Les clefs d'une vie avec Jean-Marc Généreux
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-03-17##
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité, tout en avançant pas après pas.
00:08Le danseur que vous êtes a mené sa vie au grand galop.
00:11Votre accent reconnaissable entre mille est celui de la sincérité.
00:14La preuve, un livre à votre image et à votre nom.
00:17Bonjour Jean-Marc Généreux.
00:19Bonjour Jacques.
00:20Alors c'est vrai que ce livre, « Chaque pas est une leçon de vie » chez le Duc,
00:24est un événement parce que vous racontez votre parcours.
00:26Vous avez fait un roman, mais là c'est vraiment votre parcours.
00:29Et oui, le principe des clés d'une vie, c'est d'évoquer justement votre parcours.
00:33Donc je suis servi de ce livre pour évoquer ce parcours
00:36qui ne se limite pas à « Danse avec les stars ».
00:38Ah non, je pense que j'ai vécu les quatre saisons et les quatre cents coups.
00:42Exactement. Alors, il se trouve que j'ai trouvé quatre dates.
00:46La première ne correspond pas exactement à vous, mais elle est importante
00:49parce que le 20 mars 2024 est sorti un dictionnaire qui me paraît bien utile,
00:54la deuxième édition du Dictionnaire historique du français québécois.
00:57Ah mon dieu, j'étais là à la diffusion, ah mais c'est énorme.
01:03L'auteur, il s'est vraiment lâché sur des expressions,
01:08même qui ont été critiquées un petit peu quand même.
01:11Ah bon?
01:11Ah oui.
01:12Parce qu'il y a des expressions étonnantes,
01:14ça réunit tous les mots sans ces expressions qui distinguent le français du québécois.
01:18Et c'est vrai que dans votre livre, il y a des mots en québécois ensuite traduits en français.
01:22Oui, parce que comme nous au Québec, ici, ils ne disent pas ça de tourner les coins ronds.
01:29On imagine quelqu'un qui lave le parquet, mais qui ne va pas dans le coin.
01:34Et donc, quelqu'un qui a fait un travail un peu bâclé,
01:38il va se dire lui, il a fait les coins ronds.
01:41J'ai trouvé des expressions étonnantes comme le pâté chinois,
01:44qu'on appelle le hachis parmentier.
01:46Exactement.
01:46Pourquoi, je ne sais pas.
01:47Mais je pense que c'était le mai parce qu'avec l'histoire du Canada,
01:54beaucoup de personnes asiatiques sont venues au tout début
01:59pour développer les chemins de fer d'un océan à l'autre.
02:05Et c'était le repas qui était le plus simple à faire.
02:08Et le plus, on va dire, le rendement était, le rapport qualité-prix était bon.
02:16Mais ce qui est étonnant, c'est que quand on voit le Québécois finalement,
02:19c'est du français plus pur que le français quelquefois.
02:22Est-ce que c'est du plus pur ?
02:23Des fois, il y a des gens qui disent que c'est l'ancien français,
02:27qu'on a gardé des trucs comme nous, ce n'est pas des voitures, c'est des chars.
02:33Moi, j'ai un beau char chez moi.
02:35Et puis, il y a une vanne passée dans le beurre aussi.
02:37Oui, ça c'est très drôle.
02:39Ça c'est extraordinaire cette expression.
02:41Elle t'a passée dans le beurre, ça veut dire que t'es passée tout droit.
02:44Alors, il y a une chanteuse québécoise qui a justement posé le problème dans une chanson.
02:48Tout se déroule bien jusqu'à ce qu'on goûte à leur putain de tête de veau.
02:53Un bout de pourpierre, un bout de chancive, un bout d'oreille...
02:55Linda, de même audit français, je pense que vous connaissez cette chanson, Jean-Marc Généreux.
02:58Je ne connaissais pas cette chanson.
03:00Mais c'est bizarre parce que, moi, mon humble expérience de la France
03:07et des Français et des Françaises sur ce territoire est merveilleux.
03:12Je n'ai pas rencontré de mots dits français.
03:15Tu sais, tout le monde... Des fois, tout le monde me parle aussi des taxis.
03:19Ah, les taxis sont comme si les taxis sont comme ça.
03:21Mais non, ils ont toujours été gentils avec moi, donc je n'ai pas de mauvaise opinion.
03:24Non, mais c'est pour la langue qu'on ne comprend pas toujours.
03:26Moi, je me souviens un jour au Théâtre Saint-Denis à Montréal,
03:29j'ai assisté à un spectacle d'un humoriste.
03:31La salle était hilare, je n'ai pas compris un seul mot.
03:33Ah oui, ça c'est sûr.
03:34Mais ça, pour moi, j'ai consommé les deux.
03:39Mais il faut se dire, mais là, ça va révéler un petit peu mon âge
03:43parce que j'ai quelques printemps.
03:45Moi, Fernandelle, Louis de Funès et tout ça, j'étais fan.
03:48J'étais fan de ces gens-là.
03:50Et donc, j'ai appris de l'humour à travers eux.
03:53Alors, c'était à Montréal, vous êtes née à Saint-Hubert, je crois.
03:56Oui.
03:57Qui est le centre des recherches spatiales.
03:58Je ne sais pas si vous le savez, mais l'armée canadienne
04:01est arrivée à l'aéroport de Montréal à Saint-Hubert.
04:05Oui, exactement à Saint-Hubert.
04:07C'est drôle parce que ce lieu-là, maintenant,
04:10dans certains des bâtiments, c'est là où ils tournent
04:14la Starac, ils tournent des grosses émissions de télé
04:17dans des locaux qui sont moins utilisés par l'armée.
04:20Et il y a un autre lieu qui a été inauguré le même jour
04:23de l'arrivée d'un ballon dirigeable de Grande-Bretagne à Saint-Hubert,
04:27c'est le Pont-Jacques-Cartier.
04:28Oui.
04:29C'est étonnant.
04:30C'est énorme, énorme.
04:31On a une histoire quand même assez, j'ai envie de dire,
04:35riche, riche en histoire.
04:37Alors, il y a un problème pour les cadeaux,
04:38c'est que vous êtes née le 25 décembre.
04:39Aïe, aïe, aïe.
04:40Quelle arnaque.
04:41Quelle arnaque, Jacques.
04:43C'est incroyable.
04:45Non, mais c'est...
04:46Moi, et j'en parlais encore à ma femme,
04:48mais ma femme, elle n'en peut plus.
04:50Elle en a marre que je dise...
04:52Moi, je n'ai jamais d'anniversaire juste pour moi.
04:55Non, mais elle me dit toujours,
04:56il y a toujours quelqu'un pour ton anniversaire.
04:58Oui, mais on dit, joyeux Noël.
05:00Ah oui.
05:01By the way, Jean-Marc, bonne fête.
05:02Bon anniversaire.
05:03Non.
05:04Une fois, elle m'a fait un anniversaire
05:07en plein coeur de l'été.
05:09Ils se sont mis des bonnets, des mites, des foulards
05:13et puis ils m'ont fêté en plein milieu de l'été.
05:16Alors là, tu l'as ton anniversaire.
05:19Et ce qui est étonnant avec vous, je remarque généreux,
05:21c'est que vous êtes devenu grand-oncle
05:22le jour de votre naissance.
05:23Ah oui.
05:24Et même avant.
05:25Parce que ma soeur, qui est la doyenne,
05:30vous savez, j'ai 20 ans de différence avec mon frère
05:33et 22 ans avec ma soeur la plus âgée.
05:36Et elle avait déjà eu deux enfants
05:38avant que moi je naisse.
05:40Et en même temps, parce que c'est un peu bizarre,
05:43parce qu'on n'entend plus ça aujourd'hui,
05:45mais ma mère et ma soeur étaient dans la même chambre d'hôpital
05:49et ont donné naissance un jour de différence.
05:51C'est fou.
05:52Alors, il y a un écrivain français, Hervé Bazin,
05:54je ne sais pas si vous connaissez,
05:55qui est membre de l'Académie Goncourt,
05:57président de l'Académie Goncourt.
05:58Il a eu un enfant et à la naissance,
06:00son fils était déjà grand-oncle.
06:02Wow.
06:03On est avec des responsabilités Jacques.
06:05C'est ça la vie.
06:06Exactement.
