'est assez marrant
22:38de faire ça,
22:38même si on n'est pas iranien,
22:40moi j'aime bien
22:40les histoires des autres.
22:41Ça impressionne toujours
22:42quand on retourne le gâteau.
22:43Moi, je fais beaucoup
22:44d'effets à mes invités françaises.
22:46Retournement de gâteau
22:47et on dévoile
22:47ce gâteau de riz.
22:48Attention,
22:49parce que le problème,
22:49c'est que parfois
22:50on le dévoile...
22:50C'est ça.
22:52C'est l'instant de vérité.
22:54Je ne veux pas tellement
22:54guiller ton truc.
22:55Tout le monde est stressé.
22:56C'est exact.
22:56Alors, surtout la cuisinière,
22:57c'est vraiment
22:58l'instant de vérité.
22:59Est-ce que tous mes enceintes
23:00m'envoient ?
23:01Moi, je dis le tadig bêtement
23:02ou comment vous dites-vous ?
23:03Tard ?
23:03Non, pas tard,
23:05ta, tadig.
23:06Tadig.
23:06Tadig, tout simplement.
23:07Allez, voilà.
23:08C'est fini.
23:09Non, mais j'ai tout noté.
23:10Vous le ferez chez vous,
23:11vous me raconterez.
23:11Exactement, je vous montrerai.
23:12Je me filmerai
23:13et je vous enverrai la vidéo.
23:14Il y a un peu d'entraînement.
23:15Pour vous décomplexer,
23:16je n'ai pas réussi du premier coup.
23:17Très bien, très bien.
23:19Et on dit qu'une femme
23:20est bonne à marier
23:21quand elle réussit le tadig.
23:22Oui, oui.
23:23C'est l'expression
23:24qui se soucie en France,
23:25quand elle ne brûle pas le...
23:26Très bien.
23:27Et pour accompagner
23:28tout ça,
23:30ces différents plats iraniens,
23:32vous nous avez apporté
23:32une bière.
23:33Alors cette fois,
23:34on quitte l'Iran,
23:35direction Sergi.
23:37Tout à fait.
23:37Dans votre circonscription.
23:38Tout à fait.
23:39Expliquez-nous.
23:40Alors,
23:40pourquoi ce choix ?
23:41Ça, c'est une bière
23:42qui est brassée
23:43par Colin Smith
23:44qui a créé sa marque,
23:46sa brasserie artisanale
23:49qui s'appelle
23:49Heik Brew.
23:50Heik, c'est Colin
23:51en anglais.
23:53D'accord.
23:53Il s'appelle Colin,
23:54donc le Colin.
23:54Brew, c'est la brasserie.
23:56Oui.
23:56Et c'est un type adorable,
23:58un gallois
23:58qui s'est installé à Sergi
24:00pour brasser sa propre bière.
24:02Et si j'ai ramené celle-ci,
24:02alors il a plusieurs sortes.
24:05Il a de la guillée,
24:05exactement.
24:06Celle-ci,
24:06c'est l'Utopia.
24:08Et c'est une bière
24:09qu'il a faite en collaboration
24:10avec le cinéma Utopia.
24:12D'accord.
24:13Utopia,
24:13c'est un cinéma
24:14basé en Saint-Tolome,
24:15un cinéma indépendant.
24:16D'art et d'essai.
24:17D'art et d'essai,
24:21le cinéma de ma ville,
24:23c'est un cinéma
24:24qui diffuse
24:25tous ses films étrangers
24:26en VO
24:26et qui diffuse
24:27des films étrangers
24:28du monde entier.
24:29Et moi,
24:29j'ai grandi à Saint-Tolome,
24:30j'y suis encore.
24:31Et on allait au cinéma Utopia
24:33dans ma ville
24:34voir des films iraniens
24:35sous-titrés.
24:37Et ma mère,
24:37à l'époque,
24:38faisait des grandes salles,
24:38elle faisait venir
24:39des Iraniens
24:39de tout le Val d'Oise.
24:41Elle remplissait la salle
24:42d'Iraniens
24:43qui pouvaient voir en France
24:44des films
24:44dans leur langue maternelle
24:46à l'époque
24:47où c'était pas aussi simple
24:48parce qu'on avait pas
24:48les Netflix ou ça.
24:49Enfin, je veux dire,
24:49il n'y avait pas Internet.
24:51Et je me souviens
24:52de ces séances
24:54avec des éclats de rire
24:56d'Iraniens.
24:56D'ailleurs,
24:56c'était très marrant
24:57parce que les Français
24:57disaient
24:58mais c'était pas drôle
24:59là pour en rire.
25:00Évidemment,
25:00les différences culturelles,
25:01ils avaient chopé des trucs.
25:03Et je me dis
25:03mais voilà,
25:04c'est un cinéma
25:05qui a fait une passerelle
25:06entre la France
25:08et mon pays d'origine
25:09et qui a aussi permis
25:10à ces exilés
25:11de retrouver un peu
25:12de leur pays
25:14et puis cette formidable
25:15production cinématographique.
25:17Parce qu'il n'y a pas
25:17que des films
25:18de Kéros Tamir
25:18même si c'est
25:19une immense Kéros Tamir
25:21et au-dessus,
25:23c'est un maître.
25:24Il y a aussi
25:24une autre cinématographie.
25:27Il y a une production
25:27très vivante
25:28encore aujourd'hui
25:29et qu'on a pu voir
25:31très jeune, nous,
25:32à l'Utopia.
25:32Face à ce cinéma.
25:33C'est un clin d'œil aussi.
25:34Ah oui,
25:34gros clin d'œil à l'Utopia.
25:35Il faut aller au cinéma.
25:37Il faut aller
25:38dans les salles obscures.
25:39Moi, je dis toujours
25:39la fréquentation
25:41s'est écroulée
25:41après le Covid.
25:42Ils arrivent à regagner
25:43un petit peu
25:44mais ce n'est pas revenu
25:45au niveau d'avant.
25:45Moi, je suis très proche
25:47donc je leur pose la question
25:48et c'est encore loin
25:49d'être le cas.
25:51Que serait un monde,
25:52que serait la France
25:52sans ces cinémas ?
25:53Sans cinémas ?
25:53Allons voir ces films iraniens
25:55qui sont tellement forts
25:57sur ce qu'on a pu voir
25:59dernièrement.
25:59Les graines du figuier sauvage.
26:00Les graines du figuier sauvage.
26:01Ce huis clos
26:02qui raconte effectivement
26:03toutes les contradictions
26:04de cette société.
26:05Tatami.
26:06Oui, non mais tout
26:07le cinéma iranien.
26:08Le cinéma iranien
26:09qu'on voit en France.
26:10Alors, quand vous avez
26:11accepté notre invitation,
26:12Aïda Adizadé.
26:13Avec la joie.
26:14Oui, on a beaucoup réfléchi
26:17avec Jean-Pierre
26:18et vous l'avez compris,
26:19on a voulu concevoir
26:20cette émission
26:21comme un dialogue,
26:22un pont entre la France
26:23et l'Iran.
26:24C'est pourquoi,
26:25après avoir parlé
26:25de la bière de Sergi,
26:27on retourne.
26:28On retourne où ?
26:29En Iran, bien sûr,
26:30avec les quiz.
26:34Ah oui, c'est bon ?
26:35Ah ben c'est délicieux.
26:36C'est délicieux.
26:36C'est juste que moi,
26:36je parle beaucoup
26:37alors j'ai jamais le temps
26:38de manger.
26:38Aïda, comment avoir
26:40du sang iranien
26:40et ne pas se prosterner
26:42devant le caviar ?
