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00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros jusqu'à 9h30 sur Europe 1 et puis sur CNews jusqu'à 10h30.
00:09On a évoqué hier le Haut Comité pour la Transformation et l'Information sur la Sécurité Nucléaire qui accueille Mme Bouanet.
00:16Alors je sais bien que depuis des années d'autres que moi ont égrainé la liste de ces comités théodules qu'on pourrait appeler les commissions mon cul sur la commode.
00:25Il y a 317 instances de ce type en France dites consultatives et délibératives. Traduction, ça ne sert à rien.
00:35Vous avez par exemple la Commission nationale d'examen des circuits de vitesse. Vous avez le Comité national de l'initiative française pour les récifs coralliens.
00:45Il y a eu une seule réunion depuis 2022. Alors ça ne coûte pas des sommes folles bien sûr mais comme c'est inutile, pourquoi ne pas les supprimer ?
00:54Vous avez le Comité du secret statistique. Alors ça c'est formidable parce qu'aucune réunion n'a eu lieu.
01:01C'est un comité si secret qu'il est fantôme. Je n'invente rien. On attend toujours la première réunion de la commission de la rémunération équitable.
01:11La présidente nommée a reçu 3840 euros d'indemnité. Elle pourrait faire un rapport sur l'équité de ce versement.
01:20Tout ça est écrit noir sur blanc dans une annexe au projet de loi de finances 2025 sans une page.
01:27Dernier opus de Franz Kafka. 317 commissions. Une seule supprimée depuis 2023.
01:36Et je vous demande comme moi de regretter la commission chargée de vérifier l'aptitude des personnes nommées dans le corps de sous-préfet.
01:43Elle n'existe plus. Alors on peut en rire bien sûr mais c'est quand même l'argent des français.
01:47Je le répète les sommes ne sont pas exorbitantes mais ces commissions traduisent un état d'esprit.
01:53Et il est urgent de changer ce logiciel et donc de supprimer tous ces machins inutiles.
02:00Il est 9h02. Sandra Tchoumbo.
02:14Les députés ont voté et ils ont décidé de maintenir la confidentialité des messages cryptés.
02:20Ils évoquent un risque trop important de créer une faille mettant en danger les conversations des utilisateurs.
02:26Bruno Retailleau souhaitait initialement communiquer les correspondances des trafiquants de drogue au service de renseignement.
02:33Emmanuel Macron souhaite une issue rapide pour que l'écrivain franco-algérien Boalem Sansal puisse retrouver sa liberté.
02:40Il l'affirme. Plusieurs messages ont été échangés avec son homologue algérien.
02:44Le président français est exprimé hier après les réquisitions de 10 ans de prison ferme prononcée contre l'intellectuel jugé alger pour atteinte à l'intégrité territoriale de l'Algérie.
02:54Et puis l'aéroport londonien de Israël, le plus grand d'Europe, est fermé pour toute la journée aujourd'hui en cause d'une panne de courant déclenchée par un incendie sur une sous-station électrique.
03:04Hier soir, des perturbations du trafic sont à prévoir ces prochains jours.
03:09Merci Sandra. Eugénie Bastié est avec nous, Elisabeth Lévy, Georges Fenech, Nathan Devers, Thomas Bonnet.
03:15Et je remercie grandement Xavier Drie, ancien ambassadeur de France en Algérie, d'être avec nous, qui va pouvoir peut-être nous donner des précisions, en tout cas son analyse sur l'affaire Boalem-Sansal.
03:24Mais avant ça, je voulais qu'on écoute tout de suite le président de la République, parce qu'il s'est exprimé hier soir.
03:28À 20h, quand nous faisions l'émission hier, on soulignait que ni le président de la République, ni l'Élysée n'avaient produit un communiqué.
03:36Eh bien, il y avait enfin deux soirées où le président a parlé, il a dit des choses sur lesquelles, vraiment, on peut être d'accord avec lui.
03:41Écoutons le président de la République.
03:43J'ai confiance dans le président Teboun et sa clairvoyance pour savoir que tout ça n'est pas sérieux.