06:07Alors, il se trouve aussi que vous avez grandi
06:09dans une maison fabriquée par votre père.
06:11Il paraît que c'est très courant au Québec.
06:13Oui.
06:14Nous, on a une expression, une vieille expression
06:16qui s'appelle un débrouillard 50.
06:18Nous, on a dans les bouteilles de bière,
06:20les petites bouteilles brunes du temps,
06:22il s'est écrit 50 dessus, c'est la batte 50.
06:25Et il y avait une pub à la télé qui disait
06:28« Ah, t'es un débrouillard 50 ».
06:29Et ça, c'est une expression,
06:31ça n'existe plus aujourd'hui.
06:32Mais le fait, c'est que tu peux faire tout.
06:34Limite, tu t'en vas dans le bois couper ton tronc d'arbre
06:38et faire des charpentes avec.
06:40Mais c'est ça, dans ce temps-là,
06:42les hommes se réunissaient ensemble.
06:45Toi, t'es ferblantier.
06:47Toi, t'es plombier.
06:48Toi, t'es électricien.
06:49Et tout le monde bâtissait la maison, tous et chacun.
06:51Et votre père pourtant, c'était pas sa spécialité.
06:54Il était comptable au départ.
06:55Il est comptable, mais c'était un homme
06:58très érudit et aussi,
07:00il avait des facilités aussi à construire des trucs.
07:03Oui, et puis il était débrouillard
07:05et vous avez hérité de cette débrouillardise.
07:06Un petit peu, je pense.
07:07Un petit peu.
07:08À 6 ans, vous étiez Indiana Jones.
07:10Vous descendiez de la fenêtre.
07:12Comment ça, vous savez ça ?
07:14Ah oui !
07:15Oui, ça c'est un petit peu un truc...
07:18J'étais...
07:19J'avais un monde imaginaire dans ma tête
07:21et à un moment donné,
07:23mon père, c'était deux étages la maison.
07:26Et nous, on était au deuxième.
07:28Et là, je m'emmerdais dans ma chambre
07:30parce que moi, j'avais deux soeurs
07:32qui étaient chez moi.
07:33Ben, trois soeurs.
07:34Une qui avait presque 16 ans de différence avec moi
07:38et mes deux soeurs.
07:39Et il n'y avait que des jouets de filles.
07:41Donc, je m'emmerdais.
07:43Donc, j'ai accroché les draps ensemble
07:45et j'ai descendu.
07:46Mais je n'ai jamais été capable de remonter.
07:48Et donc, je suis retourné,
07:50j'ai fait le tour de la maison,
07:51j'ai cogné à la porte
07:52et ma soeur qui passait,
07:55elle ne comprenait rien.
07:57Elle ne comprenait absolument rien.
07:59Elle était vénère.
08:01Il se trouve aussi que vous êtes,
08:03vous parlez de votre soeur et des filles,
08:05vous êtes tombé amoureux très jeune.
08:06Vous avez cassé votre tirelire
08:07pour votre premier amour.
08:08C'est assez rare.
08:09Ah oui.
08:104e avril kakis.
08:11J'avais 6 ans.
08:12J'étais à la maternelle.
08:13Elle m'était tombé dans l'oeil
08:15et j'étais tombé en amour.
08:17Éperdument.
08:19Et je l'attachais auprès des poteaux imaginaires.
08:22Elle faisait semblant
08:24que je la sauvais.
08:26Je la sauvais toujours avec un bisou.
08:28Bref, c'est comme ça la vie.
08:30Et ensuite, vous avez rencontré la femme de votre vie.
08:32À deux ans, c'est assez rare.
08:34Oui, mais vous savez,
08:35j'étais déjà sur le marché.
08:37C'est rare.
08:38Ben oui.
08:39J'étais précoce sur plein de trucs.
08:41Mais cela dit,
08:43oui, l'histoire,
08:45elle va comme ci.
08:47C'est à la fin de l'année scolaire.
08:49Je raccompagne ma petite amie du temps.
08:52Qui avait, elle aussi,
08:54sa petite amie avec elle.
08:56Je vais reconduire Sylvie.
08:58Et après, Carole me dit,
09:00est-ce que tu marcheras jusqu'à chez moi?
09:02Je vais jusqu'à chez elle.
09:04Elle monte les marches,
09:06la porte s'ouvre,
09:08mes yeux croisent les yeux de François Mousseau
09:10et ma vie venait de basculer.
09:12Il se trouve en plus
09:14qu'elle se retrouve à côté de vous à l'école.
09:16Vous ne savez pas quoi faire.
09:18C'était le problème de René Goscinny,
09:21j'ai fait un truc vraiment pas bien par exemple.
09:25Après ce regard que j'ai eu
09:27à la fin de l'été,
09:29je ne l'ai jamais retrouvé.
09:31Elle rentre dans la classe
09:33quand septembre revient
09:35et il y avait un pupitre qui était libre.
09:37Elle vient s'asseoir à côté de moi
09:39et je suis estomaqué.
09:41La musique commence.
09:45Tout vient de basculer une autre fois
09:47dans ma vie.
09:49Je fais le rigolo et à un moment donné
09:51j'ai fait un truc.
09:53Je ne sais pas pourquoi
09:55j'ai planté une mine de crayons dans la cuisse.
09:57Je vous jure, un con.
09:59Parce que je riais trop
10:03et la mine était trop affilée.
10:09J'ai été un peu intense.
10:11C'est grâce à elle
10:13que vous avez découvert la danse
10:15parce qu'elle était danseuse dans sa famille.
10:18Contrairement à la mienne,
10:20tout le monde dansait.
10:22Même les maris.
10:24C'était une activité.
10:26On appelait ça la danse sociale
10:28ou la danse de salon
10:30à l'époque.
10:32Les parents allaient faire des cours
10:34et disaient aux enfants
10:36d'aller s'inscrire.
10:40Ils accompagnaient les enfants
10:42l'après-midi, le week-end.
10:44Les enfants prenaient des cours de danse
10:46et personne dansait chez moi.
10:48Résultat, vous avez commencé à danser
10:50et il a fallu 4 ans
10:52pour que vous dansiez avec France.
10:54Oui, exactement.
10:56Vous êtes très bien renseigné.
11:00Les 4 premières années,
11:02je dansais avec Chantal Grenon
11:04qui est la cousine
11:06germaine de France.
11:08Les deux mères avaient des enfants
11:10et les deux filles.
11:12Sa mère n'était pas chaude
11:15à l'idée que je danse avec sa fille
11:17parce que
11:19j'étais plutôt frêle
11:21et France était une femme très solide.
11:25Je me suis retrouvé avec sa cousine
11:27qui faisait une tête de plus que moi.
11:29Ça ne nous a pas empêché de gagner les compétitions
11:31et 4 ans plus tard, on s'est retrouvé ensemble.
11:33Vous n'êtes plus quitté.
11:35Au départ, vous avez passé votre bac
11:37et vous auriez dû rentrer dans l'administration.
11:39Oui, c'est ça.
11:42C'est un peu cocasse
11:44mais notre carrière de danse
11:46avait commencé
11:48à prendre son envol.
11:50On était passé des compétitions locales,
11:52nationales à internationales.
11:54Quand on commence des compétitions internationales,
11:56il faut répéter 3 heures par jour.
11:58Elle allait dans un autre...
12:00C'est comme la préparation
12:02à l'université.
12:04J'aurais été complètement dans une autre ville
12:06donc j'ai décidé de changer
12:08de cursus et m'en aller
12:10dans l'administration qui faisait plaisir
12:12momentanément à mon père
12:14mais il ne savait pas pourquoi encore.
12:16C'était pour être plus près de ma femme
12:18qui avait choisi l'administration.
12:20J'ai largué l'idée d'aller en architecture
12:22pour aller vers l'administration
12:24pour être avec elle pour qu'on puisse répéter
12:26pendant qu'on est au collège.
12:28Ça n'a pas duré longtemps.
12:30C'était le seul faux pas de votre carrière.
12:32Je ne suis pas sûre que c'est un faux pas
12:34mais j'ai adoré.
12:36J'adorais les études.
12:38À un moment donné
12:40c'est devenu tellement clair
12:42qu'il fallait que je sois architecte ou ingénieur
12:44mais finalement la danse est arrivée
12:46mais je ne regrette presque rien dans ma vie.
