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00:00Radio Patrimoine et Capital présente le Grand Rendez-vous de l'épargne.
00:07Une émission présentée par Quentin Ballouran et Cédric Decoeur.
00:14Et bonjour à toutes et à tous. Merci de nous rejoindre sur Radio Patrimoine avec Capital pour ce Grand Rendez-vous de l'épargne.
00:21Votre rendez-vous mensuel avec votre argent. Salut Quentin.
00:25Salut Cédric.
00:25Merci d'être au rendez-vous. On va donc s'intéresser comme chaque mois à un grand sujet.
00:31Et aujourd'hui, ce sont les SCPI qui vont tenir le haut du pavé. Succès d'année au Fonds euro pendant longtemps pour bon nombre d'épargnants.
00:40Cette classe d'actifs, cet actif a subi une petite période compliquée.
00:46On va se ramener dans le retour vers le futur, mais pas loin. Il y a deux ans, mars 2023 et une baisse de prix de part.
00:56C'était AEW Patrimoine et sa SCPI Lafitte-Pierre, remontée de taux d'intérêt, etc., etc.
01:03Je ne vous fais pas le panagérique de la période, mais bien évidemment, tout cela décrochait et ça faisait rentrer les SCPI dans une période un petit peu compliquée.
01:14Il y a eu quasiment une trentaine de SCPI qui ont enregistré, accusé, avoué des baisses et tout cela.
01:24Et bien évidemment, ça a créé une petite crise de confiance chez vous tous, chez les épargnants qui se sont posé des questions finalement sur la valeur de l'investissement qui avait baissé.
01:35Oui, c'est vrai que tu l'as dit, période un peu compliquée ces deux dernières années, mais ça n'a pas empêché ce placement de distribuer du rendement.
01:414,5 en moyenne en 2023, c'était à peu près 4,75 en 2024.
01:46Et puis, le malheur des uns a fait un peu le bonheur des autres, puisque sur un marché où les prix avaient baissé, certains acteurs ont pu faire des acquisitions d'actifs à des niveaux de rentabilité particulièrement élevés.
01:57Donc voilà, on se retrouve début 2025 avec un marché un peu tiraillé entre d'un côté quelques acteurs plutôt récents, plutôt très diversifiés, qui affichent des rendements de 7, 8, 9 jusqu'à 10%.
02:09Et puis, de l'autre côté de l'échelle, des pays qui restent un peu englués dans leur problème de liquidité et de collecte aussi.
02:16Et bien, on va voir tout ça. Effectivement, on va se poser toutes les questions pour se faire.
02:20On a deux invités aujourd'hui en plateau qu'on est ravi d'accueillir.
02:23Sarah Legouez. Bonjour, Sarah. Bonjour pour le cercle de l'épargne.
02:27Et puis un acteur de ce monde de la SCPI, Pierre-Antoine Burgala.
02:31Bonjour, Pierre-Antoine. Pour Iroko.
02:34Voilà, on va rentrer dans le vif du sujet dans un instant.
02:37Mais d'abord, vous connaissez l'émission et on va feuilleter les pages du petit journal de l'épargne.
02:44Tout ce qui s'est dit au cours des dernières semaines dans ce monde déplacement.
02:49Le journal de l'épargne.
02:53Quentin, on commence par la mobilisation de l'épargne des Français pour financer le secteur de la défense.
03:00Il n'y aura pas finalement de conscription obligatoire.
03:04Non, Cédric, pas de prélèvements sur les livrets à, par exemple, comme cela avait été craint à un moment par une partie des épargnants.
03:11Pas non plus de nouveaux livrets d'épargne dédiés au financement uniquement du secteur de la défense.
03:16Finalement, le gouvernement a acté la semaine dernière une journée de concertation avec les professionnels du secteur que notre réarmement reposerait,
03:26pour filer la métaphore militaire, sur un contingent d'investisseurs volontaires et volontaires uniquement.
03:31Alors, la cohorte des volontaires, comment ils pourront s'engager?
03:34Ils auront à leur disposition toute une batterie de produits d'épargne qu'ils connaissent déjà très bien.
03:39Leur assurance vie, plan épargne retraite, plan épargne en action ou encore leur dispositif d'épargne salariale.
03:46A l'intérieur, le gouvernement souhaite encourager la création de fonds dits de private equity.
03:51Et ce sont ces fonds qui investissent dans des entreprises non cotées en bourse.
03:56Et ça tombe bien parce que la grande majorité de nos TPE et PME du secteur de la défense ne sont pas cotées en bourse.
04:02Il faudra donc regarder du côté des unités de comptes de vos contrats, les UC pour y rechercher des fonds,
04:08comme celui annoncé par la Banque publique d'investissement BPI France, qui devrait s'appeler BPI France Défense,
04:15d'ailleurs, et qui sera accessible à partir de 500 euros à partir du second semestre 2025.
04:21Selon les informations militaires de ce journal de l'épargne, vous avez dit un mot de l'assurance vie au passage,
04:29puisqu'effectivement, ce seront des unités de comptes. Et si on s'attarde sur le côté assurance vie, eh bien, on a un record ce mois-ci.
04:37Oui, Cédric, une part symbolique a été franchie puisque le placement préféré des Français,
04:41on l'appelle souvent comme ça, a atteint un encours de 2000 milliards d'euros en janvier.
04:46Cela correspond à la fois aux sommes versées sur ces produits par les épargnants et aux revenus et intérêts que ces contrats génèrent.
04:54Pour donner un ordre d'idée, cela correspond aux deux tiers de la richesse nationale,
04:57puisque notre produit intérieur brut, le PIB, avoisinait l'année dernière les 3000 milliards d'euros.
05:03Et cela confirme la très bonne dynamique de l'assurance vie que nous évoquions le mois dernier dans l'émission,
05:08notamment face à des livrets qui ont reculé en février, comme la plupart des placements sécurisés, d'ailleurs.
05:15Alors, on va être un peu moins sécurisé, quoique ça dépend. Certains le considèrent comme très sécurisé.
05:20Il y a deux placements alternatifs qui font un peu un chassé croisé.
05:24Oui, Cédric, l'or et le bitcoin. Ils avaient tous les deux caracolé en tête des meilleurs placements de l'année, de l'année dernière.
05:31On s'en souvient. Plus 35% pour l'or, plus 140% pour le bitcoin.
05:35Eh bien, désormais, leurs destins divergent. L'once d'or, environ 30 grammes, a atteint le 14 mars dernier un record historique 3000 dollars.
05:45Tandis que de son côté, le bitcoin chute inexorablement après avoir atteint les 105 000 dollars fin janvier.
05:52Il se négocie aujourd'hui autour de 84 000 dollars.
05:55Comment est ce qu'on explique cette divergence ? On dit souvent, finalement, le bitcoin, c'est l'or des millenials.
05:59C'est vrai. Pourtant, ils ont plutôt tendance à diverger. Alors, on pourrait évoquer bien des raisons.
06:04Mais pour en retenir qu'une aujourd'hui, cela pourrait se résumer en un mot.
06:09Incertitude dans des périodes troublées comme celles que nous vivons.
06:12Les investisseurs ont tendance à se ruer vers l'or, ce métal vieux comme le monde, considéré comme un actif refuge.
06:18Ça aussi, on l'entend souvent, car on considère qu'il ne perdra jamais en valeur.
06:24Mais ce qui est bon pour le cours de l'or ne l'est pas pour celui du bitcoin.
06:28À l'inverse, l'incertitude politique et économique déclenchée par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche inquiète les investisseurs et affecte les marchés
06:36actions américains qui sont, qui sous-performent depuis le début de l'année.
06:41Or, historiquement, le cours du bitcoin a toujours été plus ou moins corrélé à la bonne santé de la bourse.
06:46Alors forcément, quand elle décroche, le bitcoin plonge aussi.
06:49Merci beaucoup pour ce journal.
06:52Quentin, donc, pour la prochaine fois, on essaiera de choper les jingles avec l'harmonica pour la ruée vers l'or.
06:57Oui, c'est ça, n'habillez pas de mots, c'est pas mal.
07:01Tout de suite, on continue à parler au cœur de ce grand rendez-vous de l'épargne et on va s'intéresser, donc plonger au cœur des SCPI.
