Tous les membres de la famille d'Émile, gardés à vue depuis 48 heures, ont été relâchés sans poursuite. Après la levée de la garde à vue de la grand-mère, du grand-père, puis d'une tante du petit garçon, c'est celle d'un oncle qui a été levée, a appris BFMTV du procureur de la République d'Aix-en-Provence.
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00:00Retour sur le plateau de première édition, il est 8h12 de 7 minutes pour comprendre pourquoi ces garde à vue, garde à vue donc des grands-parents, de l'oncle, de la tante d'Emile ont été levés et qu'ils ont pu rentrer chez eux sans aucune charge contre eux.
00:21On accueille Maître Florence Rouas, avocate pénaliste au bord de Paris.
00:24Merci d'être avec nous ce matin aux côtés de Dominique Rizet et de Valentin Doyen, journaliste indépendant qui suit l'affaire Emile depuis 20 mois maintenant, notamment à l'époque pour la chaîne BFM DC.
00:34Les 4 gardes à vue ont donc été levés ce matin à 6h05, elles avaient débuté à 6h05 mardi, 48 heures de garde à vue et donc 4 personnes qui sont ressorties libres sans aucune charge contre elles.
00:49Il va se passer quoi maintenant ? Parce qu'on parlait de ces gardes à vue, on disait le motif était grave, recelle de cadavres, homicide volontaire. Et maintenant ?
00:59Maintenant plus aucune charge en tout cas a priori en l'état contre ces 4 personnes puisque les gardes à vue levées ça veut dire que vraiment il n'y a rien de rien à leur encontre.
01:09Parce que la garde à vue je le rappelle quand même qu'elle est motivée par des indices et des raisons plausibles de penser que des personnes ont commis ou tenté de commettre une infraction.
01:19Donc c'est pas le cas, il n'y a pas d'indice grave ou concordant qui aurait engendré le cas échéant et mis en examen donc tout est levé.
01:27En tout cas pour l'instant le crédit de garde à vue a été purgé puisque c'est 48 heures, il n'y aura plus de garde à vue à l'égard de ces 4 personnes.
01:34La seule possibilité, le cas échéant par la suite, si tenté que d'autres choses apparaissent, c'est une convocation devant un juge d'instruction en vue d'une mise en examen.
01:42Mais en tout cas dans les conditions d'une garde à vue c'est terminé pour ces 4 personnes.
01:45Florence qui a, entre guillemets, affolé un peu les médias, c'est le motif en fait de ces gardes à vue.
01:51C'est le motif donc pour homicide volontaire et recelle de cadavres.
01:55Alors peut-être naïvement on se dit pour justifier les gardes à vue avec de tels motifs c'est qu'on a des éléments, pas nécessairement ?
02:03Je crois que c'est ce qu'on s'est un peu tous dit et au final on se dit tout ça pour ça.
02:07Mais d'un autre côté c'est vrai qu'ils étaient obligés probablement de vérifier des éléments.
02:13Peut-être qu'il y avait des éléments au dossier qu'ils voulaient vérifier.
02:17Peut-être qu'ils voulaient vraiment se débarrasser de cette piste-là aussi, cette deuxième possibilité.
02:23Après vous savez quand il y a un placement en garde à vue, les qualifications pénales qui sont visées elles sont souvent assez élevées.
02:30Là en l'occurrence c'est dans le cadre d'une information judiciaire, c'est-à-dire une enquête par un juge d'instruction et pas dans le cadre d'une enquête préliminaire.
02:37Mais il n'en demeure pas moins que le juge, puisque le placement en garde à vue s'est fait sur commission gregatoire du juge d'instruction.
02:44Donc c'est le juge d'instruction qui a jugé opportun de placer ces quatre personnes en garde à vue sur ces motifs-là,
02:50eu égard à des éléments dont ils disposaient.
02:53Que s'est-il passé ? Est-ce que c'était une façon finalement d'aller large et de vérifier ce qu'ils ont dû faire ?
02:59Parce qu'il y a eu quand même un certain nombre d'auditions et pas des moindres.
03:02Je crois qu'il y a eu 4-5 auditions par nuit ou par jour, 6 pour le moment qu'on voyait.
03:07Ça veut dire qu'ils ont vraiment été au fond des choses.
03:09Alors justement Valentin Doyen, on commence à en savoir plus sur la façon dont se sont déroulées les auditions,
03:14notamment de la grand-mère et du grand-père d'Émile.
03:17Tout à l'heure on était avec l'avocat de la grand-mère qui nous racontait qu'elle avait été confrontée à des éléments dont elle avait ignoré jusqu'à présent l'existence
03:25dans ces 20 mois d'investigation et à quel point cela avait été une épreuve.
03:30Il nous disait aussi que l'instruction allait continuer, on va l'écouter.
03:34Il est évident qu'au cours des investigations et pour avoir pris connaissance en qualité de partie civile d'une partie des éléments de l'enquête,
03:42une conviction a pu se nourrir.
03:44Cette conviction peut évoluer également suite au travail des enquêteurs et nous attendons toujours d'autres investigations.
03:51Cette information est toujours vivante, cette information va poursuivre naturellement les travaux et la mise en œuvre et l'analyse et le recueil des éléments de preuve.
04:01Nous attendons toujours naturellement de nouveaux éléments.
04:04David Galtier, vous êtes ancien sous-directeur de la police judiciaire de la Gendarmerie nationale.
