Sébastien Chenu, député du Nord et porte-parole du Rassemblement national était l'invité du Face à Face d'Apolline de Malherbe sur RMC et BFMTV ce lundi 7 avril. Il est revenu sur la condamnation de Marine Le Pen à cinq ans d’inéligibilité immédiate dans le procès des assistants parlementaires.
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00:00Bien sûr que Marine Le Pen est victime, d'abord aujourd'hui elle est présumée innocente, je vous le rappelle.
00:05Je pense qu'il faut toujours commencer par ça, parce que Marine Le Pen a rappelé,
00:08et on aura l'occasion probablement d'en parler, son attachement à l'état de droit,
00:12à la façon dont elle conçoit la justice dans un pays,
00:15mais aujourd'hui elle est victime d'une décision qui a une coloration, une couleur politique,
00:21une appréciation politique, puisque c'est même écrit dans le rendu de cette décision.
00:25Là où j'ai un peu du mal à comprendre, c'est que lundi dernier,
00:29Marine Le Pen, c'est un surjet contre l'exécution provisoire,
00:33c'est-à-dire en réalité immédiate de l'inéligibilité,
00:37qui laissait penser en effet qu'elle ne serait pas jugée avant 2027,
00:44étant donné les délais habituels courants d'un procès en appel.
00:49L'argument, c'était d'ailleurs de dire, si on se rend compte trois mois après l'élection,
00:55que finalement, lors de mon deuxième procès, je ne suis plus inéligible,
00:59alors ça entachera même l'élection qui viendra de se tenir
01:04et à laquelle j'aurais été empêchée de participer.
01:07Ça, je comprends bien lundi cet argument-là,
01:09mais lorsque depuis la cour d'appel de Paris annonce que le procès en appel
01:15se tiendra bien de manière accélérée, de manière à respecter le calendrier politique,
01:22je ne comprends pas que vous continuiez à dire qu'elle était empêchée de se présenter.
01:26Si, d'ailleurs, je m'en remets à ce que disait le premier président sur votre antenne,
01:29le premier président de la Cour de cassation, M. Soulard,
01:32qui dit que la justice est capable d'entendre un émoi populaire.
01:36La justice a été capable d'entendre l'émoi et en tous les cas l'atteinte
01:40ou le point de basculement à la démocratie que pouvait être Marine Le Pen
01:44empêcher de se présenter devant les électeurs en 2027
01:47et donc a fait en sorte que la procédure d'appel soit en délai convenable
01:52avant l'élection présidentielle.
01:53Le problème, c'est l'exécution provisoire de cette peine motivée par des raisons politiques.
01:59De fait, elle n'est pas empêchée de se présenter aux élections de 2027.
02:07Mais Mme de Balerbe, il y aurait une présidentielle demain
02:10pour une raison ou une autre, le président de la République viendrait à démissionner
02:13ou une élection législative demain, Marine Le Pen ne pourrait pas y concourir.
02:17Pour des raisons politiques, Marine Le Pen ne pourrait pas y concourir.
02:21Donc ça, ça pose déjà un problème énorme.
02:23Mais on est d'accord que c'est la loi ?
02:25Non, parce que la loi, ce n'est pas l'application automatique de l'exécution provisoire.
02:30Mais la loi permet aussi aux juges d'avoir une appréciation ?
02:34Absolument, et d'ailleurs cette appréciation, elle a un caractère politique,
02:37c'est ce que nous dénonçons.
02:39La juge a donc écrit que Marine Le Pen, candidate à une élection présidentielle,
02:43créerait un trouble à l'ordre public démocratique, ce qui n'existe pas.
02:47Aucun texte, aucune jurisprudence ne source ce trouble à l'ordre public démocratique.
02:54Invention d'une magistrate pour, dit-elle, empêcher, elle l'explique,
02:58il faut empêcher Marine Le Pen d'être candidate à l'élection présidentielle.