07:10Le dossier du mois.
07:15Notre dossier ce mois, si c'est donc la SCPI, vous êtes certainement nombreuses et nombreux à détenir des SCPI.
07:24Et on va peut être commencer avec vous, Sarah.
07:29Quand on est épargnant. Qu'on veut avoir un portefeuille un peu diversifié, etc.
07:36Comment on évalue, comment on doit évaluer finalement la pertinence de détenir une SCPI pour avoir finalement cette stratégie de patrimoine,
07:45de gestion de patrimoine, qu'il soit équilibré, etc.
07:49Comment on regarde ces SCPI?
07:52Alors, il faut rappeler que les SCPI, ce n'est pas un placement garanti, donc il y a une prise de risque.
07:56Dès lors qu'on est prêt à cette prise de risque, la SCPI peut constituer un bon moyen de diversification de son patrimoine.
08:04Elle présente plusieurs avantages parce qu'elle donne la possibilité, la SCPI, qu'on appelle également pire papier,
08:10donne la possibilité d'investir sur le marché de l'immobilier sans subir les affres de la gestion directe d'un bien immobilier.
08:19Donc, en fait, on confie en détenant des parts des SCPI à la société de gestion, la prise en charge des locataires, des travaux,
08:30tout un ensemble de choses qu'on ne gère pas.
08:32On est vraiment sur un placement financier de ce point de vue-là.
08:35Et donc, c'est plutôt pratique de ce côté-là.
08:39Et puis, par ailleurs, ça a été dit en introduction, les SCPI n'ont pas démérité ces dernières années, malgré un contexte pas forcément très porteur.
08:48Vous avez raison de rappeler la part de risque qu'il y a.
08:51Parce que c'est vrai que j'avais dit que ça avait servi un peu de succès d'année à pas mal d'épargnants avec la baisse des rendements du fonds euros.
08:58Et c'est vrai que le rendement, à cette époque-là, toujours très haut perché des SCPI avait un peu fait un peu joué le rôle de miroir aux Alouettes
09:07pour les épargnants qui avaient un peu oublié la part de risque.
09:10Et il y a une part de risque.
09:13On va faire le miroir.
09:16Pierre-Antoine Burgala, justement, vous, en tant que fabricant de SCPI, qu'est-ce que vous avez envie de dire à un épargnant qui,
09:25aujourd'hui, n'aurait peut-être pas tout à fait saisi l'intérêt de la SCPI dans ses placements ou qui n'aurait,
09:32il n'y en a peut-être pas encore de SCPI dans ses placements.
09:35Voilà deux, trois arguments comme Sarah a développé.
09:39Déjà, il y en a effectivement pas mal qui ont été développés.
09:41Comme le disait Sarah, c'est un bon moyen de diversification dans son portefeuille.
09:44Ça fait partie des impondérables d'un portefeuille équilibré et avec plusieurs classes d'actifs, plusieurs typologies de placements.
09:52Effectivement, il y a eu un désamour pour la SCPI ces deux dernières années qui s'explique par la remontée des taux.
09:58Et vous l'avez dit, Cédric, puisqu'au final, on s'est retrouvé d'un produit qui était performant dans une allocation par rapport au contrat d'assurance vie,
10:04qui donnait péniblement du 1% du lendemain avec des produits d'épargne sans risque, comme le livret, comme le livret A,
10:11qui donnait un meilleur rendement à risque équivalent par rapport à une SCPI.
10:15Donc, c'était assez logique, au final, de voir les épargnants sortir de ces produits là.
10:19Néanmoins, tout produit connaît son cycle et donc ça n'a pas changé pour la SCPI.
10:26Et aujourd'hui, on retrouve quelques acteurs, on en fait partie, donc je le dis avec beaucoup d'envie, qui offrent justement une prime de risque
10:35qui est bonne par rapport à un livret, par rapport à de l'assurance vie en euros.
10:40Et donc, il faut évidemment regarder ce qu'il y a comme possibilité, ce qu'il y a comme typologie de SCPI et bien les choisir.
10:48Maintenant, la SCPI, comme le disait Sarah, c'est un produit qui permet de toucher du doigt l'immobilier sans contrainte de gestion.
10:56Ça a une autre vertu, c'est que généralement, alors qu'il y a quelques acteurs qui sont sur du résidentiel,
11:01ça permet aussi d'accéder à une typologie d'actifs qu'un investisseur particulier ne peut pas toucher du doigt habituellement.
11:08Nous, par exemple, on est spécialisé dans l'immobilier d'entreprise.
11:11On achète des supermarchés, on achète de la logistique, on achète des bureaux.
11:15Et c'est historiquement des secteurs d'activité qui sont réservés à des institutionnels.
11:20La SCPI, par un pool d'investisseurs, va permettre de déployer des capitaux significatifs sur ce type de placement qui offre traditionnellement
11:29des meilleurs rendements que quand vous achetez un appartement en plein cœur de Paris.
11:34Justement, on voulait aussi l'évoquer, mais il y a eu une espèce d'évolution.
11:37Sarah, je ne sais pas si vous voulez répondre là-dessus.
11:39Depuis ces deux dernières années, on avait vu des SCPI qui étaient autrefois très thématisés sur des classes d'actifs en particulier.
11:45Et puis, on a l'impression que c'est plutôt les SCPI diversifiés qui peuvent investir un petit peu sur différentes classes d'actifs qui performent le plus.
11:53Est-ce que vous avez vu cette évolution sur le marché ?
11:56Concrètement, sur le marché en tant que tel, je n'ai pas les données sur les chiffres en tant que tel.
12:02Mais clairement, ce qu'on a pu constater globalement, c'est qu'il y a eu, de par l'évolution à la fois de l'accès aux prêts qui a touché tout le secteur des SCPI,
12:13et avec les suites du Covid, le développement du télétravail et notamment le développement aussi des achats en ligne du e-commerce,
12:22ça a aussi impacté le secteur et donc a pu se répercuter sur un certain type de SCPI.
12:28Globalement, vous avez les SCPI de bureaux qui ont été évoqués à l'instant et qui sont en général considérés comme plus sûrs dans la mesure où pendant longtemps, c'était effectivement le cas.
12:44Mais quand le contexte économique et quand l'économie tertiaire est plus en difficulté, ça peut effectivement poser problème.
12:50Après, le résidentiel qui offre des rendements plus faibles est généralement plus stable, mais il y a une prise de risque qui est toujours liée au SCPI,
13:00liée notamment à la question des loyers, est-ce qu'il va y avoir vacances ou est-ce qu'il va y avoir non-payement des loyers,
13:09donc qui peut engendrer effectivement avoir un effet sur le rendement attendu pour le détenteur de part de SCPI.
13:18Comment on fait pour choisir ? Parce que vous nous dites, nous, on fait plutôt ceci, cela.
13:24Comment est-ce qu'on détermine aujourd'hui ? Comment on va fabriquer une SCPI ? Comment on va calculer un peu la perf ?
13:30Peut-être pas la recette d'Hiroko, parce que j'imagine que ça, c'est bien gardé au fond d'un coffre-fort avec 12 000 clés, mais voilà.
13:39Quels sont les indicateurs que vous regardez ? Comment vous humez un petit peu le secteur ?
13:42Sarah nous a parlé effectivement des prêts. Il y a énormément de paramètres qui rentrent en jeu, on imagine,
13:50et c'est pas mal pour l'épargnant de savoir un petit peu comment on fabrique le produit qu'Infini va mettre dans son portefeuille ou dans son contrat d'assurance-vie.
13:59Ça me permet de faire un peu de spéléo, justement, au sujet d'Hiroko-Zen, puisque quand on a lancé Hiroko-Zen, mine de rien, notre SCPI,
14:08on était encore dans un moment où les SCPI avaient toute leur place dans les allocations et avaient une collecte très significative.
14:15Donc on est arrivé dans un environnement très concurrencé par les pures players de l'époque, qui ont un petit peu disparu ces derniers temps.
14:20Et donc on s'était dit, nous, et on était pendant le Covid, puisque c'était en novembre 2020,
14:25on s'était dit qu'effectivement, à contre-courant des SCPI monothématiques, que ce soit bureau, logistique, commerce,
14:32ça avait peut-être du sens de faire ce qu'on applique très souvent au monde de l'action, la diversification.
