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00:00Nous sommes dans un procès, effectivement, mais si je peux me permettre de qualifier ce procès, c'est un mauvais procès.
00:12Nous sommes entraînés, malgré nous, devant une instance judiciaire, à différents niveaux,
00:22vraiment pour des questions qui, me semble-t-il, ne devraient pas arriver là.
00:28Notamment avec l'AIPP et le docteur Adama Traoré.
00:34Adama Traoré, pharmacien de son état, a été employé comme délégué médical pendant plusieurs années par l'AIPP.
00:43Et au départ, son contrat était même un contrat malien, parce que l'AIPP n'était pas encore installé en Guinée,
00:53en tant que société de droit guinéen. De 2012 jusqu'en 2015, c'était une société de droit malien qui travaillait en Guinée ici.
01:02Et lorsque la Guinée a permis que la société puisse s'installer elle-même en son nom, sous l'égide du droit guinéen, elle l'a fait.
01:13Et c'est dans ce processus-là qu'Adama a pu travailler pendant plusieurs années, même plus de dix ans, si je ne m'abuse.
01:23Qu'est-ce qui s'est passé ? Le problème qui est advenu n'est pas de la faute de l'AIPP.
01:30Les délégués médicaux normalement ne doivent pas ouvrir et gérer des officines de pharmacie en leur nom.
01:40Les délégués médicaux se contentent de faire la promotion des produits pharmaceutiques, des médicaments, auprès des hôpitaux, des cliniques et des soignants.
01:50Ils ne peuvent pas ouvrir de pharmacie et gérer ces officines en leur nom. Pourquoi ? Parce que ce serait tout simplement de la concurrence déloyale.
02:00Cette déloyauté venant du fait que les délégués médicaux reçoivent des produits gratuitement.
02:07Ces produits sont reçus gratuitement et lorsqu'on leur donne ces produits, c'est pour aller les offrir aux médecins afin que les médecins les essayent et apprécient si les produits sont bons ou pas bons.
02:19Donc ils reçoivent des produits gratuits. Pour la petite histoire, le docteur Adama Sangaré recevait pour le compte de la Guinée l'équivalent de 100 millions de francs CFA de produits gratuitement par an.
02:31Et il ne rendait pas compte. Il gérait ça sans jamais dire ce qu'il en a fait pour la société. C'était pour la promotion et donc lui, il le gérait.
02:40Donc il y a un risque que si on donne 100 millions de produits gratuitement à quelqu'un qui va ouvrir sa propre pharmacie, il y a un risque qu'il aille vendre ces produits-là au lieu de les donner gratuitement dans les formations hospitalières, dans les cliniques.
02:54Ils étaient quatre dans ce cas. Ils ont ouvert des pharmacies. Et à l'insu de AIPP, AIPP n'était pas au courant.
03:02C'est un fait fortuit qui a amené AIPP à être au courant que ces délégués avaient ouvert des officines de pharmacie ici à Conakry et qui continuaient à recevoir de l'agence des produits gratuits.
03:14Une fois, une connaissance du docteur Mantala Sangaré, qui est le promoteur d'AIPP, lui a dit, on a manqué de produits. On l'a cherché et quelqu'un nous a conseillé d'aller dans ta pharmacie, c'est là-bas qu'on a pu aller acheter les produits.
03:27Lui, il a dit, non, moi, je n'ai pas de pharmacie à Conakry. Qu'est-ce que tu me racontes là? Il dit, si, tu as une pharmacie et tout le monde le sait, on a été là-bas.
03:35Lui aussi, il a envoyé des gens vérifier. Il a trouvé que la pharmacie existait et quand les gens ont vérifié, il a envoyé un huffier constater et il s'est trouvé que cette pharmacie appartenait au docteur Adama Traoré.
03:47Donc, Adama Traoré gère une pharmacie, il y reçoit et c'est lui qui recevait les 100 millions de médicaments qu'il donnait aux autres.
03:55Il ne se rendait pas compte, il a dit, c'est grave. On a appelé les 3 autres pharmaciens qui avaient aussi leur officine, mais qui étaient des délégués.
04:04On leur a dit, vous avez des officines de pharmacie, ils ont tous reconnu. On leur a dit, maintenant, vous choisissez entre votre statut de délégué médical ou vous quittez AIPP, vous allez gérer vos pharmacies, mais vous ne pouvez pas faire les deux en même temps.
04:18Parce qu'il y a concurrence des loyers. En cas de problème, les lois stipulent en ce moment que l'entreprise, donc AIPP, qui ferme les yeux sur cette pratique-là, est aussi responsable que vous.
