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Après des semaines d'un procès très tendu, les juges qui ont reproché à Nicolas Sarkozy "un pacte de corruption inconcevable, inouï, indécent" avec le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. Ils ont demandé 7 ans de prison, 300.000 euros d'amende et 5 ans d'inéligibilité à son encontre.

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Transcription
00:00Le parquet national financier qui a terminé par Nicolas Sarkozy pour la peine qu'il souhaite voir prononcée,
00:08sept ans de prison, c'est la peine la plus lourde requise aujourd'hui contre les douze prévenus
00:14qui sont jugés dans ce procès tentaculaire, ce procès du financement illégal présumé de la campagne électorale
00:21de Nicolas Sarkozy par le régime libyen.
00:24Pour les onze autres prévenus, des peines allant de un à six ans de prison ferme ont été demandées pour les procureurs
00:31mais pour Nicolas Sarkozy, je vous le disais, la peine la plus lourde, sept ans de prison ferme et 300 000 euros d'amende.
00:37Nicolas Sarkozy est sorti de cette salle d'audience sans une réaction, on verra si ses avocats apportent un mot.
00:44On rappelle que ce sont les réquisitions du parquet national financier en clair,
00:49ce sont les demandes que font les magistrats qui représentent l'intérêt de la société, l'application de la loi
00:55mais pour le jugement définitif, il faudra attendre plusieurs mois, il sera rendu par les juges du siège d'ici quelques mois.
01:05Aujourd'hui, ce sont les peines demandées par le parquet national financier, je le rappelle,
01:10sept ans de prison ferme à l'encontre de Nicolas Sarkozy.
01:14Alexandra Gonzalez, en direct du tribunal pour BFMTV, Alain Duhamel, réaction ?
01:19C'est un cataclysme, c'est quelque chose qui n'a pas de précédent dans l'histoire des républiques françaises,
01:26c'est une accusation énorme, gigantesque.
01:30Nicolas Sarkozy demeure présumé innocent jusqu'au jugement mais les réquisitions sont sans précédent.
01:40Certainement, les avocats de Nicolas Sarkozy diront qu'il y a plus d'indices que de preuves,
01:48mais c'est à la fois sur le plan international en images et sur le plan purement et simplement...
01:56Ce sont les avocats de Nicolas Sarkozy qui prennent la parole Alain Duhamel ?
01:58Eh bien, je leur cède.
02:01Elles ne correspondent en rien à ce que l'audience a démontré.
02:08Le parquet prétend que des fonds libyens ont alimenté et financé la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
02:19L'audience a démontré que c'était faux.
02:22Le parquet me semble-t-il la même reconnue qu'hier.
02:27Aucune trace de financement n'a été trouvée.
02:31Aucune trace de demande de financement n'a été trouvée.
02:35Le parquet a complètement changé son histoire parce qu'au fur et à mesure du dossier,
02:42il est apparu que les deux fondements de son accusation,
02:47une note Mediapart et un soi-disant tête-à-tête entre Nicolas Sarkozy et Kadhafi, n'existaient pas.
02:56Le document de Mediapart est un faux mentonger.
03:00Et l'audience a démontré que jamais Sarkozy n'a demandé le moindre financement à Kadhafi.
03:07Alors, le parquet a demandé des peines très lourdes.
03:11Pourquoi ? Pour essayer de compenser la faiblesse de sa démonstration.
03:18Et le parquet a dit qu'il fallait réparer, remédier à un soi-disant atteinte à la société et à la confiance du public.
03:31Moi, je pense que ce qu'attend le public, c'est que les collaborateurs de la justice
03:39et notamment les membres du parquet ne viennent pas mentir devant un tribunal et devant moi.
03:48Merci.
03:49Mais c'est-à-dire que Nicolas Sarkozy n'a pas entendu son mention ?
03:52Ah oui, absolument.
03:53On s'approuvait, parce qu'il est innocent, que, comme le disait Jean-Michel Laurat,
03:58on a entendu des peines complètement au sol, sans aucun rapport avec les trois mois d'audience,
04:04comme si on n'avait pas eu trois mois d'audience,
04:07comme si le parquet n'avait pas reculé à de nombreuses reprises sur différents points.