03:50Et qu'on a affaire à un grand écrivain qui, qui plus est, est malade.
03:53Et donc je pense qu'il doit retrouver sa liberté, la capacité à se soigner.
03:57Et je souhaite qu'on puisse trouver, voilà, une issue rapide à cette situation qui est une situation humaine, humanitaire et de dignité.
04:05De dignité pour tout le monde. Voilà. Je pense que c'est très important. Et c'est très important aussi pour l'Algérie.
04:10Monsieur Driancourt, merci, je le répète, d'être avec nous.
04:13Je voudrais qu'on essaye de comprendre ce qui s'est passé hier, si, comme je l'ai lu parfois dans les journaux,
04:20et notamment Le Monde, vous pouvez trouver que c'était intéressant ce qui s'était passé hier.
04:24Parce que c'était une procédure judiciaire qui arrivait à son terme et qui permettait après, pourquoi pas,
04:29une amnistie ou une grâce du président Teboun.
04:31Ça, c'est une possible analyse.
04:33Et la deuxième analyse, c'est de dire qu'effectivement, M. Sansal va rester jusqu'à la fin de sa vie en prison.
04:38Donc comment vous décryptez ce qui s'est passé hier ?
04:41Non, mais comme vous l'avez dit, il peut y avoir deux solutions.
04:44Soit c'est le début d'une nouvelle escalade, avec la condamnation de Boilem Sansal à dix ans de prison, ou peut-être huit ans.
04:52Et pour quelqu'un de 80 ans, ça veut dire la fin de sa vie en prison.
04:56Soit, effectivement, la condamnation, parce que je crois que Teboun, dans sa clairvoyance, comme l'a dit le président de la République,
05:04veut absolument faire condamner Boilem Sansal, le condamner à dix ans de prison,
05:11et puis peut-être à la fin du Ramadan, ou le 5 juillet, où traditionnellement il y a des grâces à l'occasion de la fête nationale,
05:19la fête de l'indépendance, le grâcier à ce moment-là.
05:23Mais il aura gagné, parce que, voilà, il aura fait arrêter...
05:26Mais votre sentiment, votre intuition, si j'ose dire. Votre intuition.
05:30Je pense que c'est la deuxième hypothèse.
05:33En tout cas, je ne crois pas qu'il y ait un deal ou un accord entre la France et l'Algérie,
05:38parce qu'on n'en est plus là, et je crois que les discussions entre Paris et Alger sont largement...
05:43C'est-à-dire que M. Teboun et M. Macron ne se parlent pas ?
05:46Je ne crois pas qu'aujourd'hui ils soient en mesure de se parler.
05:49Mais quel est l'intérêt de Teboun ?
05:51Quel est l'intérêt de Teboun ? De montrer qu'il est le plus fort,
05:54et que, d'abord, il peut reconstituer l'unité nationale en Algérie, parce que tout le monde le soutient.
06:01Tous les Algériens soutiennent Teboun ?
06:03Oui, tous les Algériens d'Algérie, et même un certain nombre en France,
06:08sont fiers d'avoir un chef de l'État qui tient tête à l'ancien colonisateur.
06:13C'est ça qu'il faut comprendre.
06:15Et donc, Teboun profite de cela.
06:17La situation diplomatique de l'Algérie est très mauvaise.
06:21Ils sont en mauvais terme avec quasiment tous les pays, sauf l'Italie et un peu l'Espagne.
06:27Sinon, ils ont été expulsés du Sahel.
06:30Ils sont en mauvais terme avec les Émirats arabes unis.
06:33Mais il y a quand même des possibilités de sanctions de la France qui peuvent effrayer le régime algérien.
06:37Oui, mais nous ne les avons pas utilisées depuis le mois de juillet dernier.
06:41Oui, mais on peut les utiliser, on parle de réponses graduées.
06:43Mais nous ne le faisons pas. Et Teboun table là-dessus.
06:46Mais vous pensez que Teboun pense qu'on ne le fera pas ?
06:48Exactement. On ne l'a pas fait jusqu'à présent, donc il tire sur la corde.
