Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, était l'invité du Face-à-Face sur RMC et BFMTV ce lundi 7 avril. Il revient sur le meeting du RN en soutien à Marine Le Pen, après sa condamnation dans l'affaire des assistants parlementaires
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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV.
00:05Bonjour Sébastien Chenu.
00:06Bonjour Madame.
00:07Merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:09Vous êtes le vice-président du Rassemblement National.
00:11Vous êtes également député du Nord.
00:13Pas trop déçu ?
00:14Pas trop déçu par ?
00:16Par l'affluence hier.
00:18Bah non parce que...
00:19Ce grand rassemblement qui n'a pas fait plein.
00:2110 000 personnes, c'est à peu près le double de ce qu'on fait.
00:24Sans doute plutôt 5 000.
00:25Non non, 10 000.
00:27La place c'est 8 000.
00:30On peut contenir 8 000 personnes.
00:32Il y avait des gens dans les rues.
00:33On était à 10 000 personnes.
00:34C'est à dire à peu près le double de ce qu'on fait dans une campagne présidentielle.
00:37On n'a pas vu les mêmes images Sébastien Chenu.
00:39Les images vues de haut montrent que la place n'est pas pleine.
00:42On ne les a peut-être pas vues non plus aux mêmes heures.
00:44Mais la bataille des chiffres on la connaît.
00:46Elle était presque inscrite avant que notre meeting ne commence.
00:49Il y avait une petite musique qui disait qu'ils ne vont pas réussir à mobiliser.
00:52Quand on mobilise 10 000 personnes...
00:53Mais d'ailleurs personne n'a vraiment mobilisé hier.
00:55Vous n'avez pas le monopole du fait de ne pas avoir mobilisé hier.
00:58Nous avons mobilisé 10 000 personnes.
01:00Et vous savez, dans nos meetings, pendant la présidentielle,
01:03le maximum qu'on faisait c'était 5 000 personnes.
01:05On avait 10 000 Français hier qui se sont rassemblés dans un esprit d'abord bon enfant.
01:11Ceux qui disaient ce sera le capitole, ce sont des sédicieux.
01:14On a vu des gens qui criaient démocratie,
01:17qui dansaient sur Dalida, laissez-moi danser.
01:20Et qui, de façon totalement pacifique et démocratique,
01:24se sont réunis autour de Marine Le Pen et Jordan Bardella.
01:27Donc ça aussi, c'est important.
01:28Le nombre, il y avait du monde et nous en sommes heureux.
01:31Et puis l'ambiance, aucun souci, aucun problème
01:34pour tous ceux qui, comme Xavier Bertrand, prévoyaient le pire
01:38et encore une fois, ont tapé à côté de la plaque.
01:40Donc non, on est content de ce rassemblement populaire.
01:43Encore une fois, démocratique, dans une marée de drapeaux tricolores
01:47au moment où les autres étaient dans des marées de keffiers
01:50ou de drapeaux européens.
01:51La gauche, les keffiers.
01:52Gabriel Attal, les drapeaux européens.
01:54Il y avait beaucoup de drapeaux français.
01:56J'ai vu des images des uns et des autres.
01:58Pas beaucoup, en effet, Place de la République.
02:00Mais en tout cas, beaucoup chez Gabriel Attal.
02:0250-50 avec les drapeaux européens.
02:03Mais nous, les drapeaux européens, on ne les reconnaît pas comme une nation.
02:06Donc la seule nation, c'est la France.
02:08C'est le bleu, blanc, rouge.
02:09Et d'ailleurs, nos militants scandaient parfois bleu, blanc, rouge
02:12comme ils scandaient démocratie ou on est là.
02:15Ou on est chez nous.
02:16Non, on ne l'a pas tellement entendu.
02:17D'ailleurs, c'était assez peu.
02:19Mais pourquoi pas ?
02:20Parce que bien sûr qu'on est chez nous et que Marine Le Pen, les Français,
02:23sont partout chez eux sur le territoire national.
02:25Mais je pense que vraiment, ça véhiculait quelque chose de positif,
02:28de sympathique, de populaire, sans un seul problème.
02:32Ce matin, vous m'auriez interrogé s'il y avait eu une vitrine cassée,
02:36une poubelle renversée ou un heurt.
02:39Mais pour tout le monde.