12:48Il n'y a rien à regretter
12:50surtout pas le fait de vous retrouver aujourd'hui au micro
12:52et d'évoquer votre carrière dans quelques instants
12:54à travers une autre date le 19 février 2011.
12:56À tout de suite sur Sud Radio
12:58avec Jean-Marc Généreux.
13:08C'est vrai que ces souvenirs passent par une émission.
13:10Le 19 février 2011.
13:12Écoutez ceci.
13:22Danse avec les stars.
13:24Je parle de la deuxième émission.
13:26Ce n'est pas la première.
13:28Est-ce qu'il s'est passé quelque chose
13:30qui a changé votre vie aussi ?
13:32Il y a eu un moment avant
13:34ce 19 février
13:36et un moment après.
13:38Le 19 février, la première performance
13:40c'est Matt Pokora
13:42et en début de débrief
13:44je dis
13:46Matt, ça j'achète
13:48et là je continue mon débrief
13:50et tout se passe bien.
13:52Je le vois sourire. Je vois tout le monde sourire.
13:54Après on passe à d'autres performances
13:56et le lendemain
13:58je ne comprends plus rien.
14:00Sur les réseaux sociaux
14:02ça a été comme une traînée de poudre.
14:04Il y a eu une explosion.
14:06Les gens ont dit, quand est-ce que tu vas retirer ton jachette ?
14:10Moi je dis ça tous les jours de la vie.
14:12C'est comme si je disais
14:14un truc comme ça.
14:16C'était banal pour moi.
14:18Mais les gens ont accroché.
14:20C'est fou.
14:22C'est une expression journalistique.
14:24Quand un directeur veut un article, il dit j'achète.
14:26J'ai trouvé une BD au Québec
14:28qui s'appelle Paul à Québec
14:30dans laquelle les personnages jouent à un jeu familial
14:32et crient j'achète.
14:34C'est énorme.
14:36Ça se pourrait que ce soit inspiré par moi.
14:38Je ne le sais même pas.
14:40Danse avec les stars a commencé par un coup de téléphone
14:42alors que vous ne connaissiez pas l'émission.
14:46Je connaissais l'émission
14:48mais je ne connaissais pas Danse avec les stars.
14:50Ce que je connaissais, c'était Dancing with the Stars.
14:52C'est un format qui a commencé en Angleterre
14:54avec mes potes à moi
14:56qui s'appelle Strictly.
14:58Strictly comme Dancing qui est devenu Strictly
15:00et éventuellement Dancing with the Stars aux États-Unis.
15:02J'étais sur un peu le spectacle
15:04ou l'émission
15:06qui était en confrontation.
15:08J'étais sur So You Think You Can Dance.
15:10Du coup, ils ne m'appelaient pas
15:12pour aller faire Dancing with the Stars
15:14parce que j'étais avec l'émission un peu compétitrice.
15:16Et là, tout d'un coup,
15:18je reçois ce coup de téléphone de la France
15:20et je ne comprenais rien.
15:22C'était juste énorme.
15:26Pour connaître la petite histoire,
15:28les gens qui m'ont appelé,
15:32j'ai eu une référence
15:34par Ricochet.
15:36Jean-Louis Blou de la BBC,
15:38lui était président de la BBC
15:40et il avait finalement
15:42convaincu TF1 de faire
15:44Danse avec les stars.
15:46Il va au Québec, rencontre des amis
15:48de Trio Orange, entre autres Éric Hébert
15:50qui lui dit « Pourquoi tu n'appelles pas Jean-Marc Généreux? »
15:52Et finalement,
15:54Éric Hébert ne me connaît pas personnellement,
15:56mais il m'a appelé.
15:58Et donc, tous ces Ricochets finissent par faire sonner mon téléphone
16:00et je me retrouve sur Dancing with the Stars.
16:02Oui, après un périple
16:04qui consiste notamment à envoyer des films
16:06que personne ne devait voir.
16:08Exact, mais c'est juste les formats.
16:10Parce que quand tu envoies un DVD
16:12au Canada,
16:14dans le temps, c'était
16:16NTSC, un truc comme ça,
16:18ou en PAL, P-A-L.
16:20Et donc moi, j'envoyais dans la mauvaise version
16:22et puis je dis « Ah, c'est comme envoyer une bouteille à la mer.
16:24Il y a peut-être quelqu'un qui va l'ouvrir un jour. »
16:26Et finalement, boum.
16:28Et vous avez fini sur un scooter pendant 13 heures à votre arrivée à Paris.
16:30Quelle galère.
16:32On m'envoie une pile de textes
16:34pour faire des magnétos.
16:36Je ne savais même pas ce que voulait dire le mot « magnéto ».
16:38D'ailleurs, je ne savais même pas ce que « prime »
16:40ça voulait dire.
16:42En France non plus, on ne sait pas toujours.
16:44Parce que moi, ça faisait référence à « prime time »,
16:46qui est une expression qu'on se sert beaucoup aux États-Unis.
16:48Mais je me dis « OK, bon,
16:50ça doit avoir un certain lien. »
16:52Et là, je débarque d'avion
16:54et on est à peu près à 5 jours
16:56avant le premier « prime ».
16:58On me dit « On t'amène directement au studio de l'Olivier. »
17:00Je dis « Ben non, je vais aller prendre une douche. »
17:02Et donc, on bifurque par l'hôtel.
17:04Je débarque mes valises, je prends une douche.
17:06J'arrive à l'Olivier et là, je parle avec
17:08Volodia, qui est le « segment director ».
17:10C'est celui qui va s'occuper de faire les magnétos.
17:12Et là, je m'exprime.
17:14Je lui dis « Bonjour, comment ça va ? »
17:16Il me dit « Ah, wow. T'es vraiment québécois, toi. »
17:18Ben, je dis « Oui. »
17:20Et là, mais d'une gentillesse extrême.
17:22Malheureusement, on a perdu
17:24Monsieur
17:26Volodia, Volo,
17:28dans l'émission
17:30qui s'appelait « Drop ».
17:32Où cet accident
17:34catastrophique où les deux hélicoptères
17:36se sont touchés. Il a perdu la vie
17:38des athlètes et tout ça. C'est vraiment tellement triste.
17:40Mais ce gars-là m'avait donné confiance.
17:42Ce gars-là avait trouvé une façon
17:44que je m'incorpore dans ce
17:46panorama de la télévision française.
17:48Alors, vous découvrez les studios
17:50de la Plaine-Saint-Denis. Je ne sais pas si vous le savez,
17:52il y a encore des rails là-bas.
17:54En fait, c'était des entrepôts avant,
17:56au 19e et au 20e siècle. Et les rails servaient
17:58justement à transporter
18:00d'un entrepôt à l'autre tous les éléments,
18:02les vivres, la nourriture.
18:04Et ça a été racheté dans les années 80
18:06pour en faire ces studios de télévision.
18:08Il y a une chose, par exemple.
18:10Les studios, ils sont super bien.
18:12Mais les adresses, c'est très galère.
18:14Et ben, ça ne suit pas.
18:16Non, mais les pauvres taxis
18:18sont là, ils cherchent.
18:20Ça part d'un numéro à l'autre
18:22et là, t'es rendu dans les 100, dans les 200.
18:24Bref, un vrai labyrinthe.
18:26Il faut semer des cailloux comme le petit pousset,
18:28il n'y a pas d'autre solution.
18:30À propos de taxis, la circulation parisienne aussi.
18:32C'est assez intense.
18:34Moi, ce qui m'a vraiment choqué,
18:36c'est quand t'es sur le périph,
18:38il y a une voie
18:40qui est complètement à gauche
18:42et il y a une voie qui n'existe pas
18:44mais qui existe, on dirait
18:46des, comment on appelle ça,
18:48des sorciers sur leur balai
18:50comme dans Harry Potter.
18:52C'est des scooters qui te passent à droite du véhicule
18:54et quand t'es passé à gauche,
18:56ben, ils te le font savoir.
18:58Mais ça n'existe pas, ce voile.
19:00C'est comment ils sont arrivés
19:02à ce que ça devienne une norme. J'ai aucune idée.
19:04C'est encore pire aujourd'hui que voici quelques années.
19:06Ah oui, c'est incroyable.
19:08Surtout avec les scooters, les Gold Wing,
19:10qui sont presque aussi larges qu'une Smart.