06:53Et si on le faisait ? Il serait ennuyé ?
06:56Par exemple, toutes ces personnes qui viennent se soigner, notamment en France.
06:59Alors, il y a ce qu'on appelle la riposte graduée, ou les représailles massives,
07:04pour parler en termes nucléaires.
07:06Mais je crois que notre tort, c'est d'annoncer à l'avance les choses, ou ce que l'on veut faire.
07:11Il ne faut surtout pas l'annoncer avec l'Algérie.
07:13Et qu'est-ce qu'on pourrait faire de plus rude pour l'Algérie ?
07:16Quelle serait la sanction numéro 1 ?
07:18Il y a toute la gamme des mesures, l'accord sur les passeports diplomatiques,
07:22l'accord de 68 évidemment, et puis on peut tout simplement contrôler Air Algérie,
07:27embêter Air Algérie qui amène des passagers.
07:30On pourrait arrêter Air Algérie, interdire Air Algérie de se poser sur le sol de France ?
07:35Non, mais on peut bloquer Air Algérie à l'arrivée et à Orly,
07:38comme ils bloquent les avions français.
07:40Les passagers français qu'on réexpédie en Algérie,
07:43ils les empêchent d'entrer sur le sol algérien.
07:45Nous, on peut faire la même chose en France.
07:47Eugénie Bastier.
07:48Face à un tel régime qui a fait de la haine de la France son pilier,
07:51même sa justification, la menace n'est pas forcément contre-productive,
07:55parce qu'ils vont s'en servir.
07:57Rappelons quand même que même le général de Gaulle a cédé devant l'Algérien,
08:00et la France était autrement puissante à l'époque,
08:03et on a déjà cédé à cette époque-là.
08:06On a l'impression que c'est ce que fait d'ailleurs Emmanuel Macron,
08:10c'est la flatterie qui va permettre de libérer Wallem-Sensan.
08:13Il dit la clairvoyance de Thébu.
08:15Il a raison, il est dans un langage diplomatique.
08:18Il a l'impression que c'est la flatterie plus que la menace qui va libérer Wallem-Sensan.
08:21Personne n'est dupe.
08:22Il a raison s'il y a un deal.
08:23Personne n'est dupe.
08:24Il a raison s'il y a une négo.
08:25On est dans un rapport diplomatique.
08:27Ce qui me frappe aussi, c'est l'espace médiatique en France.
08:30Le mot anti-France, je ne veux pas l'employer,
08:34mais je vais vous relire le tweet de Mathieu Pigasse,
08:38parce que je le trouve très symptomatique.
08:40Mathieu Pigasse, il dirige Libération, il dirige des médias, etc.
08:44Et que dit-il, Mathieu Pigasse ?
08:46Avec lui, beaucoup de gens pensent comme lui dans les médias.
08:49Il dit que l'obsession de Bruno Retailleau pour l'Algérie est un problème.
08:52La provocation, c'est lui.
08:54Bon, ça, c'était il y a trois jours.
08:56Figé dans le ressentiment, obsédé par le passé,
08:58il est incapable de penser l'avenir.
08:59C'est une politique de rancœur sans aucune vision ni projet.
09:02Il fait un tweet, il ne parle pas de Boilem Sansal.
09:05Depuis hier, il n'a pas dit un mot, ce monsieur de Boilem Sansal.
09:08Je vous assure, ça me met en colère.
09:10Parce que ce monsieur Pigasse,
09:12qui effectivement défend plus l'Algérie que la France,
09:15mais il n'est pas le seul dans l'affaire Boilem Sansal.
09:18Tout Boilem Sansal.
09:20Sous la direction de Pascal Bruckner.
09:22Oui, j'ai écrit un article.
09:24Et vous avez écrit là-dessus.
09:25Mais vous êtes minoritaire dans l'espace médiatique, à souligner.
09:29C'est-à-dire que vous êtes une émission de France 5.
09:32En France, des intellectuels français, des médias français.
09:35Monsieur Pigasse n'en est qu'un.