02:40Oui, mais vous m'auriez dit, quelle catastrophe.
02:42Tout s'est bien passé.
02:43Il y avait du monde.
02:44Je crois qu'on a marqué le point.
02:45Marine Le Pen, victime ?
02:48Oui, bien sûr.
02:49Bien sûr que Marine Le Pen est victime.
02:51D'abord, aujourd'hui, elle est présumée innocente.
02:53Je vous le rappelle.
02:54Je pense qu'il faut toujours commencer par ça,
02:56parce que Marine Le Pen a rappelé,
02:58et on aura l'occasion probablement d'en parler,
03:00son attachement à l'état de droit,
03:02la façon dont elle conçoit la justice dans un pays.
03:04Mais aujourd'hui, elle est victime d'une décision
03:07qui a une coloration, une couleur politique,
03:10une appréciation politique,
03:12puisque c'est même écrit
03:13dans le rendu de cette décision.
03:15Là où j'ai un peu du mal à comprendre,
03:17c'est que lundi dernier,
03:19Marine Le Pen s'est insurgée contre
03:21l'exécution provisoire,
03:23c'est-à-dire en réalité immédiate
03:25de l'inéligibilité,
03:27qui laissait penser, en effet,
03:30qu'elle ne serait pas jugée avant 2027,
03:33étant donné les délais habituels,
03:35courants d'un procès en appel.
03:38L'argument, c'était d'ailleurs de dire
03:40que si on se rend compte
03:42trois mois après l'élection
03:44que finalement, lors de mon deuxième procès,
03:46je ne suis plus inéligible,
03:48alors ça entachera même
03:50l'élection qui viendra de se tenir
03:53et à laquelle j'aurais été empêchée
03:55de participer.
03:56Ça, je comprends bien lundi, cet argument-là.
03:58Mais lorsque depuis,
04:00la Cour d'appel de Paris
04:02annonce que le procès en appel
04:04se tiendra bien de manière accélérée,
04:08de manière à respecter
04:10le calendrier politique,
04:12je ne comprends pas que vous continuiez
04:14à dire qu'elle est empêchée de se présenter.
04:16– Si, d'ailleurs, je m'en remets à ce que disait
04:18le premier président sur votre antenne.
04:20Le premier président de la Cour de cassation,
04:21M. Soulard, qui dit
04:23la justice est capable d'entendre un émoi populaire.
04:25La justice a été capable d'entendre
04:27l'émoi et en tous les cas,
04:29l'atteinte ou le point de basculement
04:31à la démocratie que pouvait être
04:33Marine Le Pen empêchée de se présenter
04:35devant les électeurs en 2027
04:37et donc a fait en sorte
04:39que la procédure d'appel soit en délai
04:41convenable avant l'élection présidentielle.
04:43Le problème, c'est l'exécution provisoire
04:45de cette peine motivée
04:47par des raisons politiques et motivée
04:49de façon écrite.
04:51– Au moment où on se parle, Sébastien Chouni,
04:53Marine Le Pen n'est pas empêchée
04:55de se présenter aux élections de 2027.
04:57– Mais Mme de Balerbe, il y aurait une présidentielle demain
04:59pour une raison ou une autre,
05:01le président de la République viendrait à démissionner.
05:03Il y aurait une élection législative demain.
05:05Marine Le Pen ne pourrait pas y concourir.
05:07Pour des raisons politiques,
05:09Marine Le Pen ne pourrait pas y concourir.
05:11Donc ça, ça pose déjà un problème énorme.
05:13– Mais on est d'accord que c'est la loi.
05:15– Non, parce que la loi, ce n'est pas
05:17l'application automatique
05:19de l'exécution provisoire.
05:21– Mais la loi permet aussi aux juges d'avoir une appréciation.
05:23– Absolument, et d'ailleurs,
05:25cette appréciation, elle a un caractère politique,
05:27c'est ce que nous dénonçons.
05:29La juge a donc écrit que Marine Le Pen
05:31candidate à une élection présidentielle
05:33créerait un trouble à l'ordre public démocratique,
05:35ce qui n'existe pas.
05:37Aucun texte, aucune jurisprudence
05:39ne source cette
05:41trouble à l'ordre public démocratique,
05:43invention d'une magistrate
05:45pour, dit-elle, empêcher,
05:47elle l'explique, il faut empêcher Marine Le Pen
05:49d'être candidate à l'élection présidentielle.
