Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Merci de nous accueillir. Je vous présente notre équipe en ce Vendredi soir.
00:03Véronique Jacquier, bonsoir. Journaliste, ravie de vous accueillir.
00:06Bonsoir Thierry, bonsoir à tous.
00:08Joseph Touvenel, éditorialiste, ravi également de vous retrouver.
00:11Bonsoir Thierry. Arnaud Clasferne, avocat.
00:13Soyez le bienvenu, mon cher Arnaud.
00:15Très content de vous retrouver, Gauthier Lebret.
00:17Vous avez fait trop bon durant 15 jours.
00:2015 jours, j'ai fait faux ? Oui, 15 jours.
00:22Non, une émission, j'ai loupé.
00:24Oui, c'était 15 jours.
00:24Oui, parce que j'animais sur Europe 1.
00:26Et donc je me suis dit qu'il va y avoir une overdose de Gauthier
00:29au bout d'un moment, mais si vous m'avez demandé d'enchaîner, j'enchaîne.
00:32Voilà, voilà. Et je suis ravi que vous soyez mes côtés.
00:34On va commencer, si vous le voulez bien, mon cher Gauthier,
00:37par évoquer Boalem Sansa.
00:40Je le disais dans des places à certains sur CNews et sur Europe 1.
00:43On n'arrêtera jamais, jamais de vous parler de l'écrivain franco-algérien.
00:47Je vous en parlais hier quand la formation est tombée
00:50des mini-news.
00:51Le parquet d'un tribunal près d'Alger a requis 10 ans de prison ferme contre lui.
00:56C'est un nouveau pied de nez.
00:58Oui, c'est un nouveau pied de nez.
00:58On va en parler, un nouveau pied de nez de l'Algérie.
01:00On voit tout cela avec Sharon Camara.
01:04Il s'est exprimé devant la presse à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles.
01:09Le président Emmanuel Macron a confirmé son soutien à l'écrivain Boalem Sansa
01:13et appelle le chef de l'État algérien à réagir.
01:16J'ai confiance dans le président Tebboune et sa clairvoyance
01:21pour savoir que tout ça n'est pas sérieux et qu'on a affaire à un grand écrivain
01:24qui, plus est, est malade.
01:26Et donc, je pense qu'il doit retrouver sa liberté, la capacité à se soigner.
01:30Âgé de 80 ans, l'écrivain franco-algérien
01:33est accusé d'attente à l'intégrité territoriale de l'Algérie.
01:37Pour Xavier Driancourt, ancien ambassadeur de France en Algérie,
01:40deux issues se présentent actuellement.
01:42Soit c'est le début d'une nouvelle escalade avec la condamnation de Boalem Sansa,
01:47soit effectivement la condamnation,
01:50parce que je crois que Tebboune, dans sa clairvoyance,
01:53comme l'a dit le président de la République,
01:55veut absolument faire condamner Boalem Sansa.
02:00Et puis, peut-être à la fin du ramadan ou le 5 juillet,
02:03où traditionnellement il y a des grâces, le grâcier à ce moment-là.
02:07Après l'annonce du réquisitoire, le comité de soutien de l'écrivain,
02:11par la voix de sa présidente Noëlle Lenoir,
02:14lance un appel aux institutions internationales.
02:16L'ONU a été saisie, l'Union africaine va l'être, par nous,
02:21par le comité de soutien.
02:22Et il y a 100% de chances que l'Algérie soit réprimandée.
02:26Le tribunal correctionnel de Dar el-Beda, près d'Alger,
02:29rendra sa décision le 27 mars prochain.
02:32Gautier de Le Bret, quand on voit ce reportage de Sharon Camara,
02:36et que l'on voit et qu'on entend le président Macron
02:40qui encore accorde sa confiance au président algérien.
02:44On parlera tout à l'heure d'un sondage du Giro par rapport à Bruno Retailleau.
02:51C'est deux regards, deux actions, deux volontés.
02:54Mais comment on peut encore accorder sa confiance au président algérien ?
02:57Quand j'ai entendu Emmanuel Macron hier nous dire qu'il avait confiance en M. Tebboune,
03:02je me suis dit vraiment que l'Elysée se fichait de nous.
03:05Parce que cette semaine, l'Elysée nous a dit
03:07qu'Emmanuel Macron était sur la même ligne que Bruno Retailleau,
03:10que les deux hommes étaient raccords et étaient OK
03:14pour une riposte graduée contre l'Algérie.