04:29Donc, nous, on ne veut pas de problème avec l'État en Guinée, ni avec l'Ordre des pharmaciens guinéens. Nous voulons que votre statut soit clair, ou vous êtes délégué médical, ou vous gérez vos officines de pharmacie.
04:42Ils ont choisi d'aller dans les officines de pharmacie. On leur a dit de choisir, mais au lieu de choisir, ils ont dit, nous, on ne choisit pas. Si ça ne vous convient pas que nous fassions les deux en même temps, il faut nous licencier.
04:54Ils ont refusé d'assumer leur choix, mais il faut nous licencier. Nous, on a dit, d'accord, on met fin au contrat entre nous. Et lorsqu'on a décidé de mettre fin au contrat, ils ont amené AIPP devant le juge du travail en disant qu'il y a licenciement abusif.
05:09Ce n'est pas tout le monde. Seuls, tous, ils ont été chez le juge du travail pour dire qu'il y a licenciement abusif. Moi, je suis le conseil juridique d'AIPP à Bamako, à Vichon, à Lomé, un peu partout.
05:22On m'a dit, ah, il faut venir à Conakry, il y a une situation qu'on ne comprend pas. C'est la première fois que je suis venu en Guinée. Et moi, j'étais étonné parce que je me suis dit, mais comment il se fait ?
05:32Ça, il n'y a pas de quoi fouetter un chat. On est venu et les responsables d'AIPP m'ont amené chez l'avocat des quatre délégués médicaux. Ils ont tous pris le même avocat. J'ai été, je me suis présenté à lui.
05:43Bon, je lui ai dit, écoutez, nous, on veut un règlement à l'amiable. Ils ont travaillé plus de 12 ans pour certains, 5 ans, 7 ans, 8 ans. On ne veut pas vraiment qu'on se déchire.
05:54Ce qu'ils ont fait, ce n'est pas normal. Nous pensions qu'ils allaient eux-mêmes démissionner parce qu'eux-mêmes reconnaissent que ce n'est pas normal. Mais ils ont dit qu'ils ne vont pas démissionner, mais qu'ils nous demandent plutôt, nous, de les licencier.
06:06Bon, on l'a fait, mais on ne pensait pas qu'ils allaient partir chez le juge, puisque c'est eux qui sont en faute. Et nul ne peut se prévaloir de sa propre faute. Comment tu peux faire une faute ?
06:16Prendre cette faute et aller réclamer un droit avec ta faute chez le juge. On le dit en droit. Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Donc leur turpitude, c'est d'avoir cumulé les fonctions de délégué médical et les fonctions de gérant de pharmacie, de propriétaire d'officine de pharmacie.
06:35Voilà ce qui s'est réellement passé. On a dit qu'à cela ne tienne, qu'à cela ne tienne. On veut encore qu'on reste des bons amis. On a dit à leur avocat de calculer tous les droits que le Code guinéen du travail prévoit pour eux en cas de licenciement abusif.
06:52Nous allons payer. On évite le procès. L'avocat, c'est leur avocat qui a tenu la plume, qui a fait tous les calculs. Et la seule chose que nous avons dit qu'on ne paiera pas, c'est les dommages intérêts. On dit on ne vous a pas fait de choses, on ne vous a pas causé de tort, on ne vous paye pas de dommages intérêts. On vous paye les droits, mais c'est vous qui êtes partis tout seul.
07:12Maintenant, si vous exigez les dommages intérêts, allons-y devant le juge. On va s'expliquer. Nous, on ne vous a pas licenciés, c'est vous qui êtes partis. Ils ont dit d'accord, on renonce aux dommages intérêts. Et voilà, on a calculé tous les droits et on leur a payé tous les droits.
07:25Pour nous, dans le protocole qu'on a fait, on était convenu qu'après le paiement de leurs droits, après la signature de ce protocole, on ne va plus devant le juge. Et à notre grand étonnement, les trois autres ont respecté ce protocole d'accord et nous ne nous ont jamais interpellés où que ce soit.
07:42Et parmi les quatre, seul Adama a cru bon saisir le procureur Croix de Caloum pour se plaindre contre le docteur Mandara Sangaré en disant qu'il y a fraude fiscale, abus de confiance et escroquerie.
07:57Moi, je vous dis très simplement, je suis étonné. La première infraction de fraude fiscale, à mon avis, aucun citoyen, un Guinéen, ne peut pas se balader dans la rue et aller chez le procureur pointer du doigt un commerçant en disant « Monsieur le procureur, lui, il fait de la fraude fiscale ». Non, il ne gère pas la situation fiscale du commerçant.