09:37Et il dit que c'est de la faute de Retailleau.
09:39C'est de la faute de Retailleau.
09:41Donc, qu'est-ce que vous voulez faire quand on en est rendu là ?
09:44Je veux dire, il y a ce monsieur qui a 80 ans,
09:46il n'est même pas capable de faire un tweet pour lui,
09:49de le citer dans son tweet.
09:51Et il préfère dire que c'est de la faute de Bruno Retailleau.
09:53Donc, la France, c'est terrifiant, ce que nous sommes.
09:56Notre espace médiatique est terrifiant de ce point de vue-là.
09:59On pourrait au moins avoir quelques sujets
10:01sur lesquels nous serions d'accord.
10:04Et pour le moins, sur ce dossier de l'Algérie.
10:07Ce n'est pas Bruno Retailleau qui fait la provocation.
10:09Nous sommes d'accord.
10:10Je suis d'accord, mais parce que Mathieu Pigasse
10:12cible le ministre de l'Intérieur,
10:14parce que nous parlons en permanence,
10:17et monsieur Retailleau parle beaucoup de Boilem Sansalle,
10:19je pense qu'il ne faut pas en parler.
10:21Il faut maintenir l'ambiguïté stratégique,
10:24comme je dis sur cette affaire.
10:25Il faut faire, il faut agir, mais il ne faut pas parler.
10:29Nathan Devers.
10:30Je suis absolument écoeuré et scandalisé
10:33par le fait qu'il y ait une telle faiblesse
10:36de la France des dirigeants.
10:38Et je suis désolé aussi un peu de l'opinion publique.
10:40Vous avez vu une grande marche à Paris pour Boilem Sansalle ?
10:42Il y en a eu une mardi prochain.
10:44Oui, d'accord, il y a tout le temps des marches à Paris
10:46avec plein de gens pour toutes sortes de causes.
10:48Là, ça fait des centaines de jours
10:51qu'il est quand même en prison, en bastillé,
10:53pour aucune raison,
10:54et il y a une sorte comme ça de torpeur,
10:56de lenteur, de langue de bois de partout.
10:59Je trouve ça insupportable.
11:00Je ne comprends pas pourquoi...
11:01Alors, c'est des idées qui ont été suggérées, je crois,
11:03même par Le Figaro.
11:04Pourquoi on ne nomme pas M. Boilem Sansalle
11:06ministre de la francophonie ?
11:07Pourquoi on ne montre pas à Alger ?
11:09Parce que là, le problème, dans ce que vous dites,
11:11dans les hypothèses,
11:12c'est qu'en fait, dans le cas le plus optimiste
11:14que vous envisagez,
11:15c'est quand M. Théboune daignera avoir la gentillesse
11:18de libérer Boilem Sansalle,
11:20que nous, la France, nous devrons dire merci.
11:22Non. Il faut, à mon avis, envoyer le message très clair.
11:24On n'emprisonne pas un écrivain.
11:26On emprisonne encore moins un écrivain français.
11:28Un pays qui embastille ses intellectuels,
11:30c'est un pays qui se déshonore.
11:31Et donc, je crois que, vraiment, la France
11:33se serait grandie ou se grandirait,
11:35là, à faire des bras de fer,
11:37à mettre des gifles à ce régime,
11:38et pas, si vous voulez,
11:39à rester dans cette mollesse,
11:41dans cette lenteur,
11:42et dans cette ambiguïté.
11:44Oui, moi, j'aurais préféré
11:46entendre le président de la République
11:47plutôt que de dire,
11:49je souhaite,
11:50je souhaite que la situation...
11:52Je demande.
11:53Bon, j'exige,
11:54mais je demande.
11:55On est face à une situation scandaleuse,
11:58qui est une détention arbitraire.
12:00D'ailleurs, c'est le terme
12:01qu'avait employé lui-même
12:02le président de la République.
12:03C'était une détention arbitraire.
12:04Et là, on souhaite...
12:06On n'est pas dans un rapport de force.
12:07On s'incline, en fait, d'entrée de jeu.