19:12Je ne sais pas comment ils font, mais bon, bref.
19:14Alors qu'au Québec, ça se passe très très bien.
19:16Ah oui, mais au Québec,
19:18tu suis, j'ai envie de vous dire,
19:20à la queue leu leu.
19:22Les voitures, soit une moto
19:24ou un vélo ou une voiture,
19:26ben, tu suis
19:28l'un derrière l'autre.
19:30Tu ne fais pas des dépassements comme ça.
19:32C'est la folie ici.
19:34Alors, votre apprentissage, Jean-Marc Généreux, c'est justement,
19:36vous découvrez Chris Marquez, vous découvrez David Jeanne,
19:38des gens que vous ne connaissiez pas finalement.
19:40Non, mais c'est sûr et certain que
19:42Chris Marquez, lui, j'avais,
19:44même si on est dans une génération différente,
19:46moi, j'étais 10 ans,
19:48allez, 15 ans avant que lui soit
19:50sur la scène internationale.
19:52Mais j'avais entendu
19:54parler de Chris Marquez.
19:56Parce qu'il faisait un show
19:58qui s'appelait Burn the Floor, où j'avais des amis
20:00qui étaient dessus.
20:02Bref, j'avais entendu parler
20:04de Chris
20:06et Jackie, sa femme, mais
20:08de loin.
20:10Et c'était aussi le roi de la salsa.
20:12Salsa qui est arrivé en France en 1979,
20:14avec des Brésiliens qui n'existaient pas avant en France.
20:16C'est comme ça avec toutes les danses sportives.
20:18Parce que M. Pierre,
20:20qui était, on va dire,
20:22le père de la danse sportive
20:24en Angleterre, qui était la Mecque,
20:26avait été chercher de la samba ici,
20:28la rumba cubaine,
20:30après ça, la valse vienne,
20:32et tout ça, et il a créé
20:34un syllabus qui s'appelle aujourd'hui
20:36la danse sportive. Mais toutes ces danses-là
20:38ont été empruntées de pays différents, de rythmes différents
20:40et de musiques différentes.
20:42Et vous êtes entrée dans la danse en apprenant ce métier,
20:44ce que c'était vraiment le fauteuil central.
20:46C'était pas simple au départ, il fallait que le juge
20:48ait un travail bien précis,
20:50ce qui n'était pas gagné au départ dans Danse avec les Stars,
20:52Jean-Marc Généreux. Dans Danse avec les Stars,
20:54là où il y avait une énorme distinction
20:56à faire, c'est que le rôle
20:58du juge,
21:00tel que vu par les Français,
21:02a une fonction
21:06très distincte.
21:08Il doit donner des avis,
21:10décrypter une performance,
21:12et surtout avoir une opinion pointue.
21:14C'est pas du divertissement.
21:16Ça a changé depuis.
21:18Depuis 2011, c'est très différent,
21:20mais au départ,
21:22moi j'avais de la difficulté à m'ajuster
21:24dans ce drôle de monde
21:26parce que j'amenais mes petites touches colorées
21:28et puis les gens me regardaient,
21:30«Mais c'est un juge ça ou pas? Il y a déjà l'animateur
21:32pour faire des blagues?»
21:34Mais bon, bref, moi je me suis amusée
21:36et puis on a finalement accepté, je pense.
21:38Oui, mais le début a été difficile,
21:40vous vous êtes éluée la première fois.
21:42Ah oui, ça c'était... Ah mais... Premier épisode,
21:44on est le 12 février,
21:46je m'assois et puis après
21:48un peu de... C'est sûr que
21:50j'étais excitée d'embarquer sur le plateau.
21:52Je pense que c'est la troisième performance,
21:54c'est Adriana
21:56Carambeu, et je fais un commentaire,
21:58je pense que ses jambes étaient
22:00un petit peu raides,
22:02et là, je me suis pris la foudre du public.
22:04Et là, mais il était
22:06derrière moi, je sentais
22:08l'haleine, leur haleine
22:10dans mon cou, et on n'avait pas
22:12de retour son. Donc moi,
22:14je me mets à parler un peu plus fort
22:16et là, je vois
22:18Vincent Cerruti qui est sur le parquet,
22:20il est là, il se prend un peu l'oreille,
22:22la Troisième Guerre mondiale
22:24était partie dans son oreillette parce que
22:26dans le cadre, on dit, «Mais ferme-lui la gueule!
22:28Il n'arrête pas de crier!»
22:30«On l'entend très bien, dis-lui qu'on l'entend très bien!»
22:32Là, Vincent, il dit,
22:34«Monsieur Généreux,
22:36vous n'avez pas besoin de crier,
22:38vous allez aux gens, vous allez crier tout le temps,
22:40là, je suis là,
22:42OK, huée d'un côté,
22:44mon animateur qui,
22:46après, je me suis réajusté.
22:48Et vous êtes réajusté aussi
22:50dans d'autres circonstances, avec une date
22:52importante dans votre vie, le 27 janvier
22:542013. À tout de suite sur Sud Radio
22:56avec Jean-Marc Généreux.
22:58Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
23:00Sud Radio, les clés d'une vie.
23:02Mon invité, Jean-Marc Généreux.
23:04Ce livre, «Chaque pas est une leçon de vie»
23:06chez le Duc, c'est le fil conducteur
23:08de notre émission, puisque
23:10ce sont vos mémoires.
23:12Et dedans, j'ai trouvé quelque chose d'important
23:14le 27 janvier 2013.
23:16Écoutez.
23:18Aujourd'hui, on a plus le droit
23:20d'avoir faim ni d'avoir froid.
23:22Vous êtes, dans l'histoire de l'infomaker
23:24Jean-Marc Généreux, la seule personne
23:26à avoir joué un rôle de façon
23:28totalement impromptue.
23:30C'est énorme. J'arrive...
23:32J'ai un ami à moi
23:34qui...
23:36Je recommence.
23:38À ce temps-là,
23:40j'étais avec Atoll, les Opticiens.
23:42J'étais un des ambassadeurs.
23:44Et Philippe Hérard me demande
23:46si je voulais aller voir «Les Enfoirés», chose que je connaissais
23:48de loin.
23:50Et il allait voir,
23:52tu sais,
23:54un guide pour Matt Pokora
23:56parce que Matt Pokora était
23:58l'égérie. Et donc, je me rends là-bas
24:00et tout d'un coup, j'arrive
24:02à Bercy. C'est la première fois de ma vie.
24:04C'est gigantesque. Et là, il y a
24:06le tapis rouge. Là, il ne faut pas marcher là,
24:08M. Généreux.
24:10Et là, il y a un des journalistes
24:12d'ALS qui me dit
24:14«Ah, tu vas kiffer ce soir. Ils font une parodie
24:16de «Danse avec les stars». Je dis «Ah non, non, non.
24:18S'il y a une parodie, j'embarque sur scène.»
24:20Mais tu remarques que ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
24:22Et là, les choses
24:24s'enchaînent jusqu'à temps que
24:26il y a un attroupement de tous les stars.
24:28Et là, ça s'ouvre. Et il y a Gad Elmaleh qui sort de là
24:30et dit «Jean-Marc, ce soir, tu fais Jean-Marc Généreux.»
24:32Mais moi, je ne réalisais pas qu'il y avait
24:34des textes et des trucs comme ça.
24:36Et donc, on monte dans l'échafaudage.
24:38Je suis derrière la porte des artistes.
24:40Je n'ai aucune idée du sketch.
24:42Moi, je n'ai aucune idée de ce qu'ils vont jouer.
24:44La seule affaire que j'avais commencé
24:46dans ma tête, j'ai dit «Je vais leur dire que
24:48ce n'est pas une parodie, c'est une tragédie.»
24:50Donc, j'ouvre la porte.
24:52Parce qu'on me tape sur l'épaule.
24:54J'ai un micro dans les mains.
24:56Je commence à parler pendant deux minutes en impro.
24:58Et à la fin,
25:00pour les restos du cœur, ils voient la maison.
25:02Et ça! Il y avait douze mille personnes.
25:04Ils répondent «J'achète.»
25:06Je vous jure, j'ai eu une douleur dans le dos.
25:08Et après, je descends.
25:10Et là, il y a Garou qui m'attend en bas.
25:12«Hey Jean-Marc, c'est qui toi, ta barnouche, ta câline, ta bine?»