08:19La situation fiscale du commerçant est gérée par la direction des impôts. La fraude fiscale est une infraction spéciale. Elle est gérée par les impôts. C'est les impôts qui peuvent porter plainte pour fraude fiscale, pas le commun des gens dans la rue.
08:33Même si le commun des gens croit être au courant d'une fraude fiscale, il va la signaler à l'impôt et l'impôt instruit maintenant sa dénonciation.
08:42Tu vas dénoncer à l'impôt et l'impôt instruit et vérifier si oui ou non ce que tu as dit est vrai. Mais dans ce cas, on n'a pas saisi l'impôt. Directement, on a envoyé un service de police judiciaire soi-disant spécial et qui, lui aussi, appelle les gens.
08:58Il appelle les gens et il appelait qui ? Deux fonctionnaires de l'AIPP qui venaient d'arriver en remplacement de deux autres qui étaient rentrés. Donc les deux nouveaux arrivés, ils n'avaient même pas deux mois à Conakry. On les a arrêtés, on les a placés en garde à vue.
09:13Vous voyez ? En disant que vous avez fait la fraude fiscale, vous avez fait ceci. Alors moi, du coup, je dis que je ne vais plus aller traiter avec ces gens-là parce que quelque part, je suis étonné. En tant que juriste, je suis étonné.
09:26J'ai été voir un cabinet fiscal guinéen en disant que j'avais besoin de savoir quelle est la situation fiscale de l'AIPP auprès du service des impôts. Est-ce qu'on nous reproche quelque chose ? Ils ont été au mois de juillet. Ils ont dit à date, vraiment, on ne vous reproche rien, vous ne devez rien au service des impôts.
09:46Les prochains impôts carables qu'on peut vous demander, c'est à partir du mois de décembre, à la fin de l'année. Or, on est en juillet, on n'y est pas encore. J'ai dit au cabinet, allez-y, demandez, est-ce que nous pouvons payer par anticipation l'impôt avant la date ? Ils nous ont dit, nous, on a besoin d'argent si vous êtes prêts à le faire. On a été payer l'impôt sept mois avant la date.
10:10On a pris ce quitus, on l'a donné au procureur pour dire, bon, voilà, nous, on n'a pas fait de fraude fiscale, voilà ce que les impôts disent. C'est différent de ce que Adama fait.
10:20Bien, le docteur Adama a dit qu'il y a escroquerie et habit de confiance. L'escroquerie, c'était quoi ? Il dit que lui, au moment où on ouvrait AIPP Guinée, le docteur Mantella, lui, était convenu qu'il allait donner ses documents en tant que pharmacien guinéen parce que la loi guinéenne dit que pour faire de la promotion des médicaments, il faut être guinéen.
10:42Donc, lui, il va demander l'ouverture de la société, mais il va demander l'agrément au nom de la société, pas au nom du docteur Adama Sangaré parce que la société ne lui appartient pas. Les statuts de la société sont clairs, il n'y a qu'un seul actionnaire, c'est le docteur Mantella Sangaré et ça a été fait chez un notaire.
11:04Donc, ce statut n'a jamais bougé et à l'époque, Adama, en tout cas, ne savait même pas chez quel notaire en Guinée la société avait été ouverte ni quel pouvait être le capital de la société. Voilà ce qui s'est passé.
11:16Adama, au mois de mai, a donné ses documents pour demander pour l'AIPP, pas pour son compte personnel, mais demander pour l'AIPP l'agrément pour pouvoir travailler. Et quand Adama l'a fait, au mois de mai, il l'a fait et au mois de novembre, on s'est aperçu qu'il y a tellement de législation.
11:37Il y a la libre circulation des personnes et des biens. Les entreprises au sein de la CDAO peuvent tout simplement s'installer dans tous les pays de la CDAO selon les droits permis aux entreprises nationales. Il y a, en plus de cela, un accord entre la Guinée et le Mali qui date de 1963, signé par Modibo Keïta, les feux Modibo Keïta et Secoutouré, Ahmed Secoutouré,
12:02et qui permettait que sur le plan économique, politique, social, on puisse créer des choses les uns chez les autres. Et en plus de cela, la loi avait évolué en Guinée, disant que lorsqu'un pays accorde la réciprocité à la République de Guinée, les nationaux de ce pays peuvent s'installer en Guinée.