12:09Et ça, c'est un déshonneur pour la France.
12:12Elisabeth Lé.
12:13Alors, deux choses.
12:14J'ai entendu Noël Lenoir,
12:15qui est très actif
12:16dans le comité de défense de Boilems-en-Salle,
12:19s'indigner, à juste raison,
12:21que les Européens ne fassent rien,
12:23parce que cela aurait certainement du poids,
12:25aussi, peut-être,
12:26de nommer Boilems-en-Salle.
12:27Vous avez parfaitement raison.
12:28L'Europe, pour une fois,
12:29pourrait servir à quelque chose.
12:30Voilà. Ils ne font rien.
12:31Et je trouve ça scandaleux,
12:32parce que, franchement,
12:33ça ne leur coûterait rien.
12:34C'est un écrivain.
12:35Et comme le dit Nathan,
12:36ils s'honoraient.
12:37La deuxième chose,
12:38et vous avez raison,
12:39c'est terrible,
12:40parce que vous avez tous dit
12:41que ce qu'on voudrait,
12:42c'est que la France ait une voix forte,
12:43que quand elle tape sur la table,
12:44ça s'entende.
12:45Écoutez,
12:46si le président de la République
12:49a dit que le président Tebboune
12:51était clairvoyant,
12:52sans qu'il y ait,
12:53derrière,
12:54une sorte de négociation,
12:55même abjecte,
12:56au terme duquel,
12:57parce que Nathan,
12:58on n'a pas d'autre solution,
12:59vous dites que c'est affreux.
13:00En réalité,
13:01l'espoir pour l'homme Boilems-en-Salle,
13:04c'est qu'effectivement,
13:05le président algérien
13:07décide, juste après le verdict,
13:08de le gracier.
13:09On n'en a pas d'autre,
13:10pour l'instant.
13:11Mais s'il n'y a pas ce deal derrière,
13:13c'est qu'il n'y a plus de France,
13:14en fait.
13:15Monsieur Driancourt,
13:16vous étiez à quelle période ambassadeur ?
13:18J'ai été deux fois ambassadeur alger,
13:20le premier quinquennat Sarkozy
13:22et le premier quinquennat Macron.
13:24Est-ce que vous diriez que
13:25la situation était quand même différente ?
13:27Oui.
13:28On parle toujours de rente victimaire.
13:29Est-ce que c'était tout à fait exact ?
13:31Est-ce que les Algériens
13:32ont aujourd'hui cette hostilité viscérale,
13:36j'ai envie de dire,
13:37vis-à-vis de la France ?
13:39Ou est-ce qu'elle est quand même partagée ?
13:41Oui, elle est différente.
13:43Elle est différente depuis l'élection Tebboune.
13:45Oui.
13:46Mon premier mandat,
13:47c'était sous Bouteflika.
13:48Bouteflika avait très bonne relation
13:50avec Jacques Chirac, par exemple.
13:52Et puis avec Sarkozy,
13:54elle n'était pas mauvaise du tout.
13:55Avec François Hollande également.
13:57Donc il n'y avait pas encore ce discours
13:59qui était soutenu, gonflé,
14:01amplifié par le pouvoir.
14:03Alors qu'aujourd'hui,
14:04Tebboune, qui a été élu
14:05dans des conditions que l'on connaît,
14:07avec 95 % des voix il y a trois mois,
14:11il joue sur le discours anti-français,
14:14la rente mémorielle.
14:16On n'a pas d'ambassadeur en ce moment ?
14:18On a un ambassadeur,
14:19en France, à Alger, oui.
14:21Il n'y a plus d'ambassadeur d'Algérie.
14:23Mais on ne le rappelle pas.
14:25Non, il est toujours à Alger.
14:26Et à votre avis,
14:27il faudrait le rappeler, cet ambassadeur ?
14:29C'est symbolique.
14:30Je ne suis pas sûr que ça serve à grand-chose.
14:32Parce qu'un ambassadeur a malgré tout
14:35une certaine autorité pour parler,
14:37pour s'adresser aux dirigeants algériens.