26:43C'est impossible.
26:45Je ne sais pas pour vous.
26:46Alors,
26:46sauriez-vous nous dire
26:47si ces affirmations
26:48sont vraies ou fausses ?
26:51Ce sont les Grecs
26:52qui se sont intéressés
26:53les premiers au caviar,
26:55ces petits œufs noirs
26:56d'Esturgeon.
26:58Vrai ou faux ?
26:59Je dirais vrai,
27:01peut-être avec Alexandre ?
27:02Non, non, non.
27:03Ce sont vos aînés,
27:04ce sont les Perses anciens
27:06qui les ont découverts,
27:07même si ensuite
27:08les Grecs en étaient
27:09très friands,
27:10notamment Aristote
27:11qui se tapait la cloche
27:12avec du caviar.
27:13Au 15e siècle,
27:14en Anatolie,
27:15là on bouge un petit peu,
27:17le caviar se mange alors
27:18accompagné d'huile d'olive.
27:20Vrai ou faux ?
27:22Vrai.
27:25Vrai.
27:26Avec un peu de pain,
27:28un peu d'huile d'olive
27:29et à cette époque,
27:30il faut dire,
27:30le caviar n'est pas encore
27:31le produit de grand luxe
27:33qu'il était,
27:34c'était des œufs de poisson
27:35qu'on mangeait comme ça,
27:36voilà, à la louche.
27:38Très bien.
27:39Le tsar russe Yvan le Terrible
27:41impose au 16e siècle
27:42un monopole d'État
27:43sur le caviar en Russie.
27:45Est-ce que c'est vrai
27:46ou est-ce que c'est faux ?
27:47Compliquée cette question.
27:48Connaître,
27:49là c'est plus l'Iran,
27:50c'est plutôt la Russie
27:51parce que le caviar,
27:52c'est la mère casse-piedne.
27:53Un monopole d'État ?
27:53Oui.
27:55C'est vrai.
27:56Non,
27:56c'est pas Yvan le Terrible
27:57qui était pourtant terrible,
27:59c'est le tsar Mikhailovich
28:00qui l'a décidé plus tard
28:02en 1675.
28:03D'accord.
28:04Là, c'était pégé.
28:05Et c'est en protégeant ce caviar
28:07en le rendant plus rare,
28:09donc plus cher.
28:10C'est le début de cette période
28:12qui fait que le caviar
28:13est un mets de luxe
28:14réservé à l'aristocratie.
28:16Enfin, en 1979,
28:17là on revient en Iran,
28:19l'ayatollah Khomeini
28:20porté au pouvoir
28:20par la révolution islamique
28:21nationalise le caviar iranien
28:24qui s'impose alors
28:25comme le must,
28:26notamment en Europe.
28:27Est-ce que c'est vrai
28:28ou est-ce que c'est faux ?
28:28C'est vrai.
28:29Non, c'est faux.
28:30Ah, j'ai tout faux.
28:31Le cartel soviéto-iranien
28:32pour commercialiser
28:34ce caviar de la mer caspienne
28:35est brisé bien plus tôt,
28:36en 1953.
28:38Et c'est la date
28:39à laquelle le caviar iranien
28:41va dans les esprits,
28:42pour les gastronomes,
28:43supplanter le caviar russe
28:45jugé trop salé.
28:46Alors, aujourd'hui,
28:47on trouve encore
28:47du caviar iranien ?
28:48Alors, aujourd'hui,
28:48il y a eu un moratoire
28:49sur la mer caspienne
28:50qui, après le démantèlement
28:52de l'Union soviétique,
28:53est devenu une espèce
28:53de bazar
28:55où tout le monde
28:55pêchait à tort et à travers.
28:57Aujourd'hui,
28:57c'est très contingenté.
28:59Il existe un peu
29:00de caviar d'élevage,
29:01mais je ne sais pas.
29:02Moi, j'ai réussi
29:04à acheter sous le manteau
29:04du caviar iranien,
29:06soi-disant sauvage.
29:07Est-ce qu'il était sauvage
29:08ou pas ?
29:09C'est assez compliqué.
29:10Peut-être que vous le savez
29:11davantage.
29:11Vous en mangez ?
29:12Vous en dégustez ?
29:13La diaspora a toujours
29:14ses filières.
29:15Oui, mais ce n'est pas
29:16un mec qu'on va retrouver
29:17très facilement
29:18sur la table iranienne.
29:20Le safran,
29:20tout le temps,
29:21c'est vraiment la base.
29:23Le caviar, non.
29:24Je crois...
29:25Moi, j'en ai mangé...
29:27Quand j'étais...
29:27Enfin, c'est âgé,
29:28j'avais dépassé la vingtaine.
29:30Je suis peut-être même
29:31à 30 ans en France.
29:33Je pense que ma mère,
29:33peut-être,
29:34n'en a jamais mangé.
29:35Donc, ce n'est pas non plus
29:36très répandu sur la table.
29:37Je pense que c'est sans doute
29:38lié à l'histoire
29:39que vous expliquez
29:40à ce monopole d'État
29:41dès 1953
29:42qui fait qu'on l'a
29:43parifié
29:44et qu'on l'a réservé
29:45aussi peut-être à l'export.
29:46Ah oui.
29:47Je pense.
29:47Oui, parce qu'il était
29:48très prisé.
29:49Très rare et très luxueuse.
29:50Et aujourd'hui,
29:51si vous voulez acheter
29:51du caviar, Valérie,
29:52vous n'allez pas trouver
29:53de l'iranien,
29:54pas du tout,
29:54ni du russe.
29:55Vous allez trouver du bulgare,
29:56du chinois et du français.
29:57Mais ça vaut le coup
29:58de préciser une chose.
29:59L'Iran, en fait,
29:59quand on dit c'est perse,
30:02ce n'est pas tout à fait vrai
30:03parce que c'est...
30:04Enfin, là, on mange iranien,
30:05c'est un truc
30:05qu'on mange dans toute l'Iran.
30:06L'Iran, c'est un pays
30:08qui est composé
30:08de plusieurs minorités.
30:10La minorité majoritaire,
30:11ce sont les Persans.
30:12Mais vous avez des Kurdes,
30:13des Balouches,
30:14des Turcs,
30:16des turcophones,
30:17des Azéries,
30:18voilà.
30:18Enfin, vous avez plein de...
30:19Les Améliens,
30:20tout à fait.
30:21Marcel Améli
30:22était de la minorité kurde.
30:24Et sans doute
30:24que la minorité,
30:25alors je ne veux pas dire
30:26de bêtises,
30:26mais qui est proche
30:27de la mer Caspienne
30:28et qui cultive le caverre,
30:30eux, sans doute,
30:30peut-être l'incorporent
30:31plus facilement
30:32leur nourriture.
30:32Parce que,
30:33c'est comme en France,
30:34selon les régions,
30:35vous avez différentes
30:36spécialités.
30:39Comme dans tout pays,
30:40assez grand,
30:41avec une gastronomie riche,
30:42vous avez différentes spécialités.
30:43Le riz, c'est la base,
30:44après le reste...
30:45En fonction des régions,
30:46on l'aura compris.
30:47Allez, on passe au second quiz
30:48avec le yaourt.
30:49Le yaourt, pour le coup,
30:50je crois que c'est un peu partout
30:51sur le territoire iranien.
30:53Un incontournable
30:54dans la cuisine iranienne.
30:55Alors, sauriez-vous nous dire
30:56si ces affirmations
30:56sont vraies ou fausses ?