04:12Ceux qui ont participé ou assisté à l'audience, ils ont en tête.
04:15Et en dépit de tout ça, et comme le disait Jean-Michel Darroi,
04:18pour masquer ses faiblesses, pour dissimuler ses carences probatoires,
04:24le parquet parle fort et demande des peines élevées.
04:27Ce n'est pas ça, la justice.
04:29Nous avons encore quelques semaines de plaidoiries avec nos confrères
04:35et pour, notamment, Nicolas Sarkozy, démontré que ses réquisitions,
04:40même s'elles sont dites avec un ton sentencieux qui se veut sévère,
04:44elles sont vides, elles sonnent creuses.
04:47Et comment votre client ?
04:49Il est combatif, comme il l'a toujours été.
04:52Ça n'a rien changé.
04:55Compte tenu des mots très durs et des accusations illégitimes
05:03qui ont été portées contre lui ces derniers jours,
05:06il s'attendait à autre chose que des peines excessives et sans aucun fondement.
05:17Vous venez d'entendre les avocats de l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy.
05:21C'est tout le contraste que l'on entend.
05:23Les avocats, bien évidemment, dénoncent un dossier qui est vide, qui est creux.
05:27Ils mettent en avant l'innocence de leurs clients
05:30et ça se heurte aujourd'hui à la sévérité du réquisitoire
05:33parce que ce sont 7 ans de prison qui sont requis contre l'ancien président de la République.
05:37Je vous laisse finir votre réaction Alain Duhamel.
05:39Je disais que c'était un cataclysme et qu'il fallait évidemment le regarder
05:44en soulignant le fait que, jusqu'au jugement, Nicolas Sarkozy est toujours présumé innocent.
05:50C'est quand même essentiel dans tout raisonnement et dans toute réaction.
05:54Cela étant, le fait même, le simple fait, le fait énorme aussi,
06:01que le parquet ait demandé des peines aussi lourdes,
06:05s'agissant d'une campagne de celui qui est devenu pour 5 ans président de la République,
06:12c'est gigantesque, sans aucun précédent sous les républiques
06:17et ça signifie que, sur le plan international, ça sera regardé comme une déflagration, bien entendu,
06:24et que sur le plan, je dirais, démocratique, pour tous ceux qui ont admiré
06:31et pour certains d'entre eux continuent d'admirer Nicolas Sarkozy,
06:35eh bien, bien entendu, c'est un effondrement.
06:39On va retourner au tribunal et écouter Alexandra González qui est notre envoyée spéciale.
06:44Elle a suivi le procès, suivi les réquisitions,
06:46parce que les mots forts résonnent encore dans la salle d'audience, Alexandra.
06:53Oui, les procureurs du parquet national financier ont décrit,
06:57durant deux jours et demi, Nicolas Sarkozy comme étant le principal instigateur
07:03de ce pacte de corruption qu'ils ont décrit,
07:06noué avec, je cite, le plus infréquentable des dictateurs,
07:11qui a du sang sur les mains, Muammar Gaddafi.
07:15Ils l'ont décrit comme étant celui qui a tout organisé,
07:18qui s'est appuyé sur son entourage pour monter ce pacte de corruption
07:22et voici les mots qu'ils ont donnés aujourd'hui lorsqu'ils ont terminé ce réquisitoire.
07:28S'agissant de Nicolas Sarkozy, il est parfaitement établi qu'il a agi
07:32en dehors de ses fonctions politiques pour conclure ce pacte de corruption.
07:36Une fois élu président de la République,
07:39Nicolas Sarkozy a continué de détourner les moyens de sa fonction
07:43pour favoriser les intérêts libyens.
07:46Il ne semble pas prendre la mesure de la gravité des infractions
07:49qui lui sont reprochées, malgré une condamnation déjà définitive
07:53dans un autre dossier pour corruption et trafic d'influence.