14:39Alors que les Algériens sont très forts.
14:41Ils savent humilier,
14:42ils savent rabaisser...
14:44Les diplomates, les chargés d'affaires...
14:46Est-ce qu'on sait combien de Franco-Algériens,
14:49combien d'Algériens,
14:50combien de descendants d'Algériens
14:51sont en France, ici, sur le territoire ?
14:53Parce que Thibaud de Montbrial disait l'autre jour,
14:56il disait le chiffre de 7 millions.
14:58Oui, je pense.
14:59Et l'explication de Thibaud de Montbrial,
15:00c'est que le pouvoir est terrorisé,
15:02le pouvoir français,
15:03à l'idée d'entrer en conflit avec l'Algérie,
15:05parce que vous avez sur le sol français
15:077 millions de personnes
15:09qui forment cette communauté algérienne.
15:11On va l'appeler comme ça.
15:13Moi, je ne pense pas que c'est 7 millions de personnes.
15:15Oui, mais ils ne sont pas tous...
15:167 millions ne sont pas protébunes.
15:18Non, c'est une communauté très hétérogène.
15:20Mais entre les Franco-Algériens,
15:22les Algériens mononationaux,
15:24les clandestins, il y en a beaucoup,
15:27les Kabyles, les descendants de Harkis,
15:30il y a énormément de monde.
15:32Donc 7 millions,
15:33on n'est pas loin de la réalité.
15:35Bon, écoutez ce que disait Gilles-William Golnadel
15:39sur ce sujet hier soir avec nous.
15:44Vous avez un écrivain Franco-Algérien
15:48qui s'exprime en français,
15:50qui est mis en prison
15:52parce qu'il est innocent
15:54et parce qu'il est courageux.
15:56Et on lui met 10 ans,
15:58enfin, on requiert 10 ans.
16:00J'aime beaucoup l'esprit de juriste de M. Barrault
16:02qui nous explique que
16:04ce ne sont pas des accusations,
16:06ce sont des réquisitions.
16:08Rien savoir au droit.
16:10Mais non, je n'accepte pas de m'expliquer
16:12comme ils vont lui mettre 10 ans.
16:14Non, ces réquisitions sont infâmes.
16:18L'emprisonnement actuel
16:21de M. Boilem-Sensal est infâme.
16:24Tout le reste n'est que bruit.
16:26M. Coquerel a pris la parole également
16:28de la France Insoumise, écoutons-le.
16:32Tout ça s'inscrit dans un calendrier électoral
16:34qui est celui notamment de M. Rotaillot
16:36vis-à-vis de 2027
16:37où il pense qu'il est de bonne alloi
16:40de cibler l'Algérie
16:42tout comme il cible les Français de papier,
16:44donc un espèce de discours ambiant
16:48assez nauséeux et sur fond raciste
16:51et qu'il construit ça là-dessus.
16:53Et que tous tes prétextes, du coup, à durcir,
16:55c'est une faute historique.
16:57Donc arrêtons de trouver tous les prétextes possibles
16:59pour, j'allais dire, durcir les relations.
17:02Il faut demander la libération de Boilem-Sensal.
17:04Mais là aussi, vous le savez très bien,
17:06c'est que plus, quelque part,
17:08en réalité, on utilise...
17:10Cette histoire aussi,
17:12il y a quelque chose d'indécent,
17:14parce que là aussi, la France sait très bien
17:16que plus elle monte en tour
17:18par rapport à ces questions,
17:20plus elle complique la situation de Boilem-Sensal.
17:24Je pense que ceux qui le font
17:26n'ont qu'ure de la situation de Boilem-Sensal.
17:28Ils l'utilisent comme prétexte pour durcir
17:30les relations avec Algérie.
17:32C'est terrible d'entendre des choses comme ça,
17:34parce que cette soumission...
17:36Boilem-Sensal, c'est aussi le discours de la gauche
17:38qui met en accusation Bruno Retailleau.
17:40J'ai entendu cette semaine David Guirault reprocher à Bruno Retailleau
17:42de préparer son congrès.