03:16On voit qu'on est tout en bas, tout en bas de l'échelle du possible
03:22en matière de sanctions contre Alger.
03:24Donc, évidemment que jamais Bruno Retailleau n'aurait prononcé cette phrase
03:28« je fais confiance à M. Tebboune » et qu'on a bien compris
03:31quelle méthode voulait employer Emmanuel Macron.
03:34C'est la méthode douce quand Bruno Retailleau veut passer à la méthode dure.
03:39Il n'y aura jamais de dénonciation des accords de 68.
03:42Ça aussi, c'est entendu.
03:44Donc, il y a une question qui se pose pour Bruno Retailleau.
03:46C'est toujours la même, c'est celle de la démission.
03:48Mais Bruno Retailleau, lui aussi, il nous dit
03:51« ça va mieux avec l'Elysée » et on a commencé les mesures de rétorsion.
03:54Je ne sais même pas si elles sont efficientes et efficaces
03:58en ce qui concerne les visas des plus hauts dignitaires algériens
04:03qui peuvent venir sur le sol français.
04:06Donc, la question de la démission de Bruno Retailleau se pose,
04:09mais lui répond « je ne veux pas faire ce cadeau à M. Tebboune ».
04:12Il est sans doute vrai que le dictateur algérien
04:15rêve de voir Bruno Retailleau s'en aller.
04:17Mais au sein du gouvernement français, il fait vraiment cavalier seul.
04:21On voit bien qu'il n'y a pas la volonté de sévir contre l'Algérie.
04:24Joseph Touvnel.
04:25En fait, quand le président Macron nous parle de la clairvoyance
04:30du président Tebboune, ça nous montre qui est le maître du jeu.
04:34Il va y avoir, à peu près,
04:35semblement la condamnation d'un innocent à dix ans de prison.
04:39Et ensuite, peut-être que le dictateur local,
04:42dans sa grande mensuétude, nous montrera que c'est lui qui décide.
04:45C'est lui le maître du jeu.
04:47C'est-à-dire que la France est dans un rapport de faiblesse par rapport à l'Algérie.
04:52Ce qui est cruel pour la France, qui est cruel pour cet homme.
04:55Mais pour notre image à l'international
04:59et pour ce qu'on peut poser à l'international,
05:02on disparaît complètement.
05:03Et derrière, on entend quand même cette brave personne qui nous dit
05:07que l'Algérie risque d'être réprimandée par l'ONU.
05:10Evidemment, si l'Algérie est réprimandée, tout va bien.
05:13Voyez où nous en sommes, nous, les Occidentaux, les Français ?
05:16Non, il faut taper du poing sur la table.
05:19Il faut avoir la capacité de dire non et d'opposer.
05:23Et à part, ça a été dit, à part Bruno Retailleau,
05:25qui, dans le gouvernement, aurait ce courage ?
05:28Oui, on sera les condamnés à dix ans de prison.
05:30C'est requis, c'est requis. Il n'a pas encore été connu.
05:32Oui, mais voilà, c'est dix ans, quand même.
05:34C'est dix ans, c'est dix ans.
05:35Donc, voilà, Véronique Jaquet.
05:38Les paroles d'Emmanuel Macron nous montrent à quel point
05:41la France est en train d'organiser sa propre impuissance.
05:44Et c'est absolument dramatique.
05:46C'est dramatique, la façon dont il parle,
05:48c'est-à-dire qu'il n'est que dans le commentaire.
05:50Bon, ça, c'est une chose.
05:51Mais en plus, comme l'a dit Gauthier,
05:53on ne va pas remettre en cause les accords de 68.
05:56Mais même si on les remettait en cause, ça ne servirait à rien.
05:59Parce que quand je dis qu'on a organisé notre propre impuissance,
06:01c'est que de toute façon, on n'est même pas capable
06:03de toucher à nos lois et de les réformer pour faire en sorte
06:07que ces fameuses OQTF, par exemple, qu'on n'est pas capable
06:10de renvoyer chez eux en Algérie, on prenne une manière forte,
06:14c'est-à-dire qu'on les garde en France, mais dans des sortes de prisons
06:18pour envoyer un signal de l'autre côté de la Méditerranée
06:21pour dire, écoutez, vous, vous bougez parce que nous,
06:23on est en train de bouger avec les autres, qu'on ne peut pas vous renvoyer.