05:51Donc cette exécution provisoire
05:53motivée par des faits politiques,
05:55elle crée une injustice majeure,
05:57mais surtout une atteinte à l'état de droit,
05:59c'est-à-dire que le peuple souverain
06:01ne peut pas choisir qui il a envie de choisir
06:03à l'élection présidentielle. – Marine Le Pen victime, dites-vous.
06:05– Oui, Marine Le Pen victime, absolument.
06:07Dans cet état de fait des choses,
06:09Marine Le Pen est victime d'une décision politique.
06:12– Est-ce qu'il ne serait pas plutôt temps de dire
06:14merci le système ? – Mais non,
06:16parce que nous, nous contestons
06:18ce qui nous est reproché.
06:20Si certains ont envie de reconnaître,
06:22ça a été le cas de François Bayrou
06:24qui a reconnu un certain nombre d'éléments
06:26qui étaient contre lui, pour passer probablement
06:28un peu entre les mailles du fièvre.
06:30Nous, nous le contestons formellement
06:32parce que derrière, ce n'est pas le plaisir de contester,
06:34c'est la liberté parlementaire,
06:36c'est l'utilisation, ce qu'on reproche à Marine Le Pen
06:38au Rassemblement National, enfin au Front National de l'époque,
06:40c'était l'utilisation des enveloppes
06:42d'attachés parlementaires, d'assistants parlementaires.
06:44– 21 000 euros qui sont alloués
06:46chaque mois aux députés européens
06:50pour payer leur équipe.
06:52– D'ailleurs, il n'y a pas d'enrichissement personnel
06:54dans ce dossier-là, il n'y a pas d'emploi fictif,
06:56il n'y a pas la mairie de Paris, etc.
06:58– C'est des gens qui ont travaillé, mais pas pour les tâches
07:00pour lesquelles ils étaient payés.
07:02– C'est l'utilisation de ces enveloppes,
07:04qui ont fait de la politique,
07:06et la Commission européenne
07:08qui mène un combat politique contre le Rassemblement National,
07:10contre Marine Le Pen,
07:12dit vous n'avez pas le droit d'effectuer des tâches politiques
07:14quand vous êtes embauché.
07:16– Mais est-ce qu'elles étaient toutes politiques ?
07:18– Elles étaient toutes au service d'hommes et de femmes politiques,
07:20élus comme tels, de députés qui contestent
07:22la Commission européenne,
07:24qui contestent la structuration de l'Union européenne,
07:26la politique de l'Union européenne,
07:28et ils ont embauché autour d'eux des gens
07:30qui les aident à travailler dans ce sens.
07:32– À quoi ça sert de faire des fiches de paye, Sébastien Chenu,
07:34si on peut mettre n'importe quelle appellation
07:36qui ne correspond pas au travail ?
07:38– Mais Madame, ça c'est la liberté parlementaire,
07:40c'est-à-dire que vous avez une enveloppe
07:42qui vous est allouée pour des collaborateurs,
07:44vous demandez et vous recrutez des collaborateurs
07:46pour faire ce que bon vous semble,
07:48pour vous aider, pour vous accompagner
07:50dans votre mission politique pour laquelle vous avez été élu.
07:52– Mais pour vous accompagner,
07:54parfois même, ils ne se sont pratiquement pas rencontrés.
07:56– Non mais ça…
07:58– Lorsque Julien Audoul,
08:00et c'est cette enquête de dix ans
08:02menée par la justice,
08:04qui dit que Julien Audoul, par exemple,
08:06quatre mois après son embauche,
08:08envoie un mail au député
08:10auprès duquel il est censé travailler,
08:12pour simplement demander
08:14s'il est possible de le rencontrer.
08:16– Oui mais parce qu'il travaillait à distance
08:18et que le fait de pouvoir faire du travail politique
08:20ne nécessite pas forcément d'être assis
08:22derrière, posé dans un bureau
08:24à Bruxelles ou à Strasbourg et à taper sur un ordinateur.
08:26Le travail politique, il est multiforme.