17:44Vous voulez qu'on l'entende, David Guirault,
17:46sur séquence à l'Assemblée nationale ?
17:48Écoutons la séquence à l'Assemblée nationale,
17:50mais on est à un niveau aujourd'hui
17:52d'hostilité, de haine
17:54sur ces sujets-là qui est insupportable.
17:56Écoutez le ton de M. David Guirault
17:58lorsqu'il s'exprime quand même
18:00à un ministre de la République.
18:02Écoutez ce ton qui, effectivement,
18:04personnellement, me choque et doit choquer
18:06beaucoup de gens.
18:34Juste un joueur de trompette.
18:36Oui, il faut parler de Sensal. Nous avons tous appelé
18:38à sa libération, mais l'escalade
18:40des tensions lui nuit gravement.
18:42Et la vérité, c'est que Retailleau est en train de le
18:44sacrifier pour gagner son congrès.
18:46Vous dites agir pour la France, mais comment
18:48peut-on prétendre défendre la France
18:50en piétinant ses lois, en piétinant
18:52des droits, en piétinant la foi
18:54de millions de Français musulmans ?
18:56Pourquoi M. Retailleau et son gouvernement
18:58s'acharnent-ils à vouloir couper
19:00le fil de cette histoire délicate tissée
19:02entre nos deux peuples, qui ont tant
19:04d'enfants en partage, ces mêmes enfants
19:06qui n'ont pas à tourner la page de la colonisation,
19:08mais qui ont un besoin de vérité.
19:10Car les crises s'enchaînent à cause de ces
19:12non-dits et de toute cette histoire qu'on a
19:14voulu laisser enfouie. D'ailleurs, vous qui
19:16dénoncez la cancel culture, alors pourquoi
19:18ne pas vous insurger quand un documentaire
19:20sur l'usage des armes chimiques en Algérie
19:22est déprogrammé de la télé ?
19:24M. le Premier ministre, votre gouvernement
19:26n'est pas à la hauteur de notre histoire commune,
19:28pas à la hauteur de ces Algériens
19:30qui ont fait couler leur sang à Monte Cassino
19:32ou dans le débarquement de Provence,
19:34pas à la hauteur de nos anciens
19:36qui ont mêlé leur sueur dans les mines et les usines
19:38de toute la France. Il n'est nullement
19:40question ici de repentance,
19:42mais juste d'apporter un peu de respect
19:44et de reconnaissance. Et ce n'est pas l'Algérie
19:46qui nous agresse, M. le Premier ministre,
19:48c'est vous qui agressez la France lorsque les vôtres
19:50osent parler des belles heures de la colonisation.
19:52Car en disant cela, vous insultez
19:54Gisèle Halimi, Simone de Beauvoir,
19:56Jacques Vergès ou Fernand Hiveton
19:58et tous ces Français qui ont su,
20:00contrairement à vous, s'opposer
20:02à l'inhumanité et qui ont milité dans l'ombre
20:04et la lumière pour rapprocher ces deux peuples
20:06que vous essayez aujourd'hui de séparer.
20:08Je vous remercie.
20:10C'est triste d'avoir des énergumènes
20:12C'est une honte.
20:14C'est odieux d'ailleurs, qui prennent la parole,
20:16qui déversent cette haine-là,
20:18qui dit que c'est l'Algérie
20:20et que c'est une agression d'Algérie.
20:22Et vous avez vu tous ces jeunes gens
20:24qui se lèvent autour. On n'a pas de chance
20:26vraiment d'être dans cette séquence.
20:28Mais qui les a élus ?
20:30Je vous assure, on n'a pas de chance.
20:32Parce que ce niveau d'intervention...
20:34Mais qui les a élus ?
20:36Qui les a élus ?
20:38Nathan Devers.
20:40Nous nous soutenons la libération de Bolem-Sensal.
20:42On se souvient que Rima Hassan,
20:44elle qui disait que l'Algérie était la Mecque des libertés.
20:46Vous vous rendez compte ? La déclaration sous ce régime
20:48autoritaire de Théboune, de dire ça,
20:50c'est hallucinant. Rima Hassan s'était
20:52abstenue au moment de la résolution.