07:56Et le procureur qui a terminé par ces mots
08:00« Seules des peines d'emprisonnement ferme et d'amende ferme
08:04seront susceptibles d'assurer la protection de la société,
08:08de prévenir la commission de nouvelles infractions
08:11et de restaurer l'équilibre social. »
08:14Et c'est donc ensuite qu'ils ont demandé cette peine,
08:177 ans de prison ferme contre Nicolas Sarkozy,
08:20la peine la plus lourde requise aujourd'hui parmi les 12 prévenus,
08:25puisque pour les 11 autres personnes jugées dans ce dossier,
08:29de 1 à 6 ans de prison ferme ont été demandés,
08:33notamment contre les deux anciens ministres,
08:37et Claude Guéant. Nicolas Sarkozy qui est sorti de cette salle d'audience
08:41sans faire un seul commentaire.
08:43Rappelons néanmoins que le procès n'est pas terminé,
08:46il reste encore les plaidoiries de la Défense.
08:48Aujourd'hui, il s'agissait des réquisitions,
08:50c'est-à-dire des demandes faites par le parquet national financier.
08:54Mais pour la peine prononcée réellement,
08:57il faudra attendre le jugement, les juges du siège,
09:00dans quelques mois, probablement à la rentrée en septembre
09:03pour connaître les peines réellement prononcées
09:05contre les 12 prévenus, et notamment contre Nicolas Sarkozy.
09:08Alexandra Gonzalez, toujours au tribunal judiciaire,
09:11avec Dominique Lepicard, on y retournera au fil des minutes,
09:14et des réactions de l'ancien président.
09:16Nicolas Sarkozy n'a pas réagi au tribunal,
09:19mais il vient de réagir sur les réseaux sociaux.
09:21Oui, absolument. Toute première réaction de Nicolas Sarkozy,
09:24l'ancien président de la République, qui a publié un texte sur Facebook
09:27et regardé ce qu'il dit.
09:29Je continuerai à me battre pied à pied pour la vérité
09:33et à croire dans la sagesse du tribunal.
09:36Donc il est combatif, je continuerai à me battre pied à pied,
09:39c'est ce qu'il dit effectivement ce soir.
09:42Dans ce texte, il explique, et je cite l'ancien président,
09:45il évoque, je cite, la fausseté et la violence des accusations,
09:48l'outrance de la peine réclamée, qui à ses yeux,
09:51ne vise qu'à masquer la faiblesse des charges alléguées.
09:56Il évoque même des constructions intellectuelles
09:59imaginées par l'accusation.
10:01Vous voyez l'ancien président de la République
10:03qui n'a rien perdu de sa combattivité
10:05et qui effectivement, dans ce texte publié sur les réseaux sociaux,
10:07explique qu'il va continuer de se battre.
10:09Pauline Rovna, pourquoi des réquisitoires aussi sévères
10:12à l'encontre de Nicolas Sarkozy ?
10:14Des réquisitions aussi sévères ?
10:16C'est le cinquième procès contre Nicolas Sarkozy,
10:18c'est le plus grave, c'est le plus lourd.
10:20Je vous rejoins complètement.
10:21D'abord parce que les accusations sont gravissimes.
10:23C'est un pacte supposé de corruption
10:25et le parquet financier va demander cette peine
10:27à la hauteur de la gravité des faits.
10:29Compte tenu de la gravité des faits,
10:31l'ex-chef de l'État, selon les parquetiers,
10:34a contesté les faits et ne semble pas prendre
10:36la mesure de la gravité des atteintes.
10:38Voilà comment argumente l'accusation.
10:41Ils ont demandé de reconnaître l'ancien chef d'État
10:43coupable de tous les délits pour lesquels il est jugé,
10:45c'est-à-dire corruption, recel de détournement de fonds publics,
10:48financement illégal de campagne et association de malfaiteurs.
10:51C'est très lourd, c'est très sévère.
10:53La Défense plaidera le 8 avril.
10:54Effectivement, le procès n'est pas terminé
10:56et ils vont essayer de renverser la machine, si je puis dire.
10:59Réaction de Ségolène Royal, qui est avec nous ce soir
11:02sur le plateau de l'AFM CERI.
11:03Bonsoir Ségolène Royal.
11:04Bonsoir.
11:05Ça a été votre adversaire lors de la présidentielle de 2007.
11:08Oui, d'ailleurs c'est la campagne de 2007 qui est viciée,
11:11comme ont dit les réquisitions.
11:13Quelle est votre réaction ce soir ?