14:39Parce que choisir, c'est renoncer. On s'était dit, nous, on va aller sur toutes les thématiques de l'immobilier professionnel
14:44et on va surpondérer et sous-pondérer les secteurs d'activité en fonction des momentums de marché, parce que tout cela est une matière vivante.
14:50Vous avez par moments, effectivement, des sujets conglomécturels où le télétravail arrive et donc les bureaux sont en pleine mutation et tout ce qui est,
14:58je n'ai pas peur de le dire, mais tout ce qui est immeubles de bureaux, les grandes tours de 20, 25 000 m2 dans le nord de Paris ou à la Défense ont moins de sens,
15:06puisqu'au final, ce n'est pas ça, aujourd'hui, la demande placée. Aujourd'hui, les entreprises veulent être en un seul lieu, au plus près du centre-ville.
15:12Et donc, le bureau est en pleine métamorphose. Et donc, on a, quand on a lancé Irokozen, évidemment, on a fait très peu de bureaux.
15:19On a plutôt fait des commerces qui étaient très résiliants pendant le Covid. On a fait davantage de logistique parce que le e-commerce avait déjà structurellement un retard en France.
15:29Et ça tournait à plein, exactement. Donc ça, on ne s'en est jamais écarté. Aujourd'hui, ça fait des émules. Il y a extrêmement peu d'SCPI qui se lancent aujourd'hui en monothématique,
15:38parce que, encore une fois, quand vous avez une collègue qui est abondante, autant aller voir tous les pays possibles dès lors que ça répond à vos critères d'investissement,
15:46évidemment, et tous les secteurs d'activité pour faire le meilleur choix au meilleur moment. Après, il y a d'autres sujets, évidemment, par rapport à la recette secrète.
15:55Il y a aussi l'emploi du cash. Avant, une SCPI qui avait du cash, il fallait l'investir le plus vite possible. Alors, c'est toujours le cas, puisqu'il faut donner des loyers.
16:02Donc, c'est aussi notre rôle. Néanmoins, les comptes à terme ont repris un peu de couleur. Donc, il faut être un peu moins feignant qu'on pouvait l'être auparavant,
16:09puisque un euro est un euro. Et donc, nous, en tout cas, on fait attention à ne rien laisser sur les comptes et faire travailler au maximum l'épargne de nos investisseurs.
16:19On rappelle juste le cercle de l'épargne. Vous n'êtes pas là pour nous donner des conseils de placement. C'est juste vous observer un petit peu la masse de l'épargne.
16:27Vous étudiez tout ça et vous nous permettez d'éclairer la façon dont on doit un petit peu gérer ou dont on peut un petit peu chacun gérer notre épargne.
16:40Sarah, aujourd'hui, on a des SCPI, on l'a rappelé en introduction, qui ont baissé leur prix de part, qui sont peut-être décotés.
16:47Aujourd'hui, qu'est-ce qu'il faut privilégier, j'ai envie de dire ? Se dire tiens, je vais aller au contraire acheter à bas coût une SCPI un peu décotée, etc.,
16:59qui va certainement, parce qu'ils ont la niaque, remonter. Enfin voilà. Ou est-ce qu'au contraire, les épargnants, ils ont plutôt intérêt à travailler
17:07des jeunes SCPI qui sont tout à fait dans l'air du temps et qui peuvent finalement apporter directement peut-être la performance souhaitée ?
17:18Alors effectivement, la décote des parts des SCPI liées au contexte évoqué peut constituer une opportunité d'investissement dans la mesure où effectivement,
17:28le ticket d'entrée est plus accessible. Maintenant, ça sous-entend aussi que peut-être la prime de risque, la part de risque encourue est plus élevée.
17:38Donc déjà, la question initiale...
17:40C'est-à-dire que l'actif en lui-même s'est dégradé. Il n'y a rien de magique dans la baisse de part.
17:45C'est tout à fait ça, voilà. Donc à partir de ce moment-là, la question d'une part, c'est effectivement de voir la sensibilité au risque de l'investisseur potentiel.
17:55Et il lui appartient évidemment de prendre un certain nombre de précautions avant d'investir sur une SCPI dont la valeur de la part a effectivement baissé,
18:07à savoir déjà s'intéresser à la capacité de la société de gestion d'améliorer, d'assainir sa situation financière.
18:21Et de la manière dont elle compte effectivement fournir un rendement des loyers, des dividendes aux actionnaires, aux détenteurs de parts potentielles.
18:32Donc l'idée, c'est effectivement, comme pour tout investissement, c'est de savoir quelles sont les perspectives à long terme et donc s'intéresser à la société de gestion.
18:43C'est un miracle sur la SCPI. On doit procéder finalement un peu comme on choisirait son action, un peu comme on choisirait son contrat d'assurance-vie ou une UC dans...
18:52Absolument. De vérifier effectivement le sérieux de la société de gestion, la manière dont elle fonctionnait jusqu'à présent et en fonction des secteurs.
19:02Et on en revient à ce qui avait été dit avant, effectivement, la logique et de la diversification. L'avantage des SCPI, c'est la mutualisation du risque.
19:11Donc cette mutualisation par le fait de souscrire plusieurs SCPI, de ne pas se cantonner qu'à une seule.
19:18Et ensuite, c'est également l'idée d'investir sur des secteurs d'activité différents et des zones géographiques différentes.
19:28Il y a un autre critère qu'on peut regarder aussi pour les épargnants. Je sais que Hiroko, c'est aussi spécialisé là-dedans.
19:34Ce sont les SCPI sans frais d'entrée qui sont un petit peu nouvelles aussi sur le marché. Est-ce que vous pouvez nous expliquer un peu en quoi c'est ça différent ?
19:40Effectivement, on fait partie de ces très rares SCPI aujourd'hui sans commission de souscription. Alors, ça ne veut pas dire sans frais, mais sans commission d'entrée.
19:47Historiquement, la SCPI, déjà, c'est un vieux produit puisque ça existe depuis 60 ans. Et ça a été créé par des banquiers pour des banquiers.
19:54Et donc, il fallait faire travailler tout le réseau. Et donc, c'était un bon moyen de rémunérer le réseau à la distribution en y mettant des frais.
20:03Ce qu'on a choisi chez Hiroko, c'est de refaçonner ce modèle et plutôt d'être payé pour le travail que l'on amène.
20:10C'est-à-dire qu'on achète de l'immobilier, on s'assure qu'il soit bien loué dans la durée et c'est là-dessus qu'on va être rémunéré.
20:17Ce que ça veut dire, c'est qu'en ramenant la commission de souscription à zéro, nous, on est payé uniquement sur le métier de l'immobilier.
20:25Et il y a deux conséquences majeures pour l'investisseur. Déjà, historiquement, sur une SCPI dite traditionnelle, un client qui met 100 euros
20:33et qui veut récupérer ses sous, il va récupérer le lendemain 90 euros. Je vais très vite dans le calcul, mais généralement, vous avez 10% de frais de souscription.
20:39Et donc, quand il va vouloir récupérer ses sous, c'est 90 euros. Sur une SCPI sans commission de souscription, il va effectivement placer 100 euros.
20:46Et nous, on lui rend 100 euros s'il souhaite s'en aller. Donc, on lui offre une certaine liberté, pas plus de liquidité.
20:50Encore une fois, une SCPI n'est pas, par nature, liquide puisqu'on est sur un sous-jacent immobilier. Mais néanmoins, on lui offre cette liberté de pouvoir partir.
20:58Modulo néanmoins, une durée d'étention minimale. Sinon, il a des pénalités de sortie. Chez nous, c'est trois ans et de l'ordre de 5%.
21:04Donc ça, c'est la première incidence qui est quand même forte et qui a un impact évident sur le TRI.
21:09Et il y a un autre impact qui est non négligeable pour la SCPI et le rendement de la SCPI. C'est qu'en faisant ce mécanisme-là, on va mettre plus d'argent à travailler sur l'immobilier.
21:17Puisque quand vous avez une SCPI qui a des frais de souscription, doit déployer les capitaux, vous avez 10 euros qui sont partis dans mon exemple de 100 euros.
21:24Et donc, le gérant va déployer 90 euros. Chez nous, il va déployer davantage sans effort.