30:58L'existence du yaourt
30:59remonte à 8500 ans
31:02avant Jésus-Christ.
31:04Oui, c'est vrai.
31:05Bravo !
31:06C'est vrai,
31:06les tribus nomades
31:07qui se mettent déjà
31:08du lait fermenté.
31:08C'est 7000 ans avant Jésus-Christ.
31:10C'est ça, non, non.
31:10Non, non, c'est vrai.
31:12Et ils consommaient déjà
31:12du lait fermenté,
31:13facile donc à transporter.
31:15Petit B.
31:16Le russe,
31:17Metchnikov,
31:18prix Nobel de médecine
31:19en 1908
31:20pour ses travaux
31:21sur l'immunité,
31:22doit sa consécration
31:23au yaourt bulgare.
31:25C'est vrai.
31:26Eh ben oui,
31:26vous avez raison.
31:27Ce professeur
31:28à l'Institut Pasteur
31:29a travaillé sur un bacille
31:30récupéré sur un échantillon
31:31de yaourts bulgares
31:32et ainsi démontré
31:33les bienfaits des yaourts
31:34et des ferments lactiques
31:35sur la santé.
31:36Encore une fois,
31:37le lien entre alimentation
31:39et santé,
31:39on en parlait tout à l'heure.
31:40Petit C.
31:41Les premiers yaourts
31:42de la société Danone
31:43sont vendus en pharmacie.
31:45C'est vrai ou c'est faux ?
31:46C'est faux.
31:47Ah non, c'est vrai.
31:48Ah, c'est vrai aussi.
31:48C'est vrai.
31:49Dans les années 20,
31:51Isaac...
31:51J'avais ça pour le Coca-Cola.
31:52C'est vrai aussi.
31:55Isaac Carasso,
31:56fondateur de Danone,
31:56installé à Barcelone,
31:57lance la production de yaourts
32:00dans son petit atelier
32:01fabriqué avec du lait frais
32:02et distribué le lendemain.
32:03Ces yaourts sont vendus
32:04sur recommandation
32:05des médecins.
32:06Et enfin,
32:07dernière affirmation,
32:08les Français
32:08sont les plus gros
32:10consommateurs de yaourts
32:11au monde.
32:12Ça, c'est vrai.
32:13Bah non, c'est faux.
32:14Ah bon ?
32:15Non, c'est faux.
32:15Ce sont les Néerlandais.
32:16Ah, c'est vrai, c'est vrai.
32:18Mais je pense que
32:19vous aviez une bonne intuition
32:21puisque les Français
32:21avalent quand même
32:2221 kilos de yaourts
32:24par an.
32:24C'est ça qui a dû...
32:25Je crois qu'en France,
32:26c'est nous qui avons
32:27la gamme de yaourts
32:28la plus diversifiée.
32:28C'est possible.
32:29Ça, c'est sûr.
32:29C'est bien possible.
32:31Donc vous allez
32:31dans les grandes surfaces,
32:32les rayons produits lactés,
32:34c'est en France
32:34qu'on domine.
32:35C'est très vrai.
32:36Allez, on continue
32:36nos allées venues
32:37dans l'espace
32:37et dans le temps.
32:38Alors cette fois,
32:39retour en France
32:40tout de suite
32:40avec la brève de comptoir.
32:45Alors pour préparer
32:46cette émission,
32:47on vous a demandé
32:47d'aller fouiller
32:48dans vos souvenirs
32:49pour nous raconter
32:49un moment.
32:50Une anecdote
32:51qui mêle cuisine
32:52et politique
32:53et vous nous emmenez
32:54à l'Elysée
32:55avec un certain
32:56François Hollande.
32:57C'est ça.
32:58Alors François Hollande,
32:58il se trouve que je suis
32:59sa voisine de banc
33:01dans l'hémicycle.
33:03Ça, c'est une question
33:04de nom de famille.
33:05Non.
33:05Même pas ?
33:06Ah ben non.
33:06Le H et le H,
33:07non, même pas.
33:08En termes de nom de famille,
33:11il y a d'autres personnes
33:11qui s'intercalent
33:12entre nous
33:13parce qu'il y a
33:13Céline Hervieux,
33:14il y a assez...
33:15Tout à fait.
33:16Il y a
33:16des sociétés socialistes aussi.
33:17Il y a Florence
33:17Erwin-Léoté,
33:18donc il y en aurait deux.
33:19Bon, il se trouve que...
33:21Vous vous êtes retrouvée
33:22à ci à côté.
33:22Enfin, on m'a assignée...
33:23Ce sont les groupes
33:24qui assignent les places
33:25et ma place,
33:26c'était celle à côté
33:26du président.
33:27Moi, ça arrange
33:28tout à fait mes affaires
33:29parce que je passe
33:30souvent à la télé.
33:31C'est très bien.
33:32Quand il vient,
33:32ça sort d'un messire.
33:33Je vais passer à la télé
33:34et je suis droit
33:35à chaque fois,
33:35j'y retourne en circo.
33:37Mais ce n'était pas
33:37la première fois
33:38que j'étais assise
33:38à côté de lui.
33:39En tout cas,
33:40j'étais assise à côté de lui
33:41au cours d'un repas
33:41à l'Elysée,
33:42un déjeuner.
33:43Il se trouve que
33:43j'ai une amie
33:44qui s'appelle
33:44Constance Rivière
33:45qui était directrice
33:46de cabinet adjointe
33:47du président
33:48entre 2012 et 2017.
33:50Et à un moment
33:51dans le quinquennat,
33:52je pense que le président
33:53l'avait chargé
33:54de lui présenter
33:56des personnes,
33:57des jeunes,
33:57avec des idées.
33:58Je ne sais pas
33:58si je l'avais pas.
33:59En tout cas, voilà.
34:00Et à Constance,
34:01j'avais déjà parlé
34:02d'une de mes idées
34:02que j'avais à l'époque,
34:04je me demandais
34:06pourquoi on ne développait
34:07pas davantage
34:08les voyages en train
34:09sur des lignes
34:11qui ne sont pas les TER,
34:12mais c'est les autres lignes,
34:13les corails,
34:13les fameux trains corail.
34:15Et je me disais,
34:16enfin,
34:17les voyages forment
34:18la jeunesse.
34:20Si on avait une carte
34:20de voyage illimité
34:23pour ce type de réseau
34:24qui, en plus,
34:24est en déshérence,
34:26ça inciterait,
34:27sans doute,
34:28les jeunes
34:29et peut-être les familles
34:29aussi à prendre le train
34:30pour se déplacer,
34:32pour leur déplacement
34:33de loisirs.
34:34Et j'avais vu
34:34que dans la région du Nord,
34:35ils avaient inventé
34:36ce type de passe,
34:37en fait.
34:37Un sort de passeraille,
34:38oui, c'est ça.
34:38Un passeraille.
34:39Et qu'en Allemagne,
34:40je crois,
34:40ils avaient commencé
34:40à le développer.
34:41Donc j'avais commencé,
34:42en plus,
34:42c'était en 2016
34:43et c'était à l'occasion
34:45aussi de l'anniversaire
34:46du Front populaire.
34:48Moi, je pense que
34:49cette idée m'est venue aussi
34:50parce que j'adore voyager
34:52en France, en fait.
34:53Je me dis toujours,
34:53mais ce qui est bien
34:55quand on est dans
34:56une double culture,
34:57c'est qu'on a toujours
34:57cette possibilité,
34:58je crois,
34:58de regarder avec
34:59un petit décalage
35:00et sans avoir honte,
35:02c'est quand même
35:02un merveilleux pays,
35:03la France.