25:14Et là,
25:16il commence une amitié avec Garou
25:18qui est fabuleuse.
25:20Je me retrouve sur scène, je chante les deux chansons
25:22des restos du cœur.
25:24Entre autres, je ne les connaissais pas.
25:26Et Garou dit «Tu ne connais pas les paroles!»
25:28Je dis «Non, je ne les connais pas.»
25:30«Et tu ne sais pas chanter non plus!»
25:32Bref, on s'est bien amusé.
25:34Il se trouve, en plus, les restos du cœur,
25:36je ne sais pas si vous le savez, si on n'est pas à hasard,
25:38Coluche animait une émission de radio
25:40et il y a un auditeur qui se plaint qu'on n'aide pas à ces gens-là.
25:42Et il déclic ses produits. Il y pensait depuis longtemps.
25:44Il pensait que les restos du cœur dureraient un an.
25:46Il a même fait la première année sur les marchés
25:48pour aider les gens.
25:50Il a demandé cette chanson à Jean-Jacques Goldman
25:52en disant que ça s'arrêtera très vite.
25:54Et aujourd'hui, ça dure encore.
25:56Ça dure encore. C'est une histoire fabuleuse.
25:58Et c'est drôle parce qu'au Québec,
26:00il y a un truc qui va commencer
26:02qui s'appelle la Grande Marmite
26:04et qui devrait être
26:06à l'image des restos du cœur.
26:08On ne sait pas comment ça va se décliner.
26:10Mais je pense que c'est inspirant pour tous les pays du monde
26:12parce que cette réalité existe
26:14et de plus en plus après la pandémie,
26:16je pense qu'il y a tellement de gens
26:18avec l'inflation qui souffrent de la faim.
26:20C'est tellement pas normal.
26:22Puis c'est vrai qu'on n'a plus le droit
26:24aujourd'hui d'avoir faim
26:26ni d'avoir froid.
26:28Et ces paroles-là,
26:30je pense qu'il faut qu'elles continuent à résonner.
26:32Alors, ce qui continue à résonner aussi,
26:34c'est « Danse avec les stars ».
26:36Celui qui n'était pas gagné du tout après la première saison,
26:38Jean-Marc Généreux.
26:40Absolument pas. Je me souviens être
26:42à la réception du Studio 217.
26:44J'ai une petite discussion à huis clos
26:46avec Jean-Louis Blot.
26:48Puis je lui demandais,
26:50« Les audiences sont au rendez-vous.
26:52Ça se passe bien.
26:54On va avoir une deuxième saison. »
26:56Il me dit, « Ah, Jean-Marc, ça va être très compliqué
26:58parce que c'est très, très cher
27:00de faire cette émission. »
27:02On ne sait pas. On est mieux de se dire au revoir
27:04aujourd'hui parce que peut-être que ça va être
27:06la dernière fois ou le dernier prime
27:08à la dernière finale.
27:10Ça sera la dernière finale.
27:12Un peu comme les restos du cœur,
27:14on est toujours vivants.
27:16Avec à chaque fois des partenaires qui ont changé au fil des années.
27:18Oui.
27:20On a gardé le même format,
27:22la première à la deuxième.
27:24Pour la petite histoire, on a fait
27:26deux saisons dans la même année.
27:28En faisant de février
27:30jusqu'à milieu mars,
27:32c'était la première saison.
27:34La deuxième saison, on est revenus
27:36au mois de septembre.
27:38Dans la même année,
27:40dans l'année 2011, on a fait deux saisons.
27:42Six primes de l'un, sept primes de l'autre.
27:44C'est épuisant en même temps.
27:46Oui et non.
27:48C'est que du bonheur en réalité.
27:50On me demande de décrypter et de donner
27:52mon avis sur des performances de danse.
27:54Là, on me laisse carrément m'amuser.
27:56Pour moi, c'est un exutoire.
27:58Il y a quelqu'un aussi
28:00qui a découvert la danse et ce que ça représentait
28:02grâce à « Danse avec Christophe »,
28:04il vous le dit dans ce livre,
28:06c'est Emmanuel Noir.
28:08Ce gars-là,
28:10entre le premier et le deuxième prime,
28:12c'est énorme.
28:14On sait que c'est un artiste accompli.
28:16Et il a des bonnes notes.
28:18Avec sa première performance,
28:20c'est un quick-step, il sait très bien.
28:22Après, on se voit, on avait tout le temps
28:24un petit pot.
28:26Il était rendu une heure du matin
28:28et presque deux heures.
28:30Je croise Emmanuel,
28:32je lui dis comment ça s'est passé.
28:34Je lui dis, je comprends.
28:36Je lui dis, c'est quoi que tu veux dire?
28:38Je comprends exactement ce qui se passe.
28:40Je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire.
28:42Là, il savait exactement.
28:44Il dit, c'est comme ça,
28:46les caméras sont là, il faut que j'apprenne
28:48mes chorégraphies, je suis avec Favoto.
28:50Et le gars est arrivé
28:52comme un artiste. Il a étudié
28:54son truc et il s'est découvert.
28:56Il a découvert le danseur en lui,
28:58mais c'était juste un complément
29:00de l'artiste qu'il est.
29:02Le Roi Soleil, d'ailleurs, l'année prochaine.
29:04C'est magique.
29:06Nous, on est fans de lui.
29:08Le professeur de français, nous, on l'aime beaucoup.
29:10Il a dansé aussi un foxtrot.
29:12Le foxtrot a été créé
29:14et né au Sigfjallfjallir
29:16en 1914 à Broadway par un danseur
29:18qui faisait des pas trop temps, d'où le nom
29:20foxtrot. C'est énorme.
29:22On ne le sait pas.
29:24Il y a eu aussi beaucoup d'évolutions.
29:26Il y a eu des Québécois qui sont venus.
29:28On a eu Corneille,
29:30on a eu Véronique Dicker,
29:32on a eu Anthony Cavana,
29:34qui est un très bon ami.
29:36L'année dernière,
29:38on a eu Coeur de Pirate, Natacha Saint-Pierre.
29:40Au fur et à mesure des années,
29:42on a eu des belles personnalités.
29:44Moi, ce qui me fascine, je me souviens dans les années 80,
29:46à mes débuts, il n'y avait pas une semaine
29:48sans qu'il y ait un chanteur québécois
29:50qui débarque à Paris. C'est comme ça que Céline Dion a débuté.
29:52C'est énorme.
29:54C'est drôle parce qu'à un moment donné,
29:56dans le Parisien, il y avait eu un article
29:58qui disait que si tu veux faire un bon divertissement,
30:00il faut que tu mettes un des juges
30:02qui soit québécois.
30:04Dans ce temps-là, il y avait un Québécois
30:06à peu près dans toutes les grosses émissions
30:08de divertissement.
30:10Je ne sais pas si on est un ingrédient
30:12qui peut fédérer.
30:14J'ai aucune idée.
30:16À mon échelle, j'essaie de faire le mieux que je peux.
30:18Dans les années 50, Jacques Canetti, directeur des Trois Beaudets,
30:20demande à Félix Leclerc de venir en France.
30:22Personne ne le connaissait.
30:24Félix Leclerc ne voulait pas venir en disant
30:26qu'il était très loin.
30:28Ça a beaucoup changé depuis.
30:30C'est sûr qu'aujourd'hui,
30:32il y a des bons côtés
30:34et des mauvais côtés aux réseaux sociaux.
30:36Pour moi, ça, c'est un des bons côtés.
30:38On peut échanger à travers
30:40différentes plateformes
30:42des oeuvres.
30:44Des oeuvres qui soient parlées, chantées, dansées.
30:46On a des images, on a du son
30:48qui voyage beaucoup plus vite,
30:50presque aussi vite que la lumière.
30:52Il y a eu des échanges extraordinaires.
30:54Vous avez eu l'impression d'être Mick Jagger.
30:56Absolument.
30:58Je me souviens, en Belgique,
31:00je pense qu'il y avait 7000 personnes.
31:02On a fait le premier Bercy.
31:04Je pense qu'il y avait presque 9000 personnes.
31:06C'était énorme.
31:08Mais là, il n'y avait plus la lentille.
31:10Il n'y avait plus de filtre.
31:12On pouvait être complètement en contact.