21:29Et donc, s'ils achètent exactement le même type de rendement, on va forcément générer un meilleur taux de distribution puisqu'on appelle ça un taux de distribution, un meilleur rendement.
21:36Et donc, dit autrement, on a besoin de prendre moins de risques pour faire la même performance qu'une SCPI qui a des frais de souscription.
21:42C'est toujours une question dans le monde de l'épargne. Alors, ça s'applique aujourd'hui aux SCPI, mais à d'autres aussi.
21:49Cette question des frais, l'épargnant. Bon, il y a une Maxime presque populaire qui dit que quand c'est gratuit, c'est que c'est l'épargnant qui est omnu.
21:58Pierre-Antoine vient de nous expliquer l'inverse. Comment est-ce que vous voyez la question des frais ?
22:04Alors voilà, aujourd'hui, on est sur la SCPI, mais on pourrait élargir un tout petit peu la question à l'épargne.
22:09Comment est-ce qu'il faut considérer la question des frais ? Alors effectivement, on a modulé en disant que c'est des frais d'entrée.
22:17La question des frais dans l'épargne, dans les SCPI, c'est hyper important.
22:22Absolument. Quel que soit le placement, que ce soit de l'immobilier en direct, que ce soit à travers des SCPI ou que ce soit des actions ou des fonds d'investissement.
22:34On parlait du fonds de financement de la Défense tout à l'heure. La question, c'est de savoir le rendement réel, net.
22:43Donc après le versement des frais de gestion, le fait d'avoir... Parce que c'est un métier, justement, de faire fructifier l'argent.
22:53Ce métier, ce service, il doit bien être rémunéré. Et donc, certes, plus la performance est élevée, et en général, les frais sont associés aussi.
23:08Et c'est ce qu'on dit effectivement au titre des SCPI. C'est bien pour ça qu'on évoque un placement sur la durée.
23:13Parce que si on sort, ça a été dit juste avant, au bout d'un an, au bout de deux ans, on est pénalisé.
23:19En fait, non seulement on n'a pas fait de gains, mais en plus, finalement, on a perdu plus que ce qu'on a investi,
23:24puisqu'on ne couvre même pas les frais initiaux engagés quand des frais s'appliquent.
23:31Vous avez l'impression que c'est fini, là, maintenant, cette pseudo crise des SCPI ?
23:37Parce qu'on rappelle, on a parlé d'une trentaine de décotes. Il y a quand même beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de SCPI.
23:45C'est d'une part très marginal, mais ça a quand même fait mal.
23:49Est-ce qu'on peut se dire, c'est un peu la question qu'on pose ce mois-ci, que c'est derrière nous, que la question de la SCPI est maintenant tranchée ?
23:57Ça a fait effectivement beaucoup de dégâts au marché de la SCPI, puisqu'on est quand même passé d'un marché en 2022 à 11 milliards d'euros net,
24:06à 3,5 milliards d'euros l'année dernière. Donc, il y a vraiment un gâteau qui a été bien entamé.
24:12Et donc, on sent quand même la fin d'un cycle, c'est-à-dire qu'on sent un regain d'intérêt pour la SCPI, encore une fois porté par des SCPI qui performent et qui surperforment les classes d'actifs sans risque.
24:24Donc, en fait, il est tout là, le sujet. C'est dès lors que vous avez des SCPI qui sont au rendez-vous et qui rémunèrent bien le risque que vous prenez en achetant ce produit, tout va bien.
24:33Et donc, il y a quelques acteurs dont fait partie Rocozene, puisqu'on a depuis quatre ans servi plus de 7%.
24:38Évidemment, les performances passées ne préjugent pas de performances futures.
24:41Merci de le rappeler.
24:44Et donc là, on est au rendez-vous. Effectivement, on est à la promesse.
24:48En revanche, il y a des très bons indicateurs qui montrent que ça revient dans les allocations des investisseurs.
24:53Déjà, on a une collègue qui est très soutenue depuis le début de l'année.
24:56Et quand j'en parle avec mes pairs, je me rends compte effectivement que le marché reprend un peu de dynamisme.
25:01C'est une très bonne chose. En deux mois, nous, on a collecté 100 millions d'euros net en janvier, en février sur Rocozene.
25:06Donc, c'est très, très dynamique. Maintenant que j'ai dit ça, il y a aussi une vingtaine d'SCPI qui se sont lancés l'an dernier.
25:12Preuve que le momentum d'investissement est extrêmement bon.
25:16Pourquoi je dis ça ? C'est que, effectivement, comme vous le disiez, je ne sais plus lequel, disait quand il y a des perdants, il y a forcément des gagnants.
25:23Quand on a une remontée aussi brutale de taux, ce qui se passe, c'est que vous avez effectivement des mises en marché d'acteurs qui sont dits distress.
25:30Et donc, vous avez en face de ça des potentiels acheteurs comme notre SCPI ou d'autres acteurs qui sont en capacité de déployer des capitaux très vite
25:38et qui peuvent acheter de l'immobilier, des actifs qui présentent des ratios risques rendement absolument inédits depuis une dizaine d'années.
25:45Pendant dix ans, on a vécu avec la planche à billets. Aujourd'hui, on achète effectivement des actifs de qualité prime ou en dessous de prime avec des rendements à 7, 8 %
25:54et qui nous permettent d'assurer des rendements long terme pour les investisseurs assez significatifs.
25:59Et donc, ça, c'est un très bon indicateur de bonne santé. Et donc, je suis assez convaincu qu'en 2025 et sûrement davantage en 2026,
26:06notamment par les actions des banques centrales, on verra de plus en plus des CPI à nouveau dans les allocations des portefeuilles des clients.
26:12Pour terminer, ce sera quasiment le mot de la fin. Sarah, vu du côté des épargnants du sac de l'épargne, quand vous les interrogez,
26:21vous dites aussi que la confiance est toujours là, que les CPI restent un produit qui aujourd'hui ont toutes les raisons d'être dans un portefeuille, dans un patrimoine diversifié.
26:32La CPI constitue une déclinaison financière de l'investissement dans la pierre. On va boucler la boucle du début.
26:44Les Français sont très attachés à la pierre. Et de ce point de vue-là, la CPI a de beaux jours devant elle à ce titre-là, sachant qu'en plus,
26:53la CPI permet de constituer un actif qui peut être envisagé à la fois pour de l'optimisation fiscale ou pour envisager la transmission de son patrimoine.
27:03Elle peut également être envisagée comme un rendement régulier, notamment sur le long terme, pour se constituer un complément de revenu.
27:12Pour toutes ces raisons, compte tenu du contexte baissier des taux directeurs, qu'on sent qu'il y a un frémissement sur le marché de l'immobilier
27:22qui peut et qui devrait se répercuter sur les CPI, compte tenu de l'attachement traditionnel des Français à la pierre,
27:31il y a de fortes probabilités que les CPI en profitent dans les prochaines années.
27:38– Voilà quelques clés qu'on a essayé de vous apporter aujourd'hui pour mieux comprendre ce monde des SCPI que vous retrouverez bien sûr dans Capital.
27:47Nous, on continue bien évidemment à vous accompagner, on va répondre notamment à toutes les questions,
27:53celles que vous nous envoyez tout au long du mois sur notre boîte question-capital.fr, je ne me trompe pas d'adresse mail, tout va bien.
28:03Donc ça c'est dans un instant, merci beaucoup, en tout cas Sarah, on va vous garder sous le coude.
28:07Et merci beaucoup Pierre-Antonin de Riala et Roméo d'être venus passer ces quelques minutes sur le plateau de Radio Patrimoine
28:14avec la complicité de Capital, à tout de suite.
28:17– Vos questions, nos réponses.
28:21– Eh oui, vous êtes nombreuses et nombreux et on vous en remercie à nous écrire chaque mois
28:25alors quelques-unes, quelques-uns seront vues à la télé.
28:30N'hésitez pas à question-capital.fr et on commence avec vous Sarah Le Guez,
28:37donc pour le cercle de l'épargne et puis pour nous accompagner,
28:41on a également pour répondre à toutes vos questions Nathalie Cousigou-Suas, bonjour.
28:45– Bonjour à tous.
28:46– Votre notaire à Paris, vous nous accompagnez régulièrement et on est ravi de vous retrouver.
