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Dans son édito du 31/03/2025, Thomas Bonnet revient sur le procès du RN qui pourrait voir Marine Le Pen devenir inéligible pour la présidence en 2027.

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Transcription
00:00Imaginez plutôt, Romain, la grande favorite pour la fonction suprême empêchée par la justice quelques mois avant le scrutin,
00:07un scénario aux airs de République bananière ou de dictature post-soviétique, mais qui pourrait devenir réalité dans quelques heures.
00:14Selon un sondage IFOP pour le journal du dimanche, Marine Le Pen est créditée jusqu'à 37% d'intention de vote.
00:21Seuls deux candidats dans l'histoire ont dépassé 30% dans un premier tour, François Mitterrand 34% en 88 et Nicolas Sarkozy 31% en 2007.
00:29C'est dire la cote de popularité historique de la candidate naturelle du Rassemblement National.
00:34Alors ce crédit dans les sondages n'est pas une immunité face à la justice, mais elle est un élément central de l'équation, une équation quasiment philosophique.
00:42Un délit financier doit-il causer la mort politique ? Il est une chose de condamner Marine Le Pen, il en est une autre de la privée d'élections présidentielles.
00:50Thomas, quoi qu'il advienne, ce lundi, la vie politique sera entrée dans une nouvelle phase.
00:55Oui, soit Marine Le Pen est acquittée et alors elle pourra espérer poursuivre sa dynamique sondagière, soit elle est rendue inéligible avec effet immédiat
01:02et alors on plonge dans un inconnu vertigineux avec des secousses à n'en plus finir.
01:06Soit, et c'est le plus probable, Marine Le Pen est condamnée mais avec la possibilité de faire appel et alors dans ce cas,
01:11les ennuis judiciaires resteront dans l'air encore quelques mois, peut-être même jusqu'à 2027, et pollueront de manière épisodique la campagne électorale.
01:19Dans chacun de ces scénarios, l'actualité politique sera de toute façon différente ce lundi soir qu'elle ne l'était ce week-end.
01:25Du sort de Marine Le Pen dépend l'agenda politique des prochains mois, je peux vous dire que dans tous les cabinets ministériels,
01:30chez tous les députés, la date du 31 mars est cochée dans tous les agendas.
01:34Bon, la décision est très attendue au RN évidemment, mais dans tous les autres partis aussi.
01:39Oui, il n'y a qu'à voir l'extrême prudence des élus, qu'ils soient de droite ou de gauche pour s'en rendre compte.
01:44On entend même une forme d'inquiétude des répercussions que pourrait avoir cette décision.
01:48Quelle sera la réaction des élus du RN ?
01:50Est-ce qu'une condamnation entraînerait une radicalisation des esprits chez les électeurs et donc leurs représentants à l'Assemblée ?
01:56Et alors potentiellement une censure du gouvernement avec l'instabilité politique qui s'en suivrait.
02:01Certains élus se réfugiaient aussi derrière l'impartialité de la justice.
02:04Une posture, disons-le, assez commode parce qu'il convient de rappeler que la peine d'ineligibilité avec exécution provisoire,
02:10c'est un dispositif récent, voté en 2016 par la majorité de gauche,
02:14qui était prise alors dans la frénésie presque tyrannique de la transparence de la vie publique après l'affaire Cahuzac.
02:20En tout cas, après dix ans de macronisme, on peut le dire, la prochaine élection présidentielle sera sûrement la plus importante depuis des années.
02:26Retirer la candidate en tête des sondages serait une tâche indélébile sur le scrutin dont la légitimité serait remise en question par les sympathisants de Marine Le Pen.
02:36Et de fait, les rapports des Français avec la démocratie en seraient fortement impactés.

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