11:14Sur la campagne, je m'exprimerai au moment du jugement
11:18parce que je ne vais pas anticiper les choses.
11:20D'ailleurs, je ne vais pas parler des personnes, je pense,
11:23parce que précisément, comme les condamnations
11:25ne sont pas encore intervenues,
11:26je vais juste rappeler ce que ça soulève.
11:30D'abord, rendre hommage une nouvelle fois à la mémoire des familles.
11:34Il y a eu 114 familles qui sont constituées partie civile.
11:38Il y a eu 170 morts dans l'attentat contre le décédiste du Théâtre.
11:43Et ces familles, plus il y a eu en partie civile
11:47trois grandes associations de lutte contre la corruption
11:50qui, pour la première fois, agissaient ensemble.
11:52Et pour reprendre les mots de ces familles,
11:54elles ont dit leur effroi de découvrir que leur mémoire
11:57a été une monnaie d'échange contre de l'argent
12:00pour financer une campagne.
12:01Et de découvrir que des ministres français
12:03avaient rencontré le terroriste,
12:06auteur de ces assassinats,
12:08parce qu'il était le beau-frère de Kadhafi.
12:10Et que dans ce pacte, en effet inconcevable,
12:14inouï et indécent, c'était...
12:17Vous reprenez les mots du parquet.
12:20Les mots du parquet.
12:21Mais je ne cite pas les personnes,
12:23parce que ça n'a pas été contesté.
12:25Donc c'est ça qui est en jeu.
12:28Ça a été contesté par les avocats Nicolas Sarkozy.
12:30Non, je ne parle pas...
12:31Sur le pacte de Gauvion.
12:32Non, je parle de l'entretien et des contacts
12:34qui ont eu lieu et des visites qui ont eu lieu.
12:36Mais ce que je veux dire par là,
12:38c'est que les Français vont être en état de sidération
12:41par rapport à ça.
12:42Et la question est de savoir
12:44comment est-ce qu'on va pouvoir renouer
12:46la confiance entre les citoyens et leurs dirigeants.
12:50Parce que la France était un exemple
12:53au sens où les campagnes électorales
12:55bénéficient de financements publics.
12:57C'est ça qui est très important.
12:59Une campagne présidentielle,
13:00j'en ai conduite une,
13:01il y a plus de 20 millions d'euros
13:03payés par les Français de subventions publiques.
13:05Et donc en contrepartie, les citoyens,
13:07ils ont le droit d'avoir des dirigeants honnêtes,
13:11respectueux des règles,
13:13être capables de rendre des comptes
13:16et surtout au-dessus de tout soupçon.
13:19Mais 15 ans, 17 ans après, 18 ans après,
13:21vous vous dites que cette campagne électorale,
13:23cette élection, on me l'a volée ?
13:25Je ne vais pas me prononcer sur l'élection maintenant.
13:28Même si jamais le jugement confirmait
13:30le requisitoire très sévère.
13:32Je ne peux pas me prononcer.
13:33Bien sûr, mais le parquet dit
13:35véritable décisionnaire, commanditaire,
13:37d'un pacte de corruption inconcevable,
13:39inouï, indécent.
13:40Donc on parle de cet argent qui est arrivé
13:42dans la campagne électorale.
13:43Oui, qui n'a pas été contesté.
13:44Peut-être fausser la campagne électorale,
13:46selon vous ?
13:47Si je crois que les flux ont été contestés,
13:48la hauteur des flux ont été contestés.
13:49Le montant, mais le principe, non.
13:51Parce qu'il y a même eu l'occasion
13:53d'une chambre forte pendant la campagne électorale
13:55à côté du siège de campagne du candidat.
13:58Vous avez de l'amertume en entendant ça ?
14:01C'est lourd, je pense.
14:03Mais il faut attendre une fois de plus
14:05la décision définitive.
14:06C'est lourd parce que si vous voulez la politique,
14:08c'est aussi beaucoup de militantisme,
14:10beaucoup de gens qui donnent leur énergie,
14:12leur idéal, leur espérance, etc.
14:15Donc s'ils s'aperçoivent, le moment venu,
14:17que les règles ne sont pas équitables
14:20et qu'il y a de la tricherie,
14:22c'est très dur, mais pas seulement pour l'élection.
