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00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 9h30 11h et on était un petit peu en train de discuter 9h30 11h avec Thomas Hille.
00:11Et avec le directeur Patrick Timsit parce que oui, monsieur a pris du galon, vous êtes le directeur artistique du festival USES seul en scène et le titre est vachement bien trouvé parce que le principe est de programmer des gens seuls sur scène, essentiellement parce que les gens seuls sur scène ça coûte moins cher, il faut le dire Patrick.
00:28C'est ça l'idée, c'est une optique de rentabilité, oui et puis ça montre bien là à un moment les gens viendront voir des gens qui ne coûtent pas cher, attention ils ne coûtent pas pas cher, ils sont seuls mais c'est le spectacle, c'est vrai que j'ai eu cette idée parce que c'est une chose que je pratique moi-même, c'est-à-dire seul en scène d'humour mais pas qu'eux, il y a aussi le livre de ma mère, Albert Cohen.
00:56C'est ça, vous acceptez tout type de solitude ?
00:58Exactement, de solitude sur scène, non pas que d'humoriste, c'est multidisciplinaire, c'est-à-dire qu'on a de la danse, on a eu Pietra Gala cette année, on a Andréa Bescon qui est avec les Chatouilles, un spectacle magnifique avec un Molière d'ailleurs mais voilà, il y a aussi Nora Hamzaoui, il y a Manu Payet, il y a Michel Jonas, c'est pour ça que j'ai rajouté un petit S,
01:26vous verrez, un seul S en scène parce qu'il est accompagné de Jean-Yves D'Angelo, enfin, Jean-Yves D'Angelo le pianiste est accompagné d'un chanteur qui s'appelle Michel Jonas, voilà, et il y a Manu Payet juste avant, il y a Alex Vizorek, Colin Serrault, Colin Serrault qui m'a quand même fait découvrir avec le film La Crise, Yves-Vincent Lindon.
01:48C'est-à-dire que c'est vous qui les sélectionnez, c'est vous qui les appelez, comment ça se passe ?
01:50Oui, oui, je les appelle, quand je les connais, quand je ne les connais pas, je fais appeler, en tout cas, oui, c'est la sélection, c'est vraiment mon festival, c'est quelque chose qui est vraiment proche de moi, d'ailleurs vous avez vu l'affiche, c'est toujours un pouce vers le haut, seul en scène et c'est super.
02:07Ça existe depuis trois ans maintenant, j'ai l'impression que ça prend de l'ampleur chaque année là.
02:11Oui, oui, la ville d'Uzès déjà, c'est fantastique, c'est le premier bûcher de France, on a l'impression, c'est comme si on était à Florence, on s'évade, le week-end du 8 mai, ce n'est pas par hasard, c'est un long week-end, c'est chaque année à la même période, j'aimerais qu'on dise, je ne sais pas ce que tu fais, mais moi le 8 mai, je ne me cherche pas, en tout cas le week-end, je suis à Uzès.
02:32Et alors est-ce que pour vous Patrick Timsit qui avez fait vos adieux au One Man Show et on a encore un peu de mal à s'en remettre, est-ce que ce festival c'est aussi un moyen pour vous de revivre un peu par procuration ce plaisir de la scène en solo ?
02:44Ah certainement, il doit y avoir de ça, mais bon, je n'abandonne pas puisque j'ai encore le livre de ma mère, et donc il y a des moments comme ça où j'arrive à combler ce manque, parce qu'il y a vraiment, on ne va pas se mentir, là j'ai dit adieu peut-être, merci c'est sûr, et puis je me dis, mais putain j'ai l'idée du prochain, mais non, non, j'ai dit adieu, non, non, j'ai dit adieu, j'ai dit adieu, tapis, ben voilà, je n'irai pas.
03:08Il y a des moments où vous voyez des trucs dans l'actualité ou dans votre quotidien où vous vous dites, ah ça c'est dommage quand même, je pourrais en faire un bon sketch.
03:13Je crois que ça serait même le thème du prochain spectacle, de dire bon ben je suis obligé de revenir là, stop, quand je ne suis pas là c'est le bordel, mais personne ne va le dire que, et pof, les dix bonnes raisons de revenir, voilà, bon thème, bon spectacle, et alors on aurait eu le droit de se tromper.
03:28Vous allez se faire une sardoue quoi.
03:29Oui, mais sans chanter, on m'a demandé de ne pas chanter, il y a une grande différence quand même.
03:35Et le seul en scène, c'est quand même le summum de la prise de risque, de l'adrénaline quoi, j'imagine que la pression n'est pas du tout la même que quand vous jouez par exemple la pièce La Famille pour laquelle vous étiez venu la dernière fois nous voir.
03:45C'est très différent quand on essaie.
03:47C'est très différent, alors ce n'est pas plus difficile, c'est très différent, c'est un exercice, c'est comme tout à coup, vous allez à la piscine, mais cette fois-ci vous plongez de 30 mètres, et puis d'autres fois vous faites du water polo, water polo c'est costaud aussi, un 100 mètres c'est costaud.
04:02Et vous avez déjà vécu des grands moments de solitude sur scène ?
04:05Ah oui, bien sûr, heureusement qu'il y en a eu le lendemain, parce que vous arrêtez, sinon c'est cruel, c'est dur.
04:14Des trucs où vous vous disiez vraiment, là j'arrête, je ne peux pas, c'est trop dur.
04:16Vous comptez les secondes.
04:18C'est quand ça ne rit pas ?
04:20C'est quand ça ne rit pas, ça fait longtemps que je n'ai pas fait rigoler.
04:26Non mais c'est vrai, de souffrir comme ça, heureusement, parce qu'on fait aussi, je commettais des erreurs, par exemple, vous vous noyez, vous accélérez, c'est comme si vous vous noyez réellement et vous battez les bras, vous essoufflez, vous crevez.
04:42Et on a l'impression, cette solitude, le public il n'est pas là pour vous défoncer, il ne s'y comprend pas, donc il ne rit plus, et quand vous êtes malheureux, il est malheureux.
04:54Je vois bien que vous souffrez.
04:56Non, c'est costaud, mais en fait, je crois que plus cruel, ça serait d'être content de son spectacle et que ça ne marche pas quand même.
05:05Ça, ça peut être un accident, et heureusement, ça a été des accidents, mais c'est pour ça qu'après, j'ai beaucoup, beaucoup travaillé l'écriture, j'ai été très vigilant à ne monter sur scène que quand j'étais prêt.
05:19Je me disais, je lis ce spectacle assis sur une chaise et ça passerait, alors là, je veux bien monter sur scène.
05:27On va continuer à parler de votre festival Usess L'Enseigne parce que vous avez fait aussi appel à un vieux copain.
05:32On va en parler dans un instant, mais on va aussi voyager ce matin avec Olivier Pouls.
05:37A tout de suite sur...