06:27Voyez, il y a un moment, il faut arrêter quand même de se faire cracher la figure
06:31et donc jouer sur les leviers sur lesquels nous pouvons jouer
06:34dans notre pays pour nous faire respecter.
06:38Attention, le conflit est avec le régime algérien,
06:42pas avec les Algériens, bien entendu, qui sont sur notre sol.
06:46Pour autant, on se rend compte qu'Emmanuel Macron a peur de la diaspora algérienne
06:49qui se monte à plus de 800 000 personnes.
06:52Et chaque Algérien de France a une histoire, d'ailleurs, avec l'Algérie.
06:56Donc, on se rend compte que sur ce terrain-là, c'est compliqué
06:59et que la France a tout à perdre parce que
07:01quoi que l'on fasse, et si on allait jusqu'à l'abrogation des accords de 68,
07:07ce serait remettre un euro dans la machine
07:09pour alimenter la haine des Algériens envers la France.
07:13Donc, il faut jouer très finement la partie.
07:16Et pour l'instant, on ne voit pas comment on ne peut pas perdre la face,
07:19puisque si Théboune venait à gracier après condamnation
07:25notre ami Boilel Sansalle, de toute façon, la France aurait tout perdu.
07:28Oui, parce qu'elle ne serait pas responsable de sa libération.
07:31C'est l'Algérie qui déciderait de le gracier et de le remettre en liberté.
07:35Ah non, je ne vous ai pas écouté sur le sujet.
07:37Peut-être qu'on se fait rouler dans la farine par l'Algérien jusqu'à présent.
07:40Peut-être que le président de la République estime que le destin des deux pays
07:44ou des deux nations est déjà tellement imbriqué
07:47qu'il ne peut pas aller à la confrontation
07:51et qu'il choisit la voie de la diplomatie avec, évidemment,
07:56une certaine humiliation.
08:00Mais on voit où ça mène, Arnaud.
08:02Oui, on voit où ça mène.
08:03Il sera sans doute libéré après avoir été condamné.
08:06Je suis d'accord avec ce qu'a dit l'ancien ambassadeur.
08:11C'était, je crois, avant quand même juillet,
08:13parce qu'ils ne vont pas le garder encore trois mois de plus en prison.
08:16Et le président algérien dira...
08:19J'ai décidé, dans un souci d'apaisement, de le libérer,
08:24même s'il était coupable.
08:26Mais il faut donc ou aller à la confrontation
08:29ou espérer qu'un autre régime algérien prenne forme
08:35et qu'il décide de se réconcilier avec la France
08:38sur des fondements historiques valables.
08:41Oui, il y a eu des crimes commis en Algérie.
08:44Mais oui, les mauresques, les barbaresques aussi ont commis des crimes avant.
08:49La manière dont les Harkis ont été traités était aussi ignoble.
08:54Oui, il y a eu aussi des attentats contre les Français qui vivaient là-bas.
08:57Oui, quand même, la France,
08:59tous ceux qui allaient en Algérie n'étaient pas des meurtriers.
09:03Ils ont apporté aussi des choses.
09:05Il doit y avoir quand même une certaine réciprocité
09:08dans la reconnaissance historique des responsabilités.
09:12Il y en a un qui est venu nous la parler dans quelques instants,
09:14mais juste commenter ce sondage, on l'évoquait avec notre ami Gauthier Lebret.
09:18Il y a la méthode de la diplomatie prônée par Emmanuel Macron,
09:22qui l'a répétée.
09:23Et puis, la méthode un peu plus dure de Bruno Rotailleau,
09:25qu'en pensent les Français ?
09:26Regardez ce sondage pour Le Figaro.
09:2867 % des sondés donnent raison au ministre de l'Intérieur
09:30et sa ligne de rapport de force avec l'Algérie.
09:33C'est quand même 67 %, Bruno Lebret, 67 %.
09:36Vous avez toujours les mêmes 7 Français sur 10
09:40qui sont pour plus de sévérité
09:44dès qu'il s'agit des sujets migratoires, de sécurité.
09:48C'est toujours le même bloc.
09:49Ça tourne entre 65 et 75 % sur toutes les questions.
09:54C'est la fameuse majorité silencieuse qu'on ne prend pas en compte.
09:58Et moi, alors, ce qui me fascine le plus dans cette histoire,
10:01c'est qu'Emmanuel Macron a gagné des points de popularité
10:03en haussant la voix face à Vladimir Poutine,
10:06en réorganisant, et là-dessus, il a eu raison, le réarmement du pays.