12:22Or, nous avons une loi au Mali qui accorde la réciprocité à tous les pays de la CDAO pour qu'ils puissent s'installer en tant qu'entreprise dans leur espace. Donc, cette loi au Mali qui permet à tous les ressortissants de la CDAO d'aller créer des entreprises au Mali était une loi qui accordait la réciprocité aux Guinéens.
12:42Et donc, la loi guinéenne venait conforter maintenant le droit pour AIPP Mali, AIPP, de s'installer en Guinée ici. Et donc, nous avons formulé une nouvelle demande d'agrément faite par le docteur Salam Diara, le docteur en pharmacie Salam Diara qui était le représentant d'AIPP, adressé au ministre de la Santé et à la direction de la pharmacie et des médicaments de Guinée.
13:10Et voilà, l'agrément a été donné sur la base de cette nouvelle demande-là au docteur Mantala Sangaré. Maintenant, Adama Di, pourquoi l'agrément n'a pas été donné en son nom à lui parce que lui, il a été le premier à introduire la demande et que la demande a été donnée, l'agrément a été accordé à Mantala au lieu de lui.
13:31Mais c'est Mantala le propriétaire d'AIPP, juste à preuve du contraire. Les statuts sont là, chez le notaire. Comment donner l'agrément d'une société qui ne t'appartient pas à ton nom ? Il demandait l'agrément au nom de l'AIPP, il ne le demandait pas pour lui, mais il le demandait au nom de l'AIPP. Et l'AIPP, c'est pour Mantala, donc le ministère a accordé l'agrément au docteur Mantala.
13:55Voilà ce qu'Adama appelle une escroquerie et il dit en plus que Mantala lui avait promis 2% des actions de sa société. Mais pendant 12 ans qu'il a travaillé pour Mantala, il n'a jamais soulevé ce problème de 2%. Il a attendu son départ pour dire que Mantala lui devait 2%, mais il n'a jamais réclamé ça.
14:15C'est quand il est sorti de la société qu'il vient et dit tu m'avais promis 2%. Mais on est en matière de société commerciale, c'est les statuts qui emportent la modification. Si 2% avait été accordé à Adama, on aurait dû aller constater ça chez le notaire et modifier les statuts en conséquence en disant Adama est désormais actionnaire à AIPP et il a 2% des actions.
14:39Mais cela n'a pas été fait du tout. Alors il dit que là c'est un abus de confiance. Vous voyez, moi je crois que tout est tiré par les cheveux et c'est un abus de langage juridique que de parler d'escroquerie, d'abus de confiance et de fraude fiscale.
14:57Voilà ce qui nous a opposé au seul docteur Adama Traoré et qui continue de nourrir des articles de presse en disant que le peuple de Guinée doit se mobiliser pour défendre un citoyen guinéen contre un citoyen malien. Je crois qu'on n'en est pas là. Le monde moderne évolue. Les sociétés sont des sociétés commerciales. Un Malien peut faire une entreprise ici et il n'a pas l'équivalent au Mali.
15:25Il crée de la richesse en Guinée, il distribue sa richesse en Guinée mais pour autant il est Malien. La société utilise au moins 40 personnes des Guinéens qui sont salariés. Mais pourquoi venir poser le problème en termes de Guinéens ou de Malien ?
15:44Et ils mobilisent l'ordre des pharmaciens guinéens, non pas en disant que j'ai violé. Il y en a même qui ont écrit que Mantala est venu, il prend des jeunes pharmaciens guinéens, il les exploite après, il les licencie sans aucun droit. Mais il a payé tous ces messieurs-là. Aucun d'eux n'a un mois d'arrière et de salaire chez lui.
16:06Ces messieurs-là ont même refusé au départ d'être payés en tant que Guinéens, ils ont voulu être payés en tant que Maliens parce qu'au départ c'était une société de droits Maliens. Leur salaire était fait en franc CFA. Ils ont toujours refusé d'être payés en franc Guinéens.
16:22Et voilà, ce sont ces gens qui disent, certains parmi eux disent, ils ont fait croire même à des pharmaciens que je respecte, que Mantala exploite les jeunes pharmaciens guinéens et une fois qu'il a fini avec eux, il les licencie sans droit, qu'il va falloir se mobiliser. C'est créer un nationalisme qui n'a pas de sens.
16:52De prétentions mal fondées. Parce que je crois que, jusqu'à preuve du contraire, Adama n'a pas pensé qu'on pouvait lui demander de choisir entre sa position de délégué médical et son droit d'ouvrir une officine de pharmacie.