35:03C'est d'une beauté,
35:04d'une diversité,
35:05d'une richesse.
35:08On ne s'en lasse pas.
35:09Et une petite anecdote aussi,
35:11quand on faisait des voyages
35:12avec ma mère enfant,
35:14qu'on conduisait
35:15dans un très beau paysage,
35:16elle disait,
35:16c'est magnifique,
35:17ça me faisait penser
35:18à l'Iran.
35:18Je suis allée en Iran une fois,
35:20je ne sais pas
35:21ce qui lui faisait penser
35:21à l'Iran,
35:22mais je pense que
35:22c'est juste la beauté.
35:24Il y a des très beaux paysages
35:24en Iran,
35:27mon Dieu, c'est beau,
35:30c'était ce sentiment
35:31qui lui faisait penser à l'Iran.
35:32Et cette phrase m'a marquée.
35:34Bon, donc, bref.
35:36Elle réunit 5 ou 6 jeunes
35:38qui avaient chacun leur idée
35:39et moi, je me retrouve
35:39à côté du président Hollande
35:41à l'Elysée.
35:42Je ne sais absolument plus
35:43ce qu'on a mangé
35:43parce que c'était un peu stressant.
35:45Oui, bien sûr.
35:46C'était sans doute très bon,
35:47mais je ne me souviens pas,
35:48j'étais très attentive
35:49à bien parler à mon tour.
35:50Je n'étais jamais à l'Elysée.
35:51Vous avez présenté votre idée
35:52à table.
35:55Sans vraiment vous souvenir
35:56de ce que vous avez mangé.
35:56Non, non, vraiment,
35:57je ne saurais absolument pas vous dire.
35:58Et puis certains gardent les menus.
36:00Oui ?
36:00Ce n'est pas ma trame.
36:01Ce n'est pas mon...
36:02Mon mari l'aurait fait
36:03parce que c'est très important
36:04de savoir ce qu'on mange
36:05pour pouvoir le raconter
36:06aux uns aux autres.
36:06Moi, j'étais tellement
36:07dans le moment
36:08d'essayer de vendre
36:09mon idée du passerail.
36:11Il m'a écoutée attentivement.
36:13Il a écouté les autres attentivement.
36:14Voilà.
36:14Et puis le président Hollande,
36:15il est quelqu'un de très agréable,
36:17très gentil.
36:17Il ne nous a absolument pas cassé.
36:18Il trouvait toutes les idées
36:19très valables.
36:21On l'a remercié.
36:22Il est parti.
36:22Donc on se disait
36:23peut-être qu'il y a une idée
36:24qui va prendre
36:25et qui va émerger.
36:26Moi, j'avais fait continuer
36:27mon petit bonhomme de chemin.
36:28J'avais présenté
36:28cette idée aux Parisiens
36:30qui en avait fait ça une.
36:31J'avais fait un passage
36:32sur LCI à l'époque.
36:33On retrouve d'ailleurs
36:34encore aujourd'hui
36:35des articles vous concernant
36:37sur cette idée.
36:38Alors qu'elle ne fut pas
36:38un petit peu mon regret
36:40de voir que quelques années plus tard,
36:41le président Macron
36:42avait adapté cette idée
36:44en la rendant un peu moins généreuse.
36:45C'est pour ça que je pense
36:46qu'elle ne marche pas
36:47aussi bien qu'elle devrait marcher.
36:48Moi, j'ai dit
36:48si on veut que ça marche,
36:49il faut que ça soit généreux
36:50dès le départ.
36:50C'est-à-dire qu'on propose...
36:51Vous vous dites quelque chose
36:52à 1 euro si je ne me trompe pas ?
36:53Non, non, ce n'était pas l'idée
36:54que ce soit 1 euro.
36:54C'était fixons un tarif.
36:56Mais fixons pas un tarif démentiel.
36:57Fixons un tarif peut-être 80 euros.
36:59Ah oui, non, c'était 100 euros, pardon.
37:01C'était ça.
37:01100 euros, voilà.
37:02J'avais rencontré même
37:03le ministre des Transports de l'époque
37:05puis le directeur
37:06de ce réseau-là, Corail,
37:10Jean Guédira.
37:11Enfin, je crois qu'il s'appelle
37:12Jean Guédira.
37:12Oui, c'est ça.
37:14Ils avaient écouté de manière très polie
37:15mais ils disaient
37:15mais voilà, ça coûte de l'argent
37:16votre idée.
37:17Oui, d'accord, mais bon,
37:18vous allez relancer...
37:20Le retour sur investissement,
37:21le retour sur l'investissement,
37:22les vacances, voilà.
37:22Enfin, les familles populaires
37:24qui partent en vacances,
37:25voilà, et puis les jeunes aussi.
37:26Bien sûr.
37:27Dans une époque
37:28où on se pose la question
37:29de réduire notre empreinte carbone,
37:31de montrer qu'on peut aller
37:32partout en France
37:33en utilisant le train,
37:35je pense que c'était...
37:36Je continue à penser
37:36que c'est une bonne idée
37:37et pas si mauvaise que ça
37:38puisque le président Macron
37:39l'a repris
37:40dans un pass réservé aux jeunes
37:42qui vivotent.
37:45Mais bon, je pense que c'est...
37:46On peut toujours la relancer
37:48en la développant.
37:49On pourra encore l'améliorer.
37:51Je vous propose maintenant
37:52de prendre le train,
37:54toujours, hein,
37:55de prendre le train
37:55et de descendre ensemble
37:57en Indre-et-Loire
37:58à la rencontre de Charles Fournier.
38:00Cet élu écologiste
38:01a imaginé une expérimentation
38:03pour mettre en place
38:04une sécurité sociale alimentaire
38:07pour défendre notre droit
38:08à une alimentation saine
38:09comme nous protégeons
38:11notre santé
38:11avec un système
38:12de sécurité collective.
38:14Le député propose
38:15plusieurs mesures
38:16qu'on va détailler ensemble
38:17tout de suite
38:18dans le Dessous des plats.
38:24Créer un accès universel
38:27à une alimentation saine
38:28et de qualité,
38:29c'est le principe défendu
38:31par l'élu écologiste
38:32Charles Fournier.
38:33Avec une carte vitale alimentaire
38:35crédité de 150 euros par mois,
38:38le député estime
38:39que les économies générées
38:40à long terme
38:41sur la santé des Françaises
38:43et des Français
38:44pourraient largement compenser
38:45cet investissement.
38:46Alors, comment mettre en place
38:48ces dispositions
38:49et avec quels moyens ?
38:51Eh bien, toutes les réponses
38:52sont dans le reportage
38:53à suivre réalisé
38:54par Hélène Bonduelle.
38:56Elle avait rencontré
38:57Charles Fournier
38:57il y a quelques mois
38:58sur son territoire.
38:59Regardez.
39:01C'est par kilo, ça ?
39:03Exactement.
39:04Il y a encore 5 mois,
39:05Francis Massamba,
39:07sans emploi
39:07et père de 4 enfants,
39:10n'aurait jamais pu fréquenter
39:11ce magasin bio.
39:12Je prends des oranges.
39:14Je vais prendre des avocats aussi.
39:17Ça coûte cher,
39:17mais je peux me le permettre
39:19avec ce que j'ai
39:21dans mon budget.
39:22S'il peut se le permettre,
39:24c'est grâce à la caisse alimentaire
39:26du 8e arrondissement de Lyon.
39:28110 foyers
39:29dont la moitié de précaires
39:30comme Francis
39:31ont été sélectionnés.