14:24Je vais retourner ma question, pardon,
14:25mais à l'époque, vous vous interrogiez
14:27sur cette débauche de moyens et d'argent, ou pas ?
14:29La presse l'avait déjà évoquée.
14:30Non, mais vous-même.
14:31Moi, je n'avais pas le temps de m'occuper de ça,
14:33parce que j'étais dans la campagne.
14:35Mais la presse l'avait plusieurs fois évoquée,
14:37en effet, les écarts de prestige
14:39dans les meetings en particulier.
14:41Mais bon, on n'avait pas d'éléments,
14:43même si plusieurs fois, on avait signalé...
14:45En tout cas, sur le terrain,
14:47il y avait une inégalité de...
14:49Il y avait une inégalité de moyens.
14:51Allons plus loin.
14:52Il y avait une vraie inégalité de moyens.
14:55Ça se voyait.
14:56Ça se voyait.
14:57Si le jugement confirme le réquisitoire,
14:59il n'y a aucun moyen de recours
15:01pour contester finalement ce qui s'est passé
15:03des années après ?
15:06Non, mais la plus forte sanction
15:09a été l'inversion des résultats.
15:13Laurent Neumann.
15:14Sept ans.
15:15Anna Duhamel insistait sur le caractère historique
15:19jamais vu sous la Ve République,
15:21un ancien président de la République...
15:22Sous aucune République.
15:23Qui pourrait être condamné à une lourde prison ferme
15:26si le jugement confirme le réquisitoire.
15:28Encore une fois, le procès n'est pas terminé.
15:30Oui, alors je vais prendre les mêmes précautions qu'Alain.
15:32Il faut rappeler que ce ne sont que des réquisitions.
15:35Et qu'on s'attendait à des réquisitions sévères.
15:38Ce n'est pas une grande surprise.
15:39Avec un bémol instruit par le passé,
15:42il y a de moins en moins d'écart entre les réquisitions
15:44et les décisions des tribunaux dans les affaires
15:46concernant la probité des élus.
15:48C'est un fait.
15:49On peut regarder historiquement les derniers procès.
15:53Il y a de moins en moins d'écart entre les réquisitions.
15:56Mais pour autant...
15:57Après, il y aura sans doute un appel.
15:59Nicolas Sarkozy est présumé innocent.
16:01Il y aura un appel.
16:02Il y aura sans doute un pourvoi en cassation.
16:04Donc cette affaire-là est loin d'être jugée.
16:07Et Nicolas Sarkozy est toujours innocent.
16:09Si jamais Nicolas Sarkozy,
16:11parce que c'est ça qui est assez dingue dans cette affaire,
16:13devait aller en prison après l'appel,
16:16la cour de cassation,
16:17ça serait quand, Pauline Rovenard ?
16:18Je rappelle que le président a 70 ans.
16:20Pour l'instant, il est sous brasse électronique,
16:22on le rappelle, depuis le 7 février.
16:24Et il n'y a pas de mandat de dépôt qui a été demandé.
16:26En revanche, il peut être prononcé au moment du jugement.
16:30Donc moi, je ne m'avance pas complètement.
16:32Effectivement, le procès n'a pas été terminé.
16:33Le mandat de dépôt, ça veut dire quoi, rappelez précisément ?
16:35Partir de manière concrète, dormir en prison.
16:38Même si on fait appel ?
16:39Ça n'a pas été demandé.
16:40Mais ça pourrait être prononcé avec l'exécution provisoire, par exemple.
16:44Donc, pour l'instant, on n'y est pas.
16:46Et le procès n'est pas terminé.
16:47Et la défense va prendre toute sa place le 8 avril.
16:50D'ici le 8 avril, que va-t-il ?
16:52Toute la défense des autres prévenus.
16:54Il y en a 11.
16:55Donc on n'y va pas par ordre d'attention,
16:57mais par ordre d'importance.
16:58Donc la défense de Claude Guéant, la défense de Brice Hortefeux
17:00et, in fine, la défense de Nicolas Sarkozy.
17:02Mais Lorneman, quelles sont les conséquences politiques ce soir ?