28:50C'est donc parti pour cette séquence.
28:53Question donc, faut-il ouvrir un nouveau contrat d'assurance-vie après 75 ans ?
28:58C'est Catherine qui vous écrit.
29:00Elle a 76 ans et 30 000 euros à placer, elle a déjà des contrats d'assurance-vie,
29:04elle en a 4 souscrits il y a plus de 20 ans.
29:08Elle a parfois retiré des fonds sur certains d'entre eux
29:11et elle n'a, surtout, ça c'est important, pas de descendant direct
29:15et elle voudrait savoir s'il est préférable de réinvestir sur d'anciens contrats
29:19ou d'en ouvrir de nouveaux, plus performants bien sûr, précise-t-elle.
29:23– Alors, le fait qu'elle n'ait pas de descendant direct, je m'attarde sur ce point.
29:29Donc, le fait que Catherine n'ait pas de descendant direct
29:32ne constitue pas en soi un obstacle.
29:34Parce que le principe même, l'intérêt même de l'assurance-vie
29:37c'est de pouvoir transmettre avec un régime successoral
29:42beaucoup plus attractif que ce qui s'applique en temps normal
29:47avec le choix du bénéficiaire.
29:50Donc, ça permet de déroger justement au droit des successions classiques
29:55et de choisir son bénéficiaire.
29:57Et effectivement, le fait qu'elle ait plus de 70 ans
30:01puisque c'est le régime fiscal le plus attractif en termes de succession
30:09c'est pour les versements réalisés avant les 70 ans.
30:15Si elle choisit son bénéficiaire, elle bénéficie au titre des versements passés
30:21de ce qu'elle a d'ores et déjà constitué d'un régime fiscal beaucoup plus attractif.
30:26Maintenant, il lui est évidemment possible de souscrire une nouvelle assurance-vie à tout âge
30:31mais il serait peut-être préférable, si elle a déjà plusieurs contrats de souscrit
30:36d'essayer de voir auprès de ses conseillers
30:38comment elle pourrait être accompagnée pour les faire performer.
30:40C'est vrai qu'il y a toujours cette question autour des 70 ans en assurance-vie, Maître.
30:45Et certains disent, le petit tip, c'est peut-être justement quand on franchit la barre
30:49d'ouvrir de nouveaux contrats pour avoir des contrats sous un régime
30:54et d'autres contrats plutôt que de mélanger.
30:56Parce qu'il y a deux articles du Code général des impôts
30:59l'article 757 B et l'article 990 I du CGI
31:03qui ont l'air comme ça très touffus mais qui sont quand même très simples.
31:07Effectivement, on regarde les versements qui ont été faits avant 70 ans ou après 70 ans.
31:12Avant 70 ans, toutes les primes qui vont être versées avant 70 ans aux bénéficiaires désignés
31:19c'est un régime fiscal extrêmement attractif
31:21parce qu'il y a une franchise fiscale qu'on appelle abattement de 152 500 par bénéficiaire.
31:27C'est énorme.
31:29En revanche, pour les versements faits après 70 ans
31:31ce n'est pas complètement dénué d'intérêt sur le plan successoral
31:35parce que pour ces montants-là, il y a une franchise fiscale de 31 865 euros
31:42mais qui s'applique à tous les bénéficiaires qui vont se répartir
31:45ceux désignés pour le contrat après 70 ans.
31:48Donc fiscalement, parce que si Catherine n'a pas d'héritier direct
31:53la fiscalité va être très lourde.
31:56Si elle décide de gratifier des cousins, ses neveux ou des amis très proches
32:00le fisc va prendre 60% de droit de succession.
32:03Donc il est vrai que, successoralement parlant,
32:06le vecteur de l'assurance-vie est là très intéressant.
32:09Puis il faut aussi qu'elle pense à elle, Catherine.
32:11Qu'elle pense aussi à ses vieux jours et ne pas trop se démunir.
32:15La prévoyance, ça fait partie à plein de la gestion de patrimoine.
32:20Quentin.
32:21Oui, question succession de Virginie.
32:23Je vous la lis.
32:24Bonjour, mon mari a eu deux mariages et des enfants de deux précédentes unions
32:29donc j'ai également un enfant d'une précédente union.
32:31Nous précise Virginie.
32:33Son mari avait acheté une maison lors de son deuxième mariage
32:36mais à son nom à lui uniquement.
32:38Nous vivons aujourd'hui dans cette maison.
32:41Mais qu'adviendra-t-il si par malheur son mari décédait ?
32:44Il n'a, à ma connaissance, pas rédigé le testament.
32:47J'ai entendu plusieurs versions.
32:49On me dit que ses enfants pourraient me mettre dehors.
32:51Est-ce que c'est vrai, maître ?
32:53Il faut rassurer Virginie.
32:54Même si on n'a pas toute la trame du cas de Virginie,
32:59on va considérer que quand elle dit « mon mari »
33:01elle est effectivement mariée.
33:02Vous savez, beaucoup de gens disent « mon mari »
33:04mais on est concubin ou paxé.
33:06Or, le régime est complètement différent
33:08selon les concubins, les paxés ou les époux mariés.
33:10Si Virginie est mariée,
33:12quand bien même le bien n'appartient qu'à son époux,
33:15la loi la protège.
33:17C'est l'article 764 du Code général des impôts
33:20qui octroie au conjoint survivant
33:22un droit viagé, sa vie durant,
33:25à rester dans les lieux
33:27ainsi que sur les meubles qui garnissent ce bien.
33:29Là, effectivement, c'est une innovation de la loi
33:32qui date de 25 ans.
33:34Si son mari veut plus la protéger,
33:36il peut faire aussi des dispositions testamentaires
33:39voire une donation aux derniers vivants
33:41mais modulée parce qu'il y a des enfants d'unions différentes.
33:44Il ne faut pas que ça suscite trop d'animosité.
33:46Mais en tout cas, Virginie,
33:48de par le régime légal,
33:50elle ne pourra pas être chassée de la résidence principale.
33:53S'il s'agit de la résidence principale,
33:55ça, c'est acté.
33:57S'il s'agit de la résidence du coup, bien sûr.
33:59Ce n'est pas le cas s'il s'agit d'une résidence secondaire.
34:02En revanche, elle ne pourra pas la louer.
34:04Sauf qu'à Exceptionnel,
34:06elle ne pourra rester que dans les lieux,
34:08ce qui s'appelle un droit viagé au logement.
34:10De toute façon, Sarah,
34:12on ne peut qu'encourager.
34:14Je pense que, Nathalie, vous n'allez pas me contredire.
34:18Je ne veux pas vous contrarier non plus.
34:20C'est sympa.
34:22Il faut parler de ça.
34:24Il faut penser à son testament.
34:28Rédiger son testament ne tue pas.
34:32C'est important de se faire conseiller,
34:35de réfléchir à la manière dont on envisage
34:38préparer sa succession pour ses enfants,
34:42son conjoint.
34:44C'est fondamental.
34:46Ce n'est pas autoréalisateur de rédiger son testament.
34:50Ça paraît parfois très pénible,
34:53mais une fois que c'est fait,
34:55même si après on peut le changer,
34:57c'est beaucoup plus sécurisant
34:59pour les personnes qu'on aime.
35:01Surtout dans le cas des familles dites recomposées.
35:03La loi est très bien faite.
35:05Le législateur de 2001,
35:07puisque la loi date de 2001,
35:09était conscient pour les familles non recomposées.
35:11Il est obligé de trancher dans le vif
35:13pour les familles dites recomposées.
35:15Virginie pourrait éventuellement,
35:17le cas échéant,
35:19prétendre aussi à 25% du patrimoine
35:21en cas de décès de son conjoint.
35:23Parfois, ça peut ne pas être très heureux.
35:25D'où l'intérêt de faire un testament.
35:28Sans oublier les enfants d'unions différentes.
35:31On s'aperçoit,
35:33s'il n'y a que la maison,
35:35et c'est déjà beaucoup d'être propriétaire,
35:37et rien d'autre,
35:39ce qu'on veut, c'est que son conjoint reste dedans.
35:41Mais s'il y a autre chose,
35:43peut-être aussi penser à ses enfants,
35:45parce que ça peut être très frustrant pour eux.
35:47Ce n'est pas une question d'argent.