39:34Francis cotise 15 euros par mois
39:36et reçoit 450 euros
39:38pour lui et ses 4 enfants.
39:40Et ça a changé
39:41ses habitudes alimentaires.
39:43Contrairement à ce que
39:44les gens peuvent aller prendre
39:46dans les restos du cœur,
39:48ils prennent parfois
39:50ce qu'ils ne veulent pas prendre,
39:51mais ils n'ont pas de choix.
39:53Mais ici,
39:54j'ai le choix
39:54de prendre ce que je veux
39:55et je sens que j'ai quand même
39:57de l'importance
39:58dans la société.
40:00Et au moment de passer en caisse,
40:02il ne débourse rien.
40:05Je le règle
40:06par l'appli Calim.
40:08Le montant est directement déduit
40:10des 450 euros mensuels
40:12de son compte Calim 8.
40:14C'est le principe
40:15de cette caisse alimentaire.
40:16Chacun cotise
40:17en fonction de ses revenus
40:18et tout le monde
40:19reçoit la même somme.
40:20C'est exactement
40:22ce que le député écologiste
40:24Charles Fournier
40:25voudrait mettre en place.
40:27Une sécurité sociale
40:28de l'alimentation.
40:29On est très proche
40:30des trois principes
40:31qui étaient inscrits
40:32dans l'article 1
40:33de la proposition de loi,
40:34qui était le principe
40:35d'universalité,
40:36le principe de conventionnement
40:37et le fonctionnement
40:39démocratique des caisses.
40:41Cette épicerie
40:42fait partie
40:42des 19 magasins
40:44sélectionnés
40:44par les bénéficiaires
40:45eux-mêmes.
40:47Et pouvoir choisir
40:48son alimentation,
40:49c'est une question
40:50de santé publique.
40:51Là, il y a tout
40:52ce qu'il faut
40:53pour que ses enfants,
40:54sa famille,
40:55mangent de manière qualitative
40:56et qu'ils ne mettent pas
40:58en danger sa propre santé.
40:59Et en France,
41:00vous savez,
41:00les dépenses de santé
41:01liées à la malbouffe,
41:03c'est à peu près
41:0319 milliards d'euros par an
41:05qui sont dépensés
41:05dans notre pays pour ça.
41:07Pour le moment,
41:08c'est la métropole de Lyon
41:09qui finance plus de la moitié
41:11de cette caisse alimentaire.
41:12Le concept est déjà testé
41:15dans une trentaine
41:16de communes en France.
41:18Est-ce que vous étiez
41:19dans l'hémicycle
41:20quand le député
41:21a défendu son texte
41:22et au-delà ?
41:24Qu'est-ce que vous pensez
41:24de cette initiative ?
41:26Alors non,
41:26malheureusement,
41:26je n'étais pas
41:27dans l'hémicycle
41:28mais je trouve
41:29que c'est une excellente
41:30initiative.
41:32Toute initiative
41:33qui, partant
41:35d'une expérimentation
41:35locale,
41:36peut amener
41:37les citoyens
41:38parmi les plus pauvres
41:39et les plus précaires
41:40à mieux manger,
41:41à mieux s'alimenter
41:42et donc à être
41:43en meilleure santé
41:44va dans le bon sens.
41:45Vous savez,
41:46ça coûte des milliards,
41:47ça coûterait des milliards.
41:49Alors,
41:49quand bien même
41:49ce serait compensé
41:50par une meilleure santé
41:51et donc moins
41:52de frais de santé,
41:53on trouve où cet argent ?
41:55Comment on fait
41:55pour la financer
41:56cette caisse ?
41:57Je pense que
41:57c'est les mêmes objections
41:58qu'on pouvait opposer
42:00à la sécurité sociale
42:01au moment où on l'a lancé.
42:02Donc,
42:03tout ramener
42:04à une question d'argent
42:04ou du manque d'argent,
42:05je pense que
42:06ce n'est pas la bonne équation.
42:07C'est que veut-on
42:08pour notre société
42:09et je pense que
42:11la grandeur d'une société,
42:12c'est sa capacité
42:13à prendre soin
42:14des plus fragiles.
42:15C'est ce qui fonde
42:16en fait aussi
42:17le développement
42:18de notre civilisation.
42:20Donc,
42:20c'est ces questions-là
42:21qu'on doit se poser
42:22et je trouve
42:22que les expérimentations
42:24sur des idées
42:25aussi audacieuses
42:26pour l'époque
42:26vont dans le bon sens.
42:28Je crois que ça rejoint
42:29aussi les expérimentations
42:30type territoire
42:31zéro chômeur.
42:32Oui, bien sûr.
42:32On change de logique,
42:33on travaille
42:34à partir du local,
42:35on fait confiance
42:36aux acteurs locaux
42:37pour trouver des solutions
42:38et on regarde
42:39comment on peut passer
42:39à l'échelle.
42:40Alors,
42:40peut-être pas tout de suite,
42:41peut-être pas
42:42dans les mêmes cadres,
42:43peut-être qu'il faut regarder
42:43comment ce financement
42:45se fait de manière plus viable,
42:46mais le balayer tout de suite
42:47en disant
42:48ça coûte trop cher,
42:49c'est utopique,
42:50ça ne marchera pas,
42:51je pense que c'est une réflexion
42:52de bien portant
42:53et de bien nourri.
42:54Voilà,
42:54partons de ceux qui...
42:56La malbouffe,
42:56c'est monstrueux.
42:58Quand on regarde
42:58les chiffres
42:58de l'obésité infantile
43:00et qu'on regarde
43:01qui sont ceux
43:02qui sont atteints
43:03de ce mal-là,
43:04c'est souvent
43:04les plus pauvres
43:04dans notre société.
43:06Et c'est pas...
43:07Souvent,
43:07on dit,
43:07bon,
43:07ils sont gros,
43:08ils n'ont qu'à faire
43:09d'autres choix alimentaires.
43:10On ramène ça
43:10à une question individuelle.
43:11Non,
43:12c'est une question sociétale.
43:13Ils ne sont pas gros
43:13parce qu'ils ont décidé
43:14d'être gros,
43:15parce qu'ils n'ont pas su
43:15être assez disciplinés
43:16pour ne pas l'être,
43:17puisque c'est ça
43:17qu'il y a derrière.
43:18Bien sûr.
43:19Alors souvent,
43:19l'industrie agroalimentaire
43:20est pointée du doigt
43:21pour être alimentée
43:22cette malbouffe.
43:23Est-ce que vous trouvez
43:23qu'en les pouvoirs publics,
43:24tout le monde est trop indulgent
43:25vis-à-vis de cette industrie
43:26agroalimentaire ?
43:27Il faudrait taper un peu
43:28du poing sur la table.
43:29J'étais dans l'hémicycle
43:30quand il y a eu des débats
43:31dans le cadre du PLF
43:33sur des taxes
43:34qu'on appelle comportementales,
43:36des taxes sur des produits
43:37qui sont mauvais
43:37pour la santé.
43:39Je crois que c'est
43:39la première fois d'ailleurs
43:40que j'ai pris la parole
43:41ou la deuxième fois
43:41dans l'hémicycle.
43:42Je ne l'ai pas beaucoup prise,
43:42il faudrait que je fasse mieux,
43:43mais là,
43:44j'ai tenu à prendre la parole
43:45pour dire,
43:45mais attendez,
43:46vous êtes en train de défendre
43:48le fait que,
43:48puis les arguments,
43:49c'était,
43:49mais vous allez enlever
43:50de la liberté aux gens,
43:51il faut que les gens
43:52puissent se nourrir
43:52comme ils veulent.