17:04Parce que Nicolas Sarkozy a retiré l'avis politique.
17:07Il n'y a pas de conséquences politiques immédiates pour les intéresser.
17:10Et si 7 ans, c'est extrêmement lourd pour Nicolas Sarkozy,
17:14c'est aussi très lourd pour 3 anciens ministres.
17:16On parle quand même de 6 ans pour Claude Guéant,
17:19de 3 ans pour Brice Hortefeux,
17:211 an de prison ferme avec aménagement pour Éric Woerth,
17:24des peines de prison ferme.
17:26Mais on n'est encore qu'au stade des réquisitions.
17:28Et je suis obligé de me souvenir que le premier jour de ce procès,
17:32et tout le monde ici s'en souvient,
17:34le patron du parquet national financier est venu ici même,
17:39à l'antenne de BFMTV,
17:41pour dire à quel point le dossier d'accusation était extrêmement lourd,
17:45au point que certains disaient,
17:47mais est-ce que c'est vraiment le rôle du patron du PNM ?
17:50C'est rarissime qu'un procureur vienne avant le début d'un procès
17:54dire à quel point le dossier est lourd.
17:56Est-ce que les délais n'étaient pas jetés ?
17:58Non, certains disaient, mais c'est bien que le procureur vienne faire
18:03de la pédagogie judiciaire avant l'ouverture d'un procès aussi lourd.
18:07Et d'autres disaient, mais en faisant cela,
18:09il dit qu'en gros Nicolas Sarkozy est déjà coupable avant que le procès ait lieu.
18:13C'est d'ailleurs l'argument que Nicolas Sarkozy avance dans ce qu'il écrit,
18:17dans ce message sur les réseaux sociaux.
18:19On est bien loin de la présomption d'innocence,
18:21de la nécessité de la preuve, du doute qui doit bénéficier aux prévenus.
18:25Il estime que finalement c'est à charge depuis le début
18:28et que le bénéfice du doute ne lui provoque pas.
18:30C'est ce qu'il a toujours dit en coulisses ou devant les caméras,
18:32je ne demande pas à être traité mieux que les autres citoyens français,
18:35mais je ne demande pas à être traité moins bien que les autres citoyens français.
18:38Ça c'est quelque chose qu'on a souvent entendu dire.
18:40Je ne suis pas au-dessus des lois, mais je ne suis pas en dessous non plus.
18:42C'est quelque chose qu'on a souvent entendu dire.
18:44Sur l'impact politique, effectivement, il n'y en a pas immédiatement,
18:46parce qu'on voit par exemple sur la campagne actuelle des Républicains,
18:49il n'y a plus vraiment d'enjeux autour de Nicolas Sarkozy, entre Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau.
18:53Donc l'impact, comme le disait Alain, sera sûrement dans l'image pour la France et à l'étranger,
18:57et du monde politique, davantage que sur un impact de politique intérieure pour les Républicains.
19:02Il n'y a pas de conséquences électorales, évidemment.
19:05Il n'y a pas de conséquences politiques directes,
19:08mais il y a des conséquences énormes sur la démocratie, ce qui est beaucoup plus important.
19:12La question c'est comment est-ce que des citoyens regardent un procès de ce genre ?
19:17Qu'est-ce que se disent-ils de ceux qui les gouvernent ou les ont gouvernés ?
19:21Comment réagissent-ils ? Qu'est-ce que ça signifiera ensuite ?
19:24C'est quoi ? C'est les tous pourris, en fait ?
19:26Il y a un risque de tous pourris, il y a un risque aussi de dire
19:30« Ah mais oui, mais par hypothèse, c'est la droite, donc l'argent, etc. »
19:34Il y a un risque aussi de regarder le procès de Marine Le Pen
19:40avec ce qui se passe à l'occasion de ce procès-ci.
19:43C'est le 31 mars, c'est lundi.
19:45C'est bien ce que je vous dis.
19:47Il y aura évidemment des rapprochements qui seront faits.