35:50Mais vous ne recevez rien aujourd'hui,
35:52car votre belle-mère ou votre belle-père
35:54restent à vie dans cette maison.
35:56Donc il faut essayer, autant que faire se peut,
35:58d'être équilibré.
36:00Ce n'est pas toujours facile et pas toujours réalisable.
36:02Voilà donc quelques bons conseils.
36:04On passe à la question que nous envoie Patrice.
36:06Sa mère a 88 ans
36:08et souhaite lui transmettre 200 000 euros
36:10à ses 5 petits-enfants
36:12en minimisant la fiscalité.
36:14Alors il se demande s'il faut
36:16reconduire un dépôt à terme
36:18sur un compte-titres qu'elle possède déjà
36:20afin d'effacer les plus-values lors de la transmission.
36:24Un match compte-à-terme contre...
36:28La question qui se pose,
36:30on en vient toujours à ça,
36:32c'est la question de l'appétence au risque
36:38de Patrice.
36:42C'est son appétence au risque.
36:44Globalement, il s'agit des petits-enfants de sa mère.
36:46On est sur du long terme.
36:48On pourrait plutôt encourager
36:50l'option compte-titres
36:52puisque sur la durée...
36:58De ce point de vue-là,
37:00sachant que si les compte-titres
37:02sont logés dans le cadre d'un PEA,
37:04ça bénéficie d'un régime fiscal
37:06très attractif à travers l'exonération
37:08de l'IR,
37:10à travers tout un ensemble
37:12de dispositifs qui permettent
37:14aux bénéficiaires
37:16de bénéficier d'une fiscalité
37:18plutôt attractive.
37:20Après, si on est dans une logique
37:22plutôt sécurisée,
37:24le compte-à-terme,
37:26même si les rendements
37:28offerts il y a quelques mois
37:30ne sont plus d'actualité aujourd'hui
37:32et tendent à baisser,
37:34les compte-à-terme constituent
37:36une solution sécurisante
37:38pour Patrice,
37:40sa mère,
37:42une transmission à terme
37:44pour les petits-enfants.
37:46Voilà donc quelques éléments.
37:48Peut-être qu'avec les petits-enfants,
37:50s'ils ont le goût d'être investis en bourse,
37:52ça peut aussi leur permettre d'apprendre
37:54cette classe d'actifs.
37:56Ce n'est pas le bon moment,
37:58mais ça dépend sur quoi.
38:00Question de Denise,
38:02qui concerne encore une maison.
38:04Bonjour, ma mère a vécu 30 ans
38:06avec son compagnon après son divorce.
38:08Ensemble, ils ont construit une maison
38:10sur un terrain qui lui appartenait à lui,
38:12à son mari.
38:14Aucun testament n'a été rédigé.
38:16Ma mère est décédée en février 2024.
38:18En tant qu'héritier, nous demande Denise,
38:20avons-nous des droits sur cette maison ?
38:22Je vais malheureusement
38:24décevoir énormément
38:26notre auditrice parce qu'elle n'a
38:28malheureusement juridiquement
38:30aucun droit. C'est le problème de ce qu'on appelle
38:32la concubine ou le concubin.
38:34Pourquoi ? Parce qu'en fait, ce qu'il faut savoir
38:36en droit français, c'est qu'il y a une
38:38maxime qui dit que la propriété du sol
38:40emporte celle du dessus.
38:42Ça veut dire que le propriétaire
38:44du tout, c'est le propriétaire
38:46du terrain. Sauf que
38:48généralement, si on a mis des sous
38:50pour construire, on peut demander
38:52et c'est l'article
38:54sur les articles 555
38:56du code civil, on peut demander une
38:58compensation soit pour la plus-value
39:00soit au titre des matériaux
39:02dépensés. Donc, en théorie,
39:04les héritiers représentant leur mère sur
39:06la scène juridique pourraient. Sauf que
39:08malheureusement,
39:10la maman de notre amie,
39:12elle n'était pas mariée ni paxée. Dans ce cas-là,
39:14la prescription court.
39:16La prescription court, ça veut dire quoi ?
39:18Ça veut dire qu'on ne peut pas demander
39:20à faire valoir un remboursement
39:22pour une dette qui a plus de 5 ans.
39:24Donc, comme vous me dites
39:26que la maman avec son compagnon...
39:28Effectivement, si le compagnon
39:30ne veut absolument rien donner,
39:32puisqu'on n'est pas obligé aussi de faire valoir la prescription,
39:34eh bien, il n'y aura rien du tout.
39:38Il en aurait été différemment
39:40s'il s'était marié ou paxé.
39:42Comme quoi, il y a...
39:44Pauvre concubine.
39:46Attention aux concubinats, je ne fais pas
39:48un jugement de valeur, c'est un jugement patrimonial.
39:50Question de Thierry.
39:52Il vient d'ouvrir un livret
39:54d'épargne populaire et un livret A
39:56pour placer son épargne. Il perçoit
39:58une retraite mensuelle de 1500 euros
40:00ainsi qu'une rente trimestrielle
40:02de 1450 euros.
40:04Il a des charges de 700 euros environ chaque mois.
40:06Il aimerait savoir quelle
40:08somme il devrait ou il serait
40:10raisonnable d'épargner
40:12pour conserver une marge de sécurité
40:14pour ses dépenses courantes.
40:16Il voudrait donc optimiser son épargne.
40:18Vous feriez quoi, Sarah ?
40:20Alors, déjà,
40:22si on prend les charges
40:24courantes
40:26et les revenus de Thierry,
40:28l'idée, c'est de se dire qu'il lui reste
40:30grosso modo 1300 euros
40:32à la fin du mois. 1300 euros
40:34qu'il doit répartir
40:36entre de l'épargne
40:38et
40:40des dépenses plaisir. Parce qu'au-delà
40:42des charges courantes, il y a aussi le fait
40:44d'aller au cinéma,
40:46de s'acheter des livres,
40:48de vivre tout simplement.
40:50Donc l'idée, ça serait
40:52sur ces 1300 euros
40:54qu'il lui reste
40:56tous les mois,
40:58de prendre une portion qui est entre
41:00500-700 euros, selon ses
41:02habitudes de consommation,
41:04qu'il pourrait effectivement placer.
41:06Et,
41:08compte tenu du montant, il pourrait
41:10diversifier,
41:12parce que le secret reste toujours
41:14le même, diversifier.
41:16C'est déjà pas mal de pouvoir sauver
41:18500 balles par mois.
41:20C'est pas mal.
41:22Effectivement, après, répartir,
41:24diversifier entre le LEP et le livret A.
41:26Et puis éventuellement, au-delà aussi.
41:28Parce qu'avoir
41:30de l'épargne sécurisée disponible à travers
41:32le livret A ou le LEP, c'est toujours utile
41:34et c'est fondamental.
41:36Maintenant, compte tenu de la
41:38somme qu'il peut dégager
41:40pour l'épargne,
41:42il pourrait aussi
41:44en placer sur du plus long terme,
41:46qui rapportera
41:48de fait davantage
41:50le potentiel de rendement supérieur.
41:52Par exemple dans des SCPI ?
41:54Vous pouvez parler, vous pouvez réagir.
41:56Qu'il pourra loger dans une
41:58assurance vie, par exemple.
42:00Comme ça, on va faire un medley
42:02de toutes nos émissions
42:04du grand rendez-vous de l'épargne.
42:06Comme quoi, on brosse tous les aspects
42:08qui peuvent vous intéresser.
42:10Voilà donc, Thierry, quelques éléments
42:12de réponse pour votre épargne.
42:14Question de Marceline.
42:16Mon mari avait trois filles issues d'une
42:18précédente union. Deux d'entre elles
42:20ont renoncé à la succession, mais
42:22la troisième l'a acceptée. Pourtant, elle n'a pas
42:24assisté aux obsèques et refuse aujourd'hui de participer
42:26aux frais funéraires
42:28que j'ai avancés. Mon notaire a été
42:30très vague sur ce sujet et je ne sais
42:32pas quels sont mes recours. Ai-je un moyen
42:34légal de lui réclamer sa part des frais ?
42:36Sachant qu'elle a accepté l'héritage.
42:38Question des frais funéraires.