43:53En fait,
43:54c'est la liberté
43:55d'être en mauvaise santé,
43:56c'est une liberté ça ?
43:57Et j'étais fascinée
43:59d'entendre
43:59de mes propres oreilles
44:01dans l'hémicycle
44:01le discours de ces lobbies
44:03extrêmement bien organisés,
44:04très puissants,
44:06véhiculés par des députés
44:07sous couvert de liberté
44:09de chacun
44:09de choisir son alimentation
44:10et qu'il fallait développer
44:11la prévention.
44:12Alors,
44:13soit étant passant,
44:13dès qu'on veut redurcir
44:15des lois sur la publicité
44:19pour les produits
44:19mauvais pour la santé,
44:21notamment dans les programmes
44:22pour enfants,
44:23il y a toujours des gens
44:23pour nous dire
44:24« Ah là là,
44:24vous êtes libertici »,
44:25tout ça.
44:26Je pense qu'on a mis
44:27énormément de temps
44:28à mettre en place
44:28des législations plus dures
44:29sur la cigarette
44:30pour éviter que les jeunes
44:32fument très tôt
44:33et de plus en plus.
44:34Ça fonctionne.
44:35Et ça fonctionne.
44:36Et voilà,
44:36c'est bien de le dire.
44:37Ça fonctionne en termes
44:37déjà de personnes,
44:39il y a de moins en moins
44:40de personnes,
44:40de moins en moins de fumeurs
44:41et surtout,
44:42on a moins de maladies
44:43liées au tabac.
44:44C'est quand même ça.
44:44Donc,
44:45la question c'est
44:46que veut-on pour notre société ?
44:47Mais ne serait-ce que
44:48de rendre du discours
44:52et quand j'ai entendu
44:53un débat à la radio
44:54où il y a une députée
44:55européenne de droite
44:57française
44:57qui défendait
44:58avec une rage
44:59beaucoup trop excessive
45:00ce Nutri-Score
45:01qui serait limite
45:02un outil dictatorial,
45:04c'était,
45:05je me dis,
45:05mais vraiment,
45:06enfin,
45:07c'est relayé.
45:08Moi,
45:08ce qui m'a beaucoup frappée
45:09dans cette expérience
45:10de députée,
45:10c'est à quel point
45:11dans l'hémicycle
45:11on retrouve quasiment
45:13mot pour mot
45:14des discours de lobby.
45:16Alors,
45:16pour moi,
45:17lobby,
45:17ce n'est pas un gros mot.
45:18Je dis toujours,
45:19quand j'explique ça
45:20à mes visiteurs,
45:20je dis,
45:21voilà,
45:21quand les fondations
45:22pour le mal-logement,
45:25pour lutter contre le mal-logement
45:26viennent nous voir,
45:26ils font aussi du lobby.
45:27On a besoin d'aller voir
45:28des experts.
45:29Exactement,
45:29voilà,
45:30mais voilà,
45:31il y a certains lobbies
45:32qui ont des intérêts financiers
45:33qui veulent seulement
45:34en gagner plus d'argent
45:35et qui sont contre
45:36toute forme de régulation.
45:37Alors,
45:37on continue nos va-et-vient
45:38entre l'Hexagone
45:40et l'Iran
45:41et on va,
45:42on a trouvé au cœur
45:43de la capitale française
45:45un bout de Téhéran.
45:46Vous connaissez sûrement,
45:48mais pour nos amis
45:49téléspectatrices
45:50et téléspectateurs,
45:51nous sommes allés
45:52dans le 15e arrondissement
45:53de Paris,
45:53très précisément
45:54dans la rue
45:55des entrepreneurs
45:56baptisés
45:57le petit Téhéran
45:58où Little Perse
46:00tend les épiceries
46:01et restaurants
46:02iraniens,
46:03ils sont nombreux.
46:04L'un des premiers
46:05à s'y installer
46:06il y a plus de 30 ans
46:07s'appelle Mazé,
46:08véritable ambassade culinaire
46:10de l'Iran
46:11qui nous a ouvert ses portes,
46:12en tout cas les portes
46:13de sa cuisine,
46:14c'est tout de suite
46:14dans les pieds dans le plat.
46:15Et nos journalistes
46:22Mathéo Stéphan
46:23et Marion Devauchel
46:24ont bien de la chance,
46:25ils ont donc arpenté
46:26ce Little Téhéran,
46:27nom donné à ce petit quartier
46:29donc dans le 15e arrondissement,
46:31truffé, vous l'avez dit,
46:31de table iranienne,
46:33histoire de découvrir
46:33les saveurs
46:34de cette cuisine perse
46:35qui combine à merveille,
46:36on l'a un peu dit déjà,
46:37épices, herbes,
46:38fruits frais
46:39ou fruits secs,
46:40ils ont poussé
46:41donc la porte
46:41de l'une de ces institutions,
46:43le restaurant Le Mazé
46:44qui veut dire
46:44goût en iranien
46:45pour percer
46:46les secrets du chef.
46:48On regarde ?
46:48Bien sûr !
46:50Dans la cuisine
46:53de son restaurant,
46:54Sam Tava Soliman Ilar
46:56déflamme à la perfection.
46:58Tout iranien
46:58a maîtrisé
47:00la grillade en fait,
47:01ça c'est depuis petit en fait.
47:03N'importe qui,
47:04en Iran en fait,
47:05dans les jardins,
47:05on fait des petites brochettes,
47:06ça, on est habitué
47:08à ça, il n'y a aucun souci.
47:08Ces petites brochettes
47:10ou chelokabab
47:11de leur vrai nom
47:12sont composées
47:13de coquelets
47:14au citron safran
47:15ou d'agneaux hachés
47:16aux épices.
47:17Ce sont les spécialités
47:18du restaurant.
47:20Les Iraniens,
47:21eux, viennent vraiment
47:22au restaurant
47:22pour manger des brochettes.
47:24Surtout les anciennes générations.
47:25Les nouvelles générations
47:26qui n'ont plus trop
47:26leurs parents
47:27qui sont en France,
47:28eux aussi aiment manger
47:29les plats maison
47:30parce qu'ils sont habitués à ça.
47:31Autre pilier
47:32de la nourriture persane,
47:34le riz basmati
47:35avec des grains de grenade
47:36et surtout,
47:38l'incontournable safran,
47:40on le retrouve
47:41dans toutes les assiettes
47:42et même dans les bières.
47:44C'est la première fois
47:44que je bois une bière
47:46aromatisée au safran
47:46et c'est très bon.
47:49C'est moins amère
47:50que une bière
47:51plutôt régulière,
47:53normale.
47:54C'est pas comme
47:55les bières IPA
47:56que moi je trouve
47:57trop florales.
47:58L'or rouge,
47:59une épice,
48:00c'est surtout
48:00une saveur inimitable
48:02qui fait toute l'identité
48:04de la cuisine iranienne.
48:05épicée sans être piquante,
48:07il y a beaucoup de finesse,
48:09c'est très représentatif
48:11je trouve de la culture
48:13tout en douceur,
48:14même la langue,
48:15ça ressemble beaucoup.
48:16Pour accompagner les plats,
48:18le taffetin,
48:19pain typique iranien,
48:20ici on le prépare
48:21à la minute
48:22directement dans
48:23un four traditionnel.
48:25On a voulu vraiment faire ça
48:25pour que les gens
48:26puissent avoir
48:26ce goût de pain frais
48:28comme on a en Iran
48:30parce qu'en Iran
48:30c'est souvent comme ça
48:31que ça se passe.