08:28Alors c'est vrai que c'est probablement compliqué
08:30à comprendre quand
08:32on a soi-même un travail
08:34qui nécessite tous les jours d'aller au bureau
08:36à des heures fixes. Le travail politique,
08:38il est multiforme et derrière ça c'est aussi
08:40la liberté des parlementaires
08:42à mener leur mission. Ils ont été élus
08:44pour des idées, ils ont été élus pour mener des combats.
08:46Nous, nos députés, il mène un combat.
08:48Combat contre l'institution européenne,
08:50combat contre les décisions de la commission européenne.
08:52– Est-ce que ça veut dire que c'était à vos yeux une manière, au fond,
08:54d'utiliser le système
08:56européen à votre profit ?
08:58– Non, c'est une manière de le contester.
09:00Nous contestons ce système, son organisation
09:02et on veut nous faire entrer
09:04dans une boîte, cette boîte dans laquelle
09:06les collaborateurs, en fait, seraient
09:08des fonctionnaires du Parlement européen
09:10et ne feraient pas de politique. Nous, nos collaborateurs,
09:12ils sont aussi des militants politiques,
09:14ils font aussi de la politique
09:16et ils accompagnent nos élus dans cette mission
09:18qui est celle, évidemment, du redressement
09:20de notre pays, mais aussi de la souveraineté française
09:22qu'attaque d'ailleurs la commission européenne
09:24chaque jour. – Derrière le mot système,
09:26on a vraiment l'impression que chacun y voit
09:28ce qu'il veut y voir.
09:30Marine Le Pen, à nouveau, se dit victime du système
09:32qui était plutôt une expression qu'elle utilisait
09:34jusqu'à présent
09:36un peu moins, dirons-nous.
09:38Du côté de ceux
09:40qui ont énoncé
09:42ce jugement, ils parlent
09:44d'un système, un système
09:46mis en place et assumé,
09:48centralisé, optimisé
09:50par Marine Le Pen
09:52pour détourner des montants de 2004
09:54à 2016.
09:56J'ai beaucoup de mal avec ce mot système.
09:58Qu'est-ce que vous entendez, vous, derrière le mot système ?
10:00– Le système, pour moi, c'est le fait d'avoir
10:02des gens qui passent leur temps à se renvoyer
10:04l'ascenseur pour préserver
10:06leurs propres intérêts au détriment
10:08des intérêts des Français. C'est par exemple
10:10le barrage dit républicain. C'est le système
10:12qui érige un barrage
10:14pour se protéger de l'arrivée
10:16du Rassemblement National. Alors dans ça,
10:18quand ce système, ce barrage se construit,
10:20il n'y a plus d'idées, il n'y a plus de philosophie
10:22politique, il n'y a plus de différence,
10:24on se serre les coudes pour empêcher les autres
10:26d'arriver. On se renvoie
10:28l'ascenseur. Non, pas du tout. Nous, on a
10:30travaillé, nos députés d'ailleurs, et je vais vous
10:32le dire, il n'y a pas d'emploi fictif, tout le monde
10:34a bossé, mais effectivement, on bosse
10:36contre eux, on bosse contre les décisions
10:38qu'ils prennent et ça, ça les ennuie.
10:40Martin Luther King. Bah oui, c'est les droits
10:42civiques. Non, c'est intéressant
10:44parce que, en fait, ce que dit Marine Le Pen
10:46hier, c'est sa conception
10:48de la justice dans notre pays.
10:50Des droits pour chacun,
10:52quels qu'ils soient, d'où qu'ils viennent
10:54lorsqu'il est français, les mêmes droits pour tous.
10:56Et Marine Le Pen a d'ailleurs mis le doigt,
10:58effectivement, sur le sujet
11:00qui nous préoccupe, mais également sur la
11:02présomption d'innocence qui, dans notre pays,
11:04est bafouée sur le secret de l'instruction
11:06qui n'existe plus dans toutes les instructions,
11:08quels que soient les sujets, pas uniquement politiques.
11:10Tout atterrit sur la table immédiatement.
11:12Ça, ça montre que notre système
11:14judiciaire, que la justice dans notre
11:16pays est victime, probablement,
11:18de graves dysfonctionnements.
11:20Utiliseriez-vous, vous aussi, l'expression
11:22utilisée par Bruno Retailleau de juge rouge ?
11:24Il y en a. 30%
11:26des magistrats votent pour le syndicat
11:28de la magistrature. Ça, c'est le résultat
11:30des élections syndicales.