17:17Pour lui, le cumul était possible et de droit. Et selon eux, en Guinée, il y a même d'autres délégués qui le font. Donc, pour eux, on n'avait pas à leur reprocher d'avoir ouvert leur propre officine de pharmacie.
17:34Donc, quelque part, il perd une situation financière, celle de délégué médical avec un salaire à la clé et des primes qu'il touchait chaque année. Les primes de vente, il les touchait. Chaque année, il avait un salaire. Tout cela, ça lui était payé en franc CFA comme il l'exigeait.
17:54Bon, du jour au lendemain, il voit qu'il perd cela. C'est un avantage qu'il perd. Est-ce que ses gains propres en pharmacie équivalent à ses salaires? Est-ce qu'il n'a pas perdu des ressources?
18:07Deuxièmement, il recevait des médicaments quand même pour une valeur de 100 millions de francs et AIPP ne lui demandait jamais « qu'est-ce que tu as fait de cela? ». Pour AIPP, il devrait les donner gratuitement. Qu'il les ait donnés ou pas, on ne lui demandait pas de compte.
18:24Ces médicaments étaient à sa disposition pendant plus de 5 ans. Il reçoit 100 millions de francs CFA de médicaments et c'est lui qui donne aux autres délégués. C'est lui qui gère ce stock de médicaments gratuits. Subitement, il est privé de ce stock gratuit-là.
18:44Quelque part, j'ai dit que c'est inconfortable. Peut-être qu'il n'avait pas mesuré toutes ses conséquences, mais c'est inconfortable.
18:54Au moment même où il signait le protocole, puisqu'il était très énervé, il a dit que ce ne sont pas les maliens qui viendront faire leurs lois en Guinée.
19:15Donc quelque part, il est entré dans une autre bataille, pas celle de son départ de l'AIPP, mais d'un combat contre Mantala. Peut-être pense-t-il que Mantala n'a pas été suffisamment reconnaissant avec lui parce qu'il était là au départ avec Mantala.
19:30Mais ce n'est même pas le premier délégué de Mantala. Il y a eu d'autres délégués qui sont partis et qui n'ont jamais fait de guerre contre Mantala. Il est le seul sur combien de délégués qui sont partis.
19:40Il a amené un délégué qu'on a recruté à cause de lui, M. Sylla, et qui est aussi parti pour les mêmes raisons après lui. Je vois quelques interventions de Sylla sur les réseaux sociaux, mais Sylla n'est pas dans les procédures contre l'AIPP.
19:57Donc je crois que dans les réseaux sociaux, il essaie de témoigner de son soutien au docteur Adama Traoré. Mais moi, je ne vois pas d'autres raisons. Est-ce qu'il n'y a pas d'autres raisons ? Peut-être que selon Adama, l'AIPP doit disparaître de la Guinée.
20:17Si lui, il n'est pas là-dedans comme il le veut, il fera tout pour que l'AIPP s'en aille de la Guinée. Et peut-être qu'il peut avoir le soutien de concurrents. Je dis bien, il pourrait avoir, je le dis au conditionnel, le soutien de concurrents d'AIPP sur le territoire guinéen.
20:35Mais je trouve que c'est une mauvaise guerre. Tout simplement, on a travaillé des années pour une société. Je crois que la société peut être même dans un partenariat différent avec le changement de dynamique des relations. Il n'est plus délégué, il est pharmacien.
20:54Il pourrait venir à l'AIPP et dire, écoutez, moi, je vais ouvrir une grande pharmacie. Je vais m'installer dans un endroit plus accessible de la ville. Est-ce que je peux avoir votre soutien ? Non seulement pour louer un bon local bien placé et achalander le local avec beaucoup de produits. Moi, je suis sûr que mon talent a la capacité de l'aider à l'oeuvre.
21:21Cela valait mieux qu'entrer en guerre. Il valait mieux demander une sorte de partenariat qu'entrer en guerre. Je trouve que ça procède d'un esprit qui a mal jugé et mal apprécié la situation.
21:51C'est la transcription d'un message qu'il a envoyé à un responsable du ministère de la Santé, lequel est d'ailleurs poursuivi. Il l'a poursuivi devant les tribunaux, où il dit qu'il veut une négociation à l'amiable pour mettre fin à tout ce procès. Il nous a donné le contact d'un notaire à Lomé. Son grand frère serait à Lomé là-bas et qu'il connaîtrait ce notaire.
22:17Il demandait qu'on lui paye 5 milliards de francs CFA en 48 heures et que Mantala lui laisse la gestion de l'AIPP et commande les produits. Mais lui, il gère ici pendant 5 ans.