31:14Vous savez, quand on fait
31:16Danse avec les stars,
31:18là, il y a peut-être 300 personnes dans le public.
31:20Mais quand tu as 300 personnes,
31:22à 4000 personnes dans le public,
31:24tu fais une vanne qui tombe à plat,
31:26tu le sais tout de suite.
31:28Il y a eu aussi le problème, la pandémie.
31:30La pandémie a tout arrêté.
31:32J'ai envie de dire,
31:34une partie de ma vie,
31:36même une partie de mon cerveau s'est arrêtée.
31:38Parce que j'avais fait un choix
31:40il y a peut-être une quinzaine d'années avant
31:42qui va être,
31:44qui synchronise un petit peu
31:46avec le diagnostic de ma fille,
31:48où j'avais le choix
31:50de rester dans le monde
31:52de la danse sportive
31:54ou de mettre le pied à l'étrier
31:56dans le divertissement
31:58parce qu'on m'a donné l'opportunité.
32:00Vous avez été chaque fois champion du monde.
32:02Tout est beau.
32:04Moi, les compètes,
32:06on a toujours été,
32:08dans notre tête, à France et moi,
32:10champions d'un soir.
32:12À chaque fois, on essayait de reconquérir
32:14la position, même si
32:16pour certaines personnes, elle était acquise.
32:18Mais pour nous, jamais.
32:20Quand arrive la pandémie,
32:22il arrive ce moment charnière
32:24où j'ai l'impression de ne servir à rien.
32:26Mais en réalité, mon plus beau métier,
32:28je pouvais le faire, c'était papa.
32:30À ce moment-là,
32:32je ne pouvais pas en vouloir à la pandémie.
32:34Parce que, oui,
32:36j'avais perdu les applaudissements,
32:38j'avais perdu,
32:40je ne veux pas dire la gloire,
32:42les strass et les paillettes,
32:44mais j'étais dans une réalité
32:46où je pouvais vraiment aider ma femme.
32:48Et puis, il y a eu un moment difficile aussi,
32:50c'est quand vous avez quitté avec l'Esta,
32:52pour faire Spectaculaire, qui ne l'a pas été.
32:54Oui.
32:56Après, moi, j'ai un autre regard sur ça.
32:58Quand
33:00France 2 m'avait approchée,
33:02parce qu'Alexandra Redamiel,
33:04qui était la directrice des programmes
33:06et qui est encore la directrice des programmes
33:08à France Télévisions,
33:10me proposait d'incarner un programme
33:12qui s'appellerait Spectaculaire.
33:14À ce moment-là,
33:16tous les trains étaient arrêtés dans ma vie.
33:18So You Think You Can Dance, Danse avec les Stars,
33:20même Révolution,
33:22qui m'avait remis sur la map au Québec,
33:24tous ces trains-là étaient
33:26en jachère.
33:28Il n'y avait rien qui se produisait.
33:30Et là, on m'offre de faire ça.
33:32Mais,
33:34on va dire,
33:36pour que ce soit
33:38propre, il fallait que je donne
33:40publiquement,
33:42dire publiquement que je ne referais plus
33:44Danse avec les Stars.
33:46Et tous ceux qui travaillaient
33:48à TF1, à la BBC,
33:50étaient heureux pour moi
33:52que j'embarque dans un train qui part,
33:54parce que Danse avec les Stars, on ne savait pas quand est-ce qu'il était pour refaire.
33:56Donc, on fait Spectaculaire,
33:58mais encore une fois, dans les conditions
34:00de la pandémie. On avait des gens
34:02dans le public avec des masques
34:04en plastique pour qu'on puisse voir leur sourire.
34:06On a été, on s'est fait
34:08lapider parce que les gens,
34:10les scores étaient là. On avait quand même
34:122 millions et plus de spectateurs qui étaient
34:14venus le voir. Oui, mais en même temps,
34:16on vous a comparé à Patrick Sébastien.
34:18Ce n'était pas ça qu'il fallait faire.
34:20Mais non, ce n'est pas ça. Et j'ai un respect
34:22incommensurable pour cet homme.
34:24Jamais je ne pourrais me
34:26mesurer à cet homme.
34:28Jamais. Et puis, dans mon coeur
34:30et dans mon corps,
34:32je ne peux pas être Patrick Sébastien.
34:34Je peux juste être la meilleure image
34:36de moi-même, Jean-Marc Généreux.
34:38Et je trouve que
34:40à ce moment-là, et je sais que
34:42Patrick
34:44avait ses
34:46propres
34:48histoires avec France Télévisions.
34:50Je n'avais rien à voir avec ça.
34:52Mais il le savait, il le sait.
34:54Et honnêtement,
34:56quand je regardais l'émission, je me dis
34:58ben oui, le parallèle
35:00est tellement simple à faire entre les 2
35:02émissions, mais ce n'était pas le but.
35:04Alors ce qui a été aussi étonnant, et ça n'a pas duré
35:06assez longtemps, hélas, c'est votre apparition
35:08dans Marc Singer.
35:10Et vous avez chanté.
35:12J'ai chanté, mesdames et messieurs.
35:14Honnêtement, j'ai travaillé tellement
35:16fort, et c'est drôle parce que
35:18en faisant ce... il fallait se préparer.
35:20Et donc, à la maison,
35:22j'avais installé un petit studio
35:24dans le sous-sol. Et là, ma
35:26belle-mère m'écoutait chanter. Elle me dit, pourquoi?
35:28Je dis, ah mamie, je prépare une comédie musicale.
35:30Je l'ai berné avec ça, et je
35:32chantais à 12 heures par jour.
35:34Ma mère,
35:36pas ma mère, mais ma femme en avait tellement
35:38marre. C'était vraiment
35:40la pauvre. Et à un moment donné,
35:42c'est comme, vous savez,
35:44vous donnez à un enfant
35:46une batterie, des
35:48drums et des tambours.
35:50Et là, à un moment donné, tu écoutes l'enfant
35:52et tu dis, ça commence à avoir du sens.
35:54J'aime bien son rythme.
35:56Et là, ça a été la même chose avec ma voix,
35:58parce qu'elle détestait
36:00comment je chantais. Et à un moment donné,
36:02c'est pas mal.
36:04Ça n'a pas duré assez longtemps sur Mustangers.
36:06En tout cas, ce qui va durer longtemps,
36:08c'est le succès de ce livre, j'en doute pas.
36:10Qu'on va évoquer à travers la date du 20 février
36:122025. A tout de suite sur Sud Radio,
36:14avec Jean-Marc Généreux.
36:16Sud Radio, les clés d'une vie.
36:18Jacques Pessis.
36:20Mon invité Jean-Marc Généreux,
36:22on a parlé de vos débuts dans
36:24Danse avec les stars, de votre parcours de champion
36:26du monde de danse, de salon.
36:28Et ce livre est sorti, donc,
36:30le 20 février 2025.
36:32Chaque pas est une leçon de vie chez le Duc.
36:34Pourquoi ce livre aujourd'hui?
36:36Pour moi, j'ai eu un parcours
36:38bon,
36:40je pense qu'on peut le dire, très atypique.
36:42Moi, je suis le gars ordinaire qui lui arrive
36:44des choses extraordinaires.
36:46Mais,
36:48je pense que
36:50je me suis jamais
36:52assez livré profondément
36:54sur les
36:56cadeaux, les leçons que les gens m'ont donné.
36:58Et,
37:00là, j'avais la chance
37:02de faire cette transmission.
37:04Je ne sais pas quand sera la prochaine occasion
37:06de parler de cette vie.
37:08Est-ce que les prochains dix ans
37:10seront excitants,
37:12seront monotones?
37:14Je ne sais pas, mais je sais
37:16qu'aujourd'hui, je détiens, pas une vérité,
37:18mais des exemples et des solutions
37:20et je voulais les partager.
37:22Oui, c'est, franchement, ce livre, une leçon de vie
37:24pour dire tout est possible.
37:26Exactement, et
37:28de ne pas se juger aussi sévèrement.
37:30Souvent, dans la vie,
37:32je parle à des gens et leur pire ennemi,
37:34c'est eux-mêmes.
37:36Parce qu'ils se jugent tellement sévèrement.
37:38Moi, j'ai adopté,
37:40il y a des choses qui ont été installées
37:42en dedans de moi. Est-ce que c'est
37:44dans mon ADN? Je ne sais pas.