19:50Et à l'issue de tout ça, selon que Nicolas Sarkozy sera déclaré innocent ou coupable,
19:59et il ne faut pas en préjuger, mais selon le résultat,
20:03il y aura au minimum des interrogations s'il est déclaré innocent
20:08sur le fonctionnement de notre démocratie,
20:10et si jamais il était déclaré coupable,
20:13à ce moment-là, ce serait sur le fonctionnement de la Ve République
20:17que les questions se poseraient,
20:18et sur leur rapport entre le pouvoir et les citoyens,
20:21qui est une vieille vulnérabilité française.
20:26– 7 ans de prison requis contre Nicolas Sarkozy,
20:28300 000 euros d'amende, 5 ans d'éligibilité,
20:31c'est bien sûr le requisitoire, le jugement, ça sera sans doute après l'été,
20:35les pluies de l'Ori n'ont pas encore eu lieu à la rentrée.
20:37Tugdel Denis, votre réaction ?
20:39– La considération qui a été employée me semble assez opportune,
20:42il y a une conséquence politique quand même directe,
20:45c'est l'inégibilité qui a été demandée par les parquetiers
20:49à l'égard de Nicolas Sarkozy,
20:51Nicolas Sarkozy s'est certes retiré de la vie politique,
20:54mais s'il y a bien une conséquence politique directe,
20:56c'est que si demain, par je ne sais quel hasard,
21:00une élection présidentielle anticipée, un désordre important en France,
21:03aurait fait que certains auraient pu appeler Nicolas Sarkozy à la rescousse
21:07pour se présenter dans une nouvelle élection présidentielle,
21:09ce qui n'est pas totalement absurde.
21:11– Non mais ce qu'il exclut pour l'instant lui-même.
21:13– Il y a une chose…
21:15– Comme il le dit, je ne me désintéresserai jamais de la France,
21:17je me désintéresse de la petite politique.
21:19– Moi ce que je sais de son rapport à la politique opérationnelle,
21:22c'est qu'il n'excluait pas de pouvoir être un recours en cas,
21:27et personne ne le souhaite, de guerre civile,
21:30de troubles vraiment extrêmement majeurs,
21:32qui auraient fait qu'il se serait sérieusement posé la question.
21:34Évidemment qu'avec un scénario conventionnel,
21:37le scénario ne s'opposait pas.
21:39Maintenant permettez-moi un petit pas de côté,
21:42je ne vais pas avoir l'outrecuidance de refaire le procès Nicolas Sarkozy ici,
21:46je n'en ai pas les compétences techniques,
21:48en revanche, en tant que citoyen, observateur,
21:51je me permets de m'interroger sur le ton employé par les procureurs,
21:56et on parle du rapport de confiance entre les citoyens et les politiques,
22:00mais il y a aussi un rapport de confiance entre les citoyens
22:02et le pouvoir judiciaire à maintenir.
22:05Quand un procureur parle de l'ambition personnelle dévorante
22:09ou démesurée de Nicolas Sarkozy,
22:12permettez-moi de vous dire que je me contrefiche
22:15de ce que pense un magistrat de l'ambition de Nicolas Sarkozy,
22:18qu'il la trouve démesurée, mesurée, ou je ne sais quoi,
22:23ça n'a aucune importance.
22:25Ce qu'on reproche aux juges, c'est de faire autre chose que du droit,
22:28donc ils peuvent faire de la politique, ils peuvent faire de la morale,
22:30Mitterrand l'a dit bien mieux que tout le monde,
22:33dès 1964, je vous cite ce petit extrait de son livre
22:37Le coup d'État permanent,
22:38il n'est pas de pouvoir plus dangereux que celui des juges,
22:40dès lors qu'il prétend incarner à la fois la loi, la morale et la vérité,
22:45les deux concepts finaux étant superfétatoires.
22:50– Il avait même dit, je crois,
22:52les juges ont tué la monarchie, ils tueront la République.
22:55– Exactement, il avait dit ça,
22:56c'était une phrase orale qui lui était attribuée,
22:58alors que ce que je viens de vous citer provient d'un de ses livres,
23:02signé de sa blanche main,
23:04je trouve qu'il y a de l'outrance dans la sémantique des procureurs.
23:07– On va continuer dans le discours.
23:08– De l'outrance dans la sémantique des procureurs, ils vont trop loin.
23:10– On va continuer dans le discours.

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