20:54Elle avait voté contre.
20:56Vous avez raison, pour sa libération.
20:58Et au Parlement français, il y a eu une résolution
21:00analogue. Et une très grande partie,
21:02voire majoritaire d'ailleurs, de la gauche,
21:04de tous les partis de gauche, ont eu piscine, se sont abstenus.
21:06Monsieur Hollande était
21:08ailleurs. C'est une honte absolue.
21:10Les écrivains qui signent tout le temps des pétitions,
21:12Annie Ernaud, etc.
21:14Vous les voyez s'exciter ?
21:16Ils seront à la marche de samedi.
21:18D'accord, mais vous avez raison.
21:20C'est un peu pénible.
21:22Vous avez raison.
21:24Qui est dans le même éditeur ?
21:26Elle a signé une pétition.
21:28Mais en tout cas,
21:30elle a signé la pétition.
21:32Cette démarche-là...
21:34Benjamin Stora ?
21:36Il a pris la parole sur ce sujet ?
21:38Très bien.
21:40C'est aussi Emmanuel Macron
21:42qui en a fait l'historien officiel
21:44de cette période. C'est un militant,
21:46Monsieur Stora. Il a le droit.
21:48Il a le droit.
21:50Il a rappelé l'État de droit.
21:52Il a fait des pétitions pro-migrants. Il ne rappelle jamais
21:54comment l'Algérie traite les migrants chez eux.
21:56L'État de droit et les EQTF,
21:58il ne les renvoie pas par des tribunaux,
22:00il les renvoie par des camions dans le désert.
22:02Ils les font crever de faim.
22:04J'ai été témoin de 30 camions
22:06bourrés de migrants subsahariens
22:08qui sont déposés
22:10à 300 km au sud
22:12de Tamanrasset. J'ai vu ça de mes propres yeux.
22:14Donc, les leçons de droit
22:16à la France, il faudrait quand même
22:18que nous en fassions à l'Algérie.
22:20Ce qui me sidère,
22:22ce n'est pas l'extrême-gauche ou la France insoumise
22:24qui veulent le chaos.
22:26Ce qui me sidère, tous les jours
22:28on en parle ici, c'est l'espace médiatique.
22:30C'est les journalistes.
22:32Je suis sidéré
22:34de ça. Je ne peux pas vous dire autre chose.
22:36Les écrivains, les artistes, je suis sidéré
22:38de ça. Il y a un parti
22:40de l'Algérie. Vous avez entendu le
22:42carillon ? Vous l'avez entendu ?
22:44Je n'ai pas fait attention.
22:46C'est le carillon et c'est Thomas Hill.
22:48Bonjour Pascal.
22:50Vous êtes beau.
22:52Vous avez vu ça ?
22:54Qu'est-ce qui se passe ?
22:56On reçoit M. Pokora aujourd'hui. Vous connaissez M. Pokora ?
22:58Vous lui parlez
23:00football ?
23:02Parce que son père s'appelait
23:04Totta.
23:06Il est déjà avec vous ?
23:08Non, il n'est pas encore là. Il arrive tout à l'heure.
23:10Il jouait
23:12Totta. Dans le championnat de France, il y avait
23:14trois joueurs qui jouaient parfois ensemble.
23:16Tocco, Tocoto et Totta.
23:18Dans les années 60, 80.
23:20Mais c'est vrai.
23:22Je crois qu'il jouait à trois.
23:24Et vous jouiez à la même époque
23:26vous, Pascal ?
23:28Je jouais à la même époque, mais à un niveau...
23:30Sur le banc.
23:32...agréable. Vous voyez, je vous faisais
23:34des compliments sur votre belle veste.
23:36Finalement, vous me faites regretter
23:38d'avoir été gentil.
23:40C'était quoi votre poste, Pascal ?
23:42C'était numéro 5.
23:44Une sorte de tour...
23:46Libéraux.
23:48Libres.
23:50Comme ici.
23:52A tout à l'heure, Pascal.