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Après des semaines d'un procès très tendu, les juges qui ont reproché à Nicolas Sarkozy "un pacte de corruption inconcevable, inouï, indécent" avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, ont demandé 7 ans de prison, 300.000 euros d'amende et 5 ans d'inéligibilité à son encontre.

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Transcription
00:00Proche choix, Guillaume Darray, ce soir, c'est évidemment de revenir sur les réquisitions dans le procès de Nicolas Sarkozy,
00:05procès des soupçons de financement libyens de sa campagne présidentielle en 2007.
00:10Le parquet réclame ce soir, on en parle avec son avocat, 7 ans, 7 ans de prison requis contre Nicolas Sarkozy.
00:16Je demandais tout à l'heure à son avocat, est-ce qu'il est sonné ?
00:19Réponse de l'avocat, il en faut beaucoup plus pour sonner Nicolas Sarkozy.
00:22Oui, en quelque sorte, son entourage m'expliquait il y a quelques minutes qu'il s'y attendait,
00:26vu la façon dont ça s'est passé ces derniers jours au tribunal.
00:28Et c'est d'ailleurs pour ça que matériellement, la réaction de Nicolas Sarkozy sur les réseaux sociaux
00:33est tombée quasiment dans les deux minutes après le prononcé des réquisitions.
00:37Et regardez ce que dit Nicolas Sarkozy, effectivement, sur les réseaux sociaux.
00:41Il explique qu'il continuera, je cite, à se battre pied à pied pour la vérité et à croire dans la sagesse du tribunal.
00:47Toujours cette affirmation d'une combativité.
00:49Il pointe du doigt ce qui est à ses yeux, regardez, la fausseté, la violence des accusations,
00:55l'outrance de la peine réclamée qui, à ses yeux, ne vise qu'à masquer la faiblesse des charges allégées.
01:00Nicolas Sarkozy, qui est donc décrit par l'une de ses conseillères comme très offensif, très combatif,
01:06elle me disait qu'il est absolument, je cite, indigné, décidé à se battre
01:09et qu'il continue de croire que jusqu'au bout, il y a un chemin, que la vérité sera établie
01:14et qu'il continue de croire que le tribunal peut prendre, au final, une décision différente des réquisitions.
01:20Nicolas Sarkozy qui a reçu quelques soutiens quand même de sa famille politique, la droite,
01:25et regardez notamment celui de Laurent Wauquiez qui, par un tweet, a fait part de son soutien à Nicolas Sarkozy
01:32expliquant que pour, justement, lui qui est candidat à la présidence des Républicains,
01:37eh bien, il voulait redire son amitié et son soutien à l'ancien président, lui, je cite,
01:41qui a consacré toute sa vie au service du pays auprès de nombreux sacrifices,
01:45même si ce ne sont que des réquisitions, on voit qu'il y a quand même moins de soutien qu'il y a une époque,
01:49qu'il y a une dizaine d'années, quand il y avait les premières affaires,
01:51où il y avait une déflagration politique et des centaines de soutiens quotidiens.
01:54– Parce qu'il a, comment dire, un rôle moindre en termes de politique active, Nicolas Sarkozy,
01:58il a 70 ans, il a, j'allais dire, plus l'intention forcément de se présenter à la présidentielle,
02:03même s'il ne faut jamais dire jamais, mais est-ce qu'il peut y avoir,
02:07si les réquisitions sont suivies par le juge, est-ce qu'il peut y avoir des conséquences politiques à tout ça ?
02:12– Alors, des conséquences politiques, non, parce qu'on le voit effectivement,
02:16même dans l'affrontement actuel qu'il y a entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez
02:19pour la présidence des Républicains, le parti qu'il a fondé, ou en tout cas refondé, rebaptisé,
02:25qui s'appelait précédemment l'UMP, aujourd'hui finalement l'héritage de Nicolas Sarkozy,
02:29on le voit, ce n'est même plus vraiment dans le débat,
02:31il n'y en a pas un qui se bat pour dire je suis l'héritier de Nicolas Sarkozy,
02:34il n'y a pas de conséquences non plus électorales, parce que vous le disiez,
02:37il ne faut jamais dire jamais, mais a priori Nicolas Sarkozy donne le sentiment
02:40d'avoir tourné la page de la politique électorale, même si quand vous le rencontrez,
02:45il dit qu'il n'aura jamais tourné la page de sa passion pour la France,
02:49en revanche, ce serait quand même une déflagration sur le plan démocratique,
02:53parce qu'un ancien président de la République qui serait condamné à 7 ans de prison ferme,
02:59qui irait en prison, ce serait évidemment une déflagration intérieure,
03:02mais ce serait une déflagration en termes de politique internationale,
03:05puisque Nicolas Sarkozy, c'est quand même quelqu'un qui a été très connu,
03:08qui a été très présent sur la scène internationale, et très actif,
03:11mais attention, encore une fois, pour l'instant, ce ne sont que des réquisitions,
03:15et Nicolas Sarkozy est présumé innocent.
03:18Vos commentaires Elsa Amélie ?
03:20Effectivement, ce serait une déflagration, 7 ans, c'est vraiment une peine infamante,
03:25et on comprend qu'en tant qu'accusé, le président se débatte avec la force peut-être du désespoir,
03:32il n'en reste pas moins qu'en tant que citoyenne, je considère,
03:36notamment en comparant la situation en Russie,
03:40que ça reste à l'honneur des démocraties de dire que même un chef d'Etat
03:44peut être amené à rendre compte de ses activités,
03:47qu'il n'y a pas une impunité totale et que la loi prévaut,
03:50il y a des citoyens qui nous envient ça quand même.
03:52Et d'ailleurs, c'est l'argument de Nicolas Sarkozy, vous savez,
03:54quand on l'entend, qu'il dit souvent, attention, je ne suis pas au-dessus de la loi,
03:57mais je ne suis pas en dessous, évidemment.
04:00Moi je retiens aussi que dans sa première réaction,
04:02peut-être à la différence parfois en creux de certains de ses avocats,
04:05il redit sa confiance en la justice.
04:07Je crois, je continue de croire dans la sagesse du tribunal.
04:10Je ne sais pas si c'est…
04:11L'avocat de Nicolas Sarkozy en plateau disait tout à l'heure,
04:14on peut passer de sept ans de réquisition à rien.
04:16Il y a une relaxe.
04:17Il y croit aussi.
04:18Il y croit aussi.
04:19C'est une façon de mettre la pression politique peut-être effectivement sur le tribunal.
04:22Mais ça, il faut remarquer qu'en tant qu'ancien chef de l'État,
04:25il y a toujours marqué une forme de respect des institutions sur ce plan-là.

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