48:32Ce qui est marrant en Iran
48:33c'est que les boulangers
48:34n'ont pas plusieurs variétés
48:35de pain.
48:36Il va y avoir
48:36chaque boulanger
48:37un pain.
48:38Et donc tous les quarts d'heure
48:39il y a une tournée qui sort
48:40et c'est tous les quarts d'heure
48:41où d'un coup
48:41il y a du monde qui arrive
48:42pour prendre de la tournée
48:43et après ça se vide.
48:44Dans ce restaurant,
48:45près de la moitié des clients
48:47sont d'origine iranienne.
48:48Pour beaucoup,
48:49ces odeurs et ces goûts
48:51sont aussi
48:51un souvenir de leur pays.
48:54Alors on a déjà un peu évoqué
48:55cette cuisine iranienne
48:56tout à l'heure
48:57quand on parlait
48:57des exploits de Haïda
48:58en cuisine.
49:00Revenons sur ce restaurant.
49:01Ce qui m'a intriguée
49:02c'est ce pain
49:02parce que moi je suis déjà
49:03allé au Mazé.
49:04Le pain c'est une dinguerie.
49:05On a envie d'aller
49:06et de manger que du pain
49:06et de repartir.
49:07Alors qu'est-ce qui fait ce pain ?
49:09Parce que les boulangeries françaises
49:10elles ont plein de pain.
49:11En Iran il y a un seul pain.
49:13Racontez-nous un peu.
49:13Il n'y a pas qu'un seul pain.
49:14Non mais il y en a beaucoup moins.
49:15Oui il y en a beaucoup moins
49:16c'est sûr.
49:16Mais ce pain là
49:17ce fameux pain
49:17tafte cuit dans ce four
49:19tanour.
49:20Oui tanour.
49:20Alors c'est du pain sans levain
49:21qu'on cuit et qu'on colle
49:23sur les paroles.
49:24Enfin il y en a
49:24différentes sortes.
49:25Il y a le lavoche
49:26il y a le pain.
49:28Les noms m'échappent.
49:29Enfin il y a trois
49:30grandes sortes.
49:31Les Irénes en achètent beaucoup.
49:32Moi je suis allée une fois
49:33en Iran
49:33et puis je me disais
49:34à ma tante
49:34malheureusement
49:36j'ai pas pu y aller
49:37plus d'une fois
49:38mais quand j'étais allée
49:39je suis surprise
49:40parce qu'ils achètent
49:40des quantités de pain
49:41pourquoi vous achetez
49:42autant de pain
49:42c'est pas grave
49:43il faut avoir toujours du pain
49:44et puis il est très fin
49:45il est très fin
49:46il se mange
49:47alors on ne mange pas
49:48à table comme ça
49:49comme les français
49:50mais je dois vous dire
49:51une chose
49:51c'est que
49:52les Iraniens
49:54sont très chauvins
49:55très très fiers
49:56de leur payer
49:56mais ils doivent quand même
49:57reconnaître que la baguette
49:58française
49:58Ah !
49:59C'est quand même autre chose
50:00C'est quand même autre chose
50:00Non c'est vrai
50:02c'est le pain traditionnel
50:04il a le goût qu'on a
50:05quand on aime
50:06mais quand même
50:06la baguette qui sort du foot
50:08qui croustillante à l'intérieur
50:09molle
50:10à l'extérieur
50:11molle à l'intérieur
50:11Il y a quelques boulangeries françaises
50:13qui font de la baguette
50:13à Téhéran ?
50:14Je pense oui
50:15mais comme partout dans le monde
50:17en fait
50:17quand vous voulez faire chic
50:18vous mettez un nom français
50:19Ah bah oui
50:19French baguette
50:21C'est ça
50:21alors là oui
50:22mais oui oui
50:23les pâtisseries français
50:24alors il n'y a pas aussi du tout
50:26cette tradition de pâtisserie
50:27moi ce qui me fascine
50:28c'est la beauté
50:30des boulangeries françaises
50:31en fait
50:31c'est vrai
50:31dans n'importe quelle boulangerie
50:33on y va
50:33on a des
50:33un présentoir
50:34on dirait des petits bijoux
50:35il n'y a pas ça
50:36il n'y a pas ce rapport
50:40il n'y a pas cette notion de dessert
50:42quand on mange à table
50:43on mange beaucoup de fruits
50:44beaucoup de fruits
50:45alors ça
50:45sur toutes les maisons iraniennes
50:47vous avez un
50:47j'ai appris le nom récemment
50:49un compotier
50:50on dirait un saladier
50:51avec des fruits dedans
50:52et quand vous venez
50:53avant même de passer à table
50:54avant que la nourriture soit servie
50:56vous pouvez manger un fruit
50:57faire une assiette de fruits
50:59comme ça
51:00qui est posé
51:01vous prenez une pomme
51:01une banane
51:02vous coupez
51:02vous mangez
51:03puis après vous passez à table
51:04c'est pas
51:04le même rapport
51:06Puisqu'on est sur le sucré
51:07on continue
51:08je vous propose
51:09de continuer justement
51:10sur le sucré
51:11tout de suite
51:11avec le péché mignon
51:12Alors il faut aller vite
51:17je crois
51:17donc le dessert
51:18c'est du riz
51:19il est tout jaune
51:19Valérie
51:20vous allez le goûter
51:21vous allez me dire
51:21ce que vous en pensez
51:22c'est un riz au safran
51:23d'accord
51:23et ça s'appelle
51:25le chaux-lésard
51:25chaux-lésard
51:26chaux-lésard
51:27on le dit pas
51:27je le dis en français
51:28chaux-lésard
51:29chaux-lésard
51:29chaux-lés
51:30ça veut dire un truc
51:31un peu bon
51:32c'est un espèce
51:33de gâteau de riz
51:34c'est très bon
51:35et ça sent le safran
51:36et je pense
51:37que vous pouvez aimer ça
51:38c'est délicieux
51:39et dedans il y a des pistaches
51:41alors vous expliquez
51:42qu'il n'y a pas vraiment
51:43de dessert
51:43il n'y a pas de dessert
51:44à quel moment on mange ça
51:45pour les repas de fête
51:46exactement
51:47pour un repas de fête
51:48on peut le manger
51:50un peu peut-être
51:53l'équivalent du goûter
51:53on boit beaucoup de thé
51:54en Iran
51:55en continu
51:56vraiment à la Russe
51:57vous savez
51:58dans les samovars
51:59d'ailleurs
51:59je pense que samovars
52:01vous aurez pu faire
52:01un quiz là-dessus
52:02le thé c'est la
52:03la boisson nationale
52:05on vous en propose
52:07d'office d'entrée
52:08pour faire chier
52:09que maintenant
52:10on boit du café
52:10dans des cafés
52:11à Téhéran
52:11c'est aussi la globalisation
52:14de notre monde
52:14mais le thé
52:15ça reste
52:16un invariable
52:18et c'est du thé noir
52:18coupé à l'eau
52:20le thé cuit
52:21au-dessus du samovar
52:22et on le coupe
52:23avec de l'eau
52:23pour l'éclaircir
52:24c'est un thé
52:25assez puissant
52:27et par exemple
52:28quand on vous sert
52:29du thé
52:30on peut vous servir ça
52:31en accompagnement du thé
52:32d'accord
52:33c'est ça
52:34oui le thé
52:34c'est assez puissant
52:34c'est du Earl Grey
52:36mais ça spécifie
52:38c'est qu'on le met
52:39à infuser
52:40donc quasiment à cuire
52:41au-dessus
52:42dans une petite théière
52:43au-dessus d'un samovar
52:43je ne sais pas si vous avez
52:44déjà vu un samovar
52:45oui bien sûr
52:45et il va être réchauffé
52:48ou il va être cuit
52:48il va être infusé
52:49avec la chaleur du samovar
52:50vous en versez un petit fond
52:52très très coloré
52:53et puis vous le coupez
52:53à l'eau
52:54pour l'éclaircir
52:54si vous l'aimez
52:56plus ou moins clair
52:57et quand vous êtes malade
52:59on vous donne du thé
52:59très clair
53:00avec beaucoup de sucre candide
53:01parce que ça guérit
53:02des mots de ventre
53:03ça guérit des mots de tête
53:04le thé guérit de tout
53:05est-ce que la table
53:08c'est aussi un moment
53:11alors on l'a évoqué
53:12un peu tout au long
53:13de cette émission
53:13est-ce que c'est aussi
53:14un moment pour les Iraniens
53:16de parler de politique
53:17comme j'ai dit
53:18on ne parle pas à table
53:20on mange
53:20on mange vite
53:21et on parle ensuite
53:22d'accord
53:23donc plutôt au moment du thé
53:24justement
53:24c'est ça
53:25à le thé oui
53:25le thé on parle
53:26et dans les
53:27alors on appelle ça
53:28des rafirounes
53:29c'est des maisons de café
53:31dans lesquelles
53:32on ne boit pas de café
53:32on boit du thé
53:33c'est des cafés
53:34à l'iranienne
53:36mais on boit
53:36principalement du thé
53:37là on parle politique
53:38les Iraniens parlent
53:39beaucoup politique
53:39même en Iran
53:40à l'heure actuelle
53:41voilà c'est là
53:42où vous voulez vous amener
53:43avec le renforcement
53:43du régime
53:44je pense que tout voyageur
53:45qui a été en Iran
53:46est frappé par la face
53:47avec laquelle
53:48les Iraniens parlent
53:49de politique
53:49et critiquent
53:50sont extrêmement critiques
53:51par rapport au régime iranien
53:52vous y retournez
53:53de temps en temps ?