11:32Donc, 30% des magistrats se reconnaissent
11:34dans des propos d'extrême-gauche
11:36qui sont politiques, qui appellent, lors
11:38des élections, à faire barrage
11:40de quelque manière que ce soit
11:42au Rassemblement national. Bien entendu
11:44qu'il existe des juges extrêmement
11:46politisés, tout comme il existe une foultitude
11:48de juges qui font très bien leur travail.
11:50Vous savez, moi, je suis fils d'une fonctionnaire de justice.
11:52J'ai un immense respect, et le Rassemblement
11:54national aussi, pour l'institution judiciaire.
11:56Et pourtant, dans cette institution,
11:58il y a des gens qui font de la politique.
12:00Sébastien Chenu, la
12:02décision, donc en première instance,
12:04est contestée aujourd'hui, puisque
12:06Marine Le Pen fait appel.
12:08Est-ce que vous respecterez
12:10quoi qu'il arrive, la décision
12:12de cette cour d'appel ? Mais nous sommes
12:14respectueux de l'État de droit. Nous
12:16considérons qu'il y a un problème, qu'il y a un basculement,
12:18que cet État de droit, comme disait d'ailleurs
12:20Alain Jacubovic, c'est un sale coup pour
12:22l'État de droit. Alain Jacubovic,
12:24qui était le président de l'ALIFRA,
12:26qui n'est pas un allié du Rassemblement
12:28national, et qui dit cette décision, c'est un
12:30sale coup pour l'État de droit. Mais nous, nous respectons
12:32les décisions judiciaires, nous l'avons
12:34toujours fait, et d'ailleurs nous savons que le
12:36combat judiciaire, juridique, c'est
12:38une des armes qui est utilisée contre nous.
12:40On ne nous combat pas uniquement politiquement, on utilise
12:42le combat judiciaire pour nous faire combler.
12:44Mais après l'appel...
12:46Que l'inéligibilité soit levée ou
12:48soit maintenue, vous respecterez cette
12:50décision à l'équipe de 2026 ? Mais après l'appel,
12:52il y a aussi la cassation,
12:54donc Marine Le Pen utilisera toutes les voies
12:56légales, toutes les voies du droit,
12:58pour contester des décisions injustes,
13:00et surtout pour empêcher les Français
13:02d'être privés du choix
13:04de leur candidate à l'élection présidentielle.
13:06S'il y a à nouveau inéligibilité
13:08qui est donc énoncée par la Cour
13:10d'appel, alors vous vous pourvoirez
13:12en cassation ? Probablement,
13:14on verra comment tout ça est écrit,
13:16mais Marine Le Pen sera au rendez-vous
13:18des présidentielles 2027, parce que
13:20quelque part, les Français
13:22le souhaitent, on a vu des sondages,
13:2450% ou 49% je crois,
13:26pour être très exact, des Français seraient
13:28surpris, mais également contesteraient
13:30le fait que Marine Le Pen ne puisse pas être candidate
13:32devant eux, donc Marine Le Pen,
13:34évidemment, utilisera tous les moyens légaux,
13:36qui sont à sa main
13:38comme à celles de chaque Français, pour faire valoir
13:40ses droits. Et Jordan Bardella, c'est vraiment un cas
13:42d'extrême recours ? Mais ce n'est pas le scénario
13:44sur lequel nous travaillons, Marine Le Pen
13:46se prépare depuis si longtemps,
13:48elle est aujourd'hui je crois prête, et c'est d'ailleurs
13:50parce qu'elle est prête, que visiblement
13:52elle inquiète des gens... Et lui, il est prêt ou pas ?
13:54Mais Jordan Bardella se prépare pour être
13:56Premier ministre de Marine Le Pen, vous savez,
13:58dans la vie, les gens ne sont pas interchangeables.
14:00C'est alors du mal, si finalement c'est lui qui doit
14:02devenir votre candidat...
14:04Mais pourquoi madame ? Les gens ne sont pas interchangeables,
14:06chacun se prépare dans son couloir,
14:08à assumer des responsabilités
14:10différentes, c'est comme ça que nous travaillons.