37:46Mais, je n'ai pas ce
37:48syndrome du stress
37:50et je n'ai pas non plus la jalousie.
37:52Ce n'est pas installé en moi.
37:54Si je fais un truc
37:56et qu'on me demande d'aller à quelque part,
37:58les gens sont assez barjots
38:00pour me proposer
38:02de faire un travail, mais moi, je suis assez barjot
38:04pour le faire. Et donc, je ne me stresse pas,
38:06je le fais. Et après,
38:08quand quelqu'un le fait mieux que moi,
38:10je ne le jalouse pas. Je suis heureux pour lui.
38:12Si quelqu'un a une belle voiture, je ne suis pas
38:14jaloux, mais je suis déterminé et je travaille fort.
38:16Vous savez, le sens du mot barjot,
38:18au départ, c'était le verlan de Jobar,
38:20qui est un mot ancien qui signifiait
38:22« naïf ».
38:24Je pense que je suis un peu
38:26aussi beaucoup
38:28profondément naïf.
38:30Mais la danse vous a aidé à mieux vous comprendre.
38:32Ah oui, ça, absolument.
38:34C'est un langage, la danse.
38:36C'est une façon de s'exprimer.
38:38C'est une façon d'échanger
38:40avec des gestes et j'y crois profondément
38:42que si on recule il y a
38:44100 000 ans,
38:46il n'y avait pas la parole ou il y avait peut-être
38:48une limite dans la parole, mais il n'y a jamais eu
38:50une limite dans le geste.
38:52Où la parole s'arrête, le geste peut le compléter.
38:54Et vous avez passé votre vie
38:56à vous réinventer, à prendre des risques.
38:58Oui, et je pense
39:00que ça fait partie aussi
39:02de l'engagement
39:04avec soi-même. Moi, je ne sais pas,
39:06je n'ai pas la preuve qu'on peut revenir
39:08une deuxième fois, mais cette vie-là,
39:10je vais la vivre pleinement.
39:12Et avec tous les risques possibles, un jour
39:14à Danse avec les stars, on vous a proposé
39:16de danser pendant le
39:18time. Pendant le direct, mais là,
39:20il faut comprendre les choses.
39:22C'est le troisième direct.
39:24Et puis, personne ne me connaît,
39:26mais la prod me voit danser
39:28ici et là.
39:30Ils me disent, ils ont vu des vidéos et tout ça.
39:32Je remarque, ça serait génial que la France
39:34te rencontre comme danseur.
39:36Je dis, ce n'est pas une mauvaise idée, on va en pexer.
39:38On va le faire avant. Non, non, non, on va le faire live.
39:40Quand ça va être un moment,
39:42il va y avoir Grégoire et Candice
39:44qui vont sortir de scène. Toi, tu vas
39:46sauter sur le desk, tu vas tomber,
39:48tu vas y aller, tu vas faire un jive. Je dis, les gars,
39:50si je me pète la gueule,
39:52je vais avoir l'air de quoi?
39:54Ah, Jean-Marc Gadilin, il m'a convaincu.
39:56Ça a été un très, très beau moment.
39:58Et en même temps, vous faites des miracles.
40:00Un jour, Alizé, je crois, avait des problèmes
40:02avant le crime et vous l'avez sauvée.
40:04Non, je n'ai pas sauvé personne.
40:06Sauf que, vous savez, je suis...
40:08On va utiliser encore le mot
40:10assez barjo pour croire
40:12qu'on peut transférer
40:14de l'énergie. Et donc, elle avait
40:16un problème à sa jambe.
40:18Grégoire et Alizé étaient
40:20tellement tristes. Et là, je passe juste devant
40:22l'horloge et je les entends. Elles étaient
40:24vraiment, j'ai envie
40:26de dire, découragées.
40:28Et j'ai rentré, j'ai frotté
40:30mes mains un peu comme
40:32M. Miyagi dans Karate Kids.
40:34Et je lui ai donné toute l'énergie que j'ai.
40:36Et puis, après,
40:38il y avait des kinéas.
40:40Il y avait plein de gens. J'espère juste que
40:42j'ai pu aider au lieu de nuire.
40:44Vous dites que vous êtes barjo, Jean-Marc Généreux,
40:46mais surtout, vous ne lâchez rien
40:48jusqu'à la fin. Jamais. Jamais.
40:50C'est rare aujourd'hui. Je me dis...
40:52Je viens d'une autre époque.
40:54J'ai eu une éducation qui est
40:56assez éclatée.
40:58Qui vient des États-Unis, qui vient
41:00de l'Asie. Parce que, quand
41:02t'embarques sur un territoire, si tu t'ouvres
41:04les yeux, tu vois le comportement des gens.
41:06Et moi, j'essaie de prendre le meilleur
41:08de tout le monde. C'est comme des outils.
41:10C'est un peu comme les jeunes aujourd'hui. Ils vont dans
41:12les jeux vidéo et
41:14ils vont avoir l'arc à flèches.
41:16Après, ils vont avoir une gourde d'eau.
41:18Moi, à chaque fois que j'avance dans la vie,
41:20un nouveau territoire, je dis,
41:22ils font comme ça. C'est une très bonne idée.
41:24Ça ne me pose
41:26aucun problème d'apprendre.
41:28Alors, curieusement, la France vous a
41:30découvert et c'est le Québec qui vous a
41:32découvert à travers la France. C'est énorme.
41:34Moi, j'ai fait le tour du monde.
41:36C'est comme si quelqu'un disait,
41:38OK, tu t'en vas à ta gauche,
41:40donc tu fais le tour du monde, mais si t'avais fait
41:42un pas à droite, tu serais déjà rendu.
41:44Moi, j'ai fait le tour de la Terre pour me rendre
41:46chez moi. C'est extraordinaire.
41:48Vous êtes devenu pratiquement intouchable au Québec parce que
41:50vous étiez en France. Oui, mais
41:52d'une certaine façon,
41:54j'ai eu une certaine protection
41:56des images et du
41:58vécu que j'ai laissé derrière moi
42:00dans d'autres pays qui sont
42:02venus un peu
42:04me créer une carte d'affaires.
42:06Une carte de visite, on dit en France.
42:08Oui, une carte d'affaires, une carte de visite.
42:10Il se trouve que moi, j'ai fait un peu de télévision
42:12au Québec et je me suis aperçu d'une chose,
42:14c'est que les Québécois sont nos cousins à condition
42:16qu'on les respecte. J'ai vu des animateurs français,
42:18je ne citerai pas son nom, arriver en star,
42:20ça n'a pas marché. Mais quand Michel Drucker
42:22est arrivé, sympathique, ça a marché
42:24tout de suite. Oui, mais Michel Drucker est
42:26sympathique. Oui, mais il y a une complicité, on doit
42:28être vos cousins, pas autrement. Oui, mais...
42:30Il vous respectait. Oui, mais c'est ça qui...
42:32Dans les fondamentaux,
42:34je pense que
42:36il y a... Vous savez, des fois,
42:38je parle de... On ne devrait
42:40jamais parler de religion, mais moi, ça ne me dérange pas,
42:42ça ne me pose pas de problème de où je viens,
42:44à qui je crois, ces choses-là.
42:46Parce qu'à quelque part,
42:48on peut être dans n'importe quel
42:50hôtel, chaîne d'hôtel,
42:52si le lit est bon,
42:54on est bien. Je pense que le fondement de
42:56quelqu'un, c'est qu'on est tous égaux
42:58à quelque part, on dort tous à l'horizontale.
43:00Donc, si on traite
43:02notre vie d'une façon
43:04où on est tous égaux,
43:06on va révéler notre vraie personnalité.
43:08C'est quand on commence à jouer des rôles qui est le problème.
43:10Alors, justement, vous parlez de lit, vous avez un jour
43:12tiré la couverture à vous
43:14en vous battant pour être dans une émission
43:16qui s'appelait Révolution, car vous savez,
43:18j'achète, mais vous savez vous vendre aussi.
43:20Ben, c'est ça.
43:22Ça, c'est une autre leçon
43:24que j'ai dans le livre, c'est qu'à un moment donné,
43:26il m'est arrivé plein de trucs
43:28dans ma vie où c'est les gens qui m'ont appelé,
43:30entre autres dans Cyclista.