04:08L'instruction va se poursuivre, quels peuvent être les prochains actes d'investigation à présent ?
04:14Oui bonjour, l'enquête comme vous le disiez et souligné va se poursuivre.
04:20Il y a toujours un groupe d'enquête d'une quinzaine de personnes qui vont continuer à travailler comme ils le font depuis 20 mois.
04:27L'épisode que nous venons de vivre était lié à une hypothèse autour de la famille et en particulier du grand-père.
04:37Eh bien il y en a sûrement d'autres, je ne suis pas dans l'enquête,
04:42mais l'ouverture est telle aujourd'hui grâce au cadre juridique qui est donné et à l'information judiciaire
04:50que les enquêteurs vont pouvoir également poursuivre leurs investigations
04:55et approfondir notamment l'ensemble des témoignages qui ont été apportés.
05:00C'est je dirais un travail encore une fois normal d'enquête.
05:05Cela peut parfois surprendre lorsque il y a la brutalité d'une garde à vue,
05:10mais il y a un grand nombre d'enquêtes criminelles pour lesquelles nous n'avons malheureusement pas au début trouvé la bonne voie
05:21et elle est venue au fur et à mesure à force de travail et c'est ce que font les gendarmes de la section de recherche de Marseille.
05:30Est-ce qu'au fond Dominique, ces gardes à vues n'étaient pas une façon de répondre au fait
05:35qu'il était quand même assez étonnant depuis 20 mois qu'on n'ait pas interrogé la famille ?
05:41Bien sûr, si le procureur de la République va s'exprimer tout à l'heure, il pourrait dire dans ses arguments
05:46si on ne l'avait pas fait, on nous aurait reproché de ne pas l'avoir fait, donc on l'a fait et ça n'a rien donné.
05:53Il faut savoir que le juge, quand il prend cette décision de les placer en garde à vue, il s'appuie sur le travail,
05:57David Galtier le dit très bien là tout de suite, il s'appuie sur le travail des enquêteurs.
06:01Ce n'est pas un juge qui va décider comme ça, les enquêteurs ont dit au juge, monsieur le magistrat,
06:05on a tels éléments, on a tels éléments qui nous laissent penser qu'on devrait retourner poser des questions,
06:09qu'on devrait poser officiellement des questions à la famille et le juge dit ok, ça sera dans le cadre d'une garde à vue.
06:16Je rappelle quand même qu'il y a le juge d'instruction mais le procureur, monsieur Blachon, que Valentin connaît bien
06:22puisqu'il a accès à lui, il lui parle pour lui dire des choses officielles bien sûr.
06:26C'est un homme qui avait été très prudent. Lorsque les restes du corps d'Emile sont retrouvés, il dit
06:35je ne peux pas affirmer aujourd'hui que chaque mètre carré a été fouillé.
06:39Il parle de l'endroit où on a découvert le corps d'Emile sur un chemin étroit, fort d'éclivité, très végétalisé,
06:50je vais y arriver, en été, donc il laisse quand même place à l'hypothèse selon laquelle Emile aurait pu se perdre.
06:58Donc elle existe encore cette hypothèse.
07:00Florence, est-ce que ça veut dire qu'en l'état des éléments dont disposent les enquêteurs, les grands-parents
07:06et les enfants sont lavés de tout soupçon ?
07:10Alors je ne dirais pas ça à 100%, je dirais à 90%.
07:14Je pense que de toute façon, à priori, pour qu'on lève des gardes à vue, c'est vraiment qu'il n'y a rien à priori.
07:25Maintenant l'avenir nous en dira plus, mais à priori, de mon expérience, les services de police,
07:35sous la direction soit du procureur, soit du juge d'instruction, ne lèvent pas des gardes à vue comme ça.
07:41C'est vraiment qu'à priori, ils ont fait le tour de la question.
07:43On a fermé ces portes là.
07:44Ils ont fermé ces portes.
07:45Maintenant, il y a toujours une marge d'incertitude dans toute enquête quand il n'y a pas la résolution complète
07:50et qu'on n'a pas clôturé l'instruction.
07:52On ne peut pas être dans une affirmation à 100%, mais bon.
08:00Valentin, vous vouliez rajouter un mot ?
08:02Une interrogation au général Galtier, si on a le temps.
08:04Une question à lui poser.
08:06Impossible ?
08:07On n'a pas le temps.
08:08Juste savoir si au bout de 20 mois, on est à l'hypothèse.
08:11Est-ce que ça veut dire qu'il n'y a absolument rien ou pas grand-chose dans ce dossier,
08:1520 mois après, si on n'en est qu'à l'hypothèse de mettre en garde à vue ?
08:18Vraiment très vite, général.
08:22David Galtier.
08:23Attendez.
08:24Moi, je pense qu'il faut poursuivre l'enquête et elle va se poursuivre.
08:28Il n'y a pas qu'une hypothèse.
08:30Dominique Rizet vient de le dire.
08:32La disparition de l'enfant, l'enfant qui se perd, elle est toujours également en cours.
08:38Et une autre possibilité, on avait évoqué si elle existait, d'une piste criminelle,
08:44elle se poursuivra dans une enquête de cette nature avec le nombre de témoignages
08:50qu'il faut saisir, le nombre de saisies qui ont été faites également et qu'il faudra exploiter.
08:54Ne ferme la porte à aucune autre hypothèse.