14:12Mais si toutefois,
14:14il devait devenir votre candidat,
14:16est-ce que vous pensez qu'il
14:18sera prêt ? Mais si Marine Le Pen
14:20passait demain sous les roues d'un camion, c'est elle qui
14:22utilise souvent cette expression, il y aurait
14:24un candidat pour porter nos idées, il y aura toujours
14:26un candidat, mais c'est le mieux
14:28préparé, Jordan Bardella, c'est celui
14:30qui a le plus de capacité
14:32à relever le défi, mais ce n'est pas le scénario.
14:34Non, non, pas du tout, ce n'est pas le scénario
14:36sur lequel nous travaillons. Vous allez le
14:38censurer quand, le gouvernement de François Bayrou ?
14:40Ah bah il prend une mauvaise pente,
14:42François Bayrou. Les résultats
14:44dans notre pays,
14:46en ce qui concerne la santé économique
14:48du pays, la sécurité
14:50de notre pays sont catastrophiques, François Bayrou
14:52ne fait rien, il ne se passe rien
14:54depuis qu'il est élu, il n'y a pas une grande loi
14:56qui a été votée, il n'y a pas un dossier qui a été traité,
14:58il n'y a pas un résultat qui est enregistré.
15:00Tous les feux sont aux rouges, François Bayrou
15:02prend une très mauvaise pente en pensant
15:04user finalement
15:06les parlementaires à travers
15:08le temps pour pouvoir tenir le plus longtemps.
15:10Donc vous envisagez de le censurer sans bordel ?
15:12Nous l'envisageons, ça fait partie des choses possibles,
15:14que ce soit sur le plan pluriannuel
15:16de l'énergie qui va coûter 300 milliards d'euros
15:18et qui va affaiblir notre nucléaire, ou que
15:20ce soit sur les retraites qui ont été
15:22une espèce de façon
15:24d'entourlouper
15:26les socialistes, mais pas seulement les socialistes,
15:28les français avec ce conclave qui n'aboutira
15:30pas à grand chose, François Bayrou est sur la
15:32mauvaise pente. Mais c'est une sorte de
15:34menace que l'on doit entendre, c'est-à-dire que François
15:36Bayrou doit se préparer à pouvoir
15:38sauter à tout moment. Mais on ne menace pas
15:40comme ça pour le plaisir, le jour
15:42où nous considérons que François Bayrou
15:44est allé trop loin, ou dans l'inaction
15:46ou dans la tromperie vis-à-vis des français,
15:48nous saurons le censurer, et Marine Le Pen
15:50la première, et avec lui finalement
15:52tout le bilan de ces années
15:54de macronisme, les années
15:56Philippe, les années Borne, les années
15:58Attal. Pendant ce temps-là,
16:00les bourses dévissent,
16:02la croissance est menacée,
16:04l'inflation pourrait repartir,
16:06et le chômage remonte.
16:08Est-ce que vous n'êtes pas décalé
16:10aujourd'hui à ne plus parler
16:12forcément, spontanément de ces sujets-là ?
16:14Ah mais nous en parlons matin, midi et soir.
16:16D'ailleurs, souvent on nous fait le reproche,
16:18mais que ce soit sur la réindustrialisation ou sur l'énergie,
16:20on en parle, que ce soit
16:22sur, demain par exemple,
16:24la réforme de l'autovisuel, hier sur les narcotrafiquants,
16:26nous faisons des propositions
16:28et nous sommes de plein pied dans la réalité.
16:30Quand j'entends M. Attal
16:32qui fout le pied
16:34la présomption d'innocence de Marine Le Pen,
16:36avoir un certain nombre de propos qui sont quand même
16:38extrêmement limites pour quelqu'un qui a été aux affaires...
16:40Vous voulez dire, lorsqu'il dit
16:42tu voles, tu payes...
16:44Je pense que M. Attal devrait
16:46faire preuve de retenue, parce que moi j'ai envie
16:48de lui dire, tu ruines, tu dégages.
16:50Tu ruines le pays, tu n'as plus
16:52le droit, tu n'as plus la capacité
16:54à la ramener et à donner des leçons.
16:56Enfin, est-ce que vous vous rendez compte qu'on n'a jamais
16:58eu autant de faillites d'entreprise dans notre pays ?
17:00On n'a jamais accordé autant de droits d'asile.
17:02La crise de l'agriculture, ce n'est pas Marine Le Pen.
