Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations est l‘invitée de BFM Politique ce dimanche 30 mars 2025.
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00:00Cette étude réalisée par l'Institut Harris pour le Clif et l'Institut du Travail ne vous a pas échappé, qui évoque le fait religieux en entreprise, avec 40% des jeunes, par exemple, qui jugent acceptable le fait de refuser le contact avec certains clients selon leur religion, 46% selon leur sexe, 42% acceptables de refuser de s'asseoir là où une personne de l'autre sexe s'est assise.
00:19Qu'est-ce que ça vous inspire, ces chiffres ? Est-ce que ça vous inquiète ?
00:22Évidemment, mais ça devrait collectivement nous inquiéter. Refuser de s'asseoir, c'est-à-dire que Ludovic Wigand pourrait refuser de s'asseoir sur le siège d'Amandine Attalaya parce que c'est une femme, ou inversement, enfin, on en est là, on trouve ça acceptable et normal, acceptable de le verbaliser, acceptable de le faire, acceptable de le voir, alors que la question, justement, de l'égalité entre les femmes et les hommes, normalement, et au sein même de cette génération, ce sont plutôt des combats qui sont menés et qui sont portés.
00:48Mais on accepterait d'oublier ces combats en matière d'égalité parce que le fait religieux justifierait finalement qu'on puisse accepter de telles dérives.
00:59Donc oui, je pense que le fait religieux, malheureusement, est beaucoup trop présent aujourd'hui dans notre société. Je pense que beaucoup de Français le regrettent parce que la religion, c'est d'abord l'intime, c'est ce qui nous appartient à nous, intimement, personnellement, et qui n'a pas à être revendiqué, en fait, et je crois qu'il y a ce besoin-là, à un moment, de fait de liberté religieuse, mais de discrétion aussi religieuse qui est importante, et il y a des sujets spécifiques aussi sur la question de l'égalité entre les femmes et les hommes.