43:32Mais Révolution, c'était
43:34un nouveau format qui est créé
43:36au Québec par des Québécois
43:38et
43:40je n'avais rien
43:42entendu parler, personne ne m'avait parlé
43:44de cette émission. Donc, j'ai été proactif.
43:46J'ai envoyé un courriel,
43:48nous, on ne dit pas des mails, mais on dit des courriels.
43:50Nous aussi.
43:52J'envoie un courriel au producteur,
43:54personnellement,
43:56à ceux qui s'occupaient de l'émission et ils m'ont rappelé.
43:58Mais des fois dans la vie,
44:00les gens vont dire « Ah, moi, je ne suis pas chanceux ».
44:02Mais est-ce que tu as fait ta chance ?
44:04Est-ce que tu as fait le coup de téléphone qui aurait pu faire la différence ?
44:06Et là, jusqu'au bout, vous vous êtes battus
44:08et vous avez obtenu ce poste que vous occupez
44:10depuis six ans.
44:12Oui. Et puis, pour moi, c'est encore
44:14une fois une preuve
44:16comme quoi il faut croire en soi
44:18et ne pas se juger sévèrement.
44:20C'est sûr que je suis avec justement
44:22Mel Charlot qui est aussi juge dans Cyclista
44:24et avec Lydia Bouchard
44:26qui est une danseuse
44:28classique élite
44:30qui a un verbe incroyable
44:32et Mel a une émotion incroyable.
44:34Mais je ne me compare pas à ces deux-là.
44:36Je fais ce que je fais
44:38et la journée que ça ne plaira plus,
44:40je ne serai plus là.
44:42Mais j'essaie de faire du mieux que je peux.
44:44Et vous faites du mieux que vous pouvez et quelquefois pire.
44:46Écoutez, c'est un générique.
44:48Star 80.
44:50Quand on vous voit dans Star 80,
44:52vous n'êtes pas comme ça comme professeur de danse.
44:54Ah non, mais jamais.
44:56Mais c'est tellement drôle parce que
44:58justement, ça c'est une histoire
45:00fabuleuse.
45:02Moi, je suis en tournée
45:04avec Danse avec les Stars
45:06et le producteur Claude Sinekki
45:08fait aussi la production de Star 80
45:10le spectacle
45:12qui est en connexion avec
45:14Danse avec les Stars.
45:16Qui est en connexion avec
45:18Thomas Langman. Parce qu'ils sont
45:20propriétaires de la
45:22marque Star 80.
45:24Et là, un soir,
45:26Thomas Langman regarde la télé
45:28et sa fille, ils sont en train de regarder
45:30une rediffusion
45:32de Nos Chers Voisins.
45:34Et il dit, c'est ce gars-là que je veux.
45:36Donc, les dominos tombent, je le retrouve dans le bureau
45:38de Thomas Langman et il me dit
45:40je veux que tu fasses le rôle de Jean-Marc Généreux
45:42dans mon film.
45:44Je dis, ok.
45:46Je veux que tu sois un professeur éclaté,
45:48mais je ne suis pas comme ça dans la vie.
45:50C'était comme ça dans Nos Chers Voisins, je veux ce gars-là.
45:52Et donc, je me suis retrouvé dans le film
45:54et j'ai adoré, j'ai kiffé.
45:56Bon, la sortie du film
45:58était peut-être pas
46:00synchronisée de la bonne façon.
46:02Parce que la sortie du film est tombée
46:04la mort de Johnny Hallyday.
46:06C'est pas ce qu'il fallait.
46:08Un peu à la trappe, j'ai envie de dire.
46:10Dans ce livre, Chaque Pas est une leçon de vie.
46:12C'est émouvant. C'est comme vous parlez de votre famille
46:14et notamment de Francesca, votre fille. Et ça, je sais
46:16combien c'est important pour vous.
46:18C'est sûr que je ne veux pas
46:20être nécessairement le porte-parole
46:22des parents qui ont des enfants
46:24différents, mais
46:26si je peux être un des porte-paroles,
46:28ça deviendra important pour moi
46:30de partager mon histoire et peut-être
46:32sans aucune...
46:34en toute humilité
46:36être capable de dire
46:38on peut avoir une carrière, même si on a un enfant
46:40différent. C'est sûr qu'un partage des tâches
46:42qui est essentiel entre France et moi
46:44et donc ça prend beaucoup
46:46de compréhension, beaucoup d'acceptation
46:48mais à quelque part
46:50l'amour
46:52inconditionnel au
46:54premier degré fait
46:56qu'un couple peut passer
46:58à travers n'importe quelle tempête.
47:00Et la tempête, c'est le syndrome de Rett, c'est quelque chose de très
47:02rare, dont souffre Francesca.
47:04Mais c'est un combat que vous menez pour vous
47:06et pour les autres.
47:08Principalement pour elle,
47:10pour Francesca.
47:12Souvent dans la vie,
47:14si vous parlez à des parents
47:16et
47:18vous avez un enfant, après un deuxième
47:20enfant, on vous pose la question
47:22vous voulez un garçon ou une fille?
47:24En général, la réponse
47:26d'usage c'est la santé.
47:30Et ma fille n'a pas eu la santé.
47:32Et
47:34on parle souvent que
47:36on a un enfant différent, un enfant
47:38avec un handicap, mais c'est toute la famille qui devient
47:40handicapée.
47:42Parce qu'on ne peut plus rien faire
47:44comme les autres. Et c'est
47:46d'essayer de trouver une certaine normalité
47:48pour elle et pour nous
47:50et aussi pour les autres familles.
47:52Encore une fois,
47:54en toute humilité, si je pense à Christopher
47:56Reeves, qui est tombé de cheval
47:58et qui a milité
48:00pour les cellules souches.
48:02Si je parle de
48:04Michael J. Fox, qui se bat
48:06pour le Parkinson, parce que c'est
48:08une autre maladie neurologique.
48:10Si à mon humble niveau, je fais connaître
48:12le syndrome de Rett ou une autre maladie neurologique,
48:14j'aurais fait mon travail.
48:16Et le travail, c'est important, mais aujourd'hui, vous avez
48:18trouvé, ce qui n'était pas le cas jusque-là, un équilibre
48:20entre votre vie professionnelle et votre vie
48:22de famille, Jean-Marc Généreux.
48:24Oui, parce qu'on a un peu plus
48:26d'aide à la maison. En France, c'était complètement
48:28tout seul pendant cinq ans, où je faisais
48:30le saletin banque à droite et à gauche.
48:32Et je ne perdais pas mon temps.
48:34Je travaillais fort, mais elle, elle était au combat.
48:36Et c'est là où ça devient
48:38hyper difficile
48:40de ne pas sentir
48:42cette culpabilité
48:44tout le temps présente.
48:46Mais je sais pourquoi je le fais.
48:48On a trouvé un équilibre et j'espère que
48:50France ne m'en veut pas trop.
48:52Mais j'essaie de
48:54prévenir pour le futur.
48:56Et le futur, c'est aussi un spectacle que vous préparez,
48:58Madame Story. Ah oui, vous êtes très bien
49:00renseignée, mon cher M. Jacques.
49:02Oui, à partir du mois d'août,
49:04je vais être sur les planches.
49:06Je vais me dépoussiérer les hanches. Avec huit danseurs
49:08émérites autour de moi, on va vraiment s'amuser.
49:10Je pense qu'en tout cas, on va beaucoup s'amuser
49:12et avoir aussi beaucoup d'émotions
49:14en lisant ce livre « Chaque pas est une leçon de vie »
49:16chez le Duc. Merci de l'avoir écrit
49:18puis continuez à danser avec les stars. Ça y est, c'est reparti.
49:20J'espère que ça va être parti
49:22pour l'éternité. On adore ce show.
49:24On adore le défi et le dépassement
49:26de soi. C'est le Koh-Lanta de la danse.
49:28C'est merveilleux. Ce qui est merveilleux,
49:30c'est de vous avoir reçu aujourd'hui dans les Clés d'une vie
49:32avec votre franchise, votre humour
49:34et votre sens de l'émotion.
49:36Merci beaucoup, Jacques. Merci, Jean-Marc Généreux.
49:38Les Clés d'une vie, c'est terminé pour aujourd'hui.
49:40On se retrouve bientôt. Restez fidèle à l'écoute
49:42de Sud Radio.