22:31Moi, j'ai lu cette feuille-là parce que c'est la transcription d'un message. On m'a dit que le message serait délui. Je l'ai lu, j'ai rigolé parce que ça a l'air d'être loufoque. Ça n'a pas l'air d'être sérieux. On ne se réveille pas un beau matin pour demander 5 milliards de francs CFA à quelqu'un en 48 heures sans raison, juste parce qu'il veut qu'on arrête les procès.
22:53Nous, on est prêts à faire tous les procès avec 5 milliards en Guinée. Si on n'a pas de satisfaction, on ira devant la Cour africaine de justice. Il y a d'autres instances judiciaires qu'en Guinée. Et donc, avec 5 milliards, nous avons les moyens d'y aller. Mais je trouve que ce n'est pas raisonnable.
23:09Moi, ce qui m'étonne, j'allais dire, c'est qu'il fait appel à son pays au patriotisme des Guinéens pour aider un Guinéen. Il fait appel à l'ordre des pharmaciens guinéens pour se solidariser avec lui. Mais le patriotisme commence par le respect des lois du pays. Ce n'est pas un vain mot, ce n'est pas un mot creux. On essaie de se situer dans la raison.
23:31Or, tout ce que je viens de dire, pas en droit martien, mais en droit guinéen, il a tort. Est-ce qu'il va engager son pays dans le tort par rapport aux lois guinéennes même ? Il va engager son pays à le soutenir ? Il va engager l'ordre des pharmaciens à le soutenir quand il a tort par rapport à la loi de la Guinée ?
23:49Juste parce qu'il est guinéen et que Mantala est malien. Peu importe, malien ou guinéen, on est des êtres humains. Nous, nous avons accepté de passer devant la loi guinéenne, donc la loi de son pays. Nous respectons la loi de son pays. Et pourquoi lui, il ne veut pas respecter la loi de son pays ? Il s'en va, s'en prend parfois même à la moralité des juridictions en disant que les juridictions ne veulent pas m'aider parce que je suis un Guinéen contre un Malien. Il n'a pas d'argument, sauf dire qu'il est guinéen et que nous, nous sommes maliens.
24:15Moi, je trouve que c'est pauvre et je trouve que c'est ne pas respecter l'ordre des pharmaciens de Guinée que d'appeler son soutien dans des cas comme lui. Si vraiment il respecte son ordre, il doit veiller à ce que l'ordre ne s'implique pas lorsque lui, il a tort.
24:31L'ordre des pharmaciens de Guinée a-t-il exprimé le problème ?
24:44Qu'il lui a exposé tout le contenu du problème tel que nous, nous le savons. Et à mon avis, l'ordre des pharmaciens n'a pas eu une attitude négative vis-à-vis de l'ordre des pharmaciens. Et jusqu'à preuve du contraire, l'ordre, à mon avis, n'a pas marqué soutien, sinon il aurait pu se constituer partie civile dans les procès. Il ne l'a pas fait.
25:04Mais toujours est-il que le monde d'aujourd'hui est un monde de communication et dès que vous ne communiquez pas, vous avez tort. Et Adama s'est fait foire de communiquer sur sa part de vérité qui n'est en fait qu'une partie tronquée de la vérité. Il ne dit pas aux gens, j'ai pris l'argent correspondant à tous mes droits.
25:25Il ne dit pas aux gens, j'ai violé la règle qui veut que je ne puisse pas être délégué médical en même temps propriétaire et gérant d'une pharmacie. C'est moi qui ai violé cette règle. Il n'a pas dit aux gens, AIPP m'a dit si je veux revenir continuer à être délégué médical, reviens prendre ton boulot. C'est moi qui ai dit j'en veux pas, je veux gérer ma pharmacie. Et j'ai pris tous mes droits.
25:47Il ne le dit jamais aux guinéens par respect de son pays, par respect pour ses concitoyens, par respect pour la loi de son pays. Il devrait dire ces choses-là qui sont des faits consignés par écrit. Et les écrits ont été faits dans le cabinet de son avocat. Mais pourquoi il cache tout ça ?
26:04Et il croit qu'on lui mène une guerre soi-disant Mantalla est riche, il est corrompu, il est ceci. Je ne veux pas entrer dans certains détails parce que lorsque je me suis présenté au moment où on a arrêté deux personnes, c'est que j'ai entendu défier la compréhension des normes de bon sens. Parce qu'on ne parlait plus du dossier, on parlait des conditions pour libérer nous. On ne parlait plus est-ce qu'ils sont coupables ? Quelles sont les conditions et qu'est-ce que vous voulez faire pour qu'on les libère ?