42:40Quand bien même,
42:42d'ailleurs, n'aurait-elle
42:44pas accepté l'héritage ? Ce qu'il faut savoir,
42:46c'est que les frais funéraires, ça participe,
42:48c'est couplé
42:50avec ce qu'on appelle l'obligation alimentaire.
42:52Donc, normalement, même si une personne
42:54renonce à la succession, elle doit quand même
42:56pourvoir aux obsèques de ce qu'on
42:58appelle son auteur, c'est-à-dire son parent.
43:00Ça, il faut le savoir. Sauf le cas
43:02où, bien sûr, le défunt
43:04aurait gravement manqué à ses devoirs,
43:06ou aurait porté des coups. On peut
43:08être déchargé de cette obligation alimentaire.
43:10Donc, le fait que les autres filles
43:12du défunt aient renoncé à la succession,
43:14en fait, n'empêche pas que notre
43:16lectrice, notre auditrice, elle pourrait
43:18recourir contre les trois.
43:20Alors, que dit le Code civil ?
43:22Parce que c'est de lui dont il s'agit.
43:24Effectivement, elle a payé. Donc, soit
43:26elle tente de trouver une solution avec
43:28le notaire et la fille, parce que c'est
43:30toujours mieux de trouver une solution amiable.
43:32Sinon, c'est le juge de l'affaire
43:34familiale. Elle va demander
43:36un recours auprès du
43:38juge de l'affaire familiale. Et celui-ci
43:40va dispatcher, en fait,
43:42la facture en fonction
43:44des ressources et des revenus
43:46de chacun. Parce que l'obligation alimentaire,
43:48c'est aussi selon les ressources
43:50de chacun. Moralité,
43:52si le conjoint survivant, la belle-mère,
43:54elle est beaucoup, beaucoup plus argentée
43:56que ses belles-filles,
43:58le juge de l'affaire familiale
44:00les condamnera moins à rembourser
44:02à leur belle-mère, puisque ça participe
44:04de l'obligation familiale.
44:06Donc, attention...
44:08Voilà. Donc, c'est pour ça qu'effectivement,
44:10sans avoir ses revenus, sans avoir les revenus
44:12des filles, on ne peut qu'être très vague.
44:14Moi, je lui conseillerais plus,
44:16dans le cadre du règlement de la succession,
44:18de demander à la fille
44:20que ça vienne en déduction de la part de chacun
44:22au prorata de leur droit.
44:24Mais encore faut-il que tout le monde soit d'accord.
44:26Oui. Bon.
44:28Bon courage, en tout cas.
44:30Alors, sachez quand même que
44:32les pompes funèbres peuvent se servir sur les comptes
44:34jusqu'à 5 910 euros.
44:36Déjà. Pour éviter
44:38d'en faire l'avance.
44:40Le compte est bloqué, sauf,
44:42merci, pour avoir des funérailles
44:44décentes. Donc, même
44:46s'il y a des sous sur le compte
44:48livret ou sur le compte dépôt,
44:50les pompes funèbres sont autorisées
44:52à prélever à concurrence
44:54de 5 910 euros pour éviter
44:56que les héritiers ne soient contraints d'en faire l'avance.
44:58Ce qui est déjà une somme... Oui.
45:00Convenable. Tout à fait.
45:02On n'aura pas forcément
45:04la madeleine pour ce prix-là, mais...
45:06On aura quand même des obsèques convenables.
45:08Philippe,
45:10Sarah voulait savoir
45:12quel placement privilégié pour sa
45:14retraite et avoir un complément
45:16de revenu. Il nous dit qu'il est retraité depuis peu,
45:18il a 63 ans, et il veut des placements
45:20adaptés à sa situation pour un complément de revenu
45:22régulier. Alors,
45:24je dirais tout simplement
45:26j'en ai deux en tête,
45:28à savoir
45:30l'assurance-vie et le PER,
45:32puisque l'assurance-vie, avant l'instauration
45:34du PER, était pour beaucoup
45:36le placement financier
45:38privilégié, puisqu'il permet
45:40d'investir sur
45:42la durée et de percevoir
45:44les sommes investies
45:46soit sous forme de capital, soit sous
45:48forme de rente, avec une fiscalité
45:50appropriée.
45:52Il est assez adapté,
45:54le placement assurance-vie est assez adapté,
45:56par exemple, pour faire face à des besoins
45:58futurs en cas de situation de dépendance,
46:00puisque à travers le versement de la rente, ça
46:02permettrait de financer ce type
46:04de besoins.
46:06Évidemment, le PER
46:08constitue une autre solution
46:10possible, puisque c'est le produit dédié
46:12à la retraite,
46:14qui peut également
46:16être
46:18disponible sous forme de capital
46:20ou sous forme de rente, ou sous
46:22forme de capital fractionné.
46:24De ce point de vue-là, ce sont les principaux
46:26produits qui peuvent être
46:28privilégiés et qui devraient être
46:30privilégiés. Néanmoins,
46:32il a d'autres
46:34possibilités, on en revient encore une fois
46:36au SCPI, qui peuvent constituer
46:38aussi un placement possible.
46:40Maintenant, l'idée, c'est que
46:42l'avantage, que ce soit du PER ou de
46:44l'assurance-vie, c'est d'avoir
46:46un investissement relativement
46:48équilibré entre la part de risque
46:50et la part sécurisée.
46:52Le PER
46:54permet cela à travers la gestion pilotée,
46:56c'est-à-dire que plus on avance en âge,
46:58et plus la gestion des actifs
47:00est sécurisée pour
47:02éviter effectivement un risque de perte
47:04au mauvais moment.
47:06Et l'assurance-vie, à travers
47:08son fonds euro et son capital
47:10garanti, permet également
47:12d'avoir
47:14un placement relativement
47:16rémunérateur, plus rémunérateur que
47:18l'épargne disponible,
47:20et malgré tout avec
47:22un capital garanti. On ne va pas
47:24blâmer Philippe, mais
47:26il fallait peut-être s'en occuper avant 63 ans, non ?
47:28Il n'est jamais trop tard !
47:30Non, il n'est jamais trop tard, mais c'est bien d'y penser avant.
47:32Il n'est jamais trop tard.
47:34Ce n'est pas pour Philippe qu'on le dit, mais c'est plutôt pour tous les autres.
47:36Mais effectivement,
47:38la préparation de la retraite
47:40est un sujet qu'il faut reprendre
47:42le plus tôt possible. Plus tôt on démarre,
47:44et plus l'effort à mettre
47:46en vue de la préparation de sa retraite
47:48sera faible,
47:50et plus le montant, le complément
47:52de revenus envisagé
47:54sera important, puisqu'avec le
47:56phénomène de valorisation des actifs
47:58et de
48:00sur-la-durée, forcément, ça rapportera
48:02davantage que si on épingle sur 10 ans.
48:04Après, pour revenir
48:06à l'assurance-vie, il a 63 ans,
48:08donc il reste dans un cadre relativement attractif
48:10pour l'assurance-vie, et puis
48:12il peut l'envisager également
48:14pour le PER, en termes
48:16d'investissement, aussi de placement successoral,
48:18puisque
48:20les dispositifs permettent
48:22une transmission dans de bonnes conditions.
48:24Pour le fait d'y penser le plus rapidement possible,
48:26je vous renvoie à
48:28Cœur de patrimoine, et
48:30Yann de Floreyne qui nous avait fait un
48:32topo très intéressant sur les intérêts
48:34composés, même Einstein
48:36les louait,
48:38alors c'est vous dire qu'on était bien équipé.
48:40Quentin.
48:42Pour finir, une question de Sylvia.
48:44Bonjour, ma mère m'a fait un don
48:46d'argent non déclaré il y a plus de
48:4820 ans, me permettant d'acheter
48:50une maison où elle vit encore.
48:52Aujourd'hui, mon frère réclame une compensation
48:54affirmant qu'il pourra
48:56demander cette somme lors de la succession.
48:58Est-ce que c'est vrai, maître ?
49:00Malheureusement, le frère de Sylvia a
49:02entièrement raison, parce que ce qu'il faut
49:04savoir, c'est que de son vivant, une personne
49:06elle peut faire toutes les donations qu'elle veut.
49:08C'est-à-dire que ce soit chez le notaire
49:10ou, comme ça, de virement
49:12de virement, de virement par virement,
49:14c'est possible.