53:54moi je n'y suis allée
53:54qu'une seule fois
53:55en 2006
53:55dans des conditions
53:57un peu particulières
53:57parce que
53:58bon ça va nous emmener
54:01très loin
54:01mais je n'ai pas de passeport iranien
54:03l'Iran ne reconnaît pas
54:04le changement de nationalité
54:05il ne reconnaît pas
54:06la double nationalité
54:07donc vous êtes né iranien
54:08vous vont iranien
54:09donc j'ai eu
54:09le consul de l'Iran
54:11qui nous a fait
54:11une petite exception
54:13parce qu'ils avaient
54:14à ce moment là
54:15envie de montrer
54:16qu'ils accueillaient tout le monde
54:17qu'il y avait une politique
54:18d'ouverture
54:18d'ouverture
54:19je n'y ai pas retourné
54:20même si j'ai très envie
54:21d'y retourner
54:23et surtout
54:23d'emmener mes enfants
54:24pour qu'ils voient
54:26le pays
54:27de leur mère
54:29mais surtout
54:29de leur famille
54:31de leurs origines
54:31vous parlez iranien ?
54:33je parle iranien
54:34malheureusement
54:34avec un fort accent français
54:36je ne parle pas
54:37aussi bien iranien
54:37que je voudrais
54:38la question c'est
54:38est-ce que vos enfants
54:39parlent iranien ?
54:40non malheureusement
54:40c'est
54:41vous dire à votre maman
54:42de leur parler iranien ?
54:43c'est très étonnant
54:43ma mère je comptais sur elle
54:45sauf que ma mère
54:45a élevé des enfants en France
54:47elle a été assistante maternelle
54:48à domicile
54:49puis à Tsem
54:50je pense que sa langue
54:51naturelle désormais
54:53pour s'adresser aux tout-petits
54:54c'est le français
54:55bon peut-être que ça viendra
54:57peut-être qu'eux auront
54:57envie de l'apprendre
54:58mais bon
54:59moi j'étais trop complexée
55:00par rapport à ma maîtrise
55:02de la langue
55:02pour être assez à l'aise
55:03pour leur parler versant
55:04et si je vous parle
55:05de vos enfants
55:05c'est justement
55:06parce que vous avez choisi
55:07une chanson qui parle
55:08de la filiation
55:10de la parentalité
55:10on l'écoute tout de suite
55:11à l'aube de l'an 2000
55:15pour les jeunes
55:15c'est plus le même deal
55:16pour celui qui traîne
55:18comme pour celui
55:19qui fait le tout droit
55:20de toute façon
55:20il n'y a plus de boulot
55:21ta boucle est bouclée
55:22le système
55:23à l'acte de sous l'eau
55:24et les jeunes sont saoulés
55:25salis sous le silence
55:26se lisent sur la rue
55:28même quand elle est dans
55:29ce n'est pas
55:29NTM
55:30laisse pas traîner ton fils
55:311998 pourquoi ?
55:33quand on écoute
55:34les paroles du refrain
55:34elles sont moi
55:35je les trouve saisissantes
55:36je me dis
55:36mais même eux
55:37avaient compris en fait
55:38de gars de banlieue
55:39avaient compris que
55:40l'autorité
55:43ça n'aide pas
55:44un enfant à se construire
55:45on entend beaucoup
55:46en ce moment
55:46surtout venant de la droite
55:47que le problème
55:48dans notre société
55:48c'est une crise de l'autorité
55:49il faut être plus ferme
55:50il faut être plus dur
55:51je pense que tout
55:52vient de l'enfance
55:53vraiment
55:54c'est une conviction
55:55profonde
55:56intime viscérale
55:57que j'ai
55:57si on guérit l'enfance
55:58si on soigne l'enfance
55:59si on protège l'enfance
56:00on rendra notre société meilleure
56:01quand on regarde
56:02le passé
56:04l'enfance
56:05des délinquants
56:06c'est des enfances misérables
56:07où ils n'ont pas
56:08manqué d'autorité
56:10ils ont avant tout
56:11manqué d'amour
56:11ne laisse pas traîner ton fils
56:13ne laisse pas aller chercher
56:15ailleurs
56:16l'amour qu'il devrait
56:17voir dans tes yeux
56:18et cette notion d'amour
56:20je pense qu'il faut absolument
56:21refaire une notion politique
56:23l'amour c'est
56:24avoir conscience
56:25de ce qu'il faut apporter
56:26à soi-même
56:27et à l'autre
56:28pour permettre son développement
56:29son épanouissement
56:30voilà
56:31et je pense que
56:32avec leurs mots
56:34ils ont tout dit
56:34avec leur vécu aussi
56:35parce que Joey Starr a une enfance
56:36voilà
56:37il a de gamins délaissés
56:40je crois même violentés
56:41cabossés
56:41cabossés
56:42et moi qui suis beaucoup
56:44les questions d'éducation
56:45et surtout de protection de l'enfance
56:46ça m'apparaît
56:47mais comme une évidence
56:48je ne comprends pas
56:49pourquoi ce n'est pas
56:49une plus grande évidence politique
56:51et bien on terminera
56:52sur cette évidence
56:53là justement
56:54merci infiniment
56:55d'avoir partagé ce repas
56:56je reviendrai
56:57avec plaisir
56:59merci beaucoup
57:00et on se retrouve très vite
57:02pour un nouveau numéro
57:02de Politicata
57:03merci