26:32Heureusement, nous avons été compris. Les autorités nous ont compris. Les autorités nous ont écoutés avec beaucoup de bienveillance et de compréhension. On ne nous a jamais empêché de nous expliquer et nous avons été écoutés. C'est le moment de les saluer et c'est le moment de dire vraiment merci à un tel niveau de compétence et de professionnalisme.
26:50Ils ne se sont pas laissés avoir par le champ du docteur Adama Traoré. Moi, je crois que le docteur Adama Traoré, au fond de lui, sait bien que personne ne lui a causé de tort et qu'il est en train de se causer un tort. Pour quelles raisons, je ne le sais.
27:07Ils ont été quatre à signer ce protocole d'accord le même jour. Comment se fait-il que seul lui, il a tous ses greffes ? Et après, trois autres ont signé. Aucun des trois n'est allé en justice. Cela fait sept délégués. Ils n'ont jamais dit qu'on a refusé de nous payer nos droits. On a refusé d'eux. On a refusé d'eux. Non, ils sont tous partis. Aucun d'eux n'a soulevé un greffe. Sur sept personnes, vous voyez quand même qu'une seule personne, il y a un problème.
27:32Mais Adama ne dit pas ça. Il se présente comme la seule victime. Il ne dit pas que les autres sont satisfaits. Mais lui seul, il dit qu'il n'en est pas satisfait. Les sept autres qui sont satisfaits, il n'en parle pas. Il croit qu'il a autre chose en tête que le respect de ses droits par rapport à ceux qui sont dans la réalité de la trame contractuelle des relations qu'il a eues avec AIPP.
28:03On a voulu même demander qu'on fasse des investigations sur la propriété foncière de Mantala. Mantala a acheté des maisons ici il y a longtemps, quoi que ce soit dans les années 90. Il a acheté des maisons ici. La Guinée lui a plu.
28:22Vraiment, sinon il a construit à Dakar, il a construit à Abidjan, il a construit à Cotonou. Il a acheté des maisons ici parce qu'il utilise des équipes dans tous ces pays-là. Et souvent, il ne veut pas envoyer des gens en location. Il construit. Et donc, quand les gens vont, il occupe ses bâtiments. Il installe ses services dans ses propres bâtiments. Donc, il a acheté des maisons.
28:45Mais dans une histoire de contrat de délégué médical, on est allé jusqu'à vouloir faire une enquête sur ses biens ici. À la limite, vous m'excuserez, on connaît ce genre de mécanisme. Moi, franchement, j'ai oeuvré dans les systèmes judiciaires de nos pays. Et parfois, il arrive que malheureusement, on fixe des objectifs à des procédures qui n'ont rien à voir avec.
29:05Peut-être aurait-on voulu pousser le docteur Mantala à abandonner ses biens ici, à créer des fausses situations judiciaires, à saisir ses biens. Et ces biens-là auraient été peut-être saisis même pas pour la République des Guinées.
29:19Les agents qui auraient saisi ses biens, sachant bien qu'ils font dans le cadre d'une procédure qui n'en est pas en réalité une, auraient pu saisir ses biens et les vendre à leur compte pour leur propre... Parce que ces biens sont nombreux. Les biens sont très nombreux. Ça atteint plusieurs valeurs. Donc, peut-être ont-ils voulu tout simplement lui faire peur, abandonner ses biens et s'en saisir. Mais c'est pas aussi facile.
29:41Nous sommes au mois des carêmes. Cela me fait dire qu'il y a Dieu partout, en Guinée et au Mali. Et que la chose, à mon avis, qui est la plus importante, même quand on fait du droit, c'est que c'est la vérité qui finit par triompher. Et Dieu dit, c'est lui l'avis, la seule vérité seule. Et la justice humaine ne fait que liquer un peu la justice divine.
30:01Et quelles que soient les malhonnêtetés qu'on y entoure, les véléités de tricher, évidemment, ça restera toujours une mauvaise justice si cela aboutit. Mais dites-vous que ça ne peut pas s'arrêter. Et c'est ce que je dis. Vraiment, ça m'étonnerait qu'on puisse faire certaines choses aujourd'hui. On le fait à des gens qui, peut-être, peuvent se laisser faire.