49:16Sauf que, ce qui se passe,
49:18c'est qu'au décès, lorsqu'il y a des héritiers
49:20dits réservataires, ou des héritiers
49:22comme Sylvia et son frère,
49:24on met sur la table tout ce qui a
49:26été donné, même au-delà de 10 ans,
49:2820 ans, 30 ans.
49:30C'est-à-dire que Sylvia est supposée avoir
49:32reçu de sa mère, non pas 20 000 euros en plus,
49:34mais une somme qui a permis
49:36l'acquisition d'une maison à due concurrence.
49:38C'est-à-dire qu'au décès de la maman de Sylvia,
49:40on lui souhaite le plus tard possible,
49:42il va falloir s'interroger,
49:44le notaire, c'est-à-dire c'est le code civil,
49:46l'article 860, il va falloir s'interroger
49:48sur la valorisation de la maison,
49:50savoir combien
49:52elle vaut au moment du décès,
49:54et Sylvia, en fait,
49:56elle devra restituer ce qu'on appelle
49:58à la masse rapportable, l'équivalent du pourcentage
50:00de la maison. Donc soit il y aura
50:02assez dans la succession de sa maman pour que son
50:04frère prenne l'équivalent, sinon
50:06elle devra remettre au pot.
50:08Effectivement, c'est bien embêtant,
50:10parce que, vous voyez, de faire des donations
50:12comme ça, en fait,
50:14de façon disparate, et ce n'est pas une critique,
50:16c'est-à-dire que je donne aujourd'hui, je donne demain,
50:18et bien, effectivement, il y a une distorsion
50:20entre les héritiers qui sera compensée,
50:22mais qui risque de créer
50:24des problèmes, parce qu'effectivement, au décès
50:26de la maman de Sylvia, Sylvia,
50:28même de bonne foi, elle va dire « mais non, ah oui, j'ai compris,
50:30je dois un pourcentage de la maison, cette maison,
50:32c'est les écuries d'Ogias ». Et puis le frère, il va dire
50:34« mais non, c'est le château de Versailles ».
50:36Et donc, déjà, ils vont s'opposer sur la valorisation
50:38du pourcentage, ce qu'on appelle l'indemnité
50:40de rapport. Ce qui serait bien,
50:42mais, c'est que la maman
50:44aille voir son notaire, fasse une donation
50:46à l'argent réintégrant.
50:48Mais faut-il encore, quels sont les moyens,
50:50cher ami ? Parce que c'est pas tout,
50:52l'argent ne pousse pas sur les arbres.
50:54Donc, il faut encore, quels sont les moyens ?
50:56Surtout, je crois comprendre que la maman de Sylvia
50:58vit dans la maison, donc Sylvia, c'est pas
51:00un capital qu'elle a. Ou alors, que la maman
51:02de Sylvia fasse un testament, si elle
51:04n'a pas les moyens, de faire une donation par tâche,
51:06en disant « voilà, j'ai donné », ce qui
51:08ne résoudra pas tous les problèmes. « J'ai donné
51:1020 000 euros, je veux que ça soit,
51:12pourquoi pas, sur la quotité disponible,
51:14ce qui crée aussi le problème, c'est-à-dire en
51:16avantageant Sylvia. Il y a un
51:18autre problème, c'est en fait la fiscalité.
51:20Parce qu'on dit, tous les 15 ans, on peut
51:22faire des donations à ses enfants. Et là, c'est pas
51:24parce que c'est pas vu, que c'est pas pris.
51:26C'est pas parce que ça a été déclaré,
51:28il faudra que Sylvia le déclare au décès
51:30et là-dessus, l'administration fiscale
51:32considérera que ça s'ajoutera
51:34au droit à payer. Donc, le fait
51:36de ne pas le déclarer, est
51:38vraiment une mauvaise idée, en fait,
51:40parce que ça ne fait pas recourir
51:42aux fameux délais de 15 ans, au terme desquels
51:44on peut donner à ses enfants, en
51:46ayant à reconstituer l'abattement.
51:48Donc là, effectivement, attention,
51:50parce qu'il faut encore avoir les moyens de faire une donation partage,
51:52mais sur le papier, on est d'accord quand même,
51:54que des parents qui auraient fait
51:56plusieurs donations comme ça, même déclarées,
51:58dont une somme d'argent, etc.,
52:00échelonnées tout au long de la vie,
52:02pourraient, pour des questions,
52:04s'ils en ont les moyens, peuvent
52:06bâcher le tout, avec une donation partage
52:08qui ramasse tout,
52:10et là, pour le coup, tout est réglé en or.
52:12C'est tout à fait le conseil que donnent les notaires.
52:14La donation partage, c'est pas pour faire bosser le notaire,
52:16ça passe automatiquement
52:18chez le notaire, c'est-à-dire qu'on réunit
52:20tous les enfants, on dit voilà, t'as eu ça
52:22en 2000, toi t'as eu ça en 2010,
52:24on se met d'accord sur éventuellement ce que c'est devenu,
52:26et on fait une donation partage avec
52:28réincorporation des donations. C'est-à-dire qu'on dit
52:30ça y est, c'est figé, on n'en parlera plus.
52:32Le seul souci, je vais vous dire,
52:34c'est une taxe fiscale que prend,
52:36non pas le notaire, mais l'administration fiscale
52:38à ce moment-là, qui prend 2,5%
52:40sur les donations réintégrées.
52:42Mais j'ai envie de vous dire, si ça évite
52:44des soucis, c'est jamais assez cher.
52:46L'aide d'argent n'est pas mortelle, mais bon,
52:48encore faut-il le pouvoir.
52:50Et on rappelle que c'est pas le notaire qui se prend ça dans la poche.
52:52Ce qu'on appelle les frais de notaire.
52:54Comme les ventes, pas du tout.
52:56C'est rarement dans la poche du notaire.
52:58Moi, mon notaire, il faisait un petit camembert.
53:00Il a raison, votre notaire.
53:02Il y avait une question de facture, il mettait un petit camembert
53:04où tout était réparti.
53:06Mais il est très bien, votre notaire, parce que
53:08ce qu'il faut savoir, c'est pas du tout pour se faire plaindre,
53:10mais il faut savoir où va l'argent.
53:12Et ce qu'on appelle les frais dits de notaire, notamment pour les ventes,
53:14ça va essentiellement au département et à la commune.
53:16En fait, le notaire,
53:18sur les 7,5% et bientôt 8%,
53:20a une rémunération
53:22de l'ordre de 0,8%.
53:24Et si chacun sont notaires,
53:26ça ne coûtera pas plus, sauf que ces 0,8%
53:28sont divisés entre les deux notaires.
53:30Voilà.
53:32Merci à tous les deux d'avoir répondu à ce flot de questions.
53:34Sarah Le Gouez pour le Cercle de l'Épargne
53:36et Nathalie Cousigou-Suas,
53:38notaire à Paris.
53:40N'hésitez pas
53:42à nous questionner,
53:44question.capital.fr.
53:46Et nous, tout de suite, on découvre la Une de Capital.
53:52Et on termine comme chaque mois
53:54en rejoignant le kiosque,
53:56Quentin, pour découvrir
53:58la Une de Capital.
54:00Et puis, numéro spécial immobilier
54:02ce mois-ci chez Capital,
54:04dans le numéro en kiosque depuis 7 semaines.
54:06On vous parle des prix qui baissent,
54:08des crédits qui sont un petit peu moins chers,
54:10et puis du prêt à tout zéro élargi aussi.
54:12Donc voilà, dossier complet en immobilier
54:14pour vous aider à acheter
54:16si c'est le moment.
54:18Et puis pour se projeter un petit peu dans son investissement immobilier,
54:20on a aussi
54:22une carte des villes les plus sûres
54:24en termes de risque naturel.
54:26Donc un dossier complet.
54:28Sur l'immobilier, en courant dans les kiosques
54:30récupérer son numéro de Capital.
54:32Voilà, c'est la fin
54:34de ce Grand Rendez-Vous de l'Epargne.
54:36Merci, Quentin.
54:38Merci, Cédric.
54:40Le Grand Rendez-Vous de l'Epargne,
54:42Radio Patrimoine, Capital.
54:44A très bientôt.