10:12Mais il gagnerait aussi en popularité en haussant la voix face à M. Théboune.
10:17Pourquoi être si ferme avec Poutine et si faible avec l'Algérie ?
10:21Et vous voulez que je vous dise, en plus, les deux sujets sont liés,
10:24puisque ce sont des alliés.
10:26Le régime algérien et le régime russe sont alliés.
10:29Donc, en plus, il doit y avoir des imbrications, évidemment,
10:33entre Moscou et Algiers.
10:35Mais on décide le silence, quasiment le statu quo,
10:39ou carrément d'accorder sa confiance à M. Théboune,
10:44qui refuse tous les ressortissants.
10:45Je rappelle qu'hier, il y a eu deux informations.
10:48Boilem Sansalle, dix ans de prison ont été requis.
10:50Le fameux influenceur Doilem a été arrêté, placé en crâne.
10:55L'heure tourne pour les deux.
10:56L'heure tourne pour qu'on puisse libérer Boilem Sansalle
10:59parce qu'il a un cancer et qu'évidemment,
11:01dix ans de prison, ça équivaut à une peine de mort.
11:03Mais l'heure tourne aussi pour Doilem parce qu'il est en crâne.
11:06Et la France a fait cette loi qu'après 90 jours,
11:10vous ne pouvez pas rester en crâne, donc vous êtes remis dans la nature.
11:13Donc, si dans 90 jours, l'Algérie n'a pas donné son accord
11:17pour récupérer son ressortissant, qui n'est même pas français.
11:19Je le rappelle, il est 100% algérien.
11:21Donc, l'Algérie en fait un apatride.
11:23Il n'y a même pas besoin de laisser passer consulaire.
11:24En refusant son retour, elle en fait un apatride.
11:26Mais devinez ce qui va se passer.
11:27Si, évidemment, dans 90 jours, il ne sera pas de retour chez lui.
11:31Donc, il va sortir de crâne et repartir dans la nature.
11:34Exactement, vous connaissez l'histoire.
11:37Véronique Jaquet.
11:38Oui, juste une précision pour compléter ce qu'a dit Gauthier.
11:40Bien entendu, ce qui fait peur au gouvernement français,
11:43c'est que derrière l'Algérie, il y a le soutien de la Russie
11:46avec ce que ça implique en matière de services de renseignement et autres
11:50et le pouvoir de mise en ce qu'il peut y avoir sur notre propre sol.
11:53Et la première guerre, d'ailleurs, qui nous attend,
11:55ce n'est pas tant celle des missiles qui pourraient arriver de Russie
11:58ou d'ailleurs que celle de filières de démigration,
12:02de migrants qu'on ferait venir en France via le Sahel.
12:08Ça, les Algériens savent très bien faire.
12:10Et on peut imaginer des couloirs comme ça de migrations
12:13qui se mettent en place pour venir dans notre pays.
12:15Et vous voyez qu'au final, on n'aura rien réglé.
12:17Donc, on est vraiment sur une ligne de crête
12:20et c'est compliqué.
12:22Et l'autre, Joseph, juste également,
12:24et je vous donne la parole très rapidement avant de partir en pub.
12:26Cet autre chiffre aussi sur l'accord de 68 qu'évoquait Gauthier Lebret,
12:30c'est 8 Français sur 10, 82% qui estiment que l'accord franco-algérien de 68
12:34doit être supprimé ou révisé.
12:37Mais bien sûr, tous les Français veulent de la sévérité.
12:39Il y a eu trop de faiblesses de la part de l'État français depuis trop longtemps.
12:44On n'a rien réglé, mais surtout, on a fait une démonstration
12:48dans la continuité, ça n'a pas duré 15 jours,
12:50ça dure depuis des mois, de faiblesses absolues
12:53face à un gouvernement algérien qui ne connaît que le rapport de force,
12:57y compris en interne.
12:58Regardons bien ce qui se passe en Algérie.
13:01Ce n'est pas une grande démocratie.
13:03Les opposants sont brimés et face à un pays et un gouvernement
13:08qui est tout sauf démocratique, on se couche.
13:12On marque une pause.
13:12On se retrouve sur Europe 1 et sur CNews dans quelques instants.
13:16Si vous le voulez bien, on parlera de l'armement en France.
13:20Et oui, François Bayrou était sur le terrain,
13:23il a parlé, on l'écoutera sur Europe 1 et sur CNews.
13:25A tout de suite.