17:04La crise migratoire, ce n'est pas
17:06Marine Le Pen. La crise de la dette, ce n'est pas
17:08Marine Le Pen. C'est l'œuvre de tous ces gouvernements.
17:10Donc, tu ruines, tu dégages.
17:12Ça, c'est le message que j'ai envie de dire à M. Attal.
17:14Qu'est-ce que vous avez envie de dire à Donald Trump ?
17:16Est-ce que la politique de Donald Trump
17:18reste un idéal, la question
17:20notamment du protectionnisme,
17:22un idéal économique à vos yeux ?
17:24Donald Trump n'a jamais été, ni lui, ni sa politique,
17:26un idéal. Et d'ailleurs, je pense
17:28que la violence avec laquelle il agit aura
17:30des conséquences. Des tarifs douaniers
17:32qui vont évidemment augmenter
17:34et puis probablement une inflation
17:36qui va s'établir en tous les cas aux États-Unis.
17:38Je pense qu'il y a quatre leviers sur lesquels il faut agir.
17:40En ce qui concerne le patriotisme
17:42économique. Et le gouvernement ne le fait pas
17:44parce qu'il ne sait pas ce que c'est que le patriotisme économique.
17:46Ils ont défendu la mondialisation heureuse
17:48pendant des années. La première chose,
17:50c'est effectivement des tarifs douaniers
17:52adaptés pour répondre aux attaques
17:54de Donald Trump, c'est-à-dire taxer
17:56la tech, les GAFA. C'est sur ça
17:58que les Américains sont sensibles ici.
18:00Ensuite, faire en sorte de réindustrialiser
18:02notre pays. C'est l'énergie, évidemment.
18:04C'est les normes qu'il faut moins nombreuses.
18:06Ça, c'est nécessaire. Protéger
18:08des filières. L'Espagne a sorti un plan
18:10de protection d'un certain nombre de filières de plus d'un
18:12milliard. Je ne vois rien. D'ailleurs,
18:14François Bayrou devait aller en Chine pour parler
18:16de la protection d'un certain nombre de nos filières,
18:18notamment viticole, vinicole. Visiblement, le voyage
18:20est tombé à l'eau. Ça ne l'intéresse plus. Il est mieux
18:22calé dans son fauteuil à ne rien faire
18:24à Paris. Et puis, évidemment,
18:26développer des relations économiques avec
18:28des nouveaux partenaires. Je pense à l'Inde,
18:30qui est un pays continent, quasiment, avec
18:32lesquels on a de très bonnes relations et sur
18:34lesquelles nous avons des perspectives.
18:36Le Mercosur, est-ce que la situation ayant changé,
18:38finalement, il faudrait rallier
18:40le Mercosur ? Non, le Mercosur,
18:42c'est la ruine de notre agriculture.
18:44Tous ces contrats de libre-échange qui incluent
18:46l'agriculture n'ont qu'un but, c'est
18:48la détruire, parce que c'est pris comme
18:50un véhicule qui permet
18:52d'ajuster des politiques économiques.
18:54Donc non, le Mercosur doit continuer à s'y opposer.
18:56On n'entend plus grand-chose de ce côté-là
18:58non plus. Êtes-vous du côté de ceux
19:00qui se disent, au fond, c'est peut-être
19:02le début de la fin du libre-échange
19:04et donc de la mondialisation,
19:06c'est peut-être une bonne nouvelle ?
19:08Mais la mondialisation, elle doit être équilibrée,
19:10elle doit se faire au bénéfice des peuples.
19:12Et c'est ça le problème, c'est qu'avoir
19:14du libre-échange, avoir des échanges
19:16à l'international, c'est nécessaire,
19:18c'est évident, ça doit être organisé,
19:20ça doit être structuré et ça doit se faire
19:22dans le bénéfice des peuples. C'est tout
19:24à fait déréglementé aujourd'hui, c'est tout
19:26à fait à l'inverse de ce que nous proposons
19:28et ça doit se faire évidemment, quand je dis
19:30au bénéfice des peuples, c'est-à-dire au bénéfice de l'économie nationale.
19:32Merci Sébastien Chenut
19:34d'être venu dans ce studio pour répondre à mes questions ce matin.
19:36Vous êtes vice-président du Rassemblement National
19:38et député du Nord. Il est 8h52
19:40sur RMC-BFMTV.