30:31Mais on ne peut pas faire ça à nu sur la place publique, avec tout ce que cela peut comporter, comme risque d'éternir l'image de la justice ici. Et les juges, l'on complique, sont en train de travailler dans le droit chemin de la loi guinéenne. Et nous, on nous en félicite.
30:46Les relations avec la Guinée sont-elles géographiques ?
31:17Non. Moi, je ne crois pas. Et ce dossier n'est même pas connu au Mali. Donc, on ne va pas se venger sur qui que ce soit au Mali. Parce qu'il est guinéen. Parce que ce dossier, personne n'en parle au Mali. Nous, on n'en a pas parlé. On n'a pas fait d'article de presse. On n'a jamais dit qu'on nous a fait ça ou ça en Guinée.
31:37Nous venons en toute confiance en Guinée. La preuve, moi, je suis là. Et je parle librement. Et je vais devant les juridictions. Et je rencontre les autorités judiciaires. Et je discute avec eux du contenu des dossiers, s'il y a lieu. Et donc, moi, je me dis que ce dossier n'est pas de nature à ternir ou à affecter les relations entre la Guinée et le Mali, qui doivent être des relations qui vont au-delà à la fois des hommes, des générations et du temps.
32:07Qu'est-ce que vous souhaitez dire à l'ordre des pharmaciens ?
32:37À tout moment, on leur montrera tous les documents. On leur cachera aucun document. Les 2% de Adama, on est prêt à les amener chez le notaire, s'il y a un moment ou pas. Adama a bénéficié de 2% des actions de l'association. C'est faux.
32:50La fraude fiscale, on est prêt à leur donner les quitus que la direction régionale des impôts nous a donnés et le paiement par anticipation de l'impôt. On est prêt à leur donner.
33:00L'escroquerie, l'agrément, le docteur Salam a introduit sa demande auprès du ministre de la Santé. Et dans l'agrément, les visas, vu, vu, vu, le ministre vive le numéro affecté à la demande du docteur Salam, en tout cas sur l'arrêté d'exploitation.
33:19Peut-être l'agrément. Peut-être qu'ils l'ont fait pour Adama. Mais tu as l'agrément pour une société qui ne t'appartient pas. Eh bien, il peut prendre son agrément. Il va l'utiliser, mais ce n'est pas AIPP. L'agrément, s'il l'a obtenu, ce n'est pas AIPP en tout cas, puisqu'AIPP ne lui appartient pas. S'il est parti d'AIPP, il est parti d'AIPP.
33:39Mais moi, j'ai vu les actes du ministère de la Santé. Le ministre de la Santé a visé la demande introduite par le docteur Salam en novembre, alors que la demande d'Adama date du mois de mai. Et les numéros qu'on a donnés au ministère et à la direction de la pharmacie et des médicaments, les deux numéros qu'on a donnés à la demande du docteur Salam, ce sont ces deux numéros qui sont visés, à ma connaissance, dans les arrêtés ayant permis à AIPP Guinée de travailler.
34:10C'est tout ce que je peux dire en disant au docteur Adama, mieux vaut une mauvaise transaction qu'un bon procès. Dans ce procès-là, nous, nous avons voulu l'éviter en disant, vous avez cumulé deux fonctions, c'est vous qui êtes en faute.
34:27On vous a dit de prendre vos responsabilités, vous n'avez pas voulu. Vous avez été tellement calculateur que vous avez dit, on a tort, mais on ne va pas démissionner. On attend qu'il nous licencie pour aller devant l'autre. Où a-t-on vu ? Si ça, c'est de la bonne foi ou de la mauvaise foi ? Je demande à tous les pharmacies qui sont passés par des études, qui ont appris la rationalité comme nous, qu'ils jugent eux-mêmes. Le jugement n'est qu'une question de bon sens, en réalité.
34:53Les règles, le droit, les articles et tout ça, on évoque ça pour justifier, mais c'est le bon sens. Quelqu'un qui est en faute, qui dit je suis en faute, mais je refuse de démissionner licenciement pour que j'aille devant l'autre. Qui est de bonne foi, qui est de mauvaise ? Qui se moque de la République de Guinée, qui ne se moque pas de la République ? Qui se moque de l'ordre des pharmaciens, qui ne se moque pas de l'ordre des pharmacies ?
35:15A-t-on jamais vu un adulte se comporter comme ça et être à l'aise avec ce comportement ? Je ne l'ai jamais vu dans ma vie. Je ne suis pas à l'aise si je me mets dans la peau d'un, parce que de toute part, c'est de la mauvaise foi. Je m'excuse de le dire comme ça, c'est de la mauvaise foi.